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Actualité France - Page 364

  • Un Système sans sa police, une police contre le gouvernement et ses propres syndicats : avis de tempête sur le Pays légal...

     

    Mur-bleu gds.jpgComme le dit justement Frédéric Rouvillois, dans sa tribune de Figarovox du 31 octobre : « Comparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes... »  

    Certes, le malaise dure depuis longtemps : on se contentera de ne remonter qu'à la voiture incendiée le 18 mai à Paris, avec deux agents à l'intérieur, et au CRS brûlé par un cocktail Molotov le 15 septembre, toujours à Paris, un de ses collègues, blessé à la tête, étant évacué par hélicoptère. Des violences alarmantes qui, ajoutées à une multitude d'autres, ont suscité un immense ras-le-bol chez les policiers, mais qui n'ont d'abord attiré comme réponses officielles que le mot de « sauvageons », scandaleusement employé par Bernard Cazeneuve alors qu'il fallait évidemment parler d'assassins, parfaitement conscients, parfaitement organisés, et sachant pertinemment ce qu'ils voulaient ; puis la non moins scandaleuse insinuation de Jean-Christophe Cambadélis - patron d'un PS où les condamnés et mis en examen ne se comptent même plus... - voyant dans la colère des policier « la patte du Front national ». Deux maladresses de taille qui ont au moins autant contribué que les faits eux-mêmes à l'explosion de colère policière, n'en doutons pas. 

    Résultat : aujourd'hui, le pouvoir politique est plus qu'interpellé, contesté, par ceux-là même dont le rôle normal est de faire respecter son autorité.  

    On s'attendrait à ce que ce semble-pouvoir change d'attitude : eh bien, non ! Aux policiers qui manifestent, que dit-on ? On les convoque devant l'IGPN ! 80.000 peines décidées par la Justice ne sont pas exécutées, les trafics de drogue - entre autres - explosent, et rapportent 90.000 euros par jour, pour ne prendre que ces deux exemples, et qu'est-ce qui est le plus urgent à faire pour notre pauvre semble-gouvernement ? Traduire devant l'IGPN - sorte de moderne Inquisition anti-flic - les policiers qui dénoncent le pourrissement de la situation sans se lasser, bien au contraire, puisque leur mouvement dure, s'amplifie et s'enracine. 

    Une suggestion : pourquoi ne pas envoyer les gens de l'IGPN faire un stage d'un mois ou deux sur le terrain ? Par exemple dans une des cités de ces 1.500 zones de non-droit officiellement reconnues en France (il y en a, en fait, bien plus). Eux qui travaillent bien douillettement planqués dans d'assez confortables locaux, chauffés l'hiver, climatisés l'été, pourraient ainsi montrer aux pauvres bouseux qui, eux, se tapent le terrain du 1er janvier au 31 décembre comment on fait pour éviter les soi-disant « bavures », lorsqu'on est tombé dans un traquenard à un ou deux contre cinquante ou cent, jetant des cocktails Molotov...  

    Si l'IGPN devait n'être qu'une institution qui entrave, de fait, le travail de la police, favorisant, de fait, la délinquance, alors il faudrait envisager sa suppression, et sa refondation sur d'autres bases. Car son action, dans la situation présente (sanctionner des policiers qui n'ont rien fait de mal) ce n'est rien moins que porter un coup de poignard dans le dos à une police et des forces de l'ordre déjà en état d'infériorité sur le terrain face à la superposition de la délinquance et du terrorisme, l'une et l'autre surarmées. 

    La vérité est qu'un régime, quel qu'il soit, ne peut vivre « sans », et encore moins « contre », sa police : si l'on n'a pas confiance dans les policiers, et qu'on leur préfère les délinquants, qu'on les désarme et qu'on les révoque. Sinon, il n'y a que trois choses à faire, et d'urgence : 

    qu'on leur donne vraiment les moyens matériels d'agir, et non une aumône de 250 millions : il ne s'agit plus de maintenir l'ordre, mais de faire face à de véritables et multiples guerillas, qu'elles soient idéologiques (casseurs d'extrême-gauche, « no borders »...) ou simplement délinquantes; 
     
    qu'on reconnaisse ce qui est devenu plus qu'une exigence, une nécessité : la « présomption de légitime défense »
     
    qu'on cesse immédiatement toute poursuite contre tout policier qui n'a commis qu'un crime : alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur l'explosion inédite de la violence, partout dans le pays. 

    Sinon, dans cette pétaudière que devient notre malheureux pays, par la faute du Système, le dit Système a du souci à se faire... Il n’y a pas lieu de le plaindre, lui. 

     
    A lire aussi dans Lafautearousseau 
     

    Graffitis terroristes à la Sorbonne ? Ecrits par les enfants d'un Système né dans la Terreur...

     

  • Les fossoyeurs

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgNul ne saurait se réjouir du nouvel abaissement de la fonction présidentielle dont François Hollande vient de se rendre coupable. On croyait avoir touché le fond entre 2007 et 2012 avec Sarkozy : on se trompait. Un fossoyeur a chassé l’autre : la république creuse toujours plus profond.  

    Est-il utile de revenir sur le dernier étron présidentiel, ce livre indigne d’un chef d’Etat en exercice, voire à la retraite ? Son contenu et sa publication sont peu compatibles avec les obligations de la charge présidentielle, a-t-on entendu de toutes parts. S’apprête-t-on pour autant à recourir à l’article 68 de la Constitution qui prévoit la destitution du chef de l’Etat « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » ? Deux raisons principales s’y opposent. Personne ne tient à devancer l’appel, d’autant que ce sont les primaires (républicaine et socialiste) qui dictent désormais leur calendrier ; surtout, l’affaiblissement de l’Etat est conforme à l’évolution voulue par l’oligarchie mondiale : l’exécutif ayant perdu sa souveraineté, pourquoi son chef se conduirait-il en souverain ? Hollande, après Sarkozy, est le président d’une république qui ne cherche plus à faire illusion.

    Ce qui rassure ? le mépris du pays réel — Hollande devenu Monsieur 4 % — et le désaveu politicien. Désaveu hypocrite, bien sûr, car ces politiciens ne remettent pas en cause la soumission de la res publica à la double loi des marchés et de l’impérialisme financier et politique de l’étranger. Il ne faut pas confondre les rats qui quittent le navire et espèrent réaliser plus tôt que prévu leur minable ambition personnelle avec des hommes d’Etat qui souhaitent redonner à la fonction régalienne sa dignité et, pour tout dire, son autorité. Le premier ministre conteste-t-il ouvertement le président et se fait recadrer par lui ? Le spectacle donné par le sommet de l’Etat est indigne d’un pays membre du Conseil permanent des Nations unies. Et dire que les deux têtes de l’exécutif prétendaient récemment donner des leçons de grandeur politique à Vladimir Poutine ! Quant à évoquer le précédent de la querelle Giscard-Chirac de l’été 1976, qui a abouti à la démission du second, ce serait une erreur de perspective. Ces deux-là avaient le bon goût de s’opposer sur la politique à conduire pour redresser la nation confrontée, déjà, à la crise. Rien de tel, aujourd’hui, puisque l’Etat a perdu la plupart de ses prérogatives et ne s’attelle plus qu’aux affaires courantes que veut bien lui laisser gérer Bruxelles. Une fonction subalterne que ni Valls, ni Juppé, ni Sarkozy, ni Macron, ni même Montebourg ne contestent — Mélenchon, peut-être, mais au prix d’un retour préjudiciable à la IVe république.

    Une preuve supplémentaire de cet abandon : la signature avec le Canada de l’AEGC (Accord économique et commercial global, CETA en anglais), que la tragi-comédie wallonne a eu au moins le mérite de mettre sur le devant de la scène. Le pot de terre contre le pot de fer : à partir du moment où toute l’Europe légale, droite et gauche complices, comme en France, était favorable à ce traité organisant le démantèlement de nos dernières digues face au raz-de-marée mondialiste, la Wallonie ne pouvait servir longtemps de grain de sable. L’unanimité du personnel politique français à vouloir signer ce traité en dit long d’ailleurs sur la sincérité de ceux qui, dans l’opposition comme à la tête de l’Etat, affirment s’opposer au traité de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais) en cours de négociation avec les Etats-Unis. Ils mentent. « Le CETA, frère jumeau du TAFTA, a pour but de préparer le terrain pour sa signature », a fort justement souligné Jacques Sapir. Car les fossoyeurs de l’Etat sont aussi ceux de notre souveraineté, de notre économie et de notre mode de vie, ces traités créant pour les multinationales rien moins qu’un droit au profit, qu’une nouvelle cour de justice supranationale sera chargée de garantir contre les peuples et contre les Etats — exception faite ... du plus important signataire soi-même, les Etats-Unis qui, profitant de l’avantage exorbitant que leur donne le dollar, imposent l’extraterritorialité de leur droit. Voilà qui, là encore, devrait valoir une procédure de destitution, non seulement au chef de l’exécutif ou au pays légal en son entier, mais à tout le régime ! C’est la république elle-même qu’il faut destituer si nous voulons redresser la tête et recouvrer notre indépendance.

    Car les institutions sont bien les premières responsables de la situation déliquescente dans laquelle nous sommes plongés. Quant la royauté soumet la dynamique de l’ambition personnelle au bien commun — Richelieu, Mazarin — ou a la capacité de rectifier le tir — destitution et arrestation de Fouquet —, la république, au contraire, soumet l’action publique aux ambitions personnelles, et dissout ainsi ce qui peut demeurer de souci du bien commun chez les serviteurs de l’Etat. Ainsi de l’emploi : discréditée par une parole présidentielle qui en a fait un argument de campagne électorale, la baisse du nombre des chômeurs de catégorie A (les sans emploi), qui est un enjeu social et économique primordial, perd toute pertinence politique. Entre l’explosion du nombre des faux emplois subventionnés (dits emplois aidés), les radiations arbitraires et le basculement massif des chômeurs de catégorie A en catégorie D (celle des formations), comment juger de l’impact réel sur le nombre réel des chômeurs d’une croissance timide comme des politiques menées en faveur des entreprises — le fameux CICE, notamment ?

    La république a le don de faire perdre tout caractère concret à ce qu’elle filtre. Elle est une entreprise de déréalisation. Et si ni les media, ni même la droite n’ont dénoncé la supercherie d’une embellie bienvenue à quelques mois de la présidentielle, est-ce parce que cette embellie est réelle ou parce que, réelle ou non, elle ne peut de toute façon plus servir à la candidature d’un président sortant totalement discrédité ? Pendant ce temps, en revanche, le pays réel souffre, lui, réellement de politiques qui n’ont plus pour objectif réel de résoudre les problèmes réels de la nation mais de gagner les soirs d’élections au prix de faux semblants, dans l’espoir que la gestion sociale de la pauvreté ou un quelconque revenu universel — nouvelle idée à la mode — suffira à juguler la colère du bas peuple. Et ce que nous disons du chômage pourrait l’être de la sécurité ou de l’invasion migratoire.

    Parfois, pourtant, le pays réel se rebiffe. Ainsi les policiers, qui n’en peuvent plus de plusieurs décennies de mépris : l’état déplorable des commissariats date de bien plus loin que Hollande ou Sarkozy ; il en est de même du divorce avec une justice dont, parfois, l’angélisme encouragé en haut lieu déréalise une insécurité bien concrète, notamment celle des quartiers, ce qui se traduit par la multiplication de zones de non-droit favorisée par la politique tant pénale que migratoire des gouvernements successifs de droite et de gauche. Une politique dont le pays paie aujourd’hui les conséquences en termes de terrorisme islamiste et de société multiconflictuelle. Mais là encore, la république, pour mieux changer de peuple, transforme la réalité, par exemple en appelant réfugiés des myriades de clandestins. En jouant sur le pathos, elle espère faciliter sa politique de dissémination et les faire mieux accepter d’une population récalcitrante qui, de toute façon, se les voit imposer.

    Le meilleur pour la fin : le « comité d’éthique » [sic] de l’Union européenne vient de juger la nomination de Barroso chez Goldman Sachs « conforme au code de conduite de l’UE ». Personnellement je n’en avais jamais douté. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • De Nicolas Sarkozy à François Hollande, la Ve République sur la sellette

     

    Par Frédéric Rouvillois           

    L'autorité de François Hollande est remise en cause. C'est une litote. Cependant, Frédéric Rouvillois entend démontrer ici [Figarovox - 31.10] qu'au-delà des personnes, ce sont les fondements de la « république gaullienne » qui vacillent (autre litote ?) ce que le livre de Patrick Buisson décrit minutieusement. Frédéric Rouvillois dégage de cette lente évolution une analyse critique originale et profonde. Mais pourquoi cette érosion s'est-elle produite, conduit-elle à l'inexorable déclin de ce régime bâti pour rendre à l'Etat puissance et légitimité ? Etait-il réellement possible de concilier les institutions républicaines à la française, leur esprit profond, et l'intention d'une rupture « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et de renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, mais par incarnation » ?  Pouvait-on marier l'eau et le feu, accorder deux traditions aussi historiquement et idéologiquement opposées, marier durablement ces contraires ? N'était-ce pas tout bêtement mission impossible ? L'expérience des trente ou quarante dernières années répond par l'affirmative. Les monarchistes que nous sommes, aussi.  Lafautearousseau  

     

    778806829.jpgComparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes. Et même, par l'électrochoc suscité par la parution d'un livre événement, Les princes qui nous gouvernent, dans lequel un « homme de l'ombre », Michel Debré, consignait lucidement les indices de la phase terminale du régime. Soixante ans plus tard, c'est la Ve République, ou plutôt, ce qu'en ont fait les gouvernants depuis une trentaine d'années, qui se trouve sur la sellette. Et c'est un autre grand livre, La cause du peuple, de Patrick Buisson, qui se charge de dresser le constat, en confrontant le régime tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'ombre caricaturale et falote de ce qu'il est devenu.

    Au début de De l'Esprit des lois, Montesquieu expliquait que chaque gouvernement a son principe, qui est « ce qui le fait agir ». En historien et en politiste avisé, Patrick Buisson rappelle quel était celui de la République singulière établie par De Gaulle en 1958, et parachevée en 1962 avec l'élection du président au suffrage universel direct.

    Au sommet de ce que le Général n'hésitait pas à qualifier de « monarchie populaire », le président incarne « de façon indivisible » l'autorité de l'État, et en dispose seul lorsque la nation est confrontée à un péril grave et immédiat. C'est d'ailleurs, souligne Buisson, la grandeur de la république gaullienne, que d'avoir osé rompre « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, et par incarnation ». À la base, le peuple en majesté : un peuple qui n'est plus le « souverain captif » dénoncé sous la IIIe République par André Tardieu, le mentor du Colonel de Gaulle, mais le souverain tout court, qui choisit au suffrage universel celui qu'il entend faire chef de l'État. Entre les deux, enfin, entre la base et le sommet, le « principe » de cette république singulière : un « courant de confiance » sur lequel se fonde l'autorité du président, mais qui implique en retour sa responsabilité politique devant le peuple. La légitimité du président résulte à la fois de cette confiance, et de la poursuite du bien commun - ce qui suppose qu'il se comporte comme le président de tous les Français, et non comme représentant, à l'Élysée, de son parti ou des soi-disant élites qui l'environnent.

    Or, démontre impitoyablement Buisson, ce « principe » s'est évaporé depuis une trentaine d'années.

    Au lieu d'un pouvoir incarné combinant «présence et distance, proximité et verticalité», on « oscille entre ces deux pôles de la désacralisation que sont l'exhibition de la personne et la vulgarisation de la fonction». Dérive dont « le narcissisme de Nicolas Sarkozy (…) et le bonhommisme de François Hollande (…) auront été l'aboutissement », l'un comme l'autre n'hésitant pas à se réclamer d'une même « logique de l'abaissement ». Voilà pourquoi, entre l'homme à la Rolex et l'homme au scooter, entre le président du Fouquet's et le président normal, ce sont surtout les similitudes qui frappent. Le Chef de l'État renonce à sa singularité, à sa hauteur, à cette distance qui fonde l'autorité, pour se présenter comme un « hypoprésident », un citoyen ordinaire, très ordinaire même, jetant ostensiblement aux orties le frac présidentiel pour endosser son survêtement et ses charentaises. Sauf que ce président « normalisé » oublie à quel point il en devient anormal au regard du principe d'un régime où l'autorité présidentielle est conditionnée par la responsabilité et la légitimité de son titulaire. Le président ne dispose en effet des pouvoirs qui lui sont attribués, qu'aussi longtemps qu'il bénéficie de la confiance du peuple. Lorsqu'il l'a perdue, il n'y a plus aucun titre, et son pouvoir n'est plus qu'une forme de despotisme. Un despotisme mou et inefficace, certes, mais un despotisme tout de même, et dont on comprend, jusqu'au cœur de l'État, qu'il n'a plus droit au respect ni à l'obéissance.

    Mais la conséquence de cette désincarnation, c'est également l'érosion du caractère démocratique du système, la responsabilité, qui en théorie fonde l'autorité du président, étant aussi le moyen, pour le peuple, de faire entendre sa voix. De là, pointe Patrick Buisson, « un Kratos sans Démos »: un pouvoir retiré au peuple au nom de la démocratie elle-même, sans que le subterfuge suscite autre chose qu'un sentiment de malaise - et une abstention de plus en plus massive chez les jeunes et dans les catégories les moins favorisées.

    Et c'est ainsi que la Ve République, Monarchie populaire, voit ses deux piliers vaciller en même temps. Alors que le monarque l'est de moins en moins, hésitant entre le lampiste et le despote mais refusant d'un même mouvement incarnation et responsabilité, le peuple voit s'évanouir sa souveraineté, réduite en miettes puis répartie entre d'innombrables intervenants, représentants qui ne représentent pas même la moitié des électeurs, juges, experts européens, technocrates bruxellois, instances partisanes sélectionnant les candidats à la présidentielle, etc. Le tout fabriquant une manière de « postdémocratie » qui n'est jamais qu'une antidémocratie. Une démocratie dépassée, remplacée par un Kratos désincarné, lointain, inaccessible, situé dans quelque introuvable cloud politique. 

    Frédéric Rouvillois      

    Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme (éd. Flammarion, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain (éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016).      

  • Une Monarchie familiale pour la France

    Le duc et la duchesse de Vendôme avec leurs trois premiers enfants, Gaston, Antoinette et Louise-Marguerite. Depuis, le prince Joseph est venu agrandir la famille 

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgL'autre jour, en terrasse d'un café parisien près de l'église Saint-Sulpice, j'ai eu comme une hallucination : en gros titre d'un journal dominical, au-dessus de la photo d'un couple souriant, l'on pouvait lire « L'hypothèse royale » ! Ainsi, tous mes vœux semblaient s'approcher de leur réalisation, et je pouvais entrevoir la fin de mon militantisme... 

    Et puis, j'ai regardé plus attentivement ce titre aperçu à travers la vitre et mes espoirs ont été, une fois de plus, froidement douchés : il y avait bien la photo d'un couple apparemment heureux et complice, mais le titre n'était plus tout à fait celui que j'espérais : « l'hypothèse Royal », et le couple n'était guère princier... Quelle déception ! 

    En fait, je suis persuadé que la présentation de la couverture en appelait au subconscient monarchique des Français, suivant la formule de Georges Bernanos qui affirmait que les Français étaient naturellement monarchistes sans le savoir ou sans l'appréhender formellement : la Cinquième République n'est-elle pas, en somme, une sorte de synthèse (incomplète ?) des traditions républicaines et monarchiques, au point que Maurice Duverger pouvait qualifier celle-ci de « monarchie républicaine » ? 

    A cet égard, constatons que l'erreur de M. Mélenchon et d'une partie de la gauche (mais aussi de la droite libérale) est de croire qu'il faut poursuivre le mouvement de républicanisation qui n'est rien d'autre que l'affaiblissement de la magistrature suprême de l'Etat et de l'Etat lui-même ainsi que du Politique, mouvement qui risque de désarmer un peu plus notre pays dans (et face à) la mondialisation : car, comment se faire entendre dans un monde de libre-échange agressif et qui réalise, dans une sorte de cabriole idéologique, le programme marxiste de disparition des Etats et des classes (tout le monde devenant « d'abord » consommateur), sans un Etat digne de ce nom, source des lois et des règlements protecteurs des plus faibles ? Car il s'agit bien de cela : face à la gouvernance mondiale qui ne pense qu'en termes économiques et « de profit », il faut un gouvernement des hommes qui soit inscrit dans le long terme et dans un terreau mémoriel et patrimonial autorisant et favorisant ces racines nécessaires au développement de toute personnalité libre et « civique ». 

    En cela, je pense de plus en plus, au regard des inquiétudes de notre société et des défis qui l'attendent, que l'Etat « familial » est plus rassurant que cette République qui, tous les cinq ans, change de tête et ne place qu'un individu à son faîte, un homme que d'aucuns pensent providentiel quand il n'est souvent que « l'addition des mécontents » et « le refus de l'un par le vote pour l'autre » : l'élection présidentielle divise et énerve plus qu'elle ne rassure ou qu'elle ne fait espérer, et il suffit de voir la bataille de chiffonniers à droite comme à gauche pour le constater aisément ! 

    La Monarchie royale est à la fois dynastique dans son mode de transmission et familiale dans sa représentation : la reine ou les enfants royaux, voire les oncles et tantes, « incarnent » (au pluriel, et à tous les sens de ce pluriel) les familles de la nation, avec leurs difficultés, leurs espoirs et leurs drames, et les familles du pays, d'ailleurs, s'y réfèrent, demandant parfois plus encore à la famille royale qu'à la leur propre… 

    Le très républicain Régis Debray a fort bien expliqué, il y a déjà quelques années et alors même qu'il était l'un des proches conseillers de François Mitterrand, que, dans notre France contemporaine et républicaine, « il manque une famille royale » qui assumerait la représentation du pays à l'extérieur (comme la famille royale d'Angleterre avec les pays du Commonwealth) et déchargerait le gouvernement de la nécessité d'assurer « le spectacle du politique », ce qui, aujourd'hui plus encore qu'hier, éviterait la « pipolisation » de la classe politique et gouvernementale... Cela redonnerait d'ailleurs plus de crédibilité à des hommes et femmes politiques, aujourd'hui réduits à s'allonger sur le divan des animateurs télévisuels ou à poser pour faire « la une » de la presse dite populaire. 

    La Monarchie « à la française » n'est pas, certes, que l'image rassurante d'une famille, mais elle ne peut oublier, si elle veut être « complète », cette dimension familiale : les médias qui, faute de famille régnante en France, jouent sur l'image d'un couple, désormais plus politique que conjugal, l'ont bien compris. Alors, donnons-leur une vraie famille à photographier, à valoriser, à aimer ! 

    Il en est une qui, à Dreux, incarne la « possible monarchie »... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • « Radicalisation » : la guerre des mots

           

  • Au faïencier breton créateur de la Marianne noire

    Les citoyens français à la peau noire - que nous ne mésestimons pas - se sentiront-ils flattés, honorés, représentés par cet objet assez hideux ? On en doute ...

     

    Mur-bleu gds.jpgUn faïencier breton - nommé Henriot Quimper - aidé du plasticien Yannick Cohonner, vient d'éditer et de mettre en vente 250 statues d'une Marianne noire, symbole de « l'amour intercommunautaire » et de « l'abolition de l'esclavage ».
     
    Il n'a pas dit s'il dédiait cet « amour intercommunautaire » à Mohamed Lahouaiej Bouhlel et à ses 84 victimes de Nice ; à Larossi Abdallah, assassin du couple de policier de Magnanville ; à Yassine, qui a assassiné son patron puis coupé sa tête pour la planter sur l'une des piques de la grille de son usine ; aux assassins des terrasses de Paris, aux tueurs du Bataclan, à Mohammed Merah, aux frères Kouachi, à tous les autres...
     
    Non, il ne l'a pas dit. Peut-être qu'il n'a ni télé ni radio, et qu'il ne lit pas les journaux, non plus, allez savoir ! En tout cas, lui, il aime les « extra-communautaires », et il semble ignorer qu'une part d'entre eux nous assassinent dans les rues. Ou alors il s'en fiche. Là aussi, allez savoir !

    Ce qu'il dit, c'est que, pour lui, « la France est tout sauf une Blanche catholique ; c'est un pays athée ; et la Marianne est un super symbole. Etre noir ce n'est pas quelque chose d'exotique, ce n'est pas être un citoyen à part, il a le droit d'être représenté». C'est un peu - beaucoup - jargonneux, mais que voulez-vous ! C'est une créature de l'école de Jules Ferry à qui l'on a enseigné le rejet de tout ce qui avait « fait » la France...

    Pourtant, n'allez pas croire que nous allons injurier ou, même, simplement critiquer ce pauvre ignare, victime, au fond, innocente du lavage de cerveau de l'école républicaine idéologique. Au contraire, et au risque d'étonner, nous allons dire que ce faïencier - roi des sots - a très bien fait de faire ce qu'il a fait et de dire ce qu'il a  dit. Puisque ce très pauvre symbole de marianne (qui ne mérite pas ici la majuscule) est la très pauvre représentation de notre république, il est bon de la montrer telle qu'elle est, en réalité : frontalement opposée à tous nos héritages, venus du fond des siècles, et fondamentalement différente de tout ce qui nous fait ; de tout ce qui a fait la France, et qui lui a permis, selon le joli mot de Jean Dutourd, d' « étonner le monde ».

    Au moins, pour les ignares et les incultes, grâce à ce faïencier breton, les choses sont claires, même s'agissant de couleur noire. « Leur » république idéologique s'est bien voulue, pensée, construite, sans, en dehors et contre toutes nos traditions fondamentales.

    On ne remerciera jamais assez notre faïencier de l'avoir exprimé d'une façon aussi parlante... 

  • Bonne Toussaint à Jean Regourd, président de la Libre pensée de Vendée, et à tous « les siens » !

    « Paris Ramadan »

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, cela ne vous aura pas échappé, c'est jour férié, puisque c'est la Toussaint. Il n'y a pas de « cri » ou d'exclamation pour cette fête, comme les « Joyeux Noël » ou « Joyeuses Pâques » que l'on s'adresse à ces autres moments de l'année, et pourtant, la Fête est grande pour l'Eglise catholique. Pensez : on n'honore pas, ce jour-là, un saint ou une sainte, mais tous les saints et les saintes reconnu(e)s, ce qui en fait un sacré paquet ! Sainte Angadrème (très aimée de Louis XI...) ou Sainte Gudule ; les saintes Melaine, Ida et Alida, Marietta et autres Pélagie (pour commencer par les femmes, galanterie française oblige); et saint Thècle, Modeste, Aubin, Paterne et autres Saturnin, pour les hommes (sans oublier, bien sûr, Urbain, Pancrace, Mamert et Servais, les fameux « saints de glace ») !

    Mais, qu'est-ce qu'il leur prend de commencer leur billet comme ça, allez-vous penser, et où diable (en parlant de saints ...) veulent-ils en venir ? Avouez que c'est un peu ce que vous vous dites, à cet instant, non ?

    XVM0ecb2564-978b-11e6-9f79-32c53643ac11.jpgVoilà la raison : il s'agit de « l'affaire des crèches », et de l'arrêté du Conseil d'Etat déclarant licite l'installation de  crèches dans des espaces publics (mairies, aéroports, places, rues et autres...) mais sous certaines conditions. Une « affaire » qui ne date pas d'hier (la bêtise étant intemporelle) mais qui a a été remise à l'ordre du jour l'année dernière lorsque Jean Regourd, très connu dans son immeuble, et accessoirement président de la Libre pensée de Vendée, avait obtenu d'un tribunal administratif le retrait de la crèche installée par le Conseil régional dans ses locaux. Même charivari à Melun, à Béziers, un peu partout... les laïcards montant au créneau contre tout ce qui représente nos traditions chrétiennes, mais se gardant bien de protester quand une pléthore d'élus locaux se joint aux musulmans pour le repas de rupture du jeûne du Ramadan ou quand des panneaux Decaux souhaitent « Joyeux Ramadan » aux musulmans.

    Nous avons donc une pensée émue, en ce jour où l'on célèbre TOUS les saints du ciel, pour ce pauvre Jean Regourd, qui doit certainement se trouver à son bureau, à l'usine, bref, au boulot, car il ne saurait être question, pour lui et les siens, d'honorer sainte Angadrème ou saint Mamert : non mais ! D'ailleurs, rien que d'évoquer ce « saint de glace », cela fait froid dans le dos, vous ne trouvez pas ?

    Et Jean Regourd - et tous « les siens » - recommenceront, stoïquement, à aller bosser le 25 décembre, les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jeudi de l'Ascension, le 15 août (s'il ne tombe pas un dimanche); d'une façon « citoyenne » et « républicaine », comme on dit aujourd'hui, puisque le ridicule ne tue plus. En posant une sorte de « RTT à l'envers », et histoire de ne pas porter atteinte au principe de laïcité, devenu sacro-saint (pardon, on a dit « saint », faites excuse, ô mânes de Marat, de Danton, de Robespierre ou de... Saint Just - qui, lui, n'était ni saint, ni juste, mais, là, c'est une autre histoire...)

    C'est beau l'adéquation entre conduite privée et pensée « politique » (?), vous ne trouvez pas ?...

    Allez, Jean, du courage, une journée de boulot ça finit toujours par... finir ! Et répète après nous : Vivent les grands principes et les grands ancêtres ! 

  • Riposte laïque : « Hollande a dit ce que la majorité des Français pensent des juges »

     

    Par Marcus Graven

    Une réflexion qui, dans sa rudesse, dit bien des vérités. [Riposte laïque du 13.10] ... Un lecteur avisé écrit sur le sujet : « Pour ce qui est des juges nous pourrions nous croire au XVIIe et XVIIIe siècles : les Robins ont toujours emmerdé le Pouvoir. » Encore fallait-il qu'il y en eût un, ce qui était alors le cas et ne l'est plus.  LFAR 

    images.pngLes propos de Hollande continuent d’agiter la caste. Non pour leur véracité, mais pour les dégâts que pourrait faire la vérité.

    On lui reproche de parler comme un enfant en utilisant la répétition du pronom personnel du sujet : « La France, elle est…», de tenir des propos incorrects sur l’islam, sur l’absence de cerveau des footballeurs et surtout sur les juges.

    Ces petits messieurs sont vexés d’être considérés pour ce qu’ils sont, les membres d’une « institution de lâcheté ». « C’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats. On se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique ». Des lâches, arrogants, imbus d’eux-mêmes, des donneurs de leçons qui refusent la moindre observation critique.

    juge-magistrats-president-justice-368e8d3d7fdb2508e6cd82ae536db5a4453588c8.jpgLes deux plus hauts « enrobés » de France, Bertrand Louvel, le premier président de la Cour de cassation, et Jean-Claude Marin, procureur général, sont choqués et au nom de la confrérie sont venus se plaindre à l’Elysée du manque de respect du Président de la République envers eux.

    « Il n’est pas concevable de diffuser parmi les Français une vision aussi dégradante de leur justice », a déclaré Louvel.

    Messieurs les juges, vous êtes les premiers à diffuser une image dégradante de votre profession.

    Chaque fois que l’on se retrouve devant vous, on sort dégoûté de cette justice rendue en notre nom, alors qu’elle n’est rendue que selon votre bon plaisir et vos accointances idéologiques.

    Christiane-Taubira-alors-ministre-Justice-Bertrand-Louvel-premier-president-Cour-cassation-Jean-Claude-Marin-procureur-general-tribunal-.jpgQui n’a pas rêvé de vous poursuivre pour mise en danger de la vie d’autrui quand vous libérez des racailles plus vite que leurs ombres ; pour intelligence avec l’ennemi quand vous mettez sur le même plan les agresseurs musulmans et ceux qui osent se défendre comme Philippe Vardon, comme les deux Corses de Sisco ; pour complicité d’assassinat quand vous laissez dans la nature des terroristes « allahou akbarisés » comme Larossi Abballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville (Yvelines) alors qu’il avait été condamné en 2013 pour liens avec une filière d’envoi de combattants dans les zones tribales pakistanaises ; pour atteinte à la liberté d’expression quand vous refusez d’entendre Eric Zemmour ; pour entrave à la justice quand vous acceptez de prendre en compte les plaintes les plus connes contre les patriotes ; pour outrage à la dignité humaine quand vous faîtes embastiller un homme de 82 ans qui a surpris deux cambrioleurs à son domicile et tiré en l’air pour les faire fuir ?

    Entre 1940 et 1944, vos prédécesseurs siégeaient dans les sections spéciales et appliquaient rétroactivement les lois.

    Aujourd’hui, vous hurlez que « l’autorité judiciaire doit s’émanciper enfin de la tutelle de l’exécutif ». On se demande bien pourquoi. Pour être sûrs de votre totale impunité ?

    N’importe quelle profession peut être poursuivie pour faute. Sauf vous.

    Nous avons pu le constater avec le juge Burgaud à peine réprimandé par votre caste pour ses errances qui ont brisé tant de vies. Avec les écoutes illégales que vous employez tout de même pour poursuivre ceux qui vous déplaisent. Avec l’établissement d’ « un mur des cons » où figuraient ceux qui ont dénoncé vos contradictions et vos outrances. Avec vos prises de position sur l’immigration.

    Vous ne jugez pas les Français, vous les détestez. Vous les rêvez en « espèce amoindrie, presque ridicule, une bête de troupeau, quelque chose de bonasse, de maladif et de médiocre » (Nietzsche).

    Vous êtes payés par nos impôts, vous nous appauvrissez en nous prélevant avec des amendes souvent iniques et injustifiés des sommes considérables (Renaud Camus en sait quelque chose) et vous voudriez, contrairement à tous les autres travailleurs, ne jamais rendre compte de rien ?

    « Indépendance des juges », clamez-vous comme des renards réclamant la liberté de la volaille devant un poulailler.

    Laxistes quand c’est l’Autre, sévères quand c’est le Même, vous voulez être intouchables.

    Vous vous sentez humiliés, dites-vous. Parce que ceux qui passent devant vous ne le sont pas quand vous leur faites vos cours de morale à deux balles.

    Hollande vient de formuler ce que la majorité des Français pensent des juges.

    Je conseille à tous ceux qui sont convoqués devant un tribunal parce qu’ils ont dévié du politiquement correct, de la bien-pensance islamophile, de venir avec le passage du livre de Hollande vous concernant et de vous le lire. 

    Merci à Yves BOULON de nous avoir signalé ce texte.

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    livre-Hollande.jpg

    Riposte laïque : « En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter…»

  • Au triunal du grand matin ? Le jugement des juges !

     

    Le jugement des juges : c'est l'un des poèmes de Fresnes de Robert Brasillach. Poème d'esprit subversif, mais subversif  d'un certain ordre établi dont nous savons, plus que jamais, ce qu'il vaut.  

    C'est d'ailleurs pourquoi nous le publions ici, aujourd'hui. Ceux qui le souhaitent pourront le lire ou le relire.

    Nous reprochera-t-on de citer Brasillach, comme certains interdits voudraient nous en empêcher ? Sa politique durant la dernière guerre, Maurras, l'Action française, l'ont désapprouvée et combattue. Pendant l'occupation, Maurras qui l'avait rejeté de l'Action française, refusa de recevoir Brasillach qui eût voulu le revoir (« je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà »). Nous n'avons ni leçon ni interdit à accepter sur ce point. Mais ni la politique, ni la condamnation de Brasillach, ne suppriment son talent littéraire, pas plus que son courage face à l'épreuve des prisons et face à la mort.  Lafautearousseau   •

     

    LE JUGEMENT DES JUGES 

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    Ceux qu’on enferme dans le froid, sous les serrures solennelles,
    Ceux qu’on a de bure vêtus, ceux qui s’accrochent aux barreaux,
    Ceux qu’on jette la chaîne aux pieds dans les cachots sans soupiraux,
    Ceux qui partent les mains liées, refusés à l’aube nouvelle,
    Ceux qui tombent dans le matin, tout disloqués à leur poteau,
    Ceux qui lancent un dernier cri au moment de quitter leur peau,
    Ils seront quelque jour pourtant la Cour de Justice éternelle.

    Car avant même de juger le criminel et l’innocent,
    Ce sont les juges tout d’abord qu’il faudra bien que l’on rassemble.
    Qui sortiront de leurs tombeaux, du fond des siècles, tous ensemble,
    Sous leurs galons de militaire ou leur robe couleur de sang,
    Les colonels de nos falots, les procureurs dont le dos tremble.
    Les évêques qui, face au ciel, ont jugé ce que bon leur semble,
    Ils seront à leur tour aussi à la barre du jugement.

    Quand la trompette sonnera, ce sera le premier travail !
    Mauvais garçons, de cent mille ans vous n’aurez eu tant de besogne
    Pour tuer ou pour dérober vous n’aviez guère de vergogne,
    Mais vous avez bien aujourd’hui à soigner un autre bétail
    Regardez dans le petit jour, c’est le chien du berger qui grogne,
    Il mord leurs mollets solennels, et le fouet claque à votre poigne.
    Rassemblez les juges ici dans l’enceinte du grand foirail.

    Pour les juger, je vous le dis, nous aurons sans doute les saints.
    Mais les saints ne suffisent pas pour énoncer tant de sentences.
    Ceux qu’on a jugés les premiers, autrefois, pendant l’existence,
    Comme il est dit au Livre Vrai, ne seront jugés qu’à la fin.
    Ils jugeront d’abord le juge, ils pèseront les circonstances.
    A leur tour alors d’écouter l’attaque autant que la défense.
    Les juges vont enfin passer au tribunal du grand matin.

    Les tire-laine dans la nuit, les voleurs crachant leurs poumons,
    Les putains des brouillards anglais accostant les passants dans l’ombre,
    Les déserteurs qui passaient l’eau happés dans le canot qui sombre,
    Les laveurs de chèques truqués, les nègres saoûls dans leurs boxons,
    Les gamins marchands d’explosifs, les terroristes des jours sombres,
    Les tueurs des grandes cités serrés par les mouchards sans nombre,
    Avant d’être à nouveau jugés feront la grande Cassation.

    On les verra se rassembler, montant vers nous du fond des âges,
    Ceux qui, les raquettes aux pieds, parmi les neiges du Grand Nord
    Ont frappé au bord des placers leurs compagnons les chercheurs d’or,
    Ceux qui, dans la glace et le vent, au comptoir des saloons sauvages
    Ont bu dans les verres grossiers, l’alcool de grain des hommes forts,
    Et qui, négligents de la loi, confondant l’oubli et la mort,
    Ont rejeté les vieux espoirs de gagner les tièdes rivages.

    Ils s’assiéront auprès de ceux qui ont tiré dans les tranchées,
    Et puis qui ont dit non, un jour, fatigués des années d’horreur,
    Des soldats tués pour l’exemple et des décimés par erreur,
    Et près des durs, des militants de toutes les causes gâchées,
    De ceux qui tombent en hiver sous les balles des fusilleurs,
    De ceux qu’enferment aux cachots les polices des Empereurs,
    Et des jeunesses de partout par leurs chefs en fuite lâchées.

    Oui, tous, les soldats, les bandits, on leur fera bonne mesure
    Ne craignez pas, hommes de bien, ils seront jugés eux aussi.
    Mais c’est à eux, pour commencer, qu’il convient de parler ici,
    Car la parole est tout d’abord à ceux qui courent l’aventure,
    Et non à ceux qui pour juger se sont satisfaits d’être assis,
    De poser sur leur calme front leur toque noire ou leur képi,
    Et de payer d’un peu de sang leur carrière et leur nourriture.

    Les adversaires d’autrefois pour ce jour se sont accordés,
    Les justes traînés au bûcher sont auprès des mauvais enfants,
    Car les juges seront jugés par coupables et innocents.
    Au-delà des verrous tirés qui d’entre eux pourra aborder ?
    Qui verra ses lacets rendus, sa cravate et ses vêtements
    Socrate juge la cité, Jeanne signe le jugement,
    Et à la Cour siègent ce soir la Reine et Charlotte Corday.

    Ils passeront, ils répondront, aux tribunaux des derniers jours,
    Ceux-là qui avaient tant souci de garder leur hermine blanche,
    Et les cellules s’ouvriront, sans besoin de verrou ni clenche.
    À la cour du Suprême Appel, ce n’est pas les mêmes toujours,
    O frères des taules glacées, qui seront du côté du manche.
    Les pantins désarticulés attachés au poteau qui penche
    Se dresseront pour vous entendre, ô juges qui demeuriez sourds.

    Et ceux qui ont passé leurs nuits à remâcher leurs mauvais rêves,
    Les pâles joueurs de couteau, les héros morts pour leur combat,
    Les filles qui sur le trottoir glissent la drogue dans leur bas,
    Ceux-là qui pendant des années ont perdu leur sang et leur sève
    Par le juge et par le mouchard, et par Caïphe et par Judas,
    Ils verront le grand Condamné. roi des condamnés d’ici-bas,
    Ouvrir pour juges et jurés le temps de la grande relève.

    Robert Brasillach
    Poèmes de Fresnes
    13 janvier 1945

  • Pour démentir Mennucci ... La Fédération Royaliste Provençale écrit à J.Cl. Gaudin : Les violences de l'ultra-gauche, ça suffit !

    Jean-Claude Gaudin, Patrick Mennucci  -  La réunion d'Action française du 8 octobre 2016 rue Navarin ...

     

    Nous avons rendu compte à maintes reprises de cette sorte de collusion entre députés PS des Bouches-du-Rhône - dont un certain nombre mis en examen - et le quotidien régional La Provence, collusion en soutien des groupes ultra-violents de gauche radicale dans leurs agressions contre l'Action française à Marseille. De quoi s'agit-il ? En gros, d'interdire ses réunions, d'agresser physiquement ses militants, de saccager périodiquement son local, d'en obtenir la fermeture et, à terme, de faire prononcer l'interdiction pure et simple du mouvement.  

    Nous publions ci-dessous deux lettres qui résument bien cet état de faits.

    Primo, une lettre de Patrick Mennucci à Jean-Claude Gaudin, tout à fait dans l'esprit que nous avons décrit au paragraphe précédent.

    Secundo, un courrier adressé au même Jean-Claude Gaudin par la Fédération Royaliste Provençale. Celle-ci, implantée à Marseille et en Provence depuis des décennies, jouissant dans la région d'une notoriété et d'une estime reconnues , vise dans cette lettre à rétablir la vérité des faits et à garantir la pleine liberté d'expression des idées royalistes et d'Action française.

    Soutien et amitié aux organisations concernées et à leurs militants !  LFAR  •

     

    Lettre de Patrick Menucci

    à Jean-Claude Gaudin

     

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    Monsieur Jean-Claude Gaudin

    Sénateur-Maire de Marseille,

    Hôtel de Ville de Marseille,

    Quai du Port

    13002 Marseille

     

    Marseille le 21 octobre 2016 

    Monsieur le Maire,

    Depuis deux ans, l'Action Française occupe un local, sis au 14 rue Navarin Marseille 6ème.

    Ce local accueille des réunions rassemblant jusqu'à 50 personnes. Ces manifestations causent un tapage permanent sur le trottoir où se déroulent une partie de la réunion et des débats.

    Par ailleurs, la nature de l'organisation Action Française qui développe des positions d'extrême droite très violentes conduit à des affrontements. des rixes, des blocages du quartier, des nuisances sonores et des graffitis protestataires. La mobilisation régulière des policiers autour de ce local est particulièrement choquante au regard des autres missions sécuritaires des forces de l'ordre.

    De plus, la transformation d'un local commercial en salle de réunion nécessite la production d'un dossier dit ERP (Etablissement Recevant du Public) qui n'a manifestement pas été déposé par l'Action Française. Il m'apparaît donc que la destination ce local ne correspond pas à son utilisation.

    Comme député de la circonscription je réclame que soient contrôlés :

    1/ Les clauses du bail qui autorisent à recevoir du public dans une salle de réunion.

    2/ Le respect des obligations d'accessibilité et de sécurité définis par le code de la construction et de l'habitation et, si tel est le cas, l'existence de l'attestation de conformité déposée en préfecture. 

    Je rappelle que la non conformité aux obligations ERP sont passibles d'une amende de 250 000 € pour les personnes morales qui n'en respectent pas les règles.

    Il me semble qu'en fonction de ce qui précède et après que les vérifications soient engagées, une fermeture administrative de ces locaux s'impose, et, c'est ce que je vous demande afin de préserver l'ordre public et la tranquillité de la rue Navarin. 

    Je vous prie d'agréer. Monsieur le Maire, l'expression de ma considération la plus distinguée.

    Patrick Mennucci

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    Permanence Parlementaire - 2 rue de la République - 13001 Marseille - 04.91.31.10.76 -  pmenucci@asemblée-nationale.fr

     

    La Fédération Royaliste Provençale écrit 

    au Maire de Marseille   

    Nouveau Document Microsoft Word (2).jpg  

     

     

    Marseille le 26 octobre 2016 

    Monsieur le Maire, 

     

    Nous avons eu connaissance - via les réseaux sociaux d'extrême-gauche - du courrier nous concernant que le député PS de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Monsieur Patrick Mennucci, vous a adressé le 21 octobre.  

     

    La présentation des faits motivant la requête qu'il vous transmet nous paraît à ce point tendancieuse et chargée d'erreurs factuelles ou d'omissions que nous y voyons l'occasion et le motif de vous saisir nous-mêmes des graves problèmes que nous rencontrons depuis environ deux ans pour l'utilisation paisible du local de notre association, qui en est propriétaire, 14 rue Navarin. 

     

    Il s'agit de menaces physiques, y compris menaces de mort ; de dégradations et dommages récurrents d'ordre matériel ; d’agressions également récurrentes, interdiction de tenir réunion, interdiction de parole et même de propriété et d'existence « dans le quartier de La Plaine ».  

     

    M. Patrick Mennucci semble ignorer ces agissements et leur origine : des groupes d'ultragauche, ultra-radicaux, de cette même mouvance qui agresse en ce moment les Forces de l'ordre avec la plus extrême violence et motive leur colère et leurs manifestations ; des groupes armés, semi-clandestins, s'exprimant impunément via les réseaux sociaux. 

     

    En imputant aux soi-disant « violences de l'Action Française » la situation dont il vous saisit, M. Patrick Mennucci se fait ainsi sinon le complice au moins le soutien de ces groupes de casseurs de la gauche radicale ainsi que de leurs exactions. A l’instar, d’ailleurs, du quotidien La Provence. Or ce sont ces groupes qui sont à l’origine de l’agitation et des violences qui troublent à l’heure actuelle le quartier et le voisinage et requièrent l’intervention des forces de police. 

     

    Ainsi, encore tout récemment, le vendredi 7 octobre, des jeunes-gens qui quittaient notre siège ont été agressés et frappés en pleine rue. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés, l’un blessé au crâne, deux autres ayant eu le bras cassé ont dû subir une intervention chirurgicale les jours suivants. (Clinique Bouchard). Le vendredi 21 octobre, le jour même où M. Patrick Mennucci vous adressait son courrier, une nouvelle agression du siège de l’association s’est produite en fin de soirée rue Navarin, un jeune-homme a été blessé au front, a dû être conduit à l’hôpital, etc.   

     

    Le rappel de ces faits disqualifie selon nous M. Patrick Mennucci dans sa requête de contrôle et sanction contre l’Action Française Provence.

     

    Nous voudrions dire en conclusion qu’en tous temps l’Action Française a disposé paisiblement de locaux à Marseille (Place Castellane - rue Dieudé - rue Pavillon) qu’elle a organisé de multiples conférences ou grandes réunions comme en son temps à Montmajour et aux Baux de Provence qui se sont toujours déroulées sans incident. La situation dont vous saisit M. Patrick Mennucci – et qui, en effet, gêne le voisinage – n’est manifestement pas de notre fait. 

     

    Enfin, sur l’assimilation d’aspect juridique que fait M. Patrick Mennucci entre un « ERP » et le siège d’une association, nous émettons les plus grands doutes.

     

    Veuillez agréer. Monsieur le Maire, l'expression de notre considération très distinguée. 

    Jean GUGLIOTTA

         Jérémy PALMIERI

    Gérard POL 

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    En Provence, jeunes et anciens lors du banquet du 19 mars 2016,

    dans la tradition des Camelots du Roi 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    L'Action Française Provence a réussi sa rentrée malgré les violences de la gauche radicale 

    Message du Prince Jean de France aux participants de la réunion de rentrée d'Action Française Provence

    Pour en finir avec les dérapages de « La Provence »

    Marseille :  Violences d'extrême-gauche : ça suffit !

    Marseille : Le rôle de « La Provence » dans le cadre des violences d'extrême-gauche

    La Fédération Royaliste Provençale et les dérapages de « La Provence » ...

  • Livres & Politique • Eric Zemmour : « Le livre de trop »

     

    Par Eric Zemmour    

    « On comprend ce que la gauche ­reproche le plus à François Hollande : dire ouvertement ce qu'elle cache depuis des lustres et interdit aux autres de dire. » Figarovox libelle ainsi son introduction à cette chronique [28.10]. Mais Zemmour constate aussi « ce qu'est devenue la Ve République décadente : un régime d'impuissance ». Il pointe la soumission des hommes qui prétendent le diriger à « la force de l'idéologie dominante ». Sa conclusion - qui contredit quelque peu son « gaullo-bonapartisme » - est la suivante : « De Gaulle a perdu, qui croyait que les institutions s'imposaient aux hommes. Gramsci avait raison, qui pensait que l'action politique passe d'abord par la conquête idéologique et culturelle. » Dans l'actualité Zemmour a raison. D'ailleurs, sans rien vouloir enlever aux mérites novateurs de Gramsci, cette proposition était déjà formulée par Renan*  à la fin du XIXe siècle et reprise par Maurras au début du XXe dans sa préface à l'Avenir de l'Intelligence** : « Rien n'est possible sans la réforme intellectuelle et morale de quelques uns » Et c'était bel et bien pour que le Politique d'abord pût s'appliquer que l'A.F. voulait construire une contre-encyclopédie. Les deux options, nous semble-t-il, ne sont pas aussi opposées que Zemmour le marque ici. C'est affaire de circonstances et des réalités du moment. Ce qui nous paraît certain c'est que tôt ou tard, reconquête idéologique et culturelle ou pas, sans la restauration du Politique - des Institutions - dans son plein exercice, rien ou presque ne peut s'accomplir.  Lafautearousseau

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgOn nous dit : c'est le livre de trop ! On nous dit : c'est inamissible ! On nous dit : ce n'est pas un homme d'Etat ! On nous dit : un président ne devrait pas dire ça ! D'ailleurs, les auteurs de l'ouvrage ont repris la formule pour accrocher le lecteur. Et ça marche. Les magistrats protestent avec véhémence ; les ministres et les élus socialistes protestent mezza voce. Personne ne défend François Hollande. Mais on ne sait pas vraiment de quoi on l'accuse. De passer autant de temps avec les journalistes ? Mais il a bâti sa carrière en inspirant des articles aux journalistes, qui en retour, le mettaient en lumière. D'être sarcastique, cynique, méchant parfois. Mais il l'a toujours été, comme Chirac avant lui. Et Mitterrand ? D'être désinvolte, sans souci de sa fonction ? Mais Sarkozy avait déjà désacralisé ce qu'il appelait « le job ». D'avoir insulté les magistrats ? Mais les juges ont-ils le droit de répliquer aussi vertement sans outrager le chef de l'Etat ?

    Finalement, on comprend ce que la gauche reproche le plus à son ancien/futur candidat : dire ouvertement ce qu'elle cache depuis des lustres et interdit aux autres de dire : qu'il y a trop d'immigrés, que les profs ne peuvent s'en sortir face aux flux incessants, que l'islam pose un grave problème à la France, que tout cela finira par une « partition ». Que le pouvoir est une tragi-comédie, que la guerre est un jeu vidéo, où on tue des « terroristes » sans se salir les mains. Curieusement, on ne lui reproche pas l'essentiel : tout voir et ne rien dire publiquement ; tout savoir et ne rien faire. Hollande s'avère le meilleur commentateur de son impuissance.

    Un président ne devrait pas dire ça... (Stock) restera comme un remarquable témoignage de ce qu'est devenue la Ve République décadente : un régime d'impuissance. Comme la IVe, mais pour d'autres raisons. Pas à cause du Parlement, mais à cause de l'Europe, de la mondialisation, de la religion des droits de l'homme et de ses grands prêtres médiatiques et judiciaires. Il faut rattacher cet ouvrage à un autre livre, sorti quasi en même temps, et qui conte, sous la plume acérée et brillante de Patrick Buisson (La Cause du peuple, Perrin), le précédent quinquennat, celui de Nicolas Sarkozy.

    La coïncidence des temps est aussi une concordance des leçons. La même lucidité, le même cynisme, la même gouaille. Et finalement, la même impuissance. Chacun des deux derniers présidents dit exactement ce que son camp veut entendre ; mais aucun des deux n'agit vraiment. En lisant ces deux livres, on constate la force de l'idéologie dominante, qui inhibe deux hommes intelligents et lucides. De Gaulle a perdu, qui croyait que les institutions s'imposaient aux hommes. Gramsci avait raison, qui pensait que l'action politique passe d'abord par la conquête idéologique et culturelle. 

    Eric Zemmour  

    Un président ne devrait pas dire ça... (Stock)    

    La Cause du peuple (Perrin)

    *   Renan : la réforme intellectuelle et morale (1871)

    ** Maurras : L'avenir de l'Intelligence (1905)  

    Lire en ligne ...

    L'Avenir de l'intelligence - Charles Maurras 

    et sur Lafautearousseau ... 

    « En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter…»

  • Spectacles • « Je suis Français » dit le rappeur - « Toi non plus ! » répond l'écho...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe rappeur Black M s'auto-nomme chanteur : on n'est jamais si bien servi que par soi-même ! Il a donné un spectacle à Marseille, invité par la sénatrice double nationalité (franco-algérienne) Samia Ghali, vous savez, cette élue des Quartiers Nord paupérisés à l'extrême, mais qui vit bien loin de là, au Roucas-Blanc, tout à côté de la magnifique Corniche, l'équivalent - en gros - du XVIème arrondissement à Paris, à des kilomètres de la misère et des trafics des quartiers abandonnés qu'elle est censée représenter.

    Deux choses sont frappantes, dans le compte-rendu évidemment élogieux que La Provence propose de l'évènement (?) :

    une expression orale, de toutes les parties présentes, truffée d'incorrections et de mots anglais qui reviennent en boucle - comme feeling, star, happy fews, featuring... - et qui ne font que rendre un peu plus obscur le langage déjà pas très clair par lui-même... C'est vrai que, si l'on commence par s'appeler Black M, on n'a que peu de raison de respecter la langue de Molière...

    mais, surtout, la haine. Oui, la haine, en l'occurrence contre le Front national, parce que celui-ci est à l'origine de l'annulation de sa participation aux cérémonies commémoratives de Verdun, en mai dernier. « Je suis chez moi... Je suis français...» répète le rappeur, dans un  texte assez pauvre, que la répétition forcément lassante des mêmes formules contribue à rendre plus pauvre encore ... Samia Ghali en rajoute une couche, déclarant ce rap « fédérateur » (!) et « porteur d'intégration » contre la « campagne haineuse » du Front national. Fermez le ban ! La Provence - sous la plume de Marie-Eve Barbier, la journaliste qui a « commis » la relation de l'évènement - s'extasie, Samia Ghali est contente, et le rappeur aussi.

    On objectera juste à ce petit monde refermé dans sa bulle, loin de la vraie vie et des vrais gens, et de leurs vrais problèmes, que si l'on veut se faire admettre dans une communauté, le mieux est peut-être de ne pas commencer par injurier et insulter une partie extrêmement nombreuse de cette communauté. Et qu'il ne suffit pas de dire les choses pour qu'elles soient, et que c'est Mathias Leridon qui a raison : « On n'est pas Africain parce qu'on naît en Afrique mais parce que l'Afrique bât dans votre cœur ».

    Le propos est « retourné » à Black M... 

  • Histoire & Enseignement • Affaire Lorànt Deutsch : quand les enseignants s'érigent en grands prêtres de l'Histoire

     

    Par Philippe Delorme      

    Deux professeurs d'Histoire ont mis leur veto à la tenue d'une conférence de Lorànt Deutsch. Philippe Delorme expose ici [Figarovox, 26.10] que si les enseignants considèrent ne pas devoir « faire aimer la France » - « position surprenante » - ils ne doivent pas transformer son histoire en « cauchemar national ». Il a raison.  LFAR

     

    3038070342.jpg« Nous ne sommes pas là pour faire aimer la France à nos élèves ». Telle est la déclaration surprenante que viennent de faire deux professeurs d'Histoire de Trappes, dans les Yvelines. Ils cherchaient par là à justifier leur veto à la tenue d'une conférence de Lorànt Deutsch dans leur ville. Accusé de trop aimer « les rois et les grands personnages », le comédien s'est donc vu interdire l'accès de cette cité de la banlieue parisienne, dont la majorité des habitants sont issus de l'immigration. Pourtant, à travers ses livres à succès - dont ses deux Métronome -, Lorànt Deutsch a prouvé que les Français ont soif de connaître leur passé. Et cette évidence seule devrait interpeller nos deux censeurs trappistes…

    Le rôle d'un professeur d'Histoire est-il de « faire aimer la France » ? Peut-être pas en effet. Et personnellement, je suis farouchement opposé à la réécriture d'un « roman national » comme celui de Jules Ferry, au nom duquel ont été formatées des générations de jeunes patriotes républicains, prêts à se sacrifier la fleur au fusil. Mais la mission d'un professeur n'est pas non plus d'entretenir la détestation ni la haine du pays où - quelles que soient leurs origines - ses élèves sont appelés à grandir et à vivre. Or, depuis plusieurs décennies, l'Histoire de France telle qu'elle est transmise, apparaît comme une inexpiable repentance, battant inlassablement la coulpe sur la poitrine de nos ancêtres. Inquisition, traite négrière, colonialisme, régime de Vichy, guerres d'Indochine et d'Algérie… Le « roman national » d'autrefois s'est transformé en un véritable « cauchemar national ». Le professeur d'Histoire n'est ni le grand prêtre d'une liturgie officielle, ni le juge des actions passées.

    Devoir de mémoire: voilà le maître-mot de ces contempteurs de notre héritage. Mais la mémoire n'est pas l'Histoire. Car elle est sujette à manipulation, à déformation. Elle est pétrie de sentiments, de parti-pris manichéen et d'affectivité, et elle pêche souvent par anachronisme. Cette mémoire doit donc être « digérée » par les historiens, dont la tâche est d'abord d'établir les faits dans leur vérité. Cependant, si nos contemporains chérissent la « mémoire », ils se hérissent devant la notion de « vérité ». Pour beaucoup d'entre eux, tout est relatif et question de point de vue. Toutefois, sans établir préalablement les « faits têtus » du passé - selon l'expression de Lénine -, comment prétendre ensuite les analyser ou les comprendre ? Certes, l'Histoire n'est pas une science, mais c'est un art délicat qui exige une méthodologie scientifique.

    Ainsi, s'il ne doit pas « faire aimer » la France - ni la faire détester bien sûr -, le professeur d'Histoire digne de sa fonction aura pour premier devoir d'en éclairer la réalité et la complexité, dans une exigence d'objectivité, même si cela reste un but inatteignable. Or, il faut bien convenir que la vision véhiculée aujourd'hui par nombre d'enseignants est non seulement biaisée, mais également tronquée. Pour beaucoup d'entre eux, la nation française naît en 1789. Auparavant, tout ne serait qu'obscurité et oppression. À cet égard, il est dommageable que les nouveaux programmes scolaires insistent à l'excès sur l'époque contemporaine, et particulièrement sur les épisodes les plus sombres de la Seconde guerre mondiale.

    L'authentique « récit national », qui reste à composer devra s'inscrire dans la longue durée. Assurément chronologique, sinon strictement linéaire. Certes, le destin de la France n'était pas établi depuis l'éternité des siècles. Il doit être largement ouvert sur l'universel, et parler de « nos ancêtres les Gaulois » n'a guère de signification. Il n'empêche que notre présent est le résultat de deux millénaires et davantage d'une lente maturation, d'une aventure commune où se sont succédé les pages de gloire et celle d'infamie, une Histoire avec ses grandeurs et ses faiblesses, à l'image de ce qu'est la nature humaine. Car toute Histoire est avant tout Histoire des hommes. Des humbles, des anonymes qui ont tissé la trame des jours. Mais aussi de ces « grands hommes » - chefs d'État, capitaines illustres, savants et religieux, découvreurs, femmes d'exception -, qui peuvent offrir autant d'exemples à méditer.

    Car en définitive, à quoi sert l'enseignement de l'Histoire ? Certainement pas à soumettre de jeunes cerveaux à l'inutile apprentissage de listes de dates qu'ils s'empresseront d'effacer. Encore moins à cultiver les antagonismes communautaires, non plus d'ailleurs qu'à distiller une propagande en faveur d'un hypothétique « vivre ensemble ». À l'instar des sciences exactes - comme les mathématiques ou la physique -, l'Histoire servira d'abord à faire acquérir aux élèves les bases d'un raisonnement rigoureux, les outils nécessaires pour jeter un regard critique sur les informations contradictoires dont l'univers médiatique les abreuve. La capacité de trier le bon grain de l'ivraie, la vérité du mensonge.   

    Philippe Delorme      

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    Historien et journaliste, auteur de nombreux ouvrages, Philippe Delorme vient de publier Théories folles de l'Histoire (éd. Les Presses de la Cité, 2016).     

  • Coup de gueule contre la République d'aujourd'hui.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 


    1345578492.3.jpgLa triste actualité de la République peut apparaître comme une aubaine pour les monarchistes, mais je ne m’en réjouis pas, car c’est la France qui pâtit de cette situation déplorable : la colère des policiers qui envahit les rues ces nuits dernières n'est, provisoirement, que le dernier épisode du délitement de l'Etat et de son autorité. Et lorsque je vois le livre de « confidences » du président Hollande dans les mains de quelques consommateurs du café du coin, je ne peux que m'inquiéter de cette République qui ne fait même plus semblant d'être digne...
     

    Pendant ce temps, les librairies ferment dans les communes rurales ou les villes moyennes, comme j'ai pu le constater, en une année, à Houdan, Dreux, Montfort-L'Amaury et Rambouillet ; mais aussi les cafés, les boulangeries, les quincailleries, les boucheries traditionnelles ; les écoles, les bureaux de poste, les pharmacies, etc. Ce n'est pas seulement le déclin de la République qui provoque cela, mais celui de l'esprit public et de la « Res publica » au sens premier du terme ; c'est surtout la logique même de cette République qui se targue de grands principes mais n'est rien d'autre que le règne de plus en plus vulgaire des Fouquet jadis mis au pas par le Roi et ses « cardinaux » (Richelieu et Mazarin, entre autres), et que, livre après livre (et chaque semaine en amène son lot...), les plumes du pays évoquent, voire dénoncent, risquant alors l'accusation à leur encontre de « populisme ». 

    J'en veux énormément à cette République qui a asséché la France, l'a durcie en un béton grisâtre (et la formule n'est pas qu'une image) et, désormais, ne pense plus qu'en termes de mondialisation-libéralisation-métropolisation, oubliant ce qui fait l'âme d'un pays, négligeant ces liens immatériels et le patrimoine mémoriel qui en est la riche illustration, et préférant « l'ailleurs » au proche et à ses prochains. 

    J'en veux à cette République qui abaisse la France dans le monde après l'avoir tant exploitée à l'intérieur, ruinant sa diplomatie dans un véritable asservissement aux Etats-Unis au lieu de jouer son rôle historique, celui que nombre de peuples attendent d'elle comme l'avait si bien montré le refus de 2003 de rejoindre la guerre du fils Bush, guerre qui a mis, jusqu'à aujourd'hui et pour encore longtemps, l'Orient à feu et à sang... 

    2666869453.jpgJ'en veux à cette République d'abandonner toute politique sociale indépendante pour se conformer aux directives de Bruxelles et aux règles de « la concurrence libre et non faussée », véritable cheval de Troie de la sauvagerie économique libérale ; je lui en veux pour son bureaucratisme qui étouffe l'initiative et la responsabilité, et fait fuir les jeunes pousses françaises, notre matière grise, dans une émigration mortifère pour le dynamisme du pays. 

    J'en veux à cette République de ne penser qu'à l'élection suivante quand il faudrait gouverner à long terme, pour l'avenir et non pour les carrières de quelques politiciens qui, souvent, privilégient leur ego et oublient le Bien commun. 

    J'en veux à cette République de défaire ce que, en un tissage long et parfois douloureux, les rois ont fait, c'est-à-dire cette unité française qui faisait des Bretons, des Basques, des Alsaciens comme des Parisiens ou des Berrichons, des Français à part entière et à identités multiples. 

    J'en veux à cette République parce que j'aime la France, tout simplement... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Sécurité et défense : sur une conférence du général Jean-Marie Faugère

     

    par PM 

    Quelles sont les perspectives de sécurité et de défense dans la France d’aujourd’hui ? Le 11 octobre dernier, le général d’armée (2s) Jean-Marie Faugère, ancien inspecteur général des armées, donnait une conférence aux « Mardis de Politique magazine ». En voici un résumé pris sur le vif.

     

    4146061327.jpg« La situation que connaît la France, à la suite des attentats de 2015 et 2016 était largement prévisible, car l’évolution de la jeunesse de nos banlieues travaillée par l’islam radical est connue depuis plus de vingt ans. On aurait pu au moins s’y préparer.

    Nous assistons au renoncement de l’Etat depuis trente-ans.

    Le monde politique ne travaille pas à son niveau, et délaisse ses responsabilités à une haute administration qui ne s’intéresse jamais aux finalités des choses, mais à leur simple gestion quotidienne, à échéances électorales. Nos responsables n’ont aucune vision tournée vers l’avenir et n’appuient leurs politiques, notamment en matière de défense et de sécurité,  sur aucunes études prospectives.

    Identifier l’ennemi

    Qui est l’ennemi aujourd’hui ? Laissons de côté, ici, la Russie dont on fait un épouvantail ; elle ne menace en rien nos sociétés européennes dans le court terme. De même, la Chine la Corée du Nord, un conflit indo-pakistanais laisseraient aux avant-postes les USA, bien avant de nous toucher. En revanche, sur notre pourtour européen, l’arc de crise islamiste est un péril qui monte et qui s’appelle l’islam radical. Voilà la vraie menace.

    Toute la politique de défense et de sécurité depuis la publication de Livres blancs – 1994, 2008 puis 2013 – est définie par les recommandations d’experts qui les rédigent sans porter, au sens juridique, la responsabilité de leurs erreurs d’analyse. Certes, le Président de la République avalise leurs propositions. Mais, ces exercices manquent de sincérité et, s’ils décrivent bien la menace, ils ne cessent de prôner, à contre-courant, des réductions d’effectifs, de crédits et de contrats opérationnels.

    Il fallait, dans l’urgence et l’incertitude une réponse militaire à un terrorisme trop vite qualifié de « militarisé » : voilà ce que l’on a argué alors que ce n’est pas foncièrement, sur le territoire national et à ce stade d’attentats, un problème qui réclame un traitement de la part des armées.

    Si, effectivement, on a affaire à un « ennemi de l’intérieur » – acception récusée par nos responsables politiques -, les auteurs individuels de ces actes restent des criminels de droit commun.

    Le continuum sécurité-défense

    La première réponse doit être celle des services de renseignement, des unités de police et de gendarmerie et, in fine, de la justice. Quand ces moyens sont dépassés, il est normal qu’on recoure à l’armée. Cependant, il n’y a pas, aujourd’hui, de cadre juridique associé à cet engagement ni de cadre d’emploi qui soit foncièrement différent de ceux de simples « super-vigiles ».

    Quand on engage l’armée sur le terrain, il faut lui désigner un ennemi clairement identifié. Sinon, on créé des ambiguïtés dans les missions, dans les rôles et dans les responsabilités d’intervention entre les forces de l’ordre et l’armée, car nous n’avons pas assez réfléchi au cadre juridique et à leur doctrine d’emploi respective.

    Quand vous regardez les professions de foi politiques sur les thèmes de défense, les candidats ne s’intéressent qu’à la politique des moyens sans aller plus loin dans la réflexion comme la finalité et le rôle de l’armée sur le terrain national en tant que dernier recours. Car, il faut penser à des scénarios plus extrêmes, désormais très crédibles où l’armée tiendrait un tel rôle.

    Quand vous êtes un militaire, vous ne pouvez pas dire qu’on peut se satisfaire de la situation. Sur le plan matériel, nous ne sommes pas à la hauteur d’une armée moderne.

    La notion de continuum sécurité-défense largement mise en avant dans les discours,  entretient la confusion chez nos concitoyens entre militaires (des armées) et forces de l’ordre, et l’on pense que le travail des uns peut devenir le travail des autres. Or, le fait de faire intervenir l’armée devrait marquer une rupture. Il y a une confusion des responsabilités. Il faut établir une vraie doctrine d’emploi.

    Quel rôle pour l’armée ?

    Que l’armée reste le dernier recours, et non un moyen pour combler les défaillances numériques des forces de l’ordre. Tout cela n’est pas très sain.

    Dans la perspective d’événements encore plus graves, les armées, sur le territoire national, ne peuvent pas être mises à disposition des préfets par voie de réquisition ou de demandes de concours, mais doivent être employées de façon centralisée par le commandement militaire sous l’autorité d’emploi du Premier ministre. On ne peut plus laisser les préfets donner des missions floues ou indéfinies.

    Dans cette lutte anti-terroriste, l’action de nos services de renseignement doit être améliorée. Face à un problème, la seule réponse de la haute-administration est, en général, de réorganiser. On n’est pas devant un problème d’organisation mais devant un besoin de faire évoluer l’état d’esprit des responsables des administrations : les hommes à la tête de ces organismes coopèrent mal et se croient trop souvent concurrents sur le terrain.

    Concernant l’armée de terre, sur 66 000 hommes projetables (en 2017, 77.000 h.) seuls les 20 régiments d’infanterie constituant 16 000 hommes sont adaptés à un engagement de type Sentinelle : entre les opérations extérieures et le territoire national, les vrais professionnels du combat sont donc déjà tous employés ! Voilà la situation des armées.

    On tient tout un discours sur la réserve et la garde nationale : le plan annoncé le 12 octobre dernier ne consiste en fait qu’à regrouper sous ce « label » les réservistes militaires de armées et de la gendarmerie et les réservistes civils de la police. Cette évolution plus médiatique que révolutionnaire a le grand mérite de préserver la réserve militaire au sein de l’armée et, semble-t-il de promouvoir de réels efforts en sa faveur ; reste à voir la doctrine d’emploi qui lui sera attribuée sur le territoire national et les moyens associés.

    Quant au rétablissement de la conscription, aucune administration n’est capable aujourd’hui d’incorporer 700 000 potentiels conscrits qui constituent désormais l’effectif d’une classe d’âge.

    Revenir à la source du problème

    Cela étant, au regard des grandes « boucheries » de l’histoire, au siècle dernier notamment, permises par le modèle de la conscription, il est assez sain de revenir aujourd’hui à des armées de métier si tant est qu’elles aient les moyens nécessaires à la protection de la nation et de la population.

    Il y a certes un problème de formation militaire pour nos élites et un service militaire pourrait s’avérer utile pour elles. Mais pour que le reste de la jeunesse apprenne à se lever le matin et à se raser, l’armée n’est pas la solution ; il ne fallait pas détruire les familles et démolir l’Éducation nationale : il faut revenir à la source du problème.

    Puisque nous sommes en guerre aujourd’hui, il faut passer à la vitesse supérieure dans le domaine des moyens. De la totalité de la dépense publique annuelle, l’État en dépense 3,1% pour l’armée et 57% pour les prestations à caractère social !

    Dans le domaine de la décision politique, avant de décider d’une intervention militaire par exemple, on pourrait définir un cercle d’experts – dont des militaires, les premiers concernés – pour éclairer les options à retenir par le Président de la République.

    Or, apparemment, ce dernier, pour se faire conseiller, ne fait pas appel à un expert de la zone d’opération concernée ! De même, il n’y a pas de Conseil de Sécurité à l’américaine pour donner de l’impulsion aux administrations gestionnaires et contrôler leur efficacité. » 

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