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Actualité France - Page 368

  • Livres & Actualité • Éric Zemmour : Patrick Buisson « La grande illusion »

     

    CHRONIQUE D'ÉRIC ZEMMOUR sur Figarovox du 5.10 : Le quinquennat Sarkozy vu par Patrick Buisson fait grand bruit. Mais n'y a-t-il pas erreur sur l'ouvrage ? C'est ce que Zemmour expose ici avec toute la force, toute la verve de son talent. Des cyniques, des faibles, des inconstants, il y en eut aussi dans l'ancienne France. Ce qu'ils avaient de capacités pouvait néanmoins servir un Roi, qui, lui, par nature et position, incarnait la nation, en servait les intérêts parce qu'ils étaient aussi les siens. La croix de Buisson, c'est aussi, c'est surtout, d'avoir cru pouvoir tirer un bien d'un Système qui ne le permet pas. Il a échoué avec Sarkozy, il eût échoué - peut-être pour d'autres raisons - avec tous les autres. La République à la française est un Système en soi détestable et irréformable. La France ne pourra renaître qu'en en changeant. Peut-être est-ce cette conviction qui manque encore à Buisson et Zemmour pour être de grands politiques.  Lafautearousseau.   

     

    1245093644.jpgLes plus grands livres sont souvent les récits des belles défaites. Le cardinal de Retz gagna l'immortalité littéraire en relatant ses vains exploits face à la rouerie supérieure du cardinal Mazarin ; le duc de Saint-Simon atteignit les sommets en contant, contrit, qu'il ne parvint jamais à remettre son ami le duc d'Orléans dans le droit chemin de la vertu chrétienne. Patrick Buisson, à l'instar de ses inégalables modèles, aime les mots rares et l'imparfait du subjonctif; il a lui aussi la dent dure et l'ironie qui cingle comme une cravache contre le « cynisme d'oligarque décontracté d'Alain Minc » ou « la subtile et distinguée Roselyne Bachelot »; ou encore le récit de ce déjeuner, rencontre revisitée de la belle et la bête, entre NKM et notre auteur, à l'issue duquel la belle demanda à la bête qui en resta coite de la conseiller en vue de la prochaine présidentielle.

    On rit souvent en lisant La Cause du peuple. Il faut dire qu'avec Sarkozy, notre auteur tient un tempérament comique d'exception. On le savait déjà pour avoir lu les livres innombrables que ses ministres se sont empressés d'écrire sur son quinquennat; le magnétophone n'est pas l'apanage exclusif de notre auteur. Sarkozy apparaît bien une nouvelle fois en clone de Louis de Funès, par ses tics, mimiques et grimaces dignes de La Folie des grandeurs (« Je veux mourir riche. Blair me dit qu'il se fait payer 240.000 dollars par conférence. Je dois pouvoir faire mieux ») ou ses flèches acérées contre ses ministres tous transformés en Bourvil dans Le Corniaud. De Funès était un tyran qui devenait tout miel aussitôt que sa « biche » apparaissait. Buisson nous décrit ainsi les entrées de Carla Bruni au cours des réunions de cabinet, lui passant la main dans les cheveux ou l'arrachant à ses devoirs en épouse impérieuse : « La République je m'en fous, la politique je m'en fous, l'Élysée, je m'en fous. Ce que je fais, c'est pour toi et pour toi uniquement parce que franchement, on a de l'argent, on a tout ce qu'il faut pour être heureux, pourquoi donc aller se faire déchiqueter par ces hyènes ? ». Celui que Buisson appelle cruellement « l'époux de Mme Bruni » se révèle alors tel qu'en lui-même: « Le chef né pour “ cheffer ” était en réalité un fragile séducteur subjugué par ses conquêtes, un faux dur submergé par un état permanent de dépendance affective, une âme malheureuse qu'habitait non pas le dur désir de durer, mais celui d'être aimé. Ce mâle dominant vivait sous l'empire des femmes ». Ce n'était pas Bonaparte, mais le général Boulanger. Ce n'était pas du voyeurisme, mais de la politique.

    « L'échec du quinquennat réside dans la dramatique inadéquation entre son fort tempérament instinctif et son irrépressible besoin de reconnaissance médiatique et affective. L'homme public, malgré l'appel qu'il sentait sourdre en lui, fut toujours contraint par l'homme privé, ses passions, ses désordres, ses coupables faiblesses pour l'air du temps et les fragrances de la modernité ». On rit avant que d'en pleurer. « Le sarkozysme n'était au fond que la continuation du giscardisme et du chiraquisme par d'autres moyens. » Sarkozy a été élu parce qu'il a répondu au besoin identitaire d'un peuple qui se sent dépossédé de sa culture, de son mode de vie, de son territoire, de sa nation même. Mais au-delà des slogans de campagne, il n'y aura rien. Toujours plus d'immigrés, toujours plus d'éloges du métissage, du multiculturalisme. Toujours plus de subventions aux associations antiracistes. Toujours pas de référendums, d'appels au peuple, en dépit des suppliques réitérées de notre auteur. Toujours plus de rodomontades, de compromis, de renoncements. « En fait de grand timonier, on a eu un grand timoré. »

    Un mot à droite, un acte à gauche, telle fut la ligne suivie par Sarkozy. « Un ludion : un objet creux et rempli d'air soumis par des pressions successives à un incessant va-et-vient. » Un ludion médiatique. Adoré et honni par les médias. Ses rapports avec ces derniers résument on ne peut mieux l'ambivalence sarkozienne. Un regard acerbe, féroce, et souvent lucide sur la gent journalistique, comme son portrait à la serpe de Jean-Michel Apathie : « C'est un militant de gauche bas de plafond et dépourvu du moindre talent. Il porte la haine sur son visage. Et dire qu'il a osé évoquer l'installation d'une baignoire dans mon nouvel avion ! Pourquoi pas un court de tennis ou un four à pizza ? »

    Mais c'est Sarkozy qui se soumet toujours à la doxa médiatique, cette idéologie dominante libérale-libertaire, faite d'individualisme, d'hédonisme et de victimisme compassionnel. Cette idéologie dominante, héritée de Mai 68, Sarkozy ne peut la défier qu'en paroles, mais jamais en actes, car il en est une des incarnations les plus abouties.

    Il y a méprise. Il y a quiproquo. Il y a maldonne. Le dernier livre de Patrick Buisson est présenté partout comme une charge contre Nicolas Sarkozy; un amour déçu pour les uns, une attaque politique pour les autres. Les médias en profitent pour refaire le sempiternel procès en sorcellerie de l'ancien président. Il y a erreur sur la personne. Les médias devraient élever une statue à Sarkozy: il fait semblant de les affronter pour mieux mettre en œuvre leur idéologie bien-pensante.

    Il y a erreur sur l'ouvrage. L'homme sur lequel s'acharne Patrick Buisson, celui avec qui il est le plus impitoyable, n'est pas Nicolas Sarkozy, mais Patrick Buisson. C'est Sarkozy qui a perdu la présidentielle de 2012, mais c'est Buisson qui a échoué. Échoué à imposer sa fameuse « ligne Buisson » autrement que par quelques discours de campagne; échoué à transmuer un bon candidat en un monarque présidentiel; échoué à faire de l'Élysée une base de reconquête idéologique et politique pour une droite chère à son cœur, mélange de légitimisme traditionaliste catholique et de bonapartisme. Échoué plus profondément à arracher la France aux miasmes de la postdémocratie occidentale qui écarte et méprise le peuple au profit (dans tous les sens du terme) d'une oligarchie financière et juridique.

    Ce fut le drame intime de Patrick Buisson d'avoir été le conseiller politique d'un président « qui n'était pas son genre ». Ce livre est sa confession et sa quête éperdue d'absolution. Ce livre est sa croix. 

    Eric Zemmour

    Patrick Buisson, Perrin, 438 p., 21,80 €.

  • Sport & Médias • Le « monocolore » gêne France info chez Macron mais pas chez Deschamps !

     

    Mur-bleu gds.jpgAllez savoir pourquoi, mais Emmanuel Macron a composé une « garde rapprochée » de onze conseillers, pour former son équipe de travail. Onze, comme une équipe de football. France info ne trouve rien à redire sur le chiffre lui-même, mais Fabienne Sintès et son équipe sont allés remarquer que les « onze de Macron » étaient tous des Blancs. Et lui ont, en conséquence, attribué une mauvaise note, lors de la distribution quotidienne des points assénée chaque matin, dans la matinale du 7-9.
     
    Ce qui est curieux, c'est que le « monocolore » qui gêne chez Macron ne semble pas gêner dans... le ballon rond ! Didier Deschamps a aligné deux fois de suite une équipe de « déni de France » avec huit joueurs noirs sur onze, et cela n'a pas entraîné l'étonnement de la rédaction de France info, ni suscité la moindre indignation. Alors que, du simple point de vue de la « diversité » - mot roi chez les bobos, en général, et à France info, en particulier - il est clair que la population de la France métropolitaine n'est pas composée à 80% de noirs. Didier Deschamps devrait donc composer une équipe plus représentative de la réalité nationale, d'autant plus qu'il dispose de très bons joueurs (Yoann Cabaye, André-Pierre Gignac, Jérémy Toulalan, Christophe Jallet, Maxime Gonalons, Benoit Costil, sans entrer dans trop de détail...) auxquels il ne donne que trop rarement leur chance, semblant se mettre à préférer aligner habituellement huit noirs : ce qui fait rigoler et siffler les publics étrangers dans les stades, mais qui ne fait pas réagir à France info.
     
    Qui pourtant réagit, et durement, à la couleur de peau des conseillers de Macron. Bizarre, bizarre... Vous avez dit bizarre ? 
  • François et la théorie du genre : surprise, le pape est... catholique !

     

    Par Alexis Feertchak  4.10

    Le pape François a estimé que la théorie du genre était une « colonisation idéologique ». Gérard Leclerc expose comment la gauche s'est trompée en croyant que l'évêque de Rome obéissait aux canons du progressisme. [Figarovox - 4.10]

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLe pape François a vivement critiqué les manuels scolaires qu'il juge imprégnés par la théorie du genre. Il a employé des termes forts, notamment celui de « colonisation idéologique ». Cela vous étonne-t-il ?

    Ce n'est pas la première fois qu'il emploie le terme de colonisation. J'ai le sentiment que, comme Argentin, le pape a une sensibilité à vif sur ces phénomènes d'intoxication idéologique à grande échelle que le continent sud-américain a historiquement bien connus. On importe sur certains continents des idéologies venues d'ailleurs.

    Par ailleurs, on sait que le Vatican est un lieu de réception tout à fait exceptionnel de l'information à l'échelle planétaire car Rome est au centre de réseaux divers, diplomatiques mais pas seulement, qui couvrent le monde entier. Je ne pense pas que ce soit sans biscuit que le pape s'est embarqué ainsi. Il y a un tas d'informations qui lui remontent du monde entier sur cette idéologie du genre qui fait partout des ravages.

    À gauche, Najat Vallaud-Belkacem a rapidement réagi, expliquant que le pape avait été victime d'une campagne de désinformation. Cela vous paraît-il crédible ?

    Non, pas du tout. Il y a deux choses néanmoins. Il y a le fait que le pape se réfère à un témoignage personnel venu de France : un papa qui a été très étonné de la réaction de son fils quand celui-ci lui a dit qu'il voulait devenir une fille. D'après le père en question, cela venait de l'école. Mais au-delà de ce témoignage personnel, n'oublions pas que c'est en 2011 sous le ministère Chatel que les manuels scolaires de Sciences & Vie de la Terre ont introduit en classes de Première quelques éléments de la théorie du genre. Il ne faut pas non plus sous-estimer l'enseignement direct. Souvent, les professeurs eux-mêmes transmettent ces idées-là à leurs élèves. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant car ce sont des idées qui courent le monde.

    Le ministre de l'Éducation nationale a ajouté que la théorie du genre n'existait pas. Ces idées qui courent le monde et que vous venez d'évoquer sont-elles assumées ouvertement ?

    Certains journaux de gauche sont quand même gonflés ! Ils nous ont vanté depuis le début de notre jeune siècle les mérites de Judith Butler, intellectuel génial et qui aurait renouvelé le champ de la philosophie et des sciences humaines. Ils nous l'ont vendue comme une révélation bouleversante qui dynamitait la culture ancienne. Pensons aux débats au moment du Mariage pour tous: Christiane Taubira parlait alors d'un véritable changement de civilisation. Alors, il faudrait savoir ! S'est-il vraiment produit une révolution dans le champ culturel et anthropologique ? Avec le Mariage pour tous, a-t-on vraiment assisté à une rupture de civilisation ? Il faudrait qu'ils se mettent d'accord avec eux-mêmes car aujourd'hui les mêmes journaux et les mêmes réseaux nous serinent qu'il n'y a pas de théorie du genre, mais qu'il n'y a en fait que des « études de genre » (gender studies) qui ne seraient structurées par aucune philosophie, mais qui reposeraient uniquement sur des méthodes d'observation. On serait dans le domaine de la pure scientificité. Évidemment, c'est se moquer du monde car il est bien certain que tout ce secteur des sciences humaines qui s'est développé d'une façon absolument démesurée est structuré par des courants philosophiques, ne serait-ce que par la fameuse French Theory qui eut des conséquences considérables dans le monde universitaire américain en important la pensée de philosophes français comme Louis Althusser, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Michel Foucault et bien d'autres.

    Que pensez-vous des personnes qui, à gauche, s'étonnent des propos du pape François ? Ces derniers expliquent en substance que les mots du pape sur la théorie du genre sont en inadéquation avec ses propos progressistes sur les questions économiques, sociales, écologiques et migratoires. Qu'en est-il ?

    Ces personnes ont fabriqué une image stéréotypée du pape François sur un modèle préfabriqué de type progressiste qui ne correspond pas du tout à la réalité. Ils ont retenu un certain nombre de choses : son discours écologique, ses sorties contre l'argent, sa défense des migrants, mais ça ne veut pas dire pour autant que le pape est un parfait progressiste selon leurs canons à eux. Ils choisissent dans les propos du pape ce qui les arrange. Car s'ils étaient un peu sérieux, ils s'apercevraient que ce pape aurait de quoi leur faire peur ! Par exemple, c'est le premier pape que je vois citer avec autant de force un auteur comme le terrible Léon Bloy. Dans sa première homélie de pape, François a cité l'écrivain en disant : « qui n'adore pas le Christ adore le diable ». D'ailleurs, parmi les papes modernes, François est sans doute celui qui ose le plus parler du satanique et du diabolique. C'est un jésuite formé aux disciplines de la spiritualité de saint Ignace. C'est quelqu'un d'extrêmement rigoureux, qu'on ne prendra pas en défaut sur la doctrine catholique. On objectera tout ce qui a eu lieu et ce qu'il a dit à propos de la famille, notamment de l'ouverture de l'eucharistie aux personnes divorcées. Mais, à mon sens, on a surévalué cet aspect-là car le pape, même quand il veut opérer une ouverture sur ce côté, se montre très prudent avec des conditions qui font que l'exercice de cette ouverture eucharistique est quand même soumise à des canons en définitive très limités. À mon sens, il y a un mythe qui s'est constitué autour d'un François progressiste. On est très loin du personnage réel. 

    Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame.

    Alexis Feertchak   

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...    

    Bérénice Levet : « Le système scolaire tout entier est imprégné des fondements de la théorie du genre »

    Il est contre la « colonisation idéologique » : François, Janus aux deux visages...     

  • Souriez, vous serez remplacés ! Ainsi en a décidé la Commission européenne

     

    Par Gabriel Robin

    Un excellent billet - comme souvent ceux de Gabriel Robin [Boulevard Voltaire du 4.10]. Nous sommes d'accord !

     

    cdc9be8916225c6864b6c7e7cfd715c7.jpeg.jpgVous ne connaissez probablement pas Alain Dumort. Cet homme est le chef de la « représentation régionale de la Commission européenne à Marseille ». Le 30 septembre, la Villa Méditerranée recevait une table ronde intitulée « Migrations et citoyenneté dans l’espace euro-méditerranéen » au cours de laquelle il a affirmé :

    « Pour les migrations en Europe, il nous faut être visionnaires. Dans vingt ans, à cause de notre démographie, nous en aurons besoin. »

    Traduction : vous ne faites pas assez d’enfants, donc nous ferons venir des dizaines de millions de « migrants » pour vous remplacer. Ce que dit crûment monsieur Dumort correspond très précisément à ce que pensent les élites européennes, tant dans les institutions supranationales que dans la majorité des gouvernements nationaux, l’Allemagne en tête. La volonté d’effacer l’Europe d’un trait répond aussi aux injonctions de l’Organisation des Nations unies, qui multiplie les rapports demandant à l’Europe d’organiser, et je cite textuellemnt, « des migrations de remplacement ».*

    L’immigration est un fléau. Que les Français ne s’y trompent d’ailleurs pas, le phénomène des « migrants » n’est que la face émergée de l’iceberg migratoire, les filières de l’immigration légale étant présentement plus que saturées. En outre, l’argument de la faible démographie de l’Europe ne tient pas. D’abord, une baisse de la démographie est toujours réversible alors que des changements ethnoculturels profonds ne le sont pas. C’est, d’ailleurs, pour cette raison qu’un pays comme le Japon a très rapidement fait le choix de l’immigration zéro accompagnée de la mise en place d’une politique nataliste couplée au soutien à la « robolution ». Ensuite, la démographie européenne est faible mais elle ne met pas en danger la planète, contrairement à la démographie subsaharienne absolument délirante.

    Les gens qui veulent que l’Europe soit submergée le font au nom d’idées déjà dépassées, de mensonges, sans prendre en compte la volonté des peuples concernés. Quand le commissaire européen Avramópoulos explique qu’il faudrait faire venir 50 millions d’immigrés légaux sur le continent d’ici à 2060, sans compter les innombrables clandestins et les immigrés déjà présents, il demande à l’Europe de mourir.

    Que pouvons-nous faire contre ces politiques, soutenues par tous les gouvernements français depuis quarante ans ? Peut-être commencer par ne plus les élire, ce serait un bon début. Nous manifester serait aussi une option. On voit que les Français peuvent faire reculer l’implantation de camps de « migrants », sur le modèle de Calais, dans leurs villages quand ils sont suffisamment décidés. Les Corses sont exemptés de « migrants » parce qu’ils savent montrer les muscles.

    Comprenez bien que les migrations de remplacement font peser un grave danger sur nos enfants, notre patrie, notre mode de vie, notre démocratie et même notre économie, qui pourrait ne pas s’en remettre. Heureusement, quelques frondeurs existent, à l’image du courageux Viktor Orbán, qui s’oppose à la destruction de la Hongrie par l’immigration et les problèmes qu’elle entraîne. Bien sûr, l’Union prévoit des sanctions…

    À Allex, dans la Drôme, un maire bien inspiré a voulu organiser un référendum local pour demander aux habitants de sa commune s’ils étaient d’accord avec l’installation d’un centre d’accueil pour cinquante migrants. L’État l’a jugé illégal, contraignant Gérard Crozier à renoncer à ce vote populaire… Souriez, vous êtes remplacés. Si vous émettez la moindre réserve, vous serez instamment sanctionnés. 

    (http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/immigration-nations-unies-planchent-migrations-de-remplacement,238912)

    Juriste
  • Il court, il court…

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    392282989.3.jpgFrançois Hollande est président de la République ; il est le chef de l’État. Mais il est en même temps candidat à sa propre succession, donc vraisemblablement à la primaire de la gauche. Du moins est-ce l’apparence du moment. Sauf s’il était contraint par les événements à renoncer. Il n’empêche qu’il est entré en campagne électorale et résolument. Toute son activité intérieure est axée sur cette ligne ; de même le budget 2017 tout en trompe-l’œil et en faussetés ; les comptes de la Sécurité sociale pareillement, comme le chômage encore en forte augmentation qui est prétendu en tendance baissière !

    Tous ses discours à l’extérieur, jusqu’ y compris à l’ONU, toute sa politique étrangère et européenne, portent la marque de son unique préoccupation. Il n’a dans la tête que le concurrent auquel il sera opposé : Sarkozy, Juppé, Marine Le Pen. Sans même les citer, c’est toujours eux qu’il vise. Il court partout : visites d’écoles, d’entreprises, de centres sociaux, et ce ne sont que promesses électorales, annonces de projets mirifiques, tentatives de gagner ou de récupérer, fragment par fragment, des électorats perdus. Il se fait gauchard avec la gauche, libéral avec le centre, martial avec la droite.

    Ainsi le dimanche 25 septembre, dans la cour des Invalides, il reconnaît publiquement au nom de la République la responsabilité des gouvernements français dans « l’abandon des harkis », dans « leur massacre » ou dans « les conditions inhumaines de leur accueil », ce qui ne l’a pas empêché de célébrer six mois auparavant le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie qui donna le signal du carnage et du honteux abandon. Lundi 26 septembre, le lendemain, il était à Calais, une semaine après Sarkozy.

    Il ne visitait pas « la jungle », mais il déclarait solennellement qu’elle « serait démantelée définitivement, entièrement, rapidement », c’est-à-dire que les occupants des lieux seraient dispersés dans des centres d’accueil et d’orientation (!) répartis sur le territoire national. On sait ce que cela signifie. Sourire à Calais, dissémination et dissimulation du problème de fond. Cynisme absolu.

    Alors ? La France ne compte plus. La seule question porte sur le point de savoir s’il sera assez fort pour résister sur sa gauche à la progression de Macron qui s’installe au centre, à la pression de Montebourg qui lui reproche ses renoncements, à la fureur de Mélenchon qui l’invective et fera tout pour l’éliminer. Mais ceux-là, que veulent-ils ? La place, c’est tout. Comment être chef de l’État dans des conditions pareilles ? La France n’est plus qu’une proie à conquérir. Par tous les moyens.

    Ce n’est pas mieux à droite. Sarkozy ne pense qu’à dominer Juppé, mais le « tout sauf Sarkozy » devient une sorte de règle absolue de toutes les campagnes, à droite comme à gauche. Les affaires judiciaires se multiplient autour de lui ; les livres paraissent ; celui de Patrick Buisson auquel il fallait s’attendre, livre en pâture au public sa personnalité d’agité qui n’a rien d’édifiant. Mais les autres valent-ils mieux ? Juppé n’est-il pas un ancien condamné ? Il dit tout et son contraire avec la même absence de conviction que François Hollande.

    L’important, pour lui, c’est de gagner. Fillon avec ses six cents pages de programme, Le Maire avec ses mille pages, n’ont toujours pas compris que l’avenir n’est pas dans des chiffres si nombreux soient-ils, mais dans un esprit, l’esprit de la France, de son histoire, de son identité, puisque ce mot est maintenant au cœur du débat. Jean-Frédéric Poisson est le seul dans cette primaire à droite à en avoir le sens. Quand à Marine Le Pen, elle se trouve confrontée à ce même problème de stratégie électorale qui empêche toute vision véritable.

    La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : les institutions de la République sont-elles à la hauteur des enjeux ? L’esprit de parti n’a-t-il pas tout pulvérisé dans la représentation comme dans la direction de la France ? Le quinquennat qui n’est plus qu’une machinerie partisane n’a-t-il pas anéanti la notion même de chef de l’État ? Le résultat est là, tangible. La France perd ses frontières, sa substance, son être, son patrimoine, même ses enfants, et peu à peu toute sa vie économique, politique et culturelle. Ce numéro de Politique magazine en fait son dossier. Le sursaut est possible. Encore faut-il accepter de comprendre la cause de tant d’échecs. 

    par

    [Politique magazine - Octobre 2016]

  • Après Estrosi et Bertrand, Juppé sera-t-il, demain, un Président « de droite » élu par la gauche ?

     La Une de Libération, le 22.12.2014... Déjà ! 

     
    Mur-bleu gds.jpgLe « Front républicain » est la tendance actuelle du Système; lequel, comme les virus, mute en permanence : non pas pour perdre sa nocivité, bien au contraire, mais pour mieux la et se conserver. Aujourd'hui, pour « barrer la route » à ce qu'ils appellent « extrême droite » (alors qu'ils disent, curieusement, « la gauche de la gauche »), les politiciens de tous bords, intellos et « médiacrates » de tout poil, ont imaginé de faire bloc contre l'extrémisme; et de baptiser ce bloc - ou prétendu tel - « Front Républicain». C'est ce danger extrême, qui prétend se lever contre l'extrémisme, qu'il faut dénoncer et combattre aujourd'hui, comme le premier et le plus grand de tous les dangers immédiats.
    Ce Front Républicain a marché aux dernières Régionales, où - dans le Nord et en Provence - Xavier Bertrand et Christian Estrosi ont été élus par une alliance contre nature et ont réussi à fausser le jeu normal d'une élection qui aurait, sinon, porté les deux candidates Front national aux commandes de ces deux Régions.
    Aujourd'hui, pour la Présidentielle, « on » s'apprête à refaire le coup, mais avec Alain Juppé, cette fois. Il fallait l'entendre et le voir, sur RTL, lancer un appel jubilatoire à la gauche pour venir voter pour lui à la primaire... de la droite ! N'importe qui voit dans ces tactiques douteuses le dévoiement illégitime d'une saine représentation de la réalité vraie de l'opinion publique. N'importe qui, mais pas la classe politique. Dérouter ainsi les gens, fausser ainsi la représentation nationale, cela ne gêne pas nos grandes consciences, promptes à donner par ailleurs des leçons de morale à la terre entière.
    Ces basses manoeuvres politiciennes s'exercent, aujourd'hui en faveur d'Alain Juppé. Que l'on peut clairement désigner comme le candidat de l'Islam en France. « Dhimmi volontaire » - comme l'a appelé un de nos lecteurs/commentateurs - Juppé n'a-t-il pas offert à l'imam de Bordeaux, Tarek Oubbrou - dont certains disent qu'il en ferait un ministre - un vaste terrain pour la construction d'un gigantesque centre « culturel » (bien entendu, avec mosquée, puisque, en Islam, culturel et cultuel ne font qu'un). Si ce n'est pas une violation flagrante de la loi de 1905...
    Voilà l'homme que, demain, le Front Républicain, cette dégénérescence dans laquelle est tombé le Système, voudrait placer à la tête de l'Etat. Au moins, hier, il ne s'agissait que - si l'on peut dire - de deux Régions... 
  • Bérénice Levet : « Le système scolaire tout entier est imprégné des fondements de la théorie du genre »

     

    Par Alexis Feertchak   

    Après que le pape François a dénoncé la présence de la théorie du genre dans les manuels scolaires, provoquant la « colère » de Najat Vallaud-Belkacem, Bérénice Levet, philosophe, confirme que cette idéologie est bien présente à l'école. Nous n'allongerons pas cet entretien déjà long par lui-même - et très important [Figarovox - 04.10] : Disons seulement que Bérénice Levet va bien au delà de cette constatation et pose des principes ontologiques, anthropologiques et sociétaux en opposition frontale avec la pensée et la société modernes ou post-modernes, y compris lorsque, in fine, elle se permet une forte et juste critique des positions du Saint-Père en matière d'immigration et de mondialisation, jugées de nature déconstructionniste au même titre que la théorie du Genre ... Une liberté de ton et d'esprit, une lucidité de fond qui intéressera les contre-révolutionnaires que nous sommes. Lafautearousseau   

     

    XVMa238b3e4-8a33-11e6-8bce-57b23a9183a7.jpgDimanche 2 octobre, le pape s'en est pris « au sournois endoctrinement de la théorie du genre » que propageraient les manuels scolaires. La théorie du genre existe-t-elle en tant qu'idéologie ?

    La théorie du genre ? Ça n'existe pas, nous tympanise-t-on, à commencer par Najat Vallaud-Belkacem. La seule expression légitime serait « études de genre » qui aurait pour avantage de respecter la pluralité des travaux. Mais pour qu'il y ait des études de genre, encore faut-il que ce petit vocable de genre ait été conceptualisé, théorisé. Or, lorsque nous parlons de théorie du genre, nous n'affirmons rien d'autre. Judith Butler se définit elle-même comme théoricienne du genre. Il a été forgé afin d'affranchir l'identité sexuelle du sexe biologique. Au commencement est la neutralité, en quelque sorte, et seule la machine sociale vous « assigne » à une identité - ce que l'on retrouve dans les manuels.

    Il faut bien comprendre que le vocable de « genre » ne sert pas simplement à distinguer le donné naturel et les constructions culturelles, mais à les dissocier. Simone de Beauvoir est restée, aux yeux des promoteurs du genre, comme en retrait par rapport à sa propre intuition. Lorsqu'elle dit « On ne naît pas femme, on le devient », le Genre lui réplique, puisqu'on ne naît pas femme, pourquoi le deviendrait-on ? En l'absence de tout étayage dans la nature, on doit se jouer de toutes les identités sexuées et sexuelles. « Le travesti est notre vérité à tous », dit Judith Butler. Ce petit vocable de genre soutient en outre - et c'est là qu'il est instrument de lutte - que les différences sexuelles sont construites mais construites par des mâles blancs hétérosexuels donc selon un ordre exclusivement inégalitaire.

    Voilà le message qui est délivré à la jeunesse. « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin »,apprennent les lycéens dans le manuel Hachette. Pour aiguiser leur rage, les convertir à la cause de la déconstruction, il convient de les convaincre que ces représentations sont inégalitaires.

    On raille le Pape, parce qu'il ne suffirait pas d'apprendre ces axiomes pour ipso facto aspirer à changer de sexe. Sans doute et la différence des sexes ayant un fondement dans la nature, contrairement à ce que soutient le Genre, tout comme l'hétérosexualité, quand bien même on cherche à les chasser, elles reviennent au galop, mais l'enfant ou l'adolescent est un être fragile; si on le persuade que tout est construit, alors la tentation est grande de s'essayer à toutes les identités et toutes les sexualités. La question dans les cours de lycées est désormais : « Alors, tu es bi, hétéro, homo ? ». Je rapporte dans mon livre des paroles d'adolescents qui nourrissent un véritable sentiment d'infériorité de se sentir « désespérément » hétérosexuels.

    Le Pape a raison de dire que l'endoctrinement se fait sournoisement, car le Genre avance toujours masqué : c'est au nom de l'égalité, du respect des différences, que s'opère la déconstruction du masculin et du féminin. C'est au chapitre « l'égalité homme-femme », ou plutôt selon l'injonction de Najat Vallaud-Belkacem, « l'égalité femme-homme » , que l'élève apprend que le masculin et le féminin sont de pures conventions, et qu'il lui appartient de s'en délier. Le Genre se veut notre nouvel Évangile, il vient nous annoncer la bonne nouvelle que les identités sexuées et sexuelles n'étant que des constructions, elles peuvent être déconstruites. L'enseigner dans les établissements scolaires, c'est fabriquer une armée de soldats de la déconstruction.

    Les propos du pape François sont forts. Il parle notamment de « guerre mondiale pour détruire le mariage » et de « colonisation idéologique » destinée à « changer les mentalités ». Comprenez-vous ces mots historiquement lourds de sens ?

    Ils ont une vérité. Le projet de « changer les mentalités » définit le programme des progressistes depuis la décennie soixante-dix.

    Le Genre travaille à disqualifier les représentations du masculin et du féminin qui sont des significations partagées, héritées, et qui cimentent une société. Le Genre est le dernier avatar de cette grande offensive menée contre la civilisation occidentale depuis les années soixante par le structuraliste Michel Foucault ou Jacques Derrida. La filiation est d'ailleurs revendiquée par les adeptes du Genre.

    Les formulations du Pape sont sans doute excessives mais là encore il y a une certaine vérité. Le genre est un militantisme, et la gauche y est acquise ainsi qu'une bonne partie de la droite. En étendant le mariage à des couples de même sexe, la loi Taubira en destituait le sens, qui n'est pas de consacrer l'amour mais la procréation et la filiation. Et dessinait le cadre pour une reconnaissance de la « filiation » aux homosexuels.

    Quant à la colonisation idéologique, les promoteurs du Genre entendent bien investir les esprits à travers le monde, semer le trouble dans le Genre, c'est-à-dire dans les identités sexuées, et défaire le Genre - pour reprendre les titres programmatiques de deux ouvrages de Judith Butler - et bon nombre de pays d'Amérique du Sud se laissent séduire.

    Le souverain Pontife a également déclaré : « La théorie du genre continue à être enseignée, alors que c'est contre les choses naturelles ». Cette évocation d'une nature humaine est-elle devenue un tabou aujourd'hui ?

    En effet. La rébellion contre le donné naturel et le consentement comme fondement de la légitimité définissent le projet moderne. L'homme doit « se rendre comme maître et possesseur de la nature » et les seuls liens légitimes sont ceux que le sujet contracte volontairement. Or, l'identité sexuelle n'est pas choisie par le sujet, elle est donc perçue comme oppressive. Naître, c'est recevoir, recevoir un corps, une histoire, un passé hypertrophie de la volonté. Nous sommes endettés par nature, dit magnifiquement l'anthropologue Marcel Hénaff.

    Cette récusation de toute forme de donné naturel nous voue à une abstraction dont Merleau-Ponty nous invitait à méditer les conséquences pour la condition humaine : « Une ontologie qui passe sous silence la Nature s'enferme dans l'incorporel et donne, pour cette raison même, une image fantastique de l'homme, de l'esprit et de l'histoire ».

    La nature ne décide pas de tout cependant. « On naît femme et on le devient ».

    Najat Vallaud-Belkacem a réagi au micro de France Inter. Elle s'est dite « peinée » et « très en colère » par ces paroles « légères et infondées ». Elle a précisé qu'il n'y avait pas de « théorie du genre - qui d'ailleurs n'existe pas - dans ces livres ». Que pensez-vous de la réaction du ministre de l'Éducation nationale ?

    Comme toujours avec Najat Vallaud-Belkacem, justifiant par là même le surnom de Pimprenelle que lui a donné François Hollande, elle croit endormir les consciences en pratiquant la dénégation systématique.

    Elle sait parfaitement que les postulats du Genre sont enseignés dans les établissements scolaires. Elle aurait même pu se défausser en incriminant un de ses prédécesseurs, Luc Chatel. C'est en effet sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2011, que l'enseignement du Genre a été introduit dans les manuels de « Sciences de la Vie et de la Terre » des classes de Terminales.

    Les spécialistes du déni nous objectent que le Genre n'est pas enseigné à l'école primaire, au collège puisque le mot ne figure nulle part. Peut-être, mais là n'est pas la question. Ce qui est bel et bien diffusé, ce sont les postulats du Genre, et pas seulement dans et par les manuels. Les livres lus dès le Primaire, dont les élèves doivent rédiger une fiche de lecture, en sont les émissaires. C'est d'ailleurs, ce qui m'avait conduite à me pencher sur cette question du Genre, lorsqu'en 2012, mon neveu qui était alors en classe de CM1, est rentré de l'école avec pour devoir la rédaction d'une fiche de lecture consacrée à un ouvrage de David Wallians, Le Jour où je me suis déguisé en fille. Cet ouvrage d'une indigence littéraire qui aurait dû suffire à l'écarter d'une institution censée transmettre la langue et l'art d'écrire - mais les lectures scolaires n'ont plus d'autres finalités que de former des indignés et surtout pas des héritiers -, véhiculait un des axiomes majeurs du Genre : l'identité sexuée, le masculin et le féminin ne sont que des conventions, des normes imposées, travaillant précisément à « normaliser » les individus. Le Genre et la gauche s'emploient ainsi à déconstruire, à défaire les représentations, les significations qui cimentent une société. Sans doute le masculin et le féminin sont-ils, en partie, dans la continuité du donné naturel cependant, construits - chaque civilisation compose sa propre partition sur cet invariant - mais ces représentations constituent un lieu commun au sens littéral, les membres d'une même société s'y retrouvent, elles tissent un lien. Observons que cette même gauche n'a qu'un mot à la bouche « créer du lien social ».

    Najat Vallaud-Belkacem invite le Pape à consulter les manuels scolaires. Non seulement il vérifiera que l'idéologie du Genre imprègne bien les chapitres consacrés à l'égalité des sexes, mais surtout, lorsqu'il parle de manuels, il entend assurément les programmes scolaires dans leur entier. Bon nombre de professeurs n'ont guère besoin de directives ministérielles pour inscrire à leur programme des ouvrages qui sont les vecteurs de cette idéologie. Les spectacles destinés aux écoles sont également édifiants.

    Najat Vallaud-Belkacem a rappelé qu'elle avait déjà rencontré le pape et qu'elle était pleine de « respect » à son endroit. Comment comprenez-vous cette ambivalence de la gauche qui admire le pape François sur les sujets sociaux, économiques, migratoires et écologiques, mais le condamne sur les questions sociétales ?

    Ambivalence du Pape non moins, si vous me le permettez. Le Genre et l'idéologie sans-frontiériste, à laquelle le Pape demande aux nations européennes de se convertir en matière d'immigration, relèvent de la même logique : le combat contre le principe de limite, de frontière - frontière entre les nations comme entre les sexes, refus des limites que nous fixe la nature.

    Toutefois, les déclarations du Pape contre le Grand Capital séduisent assurément la gauche mais l'accord se fait sur l'écume, non sur les fondements. L'anthropologie chrétienne est une anthropologie de la finitude. L'homme est créature de Dieu; pour le chrétien, il n'est pas, comme le sujet moderne, au fondement de lui-même. L'individu comme absolu est étranger à la philosophie vaticane.   

    Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Son dernier livre La théorie du genre ou le monde rêvé des anges, publié chez Grasset en novembre 2014, vient de sortir dans une version « Poche » chez Hachette avec une préface inédite de Michel Onfray.  

    Alexis Feertchak

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  • Jean Sévillia, un dissident de la première heure contre le terrorisme intellectuel

     

    Par Mathieu Bock-Côté
     
    Mathieu Bock-Côté - que nous avons souvent cité ici pour la grande clarté de ses justes analyses - a lu Les écrits historiques de combat de Jean Sévillia. Ce dernier a été, selon lui, l'un des premiers à analyser avec lucidité et courage les contours du politiquement correct quand celui-ci était encore triomphant. Ainsi souligne-t-il fort opportunément combien Jean Sévillia a fait oeuvre utile tant au sein du grand groupe de presse auquel il collabore depuis de longues années que par son œuvre personnelle [Figarovox 27.09]. Nul n'ignore la proximité de Jean Sévillia avec notre école de pensée active et l'on se souviendra qu'il a été, avec Marcel Jullian, Gérard Leclerc, Jacques Tréomlet de Villers et Jean-Marc Varaut, l'un de ceux qui ont accueilli et salué le prince Jean de France lorsqu'il vint aux Baux de Provence en juin 2002, rencontrer les royalistes qui s'y rassemblaient chaque année depuis trente ans.    Lafautearousseau
     
     

    3222752275.jpgNombreux sont ceux qui dénoncent le politiquement correct, mais rares sont ceux qui prennent vraiment la peine d'étudier sa logique et son fonctionnement. Dans de nombreux livres parus au fil des quinze dernières années, Jean Sévillia s'est imposé cet exercice, pour voir de quelle manière le politiquement correct manipule les esprits et étouffe la liberté de pensée, de réfléchir et de débattre, dans des sociétés qui prétendent pourtant avoir renversé tous les tabous. Aujourd'hui, sous le titre Écrits historiques de combat (éd. Perrin, 2016), il rassemble trois d'entre eux, Historiquement correct, Moralement correct et Le terrorisme intellectuel. Il fait précéder le tout d'une vigoureuse préface inédite où il revient sur l'état de la vie intellectuelle en France, aujourd'hui, et sur les manifestations de dissidence contre le conformisme progressiste, à un moment, où le pays est victime d'une offensive islamiste qui ramène le tragique au cœur de la cité.

    Cette réédition est heureuse: ces trois ouvrages, parus respectivement en 2003, en 2007 et en 2000, n'ont pas vieilli. Ou plutôt, l'analyse qu'ils nous proposent est confirmée. J'ajouterai qu'ils ont été écrits avant la percée médiatique du nouveau conservatisme français, qui a traumatisé une gauche habituée à définir seule les paramètres de la respectabilité idéologique. Même s'ils demeurent aujourd'hui très minoritaires dans un paysage médiatique où l'hégémonie progressiste est indéniable, les dissidents conservateurs sont néanmoins plusieurs et ont le bonheur, comme on dit, de chasser en meute. Il n'en a pas toujours été ainsi. Quand Jean Sévillia a écrit ses livres, il était un des rares à affronter aussi ouvertement le progressisme, tout en le faisant avec une grande courtoisie démocratique, sans jamais verser dans la polémique gratuite. Il a fait preuve d'un immense courage civique. C'était un précurseur, comme plusieurs l'ont justement noté.

    Sévillia est non seulement journaliste de profession mais historien de vocation. On comprend pourquoi Historiquement correct ouvre ces Écrits historiques de combat. L'espace public, on le sait, est accroché à une certaine vision de l'histoire, qui conditionne le présent et contribue à sa définition. En d'autres mots, le récit historique joue un grand rôle dans la définition des termes de la respectabilité médiatique et de la légitimité politique. Et comme le montre Sévillia, la conscience historique occidentale est obstruée par des légendes et autres mythes qui déforment le passé. Il faut savoir se délivrer de cette mythologie culpabilisante. Qu'il s'agisse des croisades, de l'inquisition, des guerres de religion, des Lumières, de l'esclavage ou de bien d'autres thèmes, Sévillia déconstruit avec une érudition remarquable les clichés qui habitent l'esprit public contemporain. Avec une culture encyclopédique, fruit de très nombreuses lectures, il invalide la vulgate médiatique.

    L'entreprise est indispensable : Sévillia montre comment une forme d'obstination dans l'anachronisme domine notre rapport au passé. On ne pose pas aux acteurs des temps anciens les questions qu'ils se posaient mais on les écrase sous nos préoccupations contemporaines. On instrumentalise le passé pour justifier le dynamitage de la continuité historique. Si le passé est empoissonné, c'est la tradition qu'il faut rejeter, pour mieux repartir à zéro. C'est l'obsession de la table rase. Paradoxe: on pourrait croire que plus le passé s'éloigne et plus son étude se dépassionne. C'est le contraire. Le passage des années le simplifie à outrance. On ne veut y voir que des gentils et des méchants. Plus les témoins disparaissent et plus l'histoire se laisse enfermer dans un récit idéologique qui gomme la complexité des situations. Elle devient dès lors inintelligible. Sévillia réhabilite les vertus de la nuance historique. C'est à cette condition que l'histoire peut redevenir un laboratoire pour réfléchir aux divers visages de la nature humaine.

    Moralement correct examine un autre grand pan du système d'inhibitions qui étouffe le débat public, en illustrant comment les ravages associés aux grandes mutations culturelles liées à la révolution libertaire des années 1970 sont sacralisés. Sévillia montre de quelle manière s'impose la figure de l'individu-roi, au nom de qui on détricote les institutions et on pousse à la dissolution des mœurs communes dans la cité. À terme, cet individu délié, qui s'autocongratule en se présentant comme un citoyen du monde, perd les médiations protectrices pourtant constitutives de son humanité, qu'il s'agisse de la famille ou de la patrie : le bien commun devient impensable. L'individualisme fanatisé fait des ravages et pousse l'être humain vers le fantasme le plus destructeur qui soit, celui de l'autoengendrement. Ici encore, la contribution de Sévillia est majeure : elle démontre la dynamique idéologique commune aux revendications « sociétales ». Toute querelle politique véritable repose en fait sur une divergence anthropologique.

    Troisième ouvrage de ces Écrits historiques de combat, Le terrorisme intellectuel propose une remarquable analyse du politiquement correct à travers une petite histoire de l'intelligentsia française depuis la Deuxième guerre mondiale. De Lénine à Staline, de Mao à Pol Pot, elle s'est très souvent trompée et croit encore aujourd'hui indiquer le sens de l'histoire. Elle se trompe à nouveau en décrétant la fin des nations, en célébrant l'immigration massive ou la théorie du genre. Derrière son hostilité à la civilisation occidentale, on retrouvera une forme de fureur nihiliste, qui la pousse à tout déconstruire. Elle aime aussi présenter ses contradicteurs dans les habits d'un fascisme éternellement renaissant, ce qui est n'est pas sans efficacité lorsque vient le temps d'exécuter médiatiquement un adversaire, de le frapper d'ostracisme. Encore aujourd'hui, on préfère psychiatriser un adversaire plutôt que de débattre avec lui. La parole dissidente fait encore scandale.

    J'y reviens: c'est un travail de longue haleine qui permet aujourd'hui à Jean Sévillia de rassembler ces trois livres. On les lira ou les relira avec grand bonheur. À la différence de ceux qui ont adhéré aux mythes progressistes avant de rejoindre eux aussi le camp des critiques du politiquement correct, on peut dire que Jean Sévillia était dès le début une figure dissidente. Dans nos sociétés, il faut d'abord avoir été de gauche pour avoir un jour le droit de ne plus l'être. On tolère les esprits désenchantés, mais beaucoup moins ceux qui n'ont pas été bluffés. Il ne s'agit pas de se moquer de ceux qui ont d'abord cru au progressisme, avant de s'en éloigner, mais seulement de constater qu'il était possible, dès le début, de ne pas se laisser bluffer par ses légendes, de ne pas se plier à ses commandements. Ces Écrits historiques de combat nous rappellent que Jean Sévillia fut de ceux-là. Il s'est imposé comme un écrivain politique indispensable de nos temps où la liberté se paie plus cher qu'on ne le croit. 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d' Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

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  • Zemmour et l'« énigme » Macron : François Bayrou et Emmanuel Macron, enfants de Charles Péguy et Jean Lecanuet

     

    Par Eric Zemmour

    Qui apporte ici quelques utiles lumières sur le cas Macron. Sur ce qui est politiquement essentiel en lui, parfois perçu comme une énigme. Et cet essentiel, malgré de flatteuses apparences, n'est pas très brillant. A moins que ce ne soit au sens péjoratif du terme. Seulement brillant. Rien de plus. LFAR 

     

    522209694.4.jpgLa charge n'a échappé à personne. Et surtout pas à l'intéressé. Bayrou a tancé Ma-cron, candidat du « monde de l'argent », et Macron a répliqué. Et puis on est passé à autre chose. Les commentateurs amusés ont brodé sur le vieux lion agacé par l'impétuosité du lionceau qui osait venir sur son territoire. La politique ressemble sou-
    vent à la « vie des bêtes », selon l'expression qu'affectionnait Charles Pasqua.

    Mais c'était plus profond. La querelle des deux hommes à fleurets mouchetés est révélatrice de ce qu'est devenue la vie politique française. Pendant trente ans, François Bayrou a tenté de dépasser le clivage droite-gauche et de s'immiscer dans la querelle des grands, entre les socialistes et les gaullistes. Il a tout essayé ; il a failli réussir ; et il a échoué. Il y a sacrifié son parti et ses députés.

    Il était l'héritier de Jean Lecanuet et de Raymond Barre qui, avant lui, avaient eux aussi essayé de secouer la tutelle gaullo-socialiste sur la V' République. Eux aussi en vain.

    Ils étaient centristes, européistes, girondins, libéraux et sociaux, un mixte de démocratie chrétienne et de social-démocratie. Partout, en Europe, cette famille politique gagnait les élections. Sauf en France. Bayrou était un centriste enraciné dans la terre de ses ancêtres ; il était assis sur son tracteur, et son luxe était les chevaux de course. Bayrou était un enfant de Péguy et de la méfiance, en tout cas intellectuelle, de l'argent. Son Europe était unifiée par le christianisme.

    Macron est en apparence le dernier surgeon de l'arbre centriste ; mais c'est un OGM ; il a été génétiquement modifié. Son tracteur à lui, c'est la banque. Son monde à lui, c'est Uber et ses fameux autocars. Son Europe est multiculturelle et a jeté par-dessus bord ses racines chrétiennes.

    Macron est, comme Bayrou, un lettré qui a du goût pour les livres et les citations bien balancées. Comme Bayrou, il juge. obsolète le clivage droite-gauche.

    Mais les mots ne veulent plus dire la même chose. Les centristes de Bayrou ont perdu la bataille du pouvoir, mais ont gagné la bataille des idées. Les gaullistes et les socialistes sont devenus libéraux, européistes, girondins. Les gaullistes ont trahi la nation et les socialistes, le peuple. C'est ce centrisme gouvernemental qui est aujourd'hui rejeté par les peuples européens. Bayrou avait dû combattre des titans à mains nues. Macron arrive dans un paysage en ruine. Bayrou était l'enfant de Lecanuet ; Macron n'a gardé de Lecanuet que les dents blanches ; il est le frère jumeau du Premier ministre canadien Justin Trudeau, apôtre de la « mondialisation heureuse » et des « accommodements raisonnables » avec l'Islam.

    Bayrou était l'héritier d'une lignée. Il veut l'offrir à Alain Juppé et en éloigner les importuns comme Macron. Mais sa crainte est infondée car sa besace est vide. Il n'y a plus de centre puisqu'il n'y a plus de droite ni de gauche. 

  • Ultra gauche à Calais, Tradition à Mont-de-Marsan : deux manifs, deux Frances; il faut choisir son camp...

    Samedi 1er octobre : La journée des traditions devant les arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan  

     

    Mur-bleu gds.jpgA Calais, à peine 200 personnes se sont réunies pour « le soutien aux migrants ». En fait, à côté de quelques migrants enragés (on nous les présente comme des anges, alors que beaucoup sont  de vraies bêtes fauves...) se trouvaient quelques dizaines d'authentiques racailles, dont beaucoup venaient d'Angleterre, violents, casseurs, délinquants, bref, des voyous en vrai (le terme est faible...), prêts à tout pour imposer « leur » ordre, « leur » vision du monde et des choses. La violence terroriste à l'état pur...

    A Mont-de-Marsan, plusieurs milliers de personnes (première différence), dans la bonne humeur et le respect des choses et des gens alentour (deuxième différence), sont venues manifester bruyamment mais joyeusement et d'une façon festive «  pour défendre leur culture et leurs traditions » disent les journaux : c'est la troisième différence, et la plus importante.

    Il y avait là le maire Modem de la ville (Geneviève Darrieussecq) qui a tempêté contre la « volonté d'uniformisation de notre société »; Jean-Louis Carrère, sénateur PS, qui a déclaré que, par-delà les appartenances politiques, « tous sont aux côtés de la ruralité pour défendre notre culture et nos chasses ». Le sénateur a lu une Charte des libertés et de la diversité culturelle qui promet de défendre « un patrimoine ancestral amplement partagé dans nos régions et qu'il appartient à l'Etat de protéger » : la chasse, la tauromachie, la gastronomie, la langue occitane...

    Jean Coussau, chef étoilé Michelin à Magesq (deux étoiles) a tonné contre les ayatollahs verts et la secte écolo : « Nous sommes face à des gens très organisés... » ; Jean-Jacques Lagüe a tonné lui aussi : « Le moment est venu de résister face aux illuminés, bobos parisiens et autres groupuscules qui nous méprisent et nous harcèlent... » et d'autres contre « l'idéologie vegane » qui rejette toute alimentation d'origine animale...

    Bref, on le voit, aux deux extrémités du cher et vieux pays, deux conceptions fondamentales se sont exprimées. Entre les deux, il faut choisir : pour nous, entre les terroristes-délinquants-mondialistes « no border » et les traditions françaises, le choix est fait, et depuis longtemps. 

  • Ouverture d'un camp naturiste à Paris : homo festivus finit naturellement à poil

     

    Par Théophane Le Méné
     
    HUMEUR - Le Conseil de Paris a voté le 26 septembre une proposition relative à la création d'un camp naturiste dans la capitale. Théophane Le Méné souligne que l'intérêt porté à cette question confirme l'incapacité des acteurs politiques à assumer leurs prérogatives. Il le dit dans ce style parfois étonnant qui lui est particulier. Ce qui n'empêche pas sa critique de notre société moderne ou postmoderne d'aller à l'essentiel.  LFAR
     

    th.jpgUn camp naturiste devrait bientôt voir le jour à Paris. C'est en tout cas le sens de la proposition qui est votée aujourd'hui au Conseil de Paris et qui semble susciter l'unanimité chez les élus de la majorité. Comprenez-bien : « Nous avons deux millions de naturistes en France, deux fois plus l'été avec les visiteurs. Paris est pour eux la première destination touristique au monde et il n'y a aucun lieu qui leur est dédié en plein air ». Sans aucun doute, cela appelait un règlement.

    Expérimenter le naturisme à Paris. Libérer ces corps trop longtemps enchaînés aux tissus d'une honte qu'on aurait héritée de la Genèse. S'affranchir d'une convention millénaire qui, semble-t-il, ne permet pas de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres, et celui de l'environnement, si l'on en croit le premier considérant exposé par les élus du Groupe écologiste de Paris. Une mesure qui « ne fait de mal à personne » assure de son côté Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris ; « un espace récréatif » renchérit David Belliard, à l'origine de la proposition. Certes, Paris est la cible privilégiée du terrorisme ; certes, Paris est le point de cristallisation du débat identitaire ; certes, la capitale s'englue dans sa gestion des affaires courantes et le simple fait de prendre sa voiture est devenu un parcours du combattant qui en dit long sur les défis à relever pour nos élus. Mais, nous objectera-t-on, cela doit-il empêcher de penser le naturisme ?

    Tout se passe comme si nos élus tentaient de se signifier là où, précisément, on leur demande de ne pas être, c'est-à-dire dans « la jouissance paisible de l'indépendance privée » pour reprendre la formule consacrée de Benjamin Constant. Car il n'y a pas lieu de soumettre au commun les velléités de particuliers, nombreux ou pas. Car, pour citer à nouveau Constant, l'Etat doit se borner à être juste et le reste doit lui échapper. Mais cette immixtion dans un domaine aussi résiduel que celui du naturisme met en exergue l'impéritie de ceux qui nous dirigent à assumer leurs prérogatives ; elle souligne à nouveau le délitement d'une fonction qui avait pour objet la décision politique dans la société et qui mute indubitablement vers l'animation logistique dans une communauté. Si bien que l'on ne peut s'empêcher de citer Michel Houellebecq qui, le temps des Particules élémentaires, avait jeté un regard critique sur les endroits de cette pratique en vogue : « En somme on a affaire à une station balnéaire classique, plutôt bon enfant, à ceci près que les plaisirs du sexe y occupent une place importante et admise. Il est tentant d'évoquer à ce propos quelque chose comme une ambiance sexuelle “social-démocrate”, d'autant que la fréquentation étrangère, très importante, est essentiellement constituée d'Allemands, avec également de forts contingents néerlandais et scandinaves ».

    Plus symboliquement aussi, on verra dans cette décision pour le moins ridicule, l'entérinement d'une société nouvelle qui se croit persuadée de devoir opposer nature et culture avec un amour tronqué de la première et une aversion de la seconde. Comme si exposer ses attributs aux caresses du vent et aux regards de tous constituait l'acte le plus subversif qui soit face au Léviathan et à la pollution. Comme si l'universalisme humain avait besoin de cette manifestation puérile. Comme si, finalement, la nudité incarnait l'idéal du vrai. Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau considérait l'invention du vêtement dans le passage de l'état de nature à la culture ; Buffon, lui, définissait les peuples « en état de pure nature » ainsi : « ni vêtement, ni religion, ni société ». Les deux ne croyaient pas si bien dire. 

    Théophane Le Méné est journaliste.

    Figarovox 26.09

  • Société & Politique • La France compte un nouveau royaliste célèbre …

     

    Par Péroncel-Hugoz

    La République française n’est certes pas menacée par un retour du roi de France … mais il est intéressant de noter dans l’Hexagone des professions de foi monarchistes inattendues …

     

    peroncel-hugoz 2.jpgFeu un grand penseur chrétien du XXe siècle, Georges Bernanos, aimait à dire qu’au fond de chaque Français ou presque continuait de sommeiller un monarchiste. On en eut la preuve lorsque Charles de Gaulle, chef de la France libre (1940-1944), puis chef de l’Etat français (1959-1969), instaura avec succès une « monarchie républicaine », en attendant peut-être une vraie royauté, projet compromis par la révolution libertaire de mai 1968. 

    UN COUP DE MACRON

    Plus près de nous, la profession de foi royaliste sans ambiguïté du jeune ministre « socialiste », Emmanuel Macron (38 ans), n’a pas empêché ce Rastignac moderne de faire son chemin en quittant le régime Hollande-Valls en déroute pour tracer son propre chemin politique et de voir ainsi sa popularité augmenter au point d’être au premier rang des présidentiables pour 2017, en ce début d’automne 2016 . 

    Macron avait dit textuellement (et beaucoup de politiciens ordinaires dans l’Hexagone en sont restés estomaqués jusqu’ici …) : «La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur (en 1793) a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là ! » 

    HOUELLEBECQ ET LA RÉPUBLIQUE

    Maintenant c’est le controversé  — mais très talentueux  — Michel Houellebecq, auteur de romans de politique-fiction à succès (et en rien «islamophobes» car c’est avoir une idée plutôt flatteuse des capacités socio-politiques des musulmans de France, que d’imaginer l’un d’entre eux devenir très bientôt le maître de l’Elysée), qui, tout à trac, lors d’un entretien en été 2016 avec la plus ancienne publication française, «La Revue des Deux-Mondes» (fondée en 1829 sous le roi Charles X), y est allé, très clairement, comme Macron en 2015, de sa profession de foi monarchiste.

    En voici, pour nos suiveurs du Le360, les passages les plus marquants :

    Michel Houellebecq : « La royauté est un régime qui a fait ses preuves (en France), ce qui n’est pas le cas forcément des régimes postérieurs. La monarchie a quand même beaucoup amélioré le pays. C’est une option tout à fait envisageable. »

    La Revue des Deux-Mondes : « (Un roi en France) là, en 2017 ? »

    Houellebecq : « Oui, l’idée se défend »

    La Revue : « Est ce qu’il faut détruire la place de la République (à Paris) ? »

    Houellebecq : « Ce ne serait pas une catastrophe ! J’éprouve une grande nostalgie. L’époque Napoléon III (est) la dernière belle époque de la France » 

    Rappelons que ne manquent pas les royalistes français qui, comme l’écrivain Jean de La Varende, ont fini par adopter le monarque « illégitime » Louis-Napoléon Bonaparte dit Napoléon III (1848-1870) comme « dernier roi de France ». 

    A voir : à ceux de nos suiveurs qui seront à Paris entre le 27 septembre et le 15 janvier, nous recommandons vivement d'aller à l'exposition spectaculaire « Second Empire » au musée d'Orsay, Paris VIIe . Téléphone : 00 33 140 49 48 14 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 30.09.2016

  • Société • Hidalgo, les naturistes et les prophéties de Philippe Muray

     

    Par Vincent Trémolet de Villers
     
    Bruno Julliard, maire-adjoint de Paris a défendu l'idée d'un camp de naturistes dans la capitale. Avec finesse et humour, Vincent Trémolet de Villers dépeint ici Anne Hidalgo comme le personnage le plus abouti de l'écrivain Philippe Muray [Figarovox - 26.09]. A vrai dire, nous avons aimé cette analyse qui tourne en dérision, en ridicule achevé, une certaine modernité indéfendable. Vincent Trémolet de Villers évoque aussi Christophe Guilluy qui constate Le Crépuscule de la France d'en haut. Viendrait-elle à s'effondrer, disparaître, céder la place, que, selon l'expression de Houellebecq à la toute fin de Soumission, nous n'aurions vraiment « rien à regretter ».   Lafautearousseau
     
     
    figarovox-tremolet-villers-devecchio.jpg« Le réel est reporté à une date ultérieure », écrivait Philippe Muray. C'était il y a quatorze ans. Cette formule ferait un beau slogan pour la campagne perpétuelle d'Anne Hidalgo. C'est un monde enchanté qu'elle promeut, une éternelle île aux enfants.

    Dernier cadeau ? Bruno Julliard a défendu ce lundi la création d'« une zone naturiste dans la capitale »: « Paris capitale, mais Paris à poil ! », aurait-il pu ajouter. « Ça ne fait de mal à personne », a poursuivi l'adjoint au maire de Paris et c'est une revendication du groupe écologiste. Bigre ! David Belliard, coprésident de ce groupe défenseur de la planète, est encore plus précis : « On souhaite expérimenter un espace récréatif dans lequel les naturistes puissent se dénuder librement. » Ce pourrait être dans un parc, un jardin public, si l'on a bien compris. Proposons ici aux élus de Paris d'attribuer à ces braves gens une partie des voies sur berge de la rive droite. Une zone sans voiture, sans chemise et sans pantalon. À pied, en trottinette ou en Vélib, on y déambulera nu comme des vers. L'outrage aux bonnes mœurs s'arrêtera à cette nouvelle frontière et le mooning (coutume britannique qui consiste à montrer son arrière-train), laissera le passant indifférent. Il y aura inauguration (tenue de ville ?), campagne électorale sur zone où l'on pourra mesurer le degré d'implication des candidats. C'est magique et tragique : un mélange de Houellebecq et de Philippe Muray.

    « Le réel ne passera pas », poursuivait ce dernier. Le réel, il faut dire, est triste comme un monospace, ennuyeux comme un lotissement, vulgaire comme un embouteillage. Plus encore, avec sa cohorte de chômeurs, de commerciaux qui roulent en diesel, de prolos qui ont la même bagnole depuis 1998 !, de banlieusards qui n'habitent pas une surface atypique en plein cœur de Paris, de « pass Navigo » qui ne goûtent pas à la poésie des « défaillances techniques » et des « incidents voyageurs » dans le RER E, le réel est dégoûtant. « Salauds de pauvres ! », lançait Jean Gabin dans La Traversée de Paris.

    On préfère une vie de coulées vertes et de potagers urbains (bio), de plages estivales et de Nuit debout, de marchands de légumes oubliés et de lieux de mémoire, de restaurants végans et de galeries vides, de squares sans tabac et de salles de shoot, de burkinis et de naturistes, de barbiers « à l'ancienne » et de hipsters. Puisqu'il est impossible de remplacer l'asphalte des rues parisiennes par les surfaces souples des écoles maternelles, la mairie, heureusement, ne lésine pas sur les « alertes nécessaires ainsi que les informations et les recommandations en direction des usagers sur ce qu'il faut faire et ce qu'il vaut mieux éviter » (Muray encore). On oubliera donc ni casque ni genouillère, et « la police du plaisir sain », bras croisés et bottes de cuir, veillera au grain dans les rues de Paris. Rollers et matraque : le bonheur, c'est fluide comme une circulaire municipale.

    On nous dira que le monde rêvé d'Anne Hidalgo a la plus belle ambition qui soit : découvrir « l'Autre » (ce qui déshabillé n'est pas sans risque). Tous ces efforts, cependant, créent de plus en plus de barrières : c'est aux socialistes que nous devons la restauration des octrois à l'entrée de Paris. De départ des familles en gentrification des quartiers populaires : « l'Autre » est renvoyé en banlieue quand ce n'est pas au-delà et c'est le « Même » finalement qui profite de la piétonisation des voies sur berge. Ce que dit Christophe Guilluy, dans son dernier essai, Le Crépuscule de la France d'en haut (Flammarion) : « Si les élites et les classes supérieures vantent l'ouverture au monde et aux autres, elles érigent dans le même temps des frontières invisibles qui accentuent les inégalités spatiales et culturelles pour donner naissance à la “ville ségrégée”. Proches de l'immigré mais pas trop. »

    Pour Anne Hidalgo, pourtant, les mots sont performatifs. Il suffit de les dire pour que les choses existent. « L'ennui c'est que Paris-Plage n'existe pas, écrivait déjà Philippe Muray il y a dix ans, il faut le rappeler une fois encore, sans la moindre agressivité et fermement. C'est un concept, un schéma, une idée générale, tout ce que l'on voudra ; mais pas une plage. Au mieux, une sorte de mythe urbain, une chimère, un mensonge cousu de sable blanc. »

    Muray avait tout vu et ses prophéties - les passions distractives et législatives, le festivisme comme religion, « le triangle des bermudas », « la cage aux phobes », « l'adulte infantifié sur son île de rêve », la touriste blonde décapitée sur l'île de Tralala - sont si précises que l'on cherche dans ses essais l'invention d'Anne Hidalgo : présente partout, visible nulle part…

    Muray avait tout vu. Tout sauf les nudistes de Paris. Il aurait sans doute modifié sa superbe formule : « Le réel est reporté à une date… postérieure. »   

     
    Rdacteur en chef des pages Débats/Opinions du Figaro et du FigaroVox
  • Livres & Actualité • L’Apocalypse en France

     

    par Claude Wallaert

     

    2301381958.4.jpgC’est un livre qu’on dévore et qui empêche de dormir car il frappe vrai. Nous sommes rivés à notre siège, à oublier tout ce qui n’est pas Guerilla, du nom que se donne à la dernière page une petite survivante métisse, debout parmi les ruines et les morts.

    Avant cette ultime scène, l’auteur, en une narration tournoyante et vertigineuse, nous emmène partout en France, une France en proie aux convulsions de la guerre civile, destructions, pillages, viols, meurtres, massacres.

    Sans autre avant-propos que la sobre dédicace « A ceux qui n’ont pas compris », le récit précipite d’emblée le lecteur dans la violence extrême : une « bavure » policière à la Courneuve un soir à 17h.

    Une patrouille qui se termine par la mort de six « jeunes », et tout s’embrase dans la cité, mais aussi un peu partout dans Paris, et aussi en province ; en quelques heures, les incendies se propagent, les émeutes et les massacres se multiplient.

    Par courtes séquences focalisant sur un lieu donné du territoire français, Obertone nous fait vivre le fatal parcours de personnages multiples, terroristes de base, militants d’extrême gauche, hommes, femmes, enfants victimes expiatoires de la subversion islamique : c’est Daesh en France avec toute sa sauvagerie et son fanatisme, avec, dans son sillage, la lie opportuniste des zones de non-droit ; nous assistons également aux dernières palinodies de la presse institutionnelle et bien-pensante, vite apeurée et lâche jusqu’à la fin, la classe politique immédiatement dépassée, jusqu’au Président lui-même, grotesque caricature qui ne surprend guère…

    La double dynamique de l’Islam dénoncée dans ses chroniques par Eric Zemmour est ici illustrée de manière saisissante : la stratégie de délitement à long terme des Frères Musulmans est rattrapée et dépassée par la radicalisation extrême: ce qui nous vaut la description jubilatoire des « états d’imam » d’un notable jusqu’alors  influent, balayé par la tempête salafiste !

    Nous sommes captivés, et atterrés, car en même temps, rien ne nous surprend vraiment, tellement l’enchaînement tragique tire en toute vraisemblance son origine des éléments que, hélas, nous ne connaissons que trop bien : l’art de notre auteur consiste à allumer la mèche qui mène au mélange détonnant que les élites ont laissé lâchement s’accumuler ; et tout se déroule selon un terrifiante logique ; on se prend toutefois à regretter que la résistance décrite soit si faible et si dispersée, mais on ne sait pas vraiment si c’est à tort ou à raison…

    Enfin, et nous l’énonçons comme un compliment, les fidèles lecteurs de Jean Raspail verront au fil de ce livre étonnant, que Obertone rend un hommage transparent à l’auteur du Camp des Saints, de Septentrion, des Sept Cavaliers…

    Ce livre, au grand dam de ceux dont « Guerilla » décrit le naufrage, est d’ores et déjà un très gros succès de librairie ; en le refermant, beaucoup doivent se demander avec angoisse : est-il déjà si tard ? 

    Guerilla. Le jour où tout s’embrasa, de Laurent Obertone, éditions Ring,  415 p., 19,95 euros.

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  • ZEMMOUR : QUAND LA RÉALITÉ DE L'ISLAM EN FRANCE SE RÉVÈLE PIRE QUE LES FANTASMES...

     

    Par Eric Zemmour

    [Figaro Magazine - 23-23.09]

    Dès l'origine de Lafautearousseau [02.2007], nous avons considéré qu'il était du devoir impératif des patriotes et royalistes français de signaler les risques immenses que l'immigration massive faisait courir à la France, à notre peuple, jusqu'à son islamisation, jusqu'au terrorisme meurtrier, jusqu'à la perte de notre identité et jusqu'à ce qui est aujourd'hui improprement nommé guerre civile. Nous n'avons cessé de réclamer les mesures énergiques qui s'imposaient, au risque, alors, de ne pas être compris, de paraître excessifs, quand ces mêmes mesures, même si, de fait, elles ne sont pas réellement mises en œuvre, sont, maintenant, universellement proposées, envisagées ... Zemmour réagit ici au récent sondage de l'Institut Montaigne sur la situation réelle de l'Islam en France. Situation qui défie notre nation et que Zemmour commente avec cette rigueur et cette lucidité qui le caractérisent. Et, naturellement, nous sommes d'accord.  LFAR     

     

    ZemmourOK - Copie.jpgIls ont sorti leurs rames. L'Institut Montaigne, le rapporteur Hakim El Karoui et les médias. Tous ont fait assaut de titres lénifiants, d'analyses anesthésiantes, d'optimisme forcé. Tous, en bons libéraux tolérants, étaient persuadés qu'une étude scientifique sur les « musulmans de France » détruirait les « fantasmes sur l'islam ».

    Le résultat est probant : la réalité « scientifique » s'avère pire que les fantasmes.

    Alors, depuis, ils rament. Ancienne plume de Jean-Pierre Raffarin, Hakim El Karaoui a trouvé 46 % de musulmans « sécularisés » qui acceptent les «valeurs de la République » ne revendiquent ni charia ni voile dans la rue. Ce sont les fameux « musulmans modérés » chers à notre langue de bois médiatique, mais ils ne sont qu'une petite moitié, et non la quasi-totalité, comme on nous le serine péremptoirement depuis des années ; et même ceux-là sont modérément musulmans et pratiquent beaucoup plus que leurs concitoyens d'autres confessions. Ce qui n'est pas négligeable, lorsque l'on sait que l'islam n'est pas une simple religion, au sens chrétien du terme, mais un ensemble juridique clés en main dont les prescriptions culturelles elles-mêmes sont des ordres divins.

    C'est ce que comprend et assume la jeune génération ; elle a basculé majoritairement dans un monde où l'Islam constitue une identité et une règle de vie et où le lien avec la France n'est que juridique et l'hostilité à la République affichée. Cette jeune génération gonfle les chiffres des deux autres catégories que notre rapporteur peine à distinguer entre 28 % qu'il juge lui-même « sécessionnistes », puisqu'ils estiment que la charia est supérieure aux lois de la République (!), et 25% qui sont dans l'affirmation d'une « fierté islamique », mais qui respecteraient « la laïcité », nous rassure notre rapporteur. Encore faut-il s'entendre sur les mots : pour eux, la laïcité se limite à la liberté religieuse. Ils rejettent en revanche l'essence même de la « laïcité à la française » qui est la discrétion religieuse dans l'espace public. Logiquement, ils sont une grosse majorité à ne pas digérer l'interdiction du voile à l'école, à exiger le halai partout, à l'école comme au travail, à vouloir imposer leur expression religieuse dans les entreprises comme dans la rue.

    Les femmes sont plus rigoristes que les hommes (encore un mythe « féministe » qui s'envole !) ; et les convertis à l'islam manifestent le zèle de tous les convertis. Ce fondamentalisme islamique est porté par le dynamisme démographique et soutenu par l'argent des monarchies pétrolières. Il n'est pas le produit, comme le croit le rapporteur, d'une « révolte » contre une situation sociale difficile, car il se retrouve dans tous les pays du monde où vit une forte communauté musulmane, du Sénégal à l'Indonésie, en passant, bien sûr par les pays arabes.

    Les chiffres ont donc parlé éloquemment : sur des parcelles nombreuses du territoire français vivent des millions de personnes qui sont en train de faire sécession : ils ont leur religion, leur loi, leur culture, leur mode de vie, leurs héros, leurs idéaux. Un peuple dans le peuple.