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Actualité Europe - Page 57

  • N’oubliez jamais

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    M. Cameron vient de rappeler que la Grande-Bretagne, en fait l’Angleterre, reste pour l’essentiel ce qu’elle a toujours été : une île méfiante, dont le pragmatisme et la ténacité ne sont plus à démontrer. Se pose donc maintenant de façon explicite la question de son maintien dans l’Union européenne. Alternant bon sens (« L'Europe partout où c'est nécessaire, le national partout où c'est possible ») et humour (« L'Union européenne a l'habitude de résoudre des problèmes insolubles, elle pourra résoudre celui-là aussi »), M. Cameron n’exclut aucune possibilité. Bien sûr, on sait qu’il est motivé sur le plan politicien par la montée du parti europhobe Ukip et de l’aile eurosceptique de son propre parti conservateur. Bien sûr, on sait qu’il souhaite, en ce qui le concerne, ne pas être contraint d’aller au bout du « Brexit ». Mais, dans cette Union tractée par un improbable attelage fait d’idéalisme utopique et de rationalisme destructeur, ses propos sonnent parfois étrangement juste. Et on ne boude pas son plaisir à entendre le chef du gouvernement d’une des grandes puissances européennes affirmer ce qui aurait dû servir de pierre angulaire à tout projet européen : « N'oubliez jamais que l'Union européenne compte maintenant vingt-huit anciennes nations d'Europe, que la diversité est la plus grande force de l’Europe. » Même si la diversité, vue d’outre-Manche, se résume en un alignement inconditionnel sur les Etats-Unis d’Amérique et une foi indéfectible dans le libéralisme économique.  

    En tout cas, voici nos européistes divisés. Certains, inquiets d’une possible victoire europhobe au prochain référendum, se consolent en y voyant une opportunité pour le fédéralisme qu’ils appellent de leurs voeux - preuve qu’ils n’ont rien compris à la démarche britannique, laquelle est d’abord justement le refus d’une disparition programmée au sein d’une fédération, refus de plus en plus manifeste dans l’ensemble des pays de l’Union. Cela n’empêche pas M. Guetta (France Inter) de se prendre pour un de ces cabris que moquait le général De Gaulle, en oubliant que la zone euro n’est rien qu’une union monétaire réversible : « Dans l’hypothèse malheureusement plausible où la Grande-Bretagne s’en irait, la zone euro doit être prête à engager sa transformation en union politique au sein de l’Union, en avant-garde d’une Europe puissance à même d’enfin s’affirmer en acteur de la scène internationale » ! D’autres, modérément optimistes, pensent comme Mme Merkel que, avec « la volonté d’aboutir », certaines « difficultés » sont surmontables. M. Thiériot (Le Figaro) voit même dans les exigences de M. Cameron une chance pour l’Union qui, en les satisfaisant, romprait avec « l'inflation normative bruxelloise », conforterait le « principe fondamental de libre circulation », faciliterait l’émergence d’une « Europe à plusieurs vitesses » et rétablirait le « primat du politique sur le juridique ». Sans doute trop beau pour être vrai. 

    Nous verrons bien. De toute façon, les Britanniques auront le dernier mot. M. Cameron, par son initiative référendaire et les conditions posées à l’Union, constitue dès lors un bon exemple de l’importance de l’Etat dans la défense d’une nation. On peut penser ce qu’on veut de ses « valeurs » - un peu trop marchandes au goût de certains - mais la leçon qu’il nous donne est que rien de solide ne se fera en Europe si on ne construit pas sur les réalités premières que sont les peuples, les nations, les Etats. M. Hollande serait bien inspiré de suivre son exemple. N’oubliez jamais, M. Hollande, que nous sommes des Français et que c’est cette qualité qui fait de nous des Européens. 

     

  • Immigration massive • Calais : les renforts de police coûtent plus de 150.000 euros par jour

     

    Source : Le Figaro actualités

  • L’Europe est formidable !

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgL’Europe est formidable. On le sait, mais il convient de ne pas l’oublier pour garder intactes sa capacité à prendre du recul et celle, non moins nécessaire, à résister au panurgisme.  

    Car l’Europe est une matière inépuisable. Pas un jour où elle ne surprend même les plus blasés ou les plus rassis, contraignant chacun à garder une certaine fraîcheur, levain des indignations productives, faute de quoi on risquerait de la prendre au sérieux, ce qu’il faut faire, évidemment, mais pour les catastrophes qu’elle provoque, non pour les intentions qu’elle affiche — restaurer le paradis terrestre via l’extension à toute la galaxie de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit, puisque telles sont les frontières de l’Europe, non pas géographiques ni historiques, par définition affreusement identitaires, mais idéologiques.

    Ainsi, on apprend que la Commission européenne — le bras armé de la démocratie universelle — va « analyser minutieusement » le rapport du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé, qui a classé, comme par hasard à quelques semaines de la COP 21 — les végétaliens dénoncent l’élevage parmi les causes anthropiques du réchauffement climatique —, comme aliments possiblement cancérigènes, la viande rouge, la charcuterie ... et les cornichons ! — les media les ont occultés, on se demande bien pourquoi, mais il suffit de se rendre sur le site de CIRC pour s’en assurer. Et Bruxelles d’ajouter : « Nous tiendrons compte des résultats  », ce qui ne peut que nous rassurer. Nul doute que la Commission ne prépare déjà une directive « Viande froide et cornichons » qui aura pour effet de supprimer ces deux violents poisons des buffets : chacun sait qu’elle veille sur notre santé avec le désintéressement d’une mère Teresa. Une nouvelle preuve ? En réponse à la tricherie, de qualité toute allemande, commise par Volkswagen, n’a-t-elle pas avoué qu’elle soupçonnait la fraude depuis deux ans déjà ? Selon le Financial Times du 25 octobre, le commissaire européen à l’Environnement a averti dès 2013 ses collègues que des constructeurs truqueraient des moteurs pour fausser les tests antipollution. Et que croyez-vous que la Commission fit ? Rien évidemment. Et que croyez-vous qu’elle a décidé de faire ? Edicter de nouvelles normes sur la pollution des moteurs diesel ...qui introduisent des marges de tolérance plus larges encore pour les constructeurs ! Bref, récompenser Volkswagen et satisfaire Merkel !

    Oui, l’Europe est vraiment formidable ! Une dernière preuve : les emballages en carton recyclé seraient cancérigènes, car ils déposeraient des résidus d’hydrocarbure sur les aliments, selon l’ONG Foodwatch, qui a reçu le soutien du Réseau environnement santé, lequel a notamment contribué à la dénonciation des perturbateurs endocriniens, comme le Bisphénol A, dans de nombreuse maladies. Que fait l’Europe ? Rien évidemment, sinon, là encore, avouer par le biais de l’Agence sanitaire européenne, être au courant depuis trois ans au moins : dans un avis de 2012, l’agence indiquait que l’exposition à ces substances par la nourriture était « une préoccupation potentielle ». 

    Qu’on ne se méprenne pas : nous ne réclamons pas plus de réglementation bruxelloise arbitraire n’ayant pour seul effet que d’étouffer nos différents modes de vie. Non, mais nous n’aurions rien contre un collaboration entre Etats voisins et souverains visant à améliorer la santé publique, notamment en matière de sécurité alimentaire ou de qualité de l’air, à partir du moment où il s’agirait de faire pièce aux lobbies, que ces derniers soient économiques, financiers ou politiques — ce qui, il est vrai, aurait pour déplorable effet de rappeler qu’avec sa haine du nucléaire, compensée par une émission exponentielle de carbone, un Allemand écolo pollue deux fois plus qu’un Français radioactif. De fait, ce n’est ni au diesel ni au sans plomb que carbure l’Europe, c’est aux groupes de pression. C’est pourquoi il convient de dénoncer une institution criminelle qui, loin de se préoccuper de la santé ou du bien-être des quelque 500 millions de semble-citoyens européens que nous sommes, n’hésite pas à favoriser des pratiques nocives ou à faire semblant de les combattre pour mieux satisfaire les différents groupes de pression dont elle n’est que la courroie de transmission. Une institution dont, il est vrai, les membres sont généreusement rétribués pour leurs bons et loyaux services, une fois l’heure de la retraite venue. Ainsi Ludovic Greling établit comment « l’évolution des membres de l’ancienne Commission Barroso, [...] montre l’ampleur des liens troubles qui existent entre ceux qui établissent les lois européennes et les instituts d’affaires  ». Je vous laisse aller voir : c’est édifiant [1] !

    Comme est édifiante une autre dissémination, due, celle-là, non pas au diesel, sauf celui qu’utilisent les bateaux, mais ouvertement à l’Europe, favorisée avec une détermination toute germanique par mère Angela-des-Migrants — une seconde mère Teresa — et servilement accompagnée par nos dirigeants. C’est le socialiste Malek Boutih qui, en janvier dernier, en réponse à la « politique de peuplement » voulue alors par le Gouvernement pour mettre fin à un « apartheid  » (dixit Valls) social et ethnique qui était, paraît-il, la vraie cause des attentats, déclarait au Figaro : « Ce que refusent les maires, de gauche comme de droite, ce n’est pas de construire du logement collectif, c’est d’attirer une population islamiste. On ne fera pas disparaître les foyers radicaux en les disséminant. » Pourtant, le Gouvernement a manifestement décidé d’accélérer ladite dissémination. Et de mettre au pilori quelques communes récalcitrantes où le préfet pourra préempter des terrains pour construire du « logement collectif  ».

    Les Français accepteront-ils encore longtemps d’être conduits à l’abattoir comme de misérables bovins voués à accompagner des cornichons ? Déjà, parmi d’autres, les Autrichiens, les Danois ou les Polonais réagissent, à la suite des Hongrois. Les Suisses, qui sont hors Union, mais sont affectés par sa politique, ne sont pas en reste. On dit même que les Allemands, du moins ceux de la CSU... Les Français qui, d’ordinaire, pour le meilleur et parfois pour le pire, ont l’habitude de montrer la voie, seront-ils les derniers à se lever ? 

    L’Action Française 2000

    [1] http://lafautearousseau.hautetfort

  • Immigration massive : Les ratés de la méthode Merkel

     

    L'analyse de Frédéric Pons

    Frédéric Pons mène dans Valeurs actuelles une suite de remarquables analyses géopolitiques marquées par une grande connaissance des dossiers et par une approche des grandes questions toujours réaliste et de bon sens. Nous suivons ses chroniques avec attention. Telle celle qui suit qui traite de l'Allemagne et des migrants. Sujet évidemment crucial. LFAR

    Les électeurs sont de plus en plus nombreux à redouter l'ampleur de l'immigration.

    frederic_pons_2.jpgAngela Merkel est en train de payer cher son excès d’empathie de septembre pour les migrants clandestins, puis sa volte-face un mois plus tard, et sa visite controversée au premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le 18 octobre, à Istanbul. L’accueil des migrants fait de plus en plus débat en Allemagne. En découvrant l’ampleur du flux migratoire attendu dans leur pays — jusqu’à 1,5 million de réfugiés seront accueillis —, l’opinion allemande se retourne. Le succès des manifestations anti-immigrés à Dresde, chaque lundi soir, et la poussée dans les sondages des libéraux populistes du mouvement Alternative pour l’Allemagne illustrent ce retour à la réalité. La cote de popularité de la chancelière est à son plus bas niveau en plus de trois ans.

    La méthode Merkel ne fonctionne plus comme avant. Elle lui avait pourtant bien réussi depuis son arrivée au pouvoir en 2005, pour faire tout accepter à ses partenaires, jusqu’à la sortie du nucléaire en 2011 ou au plan d’aide à la Grèce en 2012-2013. Sa coalition tangue. Les dirigeants des trois partis qui la composent (la CDU, chrétienne-démocrate, le SPD, social-démocrate, et la CSU, chrétienne-sociale) ont même dû débattre de ce dossier en urgence, le 1er novembre. Horst Seehofer, le ministre-président de Bavière, CSU, critique ouvertement sa “politique de la porte ouverte”. La droite réfléchit au gel, pendant deux ans, du regroupement familial pour ceux qui ne bénéficient pas du droit d’asile ni de la Convention de Genève pour les réfugiés. La gauche s’y oppose, par la voix du vice-chancelier, le social-démocrate Sigmar Gabriel. La CSU veut aussi créer des camps de transit aux frontières allemandes, pour faciliter l’examen des dossiers et renvoyer les faux réfugiés, au nom de « l’avenir de l’Europe », prévient Volker Kauder, le président du groupe CDU-CSU au Bundestag. Ce ton nouveau s’explique par la pression des électeurs, de plus en plus nombreux à redouter l’appel d’air de la politique Merkel : 200 000 migrants supplémentaires sont en attente en Grèce ou en Italie, avant-garde des 2 à 5 millions encore entassés en Turquie, en Jordanie, au Maghreb. Près de 10 000 migrants arrivent chaque jour en Allemagne.

    Frédéric Pons   

     

  • Les trois fêlures qui minent l’Europe

     

    par Philippe Arnon

    Une très vivante et très concrète réflexion - avec laquelle nous sommes pleinement d'accord - parue dans Boulevard Voltaire, sur les trois fêlures qui annonceraient l’écroulement prochain de l’Europe. Du moins, bien-sûr, sur ses bases actuelles. Trois fêlures ici fort justement décrites. 

     

    92eb73dcc80429e152b2d9c50ec82123.jpgLa première est le rejet, par la majorité des peuples, du système économique. L’effondrement des valeurs morales, conforté par la mondialisation, a fini par faire du capitalisme une voyoucratie sans précédent. Les gens en ont marre de la clique qui s’en met plein les poches alors qu’ils ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois. D’être les victimes de la précarité de l’emploi ! D’être considérés au travail comme le dernier des chiens ! D’être de plus en plus trompés sur la qualité des produits qu’ils achètent !

    Ils veulent un système qui, enfin, les respectera et fera preuve d’un minimum de morale. Or, l’Europe a été envisagée sur un système économique qui fait fi de leur dignité parce que sa seule raison d’être est le profit. Et le profit, par essence, est exclusif de l’intérêt général.

    La seconde fêlure est l’inadéquation entre les peuples et les gens censés être leurs dirigeants. Or, jamais ceux-ci ne se sont posé la question qu’ils auraient dû, eu égard à leur fonction, se poser : que veulent les gens avant tout ? Ils auraient alors compris qu’ils veulent un toit au-dessus de leur tête, quelque chose dans leur assiette, un travail qui les assure d’une longue stabilité, une vision d’avenir sereine pour leurs enfants et quelques distractions. Cela est peut-être trivial, mais c’est comme ça ! Et ce n’est pas tout : ils veulent aussi qu’on leur « foute la paix ». Ils ne veulent pas qu’on bouleverse leur cadre de vie dont ils tirent ce qu’il leur reste de stabilité, de bonheur et d’identité. Ils repoussent la philanthropie hypocrite imposée par leurs dirigeants. Ils sont convaincus n’être en rien responsables du malheur de peuples qui, par leur bêtise bornée, ont refusé le vivre ensemble. Vous les dites frileux ? Et alors ? Pourquoi devraient-ils, en quelques jours et sans avoir été consultés, accepter une civilisation qui n’a rien à voir avec la leur ? Le voilà, le grand fossé d’incompréhension qui sépare les peuples d’Europe et leurs responsables politiques.

    La troisième et dernière fêlure est d’ordre géographique. On pourrait la qualifier de fêlure Oder-Neisse parce qu’elle sépare l’Europe de l’Ouest de l’Europe de l’Est. Nos grands esprits ont été outrés de voir la Hongrie hérisser une barrière, outrés que tous les PECO 1 aient refusé des quotas de migrants, et ont été étonnés du succès récent des conservateurs en Pologne. Ils ont oublié que cela ne fait qu’à peine une génération que ces pays goûtent à leur liberté, sur leur sol à eux, après tant de siècles de servage. Alors aujourd’hui, ils devraient, parce que la plus grande puissance à l’Ouest en a décidé ainsi, être encore forcés d’ouvrir leurs portes ? Cette ignorance historique commence à forger dans les pays de l’Est l’idée que l’Europe n’est en fait, après l’URSS, qu’une nouvelle forme d’intégration impériale. C’est cette intuition, d’ailleurs, qui avait expliqué le très faible taux de participation lors des référendums d’adhésion en 2004 2.

    Il est donc extrêmement urgent que les politiques comprennent enfin qu’« il n’est de richesse que d’hommes », comme l’a dit Jean Bodin. L’Europe pourra alors éviter son écroulement et servir de modèle au monde par son nouvel humanisme. Mais il faut vraiment se forcer pour y croire ! 

    Notes : 

    1. PECO : pays d’Europe centrale et orientale.

    2. Le taux de participation avait été de 56 % en moyenne.

    Consultant
    Docteur en droit
  • Il faut le savoir : L' UE se prépare à trois millions de demandeurs d'asile en trois ans ... Et si c'était plus ?

     

    INFOGRAPHIE par Jean-Jacques Mével (Le Figaro         

    La commission Juncker table sur 1 million d'arrivées cette année, 1,5 million en 2016 avant un reflux escompté à 500.000 en 2017.

    Il y a des chiffres qui pèsent davantage qu'un bon discours: l'Europe doit se préparer à l'arrivée de 3 millions de demandeurs d'asile sur les trois années 2015, 2016 et 2017 d'après une hypothèse de travail rendue publique jeudi par la commission Juncker.

    Le nombre, lâché de façon anodine au milieu d'un tome de 188 pages sur les prévisions économiques de l'UE, est bien sûr une bombe politique. Mais il s'inscrit dans la tendance et ne surprendra ni les experts, ni ceux qui suivent le dossier au millimètre. Dès 2014, avant ce qu'on appelle désormais la «crise» des réfugiés, le chiffre des demandeurs d'asile avait dépassé les 600.000. Le scénario de la Commission poursuit la série, sur la même pente: 1 million d'arrivées cette année, 1,5 million en 2016 avant un reflux escompté à 500.000 en 2017.

    La nouveauté est plutôt dans la durée, avec un message implicite: fermeture des frontières, refoulements ou retours massifs, ouverture de camps de rétention ou «grand marché» avec la Turquie, il n'existe pas de remèdes-miracle pour réduire la pression. Les mesures annoncées à l'échelon européen peuvent au mieux ralentir l'expansion, mais sûrement pas conduire au reflux. « La crise va durer des années » lancent Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk à ceux de leurs pairs qui détournent le regard, ou préfèrent s'enfermer derrière des barbelés.  

    Jean-Jacques Mével       

    Correspondant à Bruxelles

         

  • Migrants : ce que dit (vraiment) le Pape

       Photo: Sipa 

    Une analyse de Frédéric Rouvillois 

    Frédéric Rouvillois analyse ici - pour Causeur -  l'actuel problème des migrants du point de vue de la logique et de la spiritualité chrétiennes. Lesquelles n'ignorent ni la charité que l'on doit aux autres ni celle qu'on se doit à soi-même et à la communauté politique à laquelle on appartient. Cette analyse conduit à proposer en quelque sorte une ligne de crête, conciliant l'une et l'autre exigence, fussent-elles ou sembler être contradictoires. Les lignes de crête, on le sait, ne sont pas de celles que l'on tient le plus aisément. Peut-être même ne sont-elles compréhensibles et tenables que par quelques uns. Nous ne les critiquerons pas. Toutefois, comme nous limitons notre réflexion au domaine politique, nous ne manquerons pas de signaler que les gestes, paroles ou écrits de l'Eglise et du Pape dans l'interprétation qui en sera inévitablement donnée par notre Système politico-médiatique, constituent pour la France et l'Europe un risque supplémentaire considérable dont ces autorités pourraient sans-doute avoir un plus grand souci. Dont elles pourraient traiter avec davantage de prudence. D'un point de vue politique, notre position inchangée est qu'un accueil massif de migrants - s'ajoutant au très grand nombre de ceux que nous avons déjà reçus depuis des décennies - met à l'évidence en péril les sociétés européennes. Dont celle qui nous concerne le plus, la nôtre. Lafautearousseau    

     

    frederic-rouvillois.jpgLe Pape François qui, le 6 septembre 2015, du balcon de Saint-Pierre, demandait à chaque paroisse catholique d’accueillir une famille de réfugiés et suppliait l’Occident d’ouvrir ses portes à la masse des migrants, ne serait-il qu’un doux illuminé ? Un utopiste prêt à tout sacrifier, et notamment les frontières, les Etats et les peuples, au rêve d’une improbable fraternité universelle ? C’est évidemment ce que certains voudraient faire croire, soit pour le lui reprocher, soit pour l’en applaudir. Et c’est en effet ce que ses interventions, astucieusement sorties de leur contexte, semblent parfois laisser croire.

    Pourtant, si François peut être considéré comme révolutionnaire, il ne l’est pas plus que le christianisme lui-même, ni que la sainteté. Et pas plus que le christianisme, il n’entend répudier le « réalisme politique », dont il s’est même explicitement réclamé dans son encyclique Laudato si'*. Réalisme politique qui le conduit à des positions moins stéréotypées, moins simplistes et surtout moins émotionnelles que celles que l’on présente, la réalité ainsi prise en compte n’étant jamais toute d’une pièce, mais constituée d’éléments complexes.

    Et c’est justement ce que l’on constate à propos du problème des migrants, le Pape, et l’Église, s’efforçant de concilier deux impératifs apparemment incompatibles dans le creuset d’un même réalisme évangélique.

    Le première impératif, aime ton prochain comme toi-même, conduit à ouvrir les bras à l’autre. Et en l’occurrence, à refuser l’engrenage de la terreur qui conduit des millions de personnes, créatures de Dieu et faites à son image, à quitter leurs maisons et à demander l’hospitalité. Ceux-là, en tant que chrétien, je ne puis les laisser à la porte, sauf à ressembler au mauvais riche que son égoïsme condamne irrémédiablement au tourment éternel. À l’égard de mes frères souffrants, un devoir s’impose sans discussion, celui que le Pape rappelait à Rome le 6 septembre : « être le plus prochain des plus petits et des plus abandonnés ». Concrètement, ce précepte justifie une pratique de l’accueil qui ne distingue pas entre une migration politique et une migration économique – distinction  moralement contestable, celui qui s’enfuit avec sa famille pour ne pas mourir de faim n’ayant pas moins le droit d’être accueilli que celui qui émigre parce qu’il estime que sa liberté d’expression ou son droit de vote étaient violés dans son pays d’origine. En somme, l’opposition à  la « culture de mort » suggère une politique d’ouverture et de charité.

    Mais à ce premier impératif s’en ajoute un second, qui commande de s’aimer soi-même en tant que l’on est une créature de Dieu, et que l’on a par là-même des devoirs envers soi. Benoît XVI soulignait à ce propos que « l’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter »**. Or sa nature est d’être un animal social, qui va constituer avec ses proches un groupe particulier, une société dotée de certaines caractéristiques dont procèdera sa propre identité.

    On ne saurait en effet confondre le Peuple de Dieu, composé de tous les hommes en tant qu’ils sont frères, puisqu’issus du même Père céleste, et les peuples humains, qui s’y découpent comme les pièces dans un puzzle, chacune d’entre elles étant dotée de sa propre forme, de sa couleur et de sa place. Tout homme, appartenant au Peuple de Dieu, appartient aussi, simultanément, à un peuple particulier, à une patrie où généralement il est né, à une culture qui l’a modelé, à une terre et à une histoire où il s’enracine.

    Cette réalité, les papes contemporains en ont souligné l’importance dans la construction de l’homme : sans elle, expliquent-ils, l’homme est déraciné, perdu, privé de ce qui le constitue, un être sans ombre et sans épaisseur, victime idéale des nouveaux marchands d’esclaves.

    Or, ce second impératif s’oppose, lui, à ce que les portes soient ouvertes de façon inconsidérée à des masses de plus en plus considérables. Si les identités sont indispensables, on ne peut en effet accepter un processus qui conduit de façon certaine des millions de personnes, séduites par le miroir aux alouettes du consumérisme, à rompre avec leurs racines, et des millions d’autres à subir ce qu’ils ressentent comme une invasion, une dilution de leur identité et une mise à mal de leur culture.

    Mais comment concilier ces deux impératifs ? Le christianisme distingue à cet égard quatre vertus cardinales, la prudence, la tempérance, le courage et la justice : toutes les quatre sont à l’œuvre pour résoudre cette difficulté.

    La justice, qui vise à donner à chacun le sien, pousse à aider ceux qui ont tout perdu et à leur rendre une dignité, celle qui leur appartient en tant que créatures de Dieu ; mais sans pour autant léser ceux qui, ici, souffrent également de la pauvreté sous toutes ses formes.

    La prudence consiste à peser le pour et le contre. Et à constater qu’il faut bien entendu recueillir, au moment présent, ceux qui se noient à quelques encablures des côtes européennes. Il faut les recueillir, tout en faisant comprendre aux autres, à tous les autres, qu’il s’agit d’un cas d’exception, d’un moment transitoire. Bref, qu’il n’y a pas de place ici pour les dizaines de millions qui, un jour peut-être, seraient tentés de venir s’installer en Europe. Pas de place, parce qu’un afflux excessif, à la libanaise, entraînerait à coup sûr un surcroît de misère et, à terme, de violence, voire de guerre civile, les envahis ne pouvant accepter indéfiniment l’injustice de leur propre situation. Même Saint Martin ne donna au pauvre que la moitié de son manteau. La prudence consiste donc, du côté des décideurs, à refermer progressivement mais fermement les frontières, tout en agissant dans les pays d’origine de telle sorte que le flux migratoire finisse par se tarir. Bref, à agir en véritables politiques, qui savent que leur rôle est de traiter les causes du mal, pas simplement ses symptômes les plus visibles.

    La tempérance, elle, consiste accepter de restreindre notre train de vie afin d’aider, là-bas, des populations si misérables que sans cette aide, elles seraient tentées de tout quitter pour venir chez nous. Elle enseigne qu’en perdant un peu en confort matériel, nous pouvons espérer sauver l’essentiel : notre identité spirituelle, et peut-être notre vie.

    Le courage, enfin, est ce qui peut nous conduire, d’une part à ne pas baisser les bras, et de l’autre à ne pas craindre d’intervenir – en prenant une part active à l’éradication des causes du problème. « L’espérance chrétienne est combative », déclarait encore le pape François le 6 septembre. Le christianisme n’est pas une religion de la passivité, et il y a des moments où, au nom de la justice et même de la prudence, le courage commande d’agir. Avant qu’il ne soit trop tard.

    Et les catholiques de France, dans tout ça ? Il leur revient, pour rester fidèles à ce réalisme évangélique, de tenir fermement les deux bouts de la corde sans sacrifier l’un à l’autre – le devoir d’amour d’un côté, qui leur commande d’ouvrir les bras et, de l’autre, le devoir de maintenir la cité conditionnant la réalisation de cet amour, qui les pousse à la vigilance. Ni oublier que tous deux constituent des formes complémentaires de la charité.   

    Frédéric Rouvillois

     

  • Il s'en dit des choses au Parlement Européen ... dont on se gardera bien de parler !

     

    Mercredi 7 octobre 2015, le Parlement Européen accueillait François Hollande et Angela Merkel.

    Martin Schulz donne la parole à Nigel Farage, chef du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP).

     

    Sans préambule, avec une élégance toute britannique et beaucoup de conviction, il va mettre les points sur les « i » sur la situation de l'Union Européenne « totalement dominée par l'Allemagne », selon lui, et sur l’invasion des pays européens par des « migrants » de tout poil !

     

    Cette intervention au parlement européen n’a pas été répercutée par nos médias …

     

    Pourtant, les propos de Nigel Farage étaient aussi radicaux, sinon plus, que ceux de Marine Le Pen et il nous ont semblé beaucoup plus brillants ! Fallait-il occulter que le FN est loin d'être le seul à défendre de telles positions ? Et qu'il n'y a pas qu'en France qu'elles ont cours ? Alors, propos plus dérangeants encore que ceux tenus par la présidente du FN ?

     

    Sans doute. A preuve la tête d'Angela Merckel et celle, constipée, de notre Président …  •  

     

    Transmis par Marc Rousset que nous remercions.

    www.marcrousset.over-blog.com

     

  • Commission européenne et milieux d’affaire : les liens troubles décryptés

     

    par Ludovic Greiling             

    L’évolution des membres de l’ancienne Commission Barroso, qui a laissé sa place il y a un an à la Commission Juncker, montre l’ampleur des liens troubles qui existent entre ceux qui établissent les lois européennes et les instituts d’affaires.

    Ainsi, depuis son départ, l’ex commissaire dédié à la concurrence Nelly Kroes a rejoint Bank of America-Merrill Lynch (la banque américaine qui avait notamment préparé en secret le rachat d’Alstom par General Electric cette année, opération qui avait été approuvée par la Commission).

    L’ancienne commissaire à l’éducation, puis à la culture et enfin à la justice, Viviane Reding, est devenue entre autres membre du conseil d’administration de l’entreprise d’imagerie Agfa Gevaert et de la très puissante fondation mondialiste Bertelsmann.

    (voir le livre de Pierre Hillard sur cette institution http://www.amazon.fr/fondation-Bertelsmann-gouvernance-mondiale/dp/2755403357/ref=asap_bc?ie=UTF8)

    Les étranges postes de Barroso

    Le commissaire Karel de Gucht, qui a lancé discrètement les négociations avec les Etats-Unis pour l’établissement d’un marché transatlantique, a rejoint le conseil d’administration de deux entreprises d’investissement (CVC capital partners et Merit Capital NV) ainsi que celui du géant téléphonique Proximus (ex Belgacom).

    Et l’ancien président de l’exécutif européen José Manuel Barroso, en poste pendant dix ans ? Il a pris pas moins de 22 nouvelles fonctions, dont celles de professeur invité dans un nombre impressionnant d’universités américaines ou d’organisateur des futures réunions du groupe de Bilderberg.

    Il a également pris la présidence de l’Opéra de Madrid ou celle de la fondation des Beaux-Arts de Bruxelles, et il est devenu président de la fondation de l’UEFA pour l’enfance.

    Le monde du football professionnel n’a décidément pas cessé de nous étonner…

    « Les liens étroits entre les commissaires européens et les corporations qu’ils régulent ouvrent grandes les portes à un accaparement par les entreprises et à des conflits d’intérêts », commente Vicky Cann, présidente de Corporate observatory Europe, une association basée à Bruxelles à l’origine de l’étude sur le devenir des anciens commissaires.

    La liste exhaustive et l’évolution des anciens membres de la Commission est disponible ici (en anglais) :

    https://docs.google.com/spreadsheets/d/1unSfaPomgZLlVSumeTv2xxq7eL4QvdwYYy08ng-cPoU/edit#gid=0

  • Goldnadel : L’Occident se suicide !

     

    Gilles-William Goldnadel, pour les lecteurs de Valeurs actuelles tire la sonnette d'alarme : « Qui saura montrer la folie européenne en matière de crise migratoire ? ». 

    Encore faudra-t-il se demander ce qu'est devenu cet Occident dont nous parlons. Quelle est, aujourd'hui, sa réalité ? Faut-il défendre l'Occident en l'état ? Ce que nous appelons l'Occident - en partie par habitude - n'est-il pas à défendre d'abord contre lui-même ? Questions posées.  LFAR   

    Quel médecin de l’âme, quelle plume acérée, quel tribun inspiré saura enfin, en termes mesurés, montrer la folie européenne, en matière migratoire ? Une folie, au sens clinique du terme, et non  au figuré. Voilà la maire de Paris qui entend désormais, sans le moindre mandat,  accueillir tous les migrants-et pas seulement les réfugiés de guerre-au nom d'une illégale, immorale et insensée  « liberté mondiale de circulation ». Voilà des autorités sans autorité qui louent des jets privés pour éloigner pour quelques jours des clandestins de Calais, à 15 000 € par passager. Voilà une chancelière allemande désormais affolée, qui va à Canossa rencontrer le sultan ottoman pour lui verser une  rançon de protection, dans l'incapacité européenne de défendre les frontières.

    Et voilà le mégalomane islamiste , affaibli dans sa maison, qui fait le Rodomont, suffisamment requinqué par tant  de faiblesse, pour exiger de voir son peuple musulman entrer de plein droit dans l'Europe déliquescente et déjà submergée. Et  que croyez-vous qu'on entendit ? Quelques voix de raison pour crier au dément ?  Le néant sidérant. Au lieu de cela, toujours les mêmes bouffées délirantes, les mêmes diversions, les mêmes leurres, au sens militaire du terme. Elle a dit « race blanche » ! Le danger « populiste » ! Vous dites « invasion » ! Toujours les mêmes leurres, et l'Europe leurrée, qui de folie se meurt. A petits feux follets.   

    Gilles-William Goldnadel

  • L'Europe à l'heure des murs !

     

    En envisageant un mur avec la Slovénie dépassée par les migrants, l'Autriche met en cause la libre circulation intra-européenne. C'est une première ...  

  • Ivan Rioufol : Le réveil des peuples bouscule la politique

     

    L'analyse d'Ivan Rioufol - Éditorialiste au Figaro 

    L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. En France et en Europe. On vient de le voir en Suisse, puis en Pologne, au sein même de l'Union. Union devant laquelle s'accumulent les difficultés et les facteurs de dislocation. Il lui sera désormais bien difficile d'imposer à tous ses membres l'accueil invasif et en nombre indéterminé des migrants; et il lui deviendra presque impossible de maintenir sa cohésion s'il s'agit de construire une Europe postnationale et multiculturaliste. LFAR   

    rioufol (1).jpgQue cherchent-ils, ceux qui se mobilisent contre la montée du « populisme » en Europe ? Oh ! Très simple : ils veulent faire taire les peuples en colère. Or ces derniers semblent décidés à résister aux grands prêtres de la mondialisation qui, à commencer par les technocrates de Bruxelles, les ont conduits de force là où ils refusaient d'aller : vers des sociétés postnationales, déracinées, amnésiques, sans frontières, aux identités floues. Nombreux sont les citoyens européens qui craignent une subversion islamiste, si rien ne vient stopper la braderie de leur civilisation au profit d'une autre, dépourvue d'états d'âme. C'est ce que les Suisses, porte-parole du regain souverainiste, ont confirmé dimanche en votant majoritairement pour l'UDC, parti anti-immigration. L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. L'angélisme merkelien, qui a enclenché en septembre l'énorme mouvement migratoire en ouvrant étourdiment les portes de l'Allemagne à l'exode du monde musulman, a semé partout les germes de conflits et d'affrontements. Le pays se fracture déjà : ceux qui veulent aller au bout de leur expiation du racisme hitlérien en imposant son exact contraire s'opposent à des compatriotes qui alertent devant la survenue d'une culture islamique, historiquement perméable au totalitarisme et à l'antisémitisme. Lundi, à Dresde, les 20.000 manifestants de Pegida (Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident) ont été contestés par une contre-manifestation presque aussi massive. Un sympathisant Pegida y a été grièvement blessé. Deux jours auparavant, Henriette Reker, candidate pro-Merkel à la mairie de Cologne, avait été agressée au couteau par un illuminé d'extrême droite. Merci, « Mère Angela ».
     
    La chancelière paniquée se dit prête aujourd'hui à appuyer l'entrée de la Turquie en Europe, en échange de son aide pour maîtriser les flux moyen-orientaux ; ce qui revient à vouloir éteindre un feu avec de l'essence. C'est cette politique absurde qu'est venue confirmer Merkel à Recep Tayyip Erdogan, dimanche à Istanbul, en dépit des soupçons de complicité qui pèsent sur l'« islamiste modéré » après l'attentat antikurdes à Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Non contente de déstabiliser le Vieux Continent et d'accuser ses opposants d'avoir « de la haine dans le cœur », Merkel, autoproclamée porte-voix de l'Union européenne (UE), s'est à nouveau inclinée devant le calife, qui réclame des visas pour ses 78 millions de sujets, et l'entrée de son pays dans une UE dont il méprise la culture. Ces courbettes ne peuvent que raidir davantage l'opinion. Les électrochocs à répétitions, que représentent les violences conquérantes du totalitarisme islamiste et les invasions soutenues de « réfugiés » revendicatifs, dévoilent la folle légèreté de ceux qui ont laissé venir ces désastres annoncés, au nom du respect de l'Autre et des droits de l'homme. Or l'agressivité que déploient ces belles âmes contre leurs contradicteurs les oblige à cautionner un type de société - celle du vivre ensemble obligatoire - qui porte en elle de multiples fractures et autant de ressentiments. Il est trop tôt pour mesurer l'ampleur de la vague « populiste » qui prend forme. Mais le sens de l'histoire a déjà tourné: il a quitté ceux qui croyaient pouvoir enterrer les nations et les peuples européens afin de permettre à l'islam d'y prendre plus facilement ses aises. L'UE, qui a voulu cette politique cautionnée par l'Allemagne et la France, va devoir rendre des comptes.

    Adversaires de la démocratie

    Tout devient absurde dans les comportements de ceux qui s'affolent des rébellions du peuple. Tandis qu'Angela Merkel s'ouvre aux Turcs pour avoir moins de Syriens, François Hollande sème ses discours d'appels à « l'apaisement », tout en désignant le FN comme l'ennemi à abattre, dans une rhétorique de guerre civile. Il fustige le « bloc réactionnaire », censé englober toutes les droites, mais suggère parallèlement un front commun rassemblant implicitement le PS et les Républicains pour faire échec au parti de Marine Le Pen aux régionales. Va comprendre ! Le plus désolant est de voir l'opposition, décidément la plus bête du monde, tomber à pieds joints dans le piège socialiste qui l'oblige à harceler le FN en lui offrant, avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, le monopole d'une défense souverainiste attendue de ceux qui réclament un retour aux frontières et aux socles des identités. Les adversaires du « populisme » se révèlent être des opposants à l'expression du peuple, c'est-à-dire à la démocratie. Ils n'ont plus de cartes en main, hormis le gourdin des sermons. Le gouvernement a promis, lundi, de préserver le « modèle social », ce panier percé, tout en se disant défavorable aux référendums d'entreprise qui pourraient pourtant débloquer les immobilismes syndicaux. Mais l'urgence est de reconstruire un modèle sociétal avant que le pays n'explose. Seules des consultations populaires pourront trancher des questions taboues liées à l'islam ou l'immigration. En visite à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi, le chef de l'État a assuré : « Il n'y a pas de quartiers perdus de la République », et aussi: « Il n'y a pas de France périphérique » ; deux récusations non argumentées de livres importants (Les territoires perdus de la République, La France périphérique) fruits d'enquêtes de terrain. Ce déni officiel occulte la montée de l'islam radical dans les cités et la fuite des « petits Blancs » devant le multiculturalisme qui s'installe. C'est ce modèle multiculturel, jamais débattu, qui devrait être soumis au vote des citoyens. Son probable rejet lancerait la mobilisation contre le totalitarisme islamiste qui se profile.

    France ubuesque

    En attendant, c'est une France ubuesque que la gauche « humaniste » met en scène. Mardi, la Cour des comptes a confirmé que 96 % des déboutés du droit d'asile restaient en France. Mercredi, le chef de l'État lui-même a promis des « sanctions » - qui ne semblent donc plus aller de soi - contre des gens du voyage ayant mis à sac la gare de Moirans (Isère) pour protester contre une décision de justice. On apprenait également qu'un jet privé a été affrété par la république pour évacuer, cinq par cinq, quelques-uns des 6000 migrants de Calais vers la province (15.000 euros par individu), d'où ils sont relâchés pour revenir généralement à leur point de départ ! À Lille, mardi, la police a violemment chargé, mais contre des avocats en grève.  

    Le bloc-note d'van Rioufol            

  • Thomas de Maizière, ministre de l'Intérieur allemand, ne fait pas dans l'angélisme ou le compassionnel

     

    « Jusqu'à l'été, les réfugiés étaient reconnaissants d'être chez nous. Ils demandaient où était la police, où était le centre d'enregistrement, où ils devaient aller.

    Aujourd'hui, ils quittent les .centres d'accueil, ils commandent un taxi et disposent étonnamment de l'argent nécessaire pour parcourir des centaines de kilomètres à travers l'Allemagne. Ils font la grève parce que leur logement ne leur convient pas, ils font des histoires car ils n'aiment pas la nourriture. » •

     

    Thomas de Maizière

    Ministre fédéral allemand de l'Intérieur

     

  • Irreal politik

     

    D'utiles réflexions de Bertrand Renouvin

     

    Renouvin.jpgReal politik : être contre. Tel est l’un des principaux critères du bien-penser. Il s’accompagne d’ordinaire de la condamnation de la politique gaullienne. Par une fine dialectique, le refus hautain de la real politik se fit au nom de la réalité qui convenait à la classe dirigeante : celle d’une France toute petite, qui avait vécu « au-dessus de ses moyens ».

    Valéry Giscard d’Estaing lança cette thématique ; elle fut reprise par une gauche qui voulait recycler son internationalisme et son pacifisme dans l’Europe des traités. La gent socialiste  broda sur « l’Etat modeste », les droits de l’homme, le droit d’ingérence humanitaire contre « l’égoïsme national » – sans oublier « l’Europe qui doit parler d’une seule voix ». C’est cet assemblage de sous-produits idéologiques qui tient lieu de doctrine dans les relations avec l’étranger. L’oligarchie française s’est imprégnée de la religiosité étatsunienne, de la « guerre morale » du Bien contre le Mal, en vue de la démocratie par l’économie de marché. L’échec est total : les conséquences de l’irreal politik ont été cent fois pires que les froids compromis de la real politik.

    Après l’opposition à la croisade américaine en Irak clairement exprimée par Jacques Chirac et Dominique de Villepin en 2003, les gouvernements français n’ont plus rien empêché et ont fini par tout admettre. Le dénigrement de la Russie est une activité officielle.  Après avoir stupidement participé à la « guerre morale » pour le Kosovo, la France n’a plus eu de politique dans les Balkans livrés aux potentats locaux, aux proconsuls occidentaux et à la corruption endémique. Nous venons d’abandonner l’Afghanistan à son épouvantable sort.  Avec l’Arabie saoudite et le Qatar, les principes moraux et démocratiques ont été sacrifiés sans l’ombre d’un scrupule à des accords commerciaux rentables et à des pactes infâmes dont les historiens nous livreront le détail. En Syrie, François Hollande et Laurent Fabius ont levé l’étendard de la lutte contre le despotisme et fourni des armes au Front al-Nosra, succursale d’Al-Qaida, contre le dictateur de Damas. Lorsque le projet de frappes sur Damas a été bloqué par le vote du Congrès des Etats-Unis, des interrogations majeures auraient dû surgir. Tel n’a pas été le cas. L’aviation française bombarde Daech en Irak de manière supplétive et sans effets marquants. Nous décidons de bombardements en Syrie, au mépris du droit international, tout en continuant de militer pour le départ de Bachar el-Assad ; François Hollande ne voit pas que les Etats-Unis vont s’entendre avec la Russie et s’accommoder du régime syrien faute de solution alternative.

    Si la France veut retrouver son rang dans le monde, les gouvernements à venir devront abandonner le mélange de discours moralisateurs, d’affairisme cynique, de corruption manifeste et pour finir de reddition humiliante aux diktats étatsuniens ou allemands. Il faut en revenir aux principes qui orientaient, en ses meilleurs moments, la diplomatie française.

    Les Etats donnent la priorité à leurs intérêts nationaux sur les affinités idéologiques et les solidarités religieuses. Les rois de France et de Castille eurent un projet d’alliance contre les Ottomans avec Tamerlan ; les rois de France se sont alliés avec la Sublime Porte contre Vienne ; les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France combattante se sont alliés avec l’Union soviétique contre l’Allemagne.

    Les Etats nouent des relations avec les Etats, non avec des régimes politiques. Ce sont les constantes et les évolutions géopolitiques qui priment sur les sympathies et les antipathies, dans la recherche de compromis assurant le retour ou le maintien de la paix.

    La France n’a pas d’amis. Elle choisit des alliances qui peuvent changer. L’Allemagne de l’Ouest servit de glacis à la France pendant la Guerre froide. Il s’agit aujourd’hui d’en finir avec la domination allemande. En Europe continentale, l’alliance avec la Russie s’impose et le recul de l’influence étatsunienne est hautement souhaitable. Au Proche-Orient, une solution politique de très long terme doit être trouvée en concertation avec les Russes, les Iraniens et les Etats qui subsistent dans la région – en évitant que les Etats-Unis soient maîtres du jeu.

    La France ne retrouvera sa puissance que si elle développe ses capacités militaires, ses échanges économiques et ses échanges culturels. Pas de puissance retrouvée sans souveraineté réaffirmée. 

    Bertrand RENOUVIN

  • ZEMMOUR : MERKEL CONFRONTÉE À L'ÉPREUVE DE LA RÉALITÉ

     

    Angela Merkel est le sujet de ces derniers temps. Et elle est devenue sujet d'interrogation pour ceux que séduisaient sa rigueur, son style de gouvernance. Ou de réprobation pour qui s'inquiétait de son impérialisme européen. Ou encore, à l'inverse, sujet de reproches lorsqu'on la trouve totalement inféodée à la politique américaine. Comme si ce n'était pas une constante de la politique extérieure allemande, y compris au temps de De Gaulle, Adenauer et du traité de l'Elysée, y compris encore vingt-cinq ans après l'extinction de la menace soviétique qui pouvait alors justifier l'Alliance Atlantique mais ne la justifie plus ...  Il y a encore ceux - ils pourraient bien avoir raison - qui sont d'avis qu'Angela Merkel n'est pas vraiment le grand dirigeant que l'on a cru, qui pensent qu'on l'a créditée de trop de qualités, qu'elle est trop soumise à l'émotion, qu'elle varie au rythme des fluctuations de l'opinion, qu'elle est pétrie d'idéologie. Que grosso modo, elle se situe dans la même médiocrité moyenne que ses homologues dits occidentaux. Son comportement assez irresponsable à l'origine de l'invasion migratoire en cours tend à accréditer ces derniers points de vue. D'où l'intérêt de la brillante analyse que fait ici Eric Zemmour. Qu'il a publiée dans la dernière livraison du Figaro magazine.  LFAR 

     

    ZemmourOK - Copie.jpg« Jusqu'à l'été, les réfugiés étaient reconnaissants d'être chez nous. Ils demandaient où était la police, où était le centre d'enregistrement, où ils devaient aller. Aujourd'hui, ils quittent les .centres d'accueil, ils commandent un taxi et disposent étonnamment de l'argent nécessaire pour parcourir des centaines de kilomètres à travers l'Allemagne. Ils font la grève parce que leur logement ne leur convient pas, ils font des histoires car ils n'aiment pas la nourriture. » 

    Thomas de Maizière est le ministre de l'Intérieur allemand. Il a d'abord approuvé la politique des bras ouverts décidée par Angela Merkel. Depuis, la chancelière lui a ôté la gestion de ce dossier. Dans les camps, des réfugiés musulmans agressent les chrétiens. Les services secrets allemands, affolés, alertent leurs autorités au sujet de la présence de nombreux agents dormants de l'Etat islamique parmi les « réfugiés » accueillis avec des fleurs par la population. Le ministre-président de la Bavière, pourtant allié CSU de la chrétienne-démocrate Merkel, a reçu triomphalement Viktor Orbàn à Munich, alors même que le Premier ministre hongrois est le premier opposant à la politique allemande de répartition des « migrants » dans l'Union européenne. Les militants du mouvement anti-islam Pegida retrouvent de la voix à Dresde. Affichent le portrait d'Angela Merkel en Mère Teresa qui a fait la une du Spiegel avec cette légende : « Mutter (mère) Terrorresia », tandis que certains manifestants rappellent avec une rare cruauté qu'« Angela Merkel n'a pas d'enfants ». Après elle, le déluge. La chancelière allemande n'en a cure. Elle continue de répéter en boucle : « Nous y arriverons. » Il y a cinq ans, elle affirmait, tout aussi péremptoire : « Le multi-culturalisme, ça ne marche pas. »

    Une majorité d'Allemands est désormais inquiète ; la cote de popularité de la chancelière s'affaisse. La population allemande se réveille de son rêve pour reprendre pied avec la réalité. Comme si, par un étonnant retournement historique, la rationalité était devenue l'apanage du peuple, tandis que les élites restaient confinées dans l'univers de l'émotion, alliant, en Allemagne, le calcul économique du patronat, avide de main-d'œuvre pas chère, et le tourment de la culpabilité du nazisme.

    Les immigrants venus de Syrie, d'Irak, mais aussi d'Afghanistan ou d'Erythrée, et tous ceux, du Maghreb ou du Kosovo, qui profitent de l'aubaine pour se fondre dans leur flot, ne tarit pas : 800 000, I million, 1,5 million sont successivement annoncés. Deux millions attendent dans les camps turcs. Merkel se précipite à Ankara chez Erdogan pour qu'il n'ouvre pas les vannes en grand. Angela Merkel a paru enivrée des acclamations universelles qu'a suscitées son choix généreux ; le temps est venu de la gueule de bois.