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Actualité Europe - Page 59

  • Une ténébreuse affaire

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

    Pour les uns, Volkswagen pèse dun tel poids dans un secteur « structurant » de l’économie allemande que des conséquences déstabilisatrices incalculables sont à craindre - pour la firme dabord, pour lAllemagne ensuite, pour lEurope enfin. Pour les autres, tout cela va peu à peu se résorber avec le temps et laide du système judiciaire américain : VW est touché, mais loin d’être coulé.

     

    « Ça touche quand même à lidentité allemande » : M. Calvi (France 5) ne croit pas si bien dire. « Limage de respect des règles qui est souvent associée à lAllemagne est une illusion » renchérit M. Duval, économiste patenté, qui se plaît à rappeler les nombreux exemples de comportements pour le moins « indélicats »de personnalités et entreprises allemandes ces dernières décennies. Nous le savions, maintenant plus personne nen doute : lAllemagne, parangon de vertu et de morale, et les Allemands sont comme tout le monde. Il ne faut ni sen étonner, ni sen réjouir, ni en être scandalisé - il faut faire avec. « Cest rassurant, les Allemands sont comme les autres » dit même de façon plaisante M. Daniel, autre économiste patenté. Parfois, dirait-on, plus naïfs que les autres : se refusant à investir dans un nouveau moteur aux normes, jugé trop coûteux, la firme a eu la légèreté de croire quelle pourrait tromper longtemps des contrôleurs américains particulièrement inquisitoriaux.  

     

    Le fait est quon sait maintenant que les autorités américaines se doutaient de quelque chose depuis un certain temps - on fait remonter la fraude à 2008. De là à penser quen laissant faire, elles ont attendu le moment opportun pour que le coup soit plus rude (amende de dix-huit milliards de dollars !) pour un concurrent direct de lindustrie automobile localeVoilà qui conforterait la thèse du « soft power ». Certes, les normes américaines sappliquent aussi aux nationaux, mais il faut bien constater quelles sappliquent avec un zèle tout particulier aux étrangers - parfois même avec une bonne dose de mauvaise foi (comme la montré lamende infligée à BNP-Paribas). A quoi bon pourtant reprocher aux Américains, par ailleurs champions du libéralisme mais aussi du capitalisme concurrentiel, de défendre bec et ongles leur pré carré ? Eux aussi sont finalement comme tout le monde et il faut faire avec. 

     

    Cela suppose cependant un peu de bon sens et de réalisme politique. M. Chevènement dénonce avec raison la stratégie impériale d’ « inféodation » des Etats-Unis, inféodation qui, outre limposition de normes et mesures en matière commerciale et industrielle, sappuie déjà sur lespionnage à très grande échelle pratiqué par la N.S.A. et sappuiera demain sans doute sur un traité transatlantique de libre-échange rien de moins que léoninLes Américains - les Allemands aussi - sont certes nos partenaires, voire nos alliés, mais nayons pas la naïveté de les prendre pour ce quils ne sont pas : quelle que soit sa forme, quel quen soit le domaine dapplication, leur « nationalisme » reste évident et, sil est une leçon à tirer de laffaire VW, cest  quil faut défendre ses propres intérêts sans état d’âme mais intelligemment. 

     

  • LIVRE • Le testament du Kosovo

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

    L’histoire du Kosovo en 1999, est déclinée en 16 dates. Ce journal de guerre a été tenu par Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et essayiste belge, professeur de philosophie de l’art à l’École Supérieure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège, déjà auteur d’une vingtaine d’ouvrages.

    Ce n’est pas un pavé dans la mare, mais une visite en enfer, en hommage aux serbes morts en héros, pour défendre leur pays. Si cette parution est tardive, c’est parce que les révélations faites dans cet ouvrage auraient été inaudibles et déclarées irrecevables par les tenants et, en l’occurrence, les manipulateurs de l’opinion de cette époque. Le déluge de feu qui s’est abattu sur ce pays, qui a toujours été l’allié de la France, a été d’une violence rare. Il fut et orchestré par les autorités américaines, soutenues par l’aviation française, et encouragé par les bonnes consciences qui ont délibérément menti. Sans manichéisme aucun, l’auteur, qui déplore la brutalité des dirigeants serbes qui entouraient l’ancien Président Slobodan Milošević, s’insurge contre ce bombardement qui a duré pendant soixante-dix-huit jours et nuits et causer d’innombrables victimes dont l’auteur lui-même qui fut blessé gravement. Et pourtant la Serbie a résisté ! Daniel Salvatore Schiffer dénonce surtout les pseudos intellectuels et les marionnettes politiques qui ont impunément soutenu ce combat inique en accusant les serbes d’exactions et en glorifiant à outrance l’Armée de libération du Kosovo, l’UCK.

    Le journal de bord de Daniel Salvatore Schiffer pèche parfois par de nombreuses réitérations mais qui sont parfois nécessaires pour la bonne compréhension des faits et de leur interprétation. Par ailleurs, philosophe et humaniste, Schiffer disserte sur l’origine des guerres et se prête à de nombreuses digressions qui exigent du lecteur une attention soutenue. D’une lecture parfois un peu difficile, cet ouvrage n’en reste pas moins le cri d’un Juste. L’amour de la Serbie en est sa marque de fabrique, ou plutôt le sceau sacré apposé sur la charte de la vérité enfin révélée. Un livre incontournable sur cette période de l’histoire dont notre pays ne sort pas grandi, à rapprocher de celui de Pierre Péan, Kosovo : une guerre juste pour créer un Etat mafieux, et, surtout, du Martyre du Kosovo, de Nikola Mirković. 

    Le Testament du Kosovo, Journal de guerre, de Daniel Salvatore Schiffer, édition du Rocher, 512 pages, 21 €

     

     

  • MONDE • Une conférence utile sur le système constitutionnel d'un pays ami injustement critiqué ...

    parlement-hongrois.jpgIl nous est précisé que cette conférence s’adresse en priorité aux juristes. Mais elle intéressera aussi tous les amis de la Hongrie. Ce que nous sommes depuis longtemps de diverses manières, par exemple à raison des longues relations et de l'amitié d'esprit qui nous liaient au regretté Thomas Molnar. Dont plusieurs conférences faites à Marseille peuvent être retrouvées en vidéo sur ce blog.

    Aujourd'hui encore, nous considérons la Hongrie avec sympathie, en particulier à cause du souci qui est le sien de préserver son identité et ses frontières, ce qui, de fait, protège aussi l'Europe.   

     

  • Les migrants ressuscitent les frontières

     

    Par François Marcilhac *

     

    500021990.jpgLa gestion par l’Allemagne des flux migratoires en provenance de Syrie, lesquels ne font que s’ajouter à ceux de la Libye, qui ne se tarissent pas, témoigne, s’il en était besoin, du fait que, contrairement à ce qu’on entend ici ou là, loin de penser « européen », chaque Etat membre de l’Union conduit en temps de crise la politique qui lui semble, à tort ou à raison, c’est une autre affaire, la plus conforme à son intérêt — du moins lorsque cet Etat est gouverné par des dirigeants dignes de ce nom, ce qui n’est plus, depuis bien longtemps, le cas de la France. Les media de l’oligarchie ne cessent de déplorer l’attitude des pays qui refusent d’accueillir ces « migrants », dont ils doutent à bon droit, du reste, de la qualité de réfugiés, et déplorent leur prétendu égoïsme, avec ce moralisme propre au projet européen — ainsi Juncker, le président de la Commission européenne, a déclaré dans son discours « sur l’état de l’Union », le 9 septembre, qu’ « il est temps de faire preuve d’humanité et de dignité », en accueillant tous les réfugiés qui se présentent.

    Accuser d’égoïsme les gouvernants qui pensent en premier lieu au bien de leur peuple, comme c’est leur devoir, et le proclament ouvertement, c’est oublier un peu vite que c’est l’Allemagne, qui, la première, a donné le signal d’une attitude strictement nationale en décidant unilatéralement d’un accueil massif dont elle savait fort bien que ses partenaires auraient ensuite à supporter les conséquences en termes d’appel d’air et de masse. Oui, Merkel a cherché et cherche toujours à imposer sa politique aux Vingt-Huit, pensant, à tort manifestement, que parce qu’elle a à sa botte le dirigeant de la première puissance militaire et de la deuxième puissance économique de l’Union — en l’occurrence Hollande —, elle ne ferait qu’une bouchée d’Etats plus petits. Que Merkel ait été la plus nationaliste dans l’affaire, il ne viendrait à l’idée ni de nos journalistes béats devant la nouvelle icône des droits de l’homme, ni évidemment à des hommes politiques complices de sa politique, de le dénoncer. Merkel accueille : tous les Etats européens doivent accueillir ; Merkel ne peut ou ne veut plus accueillir et suspend Schengen en rétablissant des contrôles à ses frontières : c’est la faute de ses partenaires qui ne l’ont pas suivie et refusent la politique des quotas, c’est-à-dire de répartition obligatoire des clandestins, politique qu’Hollande avait dans un premier temps lui-même refusée, avant de se coucher, comme d’habitude. Et dès lors de brandir des menaces, avec une suffisance qu’on n’aurait plus cru possible — ou du moins que n’imaginaient plus possible les naïfs qui croient encore à un quelconque progrès moral de l’humanité, y compris dans les relations entre Etats, un progrès moral qu’incarnerait justement l’Europe institutionnelle. N’a-t-elle pas osé répondre, le 31 août, avec un humour typiquement germanique, semble-t-il, lors d’une conférence de presse, à une question sur d’éventuelles sanctions contre les pays réticents à une répartition : « Je ne veux pas sortir maintenant tous les instruments de torture » ? Or ces pays, situés essentiellement en Europe centrale et orientale, sont ceux qui ont toujours le plus souffert de l’expansionnisme allemand et dont un des prédécesseurs de Merkel avait fait, en quelques années, des protectorats avec la même passive complicité d’une république française, incapable à l’époque comme aujourd’hui, de concevoir les rapports internationaux comme des rapports de forces — ce que, pourtant, ils n’ont jamais cessé et ne cesseront jamais d’être —, rapports dans lesquels l’idéologie, hier le pacifisme bêlant du briandisme, aujourd’hui le droit-de-l’hommisme mercantile de l’oligarchie européiste, jouent le rôle d’anesthésiants.

    Certes, l’échec, lundi 14 septembre, de la réunion des ministres européens de l’intérieur sur les quotas, montre que Merkel a sous-estimé la résistance de nations qui ne s’en laissent pas compter, au regard tant de leur histoire que de leur capacité d’absorption : une capacité d’absorption non seulement économique, mais également culturelle et religieuse, de flux d’allogènes disposés à tout, sauf à s’intégrer à des pays qui, en les accueillant avec une générosité confinant à la niaiserie, ne pourraient susciter que leur mépris. Toutefois, Merkel n’a rien lâché : Thomas de Maizière, son ministre de l’intérieur, a déclaré à la chaîne publique allemande ZDF, mardi 15 septembre, que les pays qui refusent les quotas, « souvent [...] reçoivent beaucoup de fonds structurels » européens. « Je trouve aussi juste (...) qu’ils reçoivent moins de moyens », a-t-il poursuivi en approuvant la proposition formulée en ce sens par Juncker.

    De fait, si Juncker et Merkel sont la main dans la main, Hollande jouant les utilités, c’est que l’idéologie de l’accueil leur sert à tous deux d’anesthésiant pour contraindre les peuples à accepter une politique d’immigration qu’ils jugent conforme, la seconde à l’intérêt d’une Allemagne vieillissante mais encore forte de plus de 80 millions d’autochtones et qui, pense-t-elle, saura sans trop de préjudice, absorber cette main-d’œuvre étrangère, le premier à celui d’une Union européenne sans autre identité que le consumérisme. En bon négrier mondialiste, Juncker, toujours dans son discours sur l’état de l’Union, n’a pas omis de préciser : « La migration doit cesser d’être un problème pour devenir une ressource bien gérée ».

    L’Europe n’existe pas. Elle est et demeure un mythe. La Pologne, la Hongrie, la Tchéquie ou la Slovaquie — le groupe de Visegrad — mais aussi le Danemark, la Lettonie ou la Roumanie, ne doivent pas être montrés du doigt : leur refus ou leur manque d’empressement est le témoignage d’une identité forte, qu’ils doivent à une histoire riche, souvent dramatique. Leur nationalisme défensif face à l’invasion n’est que l’expression de leur bonne santé morale. Persévérer dans l’être, tel est aussi l’objectif de Merkel, mais avec ce nationalisme agressif propre à la culture allemande qui, le plus souvent, fut aveugle sur ses propres intérêts. Bruxelles, qu’elle co-dirige avec la Commission européenne, tout à son universalisme matérialiste hors-sol, sert pour l’instant sa politique. La Grèce et l’Italie, quant à elles subissent, avec pour seul objectif de s’en sortir le plus rapidement possible. Seule la France, asthénique, joue un jeu « européen », l’Europe ayant toujours été, pour ses élites, l’autre nom du renoncement. 

    François Marcilhac - L’ Action Française 2000

     

  • Migrants : en finir avec le délire humaniste

     

    par Yves Morel *

    A l’occasion du problème des migrants qui se bousculent aux portes de l’Europe, notre classe politico-médiatique a réactivé – et puissamment – l’infernale spirale immigrationniste dont nous ne cessons de pâtir depuis cinq décennies et dont nous mesurons aujourd’hui plus que jamais les dégâts avec l’affirmation violente du communautarisme arabo-musulman qui prétend régenter nos croyances religieuses, notre vie spirituelle, nos mœurs, notre pensée, et brider notre liberté de comportement et d’expression.

    L’islamisation graduelle de la France

    L’équipe de Charlie Hebdo (par ailleurs si critiquable) a été massacrée au début de l’année en raison de son irrévérence envers l’islam, avec l’approbation de très nombreux musulmans qui exprimèrent alors leur profonde compréhension pour les frères Kouachi et Koulibaly ; des hôpitaux et des cantines scolaires se voient contraints (et pas seulement en France) d’éliminer de leurs menus les plats à base de viande de porc, cependant que se multiplient, dans nos banlieues et certains quartiers des grandes villes, les boucheries halal, les Kebab et les pizzerias turques, ainsi d’ailleurs que les commerces spécialisés dans l’organisation des mariages musulmans, la vente de dragées ou la vente de vêtements et instruments de culte musulmans. Des femmes françaises de souche essuient des quolibets, des insultes, des menaces, parfois des prises à partie, en raison de tenues jugées indécentes par les musulmans. En de nombreuses communes et autres centres urbains, on se croirait réellement à l’étranger, soit dit sans la moindre exagération. Et ces immigrés, étrangers ou de nationalité française ne cherchent nullement à s’intégrer à la communauté nationale et cultivent résolument leurs différences et leur identité ethnoculturelle, que ce soit dans leurs pratiques religieuses, leur tenue vestimentaire, leur intolérance menaçante ou même leur loisirs (en matière de télévision, ils regardent les chaînes arabes ou turques qu’ils captent par satellite).

    Aujourd’hui, la population musulmane immigrée ou « française-issue de l’immigration » constitue un problème très grave, lourd de périls, et un élément de délitement de la nation. Ses membres auraient d’ailleurs bien tort de faire autrement depuis que, durant toutes les années 1980 et la première moitié des années 1990, les socialistes les ont fortement incités à demeurer fidèles de toute leur âme et de tout leur cœur, à leur identité (ou à celle de leurs ascendants), à leurs traditions, à leurs religions, à leur langue, exaltant « la France de toutes les couleurs », encourageant la pose de panneaux signalétiques en arabe, et Mitterrand déclarant « Je veux qu’on bouscule les us et coutumes français »

    Le battage médiatique et politique en faveur de l’accueil des migrants

    Pourtant, cela ne suffit pas, aux yeux de nos politiciens et de nos médias. Il faut encore en rajouter une couche, épaisse, en accueillant 24 000 immigrés (en réalité infiniment plus) prétendûment d’origine syrienne qui, nous dit-on d’une voix (apparemment) étranglée par l’émotion, fuient les islamistes barbares qui veulent les tuer ou les asservir. Et, après nous avoir montré et remontré jusqu’à l’écœurement la photo du « petit Aylan » gisant sans vie sur une plage, on multiplie les diffusions de reportages illustrant les péripéties et souffrances de tous ces nouveaux boat people entassés sur des embarcations à destination de l’Europe. C’est un battage permanent, évidemment destiné à nous persuader de notre devoir moral d’accueillir tous ces migrants, à peine de déchoir de toute dignité. Et on fait valoir également l’obligation, au plan du droit international, de recevoir tous ces « réfugiés ». L’abolition de tout contrôle aux frontières nationales de 26 pays européens, dont la France, dans le cadre de l’espace Schengen (institué concrètement depuis 1995), nous contraindrait à accepter cette masse d’exilés, solidairement avec nos partenaires (sauf l’Irlande et, bien entendu, comme toujours, le Royaume-Uni, qui se paie le culot d’appartenir à l’Europe par nécessité et quand cela l’arrange tout en bénéficiant de dérogations aux obligations communes qu’il juge contraires à ses intérêts).

    Une politique suicidaire et criminelle

    Question : pourquoi le Royaume-Uni et pas nous ? Et, dans la foulée, autre question : quel choix nous inspire le bon sens : se sauver d’un péril migratoire au prix d’une entorse à des accords éminemment critiquables, ou périr dans les règles, conformément aux obligations découlant de ces accords ? Et enfin, dernière question : étant donné notre situation économique et financière (un Etat en faillite qui ne peut rémunérer ses fonctionnaires qu’en empruntant chaque année à l’étranger et qui ne sait plus quoi faire pour remplir ses caisses et résorber ses déficits budgétaires sans écraser fiscalement ses administrés, des collectivités territoriales qui augmentent les impôts locaux, des sociétés industrielles et commerciales importantes rachetées par l’étranger, une balance commerciale déficitaire) et sociale (2,9millions chômeurs, soit 10% de la population active en métropole, plus dans l’outre-mer, un nombre continuellement croissant de « bénéficiaires » du RSA et de la CMU, 200 000 SDF, 700 000 personnes sans logement, sans parler de tous les salariés pauvres et à l’emploi précaire), comment penser raisonnablement que nous pouvons nous offrir le luxe d’accueillir de nouveaux immigrés ? C’est de la folie pure que d’y croire. En vérité, nos élus de tous bords savent qu’il s’agit d’une gageure impossible à tenir.

    Or, épaulés par les médias, ils s’efforcent de nous faire croire que ce nouvel accueil massif d’immigrés est possible, qu’il exige un effort collectif pénible mais surmontable, et qui, à long terme, n’entraînera aucune conséquence négative durable pour notre pays. Et ils nous rappellent que notre dignité, notre histoire, notre image de nation des Droits de l’Homme, notre tradition de « France, terre d’asile », nous font un devoir d’accepter ce flux migratoire fatal. Julien Sanchez, jeune maire FN de Beaucaire a été hué, chahuté, empêché de parler, insulté par les autres maires (500 complaisants sur les 36 000 de France [ donc 35 500 absents : pour quelle raison ?]) réunis par le gouvernement à la Maison de la Chimie à Paris pour discuter de l’organisation de l’accueil de ces réfugiés, lorsqu’il a critiqué le choix d’une telle politique. Le préfet de la région Languedoc-Roussillon, Pierre de Bousquet (naguère impliqué dans l’affaire Clearstream), lui a même saisi le bras et a tenté de lui arracher son texte des mains. Voilà le vrai visage de notre République à travers ses élus et ses hauts fonctionnaires, représentants officiels de l’État.

    Nicolas Dupont-Aignan qualifie la politique du gouvernement sur cette affaire, de « suicidaire ». En vérité, il ne s’agit pas d’un mauvais choix aux conséquences suicidaires, mais d’un véritable crime, délibéré, de nos dirigeants contre notre peuple ; car notre gouvernement sait parfaitement quelles conséquences désastreuses l’acceptation de ces « réfugiés » va entraîner pour notre pays, et il les assume délibérément, en toute lucidité. C’est honteux. Il y a des limites à l’aberration idéologique droit-de-l’hommiste, au conformisme intellectuel et moral, au suivisme, à la lâcheté, le tout avec l’alibi de la prétendue obligation de nous conformer aux règles européennes (Dame ! Nous ne sommes pas britanniques ou irlandais ! ). Aucune éthique, aucun accord international, aucune règle politique, aucun article de droit ne nous impose(nt) de nous sacrifier, nous, nos enfants, notre peuple, notre avenir, sur l’autel de l’humanitarisme larmoyant (et hypocrite). En revanche, nous avons l’impérieux, irréfragable devoir de nous défendre, au nom de notre dignité, et de défendre nos enfants.

    Des expatriés économiques et non pas politiques

    Trève d’hypocrisie. Cessons de feindre de croire que ces exilés sont les victimes de tueurs fanatiques à leurs trousses, qui ont sauté dans le premier esquif venu pour venir ensuite cogner désespérément aux portes de l’Europe, espérant y trouver un indispensable refuge. Ainsi que l’a rappelé Nicolas Dupont-Aignan, ils sont en réalité des expatriés économiques ayant quitté leur pays d’origine (lequel n’est pas toujours la Syrie, loin de là), certes pour des raisons compréhensibles, ont séjourné dans diverses contrées (Turquie, Liban, Egypte, Libye) qui ne leur ont pas convenu mais où leur vie n’était pas en danger, et se sont ensuite décidés à embarquer pour l’Europe, où ils ont choisi l’Allemagne, laquelle leur paraissait le plus susceptible de leur offrir des perspectives intéressantes d’avenir en raison de sa prospérité et de son besoin de main d’œuvre découlant de sa défaillance démographique.

    Conclusion : refuser catégoriquement tout accueil de nouveaux immigrants

    La politique qui s’impose en l’occurrence est claire : nous devons catégoriquement refuser l’accueil de ces migrants, comme le font, avec bon sens, la Hongrie et la Slovaquie (dont, soit dit en passant, le président du gouvernement, Robert Fico, est un social-démocrate venu du parti communiste) ; nous devons refuser de rechercher un accord avec nos « partenaires », car il n’est que trop clair que cet accord aboutirait à l’installation de ces exilés sur le sous-continent européen et à l’obligation pour notre pays d’en accueillir une partie, luxe qu’il ne peut absolument pas se permettre, et dont on ne voit vraiment pas pourquoi certains Etats, comme le Royaume-Uni, seraient exempts.  

     

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue universelle.

     

  • L'image du jour • Vous voyez bien qu'il n'y avait pas besoin que la France sorte de Schengen : L'Allemagne l'a fait !

    Source : Figarovox

  • Angela Merkel : qui veut faire l'ange fait la bête

     

    Par André Bercoff

    André Bercoff pointe l'attitude médiatico-politique qui consiste à encenser puis maudire Angela Merkel, qui a rétabli « provisoirement » ce week-end la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche pour freiner l'arrivée de migrants. Sur le fond, encensement et malédiction successives ont toutefois une cohérence : l'immigrationnisme.    

     

    photo.jpgAvec l'information et la désinformation qui passent désormais à la vitesse de la lumière, avec l'appel permanent aux émotions élémentaires et aux réflexes pavloviens, tout se passe comme si, sur le front des luttes, Nabilla avait remplacé Descartes. Un exemple chimiquement pur vient de nous être donné par la chancelière allemande, l'efficace et faussement angélique Angela. Et les réactions médiatico-politiques intenses que ses conduites engendrent.

    Rappelez-vous, c'était il y a deux mois: l'Allemagne implacable et inflexible martyrisait le peuple grec et tissait sans relâche le nœud coulant qui allait l'étouffer définitivement. Les exigences totalitaires du ministre de l'Economie, l'indifférence germanique à la misère hellène provoquaient chez nos politiques et nos intellectuels des sursauts de révolte aussi légitimes que moraux. L'on enjoignait à la Chancelière de la fermer et de s'occuper de la misère dans son pays. On évoquait le IVème Reich. Une mèche et une moustache funestes pointaient déjà à l'horizon. Nous étions à la veille d'aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried.

    Il y a deux semaines, ô surprise: Cruella, en un tournemain, se métamorphosait en abbé Pierre. Angela Merkel annonçait qu'elle allait recevoir allègrement 800 000 migrants et plus si affinités. Vivats, haies d'honneur, applaudissements du cercle de famille européen, Hollande et Cazeneuve aux anges, accueillons, accueillons, que la diversité abreuve nos sillons. Honte, honte, sur les ondes et les écrans, aux Cassandre qui osent encore se demander s'il ne fallait pas fixer un cadre et des limites aux arrivées…

    Et soudain, hier, patatras. L'Allemagne annonce qu'elle ferme «provisoirement» sa frontière avec l'Autriche et y déploie des dizaines de milliers de policiers. Les Tchèques font de même. Schengen, tant célébré il y a encore quelques heures, s'effondre avec un bruit mou. Notre ministre de l'Intérieur appelle à en respecter l'esprit, alors que tout bascule à partir du moment où l'Europe, vieille dame médusée et sidérée, se rend compte que les centaines de milliers d'arrivants seront inéluctablement et légitimement, des dizaines de millions si rien n'est fait, en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs, pour remédier aux causes du grand déplacement.

    Que feront les princes qui nous gouvernent, si la France devient l'une des seules destinations encore ouvertes? La suite au prochain numéro. Résumons: François et Angela sont dans un bateau, François tombe à l'eau, qui l'a poussé? Réponse: une fois de plus hélas, la realpolitik retrouve ses raisons que le cœur ignore. 

    André Bercoff        

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en 2014 chez First.

     

  • Crise des migrants : « L'espace Schengen n'existe plus »

     

    Pour le Figaro, une analyse de Gérard-François Dumont, président de la revue Population & Avenir.

    Une analyse qui, par delà un avis autorisé sur le phénomène migratoire en cours, ne manque pas de mette en cause les options géopolitiques des nations européennes ou dites occidentales au cours des dernières années. LFAR

     

    LE FIGARO - Face à l'arrivée ininterrompue de migrants par train, l'Allemagne a décidé de suspendre le trafic ferroviaire en provenance de l'Autriche, et de renforcer les contrôles aux frontières. La République tchèque a annoncé un renforcement similaire de ses frontières avec l'Autriche. Comment interprétez-vous ces décisions ?

    Gérard-François DUMONT - Les événements qui se déroulent correspondent à l'une des dix lois de géopolitique des populations que j'ai désigné « loi du nombre »*: lorsque le nombre de demandeurs d'asile n'était pas fort différent des années précédentes, les procédures prévues se mettaient en œuvre sans difficulté majeure. Lorsque la pression du nombre devient considérable, la nature du phénomène change de nature et la situation devient difficilement gérable, même pour un pays comme l'Allemagne qui a exprimé la volonté initiale de recevoir de nombreux demandeurs d'asile et d'en financer les conséquences.

    Quand l'Allemagne a décidé fin août de suspendre les accords de Dublin (aux termes desquels toute demande d'asile doit être faite dans le premier pays européen où la personne pose le pied) uniquement pour les personnes en provenance de Syrie, aucun autre pays européen, pas même la France, n'a suivi. L'Allemagne s'est donc retrouvée seule et l'est encore à ce jour. Comme les autres pays européens ne sont pas inscrits dans son sillage, l'appel d'air sur l'Allemagne, plus particulièrement sur les Länder les plus proches de l'Autriche et donc de la Hongrie, c'est-à-dire des pays où débouchent la route des Balkans, s'en trouve considérablement accru.

    On peut se demander si l'Allemagne n'a pas confondu des modalités de gestion fédérale avec celle de l'Union européenne. Après la fin du rideau de fer en 1989, l'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de «rapatriés tardifs» (Spätaussiedler), c'est-à-dire de personnes considérées de souche allemande au titre de la Loi fondamentale de 1949, mais vivant auparavant en URSS. Berlin a organisé une répartition démographique entre les Länder. En 2015, a-t-elle pensé mettre en œuvre le même procédé entre les États de l'Union européenne qui n'est pourtant pas une fédération ?

    Alors qu'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur et de la Justice européens doit se tenir ce lundi à Bruxelles, l'Allemagne cherche-t-elle à exercer une forme de pression sur ses voisins qui, comme la Pologne, la Slovaquie ou la République tchèque, ne veulent pas appliquer le système des quotas ?

    Cette décision n'est pas le fait du hasard dans la mesure où elle aurait pu aussi être prise quelques jours auparavant, puisque la montée de la pression migratoire était prévisible. Mais l'Allemagne se trouve surtout prise par l'urgence, en difficulté de faire face à cette loi du nombre, comme l'a exposé le maire de Munich le 13 septembre.

    Que peut-on attendre de la réunion d'urgence à Bruxelles ?

    Trois scénarios sont possibles. Soit des déclarations d'intention pour donner l'impression qu'une solution est apportée à la crise des migrants, avec une répartition affichée des migrants, dont la mise en œuvre risque d'être aléatoire, car tout probablement contournée par certains gouvernements ou par les migrants eux-mêmes qui souhaitent se diriger là où ils peuvent disposer d'un meilleur réseau ou de meilleures chances d'accueil et de revenus. Soit des annonces signifiant que l'on partage l'émotion ressentie depuis la diffusion de la photo de ce pauvre garçon syrien mais qui, en réalité, renvoient à une prochaine réunion. Troisième scénario, l'échec: il acterait que les voies suivies par les autorités de Bruxelles depuis des mois sont inadaptées, soit ne rien dire aux pays membres qui ne respectent pas les modalités des accords de Schengen, vouloir répartir les humains comme des marchandises, et ne pas s'attaquer aux causes des exodes et des mouvements migratoires.

    Faudrait-il alors un « Schengen 2 », comme l'évoquait Nicolas Sarkozy au Touquet ce week-end ?

    Dans les faits, tous les événements qui se sont déroulés ces derniers mois aux frontières internes comme aux frontières extérieures de l'espace Schengen, montrent que le « Schengen 1 » ne fonctionne plus. Nous sommes déjà dans un « Schengen 2 », mais avec les règles nullement définies, d'où des décisions divergentes des États de l'Union européenne ou de membres de l'espace Schengen non membres de l'Union européenne, comme la Suisse.

    Comment voyez-vous les semaines et les mois à venir?

    Cela fait longtemps que j'ai annoncé la montée en flèche des migrations en Europe, dans la mesure où elles sont notamment le résultat direct d'événements géopolitiques se déroulant depuis 2011 et du manque d'anticipation des pays européens, notamment dans la zone syrienne et la zone libyenne, où aucune solution politique ne se dessine. La guerre civile syrienne est très particulière, non seulement du fait de la présence de l'État islamique, mais en raison de la pluralité des groupes militaires qui s'opposent. L'exode ne semble pas devoir s'arrêter, d'autant qu'il s'est trouvé amplifié par l'absence de réaction face à l'offensive de l'État islamique sur Palmyre. En outre, parmi les premiers pays d'asile, la Turquie d'Erdogan ne fait guère - c'est un euphémisme - pour faciliter une solution politique et ne décourage en rien le départ des Syriens vers d'autres destinations, comme si elle voulait contribuer à gêner, voire à déstabiliser l'Union européenne. 

    Gérard-François DUMONT, professeur à la Sorbonne et président de la revue Population & Avenir. 

    *Démographie politique. Les lois de la géopolitique des populations, Paris, Ellipses.

  • L'Image du jour ... Non Angela n'est pas infaillible ... Et n'est pas le génial dirigeant que l'on croit !

  • Déferlement migratoire : la solution est d’abord nationale

     

    Par François Marcilhac*

     

    500021990.jpgÀ peine l’Action française bouclait-elle son université d’été – la plus ancienne du paysage politique français puisque datant de 1953 –, que socialistes et écologistes organisaient leurs raouts de rentrée sur fond de querelles intestines (à La Rochelle, Valls était hué par les Jeunes Socialistes) et de démissions (les écologistes Rugy et Placé ont préféré leurs ambitions ministérielles à leurs convictions politiques). Toutefois, avant même la rentrée politique officielle, l’été n’aura pas été avare en événements à la fois tragiques et inquiétants, qui ont donné à nos démagogues l’occasion de déverser leurs propos irresponsables. 

    Nous pensons évidemment au raz-de-marée migratoire, en Méditerranée et en Europe orientale : c’est désormais à flots continus que déferlent des "réfugiés", terme compassionnel à l’emploi mensonger, puisqu’il mêle, à de vrais persécutés politiques que nous nous devons d’accueillir au nom de notre double tradition capétienne et chrétienne, une masse toujours recommencée d’insatisfaits économiques venus profiter des largesses offertes par une Europe prétendument riche. Le problème est que le "migrant", autre terme, qui s’oppose à l’"immigré", au "sans-papier" ou au "clandestin" aux connotations péjoratives, comme pour signifier une nouvelle dimension humaine adaptée au mondialisme, est devenu la figure du Pauvre absolu, incarnation de l’Humanité souffrante, justification d’une gauche qui a dérapé de l’internationalisme au mondialisme et cherche ainsi à dissimuler sa trahison de l’ouvrier français.

    L’angélisme niais de quelques prélats

    Quant à la droite supranationale, elle a toujours favorisé, et favoriserait encore si elle revenait au pouvoir, l’immigration, car elle y voit la possibilité de développer le marché tout en pesant sur les salaires et les conditions de travail. Il faut enfin évoquer l’angélisme niais de quelques prélats dont les positions, comme le déclarait récemment Stéphane Blanchonnet, « aussi paresseuses qu’iréniques – un humanisme déconnecté du réel qui confond la vertu d’hospitalité, qui doit rester individuelle et volontaire, et l’accueil forcé de masses de migrants qui menacent notre culture et notre mode de vie – sont aussi incompréhensibles que suicidaires ». Arrive-t-il aux droits-de-l’hommistes de toutes obédiences de s’interroger sur leur responsabilité morale dans les catastrophes humaines liées à ces déplacements de population ? Tant leurs propos que leur politique constituent de véritables appels d’air dont seuls profitent les passeurs...

    La palme de la bêtise revient à Emmanuelle Cosse, la patronne des écologistes, qui, appelant ouvertement à la libanisation de la France, a prôné sur I-Télé, le mardi 25 août, l’accueil par la France, comme au Liban, de 25 % de sa population en "migrants", soit plus de quinze millions de "réfugiés" ! « Nous sommes un pays extrêmement riche qui a des capacités d’accueil extrêmement fortes. [...] Donnons le message que nous accueillons tout le monde et que nous pouvons leur donner des droits. » Elle qui aspire à devenir en 2017 "cheffe" de l’État – mais le propre de la République n’est-il pas de permettre à n’importe qui d’accéder au poste suprême ? –, sait-elle ce qu’a coûté au Liban, qui en subit toujours les conséquences, l’accueil en trop grand nombre de réfugiés dans les années 1970 ? Et ce que coûtera à ce même pays cette nouvelle déferlante encore plus considérable, alors qu’il traverse une énième crise politique ?

    Les diktats d’Angela Merkel

    Or, cette déclaration irresponsable, notre Premier ministre l’a avalisée, à La Rochelle, le 30 août : les migrants, qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis » en France et « traités dignement, abrités, soignés »... aux frais d’une République qui s’apprête à fermer un service d’urgences hospitalières sur dix ? Ce faisant, il ne fait que s’incliner devant les diktats d’Angela Merkel qui, de mère-fouettarde des Grecs, qu’elle condamne à une régression sociale et sanitaire sans précédent, est devenue, contre ses compatriotes qui n’hésitent plus à la conspuer, comme en Saxe le 26 août, la mère Teresa des "réfugiés", osant donner des leçons d’humanité à l’Europe entière, comme dans l’affaire du camion-tombeau trouvé en Autriche. Ou comment se refaire une virginité humanitaire à bon compte auprès de l’opinion publique européenne tout en favorisant l’arrivée d’une main-d’œuvre corvéable à merci – le droit social allemand n’est pas le droit français – dans un pays qui ne fait plus d’enfants. Valls, qui veut faire plaisir à Cameron autant qu’à Merkel, a également annoncé la construction d’un camp de mille cinq cents places à Calais pour 25 millions d’euros, dont 5 payés par l’Europe, c’est-à-dire toujours par nous puisque notre pays est contributeur net au budget européen. Et ce, au seul bénéfice de la politique de contrôle des frontières des Britanniques qui n’appartiennent pas à l’espace Schengen ! Comprenne qui pourra ! Ou plutôt qui s’en donne les moyens. Ce que font apparemment les Hongrois qui, s’étant dotés depuis 2010 d’un gouvernement patriote, ont décidé de prendre à bras-le-corps la question du déferlement migratoire. D’où l’ire de Laurent Fabius, dont les propos imbéciles, ce 31 août, ont provoqué une crise diplomatique entre Paris et Budapest, la Hongrie étant accusée par notre ministre des Affaires étrangères de ne pas « respecte[r] [...] les valeurs communes de l’Europe » pour avoir érigé une clôture à sa frontière avec la Serbie. « Il apparaît que certaines personnes en Europe sont toujours incapables de comprendre quelle pression stupéfiante et dramatique subit la Hongrie du fait de la migration via les Balkans de l’Ouest », lui a rétorqué son homologue hongrois, M. Szijjarto, avant de convoquer un représentant de l’ambassade de France.

    La Hongrie a compris

    Sous prétexte que la solution au problème de l’invasion migratoire serait "européenne", Hollande et Merkel veulent « unifier » le droit d’asile (déclaration commune du 24 août), c’est-à-dire permettre à Bruxelles, sous autorité allemande, de nous imposer des millions de "réfugiés"... La Hongrie a, au contraire, compris que les premières solutions sont nationales puisque Bruxelles favorise cette « pression stupéfiante » au nom d’un mondialisme forcené, ennemi de l’identité des peuples. Ensuite, devront nécessairement venir des solutions non pas "européennes", au sens bruxellois – ou allemand – du terme, mais inter-nationales, c’est-à-dire prises de concert par plusieurs États souverains : européens, africains, proche et moyen-orientaux. Ce qui suppose, évidemment, que la France ait auparavant recouvré son indépendance...  

    * François Marcilhac - L’Action Française 2000

     

     

  • Prêchi-prêcha

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La déferlante migratoire qui sabat sur lEurope, mêlant dans un flux continu prétendus réfugiés politiques et authentiques fuyards économiques - quil est vain de vouloir distinguer puisquau bout du compte tous restent -, oblige à jeter les masques. Mme Merkel, au nom dune Allemagne toujours dans lexcès dune repentance qui ne regarde quelle, veut accueillir près dun million de personnes et créer par là même les conditions dun cataclysme désormais annoncé. Et M. Hollande de faire sienne la proposition allemande de quotas « obligatoires ». LUnion dévoile ainsi un peu plus son véritable visage, autoritariste et bientôt inquisitorial. Il suffit de voir comment sont traités ceux qui prétendent résister, non seulement les pays dits « de lEst » (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie), mais aussi la majorité des Français dont on stigmatise quotidiennement dans les médias « le coeur de pierre » (lexpression est de M. Aphatie, journaliste).

     

    Cest quon a des valeurs, voyez-vous. Tous nous jouent désormais la même musique - de M. Valls à Calais invoquant « les valeurs de la République » à M. Fabius faisant la leçon aux Hongrois sur « les valeurs de lEurope ». Cest oublier que nous nous devons dabord de respecter, au nom de tous les morts de ce pays et de tous les vivants à venir, le principe même de notre existence, laquelle passe par la défense de ce que nous sommes. Personne ne nous convaincra jamais qu’« accueillir » en Europe des centaines de milliers, voire des dizaines de millions, d’êtres totalement « étrangers » à lhistoire et à la culture européennes ne nous fait pas courir un danger mortel.

     

    Une telle politique dimmigration massive est dailleurs menée sciemment en France depuis des décennies, pour diluer lessence même du pays. Aujourdhui ce même pays, qui nen peut mais, semble vouloir se refermer. Sursaut protecteur : comment ne pas être effrayé en effet par ces centaines de Syriens musulmans hurlant « Allah akbar » sur les quais de la gare de Budapest ? Pourquoi ces gens-là ne bénéficient-ils pas dune exfiltration dûment organisée vers un des « pays frères » du Golfe où il y a de largent et de la place ? De plus, que penser de ces « réfugiés » qui ont programmé leur installation dans tel ou tel pays, faisant de lEurope non une terre dasile mais un libre-service ?

     

    Le rôle du politique nest pas de donner dans la sensiblerie ambiante, comme celle quexploitent de façon éhontée certains médias avec la photo de cet enfant syrien retrouvé noyé. Le rôle du politique est davoir la lucidité et le courage de choisir lintérêt de la France, voire de lEurope. Non seulement il ne faut pas faiblir avec les Allemands mais il faut, dans un sursaut souverainiste, déclarer que limmigration en France ne saurait être quune démarche individuelle, pour le coup contingentée, non un phénomène massif et communautariste. Faute de quoi, la réalité des pays dont on senfuit (misère ou guerre civile) nous infectera sur notre propre sol - et le rappel incantatoire des « valeurs » paraîtra alors bien vain. Il ne sera que ce quil est : un prêchi-prêcha veule et mortifère. 

     

  • Crise des migrants : et si on relisait Lévi-Strauss ?

     

    Réflexions sur la crise migratoire par Mathieu Slama* 

    Nous avons publié, le 12 aout, un premier article de Mathieu Slama qui traitait de deux visions du monde qui s'entrechoquent : « la démocratie libérale et universaliste » côté européen et de l'autre « la nation souveraine et traditionaliste, », celle, selon lui, de Vladimir Poutine**. Les réflexions qui suivent s'inscrivent comme un diptyque avec les premières. Il s'agit ici de la crise migratoire que nous vivons et, de nouveau, de l'universalisme des nations occidentales. Mathieu Slama éclaire cette crise migratoire - qui pose des questions centrales en matière d'identité - à travers la réflexion de Claude Lévi-Strauss. Ce qui le conduit à une analyse, voire à des conclusions, dont nous ne pouvons qu'approuver et partager, sinon le détail en totalité, du moins le fond. LFAR

    La crise migratoire met en jeu, pour reprendre les mots du Pape François, notre conception même de la dignité humaine. Les images de ces hommes fuyant la misère ou la souffrance pour une autre misère et souffrance un peu plus supportables ne peuvent qu'ébranler notre conscience au plus profond d'elle-même.

    De façon plus politique, cette crise nous oblige aussi à reposer la question de l'universel. Deux positions s'affrontent en effet : d'un côté celle qui considère que les migrants font partie de la même humanité que la nôtre et qu'il faut donc les accueillir ; de l'autre celle qui soutient que l'accueil des migrants met en péril la singularité culturelle des nations européennes (une position défendue récemment par Viktor Orban). L'universalisme d'un côté, qui suppose la subordination des nations à des règles universelles communes à chaque homme (les fameux « droits de l'homme ») ; le traditionalisme de l'autre, qui fait de chaque homme le produit d'une histoire particulière, d'une culture et d'un passé. L'Homme n'existe pas, affirmait Joseph de Maistre dans sa célèbre apostrophe, mais il y a des Français, des Italiens, des Suédois etc.

    Sous l'impulsion du moment révolutionnaire de 1789 et de ses illustres penseurs, l'option universelle a progressivement emporté la bataille en Europe. Elle a conduit, par ses dérives, au malaise européen contemporain qui touche la majorité de nos nations : disparition du sentiment national, primauté des droits individuels sur la dimension spirituelle héritée de la tradition, dilution du patrimoine culturel national sous les coups d'une immigration excessive (dont une partie de la responsabilité incombe, soulignons-le, aux crimes colonialistes européens et plus récemment à l'ingérence occidentale au Moyen-Orient).

    L'ouverture des frontières nous a jetés dans une angoisse insaisissable mais en même temps très réelle. Le fait que la question migratoire soit devenue, devant le chômage, l'inquiétude principale des Européens est à cet égard extrêmement révélateur.

    L'anthropologue Claude Lévi-Strauss nous aide à mettre des mots sur ce phénomène. De façon prophétique, il avait mis en garde contre les conséquences de l'effritement des frontières au nom d'un universalisme et multiculturalisme destructeur: « La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel ». Et Lévi-Strauss de s'en prendre au « mouvement qui entraîne l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes ». Pour l'anthropologue, « toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent » . Cette réflexion, d'une grande radicalité mais aussi particulièrement lucide, lui fut durablement reprochée à une époque où l'antiracisme et le « sans-frontiérisme » régnaient en maîtres.

    La position de Lévi-Strauss, que nous défendons ici, est pourtant authentiquement antiraciste. Elle découle de la haute idée que nous nous faisons des cultures qui ne sont pas les nôtres. Pour « être soi » et ainsi préserver la diversité du monde (et donc sa richesse culturelle), il faut non pas rejeter l'autre mais accepter une certaine séparation, car « pour être soi » il faut nécessairement « ne pas être l'autre ». «On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, « que cette diversité [du monde] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi: elles ne s'ignorent pas, s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une certaine imperméabilité ».

    Faut-il pour autant renoncer, au nom de la préservation de ce qui subsiste de notre originalité culturelle, à porter secours aux migrants ? Cette position est difficilement soutenable au regard du devoir de charité qui incombe à chacun d'entre nous. Mais ce devoir ne peut impliquer d'accueillir, pour le long terme, un nombre important de migrants dans un pays et un continent déjà minés par le délitement culturel (sans parler du chômage de masse). Le cas des réfugiés - notamment venus de Syrie - doit faire l'objet d'un traitement particulier, évidemment. Il ne s'agit pas d'intolérance et encore moins de repli sur soi, mais de préservation du peu qui nous reste à conserver - à moins qu'il ne soit déjà trop tard.

     

    *  Mathieu Slama spécialiste de la communication de crise chez Publicis Consultants.

    ** Vladimir Poutine contre l'universalisme occidental

     

  • Thilo Sarrazin : « L’Allemagne se laisse mourir »

     

    L'analyse d'Aristide Leucate*

    La crise aigüe des migrants, ramène sur le devant de la scène les thèses de Thilo Sarrazin ainsi que son livre. Plusieurs grands médias en ont abondamment traité encore tout récemment. Et Aristide Leucate en a donné dans Boulevard Voltaire l'analyse qui suit. Les Allemands avec qui l'on en discute commencent en général par une réaction de rejet conforme au politiquement correct de type allemand. Si l'on insiste, ils finissent par reconnaître que Thilo Sarazin dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. L'Allemagne ne s'est pas encore débarrassée de son complexe de culpabilisation né des circonstances de la dernière guerre. Elle a, pour l'instant, pratiquement renoncé à être la grande puissance politique qu'elle pourrait être. Et se satisfait d'être le géant économique que l'on sait. Ce qui, compte-tenu de son important déclin démographique, la conduit, sans-doute contre son sentiment profond, à une politique immigrationniste de grande ampleur. Cette situation est-elle durable ? C'est une grande question qui, dans tous les cas de figure, intéresse la France et l'Europe. Et que Thilo Sarrazin a le mérite de mettre en pleine lumière. A vrai dire, nous ne serions pas surpris qu'à terme plus ou moins court le peuple allemand se ressaisisse. Ni que sa réaction soit à la hauteur de la menace qui pèse aujourd'hui sur lui. LFAR   

     

    aristide-leucate.jpgL’Allemagne disparaît serait considéré comme l’équivalent du Suicide français d’Éric Zemmour, s’il n’adoptait pas un angle de vue démographique, économique, sociologique et politique aux antipodes des analyses plus historiques et événementielles de l’essayiste français. Il reste vrai, cependant, que le titre français rend imparfaitement compte du propos du livre, qui pourrait davantage s’intituler « L’Allemagne se supprime elle-même », voire « L’Allemagne se suicide ».

    L’auteur est un pur produit de l’oligarchie, ayant fait partie, pendant plus de trente ans, de ces « politiciens de haut niveau se réfugiant hélas dans l’insipide », comme il le confesse lui-même. Son livre fit un tabac outre-Rhin (près de deux millions d’exemplaires écoulés) en même temps qu’il souleva un tollé dans la classe politico-médiatique qui lui reprocha sa tonalité socio-racialiste. Pour cet ancien ministre SPD du Land de Berlin qui dut démissionner du directoire de la Banque fédérale allemande, le constat est simple : « Le vieillissement et la réduction numérique de la population allemande vont de pair avec des transformations qualitatives dans sa composition. »

    Avec un sens aigu de l’abstraction et une maîtrise affinée des statistiques, l’auteur montre que, depuis la reconstruction de l’Allemagne, les conséquences combinées d’une série de réformes institutionnelles ont « provoqué une destruction partielle de la substance sociale qui menace notre avenir ». Et de pointer du doigt la négligence du facteur démographique et des politiques afférentes, les incitations qu’offre notre système social à mener une vie fondée sur le libre choix – et, subséquemment, les mutations notables que de telles politiques occasionnent aux ressorts de la psychologie et de l’intelligence humaines – et la qualité du matériau migratoire.

    En digne hégélien ayant lu Engels, Sarrazin ne méconnaît pas les incidences quantitatives sur le qualitatif. S’appuyant sur les études psychogénétiques et anthropo-sociologiques récentes, il établit la connexion entre l’indice de fécondité, l’appartenance à une catégorie sociale défavorisée – et la dépendance corrélative aux prestations sociales – et la dépréciation subséquente du capital intellectuel.

    Thilo Sarrazin retrace la socio-généalogie des causes d’imputabilités politiques, économiques et sociales qui ont conduit, jusqu’à aujourd’hui, au tsunami migratoire submergeant, certes l’Allemagne, mais plus largement l’Europe. Fort de ses références tirées de l’actualité comme de l’université, l’auteur affirme ainsi, sans rougir, que l’islam, grand pourvoyeur d’immigrés, pose de graves problèmes à une Europe incapable de choisir entre honte et lucidité.

    Servi par un solide appareil de notes, elles-mêmes étayées par une bibliographie non moins fournie ainsi que des tableaux et diagrammes qui en illustrent les démonstrations, l’essai est tout à fait remarquable en ce qu’il place l’Allemagne au miroir civilisationnel d’autres pays européens historiquement et culturellement déclinants, à commencer par la France. À notre sens, sa force de frappe est supérieure à celle du livre, pourtant brillant, de notre Zemmour national. Seul bémol – de taille, nous semble-t-il –, sa traduction souvent trop littérale qui en rend la lecture peu fluide.   

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    * Docteur en droit, journaliste et essayiste
     
  • L’Europe en train de perdre son âme…

     

    Alerte de François d'Orcival dans Valeurs actuelles

    La crise des migrants qui, volens nolens, peut s'analyser aussi comme une invasion de fait du continent européen, est devenue la grande affaire. Ses conséquences sont incalculables. Elles peuvent prendre des formes contradictoires. Par exemple susciter une riposte européenne unitaire, coordonnée, ou à l'inverse opposer les peuples, faire craquer le peu qui reste de l'UE, déjà minée par les effets ravageurs de la crise économique. Sans compter les bouleversements politiques, les troubles sociaux, les menaces - évidemment graves - pour l'ordre public, la sécurité, la paix civile, qui peuvent s'en suivre en France et partout en Europe. Y compris à l'Est. Sans compter enfin, surtout, le risque qui pèse sur la pérennité de nos identités, de notre existence en tant que peuple maître chez soi. On lira ici l'analyse  - à notre avis très remarquable - que François d'Orcival vient de donner dans Valeurs actuelles sur ce grand sujet. Suivra dans notre deuxième note de ce jour un intéressant article de Jean-Paul Brighelli qui dresse un tableau saisissant, très concret, de la façon dont Marseille vit cette situation particulière où la présence des immigrés domine largement l'existence de la cité phocéenne. Deux textes, somme toute, mobilisateurs. LFAR     

     

    François%20d'Orcival_0_0.jpgÀ leurs peuples angoissés et fébriles devant la vague migratoire, les dirigeants européens appellent tous au courage. Mais lequel ? Résister à la vague ou s’effacer ?

    Lampedusa ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Les digues sautent partout. Ce sont maintenant, après la Grèce et l’Italie, la Macédoine, la Serbie, l’Allemagne, Nice et Vintimille, Paris et Calais qui se transforment en immenses Lampedusa. Des flots ininterrompus d’immigrants débarquent par terre et par mer. Les Européens ont rassemblé une flotte en Méditerranée pour sauver les naufragés venus de l’autre rive ; se rendent-ils compte qu’ils pourraient bien eux-mêmes lancer à leur tour des appels de détresse et réclamer l’assistance de leur flotte ?

    À Berlin, Angela Merkel et François Hollande expliquent que cette crise d’une ampleur exceptionnelle est appelée à durer. Plus grave que l’euro, plus grave que la Grèce. Thomas de Maizière, le ministre allemand de l’Intérieur, prévient que le nombre de demandeurs d’asile (seulement les demandeurs d’asile !) va atteindre les 800 000 cette année outre-Rhin, quatre fois plus que l’an dernier… À Rome, le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, membre de la gauche italienne, s’émeut : la crise des migrants, dit-il, peut conduire l’Europe « à redécouvrir son âme ou à la perdre pour de bon »

    Perdre son âme… Oui, les peuples européens sont anxieux, oui, ils sont fébriles, angoissés, devant ces foules étrangères qu’ils redoutent de voir venir non pas s’assimiler mais bouleverser un peu plus leur mode de vie et leur identité. Les dirigeants appellent tous au courage. Mais quel courage ? Résister à la vague ou s’effacer devant elle ? Allons, « soyons collectivement courageux », plaidait (dans le Figaro du 24 août) le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dont la seule expérience est d’avoir eu à gérer les banques luxembourgeoises. Pour lui, le courage consiste à convaincre les opinions publiques, « même si ce n’est pas facile, même si ce n’est pas populaire », que le devoir de l’Europe est d’ouvrir des « voies migratoires légales » en dénonçant la peur et le populisme qui « ne mènent à aucune solution ». Quelles sont donc les siennes ? Leur confrontation avec la réalité suffit à en montrer l’illusion : devant l’afflux de migrants en Italie et en Grèce, « la Commission, dit-il, a proposé de relocaliser 40 000 personnes vers d’autres États membres » — 40 000 dans l’année, alors que l’agence Frontex vient de nous indiquer que durant le seul mois de juillet, 107 500 immigrés étaient arrivés aux frontières de l’Europe, trois fois plus que l’été précédent ! De deux choses l’une : ou bien on se paie de mots pour masquer son impuissance, ou bien on prend cette réalité à bras-le-corps et le courage consiste à y faire face, comme dit Éric Ciotti, élu d’une circonscription, la 1re des Alpes-Maritimes, où l’on sait ce que les mouvements d’immigrés signifient.

    Ce n’est pas à Calais, à l’entrée du tunnel sous la Manche, que l’on résoudra cette crise. Les ministres français et britannique de l’Intérieur peuvent s’y donner rendez-vous aussi souvent qu’ils le veulent, doubler les rondes et les circuits de protection du tunnel en dépensant 5 millions d’euros de plus par an, le flot de clandestins décidés à passer ne sera pas arrêté par des policiers et des gendarmes armés de consignes de prudence. C’est à la source qu’il faut prendre les choses. Traiter les causes au lieu de tout perdre à traiter les conséquences.

    Les causes sont connues : le chaos en Afrique orientale et méditerranéenne, la guerre civile en Irak et en Syrie, l’incendie de l’islam fondamentaliste. Ce qui manque là-bas ce sont d’autres Al-Sissi, le maréchal égyptien qui a ramené l’ordre dans son pays et mérite d’être aidé (comme il l’est par la France) pour l’étendre à ses frontières. Ce qui manque chez nous, sur le continent européen, ce sont les signes de résistance de ceux qui ne veulent pas perdre leur âme.

    L’Australie a-t-elle perdu la sienne en barrant les routes à l’immigration clandestine ? Et le Japon ? Hubert Védrine, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui, lui, ne s’est jamais payé de mots, écrivait (le 13 mai, dans le Monde) : « Il n’y a évidemment pas de solution militaire [à la crise des migrants], mais ne rêvons pas : un recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable. » Ce sont les passeurs, ces modernes trafiquants d’esclaves, qu’il faut détruire là où ils sont. Combien de leurs cargos rouillés et de leurs embarcations de fortune ont-ils été détruits ? Combien de leurs réseaux démantelés ? S’il y a une dissuasion, elle est là. La voulons-nous ?

    Devant le danger quand il est là et qu’il vous éclate à la figure, il y aura un jour, comme dans le Thalys, vendredi dernier, un homme, des hommes courageux qui surgiront pour dire : « Let’s go, please ! » — “Allons-y, s’il vous plaît…” Et l’Europe redécouvrira son âme. 

    À l’antenne : le lundi, à 20 heures, sur France Info, dans “les Informés de France Info” ; le mercredi, à 12 h 40, sur iTélé ; le jeudi, à 10 heures, sur LCI.

  • L'unité européenne, vous y croyez, vous ? Face à l'invasion, pour le moment, c'est du chacun pour soi

    Dimanche, des militaires hongrois renforcent la clôture érigée à la frontière avec la Serbie, porte d'entrée de près de 140 000 migrants depuis le début de l'année. - Crédits photo : BERNADETT SZABO/REUTERS

    Du côté de la Hongrie, la politique d'accueil a fait long feu. Le pays a vu arriver 140 000 migrants depuis le début de l'année, en provenance de la route des Balkans, celle qui amène en Europe les réfugiés syriens, afghans ou encore irakiens, et dont la plupart souhaitent gagner l'Autriche ou l'Allemagne. Or la Hongrie a décidé d'ériger une clôture de 4 m de haut sur ses 179 km de frontière avec la Serbie. Elle vient d'achever la première phase de ce nouveau mur en posant plusieurs niveaux de fil de fer barbelé, que les migrants peuvent encore franchir. Cette attitude a été jugée « scandaleuse » par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. « La Hongrie fait partie de l'Europe, l'Europe a des valeurs, et on ne respecte pas ces valeurs en posant des grillages », a-t-il déclaré dimanche, plaidant pour une répartition des migrants dans chaque pays de l'UE.

    Oui, mais ces grillages on les pose. Et l'Europe n'exclura pas la Hongrie. Ce matin, les radios rapportent que l'ambassadeur de France à Budapest a été convoqué pour explications par le gouvernement hongrois. Lequel, comme toujours très sourcilleux sur tout ce qui touche à sa souveraineté ou à son identité, ne s'en laissera sûrement pas conter par Laurent Fabius ou l'un de ses semblables, habituels donneurs de vaines leçons. Voici que l'Union craque aussi désormais sur la question migratoire, comme elle a, de fait, craqué sur le dossier grec, qui est d'ailleurs toujours sur la table. Comme elle craquera sans-doute sur ceux qui suivront.  

    L'Europe n'exclura pas davantage la Slovaquie qui vient d'accepter d'accueillir 200 demandeurs d'asile (son contingent) à condition qu'ils soient chrétiens !