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Angela Merkel : qui veut faire l'ange fait la bête

 

Par André Bercoff

André Bercoff pointe l'attitude médiatico-politique qui consiste à encenser puis maudire Angela Merkel, qui a rétabli « provisoirement » ce week-end la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche pour freiner l'arrivée de migrants. Sur le fond, encensement et malédiction successives ont toutefois une cohérence : l'immigrationnisme.    

 

photo.jpgAvec l'information et la désinformation qui passent désormais à la vitesse de la lumière, avec l'appel permanent aux émotions élémentaires et aux réflexes pavloviens, tout se passe comme si, sur le front des luttes, Nabilla avait remplacé Descartes. Un exemple chimiquement pur vient de nous être donné par la chancelière allemande, l'efficace et faussement angélique Angela. Et les réactions médiatico-politiques intenses que ses conduites engendrent.

Rappelez-vous, c'était il y a deux mois: l'Allemagne implacable et inflexible martyrisait le peuple grec et tissait sans relâche le nœud coulant qui allait l'étouffer définitivement. Les exigences totalitaires du ministre de l'Economie, l'indifférence germanique à la misère hellène provoquaient chez nos politiques et nos intellectuels des sursauts de révolte aussi légitimes que moraux. L'on enjoignait à la Chancelière de la fermer et de s'occuper de la misère dans son pays. On évoquait le IVème Reich. Une mèche et une moustache funestes pointaient déjà à l'horizon. Nous étions à la veille d'aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried.

Il y a deux semaines, ô surprise: Cruella, en un tournemain, se métamorphosait en abbé Pierre. Angela Merkel annonçait qu'elle allait recevoir allègrement 800 000 migrants et plus si affinités. Vivats, haies d'honneur, applaudissements du cercle de famille européen, Hollande et Cazeneuve aux anges, accueillons, accueillons, que la diversité abreuve nos sillons. Honte, honte, sur les ondes et les écrans, aux Cassandre qui osent encore se demander s'il ne fallait pas fixer un cadre et des limites aux arrivées…

Et soudain, hier, patatras. L'Allemagne annonce qu'elle ferme «provisoirement» sa frontière avec l'Autriche et y déploie des dizaines de milliers de policiers. Les Tchèques font de même. Schengen, tant célébré il y a encore quelques heures, s'effondre avec un bruit mou. Notre ministre de l'Intérieur appelle à en respecter l'esprit, alors que tout bascule à partir du moment où l'Europe, vieille dame médusée et sidérée, se rend compte que les centaines de milliers d'arrivants seront inéluctablement et légitimement, des dizaines de millions si rien n'est fait, en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs, pour remédier aux causes du grand déplacement.

Que feront les princes qui nous gouvernent, si la France devient l'une des seules destinations encore ouvertes? La suite au prochain numéro. Résumons: François et Angela sont dans un bateau, François tombe à l'eau, qui l'a poussé? Réponse: une fois de plus hélas, la realpolitik retrouve ses raisons que le cœur ignore. 

André Bercoff        

André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en 2014 chez First.

 

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