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Actualité Europe - Page 42

  • Vagues submersives

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    103879671.jpgLes chiffres parlent. Quelques statistiques officielles, donc, pour commencer. En vingt ans, de 1997 à 2017, le nombre des demandeurs d’asile a quintuplé passant de vingt à cent mille. Or, puisque, personne ou presque (même débouté) ne repart, qui dit demandeur d’asile dit immigré de fait. En 2017, record battu, 262 000 étrangers ont obtenu un premier titre de séjour. Quelques uns seulement (10 % ?) repartiront. Enfin, statistique de l’Ined la plus « explicite », 40% au moins des bébés nés en Ile-de-France sont de mère immigrée (un peu plus de 30% ailleurs).  

    Inutile sans doute d’insister ici sur l’origine de la grande majorité de « nos » immigrés. Le seul aspect quantitatif de cette immigration africaine et de ses conséquences démographiques pose tout simplement la question de la perpétuation de ce qu’on a pu jusqu’à présent, d’un millénaire à l’autre, et malgré des changements et des évolutions, continuer d’appeler « la France ». Problème vital donc face auquel M. Macron ne pourra pas rester toujours dans l’ambiguïté de ses dernières déclarations, en même temps pragmatique et « humaniste ». 

    On ne sait pas si M. Rocard a vraiment prononcé la fameuse phrase qu’on lui prête sur l’immigration (« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle doit en prendre sa part »). Si l’on en croit Libération, le doute est permis et sur les termes et sur l’intention. Mais peu importe puisque, vraisemblable, elle reste la référence qui a permis à la droite et à la gauche « de gouvernement » de justifier la politique immigrationniste qu’elles ont menée à l’identique successivement - malgré quelques gesticulations (à droite) et de grandes déclarations de principe (à gauche), ce que M. Zemmour a fort justement qualifié de « grand théâtre ». Le résultat, à défaut d’une quantification jugée « nauséabonde » par les élites du système, est visible et bien ressenti par les « souchiens »  : des millions d’immigrés légaux ou clandestins, sans compter les naturalisés et la descendance de tout ce beau monde. On (les gouvernements successifs) a donc fait tout ce qu’on pensait pouvoir et surtout ce qu’on croyait devoir faire en faveur de l’immigration, sans avoir jamais demandé au peuple français ce qu’il voulait que l’on fît en son nom. 

    Certains trouvent qu’on n’en fait d’ailleurs pas assez. Trois exemples significatifs en ce début d’année. D’abord, Mme Autain, député.e de « La France insoumise », qui déclare qu’il faut accueillir  « tous » les migrants qui se présentent : voilà qui a le mérite d’être clair. Ensuite, M. Toubon qui, peut-être parce qu’il est affligé du ridicule mais certainement lucratif titre de « Défenseur des droits », se croit autorisé à dire n’importe quoi : les migrations telles que nous les subissons constitueraient un phénomène « séculaire » et les migrants avec lesquels nous serions tenus de « faire société » devraient avoir tous les droits « comme les autres ». Enfin, ce chef d’un Etat étranger (le pape, puisqu’il faut bien le nommer) qui profite de son magistère spirituel pour s’immiscer régulièrement dans le débat, reprenant ainsi dans ses voeux l’essentiel de ses récentes vingt-et-une propositions dites « de l’Assomption », visant toutes à faciliter, légaliser, légitimer, c’est-à-dire promouvoir l’immigration en Europe, donc en France - injonction morale inacceptable pour tout Etat souverain. 

    Ceux qui brandissent les « valeurs de la République » évitent soigneusement d’évoquer les conséquences désagréables directes et évidentes de l’immigration : l’ensauvagement de la société, la radicalisation religieuse islamiste, les scènes de guerre civile récurrentes, le développement exponentiel des trafics et violences en tout genre. Ils insistent en revanche sur la situation prétendument irréversible créée par l’afflux de certaines populations conduisant à terme à une société multiculturelle et métissée conforme au nouvel ordre mondial. Mais ils oublient que, tant que les vagues submersives de l’immigration ne nous auront pas fait disparaître complètement, rien n’est définitivement joué : la conjonction d’une opinion publique exaspérée et d’une volonté politique disposant des moyens adaptés peut encore permettre un reflux migratoire.  

  • Éric Zemmour : « La politique du droit d'asile est un grand théâtre »

    Le groupe de Visegrad auquel s'ajoutent la Pologne, l'Autriche et quelques autres pays ... 

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le cap des 100.000 demandeurs d'asile a été franchi en 2017. Pourtant les associations d'aide aux demandeurs d'asile ont rompu les discussions avec un gouvernement qui, selon elles, n'a jamais été aussi répressif.  [RTL 9.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour démonte cette légende ou ce bobard. Ici, nous sommes de ceux qui pensent qu'il y a des moyens de contenir la vague migratoire hors de nos frontières. Les pays de Visegrad et quelques autres, avec des moyens bien inférieurs aux nôtres, en montrent l'exemple. Chez nous, malgré les paroles, la volonté n'y est pas. Voilà tout.   LFAR

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    C'est comme au théâtre. Des portes qui claquent, des bouderies, des éclats de voix, de grandes tirades, des cadavres dans le placard, des accords secrets. Des réconciliations au dernier acte. La politique de l'immigration, en général, et du droit d’asile, en particulier, est un grand théâtre où chacun joue son rôle.

    Les associations et les grandes consciences ont le beau rôle : celui du gentil, du généreux, de l'humaniste, des bras ouverts. D'autant plus ouverts que c'est l'État qui paye, subventionne et rémunère leurs services (...). L'État, c'est-à-dire vous et moi, c'est-à-dire nos impôts. Nous payons avec nos impôts pour accueillir des gens dont nous ne voulons pas. 

    Éric Zemmour

  • Tandis que Gérard Collomb va présenter sa loi immigration ...

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Tandis que Gérard Collomb, en ce début année, va présenter son projet de loi Immigration – qui ne sera peut-être encore que de la poudre de perlimpinpin, pour reprendre l’expression du Président – et qu’il nous ressort la vieille rengaine usée de la politique de la ville, coûteuse, ruineuse, inefficace et complètement à côté de la plaque, Trump et Poutine, à la tête de deux hyperpuissances, agissent concrètement et nous montrent l’exemple.

    Aux États-Unis, la chute d’admission des réfugiés au quatrième trimestre 2017 a été de 79 % : 5.323 au lieu de 25.671 réfugiés au quatrième trimestre 2016 (dont 13 % seulement de musulmans et 60 % de chrétiens). Les États-Unis, mais aussi Israël, la Hongrie, les pays de l’Europe de l’Est et l’Australie nous montrent donc l’exemple.

    Poutine, lui, en ce début d’année 2018, a décidé de faire un cadeau aux jeunes parents russes. Une allocation supplémentaire de 3.700 euros sera accordée dès le premier enfant sur une période de dix-huit mois. La Russie est donc à l’antipode de la politique du socialiste Hollande et du grand-père par alliance sans enfants Macron qui s’attaque au principe de l’universalité des allocations familiales, sachant très bien qu’en faisant cela, c’est à la classe moyenne française qu’il s’attaque.

    Les 220.000 avortements en France favorisés par une folle politique libertaire et laxiste et payés par nos impôts correspondent à l’immigration légale de 200.000 extra-Européens et celle de 20.000 clandestins par an. Ils devraient être limités et combattus par une loi nouvelle revue et corrigée beaucoup plus stricte qui reviendrait à l’esprit de la loi Veil. De Gaulle, devant l’Assemblée constituante en 1945, n’avait-il pas déclaré que « si le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne pourrait plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint ».

    La France et l’Europe doivent donc à la fois arrêter l’immigration et favoriser la natalité, afin de survivre et de garder leur identité. L’Europe, avec son taux de fécondité de 1,6 enfant par femme, ne fait plus d’enfants et devient le seul endroit au monde qui appartient à tous les immigrés de la terre. Comme a pu le dire Frauke Petry, ancienne responsable de l’AfD en Allemagne : « L’Union européenne ne veut plus des peuples, mais des populations. » 

    Le nombre de naissances en France métropolitaine a baissé pour la sixième année consécutive, soit 747.000 naissances seulement en 2016. L’indice de fécondité est passé à 1,89 : en dessous du taux de reproduction minimum des populations à l’identique, qui est de 2,1 enfants par femme et ce, malgré l’apport significatif d’une population immigrée extra-européenne avec un taux de fécondité de 2,6 par femme (selon un ouvrage de l’INSEE publié en 2012) .

    Il faut savoir que, même avec une immigration zéro, la population d’origine immigrée continuerait d’augmenter en France. La France, selon ses prévisions actuelles, devrait compter 74 millions d’habitants en 2050, dont 30 % de population d’origine immigrée. On n’intègre plus, on assimile encore moins, aujourd’hui dans notre pays. Alors, avec de telles perspectives statistiques, comment ne pas imaginer qu’on pourrait aller droit vers une guerre civile ? 2050, c’est dans 32 ans seulement, soit le temps pour un enfant de devenir un homme !

    L’Allemagne, avec un taux de fécondité toutes origines par femme de 1,39, tout comme l’Italie, perdent 150.000 autochtones par an. L’Allemagne est morte et commence tout juste à le savoir sans avoir encore réagi. Selon Thilo Sarrazin, dans son ouvrage best-seller Deutschland schafft sich ab, si l’Allemagne du 8 mai 1945 avait connu le même taux de natalité que les Palestiniens, il y aurait aujourd’hui 600 millions d’Allemands…  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • EUROPE RÉELLE, EUROPE RÊVÉE

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

     

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    ANALYSE POLITIQUE. Bien des choses sont en train de changer en Europe. Chacun veut s'en rendre maître. C'est une lutte de projets.

    Le dernier sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles, le jeudi 14 décembre, s'est déroulé dans une lourde atmosphère. Aucun accord n'en est sorti. Il n'est pas douteux que les sommets suivants s'en ressentiront. Le Conseil des chefs d'État et de gouvernement qui était le lieu habituel des discussions et des compromis, dominé par les principaux États qui s'assuraient une sorte d'hégémonie, Allemagne, France principalement, se transforme en lieu d'affrontements. L'actualité médiatique en a fait peu état. Ce dernier Conseil de l'année 2017 fut, pourtant, révélateur de la profonde disharmonie qui, maintenant, caractérise l'Union européenne : elle devient, chaque jour davantage, une désunion.

    LA QUERELLE MIGRATOIRE

    Les Vingt-Sept se sont disputés sur la question migratoire puisque tel était l'ordre du jour. L'Allemagne de Merkel est, une fois encore, à l'origine des désaccords. On se souvient comment les décisions du gouvernement allemand, en 2015, avaient aggravé le problème des flux migratoires, en provoquant des surplus d'arrivées massives, incontrôlées et incontrôlables, de migrants, qualifiés, à l'époque, de Syriens. Il ne s'agissait pas seulement d'ouvrir les frontières, il fallait encore accueillir, « relocaliser », surtout répartir les migrants par pays et par quotas.

    C'était pour la chancelière Merkel « la solution » qu'elle prétendait apporter et surtout imposer par voie européenne et communautaire, avec l'appui de Juncker, à tous les pays de l'Union, sans même, d'ailleurs, les consulter. Les résultats sont connus. Les flots devinrent ininterrompus, se frayant tous les passages possibles maritimes et terrestres en colonnes continues. Chaque pays n'avait plus qu'à essayer de faire front pour échapper à la submersion. L'Allemagne et les pays du Nord en ont, d'ailleurs, subi les conséquences ; les Allemands ont de quoi s'en souvenir : les incidents de Cologne restent gravés dans leur mémoire.
    Merkel tenta de régler, seule encore, et souverainement - financièrement aussi à coups de milliards - au nom de l'Europe - Hollande n'existant pas -, avec la Turquie cette question des frontières.

    La Turquie, bien évidemment, en profita et en profite, d'ailleurs, encore pour exercer son chantage ; Erdogan mène sa politique sans scrupule et menace une Europe qui avait décidé fort imprudemment de l'accueillir en son sein ; l'Allemagne en a su quelque chose, insultée qu'elle fut par le Sultan !

    Et maintenant qu'Erdogan se hisse au rang de haut représentant des intérêts musulmans, il est à prévoir que ses exigences seront de plus en plus implacables.

    RÉALITÉS ET IDÉOLOGIES

    Sur tout le pourtour de la Méditerranée le même genre de pression se fait sentir sur l'Europe, alimentée en outre par les migrations de plus en plus importantes et organisées venues d'au-delà du Maghreb, du Sahel, voire de l'Afrique profonde. Macron voudrait, lui aussi, résoudre le problème à la source ; louables intentions, mais encore faudrait-il avoir une politique africaine dont il a déclaré qu'il ne voulait plus, pour mieux rompre, paraît-il, avec le passé, remettant l'avenir, là aussi, à une Europe future qui n'existe pas et qui, elle-même, n'en veut pas.

    Alors que faire ? Verrouiller l'Europe ? Mais où et comment ? Aucune troupe, aucune flotte n'y suffirait et, d'ailleurs, il s'agit plutôt de sauver tant de malheureux livrés aux hasards de la mer ! Laisser le contrôle à la Turquie qui abuse de sa situation, et à la Libye où les passeurs et les modernes négriers ont installé des marchés d'esclaves ?

    Merkel a trop usé de sa position dominante pour faire avaliser par l'Europe les dispositions qu'elle avait cru devoir prendre au nom de tous : un système de répartition qui était censé résorber naturellement les flux migratoires. Les pays de l'Europe centrale ne s'y sont pas pliés. La Commission présidée par l'inénarrable Juncker, n'hésita pas à traduire devant la Cour de justice de l'U.E. les pays récalcitrants, Hongrie, Pologne, Tchéquie, au motif qu'ils n'ont pas rempli leur quota ! Inutile de souligner que de telles procédures ne laissent pas de créer des tensions dans la prétendue « Union » européenne qui, en tant qu'entité supranationale, passe son temps à faire la guerre sociale, économique, politique, non aux ennemis extérieurs, mais à ses propres membres qui n'entrent pas dans son idéologie.

    C'est ainsi qu'à peine 32 000 réfugiés ont été, selon l'expression consacrée, « relocalisés » sur les 160 000 qui avaient été sélectionnés - en quelque sorte ! - pour être répartis dans l'année 2016 ! Alors, aujourd'hui...

    Et voilà que ce sommet de décembre se réunissait, dans de telles circonstances, pour reprendre et réexaminer le même problème mais en imposant toujours la même « solution », cette fois-ci de manière définitive et non plus provisoire devant la certitude que, de toutes façons, la crise migratoire n'était plus en soi « une crise », mais un « phénomène permanent » et « régulier » auquel il convenait d'apporter en conséquence des « règles permanentes » ! C'est ce qui se pense dans les hautes sphères des stratégies mondiales et mondialistes. Sur cette ligne se retrouvaient en principe Bruxelles, Berlin et Paris.

    LE REFUS DES PEUPLES

    Mais les peuples rechignent de plus en plus ! Ils ne veulent ni de répartition ni de quotas. Ils veulent rester maîtres de leur droit d'asile, de leur politique migratoire, de leurs frontières, de leur souveraineté. Les mêmes ont donc refusé et violemment le dispositif permanent, automatique et obligatoire, qui leur était présenté. Merkel a tempêté en invoquant la solidarité et en l'érigeant en question de principe : « Il ne peut pas y avoir de solidarité sélective entre les membres de l'Union européenne... »

    Macron s'est trouvé mal pris, comme d'habitude, entre ses rêves d'Europe et ses promesses électorales. Il a botté en touche, selon sa manière, avec son fameux en même temps : « On ne peut pas transiger sur la solidarité européenne, mais on peut discuter les modalités d'application ». Les pays du groupe de Visegrad ont campé sur leur position, se contentant d'allouer à l'Italie un chèque de 35 millions d'euros pour l'aider à contrôler la Méditerranée. Le plus drôle, et le plus exaspérant pour Mekel, fut que Donald Tusk, président permanent du Conseil européen, se souvenant pour une fois qu'il était polonais, a pris acte de la totale inefficacité des solutions préconisées. Il a fallu que Juncker publiquement condamne une telle « provocation » !

    Autre drôlerie, encore, dans ce caravansérail européen : au dîner du soir Theresa May venait faire son « vingt-huitième » ! Avec, dans sa valise, pour le lendemain, toutes les difficultés du Brexit sur lequel, malgré toutes ses oppositions, elle ne reviendra pas, tergiversant entre les accord possibles, transitoires et définitifs, pour mieux manoeuvrer. Barnier, l'autre inénarrable pantin de l'eurocratie, en perd son anglais et est obligé de renvoyer aux calendes de mars ces discussions sans fin et sans raison ! Il fera entendre raison à l'Angleterre : Ah ! Mais !

    LE RÊVE MACRONIEN

    La-dessus, Macron échaffaude son plan de conquête de l'Europe. II pense réussir en 2019 au niveau Européen ce qu'il a réussi en 2017 en France : bouleverser totalement la donne politique. Les vieux partis, sinon éliminés, démodés, conservateurs et sociaux-démocrates, resterait à constituer un vaste centre, qui entrerait résolument dans les conceptions macronniennes et qui permettrait d'ouvrir tous les chantiers de l'Europe future, tels que Macron les a développés dans son discours de la Sorbonne ! Voilà ce à quoi il pense. Inutile de souligner le septicisme des Allemands. Il n'est pas question pour Merkel que l'Allemagne perde son influence. Macron commence à devenir un rival.

    Pour réussir son coup• en 2019, Macron prévoit en France des listes nationales et suggère déjà une liste transnationale pour les 73 députés qui devraient remplacer les eurodéputés britanniques après le Brexit. Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes, est déjà en charge de cette stratégie.

    Il est des macroniens qui, dans leur enthousiasme, parlent à ce propos de pont dArcole pour leur nouveau petit Bonaparte. Ils ne voient pas que les peuples se révoltent devant de tels arrangements qui les priveront de toute expression politique.

    À un moment ou à un autre, leur Napoléon connaîtra, à sa manière, « sa bataille des Nations », celle où les peuples, apparemment ralliés, se retournent contre leur pseudo-fédérateur. Ce genre d'aventure se termine un jour à Waterloo.  ■ 

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  • 2017 n'est pas allée dans le sens de la fin de l'Histoire...

     

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    L'année qui vient de finir aura au moins apporté deux surprises qui ont un sens : l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, début janvier, et, début mai, celle d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française.

    Le premier, honni de la classe politique et médiatique du monde entier, était donné perdant jusqu'au dernier moment. Il arrive donc que ces gens-là se trompent ; qu'ils ne voient pas venir l'événement qui démentira leurs prévisions et décevra leur attente, puisqu'ils avaient choisi leur camp et diabolisé le camp adverse. 

    Trump pour le meilleur et pour le pire n'est rien d'autre qu'un retour du vieux nationalisme américain, égoïste si l'on veut, libéral quand cela fait les affaires de l'Amérique, protectionniste quand ça ne les fait pas. Trump et une large frange de l'opinion américaine, lassée de l'idéalisme d'Obama et de l'universalisme belliqueux du clan Clinton, se sont rencontrés et reconnus dans ce nationalisme simple et brut qui n'a nulle honte à s'affirmer comme tel et se trouve heureux d'avoir rangé ses complexes au placard des hypocrisies, seconde nature des dirigeants américains depuis bien longtemps. Trump est à cet égard tout à fait libéré et l'Amérique, semble-t-il, s'en trouve plutôt bien. Cela ne signifie pas que les conséquences soient forcément bénéfiques pour le reste du monde, par exemple pour l'Allemagne qui n'est plus l'interlocuteur européen privilégié de l'Amérique de Trump ; pour l'Iran après l'abandon de la politique de détente inaugurée par Obama ; pour les Palestiniens depuis que Trump a plus ou moins reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël : pour la Chine elle-même, de plus en plus concurrent n°1 des Etats-Unis malgré les protestations d'amitié, en attendant de devenir peut-être un jour, bien plus que la Corée du Nord ou que la Russie, l'adversaire principal de l'Amérique.

    Mais le chef du Kremlin, s'il a, à la différence de Trump, des idées politiques et géopolitiques de grande ampleur, n'a pas de complexe non plus dès lors qu'il s'agit des intérêts de la Russie ni de doutes ou de scrupules lorsqu'il s'agit de la gouverner.  Ainsi, le politique n'a-t-il pas disparu partout. En tous cas, il n'a pas disparu des deux pays les plus puissants du monde. Y ajouterait-on la Chine ou l'Inde que la remarque vaudrait tout autant. Entre ces grands Etats nationalistes croit-t-on que la compétition se limite à l'économie et à la finance comme la doxa aimerait à le croire ? Alors, que l'on observe les budgets militaires de ces puissances, leur redéploiement opérationnel à travers les points stratégiques du globe, leurs bases, les armements qu'ils y installent, toujours plus nombreux et plus sophistiqués, parfois loin de leur territoire. Rien ne dit que tout cela est investi, déployé pour ne jamais servir. Pour qui croirait à la fin du politique et / ou de l'Histoire, ce ne sont pas des confirmations que 2017 a apportées. 

    L'improbable élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République n'a pas consacré la fin de ce que nous appelons souvent - comme jadis De Gaulle - le Système. Peut-être même cette élection l'a-t-elle sauvé pour un temps. Mais elle est résultée de l'extrême lassitude des Français envers les présidences guignolesques qui venaient de se succéder, des partis discrédités et même méprisés, des politiciens médiocres et corrompus. Ils ont ainsi consenti, non sans jubilation, en attendant de voir, à ce que tout cela soit pulvérisé et dégagé en un rien de temps et que s'installe à la tête de l'Etat un homme nouveau, un brin étrange, jeune et décidé, d'apparence digne et avantageuse, ayant compris qu'il manque un roi à la France depuis quelques deux siècles et se montrant déterminé à en endosser les habits... Emmanuel Macron a surtout démontré comment l'on prend le pouvoir en France, comment un « coup » peut être tenté et réussi.

    Après sept mois, le Système, dans ses fondements, perdure sous Macron, Les bons résultats économiques proclamés partout sont en réalité plus qu'incertains. Sans-doute illusoires. Le terrorisme reste une menace. L'immigration ne diminue pas et selon toute probabilité devrait au contraire grandement s'accroître notamment en provenance d'Afrique, l'inquiétude identitaire des Français, malgré le verbe présidentiel, demeure intense. Les questions dites sociétales continuent de les diviser... 

    La foi la plus clairement affirmée d'Emmanuel Macron semble être surtout européenne, mais systématiquement fédéraliste, en dépit de l'opposition déterminée de nombre de pays de l'Union et, secrètement, de l'Allemagne. La question des migrants et celle des souverainetés et des volontés identitaires de nouveau fermement affirmées devraient dominer pour longtemps l'évolution de la politique européenne. Elles jouent à l'encontre du projet Macron.

    Pour la première fois depuis bien longtemps, les Français n'ont plus honte de leur président mais ils ignorent toujours qui il est, quel est le fond de sa politique. Pourra-t-il rester toujours une énigme ?  

    On le voit : si l'on était tenté d'accorder quelque crédit à cette fumeuse théorie, 2017 n'est pas allée dans le sens de la fin de l'Histoire.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Le pape François et l’immigration

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [28.12] Mathieu Bock-Côté dit des propos du pape - mieux sans-doute et autrement - la même chose que nous. [Voir article précédent]. La charge du pape François en faveur de l'immigration, au soir de Noël, ne vise en fait que l'Europe. Peut-être surtout, comme on le dit, la catholique Pologne. Mais aussi la France, sans aucun doute. Gardons présent à l'esprit qu'en matière politique, en tout ce qui touche au Bien Commun de notre patrie, nous sommes - ou devrions être - seuls souverains.   LFAR  

     

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    Depuis quelques années, le pape François a multiplié les déclarations invitant l’Occident à s’ouvrir aux vagues migratoires.

    Entre les vrais réfugiés et les migrants économiques, il ne distingue pas vraiment : il ne veut voir qu’une misère humaine réclamant qu’on lui porte secours. Même s’il fait quelques nuances, il invite globalement les Européens à accueillir avec le sourire ceux qui entrent chez eux sans même frapper à la porte.

    Occident

    Il lui importe peu que les Européens se sentent submergés : ils doivent faire un effort supplémentaire de charité pour ne pas renier leur humanité. 

    C’est dans cet esprit qu’il a récemment comparé les migrants à Jésus et ses parents. On comprend le message : qui ferme la porte aux migrants la ferme au Christ. 

    On comprend que, pour le pape, un bon chrétien ne saurait jamais s’opposer à l’immigration massive qui transforme l’Europe démographiquement.

    Lorsqu’il est question du pape, les médias occidentaux pratiquent l’écoute sélective. Lorsqu’il parle de religion, ils s’en fichent. Mais lorsqu’il plaide pour la dissolution des frontières, ils lui donnent le titre de grand sage et nous invitent à suivre ses conseils.

    C’est qu’il radicalise le préjugé sans-frontiériste dominant chez nos élites économiques et médiatiques.

    En gros, l’Occident serait devenu riche en pillant la planète et il serait normal qu’aujourd’hui, il se fasse pardonner en accueillant sans rechigner les déshérités du monde entier. Cette vision de l’histoire est fausse et déformée, mais elle monopolise la conscience collective.

    Du haut de son magistère, le pape fait la morale sans trop s’intéresser aux conséquences pratiques de cette révolution migratoire. Il y a là une terrible irresponsabilité.

    Dans un livre essentiel paru début 2017, Église et immigration : le grand malaise, le journaliste français Laurent Dandrieu, lui-même catholique, décryptait la pensée du pape et, plus globalement, de l’Église, autour de cette question. Il observait une inquiétante indifférence de l’Église devant le droit des peuples à conserver leur identité.

    Au-delà des déclarations du pape François, on doit constater que l’immigration massive est probablement le grand enjeu de notre époque. Ce sont des masses humaines qui se mettent en mouvement.

    Le phénomène ne date pas d’hier : depuis le début des années 1980, on s’en inquiète, mais personne n’ose le maîtriser, et pour cela, il prend de l’ampleur.

    Responsabilité

    Et on aura beau sermonner les peuples occidentaux en leur expliquant que la diversité est une richesse, ils se sentent néanmoins bousculés, dépossédés. S’ils veulent bien accueillir un certain nombre de malheureux, ils ne peuvent accueillir pour autant toute la misère du monde.

    Les vagues migratoires des dernières années ont quelque chose de traumatisant. On entre illégalement et massivement en Europe. Les pays sont incapables de faire respecter leurs frontières. Leurs équilibres sociaux et culturels sont compromis. Les tensions identitaires augmentent.

    L’immigration est une question explosive. Et les irresponsables qui accusent de xénophobie ceux qui voudraient mieux la contrôler et faire respecter les frontières enveniment la situation.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Une puissante leçon sur « la vraie Europe » lancée par des philosophes européens

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgL'Observatoire de l'Europe [23.12] nous a fait connaître cette « Déclaration de Paris » que, malgré sa longueur, nous publions in extenso en raison de son importance. Elle rejoint notre propre souci d'une vraie Europe que notre opposition aux actuelles institutions européennes et à leur idéologie, ne saurait faire passer au second plan. Certes, nous aurions à discuter bien des points de cette déclaration, nombre de formulations vagues ou imprécises. Le débat est ouvert. Son inspiration d'ensemble mérite toute notre attention et sous de nombreux aspects notre approbation.  Lafautearousseau 

    « Une Europe en laquelle nous pouvons croire » : la vibrante déclaration de Paris signée par des universitaires, penseurs et intellectuels de réunis à Paris veut rompre avec la double imposture de la « fausse Europe » : le supranationalisme et le multiculturalisme. Les signataires ont pris acte de la faillite idéologique de l'UE actuelle et du risque pour l'Europe, en minant ses nations à laisser s'évanouir sa grande civilisation. Mais plutôt que de se torturer d'angoisses stériles et d'ajouter encore un autre volume à la littérature abondante sur « le déclin de l'Occident «, ces penseurs européens ont préféré exprimer positivement et solennellement leur attachement à ce qu'ils dénomment « la vraie Europe «, cachée sous les abstractions à la mode et l'idéologie de notre époque. Cette Déclaration de Paris est un appel retentissant pour une compréhension renouvelée et une appréciation du véritable génie de l'Europe. C'est une invitation aux peuples d'Europe à retrouver activement ce qu'il y a de meilleur dans notre héritage commun et à construire ensemble un avenir de paix, d'espoir et de dignité.

    La Déclaration de Paris

    1. L’Europe nous appartient et nous appartenons à l’EuropeCes terres constituent notre maison, nous n’en avons aucune autre. Les raisons pour lesquelles nous chérissons l’Europe dépassent notre capacité à expliquer ou justifier cette fidélité. C’est une affaire d’histoires communes, d’espérances et d’amours. C’est une affaire de coutumes, de périodes de joie et de douleur. C’est une affaire d’expériences enthousiasmantes de réconciliation, et de promesses d’un avenir partagé. Les paysages et les événements de l’Europe nous renvoient des significations propres, qui n’appartiennent pas aux autres. Notre maison est un lieu où les objets nous sont familiers et dans laquelle nous nous reconnaissons, quelle que soit la distance qui nous en éloigne. L’Europe est notre civilisation, pour nous précieuse et irremplaçable.  

    Notre maison.

    2. L’Europe, dans sa richesse et grandeur, est menacée par une vision fausse qu’elle entretient d’elle-même. Cette fausse Europe se voit comme l’aboutissement de notre civilisation, mais, en réalité, elle s’apprête à confisquer les patries. Elle cautionne une lecture caricaturale de notre histoire, et porte préjudice au passé. Les porte-étendards de cette fausse Europe sont des orphelins volontaires, qui conçoivent leur situation d’apatrides comme une noble prouesse. La fausse Europe se targue d’être le précurseur d’une communauté universelle, qui n’est ni une communauté, ni universelle.  

    Une fausse Europe nous menace.

    3. Les partisans de cette fausse Europe sont envoûtés par les superstitions d’un progrès inévitable. Ils croient que l’Histoire est de leur côté, et cette foi les rend hautains et dédaigneux, incapables de reconnaître les défauts du monde post-national et post-culturel qu’ils sont en train de construire. Dès lors, ils sont ignorants des vraies sources de la décence humaine. Ils ignorent et même répudient les racines chrétiennes de l’Europe. Simultanément, ils prennent bien soin de ne pas froisser les musulmans, censés adopter joyeusement leur perspective laïque et multiculturelle. Noyée dans ses superstitions et son ignorance, aveuglée par des visions utopiques et prétentieuses, cette fausse Europe étouffe toute dissidence – au nom, bien sûr, de la liberté et de la tolérance.  

    La fausse Europe est utopique et tyrannique

    4. Nous entrons dans une voie sans issue. La plus grande menace pour l’avenir de l’Europe n’est ni l’aventurisme de la Russie ni l’immigration musulmane. L’Europe véritable est menacée par l’étau suffocant dont cette fausse Europe nous écrase. Nos nations, et notre culture partagée, se laissent exténuer par des illusions et des aveuglements à propos de ce qu’est l’Europe et ce qu’elle devrait être. Nous prenons l’engagement de résister à cette menace pour notre avenir. Nous défendrons, soutiendrons et nous nous ferons les champions de cette Europe véritable, cette Europe à laquelle en vérité nous appartenons tous.  

    Nous devons protéger l’Europe véritable. 

    5. L’Europe véritable attend et encourage la participation active dans le projet commun de vie politique et culturelle. L’idéal européen est un idéal de solidarité fondé sur le consentement à un corps juridique appliqué à tous, mais limité dans ses exigences. Ce consentement n’a pas toujours pris la forme d’une démocratie représentative. Cependant, nos traditions de fidélité civique, quelles qu’en soient les formes, reflètent un assentiment fondamental à nos fondements culturels. Par le passé, les Européens se sont battus pour rendre nos systèmes politiques plus ouverts à la participation collective, et nous sommes humblement fiers de cette histoire. En dépit des modalités qu’ils ont utilisées, parfois à travers la rébellion générale, ils ont affirmé haut et fort qu’en dépit de leurs injustices et de leurs échecs, les traditions des peuples de ce continent sont les nôtres. Notre vocation réformatrice fait de l’Europe un séjour où l’on recherche toujours plus de justice. Notre esprit de progrès prend racine dans notre amour pour notre terre natale et notre fidélité à son égard.  

    La solidarité et la loyauté civique encouragent la participation active.  

    6. Un esprit européen d’unité nous incite à nous faire confiance dans l’espace public, même quand nous ne nous connaissons pas. Les parcs publics, les places et les larges avenues des villes et métropoles européennes racontent l’esprit politique européen : nous partageons notre vie commune et la res publica. Nous partons du principe qu’il est de notre devoir d’être responsables pour l’avenir de nos sociétés. Nous ne sommes pas des sujets passifs, sous la domination de pouvoirs despotiques, qu’ils soient religieux ou laïques. Nous ne sommes pas non plus couchés devant d’implacables forces de l’Histoire. Etre européen signifie posséder un pouvoir politique et historique. Nous sommes les auteurs de notre destin partagé.  

    Nous ne sommes pas des sujets passifs.  

    7. L’Europe véritable est une communauté de nations. Nous avons nos propres langues, traditions et frontières. Néanmoins, nous avons toujours reconnu une affinité des uns pour les autres, même quand nous étions en désaccords, voire même en guerre. Cette unité-dans-la-diversité nous parait naturelle. Cette affinité est remarquable et précieuse, car elle ne va pas de soi. La forme la plus commune d’unité-dans-la-diversité est l’empire, que les rois guerriers européens ont tenté de recréer après la chute de l’Empire romain. L’attrait d’une forme impériale a perduré, bien que le modèle de l’Etat-nation ait pris le dessus : cette forme politique lie le peuple à la souveraineté. L’Etat-nation dès lors est devenu la caractéristique principale de la civilisation européenne.  

    L’Etat-nation est la marque de fabrique de l’Europe.  

    8. Une communauté nationale s’enorgueillit toujours d’elle-même, a tendance à se vanter de ses prouesses nationales dans tous les domaines, et entre en compétition avec les autres nations, parfois sur le champ de bataille. Les concurrences nationales ont blessé l’Europe, parfois gravement, mais n’ont jamais compromis notre unité culturelle. On peut même constater le contraire. A mesure que les Etats européens s’établissaient distinctement, une identité commune européenne se renforçait. De la terrible boucherie des deux guerres mondiales du XX° siècle, nous sommes sortis encore plus résolus à honorer notre héritage commun. C’est là le témoignage d’une civilisation profondément cosmopolite : nous ne cherchons une unité d’empire forcée ou imposée. Au contraire, le cosmopolitisme européen reconnaît que l’amour patriotique et la loyauté civique débouchent sur un horizon plus large.  

    Nous ne soutenons pas une unité imposée et forcée. 

    9. L’Europe véritable a été façonnée par le Christianisme. L’empire universel spirituel de l’Eglise a conféré une unité culturelle à l’Europe, sans passer par un empire politique. Cela a permis le déploiement de fidélités civiques au sein d’une culture européenne partagée. L’autonomie de ce que nous appelons la société civile est devenue une caractéristique fondamentale de la vie européenne. De plus, l’Evangile chrétien ne nous apporte pas un système de lois d’origine divine. Aussi la diversité des lois séculaires des nations peut-elle être proclamée et honorée sans remettre en cause l’unité européenne. Ce n’est pas un hasard si le déclin de la foi chrétienne en Europe a correspondu aux efforts renouvelés pour étblir une unité politique, un empire de la finance et un empire de normes, arguant de sentiments pseudo-religieux universels, en passe d’être construite par l’Union Européenne. 

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  • Éric Zemmour : « Le retour de l'Autriche-Hongrie »

     

    BILLET - Le premier ministre hongrois Viktor Orban a été le premier dirigeant européen à féliciter le nouveau pouvoir autrichien composé de la droite et de l’extrême-droite. On se croirait revenu au temps des Habsbourg [RTL 21.12].

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    L'Histoire est ironique.

    Près d'un siècle après sa disparition, l'Autriche-Hongrie renaît de ses cendres. Pas sous sa forme impériale d'origine bien sûr, mais ça y ressemble pourtant furieusement. À Budapest comme à Vienne, un pouvoir conservateur fonde son pouvoir sur les valeurs d'une société profondément catholique et la lutte contre l'envahisseur musulman.

    On se croirait revenu au temps des Habsbourg, celui du chancelier Metternich, ou celui, plus ancien encore, du siège de Vienne par les Ottomans. Les anciennes nations de l'Empire ne sont pas en reste. Slovaques, Tchèques, Polonais : tous sont sur la même ligne idéologique.
     

    Éric Zemmour

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  • Actualité • Catalogne : La démocratie si rien de supérieur ne la transcende, cela se paye

     

    En deux mots.jpg

    Nous doutions jeudi dernier que les élections catalanes puissent dénouer la crise en cours*. Nous avions raison. 

    Si cette consultation avait été un référendum, les indépendantistes l'auraient perdu car les unionistes ont recueilli 52% des voix. Les séparatistes (48%) sont minoritaires en Catalogne. 

    Il ne s'agissait pas d'un référendum mais d'élire un parlement. L'avantage en sièges donné aux campagnes, fait entrer au dit parlement une majorité de députés indépendantistes. Majorité absolue avec seulement deux sièges de plus que leurs adversaires. 

    La constitution de 1978 fait de l'Espagne une démocratie. Elle a été approuvée massivement et en Catalogne plus qu'ailleurs. Cette considération - suprême retranchement de Madrid - ne trouble pas les indépendantistes. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts du rio Llobregat depuis 1978 et Madrid n'a rien fait pour contrer le matraquage antiespagnol qui a sévi partout en Catalogne ces dernières décennies. Elle a réagi in extremis quand le mal était installé. Elle a pris les mesures qui s'imposaient quand elle eut le couteau sous la gorge. C'est toujours la solution la plus coûteuse... 

    Il était si l'on peut dire naturel que la gauche républicaine et les communistes de toutes obédiences fussent indépendantistes et républicains : ils l'ont toujours été. C'est le centre-droit des Pujol, Mas et Puigdemont qui, en se décidant pour l'indépendantisme, lui a donné les moyens de grandir et de s'imposer. Sans eux, rien ne serait arrivé. 

    L'apathie souvent intéressée de Madrid et le passage à l'indépendantisme d'une certaine bourgeoisie catalane assez semblable à nos bobos centristes, sont les vrais responsables de la situation. 

    Cette dernière, c'est le roi Felipe qui l'a le mieux perçue et nommée avec une noble franchise : la société catalane est fracturée, coupée en deux parts irréductibles à peu près égales. 

    Ceux qui croient en la primauté de l'économique se sont une fois de plus trompés : ni les difficultés financières annoncées, ni le lâchage européen, ni le départ de Catalogne de plus de 3000 entreprises n'ont fait reculer les catalanistes. Ce sont des sentiments et des idées qui les motivent pour la plupart : leur traditionalisme, leur nationalisme. Fussent-ils fort mal placés. 

    Une dernière question devrait se poser aux Espagnols, à leurs gouvernants et à leur roi : y a-t-il quelque chose au-dessus de la démocratie ? Nous dirions qu'il y a les réalités et qu'il y a l'Histoire de qui ces dernières découlent. A aucun de ces deux titres la Catalogne n'est fondée à exiger son indépendance. Et même si elle l'obtenait, il faudrait bien des années, beaucoup de temps pour qu'elle cesse, en réalité, d'être de facto espagnole.  

    Pour l’instant, la Catalogne va entrer dans l’ère des combinaisons. Tenter de sortir de l’imbroglio où elle s’est fourrée. La démocratie si rien de supérieur ne la transcende, cela se paye.   • 

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    * A lire dans Lafautearousseau  ... 

    La Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole

  • La Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole

     Le palais de la Généralité, place Sant Jaume à Barcelone

     

    En deux mots.jpgQue se passera-t-il aujourd'hui en Catalogne ? Que va-t-il sortir des élections décidées par Madrid pour mettre un terme au psychodrame indépendantiste ? 

    On dit le scrutin incertain ; on prédit, entre candidats unionistes et indépendantistes un résultat « serré » qui peut-être ne décidera de rien, ne résoudra rien. Les sièges une fois attribués, quelles alliances vont-elles devoir se nouer, quelle coalition nécessairement hétéroclite ou même contre-nature va-t-elle se constituer pour former un gouvernement, élire un président ? Alchimie démocratique assez obscure, indigne et délétère ! Peut-on jouer aux dés l'avenir d'un peuple ? Quel que soit, ce soir, le résultat, il y a gros à parier que la partie perdante le contestera aussitôt. La démocratie ne transcende pas l'Histoire et les réalités. Il lui arrive de les mettre en péril ... 

    Il faut respecter le peuple catalan, attaché jusqu'à la déraison à ses traditions, sa langue, son identité. On se prend même à regretter que les Français n'aient pas fait preuve d'un semblable attachement, d'une même fidélité à eux-mêmes, à leurs pays et à la France. 

    L'une des spécialités des indépendantistes catalans est le travestissement de l'Histoire. Quoiqu'ils en disent, la Catalogne n'a jamais été indépendante. Avant le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon qui scella, il y a près de six siècles, l'unité de l'Espagne, la Catalogne appartenait, comme Valence et les Baléares, à la couronne d'Aragon. Jamais ensuite elle ne fut un Etat, jamais elle ne fut une nation indépendante. Elle aurait pu l'être et ne le fut pas. L'Histoire a tranché : l'Espagne a été un acteur majeur de l’histoire de l’Europe et au-delà ; la Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole.  

    Comme le parlement britannique peut tout sauf changer un homme en femme, la démocratie quelle que soit son arithmétique, quels que soient ses résultats et ses combinaisons postélectorales, ne pourra empêcher que de toute façon la Catalogne, suivant une modalité qui lui est propre, soit et reste espagnole.  •

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité 

    A lire dans Lafautearousseau  ... 

    On a tout à perdre à mépriser les États et les nations, à les tenir pour dépassés ...

    Comédie ou tragédie ?

    L'Histoire est-elle vouée à se répéter ?

    L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

    Catalogne ou quand le pire n’est jamais sûr

    Au bord du précipice

    Barcelone : « No tinc por »

  • Jean Sévillia sur le nouveau gouvernement autrichien : « Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure. »

     

    En Autriche, le FPÖ, classé à l'extrême droite par les observateurs français, gouvernera avec les conservateurs de Sebastian Kurz. Pour Jean Sévillia, ce type de coalition est banal en Autriche. Jean Sévillia précise toutefois : « Critique sur la politique migratoire de l'Union européenne, et de l'Allemagne d'Angela Merkel en particulier, le nouveau chancelier d'Autriche partage la volonté des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) de contrôler strictement leurs frontières au nom de leur souveraineté nationale. Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure. » L'affaire est importante. [Figarovox, 19.12].  LFAR

     

    XVM374ace7c-f3ac-11e6-a80c-3dc5aaa52285-120x168.jpgSebastian Kurz, 31 ans, a prêté serment lundi à Vienne, signant l'arrivée au pouvoir d'une coalition formée par la droite et le FPÖ, le Parti de la liberté d'Autriche, classé par beaucoup à l'extrême droite. Ce cas de figure n'est pas inédit. Au début des années 2000, les conservateurs et le FPÖ avaient déjà été partenaires. Que faut-il retenir de cette première expérience ?

    Aux élections législatives d'octobre 1999, en effet, le FPÖ avait obtenu 27 % des suffrages, arrivant juste derrière les sociaux-démocrates et devançant de 400 voix seulement les conservateurs de l'ÖVP que menait alors le ministre des Affaires étrangères, Wolfgang Schüssel. Ce dernier, écartant l'idée de reconduire la grande coalition de son parti avec les sociaux-démocrates, coalition qui gouvernait l'Autriche depuis 1987, avait fait le choix, au terme de longues tractations, d'une coalition avec le FPÖ, ce parti qu'on qualifie de populiste, faute de terme plus approprié, mais que les Autrichiens ne classent pas à l'extrême droite. En février 2000, la formation du gouvernement de coalition entre les conservateurs de l'ÖVP et les populistes du FPÖ, sous la direction de Wolfgang Schüssel, devenu chancelier, allait décider les quatorze autres États membres de l'Union européenne à cesser toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien, à imposer des limitations à ses ambassadeurs et à retirer tout soutien européen aux candidats autrichiens à des postes au sein des organisations internationales. Cette politique de sanctions européennes, fortement encouragée par Jacques Chirac à l'Elysée, avait débouché sur un échec piteux. Elle avait dû être levée au bout de sept mois quand il avait bien fallu s'apercevoir que rien n'avait changé en Autriche, qui était restée un libre Etat démocratique, respectueux des droits de l'homme.

    A l'intérieur du pays, le résultat sera l'inverse de ce qui était escompté par l'Union européenne car même les Autrichiens de gauche, électeurs sociaux-démocrates, seront blessés dans leur fierté patriotique de voir traiter leur pays comme un paria. Pour le FPÖ, cette participation au pouvoir sera l'épreuve de vérité puisque des dissensions internes quant aux choix gouvernementaux provoqueront un effondrement du parti aux législatives anticipées de 2002, le FPÖ descendant à 10 % des voix, puis une scission, Jörg Haider, leader du FPÖ et partisan du maintien de la coalition avec l'ÖVP, formant au printemps 2005 un nouveau parti qui emmènera les ministres du FPÖ, mais pour quelques mois seulement puisque la coalition conservateurs-populistes éclatera tout début 2007.

    Pour répondre à votre question initiale, ce qu'il faut retenir de la première expérience de coalition entre les conservateurs et les populistes, qui a duré six années pleines, est que la mécanique institutionnelle autrichienne laisse le premier rôle au chancelier, qui a l'initiative et la vraie responsabilité du pouvoir. Ce fut le cas, de 2000 à 2006, avec le conservateur Wolfgang Schüssel qui imposait sa stratégie et son tempo à ses partenaires du FPÖ. Il n'en sera pas autrement avec Sebastian Kurz. L'autre réalité est que, dans l'exercice du pouvoir, les ministres populistes ont acquis une culture de gouvernement, ce qui les a parfois mis en contradiction avec leurs idées antérieures ou leur propre base électorale ou militante. Avant de poursuivre l'analogie pour aujourd'hui, observons ce qui va se passer maintenant.

    Non loin du palais présidentiel où se déroulait l'investiture du nouvel exécutif, plusieurs milliers de personnes manifestaient contre la participation du FPÖ au gouvernement, rassemblées derrière des banderoles proclamant « Les nazis dehors » ou « Mort au fascisme ». Ce type d'analogie historique a-t-elle un sens ?

    Rassembler 5500 personnes au centre de Vienne, capitale d'1,8 million d'habitants, derrière des drapeaux rouges et des banderoles d'antifas proclamant « No pasaran » ne signifie pas, en dépit de la complaisance des caméras de télévision, que les Autrichiens s'insurgent contre leur nouveau gouvernement. En démocratie, la légitimité provient des élections et du jeu constitutionnel. Je rappelle simplement que les conservateurs de l'ÖVP ont obtenu 31 % des voix aux élections législatives du 15 octobre dernier, et le FPÖ presque 26 % des voix. Après que Sebastian Kurz a été chargé de former le gouvernement par le président de la République, Alexander van der Bellen, un homme issu des Verts, les négociations en vue de la formation d'un cabinet se sont déroulées sur des enjeux publiquement affichés, de manière paritaire, selon les formes habituelles en Autriche. C'est donc dans le parfait respect des lois et de la Constitution autrichiennes que le gouvernement de Sebastian Kurz a été investi. Je rappelle encore que les sociaux-démocrates du SPÖ ont gouverné avec le FPÖ de 1983 à 1986, et gouvernent encore aujourd'hui avec lui dans deux diètes régionales, en Haute-Autriche et dans le Burgenland. En Autriche, encore une fois, le FPÖ n'est nullement classé à l'extrême droite, quoi qu'en pensent les médias français. La réalité politique est là, et non dans l'antifascisme d'opérette de quelques centaines d'étudiants et de bobos viennois.

    Heinz-Christian Strache, le leader du FPÖ et désormais vice-chancelier, aurait tout de même été proche des néonazis dans sa jeunesse ?

    Le néonazisme est interdit en Autriche, pays qui possède une des législations les plus sévères d'Europe en matière de répression du néonazisme et du négationnisme. Donc Strache n'a pas été proche des néonazis. Adolescent, il a peut-être été d'extrême droite, mais juge-t-on un homme de 48 ans sur les positions qu'il défendait à 18 ans ? En France, nous avons eu au cours des dernières décennies un certain nombre de hauts responsables politiques et de ministres qui, dans leur jeunesse, ont été membres d'Occident ou à l'inverse de mouvements trotskistes : fallait-il les enfermer dans cette étiquette ? Depuis qu'il a pris la tête du FPÖ, en 2005, et réunifié les deux partis populistes après la mort de Haider, en 2008, Heinz-Christian Strache a plutôt fait un sans-faute, rejetant les ambiguïtés dont aimait jouer Haider quant au national-socialisme, condamnant l'antisémitisme, se rapprochant d'Israël. En Autriche, même ses adversaires peinent à pointer ses « dérapages », sauf à considérer que la critique du fondamentalisme islamique soit un dérapage. Cela dit, Strache est à son tour au pied du mur. A part son mandat de député et la direction de son parti, il n'a jamais exercé de responsabilité politique effective autre que le ministère de la parole. Lui aussi va devoir prouver qu'il est capable de passer du discours à l'acte.

    Deux ministres du FPÖ ont été nommés à des postes régaliens à l'Intérieur et la Défense. Sebastian Kurz ne semblait pas y être contraint ?

    Un troisième ministère régalien très important, celui des Affaires étrangères, a été attribué à Karin Kneissl, qui n'est pas membre du FPÖ, mais a été choisie par lui. Cette femme de 52 ans, diplômée de l'université américaine de Georgetown et de l'ENA à Paris, spécialiste du Proche-Orient, parle l'arabe et l'hébreu. Il sera difficile de la faire passer pour une nationaliste au front bas… Pourquoi Kurz a-t-il consenti à donner des ministères régaliens au FPÖ ? Mais Schüssel en avait fait autant. Les Autrichiens ont une vision pragmatique de la politique, c'est tout. Dès lors qu'il y a coalition, il y a partage des fonctions et des compétences. Mais encore une fois, le maître du jeu, au sein du gouvernement, restera le chancelier.

    Le rapprochement entre les conservateurs et le FPÖ en Autriche est-il symptomatique d'une droitisation en Europe ?

    Je ne sais pas si le terme de « droitisation » est le bon, mais il est certain que, face à un certain nombre de défis qui sont posés à l'Europe, à toute l'Europe, la nouvelle coalition gouvernementale autrichienne veut répondre à des attentes de l'opinion en matière de sécurité nationale et de contrôle des flux migratoires.

    Kurz fait profession de foi européenne, et prendra personnellement en charge les questions européennes, enlevées au ministère des Affaires étrangères. Critique sur la politique migratoire de l'Union européenne, et de l'Allemagne d'Angela Merkel en particulier, le nouveau chancelier d'Autriche partage la volonté des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) de contrôler strictement leurs frontières au nom de leur souveraineté nationale. Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure.

    L'Autriche peut-elle être un laboratoire politique pour d'autres pays, notamment la France ?

    Il y faudrait une révolution culturelle et un long chemin… Les Autrichiens, encore une fois, ont une conception beaucoup plus pragmatique de la politique, et sont habitués aux coalitions de gouvernement nationales ou régionales - conservateurs avec sociaux-démocrates, sociaux-démocrates avec populistes, conservateurs avec populistes - qui ne sont pas dans la pratique constitutionnelle de la Ve République. En France, malheureusement, il y a toujours un arrière-plan idéologique en politique, même quand on s'en défend. Notre histoire politique reste marquée en profondeur par l'expérience de la Révolution de 1789.   

    Journaliste, essayiste et historien, chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire, Jean Sévillia est un spécialiste de l'Autriche.

    Entretien par  Alexandre Devecchio 

    Auteur - Sa biographie

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    En deux mots.jpgDans une Europe où les peuples sentent de plus en plus le sol se dérober sous leur pied, où monte partout une vague « populiste » surtout inquiète de perdre son identité, une autre politique européenne de la France pourrait bien s'imposer à court ou moyen terme comme une option nouvelle et salvifique. Il n'est pas sûr en effet que la France n'ait d'autre choix qu'entre le statu quo (berlino-bruxellois) et le Frexit ... 

    Sans-doute ne serait-il ni utile ni opportun de rompre à grand fracas le « couple franco-allemand » qui est depuis le traité de l'Elysée la base de notre politique européenne. Mais peut-être serait-il temps de prendre la mesure de son délabrement et de se préparer à y parer. Sur le plan des échanges économiques, chacun sait que le solde du commerce extérieur franco-allemand s'est excessivement déséquilibré en notre défaveur. Que ce soit en grande partie de notre faute ne change rien à l'affaire. Ces déficits pluriannuels récurrents ne pourront pas durer éternellement. Si la France avait une volonté industrielle et commerciale, elle s'attacherait sans tarder à redresser cette situation pour les résorber et revenir à moyen terme à l'équilibre. Ce serait au détriment du bénéfice que tire aujourd'hui l'économie allemande de nos échanges... 

    Quant à la politique migratoire de l'Allemagne structurellement liée à son effondrement démographique, elle lui a aliéné les pays de l'ancienne Mitteleuropa, le cœur battant du continent, et une partie de son propre peuple, inquiet lui aussi de perdre son identité germanique, comme nous, au profit de l'Islam. Angela Merkel vient d'en faire l'expérience, sinon mortelle pour l'instant, du moins amère.  

    L'Allemagne, notamment après que le monde communiste s'est décomposé, a toujours considéré ses voisins de l'Est comme ses prolongements, ses marches, pour ne pas employer de termes plus péjoratifs. Pays utiles à son industrie, surtout comme sous-traitants, à son commerce, à sa puissance et d'une certaine façon liés à elle par leur commun atlantisme et leur appartenance conjointe à l'Union Européenne. Union où, par ailleurs, s'exerce de facto l'évidente suprématie allemande.  

    Ce système clos est peut-être en train de s'éteindre pour différentes raisons convergentes. La principale est la renaissance d'un puissant sentiment national et identitaire de ces pays d'Europe centrale ou danubienne, ayant tous plus ou moins appartenu à l'empire austro-hongrois, puis, sauf l'Autriche qui en fut sauvée de justesse, au glacis soviétique : Autriche, Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie, sans aller plus à l'Est ou plus au Sud ... Ces nations qui ont sauvé leur âme du communisme dont elles ont subi le joug le long de près d'un demi-siècle tragique, n'entendent pas risquer à nouveau de la perdre du fait de la politique des institutions de Bruxelles et des exigences allemandes : accueil massif de migrants majoritairement africains et musulmans, imposition de quotas, politique et idéologie libérale-libertaire, multiculturaliste et diversitaire. Ces peuples refusent aujourd'hui de se voir imposer un modèle politique et sociétal à l'opposé de leur identité, de leurs aspirations et de leurs votes. Certes, leur refus de s'y plier est suivi de rappels à l'ordre, menaces de sanctions, leçons moralisantes, etc. mais pour l'instant sans effets sur eux. 

    Pourquoi la France au lieu de s'associer au concert des donneurs de leçons et des preneurs de sanctions, ne se rapprocherait-elle pas de ces Etats estimables entre tous ? Ce sont de longue date des pays amis qui forment au centre de l'Europe un bloc de cinq Etats et de soixante-dix millions d'habitants, avec une suite de capitales prestigieuses (Varsovie et Cracovie, Vienne, Bratislava, Budapest et Prague), d'indiscutables racines européennes, un immense capital de civilisation, celui que, précisément, ces Etats veulent préserver ? Oui, pourquoi la France en quelque manière ne se joindrait-elle pas à eux ? De par la nature des choses et de l'Histoire, elle y exercerait évidemment une sorte de prééminence. Du même coup, elle équilibrerait sans le rompre son partenariat trop inégal et trop exclusif avec l'Allemagne ...  

    XVM74092d9a-e190-11e7-9511-98d62490889b.jpgPourquoi pas, en effet, une initiative de la France envers les pays de Višegrad, plus l'Autriche qui vient de se doter d'un gouvernement de coalition des droites ? Une tournée du Chef de l'Etat dans les capitales de cette Europe-là, y compris Varsovie cette fois-ci, la réaffirmation des liens d'amitié séculaires qui les lient à la France, de notre soutien à leurs efforts de développement, de notre compréhension envers leur volonté de défense de leurs identités et de leurs patries respectives, constituerait sans nul doute de la part de la France non pas ce « repli sur soi » que dénonce Macron mais tout au contraire notre retour à une politique d'influence et d'ouverture pour une Europe des nations. 

    Faudrait-il redouter des sanctions ? Mais lesquelles donc ? L'Europe n'existe pas sans la France. Sans elle ce qui subsiste de l'U.E. après le départ britannique s'effondrerait. Son rapprochement avec Vienne, Bratislava, Budapest, Prague et Varsovie rendrait la chose plus improbable encore, d'autant qu'une telle politique ne serait sans-doute pas sans écho et sans adhésion à Sofia et à Bucarest où l'on n'entend pas non plus succomber aux flux migratoires... 

    En inaugurant cette politique, la France insufflerait à l'Europe une dimension nouvelle, celle qui lui fait défaut, celle des peuples, des nations, celle des retrouvailles avec sa civilisation profonde. Cette politique rendrait progressivement caduques des institutions artificielles, inutiles et faillies. Elle contribuerait à restaurer le politique et rendrait aux Etats leur rôle majeur.  

    Ci-dessus : vendredi 15 décembre à Bruxelles, MM. Macron et Morawiecki nouveau premier ministre polonais.

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  • Pourquoi le nouveau gouvernement autrichien peut changer la donne en Europe

     

    Par Ferenc Almássy

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCet intéressant article - écrit, pourrait-on dire, presque à chaud - est repris de Boulevard Voltaire où il est paru hier.  Certes, il ne nous apprend que peu de choses sur la formation du nouveau gouvernement autrichien. Son véritable mérite - qui est important -  nous paraît être de signaler - se référant au groupe de Visegrad - que l'événement est de nature à changer la donne en Europe. Comme la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie, l'Autriche devrait être désormais pour une Europe des Etats, des identités et des peuples. Notamment face à l'immigration et à l'Islam. Mais pas seulement : elle montre aussi l'exemple d'un pays qui se dote du gouvernement et, le cas échéant, des institutions de son choix, sans égard pour les leçons qui peuvent lui venir de Bruxelles et d'ailleurs. Si la France avait une politique étrangère, elle ne tarderait pas à se rapprocher de ce groupe de pays libres, plutôt que de poursuivre le rêve fédéraliste. Il n'est d'ailleurs pas impossible que l'évolution des réalités géopolitiques en cours et la vague populiste qui monte dans toute l'Europe, l'y conduisent volens nolens à plus ou moins court terme.  Lafautearousseau  

     

    33c079d1f7eedd6454fc631c7f7c631b.jpegConséquence rapide et directe de la calamiteuse gestion germanique de la crise des migrants de 2015, l’Allemagne et l’Autriche sont dans une phase très difficile de flottement politique. Mais vendredi, l’Autriche a mis un terme à son calvaire, qui s’est avéré être une mutation. L’Autriche a désormais – comme ça y est d’usage – un gouvernement de coalition, réunissant les conservateurs du ÖVP avec, cette fois, les nationaux-libéraux du FPÖ. Une coalition qui pourrait bien bouleverser la politique européenne.

    L’Autriche sort d’un an et demi de chaos politique, à cause du flux immense de clandestins arrivés depuis 2015, et du fait que la présidence a été remportée de justesse, il y a un an, par un candidat d’extrême-gauche suite à une élection reportée deux fois pour cause d’irrégularités. Le 15 octobre, l’ÖVP, le parti conservateur, de « droite traditionnelle », a gagné de justesse devant le FPÖ, qui se décrit comme national-libéral, et unanimement qualifié par la presse mondialiste comme étant « d’extrême droite », du fait de leur opposition à l’immigration incontrôlée, à l’implantation d’un islam politique en Autriche et en faveur de plus de liberté économique pour les entreprises, en particulier autrichiennes. 

    shutterstock_558686410-1000x660.jpgMalgré la pression morale constante et immense de la part de la presse dominante, la digue a cédé. Il faut dire que cette même presse avait été en faveur de l’afflux massif et incontrôlé d’étrangers dès le début de la crise de l’été 2015. Si le FPÖ n’est pas arrivé premier, il intègre pour autant le gouvernement – en récupérant notamment l’Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères ! – et impose certaines de ses lignes directrices, notamment sur les questions de l’islam, du rapport à la Russie – le FPÖ est un partenaire du parti de Poutine – ou encore concernant les aides sociales aux étrangers. 

    Sur la question migratoire, en revanche, nul besoin de négocier : l’ÖVP ayant fait peau neuve sous l’impulsion de Sebastian Kurz, le nouveau chancelier de tout juste 31 ans, les deux partis sont en accord. Au printemps 2017, Kurz a fait son 18 brumaire au sein du vieux parti habitué à gouverner en coalition avec la gauche. Il s’est arrogé des pouvoirs inédits au sein du parti et a durci le ton et le programme en rejetant en bloc l’immigration massive, en dénonçant l’islam politique et en tendant la main vers le groupe de Visegrád et le sulfureux Viktor Orbán. Par opportunisme politique ou par conviction sincère, la question se pose toujours lorsqu’il s’agit de politiciens agissant en démocratie. Mais les faits sont là : Kurz a sauvé l’ÖVP, au prix certes de l’accès partiel au pouvoir du FPÖ et de la légitimation de ses thèses. Mais si cela était voulu ?

    Si ce jeune politicien brillant n’avait cure des carcans moraux d’une génération sur le départ, responsable du chaos migratoire, de la mondialisation destructrice d’identités et de l’effacement de la souveraineté ? C’est une possibilité. Que le lecteur n’y voie aucun jeunisme. Mais du sang neuf est parfois nécessaire pour attaquer d’un bon pied ce qui s’annonce comme une nouvelle ère politique pour l’Europe : avec ce gouvernement autrichien en harmonie avec les rebelles du groupe de Visegrád, la balance commence à pencher de leur côté et les manipulations médiatiques n’arrivent plus à faire peur devant l’application couronnée de succès des politiques décriées.  

    Journaliste indépendant Basé en Hongrie, collaborateur au Visegrád Post et à TVLibertés

  • De la Catalogne à la Corse : vers l’éclatement des nations ?

    Ajaccio 

     

    Par François Marcilhac

     

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    L’heure serait-elle à l’éclatement des États-nations  ? Voire de toute structure politique un peu importante  ?

    Le moins qu’on puisse dire est que nos médias ne font pas dans le détail, en amalgamant des situations qui, pourtant, n’ont pas grand-chose à voir entre elles. Comparaison n’est pas raison, et faire des parallèles entre la Catalogne, l’Écosse, la Corse, la Nouvelle-Calédonie voire le Brexit peut se révéler extrêmement risqué, même si cela excite la curiosité de l’auditeur. Non, la Catalogne n’est pas à l’Espagne ce que la Corse est à la France ou l’Écosse au Royaume-Uni.

    Comparaison n’est pas raison

    Le Brexit, lui, ne traduit pas une volonté de rompre avec une unité politique fondée sur l’histoire, l’Europe ne s’étant jamais réalisée, ni même sérieusement pensée comme telle depuis 1957. Quant à la Nouvelle-Calédonie, l’irrédentisme d’une partie des Canaques a été, sur fond de sous-développement économique surtout de la province Nord que dirigent les séparatistes du FLNKS, savamment entretenu, dans un premier temps du moins, par ses puissants voisins anglo-saxons, désireux de voir la France chassée d’une partie du monde considérée comme leur zone exclusive d’influence, et encouragés en cela par… le pouvoir politique français lui-même (Mitterrand, au premier chef) au nom de l’idéologie anticolonialiste et d’une France faisant profil bas sur le plan géopolitique. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Dans le précédent numéro, Roch Cauvigny a montré comment la situation commençait d’évoluer. Fort heureusement, aujourd’hui, Valls, président de la mission parlementaire d’information sur l’avenir institutionnel de l’archipel, se voit plus en Clemenceau qu’en Mitterrand. Mais le Premier ministre, qui est venu, le week-end dernier, lancer l’année référendaire, sera-t-il à la hauteur  ? Faire profil bas serait la pire façon de chercher le consensus.

    Et que peut signifier ce lointain territoire pour Macron, qui veut enfermer la France dans les limites étroites d’une Europe sous hégémonie allemande à laquelle il veut abandonner notre politique extérieure, comme en Afrique – une Allemagne qui, soit dit en passant, ne cesse de l’humilier, comme l’a montré l’affaire du glyphosate, prorogé par l’Europe sur ordre de Merkel contre l’avis de Paris  ? Espérons seulement – mais ne rêvons pas trop – que nos compatriotes de l’océan Pacifique sentent le désir du pays légal de voir l’archipel rester français, ce qu’il est pleinement de par l’histoire, seul guide en la matière  : les séparatistes rêvent d’un État ethnique, voire racial, alors que, comme le rappelait Bainville, «  la France, c’est mieux qu’une race, c’est une nation  ». En ce sens, la Nouvelle-Calédonie est une France en miniature, puisqu’elle s’est prêtée, depuis notre arrivée, comme la métropole, «  à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées  ». D’autant que l’archipel n’est pas viable économiquement et que les investisseurs trouvent désormais urgent d’attendre… le résultat du référendum qui aura lieu à la fin de 2018.

    Quoi de commun, donc, entre la Catalogne, la Corse, l’Écosse, sinon que, face à l’instabilité toujours plus grande d’espaces géopolitiques et économiques mondialisés, qui se cherchent un nouvel équilibre – Carl Schmitt parlait de nomos –, les forces centrifuges demeurent minoritaires  ? Ce qui se vérifiera peut-être aussi, espérons-le du moins, pour la Nouvelle-Calédonie. Certes, les Corses ont voté «  nationaliste  », ce dimanche 3 décembre, au premier tour des élections territoriales visant à nommer leurs représentants à la toute nouvelle collectivité unique qui, regroupant les compétences de la région et des deux départements actuels, entrera en fonction le 1er janvier 2018  : la liste «  nationaliste  » Pé a Corsica (Pour la Corse), que l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni a conduite avec l’autonomiste Gilles Simeoni (un contrat de mandature les lie), est arrivée largement en tête avec plus de 45  % des voix. Les «  nationalistes  » avaient déjà remporté Bastia en 2014 et la région en 2015 et envoyé trois députés à l’Assemblée nationale aux législatives de juin dernier. Le second tour n’aura pas encore eu lieu à l’heure où paraîtront ces lignes, mais, même si les «  nationalistes  » ont profité de la large abstention du premier tour (quelque 52  %), décevante compte tenu de l’enjeu, les résultats définitifs, même avec un léger sursaut des électeurs – ou grâce à celui-ci –, devraient confirmer leur victoire  : les «  nationalistes  » dirigeront la nouvelle collectivité unique.

    L’indépendance dans dix ans  ?

    C’est pourquoi Talamoni a eu soin de rappeler au soir du premier tour qu’il ne souhaitait aucun processus d’indépendance avant dix ans, conformément au contrat de mandature  : il sait, et reconnaît d’ailleurs, que le courant indépendantiste est très minoritaire (les autonomistes, au premier tour des régionales de 2015, pour lequel ils n’avaient pas fait alliance avec les indépendantistes, avaient obtenu 2,5 fois plus de voix qu’eux). Aussi ne doit-il pas effrayer les électeurs pour le second tour, les Corses n’ayant voté aussi massivement pour les listes «  nationalistes  » que parce que les autonomistes y paraissent neutraliser les revendications indépendantistes, qui supposent du reste, pour être crédibles, que la Corse puisse acquérir une certaine autonomie économique et financière. Or le développement économique de l’île de Beauté, dont les anciens possesseurs génois ne s’étaient guère souciés, doit tout à ses relations avec le “continent”, un continent que les élites corses ont toujours considéré comme le complément naturel de l’île. Ce n’est pas demain que la Corse représentera 20  % du PIB de la France (comme la Catalogne pour l’Espagne). L’importance de l’emploi public le montre  : l’île, qui est pauvre, pour vivre et se développer, a besoin de la solidarité nationale.

    Il n’en reste pas moins que Talamoni a raison lorsqu’il prévient, à propos du résultat  : «  Il faudra que Paris le prenne en compte  !  » Et de rappeler déjà à Macron ses exigences  : la reconnaissance officielle de la langue corse, un statut de résident pour réserver l’immobilier aux Corses, l’amnistie des prisonniers «  politiques  », dont l’assassin Yvan Colonna. Les indépendantistes comptent, à terme, sur d’éventuelles fautes politiques de Paris pour décrédibiliser la voie autonomiste et radicaliser – le modèle catalan servant alors à leurs yeux – leurs objectifs. Pourtant, comme le remarque Gilles Simeoni  : «  le modèle catalan n’est pas applicable  ». Ni l’autonomie actuelle de la Catalogne, ni la puissance économique de cette généralité, ni le jusqu’au-boutisme d’un pays légal catalan qui se savait minoritaire et qui a voulu forcer le destin ne sont applicables à la Corse. D’ailleurs, il n’y a pas de modèle catalan… pour la Catalogne elle-même. Comment serait-il valable pour la Corse  ?

    Quand la République n’a plus les moyens d’imposer un jacobinisme asséchant, mâtiné d’intérêts bassement partisans, qui provoque un légitime rejet, elle brade… De la cause à l’effet. Toute son histoire tient dans ce mouvement de balancier, qui jure avec la patience de nos rois et leur respect de la diversité des peuples composant la France. Les «  nationalistes  » corses jouent sur l’incapacité de la République à avoir une juste conception de l’unité nationale pour promouvoir leur vision fantasmée de l’histoire,. Ils savent qu’elle est incapable de donner à la Corse un statut qui ne mette pas en cause son appartenance à la collectivité nationale tout en préservant l’identité de l’île. Une identité où joue à plein, également, la question de l’immigration, la conception du vivre-ensemble n’étant pas la même à Bastia et à Paris.