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  • Nous rebâtirons Notre-Dame ? C’est plutôt elle qui nous rebâtira !

    Par Gabrielle Cluzel 

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    Abandon. Il en va de l’incendie de Notre-Dame Paris comme du décès d’une grand-mère. Comme on l’a toujours connue, vaillante et debout, on a fini par la croire immortelle.

    On s’occupait à peine d’elle, la visitant distraitement de loin en loin. Et puis, soudain, on apprend, coup de tonnerre dans le ciel clair, qu’elle est en train de disparaître. On plaque tout pour aller la veiller. Comme des centaines de catholiques, je suis allée à Notre-Dame dans la nuit. Tout autour des cordons de policiers, des catholiques chantaient, récitaient le chapelet, debout ou agenouillés, les yeux rivés sur les points encore embrasés, ils ne se connaissaient pas mais ils partageaient leur écran de téléphone pour retrouver des couplets oubliés de vieux cantiques, ne s’interrompant que pour applaudir au passage des camions de pompiers. Une de ces soirées où le temps est suspendu et dont on se souvient trente ans après.

    Inquiétude. La rumeur a couru toute la soirée : avait-on eu le temps de mettre à l’abri la couronne d’épines ? Des informations contradictoires circulent. L’oncle du voisin de la belle-sœur de la cousine pense que oui, non, ne sait pas, ne sait plus.

    Cet incendie en début de Semaine sainte prend une dimension eschatologique. Si, en sus, cette relique de la Passion rapportée par Saint Louis et offerte à la vénération à cette période de l’année venait à disparaître, c’est toute notre génération qui semblerait maudite. On apprend, enfin, avec soulagement que le père Fournier, aumônier des pompiers de Paris, est allé sous bonne escorte sortir la couronne d’épines… et surtout le Saint-Sacrement. L’écrin est consumé mais le bijou est sauvé. Même le coq-reliquaire qui surplombait la flèche aurait été retrouvé.

    Interrogation. Pour tous les médias, l’origine ne fait pas un pli : accidentelle. Même le Parquet semble connaître la conclusion avant même le début de l’enquête évoquant un « incendie involontaire ». Sans doute a-t-il en sa possession des éléments que nous n’avons pas pour être aussi catégorique. Qu’il en fasse, dans ce cas, état pour rassurer les catholiques qui, eu égard aux multiples églises récemment vandalisées, sont légitimement en droit de se poser des questions.

    Honte. Pour notre temps, qui se croit si malin, si tatillon avec le sacro-saint principe de précaution, qui impose au moindre pavillon son détecteur de fumée, au plus petit hôtel ses extincteurs et son système de sécurité dûment contrôlés… et a été incapable de conserver, comme un enfant trop gâté qui ne prend pas garde à ses jouets, ce que huit siècles et demi lui avaient confié. Si la cause est bien accidentelle, il y a de lourdes responsabilités. Partagées, notamment, par des gouvernants bien négligents pour notre patrimoine. Et il se dit que ce sont les inénarrables embouteillages dans Paris qui auraient retardé l’intervention des pompiers…

    Évidence. On se grattait la tête, on dissertait à l’infini pour savoir comment recoller les morceaux d’un pays disloqué, pour faire France, comme on dit pour faire chic, à quelle « poudre de perlimpinpin » Emmanuel Macron allait accommoder les Français pour les rabibocher… C’est cette identité méprisée de fille aînée de l’Église, soudain ranimée, qui l’a doublé par la droite pour enfin rassembler. Qu’est-ce qu’être français ? C’est être meurtri par ce spectacle de Notre-Dame embrasée.

    Colère. Contre les remugles ricanants remontant des bas fonds des réseau sociaux. L’UNEF, notamment, rendra-t-elle des comptes ?

    Espérance. Les dons – modestes ou spectaculaires – affluent. On se sent pousser une âme de bâtisseur de cathédrale. C’est la matrice de notre culture, cette mission divine confiée « pour toujours » à l’Occident qu’évoquait, il y a quelques jours, sur Boulevard Voltaire, le cardinal Sarah. Lorsque les portes ont été poussées ce mardi matin, au loin, derrière les décombres, est apparue la Croix. Lumineuse, brillante, intacte. Après la Passion, la résurrection. Nous rebâtirons Notre-Dame… ou peut-être est-ce elle qui nous rebâtira. L’ami qui m’a soufflé ces mots se reconnaîtra.  

    Ecrivain, journaliste
  • Pierre Boutang : La communication propre aux communautés de naissance

     

    3335254573.jpg« Le cœur, sous la forme plus étroitement politique du courage, est le moteur de l’histoire. » Pierre Boutang

    Dans l’Europe des salons déjà invinciblement entraînée par la révolution cartésienne et par la force d’arrachement des idées neuves, La Fontaine comprend que les fables tiennent le fil des valeurs héroïques et parlent encore ce qu’il appelle la «  langue des dieux  ». À travers les siècles de fer qui s’annoncent, et qui emporteront non seulement le roi –  le chêne de la fable – mais le roseau pensant,  la fable a le pouvoir de transporter ces royaumes engloutis dans le cœur vivant d’un peuple.

    3718279773.jpg« Il semble que l’heure, bonne et sévère, soit venue de reconnaître nos erreurs sur la figure de la force, et de sauver ce qu’elle a de divin – d’en implorer le salut : la seule réelle force politique sera désormais, si nous ne nous laissons pas écraser par le cadavre des derniers siècles, la communication propre aux communautés de naissance qui choisiront héroïquement d’y situer principalement leur salut (…) 

    Je ne dis plus seulement que ma patrie c’est la langue française, mais que c’est l’enseignement et la tradition de cette langue dans son intégrité. Tous les autres biens passent effectivement par celui-là ; c’est en lui que l’intérêt, et les intérêts deviennent par une métamorphose quotidienne, le bien commun national. Ainsi chaque fois qu’un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l’aventure capétienne du rassemblement d’une terre dans l’unité de sa parole maîtresse. »   

    PIERRE BOUTANG

    La Fontaine politique. (LIEN.)

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    La Fontaine Politique,
    Pierre Boutang
    Éd. Les Provinciales. 352 p. 26 €
  • NOTRE-DAME PAR-DELÀ LE DRAME

     

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    Les Français ont donc ressenti le terrible incendie de Notre-Dame comme un drame national.

    Mais plus qu'un drame comme un autre, plus qu'un drame comme tant d'autres. Une peine collective. Une tristesse partagée. Le regret et le sentiment d'une perte matérielle et plus encore immatérielle : celle d'un bien très précieux venu d'une France très lointaine, et où se sont pourtant déroulés quelques-uns des événements essentiels de notre histoire récente. Des événements du temps présent qui parlent à nos mémoires personnelles et émeuvent le cœur de tous. Cette permanence de Notre-Dame dans le temps long, le fait qu'elle témoigne toujours de l'héritage des siècles, dressée comme immuable au cœur de la Ville aux bouleversement inquiétants, le fait qu’elle demeure si singulièrement présente à la vie des Français d’aujourd’hui,  qu’elle soit vivante après tant de siècles dont elle garde toutes les gloires et toutes les beautés, est source de respect, d'admiration, et même d’une sorte d'affection, partagée par un très grand nombre de Français, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, chrétiens ou non. On a vu, depuis hier, Notre-Dame apparaître comme un bien commun par excellence, dans un pays qui semble n'en avoir plus guère. Ainsi, hier mardi, l'excellent site Atlantico résumait l'événement en titrant un article de Bertrand Vergely : « Incendie de Notre-Dame : et notre mémoire ancestrale fit irruption dans la post-modernité ». Cette irruption, éclipsant tout, est aussitôt devenue le centre du débat public.      

    Reporté le discours d'Emmanuel Macron de lundi soir que l'on attendait religieusement depuis des jours. Reportée sa conférence de presse prévue ce mercredi. Le sort de Notre-Dame a pris naturellement le pas dans l’esprit et le cœur du pays sur les paroles contingentes que l’on y aurait entendues. La survie de Notre-Dame de Paris s’est révélée instantanément d’une dimension tout autre. Et le Président de la République, en radicale contradiction avec nombre de ses propos offensants pour la France, a eu raison de déclarer que Notre-Dame est « au centre de notre destin profond ». Ainsi, nous aurions un « destin profond » !   

    La France ressemble à Notre-Dame. Elle est en flammes, fissurée, fragilisée, effondrée, torturée. Peut-être trahie. Spontanément, la France retrouve dans l'instant le sens de son destin profond. Pas n'importe lequel. Celui que définit son histoire. Il est possible qu'elle ne demande, elle aussi, sans trop le savoir, qu'à être redressée, restaurée, reconstruite. Qu'à se retrouver. Il n'est pas interdit de persévérer dans cette espérance.   lafautearousseau

    versailles-595037_1920-f4c54 - Copie.jpg

  • PRIÈRE DE CHARLES MAURRAS POUR NOTRE-DAME

    Notre-Dame de Paris - Portail de la Vierge

    « Savez-vous ce qu'est devenue
    La mystique rose au cœur pur
    Qui, neige et feu, sous de longs voiles
    Qu'auréolèrent sept étoiles,
    Emparadisa Terre et Mer
    Et, du péché libératrice,
    De la douleur consolatrice
    Eut pitié même de l'Enfer ?

    Dites-nous : la Vierge Marie
    Ne règne plus dans votre ciel
    Et votre terre défleurie,
    Désert de cendres et de sel,
    Ne mène plus l'ogive en flamme
    S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
    Jurer l'amour entre ses mains
    Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
    Dans la maison d'un même Père
    Abritez nos cœurs pèlerins ! »
     

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    Charles Maurras

    Ode à la Bataille de la Marne - Extrait (1918)

  • L’ANNÉE PIERRE DEBRAY

    Aux Baux de Provence avec Pierre Chauvet et Gustave Thibon

    Philippe-Lallement.jpgEntretien avec Philippe Lallement 

    Le Bien Commun a posé quelques questions à Philippe Lallement, initiateur de l’année Debray, animateur des causeries catholiques du Café Histoire de Toulon, collaborateur de la Nouvelle Revue Universelle (NRU) et fondateur de la Revue Royaliste qui deviendra La Place Royale. 

    Vous animez le projet « 2019 - année Pierre Debray », pouvez- vous rappeler qui fut Pierre Debray ? 

    LBC-N6-archive-A4 8.jpgIl fut le grand intellectuel du maurrassisme orthodoxe qui à partir de 1954 assuma la difficile succession de Pierre Boutang à Aspects de la France. Durant la guerre d’Algérie, il anima aussi L’Ordre Français, une brillante revue laboratoire d’idées. Après une tentative avortée avec les gauchistes de la Nouvelle Action Française, il fut jusqu’en 1985, la tête pensante du mensuel royaliste Je Suis Français. Parallèlement il mena une intense activité catholique à partir de 1965. Il est mort en 1999, après avoir pris la parole au congrès d’Action française de 1998. 

    Il passe pour un maurrassien atypique… 

    Pour son parcours surtout. Issu de l’anarcho-syndicalisme   anti-chrétien, il se convertit à 20 ans. Choqué par le port de l’étoile jaune, il entre en résistance active. Il est membre du comité directeur des Jeunes Chrétiens Combattants. Il devient critique littéraire à La France Catholique, Témoignage Chrétien et d’Esprit avant de rejoindre les directions d’obédience stalinienne de France-U.R.S.S. et du Comité Mondial Pour la Paix.

    4135539289.jpgVous imaginez bien qu’en 1954, son transfert d’allégeance vers le maurrassisme sidéra le monde politique. Pour l’A.F. Ce fut une très belle prise de guerre et il devint l’idole des jeunes militants, grâce à ses dons d’orateur, sa pédagogie, son tempérament militant, son souci stratégique et surtout sa capacité à appliquer l’empirisme organisateur aux problématiques de la société de consommation. 

    Pouvez-vous présenter le projet orchestré par la Nouvelle Revue Universelle ? 

    Rappelons que la Revue Universelle a été fondée en 1920 par Jacques Bainville. Son actuelle équipe rédactionnelle s’est lancée dans une série de numéros spéciaux approfondissant le maurrassisme et son héritage. En 2016 ce fut Boutang, cent ans  ; puis Maurras, le blessé de Dieu en 2017, car la condamnation religieuse fut remise d’actualité par le monde catholique ; inutile de rappeler comment le Ministère de la culture imposa en 2018 un Maurras, l’homme de la politique. C’est donc assez naturellement que la NRU décida de prolonger cette série d’études par 2019 année Pierre Debray.

     Pourquoi naturellement  ? 

    2235704335.jpgSimplement car depuis quelques années, plusieurs acteurs s’étaient rendu compte de l’intérêt de retrouver ce maître oublié. Citons le blog La Faute à Rousseau, mais aussi Gérard Leclerc. 

    Pour ma part j'avais été étonné de constater comme les grandes problématiques étudiées par Debray, il y a quarante ans, revenaient systématiquement dans les préoccupations du public catholique du Café Histoire de Toulon. Voilà pourquoi le rédacteur en chef de la NRU a immédiatement soutenu ce projet. 

    S'agit-il d’un devoir de mémoire ? 

    Certainement pas uniquement. Bien entendu il est impératif de rendre justice à celui qui a su prolonger la pensée de Maurras durant les Trente glorieuses. Pour cela je vous conseille de lire le magnifique témoignage (NRU n° 56 de l’été) que Gérard Leclerc a prononcé lors de votre Université d’été 2018.

    3177063034.jpgEn revanche l’ambition  du  projet  est  ailleurs. Avec la grande réaction de la Manif Pour Tous, les promoteurs ont compris que l’espoir changeait de camp et qu'une génération Maurras 2.0 se levait. Sa réintégration doctrinale de Pierre Boutang, constituait une première étape devant être complétée par la redécouverte des travaux de Debray. Ce maître oublié pouvant constituer le chaînon maurrassien-catholique permettant à la génération des jeunes néo-conservateurs issus de La Manif Pour Tous de trouver la doctrine, sans laquelle leurs espoirs tourneront court. En 2018, la lecture de Debray vous fera découvrir qu’il a annoncé l'actuelle crise des Gilets jaunes depuis 1985. Sa lecture permettra de comprendre comment il a anticipé la crise économique, l’immigration musulmane, le déclin démographique, la crise identitaire et même l’intelligence artificielle. Faut-il d’autres arguments ? Il ne vous reste plus qu’à plonger dans les témoignages et les études d’universitaires qui ont accepté de participer au projet. 

    Illustrations

    1. À Montmajour en 1969
    2. Aux Baux de Provence [À gauche, Ohilippe Legrand]
    3. Aux Baux de Provence en 1973 [À gauche, Michel de Saint-Pierre, Guy Rérolle] 

    Propos recueillis par Axel Tisserand

    Pages de LBC-N6-archive-A4.jpg
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  • Monseigneur le Comte de Paris : Profonde tristesse et grande inquiétude

     

    portrait-2.jpgNotre cathédrale est en feu.

    Je ressens une profonde tristesse et une grande inquiétude pour ce joyau de notre Histoire.

    Tous mes encouragements vont aux pompiers dans la dure lutte qui s'annonce. 

    Le prince Jean de France
    lundi 15 avril 2019
  • Notre-Dame : 2ème message de Mgr le Comte de Paris et message personnel de Mme la Comtesse de Paris

     

    portrait-2.jpgCet après-midi, vers 15 heures, j'irai très simplement me recueillir à Notre-Dame de Paris.

    J'ignore encore l'hommage que je pourrai concrètement rendre car l'Île de la Cité est toujours fermée. 

    Je prierai pour notre pays dont Notre-Dame, érigée par les rois de France, est le symbole spirituel et protecteur. 

    J'appelle tous les Français à vivre une même démarche et à s'unir dans l'Espérance. 

    Message de Madame la comtesse de Paris

    Voici un message reçu dans la nuit de la part de la Princesse Philomena, comtesse de Paris :

    madame.png« Je donnerais tout pour être à vos côtés en ce moment. Mais je suis retenue au loin par mon devoir de mère. J'offre ma frustration et ma grande tristesse en union avec toutes vos prières. En ce début de Semaine Sainte, la silhouette blessée de Notre-Dame apparaît comme le signe d'unité pour tous les chrétiens atteints au plus profond de leur coeur. Dieu veuille raviver en nous la Foi de nos pères pour pouvoir courageusement reconstruire l'avenir. Voici ma prière : Puisse ce désastre raviver la Foi au cœur des français. Qu’un tel drame nous vaille une belle rédemption. »

    Philomena, Comtesse de Paris

    Le prince Jean de France 
    Mardi 16 avril 2019
  • 70 000 islamistes s’entassent dans le camp d’al-Hol en Syrie

    Antoine de Lacoste 

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    « Pourquoi devrait-on accueillir des traîtres qui ont du sang sur les mains ? »

    On trouve de tout dans le camp d’al-Hol : des hommes, des femmes et des enfants, des Syriens, des Tchétchènes, des Tunisiens, des Algériens, des Français, des Belges, des Chinois, la liste des nationalités représentées est interminable. Il y a même une femme originaire de Trinidad et Tobago dans les Caraïbes !

    Leur point commun ? Avoir servi Daech, autrement dit l’Etat islamique. Ils ont été faits prisonniers tout au long de ces derniers mois, au fur et à mesure de l’avancée des troupes arabo-kurdes encadrées par les Etats-Unis. De Manbij et Raqqa, au nord, jusqu’à Baghouz, lieu des ultimes combats près de la frontière irakienne, les Kurdes envoyaient vers al-Hol, au nord-est de la Syrie, tous les débris de Daech qui leurs tombaient sous la main. Enfin presque tous : on sait en effet que des échanges de prisonniers ont eu lieu au cours des combats de Raqqa et de Baghouz et que de nombreux djhadistes se sont évanouis dans la nature. On les reverra…

    Capture d’écran 2018-02-02 à 15.25.51.pngEn attendant, la gestion de ce camp relève du casse-tête. Les tensions y sont multiples, les bagarres incessantes. Pour se ravitailler, il faut aller au souk, installé à côté, sous bonne garde ; il est donc nécessaire de demander l’autorisation aux gardiens kurdes. Celles qui le font se voient reprocher par les plus dures de parler à de mauvais musulmans. Une belge interrogée par l’AFP confie son désir de retourner en Belgique et de quitter cet enfer : « Elles me font peur » confie-t-elle en parlant des plus extrémistes, en tête desquelles des Tchétchènes, des Russes et des Tunisiennes. Celles-là ne s’en laissent pas compter : jets de pierre contre les journalistes, insultes quotidiennes contre les gardiennes kurdes qui ne portent pas le voile [Photo]. Les divisions sont donc multiples au sein de Daech mais, rassurez-vous, toutes portent le niqab noir.

    topelement.jpgPour tenter de s’y retrouver, les Kurdes ont isolé les Syriens des autres nationalités : 10 000 non Syriens et non Irakiens sont ainsi parqués dans un enclos à part. Plusieurs dizaines de nationalités y  sont représentées. Les Kurdes aimeraient bien s’en débarrasser et les renvoyer dans leurs pays d’origine, mais personne n’est pressé d’accueillir ces fanatiques qui n’ont rien renié. De plus, beaucoup des jeunes enfants présents ont assisté, voire participé, à des scènes de torture et de décapitation. Qui peut prendre le risque d’accueillir des familles qui ont un tel parcours ?

    La logique voudrait qu’on les abandonne à leur sort et qu’ils assument ainsi leur choix : pourquoi devrait-on accueillir des traîtres qui ont du sang sur les mains ? Les Kurdes ne sont évidemment pas d’accord et, même s’ils reçoivent des fonds importants pour gérer tout cela, la situation ne pourra pas s’éterniser.

    La Syrie a rappelé que tout cela se passait sur son sol, dans un territoire occupé illégalement par les Kurdes et les Américains. Elle rêve bien-sûr de récupérer la gestion de ce camp ce qui lui permettrait de s’occuper elle-même des Syriens de Daech et d’obliger les autres pays à parler avec elle afin de se mettre d’accord sur une solution.

    Les Américains n’ont bien sûr pas répondu mais, un jour, il faudra bien prendre une décision. ■   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Washington : mutation du Pentagone, pouvoir réel

    Par  Xavier Raufer 

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    La myope « société de l'information » se vante d'accéder au savoir suprême par l' « intelligence artificielle », mais dans les faits, réagit plutôt comme ces requins qui perçoivent juste ce qui s'agite et saigne.

    Ainsi, les médias voient-ils Washington comme le lieu d'une simple bagarre de chiffonniers entre Donald Trump et la nomenklatura locale, quand, dans le silence de l'Amérique profonde, le contrôle du pouvoir réel connaît d'inquiétantes péripéties.

    Voici ce qui perturbe désormais les experts de Washington : à l'anomie et au narcissisme de la population, répond la militarisation, la prussianisation du sommet, au classique sens du terme : le Pentagone (ministère de la Défense) contrôle en fait la politique étrangère du pays, naguère dirigée par le State Department, ministère oblitéré par le président Trump.

    architecture-building-monument-america-landmark-facade-1108837-pxhere.com_-e1519899073228.jpgUn Pentagone qui, en outre - toujours en silence et dans l'ombre - mute désormais en tout autre chose qu'un simple « complexe militaro-industriel » :  - la « guerre des drones » menée sous les présidents Obama et Trump, - la fusion avec les industries de défense (Boeing, General Atomics, Lockheed Martin, Northrop Grumman, etc.) et du savoir (son armée de «consultants»), - l'addition au tout de la proliférante communauté du renseignement,  font désormais du Pentagone un immense « complexe de la guerre perpétuelle ».  Or, fait inouï dans l'histoire, les décisions prises par ce complexe dépendent désormais autant des actionnaires de l'occulte partenariat-public-privé, Pentagone-armement-consultants, que de l'intérêt public de la nation américaine.

    160223_aila.jpgCe méga-Pentagone est-il cependant efficace, d'abord dans cette « Guerre à la Terreur » qu'il mène inlassablement dans le monde depuis le président Bush ? Pas vraiment. Une crédible étude (du Center for Strategic and International Studies) montre qu'à garder son chiffrage minimal, le monde compte fin 2018 trois fois plus de terroristes djihadistes (±100 000) qu'en 2001, lors des attentats du 11 septembre (±37 000). Ce piètre résultat a coûté à Washington $ 5 900 milliards. Et même si la guerre s'achevait aujourd'hui, resterait pour 2019-2023, une facture de 808 milliards de dollars de dépenses induites. L'Amérique profonde, Donald Trump, voient l'aspect intenable de cette fuite dans la guerre perpétuelle ; la Chine et la Russie espérant le crash d'une Amérique déchirée et ruinée. Mais face à l'écrasante puissance du néo-Pentagone, comment reprendre la main ?  

    Xavier Raufer 
    Docteur en géopolitique et criminologue.
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 
  • Éric Zemmour : « Vous êtes en France, bienvenue chez les fous ! »

      

    thUKZO41O8.jpgKobili Traoré, qui a assassiné sa voisine Sarah Halimi, une vieille dame juive, au cri de « Allah Akbar », a été déclaré pénalement irresponsable par des experts. Une folie ? (Figaro Magazine du 12.04). Éric Zemmour pointe ici surtout la faiblesse, la folie françaises !  LFAR

     

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    « L’Histoire est un conte dit par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » 

    Shakespeare

    Fou. Cinglé. Maboul. Malade mental. Dingue. Irresponsable.

    En quelques mots, en quelques synonymes, on peut résumer l’épilogue de ce qu’on a appelé l’affaire Sarah Halimi, cette vieille dame juive assassinée au cri de « Allah Akbar » par son voisin, Kobili Traoré. Un crime ? Non ! Un assassinat antisémite ? Que nenni ! Un meurtre islamiste ? Pas d’amalgame ! Les experts ont évalué, tranché, décidé. Les experts ont expertisé et leur parole est sacrée. Kobili Traoré est fou. Cinglé. Maboul. Dingue. Irresponsable.

    gettyimages-463988387-1024x1024.jpgIl a tué, mais ce n’est pas lui qui agissait. « Je est un autre », disait Rimbaud. Il avait fumé du cannabis la veille. Il a crié « Allah Akbar » et « J’ai tué le sheitan » (le diable, en arabe), mais il aurait pu crier n’importe quoi: « Vive la sociale ! » ou « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire » mais il ne connaît ni Voltaire ni Hugo.

    La justice est bonne mère. La République aussi. Quand un homme boit avant de tuer, c’est une circonstance aggravante ; quand il fume du cannabis, c’est une circonstance atténuante ! Les djihadistes qui ont massacré chez Charlie ou au Bataclan consommaient eux aussi des drogues avant d’agir ; et criaient « Allah Akbar » au moment de passer à l’acte : ce qui prouve bien qu’ils sont fous ! Cinglés. Mabouls. Malades mentaux. Irresponsables. Le tueur de Nice ? Fou. Psychopathe. L’égorgeur du père Hamel ? Fou. Irresponsable. En effet, il faut être fou pour commettre des actes aussi cruels.

    Magnifique trouvaille. Magnifique excuse. Les SS d’Oradour qui ont brûlé des femmes et des enfants ? Fous. Les milices staliniennes qui affamaient les Ukrainiens ? Fous. Les sans-culottes qui exécutaient en masse, les 2 et 3 septembre 1792, aristocrates et prêtres, dans la prison du Temple ? Fous. Irresponsables. Comme disait Shakespeare : « L’histoire humaine, c’est un récit raconté par un idiot plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »

    113787487.jpgTous fous. Tous cinglés. Tous irresponsables. Les militants de l’Islam, qui est, plus qu’une religion, un système juridico-politique, une idéologie totalitaire, « un communisme avec Dieu » selon Maxime Rodinson, sont donc en réalité des fous irresponsables. Mais ceux qui tentent d’alerter sur le danger qu’ils représentent sont eux aussi des fous, des islamophobes atteints de démence, à psychiatriser. À enfermer d’urgence. Comme au bon vieux temps des asiles psychiatriques de Brejnev.

    Il n’y a plus de débats, plus de conflits politiques, plus d’affrontements idéologiques. Plus de militants, plus de combattants, plus d’ennemis. Plus de responsables. Pourquoi avoir jugé les dignitaires nazis au procès de Nuremberg ? Ils étaient tous fous. Pourquoi s’étriper encore sur Robespierre et la Terreur ? Il était fou. Rien que des fous et des asiles psychiatriques où les enfermer. Au fait: reconnu dément, Kobili Traoré ne sera pas pénalement responsable. Mais, en l’absence de pathologie mentale chronique, il ne sera pas non plus hospitalisable d’office à long terme. Bienvenue chez les fous !  ■ 

  • Pour un 14 juillet dédié aux Pompiers qui ont gagné la bataille du feu de Notre-Dame !

     

    Nous l'avons écrit ici même, dès lundi soir, en suivant l'événement en direct : à Notre-Dame de Paris - Notre-Dame-de-tous-les-Français !... - c'est d'une véritable guerre qu'il s'est agi, et d'une véritable bataille, menée et gagnée par les Sapeurs pompiers de Paris. Une guerre et une bataille contre un ennemi particulièrement redoutable et agressif : le feu !...

    Certes, il y a encore de réelles inquiétudes concernant la stabilité de l'ouvrage, notamment en ce qui concerne la Tour sud et le transept, plus particulièrement les pignons qui maintiennent la rosace sud, qui pourrait, s'ils lâchent, s'effondrer...

    Certes, l'ensemble de la toiture - et sa charpente, la "forêt", qui la supportait - est perdu à jamais...

    Il n'empêche : par leur efficacité et leur professionnalisme, par leur dévouement dans leur engagement total et - disons-le - par leur héroïsme, les Pompiers ont sauvé l'essentiel, et l'on peut maintenant raisonnablement penser que l'ensemble du bâtiment va rester debout. Meurtri, blessé, défiguré, amputé... mais debout !

    Cet exploit, ce service immense rendu à notre Pays, à son Patrimoine et à ce qui touche son coeur et son âme, son Être profond, c'est aux pompiers qu'on  le doit, et aux chefs qui leur ont donné les bons ordres au bon moment.

    Il faut que le grand public sache que, parmi ces pompiers qui ont risqué leur vie et n'ont pas reculé devant la possibilité du sacrifice suprême, plusieurs ont à peine vingt ans, vingt-cinq ans :

    - d'abord, une vingtaine d'entre eux, suivant la stratégie avisée des responsables, sont entrés hardiment dans la tour nord, où déjà grandissaient les flammes : si celles-ci avaient embrasé les bois qui supportent les cloches, l'ensemble campanaire s'effondrait, et la tour avec lui (les huit cloches de la tour dépassent largement les dix tonnes). Oui, il faut le dire, le redire et le faire savoir : entrer dans cette tour nord, en même temps que les flammes, c'était risquer sa vie. Les pompiers n'ont pas hésité une seconde : c'est là leur honneur...

    - mais il y avait aussi le feu au sol, là où est abrité le Trésor : des gouttes de plomb fondu tombaient sur la dizaine de jeunes pompiers qui, eux non plus, comme leurs frères de la tour nord et au même instant, n'ont pas hésité à pénétrer dans le brasier pour sauver la Couronne d'épines ou la Tunique de Saint Louis. Eux aussi, comme ceux de la tour nord, savaient ce qu'ils risquaient : leur vie, tout simplement. Et ce risque connu, ils l'ont accepté vaillamment, courageusement.

    Et, maintenant, si vous parlez à n'importe lequel d'entre eux, il vous répondront tous qu'ils n'ont fait que leur devoir; et qu'ils n'ont écouté qu'une seule voix : celle du Service.

    Devant une telle abnégation, comment ne pas demander que, le 14 juillet prochain, l'ensemble des soldats du feu présents à Notre-Dame soit collectivement décorés et honorés comme il convient, pour Service éminent rendu à la Nation ? 

    Pour reprendre la parole de Jeanne d'Arc, il serait évidemment naturel qu'après avoir été à la peine ils fussent à l'honneur !

  • Malédiction chilienne

    Par Mathieu Épinay* 

    Bloc-notes

    Macron sous l’uniforme de Pinochet ! Le photomontage où il siège entre ses ministres Philippe et Castaner en militaires bottés aura fait le tour de la toile, centrifugé par les tentatives de l’Élysée de l’en retirer et par la « main de Moscou » qui l’affichait avec gourmandise sur Sputnik, très lu des Français, honni de Macron.

    En Union européenne, Russia Today et Sputnik sont suivis comme jadis Radio Free Europe l’était en Union soviétique et ça horripile l’Élysée dont chaque bavure policière filmée tourne en boucle sur la planète. Récemment encore, un député, un journaliste, un couple de personnes âgées battus, un handicapé gazé à bout portant, pas bon pour l’image du régime dont l’usage déréglé du « lanceur de balles de défense », 20 éborgnés à vie, 180 blessés à la tête, excusez du peu, commence à émouvoir le Conseil de l’Europe. Macron, à qui il demande des comptes, rétorque implicitement qu’ils ne l’ont pas volé, ce sont des casseurs. Les mutilés apprécieront ! Dans les cités grenobloises en feu, les mutinés rigoleront.

    172958.jpgLa photo originelle de Pinochet dans le rôle du méchant, lunettes noires et mine patibulaire, alimentait jadis une campagne orchestrée par Moscou contre ceux qui avaient débarrassé le Chili du stalinien Allende, un coup d’arrêt sans précédent au communisme qui rongeait alors la planète. 17 ans plus tard, Pinochet était encore plébiscité à 43%, pas assez pour se maintenir, il laissait la place. Macron, qui n’est que l’élu des deux tiers de 43% des inscrits, ressemble plus à Allende. Comme lui, il a pris le pouvoir par un hold-up électoral qui le prive de légitimité représentative, comme lui il a cristallisé contre une « nomenklatura » d’idéologues bornés et profiteurs la vindicte d’un peuple exaspéré qui, en France, s’est affranchi de tutelles partisanes et syndicales disqualifiées par 50 ans de compromissions. Comme lui, il fait tirer sur la foule où le nombre de mutilés augmente chaque samedi. Dieu merci, il n’a pas encore suivi ses soutiens « foulards rouges » et l’ancien ministre-philosophe Luc Ferry qui lui conseillent de tirer à balles réelles sur les Gilets jaunes.

    Photo-bloc-note-3-450x225.jpgMadame Bachelet fut deux fois présidente du Chili après Pinochet. Il l’aurait torturée en 1973, lui laissant en tout cas les mains et les yeux que des Gilets jaunes ont perdus. L’ex-torturée de Pinochet, donc, devenue haut-commissaire des droits de l’homme à l’ONU, demande une enquête sur l’usage excessif de la force par Macron : y aurait-il une malédiction chilienne ?

    Crispation républicaine

    En France la situation reste bien inquiétante, non pas tant à cause de la ténacité d’un peuple méprisé par les incapables qui croient nous gouverner, mais plus par le comportement étrange d’un chef d’État dépassé par la fonction. Il organise un grand débat, comme si la situation relevait d’une thérapie de groupe, il croit encore avoir raison et veut l’expliquer à ces provinciaux rustauds qui ne comprennent rien ! Au passage il s’offre une tribune gratuite pour les européennes. Mais les discours fleuves assénés, manches relevées, à un parterre de maires dociles sélectionnés par des préfets qui ne le sont pas moins (mais c’est leur job) rappellent Castro ou Chavez qui tenaient eux aussi des heures au micro. On en frémit. Pire, Le Point, en délicatesse avec Macron, nous révèle qu’il a réuni les patrons des gros médias à l’Élysée pour réfléchir à un service d’information à la botte du palais et… au service de la vérité, « Pravda » en soviétique. Le silence de plomb des autres invités sur ce rendez-vous en dit long sur leur connivence !

    Photo-bloc-note-2.jpgComme chacun sait, la république qui gouverne mal se défend bien et ses tentatives de discréditer le mouvement portent. L’impunité des black blocs et autres antifas infiltrés avec ou sans gilet jaune dans les manifestations entretient un climat de violence qui inquiète. L’agression verbale de Finkielkraut par des « Gilets jaunes » fait le miel des Échos, de BFM TV et de Macron qui hurle au crime antisémite, organise une marche et en fait même trop au dîner du CRIF où son hôte, le président Kalifat, empoigne avec une fougue troublante le bras de Jupiter. Mais il y a un problème, ce sont des salafistes qui ont agressé Finkielkraut. Plutôt compréhensif avec les Gilets jaunes, il l’a constaté sans ambiguïté.

    Général providentiel

    L’exaspération populaire ne faiblit donc pas. La question urgente est maintenant de savoir comment la France pourra échapper à la tyrannie euro-mondialiste ou à la guerre civile. Que faire de Macron ? La dissolution de la chambre basse que la presse d’argent, tenant l’électeur sous hypnose, lui avait servi sur un plateau après l’Élysée, lui permettrait de sauver son mandat. Il serait muselé par une cohabitation, il n’en fera rien. D’aucuns ont proposé un général à Matignon, nommément Pierre de Villiers. On lui savait, par son frère Philippe, une certaine sympathie pour Macron dont la bourde du 13 juillet 2017 aura tempéré l’ardeur. Après cet affront public, Pierre de Villiers ne pouvait plus rester aux armées. Mais à toute chose malheur est bon puisque l’affaire lui valut deux succès éditoriaux, Servir puis Qu’est-ce qu’un chef ?, la consultation du Boston Consulting Group et la bienveillance étrange des gros médias. De fait, on ne trouve rien dans ses livres qui puisse fâcher le pouvoir sinon de timides réserves sur une armée européenne. La démission de son frère, jadis promis à une belle carrière dans la préfectorale, avait eu plus de gueule.

    portrait-1-506x535.jpgQuoi qu’il en soit, un militaire à Matignon ou un remaniement ministériel ne résoudra rien : le problème, c’est bien Macron et la finance apatride qui l’a placé pour purger la dette et nous étouffer dans l’étau européen. D’ailleurs, l’aptitude au commandement dont Macron est dépourvu n’est pas l’apanage des militaires. La France compte par centaines des cadres expérimentés parfaitement aptes intellectuellement, humainement et moralement à la fonction de chef d’État. Elle a même un Prince qui, en plus de tout cela, en aurait la légitimité sacrale et un soutien populaire qu’on ne soupçonne pas.

    En fait, ce qui est intéressant chez les militaires c’est qu’ils ont des armes. Mais cela ne suffit pas pour déposer un tyran. Peut y contribuer un rejet massif du pouvoir en place, nous y allons, et une situation insurrectionnelle suite à une répression policière meurtrière, nous n’en sommes peut-être pas si loin. Mais la République en a vu d’autres sans en être ébranlée. Elle a même survécu aux deux invasions allemandes qu’elle n’avait su prévenir. En outre, l’armée française, loyale, ne bougera pas plus qu’après le 6 février 34. Il lui faudrait des chefs assez courageux pour une aventure où il y a tout à perdre. Il faudrait qu’elle fasse bloc derrière ces chefs et rien n’est moins sûr : il y a dans le haut commandement des obligés du pouvoir, « bons républicains », maçons de diverses obédiences et bien sûr les « généralles et colonelles » promues par la grâce des quotas comme dans les conseils d’administration. Car notre ministre Florence Parly émascule rageusement les tableaux d’avancement et listes d’aptitude que les conseils supérieurs d’armées lui proposent.

    x18laro-drjiy_0.jpgLes colonels courageux, intelligents et expérimentés dont nous avons besoin attendront ! On saluera à l’occasion le colonel Legrier pour son excellent papier sur notre stratégie en Syrie et les jours d’arrêt qu’il lui coûtera, on vomira celui du journaliste Merchet, de L’Opinion, qui le dénonce comme « catholique » au cas où cela aurait échappé au ministre. Un flicage qui rappelle les heures les plus sombres de la secte laïque. En 1904 il l’aurait fiché : VALM-AM (va à la messe avec missel). ■  

    Mathieu Épinay

    * Collectif de spécialistes des questions de Défense et géopolitique
  • Folle exubérance boursière : plus dure sera la chute !

    Par Marc Rousset    

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    « ... cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose ! »

    Les médias et le CAC 40 à plus de 5.500 points rêvent debout tandis que le FMI semble être la seule organisation du Système à nous mettre en garde, face au ralentissement attendu pour 70 % de l’économie mondiale en 2019.

    Christine Lagarde estime que « de nombreuses économies ne sont pas assez résilientes » et exhorte les pays à se préparer à la prochaine récession en adoptant, dès maintenant, les réformes nécessaires. La Société générale est la seule banque appelant à la prudence sur le marché des actions. La montée des marchés boursiers ne fait que refléter le laxisme monétaire et les déficits budgétaires généralisés partout dans le monde (Europe, USA, Japon, Chine) en oubliant les fondamentaux de l’hyper-endettement, de la fragilité des systèmes bancaires et de la récession à venir.

    nixon.jpgSi l’on regarde l’évolution des actifs des banques centrales depuis deux siècles, avec à l’origine le fameux currency principle, on peut dire que nous sommes au sommet du laxisme. On est passé progressivement du 100 % or du Gold Standard du début du XIXe siècle à une fraction de plus en plus faible en or puis, en 1945, au remplacement de l’or par le dollar qui, toutefois, devait être convertible en or (Gold Exchange Standard) pour ne plus l’être en 1971 avec Nixon et, donc, pour passer alors au dollar standard qui se terminera par la chute du dollar et sa valeur zéro.

    Au passif des banques centrales, c’est aussi le même phénomène de détérioration continue. Ainsi, on est passé de la banque centrale prêteuse en dernier ressort de l’économiste anglais Walter Bagehot (1826-1877) au banking principle (émission de monnaie en fonction des besoins de l’économie et non plus de la quantité d’or détenue à l’actif). Puis à la politique actuelle ahurissante non conventionnelle consistant à émettre de la monnaie contre des titres d’État, des obligations privées et même parfois des actions (Suisse et Japon) pour en arriver au stade ultime actuel du pompier de service prêteur tous azimuts, c’est-à-dire de la création monétaire illimitée avec des taux zéro ou négatifs (une première depuis 2.000 ans !), ce que préconisent les adeptes de la dernière théorie « bidon » en vogue : la théorie monétaire moderne.

    Les actions des banques centrales sont, en fait, un aveu implicite que l’hyper-endettement est intenable avec des taux d’intérêt normaux, que le Système exploserait par manque de liquidités. Aux États-Unis, sept millions d’Américains ont au moins 90 jours de retard pour les mensualités de leur crédit auto et un grand nombre d’étudiants sont dans l’incapacité de rembourser les frais de leurs études. On va donc tout droit vers l’explosion, mais les boursiers regardent le doigt lorsqu’on leur montre la lune des réalités.

    À la BCE, l’ordre du jour, c’est : ouvrez toutes les vannes ! À partir de septembre 2019, afin de sauver les banques italiennes, un « TLTRO III » (prêts à long terme à taux zéro) sera lancé et échelonné sur sept trimestres. Les taux zéro sont confirmés pour 2019 et l’Institut de Francfort s’engage à réinvestir aussi longtemps que nécessaire son stock d’obligations pléthorique de 2.600 milliards d’euros.

    Aux USA, Wall Street croit de nouveau au père Noël, suite à l’annonce de la Fed que les taux pourraient même baisser en 2019, que la politique de réduction du bilan (« QE » à l’envers) serait arrêtée en septembre 2019, avec même une reprise possible, si nécessaire, de la création monétaire non conventionnelle. Dans ces conditions, rien à perdre, mieux vaut continuer à faire gonfler la bulle boursière, même si la dette publique états-unienne représentera, d’ici quatre ans, 110 % du PIB.

    Quant à la bombe italienne, la dette publique devrait atteindre 132 % du PIB en 2019, 138,5 % en 2024, avec un déficit public supérieur à 3 % en 2020. Les banques italiennes détiennent 360 milliards de dettes de leur propre pays, soit 10 % de leurs actifs. La prime de risque du taux des obligations italiennes par rapport au Bund allemand est de 2,56 %. Plus grave : BNP Paribas perdrait 47 % de ses capitaux propres si ses débiteurs italiens faisaient défaut, le Crédit agricole 29 % et la banque Dexia 556 % (ratios CET1 de la BRI).

    La triste vérité, c’est que nous vivons dans un monde politicien de déni des évidences, aussi fou en matière économique qu’en matière d’invasion migratoire, qui consiste à cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose !   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • lafautearousseau n'a pas un lectorat hors sol ! La preuve !

         

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgVoici quelques-unes des villes d’où nous avons été lus hier, dimanche 14 avril. Ces villes ont été relevées à la volée en différents moments de la journée. Nous ne sommes pas restés scotchés en permanence sur notre logiciel de visualisation des connectés ! La liste est donc tout à fait partielle. Nous l’avons seulement classée par ordre alphabétique. Salut à tous nos amis lecteurs des dites villes petites ou grandes. A ceux de la France dite périphérique en particulier. Salut encore à nos lecteurs Américains (États-Unis) et Canadiens. Salut à tous les autres, bien-sûr. LFAR   

    animations-aix-provence.jpgAix-en-Provence – Ajaccio – Anglet – Antibes – Asnières - Baume-les-Dames - Béziers - Boulogne-Billancourt - Brive-la-Gaillarde - Cagnes-sur-Mer - Carcassonne – Cavaillon – Corbie – Digne – Dijon – Foix - Fontainebleau - Gardanne – Grenoble – La Haye  (Pays-Bas) – Limoges - Marseille - Mende - Montbéliard - Montigny les Bretonneux – Nancy - Nanterre - Neuilly-sur-Seine – Nice – Nîmes – Paris - Quincy. (États-Unis Massachusetts) – Rennes - Saguenay (Canada) - Saint-Cyprien - Saumur - Strasbourg – Toulouse – Tours - Vichy. Etc. 

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    [Saguenay-Lac-Saint-Jean - Québec]