« Amo de moun païs… »
par Louis-Joseph Delanglade

« L'âme du pays perdure grâce à sa dimension tellurique ... »
Certains s’extasient sur les prestations fortement médiatisées de la jeune Greta Thunberg, laquelle, après Davos et l’Elysée, a de nouveau été exhibée le 15 avril, à Strasbourg cette fois et devant les députés européens : spectacle pathétique de cette adolescente suédoise sans doute manipulée par son entourage familial et certainement instrumentalisée par des groupes de pression écologistes pour lesquels le « renouvelable » est un business comme les autres. Tout se passe désormais comme si un catéchisme vert avait remplacé le défunt catéchisme rouge, celui-là même que brandissaient naguère ceux dont les plus ardents des activistes climatiques d’aujourd’hui sont les héritiers. Prophètes de l’apocalypse, rien ne les arrête, surtout pas l’échec probable ou avéré, à tout le moins l’impasse évidente, des solutions qu’ils proposent, de l’éolien au solaire en passant par la voiture électrique.
On se souvient du fameux « Notre maison brûle » de M. Chirac (Johannesburg, 2002) : belle image (sans doute inspirée par l’étymologie grecque, « oïkos », du mot écologie) mais de peu d’effet politique car chacun habite d’abord chez soi. Certes, les frontières n’ont pas arrêté le nuage de Tchernobyl, mais, s’il est des problèmes qui nécessitent de solides accords internationaux, cela n’a rien à voir avec ces grands-messes du messianisme vert, comme l’Accord de Paris sur le climat (2016), à la suite desquelles l’engagement contracté fait l’objet d’un respect inversement proportionnel à la foi et à l’émotion orchestrées par leur mise en scène. Qu’on le veuille ou non certains Etats, au demeurant peu nombreux, ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Et ces Etats, jaloux de leur souveraineté, c’est-à-dire d’abord de leurs frontières, restent maîtres de l’avenir écologique.
Mieux, ces frontières qui perdurent, ces limites qui déterminent l’en deçà et l’au-delà de chaque pays, restent à ce jour le meilleur moyen de se protéger des pollueurs, prédateurs, indésirables et envahisseurs de tout ordre. Voilà sans doute qui dérange nos écolos dont l’approche mondialiste minore fortement la dimension proprement humaine et enracinée d’une authentique écologie. Pour parler de la seule France, on ne peut nier que paysages, villages et villes ont acquis au cours des siècles et hors progressisme industriel une apparence forcément liée à nos cultures provinciales et à notre civilisation. Qui n’en veut plus de ces différences essentielles si ce n’est l’idéologie mondialiste basée sur la finance et les flux migratoires, idéologie pour laquelle les frontières nationales et l’enracinement local qu’elles permettent constituent des obstacles à abattre ? Voilà donc nos écolos, quoi qu’ils puissent prétendre par ailleurs, complices objectifs d’un libéralisme débridé, qui s’accommode fort bien de leurs options sociétales.
Les mondialistes de tout poil font ainsi cause commune dans une sorte de libéralo-libertarisme dont le seul adversaire reste les tenants de la souveraineté nationale, garante de frontières à l’intérieur desquelles vivent ces subdivisions territoriales léguées par l’Histoire que d’aucuns (un Mistral, un Barrès, un Maurras) dénommaient si joliment les petites patries. Relisons les premiers vers du Calendau de Frédéric Mistral (la fameuse « invocation ») : l’âme du pays, en l’occurrence de la patrie provençale, incarnée dans les hommes et les événements historiques, cette âme perdure grâce à sa dimension tellurique : elle est la terre elle-même, au sens large, la « terro maïre » (la terre mère). Cette âme, Mistral, grand admirateur de Lamartine, nous dit qu’elle est dans le fleuve, le vent, la forêt ou encore les calanques de sa Provence. Peut-il y avoir message plus écologique que celui qui fait de la nature, donc de la défense de son intégrité par tous les moyens, le siège de l’âme de la patrie ? ■



Pas d'articles donc, ces deux jours de weekend pascal prolongé sur lafautearousseau. Nos articles et rubriques habituelles reprendront dès demain mardi. Cette semaine le Lundi de Louis-Joseph Delanglade paraîtra un mardi... Vous le retrouverez demain. Avec tout ce qui suit. À demain, au travail pour la France.


« C’est une révolution ? Non, tristes sires, c’est une révolte. »
Le Mur de Berlin, le « rempart antifasciste » - comme ils l’appelaient - a été construit en 1961, et Mourre comptabilise 79 allemands de l’Est qui furent tués en tentant de le franchir, sans compter ceux qui ont été arrêtés – et sans doute exécutés – en préparant leur évasion…
De Gaulle avait fait référence – et révérence - au « sens de l’histoire », et notre génération ne croyait pas que ces événements puissent arriver, en tout cas qu’elle les connaîtrait… Comme quoi Maurras avait raison : « Tout désespoir en politique est une sottise absolue ».

Le Comte de Paris y était encore lui-même, il y a une quinzaine de jours : « J'ai participé à une cérémonie des pères de famille, la cathédrale était pleine. Un moment très fort, très émouvant, au cours duquel on s'est recueilli devant la couronne d'épines ».


Les rédacteurs de « Une espérance pour la France », au fil d’un travail précis et argumenté, proposent une réflexion en profondeur sur les besoins réels des français en matière de gouvernement, de libertés publiques, de prise en compte des grands défis contemporains dans le respect affirmé de notre identité et de notre indépendance : c’est ainsi par exemple que sont abordées les questions relatives à l’endettement national, la souveraineté, la restauration économique, les valeurs fondatrices de la nation, le patrimoine national, le problème des institutions européennes…Rien n’est esquivé, et la démarche reste toujours empreinte à la fois de lucidité et d’optimisme, car les rédacteurs sont guidés par l’attachement au réel, aux antipodes de toute idéologie. En effet, et ce n’est pas le moindre de ses mérites, cette démarche est une réponse remarquable de bon sens et de sérénité à l’athéisme d’État qui prévaut toujours chez nous, et aux mythes de l’illusion démocratique, que sont, comme l’a écrit Denis Sureau, l’État souverain, l’État créateur, l’État rédempteur.
09 83 42 38 1
Hier matin, en contemplant ce qu’il reste de cette pauvre cathédrale de Paris, cette chère cathédrale de France, on ne peut qu’être blessé dans sa chair, en tant que Français et en tant que chrétien.