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  • Retour sur l'extraordinaire déclaration d'Emmanuel Macron, chers lecteurs de Lafautearousseau ! Elle mérite qu'on y revienne ...

     

    Interview du 8 juillet 2015 dans le journal hebdomadaire Le 1

  • Du FN au RN : retour vers le futur

     

    Par François Marcilhac

     

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    Sauf surprise du vote des adhérents, le FNUF, fondé en 1972 par l’organisation Ordre Nouveau pour être sa vitrine électorale, aura bientôt vécu.
     
    Il est vrai que, depuis 1995, le Front national pour l’unité française était déjà simplement devenu, statutairement, le Front National. Il conviendra donc de passer du FN au RN, au Rassemblement national, des initiales que les royalistes connaissent bien (ce sont celles de la Restauration nationale)…Seuls 52 % des adhérents étaient favorables à un changement de nom : est-ce la raison pour laquelle celui-ci apparaît quelque peu cosmétique et… paradoxal, puisque, dans le même temps, Marine Le Pen se dit désormais favorable à une stratégie d’alliances ? Or, « Rassemblement national » est plus le nom d’un regroupement électoral de patriotes, comme pour les législatives de 1986, que celui d’un parti politique, à moins qu’avec lucidité, la présidente (100 % de voix pour sa réélection : elle était la seule candidate) ne sache bien que d’alliances, pour l’instant, il ne saurait être question et qu’on n’est jamais aussi bien rassemblé qu’avec soi-même, ce qui peut déjà apparaître comme un gageure pour un parti politique qui traverse une crise profonde de crédibilité.

    National, social et populaire

    C’est dans la grande tradition du FN canal historique, celui qui, au début des années 1970, se démarquait à peine du Mouvement social italien (MSI), non seulement dans la flamme tricolore qu’il avait reprise aux néo-fascistes, et que le Rassemblement national conservera, mais également dans le vocabulaire lui-même, que Steeve Briois a rappelé au Congrès que le FN est avant tout un mouvement national, populaire et social. Une trilogie, en effet, que Jean-Marie Le Pen n’a cessé de marteler tout au long de l’histoire du mouvement pour bien montrer la spécificité de la droite nationale, par rapport à la droite libérale ou conservatrice. Et ce ne sont certainement pas les résultats encourageants de l’alliance électorale italienne entre la Lega, Fratelli d’Italia (héritiers du MSI, dont ils ont repris la fiamma tricolore) et Forza d’Italia (sur la pente descendante) qui inciteront le FN à changer de ligne. D’où aussi, nous l’avons dit, une stratégie d’alliances voulue par Marine Le Pen, qui serait à coup sûr gagnante, car, de même que l’électorat de gauche dès 1934 ou 1972, assurément, l’électorat patriote, toutes droite confondues, avaliserait une telle stratégie si celle-ci se dessinait… Mais, c’est bien connu, nous avons la droite la plus bête du monde… Ou, surtout, la plus aliénée. Ce n’est pas le cadavre du fascisme qui bouge encore, et qui obnubile la droite, mais bien plutôt celui de Mitterrand, dont le totem interdit comme un tabou toute alliance de la droite libérale ou conservatrice avec la droite nationale, sociale et populaire. Ce qui est possible, par exemple, en Autriche ou en Italie, est impossible en France. On peut, on doit, d’un point de vue électoral, le regretter. Mais c’est un fait. Et c’est sur des faits qu’il faut construire l’analyse politique.

    Une base militante encore saine

    On ne peut en revanche qu’être rassuré qu’après plusieurs années de philippotisme, la base militante du FN futur RN soit restée aussi saine, en dépit peut-être de cadres dirigeants qui, par aveuglement, auraient certainement préféré une plus grande transformation idéologique de l’adhérent-type. Si, sur la question de l’euthanasie, un flottement s’observe, si la peine de mort (nous ne nous en plaindrons pas) est largement devancée par le souhait de voir établir une vraie perpétuité incompressible, pour le reste, l’adhérent du FN continue, à de larges majorités, à promouvoir une vision de la nation et de la société qui soit conforme à la doctrine sociale de l’Eglise, qu’il s’agisse de l’immigration, du mariage homo, de la GPA ou de la PMA. Comme quoi Marine Le Pen a commis une faute lourde qu’elle a payée à l’élection présidentielle en ne s’étant pas davantage engagée dans les manifestations contre la dénaturation du mariage et qu’elle doit absolument le faire dans les luttes à venir contre la marchandisation du corps de la femme et de l’enfant à naître. Comme quoi aussi, c’est bien Marion Maréchal-Le Pen qui incarnait le mieux, les années précédentes, l’ADN idéologique du mouvement. Et pourrait de nouveau l’incarner. Car ces résultats prouvent qu’on peut être à la fois un grand mouvement national, social et populaire et refuser les fausses évolutions sociétales. L’effet de cliquet n’existe que dans les têtes de politiques sans conviction.  •  
  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (24)

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude.

    La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Syrie : Les islamistes se déchirent dans la province d’Idleb

    L'armée turque bombarde des djihadistes dans la province d'Idleb

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Parmi les poches conservées par les islamistes en Syrie, seule la province d’Idleb a une étendue géographique significative.

    Sa conquête complète en 2015 par le front al-Nosra provoqua d’ailleurs l’intervention russe. Située au nord-ouest du pays, non loin de Lattaquié, cœur du pays alaouite et de Tartous, la base navale russe, son emplacement est stratégique.

    Elle est loin d’être reconquise par l’armée syrienne. Pire : c’est là qu’ont été acheminés les combattants islamistes et leurs familles qui ont accepté de se rendre en divers points du pays, notamment à Alep et le long de la frontière libanaise. Les Russes ont imposé cette méthode aux Syriens, qui permettait d’abréger de nombreux sièges.

    L’inconvénient, c’est que la densité islamiste est telle, que cette province est aujourd’hui un Etat dans l’Etat.

    Les factions djihadistes présentes étant bien souvent en concurrence, les règlements de compte y sont fréquents et, aujourd’hui, deux tendances principales s’y affrontent.

    Jahbat Tahrir Souria est la moins islamiste des deux (mais tout est relatif) et tient au moins les deux tiers de la province. Hay’at Tahrir el-Cham, elle, est l’héritière d’Al-Nosra ; elle tient Idleb, la capitale, où elle fait régner une impitoyable charia, et plusieurs autres villes de moindre importance.

    Deux événements majeurs viennent de se dérouler dans la province. Après plusieurs assassinats réciproques ayant atteint des responsables de ces mouvements, de violents combats se sont déroulés autour de plusieurs check-point. A la surprise générale, des civils s’y sont incrustés, attaquant par derrière des combattants d’Al Nosra et tuant plusieurs d’entre eux.

    Ce fait confirme un basculement : les Syriens ne veulent plus des islamistes et de leur terreur.

    Deuxième événement : les Turcs ont suivi de près tout cela et ont appelé à un soulèvement général contre les successeurs d’Al-Nosra.

    La stratégie turque est claire : mettre la main sur la province d’Idleb, par le biais de milices islamistes à sa solde.

    Cela mettrait un terme définitif au rêve kurde d’un territoire autonome le long de la frontière turque et cela permettrait à Erdogan d’être en position de force pour négocier avec les Russes et les Syriens. Pour tout cela il faut liquider Al-Nosra et successeurs, qui sont parfaitement incontrôlables.

    Dans le même temps, l’armée turque et ses alliés islamistes de l’ASL piétinent à deux pas de là, face à l’enclave kurde d’Afrin.

    Cela contrarie évidemment la stratégie d’Erdogan qui devra choisir entre deux options : intensifier le siège afin de remporter une victoire éclatante, ou négocier avec les Russes et les Syriens pour une option diplomatique qui permettrait de sauver la face.

    Mais pour l’instant, Russes et Syriens se concentrent sur la reprise de la Ghouta, objectif prioritaire aux portes de Damas.   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (23)

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000.

    Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude.

    La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Résultat des votes allemand et italien : krach en vue !

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Le résultat des votes allemand et italien montre que la victoire, en Europe, des droites nationales patriotes et populistes est en vue ! Pas bon du tout pour les profits et les cours de Bourse.

    Madame Merkel estime, à tort, que les États-Unis font fausse route avec le protectionnisme, des taxes douanières américaines de 25 % sur l’acier, de 10 % sur l’aluminium, des représailles chinoises sur le sorgho et le soja américain, des représailles européennes sur les Harley-Davidson, le bourbon et les Levi’s. La nécessaire fin du libre-échange mondialiste, excellente nouvelle pour les peuples et les emplois des pays occidentaux, n’en est pas une pour les Bourses.

    Quant au fonds américain Bridgewater, il a détrôné George Soros. Il vient de miser 22 milliards de dollars sur un krach dans les douze à dix-huit prochains mois. Il estime qu’on est proche de la fin d’un cycle, que le niveau des dettes publiques et privées, des crédits aux ménages aux États-Unis est démentiel, que les entreprises européennes sont très menacées suite à leur exposition aux marchés américains et internationaux. Il spécule donc à la baisse pour la moitié du DAX allemand (7,3 milliards de dollars), 4,5 milliards de dollars pour les entreprises françaises, 3 milliards pour les entreprises italiennes. Enfin, ce fonds a tout particulièrement dans son viseur la Deutsche Bank et les banques italiennes gangrenées par les créances douteuses telles que Intesa Sanpaolo.

    En Italie, nombre de petites banques pléthoriques sont en difficulté. Elles croulent sous des montagnes de créances douteuses, des prêts bancaires souscrits par des entreprises et des particuliers qui ne parviennent pas à les rembourser en raison de la crise économique.

    Les prêts pourris avoisinent les 1.000 milliards d’euros dans les bilans des banques de la zone euro, soit 6,2 % du montant total des prêts, contre 1,3 % aux États-Unis et 0,9 % au Royaume-Uni. Si les banques européennes comptabilisaient les prêts pourris dans leurs comptes à leur juste valeur, le levier d’endettement serait de 23,3 pour le Crédit agricole, 29,0 pour BPCE-Natixis, 38,3 pour BNP Paribas et 38,9 pour la Société générale (autrement dit, 1 euro de capitaux propres pour 38,9 euros d’engagements). La Banque Lehman Brothers avait un effet de levier de 32 lorsqu’elle a fait faillite en septembre 2008. 

    De 2000 à 2017, le PIB américain est passé de 10.600 milliards de dollars à 19.300 milliards de dollars, soit une augmentation de 8.700 milliards de dollars, tandis que la dette publique du gouvernement américain augmentait plus vite, pendant la même période, de 15.000 milliards de dollars. 

    Le déficit du gouvernement américain, en 2017, est de 1.200 milliards de dollars, soit plus que le PIB australien. La valeur de l’actif net du gouvernement américain (ses actifs moins les dettes) est de -20,4 milliards de dollars – la faillite totale, donc, pour une société privée. Mais, plus effrayant encore, si l’on tient compte des dépenses futures et des revenus futurs des caisses de retraite et d’assurance publiques américaines, l’actif net du gouvernement américain est dans le rouge pour 50.000 milliards de dollars de plus, soit -70 000 milliards de dollars !

    S’il a fallu des décennies, à la Banque du Japon, pour faire gonfler son bilan jusqu’à 5.000 milliards de dollars, il aura fallu seulement huit ans à la Federal Reserve américaine pour faire bondir le sien à 4.500 milliards de dollars. Les marchés ne sont pas prêts pour le franchissement, par les obligations américaines sur dix ans, du seuil des 3 % et un dollar qui plonge, a déclaré Thomas Buberl, directeur général d’Axa.

    Draghi nous annonce que la BCE ne peut pas stopper ses achats obligataires car les taux du Bund allemand sur dix ans pourraient doubler à 0,79 %, avant de doubler à nouveau et de s’envoler ! Or, à l’automne, les achats devraient normalement cesser et les taux directeurs augmenter.

    De 2007 à 2018, les taux d’emprunts d’État ont dégringolé, en moyenne, de 4,2 % à 0,9 %. Une hausse des taux de 1 % alourdirait la note, pour l’État français, de deux milliards par an, tandis que le cours des obligations baisserait de 10 %. Powell et Draghi font face à la quadrature du cercle pour augmenter les taux. Krach en vue !   • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • L'avis de Péguy sur Maurras, ça a tout de même une autre valeur que celui de Franz-Olivier Giesbert !

     

    sans-titre cm.pngQuand je trouve dans l'Action française, dans Maurras, des raisonnements, logiques, des explications impeccables, invincibles, comme quoi la royauté vaut mieux que la république, et surtout le royalisme mieux que le républicanisme, j'avoue que si je voulais parler grossièrement, je dirais que ça ne prend pas. On pense ce que je veux dire : ça ne prend pas comme un mordant prend ou ne prend pas sur un vernis. Ça n'entre pas. Des explications, toute notre formation universitaire, scolaire, nous a tellement appris à en donner, à en faire, que en sommes saturés... Dans le besoin, nous les ferions... Mais qu'au courant de la plume, et peut-être, sans doute, sans qu'il y ait pensé, dans un article de Maurras je trouve, comme il arrive, non point comme un argument, présentée comme un argument, mais oubliée au contraire, cette simple phrase : Nous serions prêts à mourir pour le Roi, oh ! alors on me dit quelque chose, alors on commence à causer. Sachant, d'un tel homme, que c'est vrai comme il le dit, alors j'écoute, alors j'entends, alors je m'arrête, alors je suis saisi, alors on me dit quelque chose... »   •

    Charles Péguy

    Notre jeunesse, 1910

  • Macron en Inde : Les civilisations très anciennes ne sont pas aisément mondialisables ...

     

    En deux mots.jpgEmmanuel Macron en Inde ne s'est pas travesti comme l'a fait Justin Trudeau.

    On doit avoir gardé chez nous, du monde ancien, un sens du ridicule plus aigu que nos cousins canadiens.

    Qu'importe ! Macron s'est contenté de tomber la veste pour dialoguer en bras de chemise, manches retroussées et cravate, avec des jeunes censés représenter la jeunesse de l'Inde.

    Dans un anglais parfait, mais tout de même de ceux que l'on comprend si l'on est français, il leur a expliqué sa vocation première, qui était de devenir écrivain (to become a writer), ambition assez tôt délaissée pour faire quelque chose d'autre (something else). Exit Paul Ricoeur, voici David de Rothschild, Jacques Attali, Michel Rocard... Sous leurs auspices, Macron sera banquier et / ou haut-fonctionnaire, ministre, et, en dernier ressort, mais sait-on jamais, président de la République. Comme Georges Pompidou, vrai littéraire, agrégé et normalien... 

    Macron entretient encore ses jeunes Indiens de sujets moins égotiques, plus pragmatiques. Il leur expose, leur fait miroiter, qu'il veut faire de l'Inde, en matière économique et technologique, y compris sous l'angle militaire, ce qui n'est sans-doute pas sans avantages ni sans danger, le partenaire stratégique privilégié de la France dans la région ! Certes n'importe qui ne fait pas ce qu'il veut de l'Inde. Mais cette dernière ne risque rien à acquiescer. Quant aux voisins - le Pakistan, le Japon ... et surtout la Chine, la grande rivale de l'Inde - l'avenir dira, lorsque leurs réactions seront connues, s'ils ont accordé ou non à ces avances plus de valeur qu'à des propos de circonstances.

    Les images de cette rencontre de notre président plutôt postmoderne avec les jeunes représentants de l'une des plus anciennes cultures encore vivantes en ce monde, l'une des spiritualités les plus marquantes et aussi l'une des sociétés les plus communautaires, les plus holistes, les moins individualistes qui soient, nous ont semblé avoir quelque chose d'assez singulier.

    Macron a sûrement lu dans les Antimémoires* les dialogues de Malraux avec le pandit Nehru et ses développements sur l'Inde, celle de Bénarès, du Gange, des Ashrams ... L'Inde de Max-Pol Fouchet, d'Hermann Hesse et du prince Siddhârta ... Où les dieux et les castes comptent toujours pour beaucoup, presque tout, les individus pour peu de chose ... L'on est loin de nos sociétés liquides où s'activent Macron et ses homologues. 

    C'est en effet un grand parti nationaliste, traditionaliste et religieux qui gouverne présentement le milliard et demi de citoyens indiens.

    Certes, l'Inde de Gandhi, de Nehru, est une grande démocratie politique. Et se veut telle. Mais selon ses modalités propres. Nehru avait prévenu Malraux : le progrès de l'Inde impliquerait une certaine « occidentalisation ». Mais « en partie seulement ». Et sans-doute pas la plus essentielle.

    Nous ne ferons pas au Chef de l'Etat l'injure de nous demander s'il s'est avisé que l'Inde n'est pas une démocratie, ni une société, encore moins une civilisation, tout à fait comme les nôtres. Pas plus que l'Asie dans sa pluralité et sa généralité.

    Pas plus que l'Homme introuvable de Maistre, les civilisations très anciennes ne sont aisément mondialisables.   • 

    * Gallimard 1967

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (22)

    Ce qui nous ramène à l'époque de la conquête musulmane...

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude.

    La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR

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  • Zemmour : « Sur les prisons, Macron fait du Taubira en disant le contraire »

    Prison française

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Emmanuel Macron a présenté mardi 6 mars sa fameuse réforme des prisons, présentée comme une révolution. Mais pour Éric Zemmour, le Président déçoit et fait comme ses prédécesseurs sur ce dossier. [RTL 8.03].  Nous avons dit, ici, que nous jugerions Emmanuel Macron aux actes, plutôt que sur les discours. Voici un sujet où les actes ne semblent pas satisfaisants. Pas du tout. LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Christiane Taubira est revenue.

    On la croyait partie sur son petit vélo. Mais sortie par la grande porte de son ministère de la Justice, Taubira est rentrée par la fenêtre.

    Notre président est « trop fort », comme disent les jeunes. Il fait du Taubira en disant le contraire. C'est le grand retour des travaux d'intérêt général et des bracelets électroniques, de toutes ces peines alternatives qui font rêver les technocrates de la place Vendôme et les associations pour la réhabilitation des condamnés, et font surtout bien rigoler tous les voyous de l'Hexagone.  

    Éric Zemmour

  • Macron au dîner du CRIF : « Ne pas occulter la figure de Maurras » (Paris, 7 mars)

     

    sans-titre cm.pngLe chef de l’Etat a estimé qu’il ne fallait « pas occulter la figure de Maurras » que son ministre de la Culture Françoise Nyssen a fait retirer du livret des commémorations 2018 après des protestations d’associations antiracistes.

    « Nous devons la regarder comme faisant partie de l’histoire de France, l’occulter c’est vouloir reconstruire une autre forme de refoulé post-mémoriel et post-historique et cela dit quelque chose de nos propres faiblesses », a-t-il estimé.  

    Source : LUDOVIC MARIN, AFP

  • Paris , ce 13 mars, Frédéric Rouvillois aux Mardis de Politique magazine, une soirée à ne pas rater !

     

    Rendez-vous à partir de 19 h 00 - Conférence à 19 h 30 précises
    Participation aux frais : 10 euros -  Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen, 3 rue de la Trinité  Paris 9° - Métro La Trinité, Saint-Lazare

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    Renseignements : Politique magazine, 1 rue de Courcelles Paris 8° - T. 01 42 57 43 22

  • Une Europe sans l'Europe

    Viktor Orban, Premier ministre hongrois, mène l'assaut des nations contre Bruxelles 

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    ANALYSE POLITIQUE. Il est des politiques qui ne tiennent aucun compte du réel. Généralement ça se termine mal. 

    Les propos du président Macron sont suffisamment clairs depuis qu'il est élu - et déjà avant ‑ pour ne pas se leurrer sur ses objectifs. Sa vision est européenne et n'est qu'européenne. Il pré­conise l'adaptation de la France à la modernité ou à ce qu'il appelle la modernité, technologique, économique, financière, sociale - et dont sans doute personne ne nie la nécessité, à condition de ne pas en faire un ab­solu -, mais il n'est pas difficile de comprendre qu'il ne s'agit pour lui que de mettre la France définitivement à l'heure de l'Europe et de la mondialisation qu'il assimile à la notion même de modernité. Cette idée qu'il affiche comme une mission, structure son quinquennat. 

    RÉFORME FRANÇAISE OU EUROPÉENNE ? 

    Qu'a-t-il dit aux agriculteurs qu'il ne voit plus comme des paysans mais comme des entrepreneurs ? Laissez-vous conduire par l'Europe où je m'engage à défendre vos inté­rêts dans le cadre de la mondialisation : ainsi l'avenir de l'agriculture française se trouverait, selon lui, entre les cir­cuits courts et les marchés internationaux, le Mercosur, le CETA. Comme toujours « en même temps » ! Macron oublie que l'agriculture, même ultra-moderne, est d'abord une tradition et un enracinement. L'agriculture française qui est déjà broyée, sera anéantie par secteurs entiers. Après de vaines tentatives de survie.

    Toutes les réformes macroniennes sont de même style et de même finalité. Pour la SNCF, c'est caractéris­tique. Tout le monde admet que cette société, à l'origine nationalisée et surendettée, est dans un état inquiétant, sinon pitoyable. Réformer est nécessaire. Mais il y a un non-dit qui fausse la perspective de cette réforme : c'est la contrainte européenne. En fait, il s'agit d'ouvrir le rail français à la concurrence de nos partenaires européens ; l'obligation est là : l'Allemand, l'Italien viendront circu­ler chez nous sans qu'il n'y ait plus aucune notion de territoire. Cette réforme est donc le plan - déjà vieux ­- des eurocrates auxquels toute la génération d'énarchie macronienne est entièrement ralliée. C'est pourquoi, sans raison ni mesure, on a construit, déconstruit, reconstruit les sociétés qui relèvent du chemin de fer français. Il serait amusant de rappeler qu'il y a cin­quante ans et plus, quand un esprit libre se permettait d'exprimer un simple doute sur la pertinence d'un État transporteur de voyageurs et de marchandises, vendeur de cigarettes et d'allumettes etc., ceux qui prétendaient être plus intelligents que les autres et, donc, dans la sainte obligation de les gouverner, ouvraient des yeux ronds. Faut-il aujourd'hui tout détruire ? Qui parle de « souveraineté » ?

    Les réformes sociales, code du travail, appren­tissage, bientôt retraites, chômage etc., tout est pro­grammé dans l'idée de nous conformer aux règles allemandes et nordiques - cela a été dit par Macron - de nous aligner sur les futures règles européennes. Des réformes fiscales sont en cours ; personne n'en voit les tenants et les aboutissants. Rien n'est clair, car là en­core, le plan - concocté, travaillé, préparé dans toutes les officines intellectuelles de « la gouvernance » dite intelligente - expression de Macron - est d'uniformiser, autant que faire se peut, la fiscalité européenne. Un exemple : la taxe d'apprentissage dont une entreprise pouvait faire profiter telle ou telle institution de son choix - en circuit court - il y a encore quelques années, est maintenant captée par l'État et les « services » ... au profit de quoi, vous ne le saurez jamais.

    Il n'est pas douteux que tout y passera ; le grand Paris, les métropoles seront encore un moyen et un prétexte de rafler les trésoreries qui justifiaient les bud­gets des collectivités. Une dizaine de grands guichets sous dénomination d'agences remplaceront le service au quotidien. Macron souhaite être entouré - il l'a dit à la Cour des comptes - de jeunes énarques qui seront à sa disposition pour prendre ces nouvelles organisations en main. Bonaparte ?

    Et tout ça, pourquoi ? Pour l'Europe dans la­quelle Macron se flatte d'assurer à la France un rôle primordial.

    L'EUROPE N'EST PLUS LA MÊME

    Il y a un hic et il est sérieux. C'est que l'Europe que le jeune Macron a appris à considérer, à admirer et à aimer dans ses cours et vers laquelle, sous la houlette de ses professeurs, il tendait de tout son esprit et de tout son cœur, n'est plus aujourd'hui que l'Europe des rêves du passé. Elle n'est plus d'actualité. Il se figure encore qu'il sera le jeune français génial, disciple et émule des Pères fondateurs, qui va rallumer la flamme de l'Europe « sou­veraine », démocratique, unie, fière et amie des peuples. Il pense mettre ce qu'il faut d'huile pour relancer la su­perbe mécanique institutionnelle, communautaire et « en même temps » si proche des peuples.

    Mais, justement, c'est là que le bât blesse : l'Europe de Bruxelles, autrement dit ceux qui assument « la gouvernance européenne » et... peut-être « mondiale », sont sûrs de savoir ce qu'il faut pour les peuples. Dans leurs esprits ils détiennent le pouvoir du savoir, comme ils ont, pour ainsi dire naturellement, le savoir du pouvoir. Les com­missaires européens, les hommes de la Commission, tel Moscovici, tel Barnier, le négociateur pour le Brexit et qui sans doute pense être le successeur de Juncker à la tête de la Commission, sont typiques de leur espèce. Ils s'étonnent et s'indignent : comment les peuples peuvent-ils, osent-ils renâcler ? Sont-ils stupides ! N'ont-ils pas compris où est leur intérêt ? Que faudra-t-il comme « pé­dagogie » - le grand mot - pour faire accéder les peuples au niveau d'initiation suffisant ?

    Et, en effet, l'Europe dont ils vivent et dans laquelle Macron veut fondre la France, se délite un peu plus chaque jour. Après le Brexit, c'est au tour de l'Allemagne, dans une sorte de chaos électoral et de désarroi institutionnel, de ne plus savoir où elle veut aller. Elle qui a su utiliser le projet européen pour en faire un projet allemand et même grand-allemand, connaît dans son peuple de si fortes incer­titudes que nul ne sait quel sera l'avenir d'Angela Merkel.

    Celle qui prend sa succession à la tête de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, aura d'autres ambitions. Il y aura un ministère de la Heimat, du « Chez soi », tenu par le président de la CSU bavaroise Horst Seehofer. C'est dire !

    L'Europe centrale est pratiquement en sécession par rapport à Bruxelles. Viktor Orban, Premier ministre hon­grois, qui sera réélu lors des législatives du 8 avril, mène la danse du scalp, à la grande fureur des eurocrates. Pour lui, pour son parti, le Fidesz, pour la majorité des Hongrois, il n'est pas question que la Hongrie renonce à son histoire, à sa souveraineté, à son droit, à sa constitution. Pas ques­tion non plus de lui imposer des quotas de migrants ! Il s'y oppose et il est assez habile pour toucher les subventions européennes ! La Hongrie économiquement se porte mieux. L'Autriche du jeune chancelier Sébastian Kurz est sur la même ligne. La Pologne de Iaroslav Kaczinski, elle, est en procès avec Bruxelles ou plutôt Bruxelles prétend la ramener à l'état de droit, comme si les Polonais n'avaient plus d'institutions ! La Commission a intenté contre Varsovie en décembre 2017 une procédure selon l'article 7, ce qui ne s'était jamais fait. En Slovaquie, le chef de gou­vernement, Robert Fico, ne veut pas laisser son pays dé­river dans un libéralisme européen destructeur. La même tendance règne en Tchéquie avec son président Milas Zeman réélu le 27 janvier 2018 sur un programme fran­chement national, la presse occidentale dit « pro-russe ».

    Un tour d'Europe suffit, au sud et même au nord, pour savoir que l'Europe n'est plus la même. Les analystes de la bien-pensance bourgeoise, comme Nicolas Baverez, parlent de démocraties illibérales : toujours des mots sur les mêmes schémas du mon­dialisme. La question est de savoir où est la vraie liberté ; celle qui consiste à être soi-même ou celle où tout votre patrimoine spirituel, moral, matériel, historique et même financier est livré au Mammon qui mène le monde. À la France de retrouver sa voie.   ■ 

    Hilaire de Crémiers

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (21)

    Immigration italienne dans les années 30 (Musée national de l'histoire de l'immigration)

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000.

    Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Mayotte, emblème tragique du mal français

     

    Par   

     

    TRIBUNE - Hyppolite Lachaize voit dans l'impasse à laquelle sont confrontés les habitants de Mayotte un exemple flagrant de l'irresponsabilité de nos politiques. Cette île de l'archipel des Comores connaît une prospérité artificielle, qui attire une immigration massive et impossible à maîtriser. Est-ce un succès si glorieux et si intéressant que d'avoir maintenu Mayotte dans la souveraineté française ? Et, qui plus est, de l'avoir départementalisée ? La question qui est posée ici (Figarovox, 7.03) mérite sûrement réflexion et, éventuellement, débat.  LFAR    

     

    Qui connaît vraiment Mayotte, située à 8 000 kilomètres de Paris, peuplée d'environ 250 000 habitants ? Vue du ciel, l'île se présente comme un joyau de l'océan indien, aux allures paradisiaques avec sa montagne qui plonge dans les eaux turquoise, ses plages de carte postale, sa forêt tropicale, son lagon et ses fonds marins exceptionnels. 

    Pourtant, ce paradis est devenu un enfer pour ceux qui y vivent : les bidonvilles y prolifèrent, l'environnement est dévasté par des décharges sauvages, des mouvements sociaux d'une rare violence se déchaînent et entraînent une paralysie de son économie et de sa vie sociale. La violence et la délinquance y sont le cauchemar de tous les habitants. Là-bas, la perspective d'être agressé, pillé et cambriolé hante la vie quotidienne. Jadis, spécialisée dans la production du parfum d'Ylang-Ylang, l'activité productive y est désormais quasi inexistante. Avec un taux de chômage de 40 %, Mayotte vit grâce aux transferts de fonds de la métropole, en particulier les salaires des fonctionnaires.

    Le 8 février 1976, les habitants de Mayotte ont choisi par référendum de rester français, contrairement au reste de l'archipel des Comores. D'ailleurs, l'Assemblée générale de l'ONU condamne la France, accusée d'y poursuivre la colonisation. Dans les années 1990, la France a fait le choix de la départementalisation de cette île. Elle est donc devenue, à l'initiative de François Mitterrand, confirmée par Jacques Chirac et par Nicolas Sarkozy, le 101e département français. Devenue un département comme un autre, Mayotte estime avoir droit aux mêmes droits et prestations que tous les Français...

    Le découplage entre le niveau de vie de Mayotte et du reste des Comores est au cœur du drame de cet îlot. Les transferts financiers de la métropole ont fait de Mayotte une enclave de prospérité dans un environnement dévasté par une misère indescriptible: son revenu par habitant, équivalent au tiers de celui de la métropole, est pourtant 15 fois supérieur à celui du reste de l'archipel, notamment d'Anjouan, à portée de kwassa-kwassa. Un seul exemple montre toute l'absurdité de la situation. Les Mahorais réclament, depuis la départementalisation, un alignement de leur RSA (aujourd'hui inférieur de 50 %) sur le droit commun. Or, un mois de RSA, au taux normal, équivaut à un an du revenu moyen du travail d'un habitant des Comores !

    Dès lors Mayotte subit un flux migratoire considérable et continu : plus de 40 % de sa population est composée d'immigrés en situation irrégulière. De fait, les familles et les clans comoriens se reconstituent à Mayotte, dans un ensemble de la même origine ethnique et de religion musulmane. Cependant cette masse d'immigration illégale produit des conditions de vie et d'exclusion sociale effroyables. À Mamoudzou, ville chef-lieu, un gigantesque bidonville est surnommé « la colline des immigrés ». Le phénomène se développe dans un vertigineux climat d'hypocrisie qui mélange le recours banalisé au travail clandestin et la montée des haines anti-immigrés.

    Le droit du sol, constamment exhibé comme un chiffon rouge par les politiques est bien loin d'être seul en cause. Les milliers de Comoriens qui débarquent en kwassa-kwassa sont attirés par la perspective d'y être soignés, de voir leurs enfants scolarisés et d'obtenir un travail illégal, dont la rémunération, même dérisoire, leur assurerait un niveau de vie incomparablement supérieur à celui des îles voisines. La vérité, c'est que la suppression du droit du sol à Mayotte n'aurait aucune incidence sur le destin d'un territoire, confronté à une réalité infiniment plus complexe.

    Alors pourquoi la France s'acharne-t-elle, depuis si longtemps, notamment à travers le choix de la départementalisation, à entretenir un îlot de prospérité artificiel à Mayotte, aux effets dévastateurs ? Mission civilisatrice de la République ? Le prétexte a bon dos… La vérité, que connaissent tous ceux qui ont servi à Mayotte, est bien plus triviale. Elle est politicienne, électoraliste. Les présidents français, depuis Mitterrand, y ont tous vu un réservoir potentiel de voix pour leur réélection ; certes modeste, mais il n'y a pas de petit profit. En attendant, le drame mahorais, engendré par des politiques irresponsables, est aujourd'hui sans issue sachant que même l'abrogation du droit du sol serait bien loin de suffire pour sauver Mayotte, otage de la politique politicienne, devenue une sorte d'emblème tragique du mal français.  

    Hyppolite Lachaize est le pseudonyme d'un haut fonctionnaire français.