UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Une conférence exceptionnelle de Patrick Buisson à l'Action Française Paris

     

    2293089609.14.jpgConférence de Patrick Buisson, vendredi dernier en soirée au Cercle de Flore. 

    Au Cercle de Flore, c'est à dire à l'Action Française, dans ces locaux du 10 rue Croix-des-Petits-Champs où l'AF a vécu vaille que vaille les soixante ou soixante-dix dernières années de son histoire. Donc la moitié. Pas toujours au niveau d'intelligence politique suffisant pour peser sur les esprits et sur les événements.  Toujours avec courage et fidélité. Et souvent de ces retours d'intérêt et de passion française que l'Action Française parvient régulièrement à éveiller parmi les jeunes de diverses époques. On sait que tel est le cas ces temps-ci, ce qui, par contrecoup, réveille les moins-jeunes. 

    Buisson sait de quoi il retourne : son père était Camelot du Roi. Il connaît la maison. Ecole de pensée et mouvement. Et il n'est pas homme à négliger les héritages. Familiaux, intellectuels et politiques. Si NKM a jamais dit une vérité, ce fut lorsqu'elle alerta bruyamment sur le fait que Buisson ne voulait pas faire gagner Sarkozy mais les idées de Charles Maurras. Si nous étions tentés d'y acquiescer, Buisson rectifierait à bon droit : Non ! Les idées de salut national. 

    Dans cette petite salle, l'une de celles où l'AF vit sa vie ordinaire, après une présentation à laquelle il trouvera des allures de casier judiciaire, Patrick Buisson, d'emblée, parle de grande politique, comme l'eussent fait Maurras, Bainville ou Boutang, mais avec toutes les ressources ajoutées de l'historiographie contemporaine, singulièrement enrichie au cours du demi-siècle écoulé. 

    D'emblée, il renvoie la République d'aujourd'hui à son origine - le populicide vendéen, la Terreur, la dictature totalitaire d'une oligarchie, le mépris du peuple - et cette origine - nécessaire, non pas contingente, fondement, non pas accident - à la République dans son incarnation présente. Car l'une et l'autre se répondent, se correspondent. Cette dialectique sans cesse activée, sans cesse appliquée à tous les aspects possibles de la question sociale et politique française, cette dialectique maintenue au long d'une conférence plutôt longue mais qui ne lasse jamais, apparaît à l'auditeur subjugué, d'une redoutable efficacité. D'un bout à l'autre de l'histoire, de l'origine à son aboutissement provisoire actuel, la République est un bloc. Sa nature est dans son origine comme dans ses avatars. Son origine détermine sa logique et la rend intelligible. 

    L'auditoire n'ignore rien de Patrick Buisson. L'on sait bien que cet homme qui analyse la République avec une telle sévérité, une telle radicalité, a été au cœur du pouvoir. Qu'il avait convaincu celui qui le convoitait puis l'avait emporté et le détenait, d'une stratégie de rupture et de salut. Laquelle n'a pu aboutir à cause de la faiblesse de caractère et de conviction du président de la République et sans-doute aussi à cause des pesanteurs du Système. De sa volonté de persévérer dans son être.  

    Après la conférence, repas à quelques-uns avec Buisson, où la conversation se prolonge. L'un des convives (le président de l'historique Union Royaliste Provençale) pose cette question : « si vous deviez conseiller les royalistes, que leur diriez-vous ? »

    Réponse de Buisson : « Macron a liquidé les partis ; il entend restituer au pouvoir sa verticalité ; il construit une monarchie républicaine. Fort bien. Nous voulons mener les choses à leur terme ; nous réclamons une monarchie véritable ». 

    Une stratégie Buissson pour les royalistes ?  Un vrai programme !   •

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Livres & Histoire • Deux rois sans couronne : Louis XVII et Louis XIX

     

    Par Anne Bernet

     

    2660702885.2.png

    « Si qua fata aspera rumpas… » comme chantait Virgile. Rien n’est plus désolant que les destins princiers anéantis. 

    Cousins germains, tour à tour héritiers présomptifs du trône de France, Louis Antoine, duc d’Angoulême, et Louis Charles, duc de Normandie, devaient, en effet, ceindre un jour la couronne, mais ne jamais régner. Autant l’un a suscité, en raison de son destin tragique, une surabondante historiographie, autant l’autre a sombré dans l’oubli. À tort.

    Dernier des petits-fils de Louis XV à convoler, le jeune comte d’Artois épouse en 1773, à seize ans, la princesse Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la comtesse de Provence. Si la jeune mariée est à peine moins laide que son aînée, de sorte qu’elle ne tardera pas à voir le beau Charles Philippe, pris « d’une indigestion de gâteau de Savoie » se détourner d’elle au profit de nombreuses maîtresses, il ne lui en aura pas moins fait trois enfants en trois ans : deux fils, titrés duc d’Angoulême et duc de Berry, et une fille, Sophie, qui mourra en bas âge.

    Angoulême, toujours en second

    Lorsque Angoulême naît à Versailles, le 6 août 1775, la stérilité persistante du couple royal et celle du mauvais ménage Provence fait de lui, au grand dam de Marie-Antoinette, le seul prince de la nouvelle génération et un futur roi potentiel. Il le restera jusqu’en 1780 et la naissance du premier dauphin, Louis Joseph. Penché sur le berceau du nouveau-né, Angoulême aurait dit à son père : « Qu’il est donc petit, mon cousin ! » ; à quoi Artois, dépité, aurait répliqué : « Mon fils, un jour viendra où vous le trouverez bien assez grand … » Ce jour ne vint jamais et Angoulême, finalement, retrouva le premier rang dans la succession royale.

    Tout, pourtant, s’est ligué, pendant sa vie, afin de réduire ce prince, qui ne manquait pas de qualités ni de vertus, à jouer les seconds rôles sous les regards désapprobateurs, méprisants ou apitoyés de contemporains dont il ne sut pas se faire apprécier. Était-il pour autant aussi nul que la postérité le prétendra sans nuance ? C’est à cette question que tente de répondre, dans une biographie, la première publiée depuis longtemps, François de Coustin. En l’intitulant Louis XIX, l’auteur affiche son intention de rendre son rôle politique à celui qui fut roi de France quelques secondes, le temps, à Rambouillet, de signer, avant son père, le 3 août 1830, sa renonciation à la couronne au profit de son neveu, le petit duc de Bordeaux.

    Au lendemain de la prise de la Bastille, à la demande instante du Roi, qui craint pour sa vie, Artois a quitté la France avec sa famille. Louis Antoine a quatorze ans et, avec une maturité précoce, il pressent que cet exil va durer. En effet, il ne reverra la France qu’un quart de siècle plus tard.

    Dans l’intervalle, l’emprisonnement de la Famille royale, la mort de Louis XVI, puis celle du petit Louis XVII au Temple auront refait de lui l’espoir de la branche aînée des Bourbons. « Spes », l’espoir, tel est d’ailleurs le nom que, dans sa correspondance codée, lui attribue son oncle Louis XVIII.

    Très vite, inquiet des positions politiques et des choix du comte d’Artois, Louis XVIII s’évertue à prendre sous sa tutelle ce neveu qu’il désire former à son futur métier de roi selon ses vues. Comme le souligne Coustin, vivre pris entre un père qu’il aime et auquel il doit obéissance, et un oncle qui est son souverain, incapables d’être d’accord sur rien, sera pour Angoulême cause d’un perpétuel malaise. Son mariage avec sa cousine, Madame Royale, ne fera que rendre sa position plus délicate.

    Prêtant à Louis XVI et Marie-Antoinette des intentions qu’ils n’avaient pas, Louis XVIII affirmera, au lendemain de la libération de leur fille, que leur plus cher désir avait toujours été de marier les deux cousins. En fait, en 1789, Louis Antoine était officiellement fiancé à une autre de ses parentes, la princesse Adélaïde d’Orléans. Cette union devenue impossible, lui faire épouser « l’orpheline du Temple » s’avérait, stratégiquement, le meilleur choix. D’abord parce qu’il interdisait aux Autrichiens de concrétiser leur projet de marier Marie-Thérèse à un archiduc et, après avoir aboli la loi salique, d’imposer un souverain Habsbourg à la France, ensuite parce que la gloire douloureuse de la princesse conférerait à son époux une légitimité nouvelle.

    12 mars 1814. Louis-Antoine de Bourbon, duc d’Angoulême, entre à Bordeaux après l’abdication de Napoléon. 

    Un prince de qualité

    photo-histoire3-1.jpgCoustin s’intéresse peu aux sentiments de son héros ; il est vrai qu’en ce domaine, celui-ci fut toujours d’une discrétion exemplaire et qu’au nom de la charité chrétienne, peu avant sa mort, en 1844, il détruisit son journal intime car il y avait porté sur autrui des jugements peu amènes. Il serait donc difficile de percer le secret de cette union politique muée en authentique histoire d’amour, la duchesse d’Angoulême portant, pour son mari, ce surnom révélateur « Gioia mia », ma joie, si, en 1815, Napoléon n’avait eu l’inélégance de publier la correspondance, interceptée, que le prince, dans le Midi, adressait à sa femme à Bordeaux.

    Jusqu’à la première Restauration, malgré les nombreuses tentatives d’Angoulême pour servir en première ligne, on aura eu soin de préserver sa vie trop précieuse à la dynastie. Lors des Cent-Jours, les circonstances feront cependant qu’il se retrouvera exposé comme jamais. Coustin souligne l’attitude exemplaire du prince pendant cette campagne malheureuse dans le Midi, qui se soldera, car il aura refusé d’abandonner ses maigres troupes, par son arrestation. On affirmera que Napoléon, vengeur, aurait envisagé de le faire fusiller mais qu’il y renonça, sous la pression de son entourage. Le fait est, en tout cas, que les bonapartistes devaient rendre hommage à l’incontestable courage du prince, qu’il démontrera de nouveau lors de la campagne d’Espagne, par ailleurs si décriée, en 1823.

    Peu rancunier, Angoulême sera néanmoins l’un des plus chauds partisans de la politique de réconciliation nationale prônée par Louis XVIII, ce contre les vœux de sa femme et de son père. Charles X le lui fit-il durement payer, comme le pense le biographe, en 1830, en interdisant à ce fils qui ne partageait pas ses vues ultra de régner, serait-ce quelque minutes, pour l’excellente raison que, roi, Louis XIX, aussitôt, eût tenté d’imposer sa ligne politique, fort proche, sans doute, de celle par nécessité, choisie par Louis-Philippe ? Peut-être … Dès lors, ne reste qu’à rêver à ce qui aurait pu être …

    Et Louis XVII ?

    photo-histoire-4.jpgCharles X et la duchesse d’Angoulême n’étaient pas seuls à déplorer les positions trop libérales du prince. C’est parce que Louis XVIII et Angoulême déçoivent les espérances de royalistes au demeurant d’un dévouement incontestable, que ceux-ci se prennent à espérer une impossible survie de Louis XVII. D’emblée, Hélène Becquet qui, après avoir consacré un essai à Madame Royale en publie un sur son frère Louis XVII, l’assène : Louis XVII ne saurait être, pour un universitaire, objet d’histoire. Comme elle l’a déjà fait pour la fille de Louis XVI, elle ne s’intéresse donc pas à la personne que recouvre le titre, mais à l’image politique qui découle de la naissance et de la fonction.

    Dans cette étude, il n’est guère question de l’enfant martyr et beaucoup de ce qu’il incarna. Fils cadet que la mort prématurée de son frère aîné fait dauphin à l’instant où débute la Révolution, puis prince royal, puis fils Capet et « louveteau » issu d’une « race criminelle » vouée à l’extermination, Louis Charles réunit sur sa tête de sept ans toute la haine des uns et toute la ferveur des autres. Qu’en a-t-il compris ? À cette question, l’historienne ne répond pas. Tel n’est pas son propos. Louis XVII peut être terrifié par les événements, arraché à sa mère, maltraité par des éducateurs improvisés et brutaux, transformé sans le comprendre en accusateur de la reine et de Madame Élisabeth, souffrir des mois durant seul dans une chambre murée, et finalement agoniser interminablement de tuberculose presque sans aucun réconfort, puis mourir à dix ans, cela n’est pas son propos. Il n’est à ses yeux qu’un symbole. En quoi il se peut qu’elle se trompe.

    Lorsque, en février 1795, Charette, à La Jaunais, accepta une paix que d’aucuns jugèrent déshonorante, ce ne fut pas pour une image que le général du Roi s’exposa aux rumeurs honteuses de trahison, mais pour une personne vivante, un enfant de chair et de sang, qui souffrait et que les Conventionnels avaient promis de lui remettre. La monarchie française est incarnée. C’est sa force. Si la République n’est qu’une idée, le Roi, lui, est une personne.   

    Louis XIX, François de Coustin, Perrin. 470 p. 25 €.

    Louis XVII, Hélène Becquet, Perrin, mai 2017, 304 pages, 20,90 €

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Histoire & Littérature • Les Tharaud dans l’Empire chérifien

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    2222227622.jpg

    « Les frères Tharaud sont appelés grands écrivains alors qu’ils ne sont pas admirables »

    Marcel Proust

    lettre à G. de  Lauris, décembre 1911

    Correspondance, Plon, t.x, 1983

     

    J’ignore ce que pensèrent les Tharaud de Proust, ni même s’ils le lurent mais j’ai observé, depuis les années 2000, parmi les sujets francophones du roi Mohamed VI du Maroc, du moins ceux qui lisent, plus de goût pour la littérature orientalisante des deux frères académiciens que pour la Recherche

    Auteurs à succès des années 1910-1950, ayant ensuite peu à peu disparu des librairies voire des dictionnaires, parfois traités anachroniquement de « colonialistes » ou même d’« antisémites », Ernest (1874-1953), dit Jérôme et Charles (1877-1952), dit Jean, sont devenus introuvables sauf chez quelques bouquinistes de Paris ou Rabat, où leurs amateurs nord-africains sont allés les quérir avant que des éditeurs casablancais se mettent à les rééditer. 

    la nuit de fez.jpgJe participai moi-même à cette « tendance » en republiant La Nuit de Fez, condensé en cent pages, voulu ainsi en leur temps, par les Tharaud, des chapitres un peu lestes de Fez ou les bourgeois de l’Islam (1930). Si l’oeuvre du duo, étalée de 1898 à 1951, est forte de plus d’une centaine de volumes, cinq d’entre eux seulement ont été inspirés par le Maroc et ce sont ceux-là seuls que traquent les lecteurs marocains, en quête d’un portrait de leur pays, de leurs ancêtres, de leur société dans le regard de l’Autre. Un regard incisif, parfois cru mais en gros plutôt indigénophile et islamophile à la Loti, à la Farrère, à la Lyautey, lequel maréchal et résident de France (1912-1925) au Maroc, fit venir la fratrie en cet Empire chérifien qu’il modernisait tambour battant mais avec doigté, ne s’en prenant pas à l’âme profondément islamisée des Marocains. 

    L’époque toute en repentance et autodénigrement qui, sous le fouet de quelques intellos parisiens masochistes, a suivi la fin de notre aventure coloniale, s’est évertuée à transformer en « textes stipendiés » par Lyautey le travail des Tharaud sur la Chérifie. De cette accusation, les nouveaux lecteurs maghrébins de Rabat ou les heures marocaines (1918) ou de Marrakech ou les seigneurs de l’Atlas (1920), ne se sont guère émus. Certains d’entre eux, d’ailleurs, ont lu La Preuve par deux. Jérôme et Jean Tharaud**, captivante biographie due à Michel Leymarie, professeur d’Histoire à l’Université Charles-de-Gaulle, à Lille. On voit bien dans ce livre que les Tharaud furent des voyageurs, des narrateurs, des romanciers et non pas des penseurs, des idéologues. 

    Colonistes sans passion, républicains conservateurs, chrétiens tièdes, dreyfusistes modérés, ils laissèrent sagement le Maroc sultanien  les imprégner avant de livrer leurs récits. « Ils sont reposants », nous dit un quadra indigène de Meknès. J’ai eu un peu la même impression en lisant les titres de la fratrie sur l’Albanie, Jérusalem, Séville, la Syrie, Saïgon, la Perse ou l’Afrique noire. Il me semble toutefois que le Maroc occupe une place à part  dans le coeur des Tharaud. Ainsi lorsque Jérôme fut élu Quai Conti en 1938, il fit graver sur son épée d’académicien le minaret de la Koutoubia marrakchie à côté de la collégiale Saint-Junien, son berceau limousin. Par leur comportement décontracté, les deux écrivains bourlingueurs relèvent d’un monde englouti, celui où l’Occident s’était mis à croire à la possibilité d’une amitié avec l’Islam, cette amitié qu’Allah, on le découvre avec effroi à notre époque, a proscrite absolument dans la sourate coranique de la Table servie :

    « Ne prenez pas pour amis les juifs ou les chrétiens sinon vous serez des leurs ! » (V,51)    

    * Collection Bab, la Croisée des Chemins, Casablanca, 2008

    ** CNRS éditions, 400 p., 2014

  • Cinéma • L’Apparition

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    L’Apparition, un drame de Xavier Giannoli, avec Vincent Lindon, Galatea Bellugi, Patrick d’Assumçao, Anatole Taubman et Elina Löwensohn. 

    Un très bon film, malheureusement un peu compliqué dans lequel 3 histoires se superposent.

    L’atmosphère du lieu de l’apparition, avec les pèlerins et les Marchands du Temple, est admirablement décrite… on s’y croit et, précisément, c’est le problème de la Foi qui est clairement posé : s’il y avait des preuves de l’existence de Dieu, l’Homme n’aurait plus la liberté de croire (ou de ne pas croire)…

    Ainsi, il ne peut pas y avoir non plus de preuves indiscutables de la réalité des apparitions… mais seulement un faisceau de présomptions.

    Comme le dit très bien Anton – davantage « évangéliste » que catholique, et surtout « grossiste » du Temple – c’est la foule des pèlerins qui donne à ces présomptions leur consistance et finalement influence la décision de l’Église. A ce jour, une commission d’enquête continue de travailler sur les « apparitions » de Medjugorge qui remontent à 1981.

    En aucun cas - le film le précise clairement - la « reconnaissance » ou plutôt « l’acceptation » de ces « apparitions » (Lourdes, Fatima, l’Île Bouchard, etc.)  comme du « linceul de Turin » ou la « Tunique d’Agenteuil » ne constituent des dogmes ; elles laissent aux catholiques la liberté d’y croire ou non, à la réserve près que les pèlerinages de papes à Lourdes ou à Fatima donnent à ces deux sanctuaires une place privilégiée dans la dévotion des fidèles.

    De même, on n’est pas obligé de croire aux miracles, même si l’on peut s’interroger sur la concomitance entre la sortie de ce film et la reconnaissance d’une nouvelle guérison « surnaturelle » à Lourdes. 

    Les voies de Dieu sont impénétrables, et ce film arrive à bon escient pour  « interpeller » - comme on dit – notre société française matérialiste d’aujourd’hui, et finalement offrir un chemin possible de conversion.   

    PS : Je vous propose mon blog  Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017)Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog.   https://jecinemat.wordpress.com

  • Camouflet italien à l’oligarchie

     

    Par François Marcilhac

     

    3466611312.jpg

    C’est un nouveau camouflet à Bruxelles, à l’idéologie européenne et à l’oligarchie internationale qu’un peuple européen a donné, dimanche 4 mars, à l’occasion d’élections législatives et sénatoriales — les deux chambres sont élues au suffrage universel direct en Italie.

    Des résultats sans appel…

    L’Italie, une nation qu’on disait europhile, pourtant, mais dont l’europhilie s’est lentement érodée depuis l’application stricte des critères de Maastricht, une politique d’austérité menée sur l’injonction de Bruxelles autant par la droite que par la gauche « moderne » aux affaires — Matteo Renzi —, et les problèmes liés à l’immigration, l’Italie subissant de plein fouet le déferlement migratoire en provenance de Libye, dans l’indifférence générale. À moins qu’elle ne soit tout simplement victime du prétendu égoïsme des États membres de l’Union européenne — cet égoïsme s’appelle intérêt national — qui, face à leur opinion publique — on sait ce qu’il en a coûté à Merkel de braquer la sienne —, ne souhaitent pas prendre leur part d’un fardeau que la géographie a dévolu à l’Italie.

    Nous ne pouvons évidemment que nous réjouir de ces résultats, d’autant qu’à l’intérieur de la coalition (37 % des voix) réunissant Forza Italia de Berlusconi, la Lega (ex-Ligue du Nord) de Matteo Salvini (proche du Front national français) et les patriotes de Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, qui ont conservé la flamme tricolore du MSI, le résultat de Forza Italia, le parti le plus europhile de la coalition, est décevant pour un Berlusconi qui a raté son retour sur la scène politique italienne, passant derrière la Lega pour la première fois de son histoire. Quant au mouvement — populiste — 5 Etoiles (M5S), qui n’est plus dirigé par l’histrion Beppe Grillo mais par le plus politique et plus jeune Luigi Di Maio, 31 ans (le même âge que le chancelier autrichien conservateur allié des populistes du FPÖ, Sebastian Kurz), il a fait 32,6 % des voix. La gauche, elle, est laminée : le Parti Démocrate (PD), de Matteo Renzi a fait à peine 19 % des voix — contre 40 % aux européennes de 2014 —, tandis que les frondeurs de Liberi et Uguali doivent se contenter de 3 %.

    … Mais une majorité de gouvernement difficile à constituer

    Toutefois, faire la somme des deux résultats de la coalition de droite et de M5S pour aboutir à quelque 70 % des voix n’aurait aucun sens. Outre la logique centripète du régime des partis, qui jouera à l’intérieur même de la coalition — Berlusconi sera sans aucun doute mauvais perdant —, il n’y a pas grand chose de commun entre le Mouvement 5 étoiles et la coalition, sinon de refléter un rejet général par les Italiens du système représenté par Matteo Renzi. M5S, notamment, fait feu de tout bois tandis que sa gestion municipale, notamment de Rome, n’incite pas à voir en lui un parti de gouvernement.

    Le 23 mars, l’Assemblée et le Sénat éliront leurs présidents : le président de la République italienne cherchera alors qui, du M5S ou de la coalition de droite, qui a obtenu les suffrages les plus nombreux, sera plus à même de constituer un gouvernement. Toutefois, les discussions risquent d’être longues, compte tenu du fait que ni M5S ni la coalition n’a la majorité. Tout devient donc théoriquement possible, comme en Allemagne, même un Parti démocrate perdant jouant les arbitres, ou de nouvelles élections… Merkel a mis plusieurs mois à rafistoler une grande coalition que les socialistes allemands, eux aussi perdants mais arbitres du jeu politique, viennent juste d’avaliser. Matteo Renzi, même s’il a pris acte de sa défaite en démissionnant du PD, n’a donc pas dit son dernier mot.

    Macron, un Renzi français

    Par une étrange inversion des choses, ou un gallocentrisme impénitent, on présente Renzi comme le Macron italien, alors que c’est bien plutôt Macron, qui est le Renzi français — Renzi est arrivé aux affaires bien avant Macron et lui a servi de modèle. En tout cas, les deux hommes, qui se sont présentés un temps comme les garants d’une rupture douce avec le système, ont vite tombé le masque : l’un comme l’autre ne sont que les courtiers de l’oligarchie internationale, les gouverneurs de l’Europe allemande dans leur pays respectifs. On comprend pourquoi Macron, déjà affaibli par les difficultés rencontrées par Merkel à constituer une coalition fragile, et qui craint peut-être à plus ou moins brève échéance de subir le sort de Renzi, a réagi en pointant du doigt l’immigration comme cause principale du résultat italien. Le message envoyé aux frondeurs de sa majorité est clair : si La République en Marche ne veut pas se voir priver, comme le PD italien, de la confiance des électeurs, que les députés à l’âme sensible, qui hésitent à appuyer le projet de loi Collomb sur l’immigration, fassent taire leurs scrupules. Ils le pourront d’autant plus facilement que les mesures apparemment sévères, s’agissant notamment du délai de rétention des immigrés illégaux, et de toute façon inapplicables en raison d’un manque de structures, dissimulent mal un projet qui, dans les faits, constituera très vite un appel d’air pour l’immigration clandestine, particulièrement en termes de regroupement familial. Une nouvelle application du « en même temps » présidentiel…

    Ne pas trop espérer…

    Il convient, toutefois, de ne pas trop espérer de ce nouveau coup de semonce à l’oligarchie. Si, dans toute l’Europe, voire outre-atlantique, les peuples font entendre de plus en plus fort leur opposition à l’Etablissement, ils le font naturellement en ordre dispersé, c’est-à-dire selon leurs préoccupations nationales, voire, comme c’est plus manifeste encore en Italie qu’en France, en mettant à quasi-égalité des mouvements protestataires dont les dynamiques tendraient plutôt à s’annuler qu’à s’ajouter. En France, où il n’existe aucun équivalent du M5S, la mésaventure de Berlusconi, passé derrière la Lega, n’incitera certainement pas Wauquiez à un rapprochement avec le FN. Quant à une dynamique européenne de gouvernements à majorité populiste ou alliée avec des populistes — aujourd’hui les Etats du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), l’Autriche, demain peut-être l’Italie —, rien ne dit que les « égoïsmes » nationaux la permette autrement que sur des sujets bien précis, comme l’immigration.

    La coalition conservateur-populiste autrichienne n’a ainsi trouvé rien de mieux, à peine arrivée au pouvoir en décembre dernier, que de rouvrir avec l’Italie la querelle du Haut-Adige, encore appelée Tyrol du sud par les pangermanistes, province italienne depuis la fin de la première guerre mondiale et le dépeçage de l’Autriche-Hongrie, pour la défense de laquelle Mussolini avait mobilisé les troupes en 1934 sur la frontière du Brenner, après l’assassinat du chancelier autrichien Dolfuss par les nazis. Si l’Italie a jusqu’à présent fait profil bas devant cette provocation imbécile, visant à donner la double-nationalité aux Italiens du Haut-Adige, toutefois, il n’est pas certain qu’un éventuel gouvernement populiste installé à Rome réagisse de même. Comme quoi les populistes de tous les pays n’ont pas besoin de l’oligarchie pour se nuire ! Il leur suffit de rouvrir des blessures, de fait mal refermées. Car le cadavre de l’histoire bouge encore. Et nous ne parlons pas de l’irrédentisme hongrois, le peuple magyar n’ayant toujours pas pardonné aux anciens Alliés le traité de Trianon qui a fait perdre à la Hongrie en 1920 les deux tiers de son territoire. N’a-t-elle pas, elle aussi, naguère proposé la double nationalité aux Hongrois « de l’extérieur », dont elle entretient la flamme patriotique, notamment chez les jeunes ? Il faut avoir vu ces groupes nombreux de jeunes Hongrois « de l’extérieur », invités en plein mois d’août par le Gouvernement national à venir apprendre au sein du Parlement de Budapest le récit national et à se recueillir dans un silence religieux devant la couronne de saint Etienne, pour comprendre que le pire crime de l’Europe est sa dénégation des réalités nationales. Car rien n’est pire que la résurgence de ce qui a été nié.

    L’idéologie européenne a cherché à dissimuler sa brutalité inégalée en matière sociale, économique et culturelle, derrière un discours lénifiant sur de prétendues valeurs oublieuses de l’histoire et des identités. Rien ne dit que la nécessaire phase populiste, par laquelle les peuples semblent devoir passer pour se libérer du joug de l’oligarchie, sera un long fleuve tranquille. A moins que, par leur bêtise, les populistes ne donnent eux-mêmes la victoire à l’oligarchie.     

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (20)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    Lire la suite

  • Résultat des votes allemand et italien : krach en vue !

     

    Par Marc Rousset

     

    3890715347.jpg

    Le résultat des votes allemand et italien montre que la victoire, en Europe, des droites nationales patriotes et populistes est en vue ! Pas bon du tout pour les profits et les cours de Bourse.

    Madame Merkel estime, à tort, que les États-Unis font fausse route avec le protectionnisme, des taxes douanières américaines de 25 % sur l’acier, de 10 % sur l’aluminium, des représailles chinoises sur le sorgho et le soja américain, des représailles européennes sur les Harley-Davidson, le bourbon et les Levi’s. La nécessaire fin du libre-échange mondialiste, excellente nouvelle pour les peuples et les emplois des pays occidentaux, n’en est pas une pour les Bourses.

    Quant au fonds américain Bridgewater, il a détrôné George Soros. Il vient de miser 22 milliards de dollars sur un krach dans les douze à dix-huit prochains mois. Il estime qu’on est proche de la fin d’un cycle, que le niveau des dettes publiques et privées, des crédits aux ménages aux États-Unis est démentiel, que les entreprises européennes sont très menacées suite à leur exposition aux marchés américains et internationaux. Il spécule donc à la baisse pour la moitié du DAX allemand (7,3 milliards de dollars), 4,5 milliards de dollars pour les entreprises françaises, 3 milliards pour les entreprises italiennes. Enfin, ce fonds a tout particulièrement dans son viseur la Deutsche Bank et les banques italiennes gangrenées par les créances douteuses telles que Intesa Sanpaolo.

    En Italie, nombre de petites banques pléthoriques sont en difficulté. Elles croulent sous des montagnes de créances douteuses, des prêts bancaires souscrits par des entreprises et des particuliers qui ne parviennent pas à les rembourser en raison de la crise économique.

    Les prêts pourris avoisinent les 1.000 milliards d’euros dans les bilans des banques de la zone euro, soit 6,2 % du montant total des prêts, contre 1,3 % aux États-Unis et 0,9 % au Royaume-Uni. Si les banques européennes comptabilisaient les prêts pourris dans leurs comptes à leur juste valeur, le levier d’endettement serait de 23,3 pour le Crédit agricole, 29,0 pour BPCE-Natixis, 38,3 pour BNP Paribas et 38,9 pour la Société générale (autrement dit, 1 euro de capitaux propres pour 38,9 euros d’engagements). La Banque Lehman Brothers avait un effet de levier de 32 lorsqu’elle a fait faillite en septembre 2008.

     

    De 2000 à 2017, le PIB américain est passé de 10.600 milliards de dollars à 19.300 milliards de dollars, soit une augmentation de 8.700 milliards de dollars, tandis que la dette publique du gouvernement américain augmentait plus vite, pendant la même période, de 15.000 milliards de dollars. 

    Le déficit du gouvernement américain, en 2017, est de 1.200 milliards de dollars, soit plus que le PIB australien. La valeur de l’actif net du gouvernement américain (ses actifs moins les dettes) est de -20,4 milliards de dollars – la faillite totale, donc, pour une société privée. Mais, plus effrayant encore, si l’on tient compte des dépenses futures et des revenus futurs des caisses de retraite et d’assurance publiques américaines, l’actif net du gouvernement américain est dans le rouge pour 50.000 milliards de dollars de plus, soit -70 000 milliards de dollars !

    S’il a fallu des décennies, à la Banque du Japon, pour faire gonfler son bilan jusqu’à 5.000 milliards de dollars, il aura fallu seulement huit ans à la Federal Reserve américaine pour faire bondir le sien à 4.500 milliards de dollars. Les marchés ne sont pas prêts pour le franchissement, par les obligations américaines sur dix ans, du seuil des 3 % et un dollar qui plonge, a déclaré Thomas Buberl, directeur général d’Axa.

    Draghi nous annonce que la BCE ne peut pas stopper ses achats obligataires car les taux du Bund allemand sur dix ans pourraient doubler à 0,79 %, avant de doubler à nouveau et de s’envoler ! Or, à l’automne, les achats devraient normalement cesser et les taux directeurs augmenter.

    De 2007 à 2018, les taux d’emprunts d’État ont dégringolé, en moyenne, de 4,2 % à 0,9 %. Une hausse des taux de 1 % alourdirait la note, pour l’État français, de deux milliards par an, tandis que le cours des obligations baisserait de 10 %. Powell et Draghi font face à la quadrature du cercle pour augmenter les taux. Krach en vue !   • 

    41LRKbfMFHL._SL300_.jpg

    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Paris ce vendredi 9 mars, Patrick Buisson au Cercle de Flore ... Un rendez-vous à ne pas manquer !

     

    Renseignements : cercledeflore@actionfrancaise.net

     

    Calendrier du Cercle de Florecalendrier.png

  • La France se défait [2]

     

    En deux mots.jpg

    Quelques réflexions, encore, sur la France qui se défait, entre bien d'autres facteurs, par la démographie et l'immigration. Sans-doute est-ce là ce qui se voit, se ressent, avec la plus grande netteté. Et suscite cette « formidable colère » que nous voyons monter partout en Europe.

    Nous ne sommes pas seuls à le penser. Les sondeurs, pourtant si volontiers conformistes, le reconnaissent : malgré la pression des médias, à vrai dire leur propagande, deux tiers des Français considèrent qu’ « il  y a trop d'étrangers en France ». Tout un monde de personnalités, d'auteurs, d'intellectuels, de journalistes, appréciés de l’opinion, tirent la sonnette d'alarme, s'expriment dans les médias, ces derniers ne peuvent plus les ignorer parce que leur audience est grande, que leurs livres connaissent le succès. Et que leur présence sur les plateaux de télévision, ou dans les studios de radio, fait grimper l'audimat. Inutile de citer leurs noms : ils sont connus de tous. En quelque manière, ils ont brisé, sinon l’hégémonie culturelle et politique de la gauche, du moins le mur du silence et du mépris. Au point que les politiques doivent désormais en tenir compte. Ou faire semblant. Ainsi de la déclaration d'Emmanuel Macron, à la suite des élections italiennes dont le résultat le plus clair est l'euroscepticisme et le refus de l'immigration. Largement majoritaires. « Il faudra en tenir compte » a dit laconiquement le Chef de l'Etat. C'est évident ! 

    Nous ne sommes pas seuls non plus en Europe et dans le monde, à nous alarmer des conséquences de l'immigration massive. On sait qu'avec Donald Trump l'Amérique entend à la fois la freiner et la choisir. Ne nous y trompons pas : le slogan « America first » répond au vœu de l'Amérique profonde. Une bonne partie de l'Europe refuse aussi l'immigration massive (les pays de Visegrad, l'Autriche ...). En Allemagne même, un courant grandissant - pas seulement l'AfD - en fait autant. L'Italie à son tour, vient de marquer son choix. A vrai dire, l’afflux massif des migrants est devenu la préoccupation citoyenne centrale en Europe. Elle fait éclater les forces politiques traditionnelles et contredit l’idéologie dominante. Elle la déstabilise. Un grand basculement des politiques migratoires européennes pourrait bien s'imposer à terme... 

    La natalité française - et plus encore celle de nos voisins - faiblit, les démographes s'en alertent ; la proportion de vieillards augmente ; au contraire, les courants migratoires ont été et demeurent massifs. Les jeunes y sont nombreux. Et souvent haïssent la France ou même la combattent. Eventuellement, les armes à la main. La faiblesse de notre démographie autochtone comparée à la puissance invasive des populations immigrées nourrit leur volonté de domination. L'on nous serine que nous avons accueilli ces deux dernières années beaucoup moins de réfugiés ou de migrants que nos voisins. Mais on ne nous dit pas combien s'étaient déjà établis chez nous depuis quarante ans. Les Français le savent. 

    De sorte que le remplacement progressif de ceux que Finkielkraut appelle drôlement les « souchiens » par des populations principalement africaines ou proche-orientales et très généralement musulmanes est en train de s'opérer. A terme donc, si rien n'est fait pour s'y opposer, quelques décennies suffiront pour que, selon la formule du général De Gaulle, la France ne soit plus la France.  Et ce sur le triple plan du peuplement, de la culture et des mœurs qui s'en trouvent déjà lourdement transformés. Ce n'est pas notre vocation ici d'accepter cette perspective d'un cœur léger. 

    On a parfois abusé â l'Action Française de la formule de Bainville : « la France c’est mieux qu'une race, c’est une nation ». Mais il écrivait en un temps où la France n'avait guère connu que des migrations intra-européennes et encore dans des proportions qui n'avaient pas vraiment entamé le vieux fond celtibère et gallo-romain qui constituait l'essentiel de la population française jusqu'à la deuxième moitié du siècle dernier. Bainville et Maurras n'ont pas eu à juger du danger qu'eût représenté pour la France une invasion semblable à celle que nous vivons. Nous doutons fort qu'ils l'eussent acceptée sans broncher. 

    Un courant d'inspiration chrétienne voudrait par ailleurs nous faire accroire qu'une France en grande partie peuplée d'Africains et d'Orientaux, serait acceptable si ces derniers - hypothèse sans vraisemblance - étaient catholiques. Nous ne sommes pas d'accord. Fussent-ils catholiques, nous les préférons chez eux. La France ne serait plus la France si elle avait les couleurs, l'esprit, les mœurs de l'Afrique ou de l'Orient. Ce qui nous en différencie ne tient pas seulement à l'appartenance religieuse.  

    C’est la dose qui fait le poison. La France d'aujourd'hui se défait - entre autres causes - en raison d'une immigration dont la dose excessive devient un poison.  

    Il conviendrait donc si nous voulons survivre de la ramener au minimum incompressible et de la choisir selon nos intérêts et nos besoins. Car une certaine immigration qualitative pourrait être utile à la France et servir son rayonnement. Il faudrait en parallèle définir une politique de remigration efficace et rigoureusement appliquée : expulsion systématique des délinquants étrangers, des naturalisés, ou devenus Français par bénéfice du seul droit du sol, avec déchéance de la nationalité française pour ces deux dernières catégories ; réaménagement des droits sociaux (chômage, sécurité sociale, aides diverses) qui ne pourraient plus être équivalents à ceux des Français ayant cotisé pendant de longues années, ou, si ce n'est eux, leurs parents ou grands-parents. Le bénéfice des droits sociaux pour les nouveaux arrivants pourrait par exemple leur être accordé pro rata temporis de leurs années ou périodes de cotisation ; obligation de respecter les lois et coutumes françaises comme condition de résidence en France ... Une telle politique devrait être, s'il le faut, traduite juridiquement. 

    Nous savons bien que la France se défait de diverses autres façons. Qu'entre elles, elles interagissent et accélèrent le processus de délitement dont nous parlons. Nous savons encore que le mal est d'abord en nous-mêmes et que les insultes, les hauts-cris, à l'encontre des immigrés ne constituent pas une politique, sont vains et, en ce sens, déplacés.  

    Nous aurons à revenir sur tout cela.   

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (19)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    Lire la suite

  • Emmanuel Macron voulait commémorer Mai 68, Éric Zemmour l’a fait… à sa façon !

    Telle fut la Une de l'hebdomadaire de l'Action Française à l'été 68

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique instructive et qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 7.03. 

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

    2654943674.jpg

    Mai 68 fête ses cinquante ans et je note que nombre de baby-boomers, y compris estampillés « droite dure », peinent à le critiquer. Quand on les interroge, ils haussent les épaules et font la moue, embarrassés : il y a du bon et du mauvais, couçi-couça, ça se discute, faudrait-pas-jeter-le-bébé-avec-l’eau-du-bain… repensant peut-être à quelque taloche mémorable administrée par un père à l’ancienne. Ou parce que c’est leur seule guerre. Puis, condamner en bloc Mai 68 vous donne des airs sévères. Un peu de poudre de riz libertaire et de fard anti-bourgeois siéent mieux au teint.

    Éric Zemmour, lui, n’est pas du genre pusillanime ni démago – ça se saurait – et a l’habitude de porter les vérités disgracieuses, abruptes et ingrates, parce qu’il faut bien que quelqu’un s’y colle. Alors, il y va.

    Dans une synthèse brillante, il fait, dans les colonnes du Figaro, le procès à charge de « la grande désintégration occidentale ». Et il n’oublie rien, détaillant étape par étape le tsunami rigolard mais implacable qui a tout englouti sur son passage – les barrières, les frontières, les limites, l’ordre, les règles, les codes, les usages -, affublant du sceau infamant de « bourgeois » toutes les sédimentations successives – parfois imparfaites, certes, mais rien n’empêchait de les amender sans pour autant les pulvériser – qui, bon an mal an, elles, structuraient notre monde.

    Ils ont prétendu construire une contre-culture, mais la vérité est qu’ils n’ont su qu’ériger une non-culture. Une société décivilisée qui n’apparaît réellement qu’aujourd’hui, un peu comme un arbre qu’on scie à la racine. Au début, les feuilles restent vertes, les fleurs et les fruits, ignorants de leurs sort, continuent de vivoter sur leur lancée, car il reste un peu de sève. Puis tout s’étiole et meurt. Nous en sommes là.

    Et sous des oripeaux marxistes se cachait, analyse Éric Zemmour, le cheval de Troie « du marché » et de la consommation. Et il galope, débridé, s’infiltrant aujourd’hui dans toutes nos vies, y compris dans ses replis les plus intimes que sont la procréation ou la mort. 

    De proche en proche, méthodiquement, comme dans ces circuits fascinants où il suffit d’une chiquenaude pour insuffler la première dynamique pour que les morceaux de sucre s’affaissent les uns derrière les autres, les uns par les autres, tous les repères s’effondrent. Ni Dieu ni maître, scandaient-ils. Toute verticalité a été abolie. Toute hiérarchie, toute autorité. La figure du père a été détruite, celle de la mère aussi et, donc, la notion même de famille. Puis, en tirant le fil, exit cette « famille des familles » qu’est le pays. 

    Comme il fallait jouir sans entraves, les concept de devoir, donc de contrainte et, par voie de conséquence, de toute vie pacifique en société – qui implique par nature de « se gêner » – ont été de même anéantis.

    Bien sûr, il serait de bon goût de trouver quelque chose à sauver : quand même, me souffle-t-on, la libération sexuelle, l’émancipation des femmes, c’était quand même sympa !

    Mais quelle émancipation, quelle libération ? Aujourd’hui, justement, une improbable amende de 90 euros vient d’être instaurée pour sanctionner les outrages sexuels et sexistes, parce que le climat d’agressivité sexuelle serait devenu insupportable pour les femmes : « Montée en puissance d’un néopuritanisme féministe qui, au nom des droits des femmes, remet en cause l’hédonisme libertin des anciens soixante-huitards », décrit Éric Zemmour. Réfléchissons deux minutes : si les femmes se trouvaient épanouies par cet « hédonisme libertin », pourquoi donc voudraient-elles le « remettre en cause » ?

    « Sur les ruines de Mai 68, il faudra un jour reconstruire », conclut Éric Zemmour, faisant mentir ceux qui lui reprochent son côté « no future ». Et il a raison. C’est le côté exaltant quand il ne reste plus qu’un chantier fumant : tout reste à faire.    

    Ecrivain, journaliste

    Son blog