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  • Arnaud Beltrame était en prépa à Saint-Cyr-l’Ecole : c’est Libération qui a l’air bête !

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Nous avons aimé cette tribune parue hier dans Boulevard Voltaire

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

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    Le calendrier, parfois, a de ces ironies… Libération peaufinait sans doute depuis des semaines son dossier sur les classes préparatoires de Saint-Cyr-l’École – à ne pas confondre avec l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, sise à Coëtquidan, les premières étant censées préparer à la deuxième.

    On avait trouvé les témoins à charge, descendu du grenier de bons vieux amalgames ayant déjà fait leurs preuves, trouvé un titre-choc : « Lycée Saint-Cyr : une machine à broyer les femmes ». Allez, les gars, c’est parti, on publie jeudi soir : les garçons de Saint-Cyr-l’École sont de méchants-misogynes-qui-vont-à-la-messe-en-latin-le-dimanche-à-Versailles-et-collent-des-autocollants-de-la-Manif-pour-tous. Et France Info, en bonne copine, a fait écho, fustigeant des « élèves masculins, catholiques ultra-conservateurs, proches de l’extrême droite, homophobes, misogynes et donc hostiles à la présence des femmes dans l’armée ». Fermez le ban.

    Sauf que, vendredi matin, l’article n’a fait que fort peu de temps les gros titres. Toute la France avait les yeux rivés sur un Super U de l’Aude où un officier de gendarmerie avait obtenu d’un forcené islamiste de relâcher une caissière de 40 ans, mère d’une petite fille de deux ans et demi, en échange de sa personne. Et au terme de trois heures de face-à-face, y avait laissé la vie, dans les conditions tragiques que l’on sait.

    Un officier de gendarmerie qui, justement – son profil Facebook l’indiquait -, avait étudié… à Saint-Cyr-l’École. Issu de cette pépinière de « misogynes broyant les femmes », il avait donc sciemment fait don de sa vie pour sauver l’une d’entre elles. 

    Toc, toc, toc, il y a quelqu’un, chez Libé ? Il n’y a pas comme un problème, dans votre démonstration ? Cela ne mériterait pas un erratum, des excuses, une amende honorable, un semblant de contrition ?  

    Une enquête honnête aurait pu faire mention de cette « tradition » d’accueil peu amène – voire parfois très grossière – des filles voulant embrasser la carrière militaire perpétrée par certains. Mais aurait rajouté que si ces mufles vont à la messe le dimanche, ainsi que c’est écrit, ils n’ont pas tout compris : comme le dit évidemment sans détour le père Christian Vénard, aumônier militaire bien connu des lecteurs de Boulevard Voltaire« une tradition qui n’est pas empreinte de charité est une mauvaise tradition ».

    Sans excuser, bien sûr, ce comportement, cette enquête aurait pu au moins en partie l’expliquer, de façon très concrète et sans tabou idéologique, par l’amertume que peut susciter une discrimination positive féminine : à l’entrée de l’ESM de Saint-Cyr, convoitée par ces jeunes comme le Graal, les barèmes sportifs du concours sont moins élevés pour les filles, comme une barrière que l’on abaisserait obligeamment. Ce qui n’est pas toujours compris : soit un certain niveau physique – comme dans d’autres matières – est indispensable au métier, soit il ne l’est pas. Mais il ne peut l’être pour certains et pas pour d’autres. Imagine-t-on demander à l’oreille un service aux djihadistes pourchassant nos militaires sur le terrain : « Attendez un peu, comptez jusqu’à 100 pour leur laisser de l’avance, celles-ci sont des femmes ! »

    Et, surtout, Libération aurait dû brosser un portrait complet. Et préciser que si cette « tradition » de misogynie stupide perdure chez certains, elle ne doit pas occulter les mille autres – cultivant le courage, l’honneur, la ténacité, le sacrifice, le devoir – qui ont sans doute contribué à modeler, à l’âge où l’adolescent se mue en homme, Arnaud Beltrame. « Si on doit un jour ne plus comprendre comment un homme a pu donner sa vie pour quelque chose qui le dépasse, ce sera fini de tout un monde, peut-être de toute une civilisation », écrivait Hélie de Saint Marc, sorti de Cyr en 1947. Comme tous ses camarades, passé comme lui par Saint-Cyr-l’École ou par l’EMIA, Arnaud Beltrame a lu Hélie de Saint Marc. Et il l’a montré.    

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Le krach aura lieu : des cygnes noirs de partout !

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Jeff Gundlach, lors de la Strategic Investment Conference 2018, a déclaré que « la situation devrait exploser en 2019 ». Il estime que les fondamentaux de l’immobilier sont « plutôt horribles » alors que les taux immobiliers commencent à augmenter, que les déficits américains par rapport au PIB sont trop élevés et que tous les indicateurs pointent vers la hausse de l’inflation. Les avantages sociaux du gouvernement américain qui n’atteignaient pas 5 % du revenu disponible des Américains dans les années 70 atteignent, aujourd’hui, 25 %.

    Quant au très célèbre gestionnaire de fonds d’investissement Paul Tudor, il a déclaré à Goldman Sachs que les seules choses qui valent la peine d’être détenues sont les matières premières, les actifs tangibles ou du liquide. Il critique les baisses d’impôts, les dépenses généreuses du Congrès américain et prédit une augmentation de l’inflation qui provoquera la panique sur les marchés actions. Il a comparé le président de la Fed Jerome Powell au général Custer dans les dernières heures de la bataille de Little Big Horn, « cerné par une horde de guerriers menaçants » : bulles, dettes des entreprises, marché des changes, tribu des cryptos, taux réels négatifs et, derrière lui, le peuple de l’inflation qui l’empêche de battre en retraite !

    La BCE de Mario Draghi se renie, suite à la revalorisation de l’euro et à l’insuffisante inflation en Europe. Draghi remet en question la date butoir d’octobre 2018 ; il vient de déclarer que les achats d’actifs par la BCE cesseront seulement quand l’inflation sera jugée suffisante….

    Si l’on considère les graphiques de la dette mondiale, du Dow Jones, de l’or et des obligations, on constate que la folie douce a commencé à s’emparer des esprits dans les années 1994-1995, avec des courbes qui grimpent à la verticale à une vitesse hallucinante. La dette mondiale était de 30.000 milliards de dollars en 1994 ; elle s’élève, aujourd’hui, à 230.000 milliards de dollars. Le PIB de l’économie réelle est le seul graphique qui se traîne lamentablement vers le bas à un rythme trop lent. Cela sent donc à plein nez le chaos et l’écroulement des actions à venir. 

    Le journal The Economist du 10 février 2018 pressent également un krach financier. Il s’étonne des bulles sur les actions Tesla et Uber car les marchés se refusent à tirer les conséquences de l’envolée des pertes en 2017. Il remarque que l’euro a progressé de 17 % en un an sans que cela inquiète les dirigeants européens. Il est préoccupé par le parcours du bitcoin, passé de moins de 1.000 dollars, début 2017, à près de 20.000 dollars, en décembre, et 6.000, début février 2018, tout comme par l’effondrement d’un fonds de 1,9 milliard de dollars du Crédit suisse indexé sur la volatilité dont la valeur s’est effondrée de 92 %, le 6 février 2018, quand le Dow Jones a perdu 4,6 %. 

    Pour The Economist, le niveau du Dow Jones est 60 % plus haut qu’avant le précédent krach de 2008 et les seules questions en suspens sont le moment du prochain krach (2019, 2020 ou 2021 ?) ainsi que le facteur déclenchant (Tesla ou Uber, hausse du pétrole et regain de l’inflation, avec hausse des taux, ou crise financière en Italie ?).

    L’Italie, avec sa dette publique de 2.200 milliards d’euros (132 % du PIB) et son système bancaire malade (263 milliards d’euros de créances douteuses) ne pourra pas supporter la remontée des taux d’intérêt. Si la Bundesbank se retrouve avec une créance excédentaire « Target 2 » de 800 milliards d’euros, la Banque centrale d’Italie se retrouve avec une dette de 400 milliards d’euros envers la BCE. L’Italie est dans une situation financière gravissime et intenable.

    Pour couronner le tout, il suffit de penser aux risques géopolitiques avec la révolte électorale des Italiens contre l’invasion migratoire, à la nomination du faucon Mike Pompeo comme nouveau secrétaire d’État de Trump qui rêve, comme Israël et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, d’en découdre avec l’Iran.

    Enfin (cerise sur le gâteau), il est tout à fait probable que Trump va engager une violente guerre commerciale avec la Chine pour la punir de ses infractions aux lois sur la propriété intellectuelle ainsi que pour son excédent, en 2017, de 342,8 milliards de dollars avec les États-Unis.  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Terrorisme • Message du prince Jean de France après l’attentat de Trèbes : « Honneur au lieutenant-colonel Beltrame » !

     

    488115.jpgDans la soirée qui a suivi l’attentat de Trèbes, le prince Jean de France, s'est exprimé sur sa page Facebook pour rendre hommage au lieutenant-colonel Beltrame, dire son soutien aux victimes et familles des victimes, les assurer de ses prières ainsi que pour la France : 

    « Honneur au lieutenant-colonel Beltrame pour son acte de bravoure et à tous ceux qui défendent notre pays ! Aujourd’hui mes prières sont pour les victimes de l’attentat de Trèbes, pour leurs familles et pour la France éprouvée. » 

    Suivez le prince Jean de France sur Facebook et faites connaitre sa pensée autour de vous : La page Facebook du Prince Jean de France •

  • Famille de France • Le prince Eudes, duc d'Angoulême, a fêté son 50ème anniversaire dimanche dernier 18 mars

     

    Dimanche 18 mars, S. A. R. le prince Eudes de France, duc d’Angoulême, et fils de France, a célébré son cinquantième anniversaire.

    Troisième fils du chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris et de Madame la duchesse de Montpensier, le prince a été prénommé Eudes en l’honneur de Eudes, comte de Paris, fils de Robert Le Fort, qui vivait au IXème siècle. 

    En 1987, à l’occasion du Millénaire Capétien le prince Eudes a reçu de son grand-père le comte de Paris (Henri VI) le titre de duc d’Angoulême au château d’Amboise. Après son baccalauréat, le prince Eudes est étudiant à la Sorbonne et il obtient une maîtrise de philosophie. En 1990, le prince Eudes effectue son service militaire à Saumur où il reçoit ses galons d’Officier en présence de la duchesse de Montpensier. Libéré de ses obligations militaires, le duc d’Angoulême a suivi un troisième cycle d’étude à l’institut de Gestion Sociale à Paris où il étudie le management et les ressources humaines. 

    Prince Eudes Conclusions jpg.jpgEn 1998, le prince Eudes se fiance à une aristocrate bretonne, descendante de Louis XIV, Marie-Liesse de Rohan-Chabot fille du comte Mériadec de Rohan Chabot et d’Isabelle de Bauffremont, princesse de Marnay et du Saint Empire. Le mariage civil est célébré à Dreux le 19 juin 1999, jour du décès du son grand-père le comte de Paris. Trois semaines plus tard, Eudes et Marie-Liesse s’unissent devant Dieu dans la petite église d’Antrain en présence de la comtesse de Paris qui avait demandé à son petit-fils de « célébrer joyeusement le mariage » parce que la vie continuait. Symboliquement la princesse a tenu à ne pas revêtir le deuil ce jour -là. Le prince Eudes et son épouse ont eu deux enfants, la princesse Thérèse en 2001 et le prince Pierre en 2003. 

    Depuis 2011, le duc d’Angoulême, son épouse la princesse Marie-Liesse, qui est professeur de philosophie à Bordeaux et leurs enfants le prince Pierre et la princesse Thérèse, vivent dans une maison au cœur de la capitale bordelaise. Le prince Eudes y exerce l’activité de Directeur Général du château de Fargues, un grand cru classé de Sauternes appartenant au comte Alexandre de Lur-Saluces. Le prince pilote également une activité sylvicole et agricole ainsi qu’un pôle touristique dans les Landes. Très proche de son frère le prince Jean de France, duc de Vendôme, le prince Eudes s’implique dans le travail de son frère et estime que son rôle est de soutenir et d’épauler le prince Jean dans les actions qu’il entreprend. Le prince Eudes est un père de famille comblé, il est très proche de ses enfants et met un point d’honneur à suivre leurs activités telles que le sport et le scoutisme ainsi que leurs études.  

    Lafaurearousseau souhaite un joyeux anniversaire à S. A. R. le prince Eudes de France, duc d’Angoulême.  • 

    Source : La Couronne.

    Photo dans le texte : Le prince Eudes conclut le rassemblement des Baux de Provence, en juin 2002. Les Provençaux n'ont pas oublié cette présence des Princes - le prince Jean, le prince Eudes, la princesse Marie-Liesse et, déjà, la toute petite princesse Thérèse - au milieu d'eux ce jour-là. Pas plus qu'ils n'ont oublié les moments passés à préparer cette rencontre, sous le regard attentif du prince Eudes qui résidait dans le Midi à ce moment-là.   

  • Société & Actualité • Un officier de gendarmerie s’est sacrifié : voici un homme, un vrai

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique à propos d'un événement tragique. D'autant que l'officier héroïque dont il s'agit a depuis perdu la vie. Chronique qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 23.03. 

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

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    Qui pourrait dire ce qui se passe dans la tête d’un islamiste au moment de passer à l’acte ? Faut-il qu’il soit fanatisé contre « les croisés », pour reprendre l’expression utilisée par l’État islamique au moment du Bataclan ? Des croisés que sans doute, en sus de détester, il méprise : des croisés mous du genoux – il sont ainsi, en Occident – qui ont déjà apostasié sans qu’on ne leur ait rien demandé. Il suffit de les regarder, pense-t-il sûrement, ils sont lâches, dévirilisés. Quand lui est prêt à se sacrifier. « À mourir en martyr », comme l’a crié, vendredi, le terroriste de Trèbes.

    Quelle ultime leçon, tragique mais magnifique, a été donnée à ce petit délinquant radicalisé : un lieutenant-colonel de gendarmerie de 45 ans – Arnaud Beltrame – s’est volontairement substitué à l’otage qu’il tenait contre lui pour se protéger. L’officier de gendarmerie est « gravement blessé », a annoncé le ministre de l’Intérieur.

    Voici le vrai sacrifice, le sens des mots retrouvé contre la dialectique dévoyée : être prêt à donner sa vie pour sauver, quand l’islamiste veut bien mourir mais pour tuer.

    Voici un homme, un vrai. 

    « Un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les policiers, les gendarmes qui s’engagent au service de la nation pour protéger nos concitoyens », a commenté Gérard Collomb. 

    En effet, il est bon de le rappeler. Mais pas seulement dans ce genre de circonstances. C’est trop facile.

    Il est bon de de le rappeler au quotidien, parce que c’est évidemment toute une école de vie, un idéal, une discipline, des valeurs de service et de sacrifice profondément intériorisées qu’il faut pour consentir, en un pareil moment, ce geste-là.

    Il est bon de le rappeler quand ils sont conspués et que leur honneur est sali : dans l’affaire Théo, dans les manifs d’extrême gauche où « tout le monde, paraît-il, déteste la police », ou dans les articles de Libération accablant les écoles militaires. Tiens, il en est justement un daté de ce vendredi matin.

    Il est bon de le rappeler haut et fort, et de leur dire merci.  

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Le prince Jean après le voyage d'Emmanuel Macron en Inde : « Penser global, agir local»

    Affiche de bienvenue déployée pour le voyage d'E. Macron en Inde

     

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    Penser global, agir local

    Le Président de la République est rentré de son voyage en Inde.

    Il avait la volonté affichée de faire de la France « la porte d’entrée » du géant asiatique en Europe ainsi qu’un partenaire stratégique privilégié. Ce voyage s’est conclu par plusieurs contrats pour quelques 13 milliards d’euros, dans de nombreux domaines comme l’environnement (la distribution d’eau potable et la modernisation du réseau dans le sud de l’Inde), l’énergie (l’inauguration d’une centrale solaire et un accord de vente définitive de réacteurs EPR), les transports (la fourniture et la maintenance de moteurs d’avion et l’alimentation électrique des métros ainsi que la fourniture de nouveaux trains) et enfin l’armement. 

    Un beau bilan, pour autant que cela puisse avoir des répercussions sur le tissu économique de notre pays, ce qui n’est pas forcément dit. Pour preuve, les centres de nos petites et moyennes villes se vident de leurs commerces. À Dreux, par exemple, en dehors de plusieurs axes de passages, notamment la rue piétonne qui va vers le Beffroi ou encore la place du marché couvert, il suffit de parcourir les rues adjacentes, pour observer de plus en plus de devantures vides, en dehors des coiffeurs, opticiens, assurances, etc… dont le développement semble lié aux périodes difficiles. L’une de ces rues, qui ne fait pas plus de cent mètres, compte jusqu’à dix devantures vides. C’est en partie la faute à Rousseau, mais pas uniquement. Le choix a été fait de développer prioritairement certaines zones à la périphérie des villes. Et puis il y a des erreurs stratégiques de certaines marques Amandiers-1-300x225.jpgqui ont choisi de mauvais emplacements, ou qui proposent de mauvais produits.

    Heureusement, le printemps revient.

    En tout cas, les amandiers sont en fleurs ce qui me semble être un bon présage. Peut-être pas pour résoudre la question de fond de notre économie, mais au moins pour nous donner l’énergie d’avancer !    

      

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 23 mars 2018

     

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    Déclin des commerces au centre de Dreux 

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Littérature & Société • Entre Dostoïevski et Soljenitsyne

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Emmanuel Macron a-t-il eu vraiment raison de boycotter le stand de la Russie lors de l’inauguration du Salon du livre ?

    Je ne suis pas loin de penser qu’il a eu tort, même si on comprend la conjoncture diplomatique délicate qui était la sienne, à la suite des accusations de Londres à l’égard de Moscou, quant à un attentat chimique opéré sur le sol anglais. N’y avait-il pas, cependant, une distinction à faire entre la politique et la culture ? Comme l’a remarqué Mme Soljenitsyne, l’épouse de l’immense écrivain, dans un entretien passionnant avec Laure Mandeville du Figaro : « Dans la délégation russe se trouvaient beaucoup d’écrivains qui font partie de facto de l’opposition et écrivent de manière critique à l’égard du pouvoir. » N’est-il pas important de maintenir des liens intellectuels entre la France et la Russie, cette France dont Alexandre Soljenitsyne, selon son épouse, était devenu amoureux ?

    Maintenir de tels liens et même les développer n’est pas d’ailleurs la garantie d’une entente idyllique. Il faut bien l’admettre : ce n’est pas de Poutine que date le paradoxe d’une relation difficile. La Russie nous fascine et en même temps nous désoriente, lorsqu’elle ne nous effraie pas. Qui est entré un jour, par exemple, dans l’univers de Dostoïevski sait bien de quoi il retourne. Pour avoir subi moi-même sa fascination, je puis attester des sentiments contradictoires que l’âme russe peut susciter. Un des meilleurs interprètes que je connaisse de l’auteur des Frères Karamazov, Nicolas Berdiaeff, a tout dit là-dessus : « Le dostoïevskisme n’enferme pas seulement pour les Russes de grands trésors spirituels, mais aussi de spirituels dangers. Il y a dans l’âme russe une soif d’autoconsomption, l’enivrement dangereux de sa propre perte (…). On ne saurait donc impunément l’exhorter à la tragédie, préconiser cette tragédie comme un chemin parmi le dédoublement et les ténèbres » (Nicolas Berdiaeff, L’esprit de Dostoïevski, Stock, 1974).

    Ce qui vaut pour l’âme russe vaut sans doute pour la politique russe. Mais la crainte que peut nous inspirer le pays de Vladimir Poutine doit-elle nous conduire à le rejeter hors de notre espace continental ? Emmanuel Macron lui-même affirme la nécessité de maintenir un dialogue indispensable pour l’équilibre de l’Europe et du monde.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 mars 2018

  • Terrorisme & Société • Trèbes à la « une » du Figaro d'aujourd'hui

     

    2293089609.14.jpgNon l'attentat terroriste de l'Aude ne ravive pas la menace terroriste : celle-ci  n'a jamais faibli. Elle ravive seulement la conscience affaiblie que nous en avons, qu'en ont les Français, qu'en ont jusqu'aux lecteurs de Lafautearousseau, nous tous, qui n'avons que trop tendance à l'assoupissement ou au divertissement dans les périodes de mortes eaux, quand le calme semble revenu et nous porte trompeusement à croire qu'il va durer quand le terroriste des jours sombres se prépare encore à frapper. Un excellent poète l'a dit : Oublieuse mémoire

    Mais chaque nouvel attentat n'est que la répétition du même, repose les mêmes questions, agite les mêmes problèmes. Même si nous en savons les réponses, parce qu'ici nous en avons traité cent fois. Pourquoi avoir laissé s'installer chez nous tant d'étrangers ? Par millions ? Et pourquoi continuons-nous ? Des étrangers non seulement à notre nationalité mais bien pis à notre civilisation, notre religion, nos moeurs, nos traditions, et même, osons le mot dans son sens pur que ni Mistral ni Maurras n'eussent rejeté, à notre race, celle dont le sang coule dans nos veines. Des étrangers qui pour une part méprisent la France, Et prennent les armes contre elle. Contre nous. Pourquoi les naturalisons-nous si nombreux, si aveuglément, fussent-ils déjà délinquants, comme l'était l'assassin d'hier, justement abattu par les forces de l'ordre ? Pourquoi laisse-t-on en liberté chez nous des délinquants étrangers ou d'origine étrangère, pourquoi ne les enferme-t-on pas, ne les expulse-t-on pas, ne les envoie-t-on pas dans quelque bagne inaccessible et lointain ? Pourquoi autorise-t-on des associations à les soutenir, à les défendre, à les aider ; des journalistes à y prêter la main, à y faire écho complaisamment ? Et des magistrats à les relâcher, les relaxer, quand ils vont encore tuer. Pourquoi, même, arrive-t-il que ces associations d'aide aux migrants soient subventionnées ? A nos frais, sur nos deniers, en attendant d'être frappés à notre tour par quelque nouvel assassin. Assassin pour nous, envoyé d'Allah, glorieux martyr, pour lui et ses pareils. L'incompatibilité est complète. Pourquoi continue-t-on d'exposer de la sorte nos policiers, nos gendarmes, nos soldats et nos concitoyens ? Sans prendre les mesures à la hauteur de la menace. Il pourrait arriver un jour où faute de les avoir prises nos gouvernants seront accusés de non-assistance à personnes en danger de mort. A quand le jugement des juges et des élites complaisantes, complices ?

    Ces questions sont celles que les Français ordinaires se posent. Dont la colère grandit comme en Angleterre, en Allemagne, en Autriche, en Slovaquie, en République Tchèque, en Pologne, en Italie, Etc. Il n'est pas sûr que les actuels dirigeants français et européens puissent la canaliser, la contenir, indéfiniment.

    Lafautearousseau

  • Cinéma • Moi, Tonya

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Moi, Tonya, un biopic de Craig Gillespie, avec Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan et Paul Walter Hauser.

    Même bien calé dans mon fauteuil devant ma télé, je ne pratique aucun sport, et les grand-messes récurrentes, coupes ou jeux olympiques, m'insupportent. Je ne connais pas le nom des champions et j'ignorais donc tout de Tonya Harding et Nancy Kerrigan, n’ayant aucun souvenir du « fait divers » de 1994 dont elles ont été les protagonistes !

    Mais  c’est pourtant vrai que le patinage artistique est un joli spectacle et que je peux, une fois l’an durant quelques minutes, contempler avec ravissement de jolies patineuses évoluer sur la glace au rythme d’une belle symphonie. Pour autant je ne sais rien des figures qu’elles accomplissent et l’axel est pour moi un mot barbare.

    La bande-annonce du film me laissait perplexe entre vulgarité et patins.  
    Encore une fois, après 3 Billboards et Ni juge, ni soumise, l’héroïne se caractérise par son « franc-parler »…

    Mais le film va bien au-delà et s’avère bien meilleur  que son accroche publicitaire.  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Nouvelle « affaire Maurras » : Pour en finir avec le temps où les Français ne s'aimaient pas ...

    D'illustres admirateurs et quelques grands amis ...

     

    Publié le 23 février 2018 - Réactualisé le 23 mars 2018

    En deux mots.jpgIl y a cent-cinquante ans - un siècle et demi ! - que Maurras est né à Martigues, en Provence [1868] « au bord des eaux de lumière fleuries » [1|

    Il y a plus d'un siècle qu'il a inauguré son royalisme militant en publiant son Enquête sur la monarchie (1900). Et il y a presque 70 ans - une vie d'homme - qu'il est mort à Saint-Symphorien les Tours [1952]. Mais les passions qu'il a si souvent suscitées de son vivant - qu'elles fussent d'admiration ou de détestation, l'une et l'autre souvent extrêmes - ne semblent pas s'être émoussées avec le temps. Prêtes toujours à s'élancer. Comme pour attester une forme paradoxale et performative de présence de sa pensée et de son action.

    On sait que la décision d'exclusion du ministre de la Culture, Mme Nyssen, a fini par susciter une vague d'indignations assez générale qui s'est retournée contre son auteur. Mme Nyssen ne savait pas ou avait oublié que depuis notre Gaule ancestrale ou le lointain Moyen-Âge, énorme et délicat, les Français détestent les interdictions. Et les Hauts Comités les démentis du Pouvoir.

    Mais cette réprobation n'empêche pas à propos de Maurras l'inévitable mention, dogmatiquement prononcée, des « zones d’ombre ». Expression d'une notable imprécision, lourde de mystérieux et inquiétants sous-entendus et le plus souvent inexpliquée ... À propos de Maurras, on réprouve l'interdit - en bref, on veut benoîtement la liberté d'expression - mais on accuse le fond. 

    « Zones d’ombre » est porteur d'opprobre. De quoi s'agit-il ? Qu'a donc fait ce Maurras qu'admiraient Proust, Péguy, Malraux et le général De Gaulle ; qui fut l'ami de Bainville et de Daniel Halévy, de Bernanos et de Joseph Kessel, de Barrès et d'Anatole France, d'Apollinaire et de Thibon, de Gaxotte et de Boutang ? Qui fut académicien français. Que consultait Poincaré au cœur de la Grande Guerre, que citait Pompidou dans une conférence demeurée célèbre à Science-Po Paris. « Zones d'ombre » ? Fût-ce brièvement, il nous faut bien tenter de dire le fond des choses, de quitter l'allusion sans courage et sans nuances.

    Quatre grands reproches sont faits à Maurras : son antirépublicanisme, son nationalisme, son antisémitisme et son soutien à Vichy. 

    LA CONTRE-REVOLUTION

    Le premier - le plus fondamental - est d'avoir été un penseur contre-révolutionnaire ; d’être le maître incontesté de la Contre-Révolution au XXe siècle ; d'avoir combattu la République et la démocratie, du moins sous sa forme révolutionnaire à la française ; enfin d'être royaliste. Options infamantes ? En France, oui. Mais en France seulement. Et pour la doxa dominante. La Révolution ni la République n'aiment qu'on rappelle leurs propres zones d'ombre. Leurs origines sanglantes, la Terreur, la rupture jamais cicatrisée avec notre passé monarchique, avec l'ancienne France, qu'elles ont imposée. « Soleil cou coupé » ... écrira Apollinaire (2). Et, à la suite, à travers de terribles épreuves et quelques drames, toute l'histoire d'un long déclin français, d'un inexorable affaissement de notre civilisation, que Zemmour a qualifié de suicide et dont nous-mêmes, aujourd'hui, vivons encore l'actualité. Faut-il rappeler qu'au début des années soixante (1960), De Gaulle, monarchiste, avait envisagé que le Comte de Paris lui succède ? Que François Mitterrand dans sa jeunesse était monarchiste et que, comme en atteste, plus tard, sa relation constante avec le comte de Paris, il l'était sans-doute resté ? Quant à l'actuel président de le Réplique, on connaît ses déclarations sur le roi qui manque à la France ... Sur sa conviction que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI, la mort du roi ... (3) Faut-il reprocher à De Gaulle, Mitterrand ou Macron telle « zone d’ombre » ? Comme à Maurras ? Ce dernier voulut simplement, à la différence de ces derniers grands-hommes, que ce qu'il savait nécessaire pour la France devînt réalité. Il y consacra sa vie et y sacrifia sa liberté. 

    LE NATIONALISME

    Le nationalisme, autre « zone d’ombre » ? Être nationaliste, un motif d'opprobre, de rejet moral ? Non, s'il s'agit d'un nationalisme quelconque à travers le monde. Oui - pour la bien-pensance - s'il s'agit du nationalisme français. Maurras l'avait défini comme « une douloureuse obligation » dont la cause et le contexte sont historiques, bien plus qu’idéologiques : l'humiliante défaite de 1870 et l'affrontement franco-allemand qui ne cessera jamais vraiment entre 1870 et 1945. « Douloureuse obligation » créée aussi par l'absence de roi, laissant la France aux mains, pour ne pas dire à la merci, d'un régime faible divisé et imprévoyant, qui la plaçait en situation d'infériorité face à l'Allemagne impériale. Plus tard, face à l'Allemagne nazie. Au cours de chacune des deux avant-guerres, Maurras avait vécu dans l'angoisse de l'impréparation où nous maintenait l'État républicain, laquelle devait rendre la guerre à la fois inévitable et terriblement meurtrière. Avant 1914, il avait eu la vision tragique de ce qui se préparait : « Au bas mot, en termes concrets, 500 000 jeunes français couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue » (4). On sait ce qu'il en fut, qui fut bien pis. Entre 1935 et 1939, l'on eut la reproduction du même scénario. La trahison de Blum refusant d'armer la France face au nazisme en même temps qu'il menait une politique étrangère belliciste irresponsable, les agissements du Parti Communiste, aux ordres de Moscou, comme Blum l'était de la IIème Internationale, allaient rendre le futur conflit mondial inévitable. « Pourquoi faut-il de tels retours ? « écrira alors Maurras. Dans la douleur, nous dit Boutang. On sait qu'il vécut cette période dans la certitude de la guerre et de la guerre perdue. Le « miracle de la Marne » qui avait sauvé la France en 1914, ne se renouvellerait pas ... Tel fut, au-delà du simple patriotisme, le nationalisme maurrassien. Nationalisme non de conquête ou d'expansion mais de défense d'un pays menacé. Menacé de l'extérieur et de l'intérieur, car le danger allemand n'était pas le seul qui pesât sur la France. Son désarmement mental, social, politique et culturel, ses divisions, étaient à l'œuvre comme elles peuvent l'être encore aujourd'hui pour diverses raisons supplémentaires dont certaines - comme l'invasion migratoire ou le mondialisme - que Maurras n'eut pas à connaître. Elles justifient, elles aussi, la persistance de la « douloureuse obligation » d’un nationalisme français.

    L'ANTISEMITISME

    L'antisémitisme est un autre des grands griefs faits à Maurras. Il n'est pas un thème central dans son œuvre et dans sa pensée - comme il le fut pour Edouard Drumont dont l'influence avait été considérable à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. C'est pourtant à l'antisémitisme que l'on réduit souvent Maurras dans les débats d'aujourd'hui. 

    Une évidence s'impose ici : on ne comprendra rien à l'antisémitisme de Maurras, celui de son temps, très répandu en tous milieux, si, par paresse d'esprit ou inculture, l'on se contente de le considérer et de le juger avec des yeux qui ont vu, des mémoires qui savent, ce que vécurent les Juifs d'Europe entre 1930 et 1945, ce qu'était devenu l'antisémitisme en une époque barbare.  Dans la jeunesse de Charles Maurras et encore longtemps après, l'antisémitisme fut une opposition politique, culturelle et si l'on veut philosophique à l'influence excessive que leur communautarisme natif - singulièrement apte à « coloniser » - conférait aux Juifs de France. À propos de cet antisémitisme politique de Maurras, Éric Zemmour propose une comparaison tirée de l'Histoire : « Son antisémitisme était un antisémitisme d'État, qui reprochait aux Juifs un pouvoir excessif en tant que groupe constitué, à la manière de Richelieu luttant contre « l'État dans l'État » huguenot. » (5) Avant la seconde guerre mondiale, il n'y avait pas là motif à rupture personnelle ou sociale, ni même un motif d'inimitié. Le jeune Maurras est lié à Anatole France. Il fréquente le salon de l'égérie de France, Madame Arman de Cavaillet, née Lippmann ; il est l'ami de Marcel Proust, plus qu'à demi Juif (sa mère est née Weil). Ils resteront amis, quoique Proust ait été dreyfusard, jusqu'à la mort de l'auteur de la Recherche. Proust l'a écrit, aussi bien que son admiration pour Maurras, Bainville et Daudet.  On se souvient que Léon Daudet, disciple de Drumont bien davantage que Maurras ne le sera jamais, fit obtenir à Proust le prix Goncourt pour A l'ombre des jeunes-filles en fleur, en 1919 ... L'un des plus vifs admirateurs de Charles Maurras et son ami jusqu'à sa mort après la Seconde Guerre mondiale (1962, dix ans après Maurras), sera l'un des Juifs les plus éminents du XXe siècle, Daniel Halévy, dont, pour la petite histoire, mais pas tout à fait, la fille épousera Louis Joxe, résistant, ministre du général De Gaulle, et père de Pierre Joxe. De Daniel Halévy, l’auteur d’Essai sur l'accélération de l'Histoire, Jean Guitton écrira : « Il avait un culte pour Charles Maurras qui était pour lui le type de l'athlète portant le poids d'un univers en décadence. » (6)

    L'antisémitisme politique de Maurras, au temps de sa pleine gloire, ne le sépara pas des grandes amitiés que nous avons citées et de l'admiration que lui portèrent, de Malraux à Bernanos, les plus illustres personnalités de son temps. Maurras eut-il le tort de ne pas comprendre que la persécution des Juifs au temps du nazisme rendait toute manifestation d'antisémitisme contestable ou même fautive ? Impardonnable ? On peut le penser, comme Éric Zemmour. C'est ignorer toutefois deux points essentiels : 1. ce que souffrirent les Juifs lors du conflit mondial ne fut vraiment connu dans toute son ampleur qu'après-guerre, 2. Peut-être est-il triste ou cruel de le rappeler mais le sort des Juifs ne fut pas le souci principal ni même accessoire, des alliés pendant la guerre.  Ni Staline, lui-même antisémite, ni Roosevelt, ni Churchill, ni De Gaulle, ne s'en préoccupèrent vraiment et n'engagèrent d'action pour leur venir en aide, nonobstant leurs appels au secours.  Le souci premier de Charles Maurras était la survie de la France et son avenir. S’il s’en prit nommément à des personnalités juives bien déterminées pendant l’Occupation (comme à nombre d'autres), c’est qu’elles lui semblaient conduire des actions selon lui dangereuses et contraires aux intérêts de la France en guerre. 

    L'antisémitisme moderne, sans remonter à ses sources chrétiennes, pourtant réelles, trouve de fait son origine et son fondement dans les Lumières et l'Encyclopédie. L'on aurait bien du mal à exclure de la mémoire nationale toutes les personnalités illustres, françaises et autres, qui l'ont professé. Dont, en effet, Charles Maurras qui louait Voltaire de participer du « génie antisémitique de l’Occident ». Ce génie était de résistance intellectuelle et politique. Il n'était pas exterminateur. L'évidence est que les événements du XXe siècle ont jeté une tache sans-doute indélébile sur toute forme - même fort différente - d'antisémitisme. Cela est-il une raison pour reconnaître aux communautés juives de France ou d'ailleurs plus de droits d’influence qu’au commun des mortels ? Deux des présidents de la Ve république ne l'ont pas cru et ont parfois été taxés d'antisémitisme : le général De Gaulle, après sa conférence de presse de 1965 et ses considérations à propos d'Israël ; mais aussi François Mitterrand refusant obstinément – et en quels termes ! - de céder aux pressions des organisations juives de France, qu’il trouvait tout à fait excessives, pour qu’il présente les excuses de la France à propos de la déportation des Juifs sous l'Occupation (7). Ce que feront ses successeurs …

    LE SOUTIEN A VICHY

    Dernier des grands reproches adressés à Maurras : son soutien à Vichy. Nous n'avons pas l'intention de traiter longuement de ce sujet. Est-il encore pertinent ? Vichy est sans postérité. Il ne laisse ni héritage ni héritiers et n'est qu'un épisode tragique de notre histoire, conséquence incise du plus grand désastre national que la France moderne ait connu et qui aurait pu la tuer.

    Il est absurde de définir Maurras comme « pétainiste ». Il était royaliste et contre-révolutionnaire. Qu'il ait pratiqué l'Union Sacrée en 1914-1918 ne le faisait pas républicain. Pas plus que son soutien au vieux maréchal ne fera de lui un pétainiste. Maurras ne fut pas davantage un « collabo » ; il détestait les Allemands qui le traitèrent en ennemi. Il refusa d’approuver la politique de collaboration. Il fut la cible des plus violentes attaques de la presse collaborationniste de Paris. 

    Entre la politique de Vichy - analogue à celle de la Prusse après Iéna ou de l'Allemagne de Weimar après l'autre guerre (finasser à la manière de Stresemann) - et la stratégie gaulliste de lutte contre l'occupant depuis l'étranger, l'on sait aujourd'hui laquelle des deux options l'a politiquement emporté. Ce n'était pas donné, c'était encore très incertain aux premiers jours de la Libération. Le grand historien Robert Aron, à propos de la politique de Vichy, pose cette question : « La Prusse après Iéna écrasée par un vainqueur intraitable n'a-t-elle pas su ruser elle aussi pour se relever et reprendre sa place parmi les États victorieux ? » (8). Une telle politique ne mérite ni opprobre ni infamie, fût-elle vaincue. C’est pourquoi François Mitterrand, comme nombre de ses pareils, devenu résistant, ne rompit jamais ses amitiés vichystes. Entre les deux mondes, il n’y eut de fossé infranchissable que pour les zélateurs intempérants d’après la bataille…

    Y eut-il des excès de la part de Maurras au cours de la période considérée ? Sans aucun doute. Les maurrassiens sérieux n'ont jamais prétendu qu'il fût infaillible. Excès de plume surtout en un temps de tensions extrêmes où se jouait l’avenir de la Patrie. Croit-on qu'il n'y ait pas eu d'excès dans le camp d'en face ? Sous l’occupation et plus encore à la Libération ? Passons ! Car, pour en terminer, notre avis sur cette matière sensible, est que le président Pompidou fit une sage et bonne action lorsque, répondant aux critiques de ceux qui lui reprochaient la grâce qu'il avait accordée à l'ex-milicien Paul Touvier, il déclara ceci qui devrait servir de charte aux Français d’aujourd’hui : « Notre pays depuis un peu plus de 30 ans a été de drame national en drame national. Ce fut la guerre, la défaite et ses humiliations, l'Occupation et ses horreurs, la Libération, par contre-coup l'épuration, et ses excès, reconnaissons-le. Et puis la guerre d'Indochine. Et puis l'affreux conflit d'Algérie et ses horreurs, des deux côtés, et l'exode de millions de Français chassés de leurs foyers, et du coup l'OAS, et ses attentats et ses violences et par contre-coup la répression …  Alors je me sens en droit de dire : allons-nous éternellement maintenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n'est-t-il pas venu de jeter le voile, d'oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas, s'entre-déchiraient et même s'entre-tuaient ? » (9)

    Reste alors Charles Maurras, grand penseur, écrivain, poète, félibre, académicien et patriote français qui appartient au patrimoine national.  •  

    1. Anatole France, poème dédicatoire pour Le Chemin de Paradis de Charles Maurras 
    2. Zone, Alcools, 1913 
    3. Emmanuel Macron, Le 1 Hebdo, 8 juillet 2015 
    4. Kiel et Tanger, 1910 (913, 1921 …) 
    5. Eric Zemmour, Figaro Magazine du 2.02.2018 
    6. Jean Guitton, Un siècle une vie, Robert Laffont, 1988, 361 pages 
    7. Jean-Pierre Elkabbach « François Mitterrand, conversation avec un Président » (1994) 
    8. Robert Aron, Histoire de Vichy, Fayard 1954, 766 pages 
    9. Conférence de presse du 21 septembre 1972.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Epilogue institutionnel de l'affaire Maurras : démission du Comité aux commémorations !

    Charles Maurras en habit d'académicien, vers 1940, à Paris. Rue des Archives - AGIP 

     

    Par  Edouard de Mareschal

    2293089609.14.jpgLe Figaro a publié cet article le 21 mars. Deux leçons à tirer de ce rebondissement, selon nous. La première est que sur les douze personnalités siégeant au Haut Comité des commémorations nationales, il s'en est tout de même trouvé dix pour refuser le retrait de Charles Maurras et donner leur démission, signant l'arrêt de mort du comité. Malgré la sorte de malédiction qui pèse sur Maurras dans l'ordre des idées convenues, son importance réelle est donc connue est reconnue. Telle a d'ailleurs été la position plutôt courageuse exprimée par Emmanuel Macron au dernier dîner du CRIF. Notre rôle est d'insister sur cet aspect des choses plutôt que sur l'autre. Seconde leçon : le ministre, Mme Nyssen, qui n'a pas voulu ou su résister aux pressions de l'extrême-gauche, entend faire évoluer le dispositif de décision des futures commémorations nationales. En clair, en retirer la responsabilité à son ministère pour la confier à une institution indépendante comme l'Institut. Qu'est-ce que cela prouve ? Que pour les choses sérieuses et délicates, mieux vaut s'exfiltrer des sphères gouvernementales. Drôle de régime vraiment !  LFAR 

     

    sans-titre.pngDix des douze membres de cette instance ont annoncé mardi leur retrait collectif, épilogue d'un bras de fer avec le ministère de la Culture. 

    La polémique sur la commémoration de Charles Maurras aura fait deux morts : le Haut Comité des commémorations nationales, dont dix membres sur douze ont annoncé mardi leur démission collective, et le traditionnel Livre des commémorations, dont le ministère de la Culture s'est empressé d'annoncer, dans la foulée, l'arrêt de son édition annuelle.

    Dans une lettre ouverte que Le Figaro s'est procurée (lire ci-dessous), les démissionnaires estiment que le retrait du nom de Charles Maurras de la liste des commémorations « rend impossible, à notre plus vif regret, de continuer de siéger dans cette instance ». Et de poursuivre : « Vous comprendrez que, dans ces conditions, nous ne puissions continuer à siéger avec, en permanence, la menace soit de la censure, soit de l'autocensure ».

    Parmi les signataires figurent notamment l'historien et ancien ministre Jean-Noël Jeanneney et l'historien Pascal Ory, spécialiste de la collaboration durant l'Occupation, deux figures qui s'étaient publiquement opposées à cette décision du ministère de la Culture.

    « Nous constatons que la ministre, et une partie de l'opinion, ne comprend pas la distinction pourtant claire entre commémorer et célébrer, regrette Pascal Ory. Nous ne pouvons pas travailler dans de telles conditions, nous ne sommes pas des procureurs.»

    Cet épilogue met fin à plusieurs années de polémiques successives sur la nature du travail de cette instance créée en 1974 par Maurice Druon, alors ministre de la Culture, pour «veiller à la commémoration des événements importants de l'histoire nationale». L'inscription de Louis-Ferdinand Céline dans ce qui était alors le «recueil des célébrations nationales» avait déjà provoqué une levée de boucliers en 2011. Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture, avait finalement décidé de retirer de la liste le nom de l'écrivain antisémite et collaborationniste pour clore la polémique. Il avait par ailleurs décidé de remplacer le terme de « célébrations », par « commémorations », pour mettre fin à tout malentendu.

    Las, la polémique est repartie de plus belle en janvier dernier, quand il a été question d'inscrire Charles Maurras dans le Livre des commémorations de 2018, jusqu'à son retrait décidé par la ministre de la Culture, Françoise Nyssen.

    Dans la foulée, cette dernière a annoncé « une évolution » du Haut Comité aux commémorations nationales, parlant « d'une ambiguïté persistante dans le débat public entre célébration et commémoration ». Elle a par ailleurs annoncé la fin de l'édition du livre sous l'égide du ministère de la Culture. « En effet, le statu quo n'était acceptable ni pour le ministère de la Culture, dont la mission est de rassembler les Français, ni pour les membres du comité, historiens ou experts reconnus », peut-on lire dans le communiqué.

    À l'avenir, le travail du comité pourrait disparaître, et la charge d'établir une liste d'anniversaires pourrait être remise à l'Institut, totalement indépendant du ministère de la Culture.   

     

  • Roland Hureaux a raison : La mise en garde à vue de Nicolas Sarkozy ne grandit pas notre Justice

     

    Par Roland Hureaux

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgC'est, selon son habitude, à une fine analyse que Roland Hureaux se livre ici [Boulevard Voltaire - 22.03]. Nous n'avons pas plus que lui, ménagé nos critiques à l'encontre de Nicolas Sarkozy, durant son quinquennat. Le moins que l'on puisse dire est que nous n'avons pas été de ses soutiens ou de ses partisans. Néanmoins, eu égard à la fonction de Chef de l'Etat que Sarkozy a exercée, notre avis est que Roland Hureaux a raison. Que son analyse est juste. Rappelons qu'il fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR

     

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    Loin de nous l’idée d’approuver, après coup, l’action de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat. Nous avons eu l’occasion, en son temps, de critiquer beaucoup de ses initiatives.

    Il a tout de même eu le mérite de ne pas se répandre en repentances humiliantes pour la France et à ne pas mettre à l’encan notre patrimoine industriel, comme le fait l’actuel Président.

    La guerre de Libye a été une des plus désastreuses qui soit par ses conséquences : diffusion de l’arsenal du dictateur libyen dans la moitié nord de l’Afrique, ouverture de la Méditerranée à l’immigration de masse. Sarkozy ne l’a, certes, pas décidée seul, mais il s’était assez mis en avant pour qu’on la mette à son débit.

    Il reste que sa mise en garde à vue, même pour une affaire concernant la Libye, est quelque chose de profondément choquant.

    Voilà, une fois de plus, le témoignage d’une grave perte de repères de notre appareil judicaire.

     

    Le risque de fuite ou de disparition de preuves, qui aurait pu la justifier, était en l’occurrence nul, bien entendu. 

    La justification théorique sera sans doute l’égalité des justiciables devant la loi que certains secteurs de l’opinion ratifieront peut-être. Mais qui ne voit se profiler, derrière ce beau principe, la vieille envidia démocratica, qui pousse à se payer un ancien chef de l’État, lequel figurait sur l’inacceptable « mur des cons ».

    Il faut aller plus loin. Nicolas Sarkozy a occupé pendant cinq ans une fonction sacrale : certes, le président de la République ne guérit plus les écrouelles comme jadis les rois, mais il a conservé le droit de grâce ; il dispose, depuis 1963, du droit exclusif d’actionner l’arme nucléaire. Il promulgue les lois et garantit l’indépendance de l’autorité judiciaire. L’ancien Président est toujours membre du Conseil constitutionnel. Qu’il soit bon ou mauvais dans ce rôle, il est, pendant le temps de son mandat, l’autorité suprême de la nation. C’est, de toutes les façons, une charge écrasante. Tout cela mérite des égards. Il faut une certaine dose de vulgarité pour ne pas s’en rendre compte.

    Les anthropologues (de Frazer à Girard) ont montré comment, dans les sociétés « premières », le roi a vocation soit à gouverner, soit à être mis à mort, pas toujours de manière symbolique, mais rien entre les deux. Sous la prétendue égalité, c’est pour cette deuxième option qu’ont opté les juges qui ont voulu l’humilier.

    Mais il n’est pas nécessaire d’être anthropologue pour sentir ce genre de choses d’instinct. C’est ce qu’Orwell appelait la « décence commune » (common decency). Dans ce domaine comme dans d’autres, un juridisme borné et souvent mesquin a pris sa place. Il est bien des choses qui ne vont pas dans le royaume du Danemark.

    La garde à vue de Sarkozy ne grandit pas notre Justice.   

    Essayiste