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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 4 décembre

    Charlemagne : statue équestre, Musée du Louvre

     

     

     

     

    Célébration de Sainte Barbe...

     

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    La palme que tient la Sainte dans sa main gauche représente la palme du martyre; et la tour aux trois fenêtres, sa Foi en la Trinité : son père la fit enfermer dans une tour à deux fenêtres, en percer une troisième lui permettait de manifester sa croyance...

    Sainte Barbe est liée à tout ce qui se rattache au feu et à la foudre, car son père - qui la décapita, puisqu'elle refusait d'abjurer sa foi chrétienne - périt sur le champ, frappé par la foudre, selon la tradition... Marins, Pompiers, Mineurs (elle est la patronne de l'École Polytechnique et de l'École des Mines) et Artilleurs ("Et par Sainte Barbe, vive la bombarde !") ne manqueraient pour rien  au monde de célébrer... "la Sainte Barbe", ce 4 décembre

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/213/Sainte-Barbe.html

    Les Pompiers lui ont offert cette très belle "recherche" : 

    https://www.pompiers.fr/sites/default/files/publications/file/histoire_st-barbe_web.pdf

     

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    771 : Charlemagne seul maître du pouvoir 

     

    Fils aîné de Pépin le Bref - le premier "roi sacré" (voir l'Éphéméride du 27 juillet) et de Berthe aux grand pieds, celui qui sera, bientôt, Charlemagne dut, à la mort de son père, partager le royaume avec son frère cadet Carloman, en 768.

    Trois ans après, celui-ci mourut, et Charles devint donc le seul roi des Francs. 

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    À la différence des Capétiens, qui limiteront leurs ambitions à construire la France et son État, Charlemagne fut, comme ses prédécesseurs mérovingiens habité par l'obsession - générale à l'époque... - de restaurer l'Empire romain; et il agira beaucoup plus comme le feront un Charles Quint plus tard, ou un Napoléon, lui qui fut sacré Empereur à Rome, par le Pape, à la Noël de l'an 800 (voir l'Éphéméride du 25 décembre).

    Et son oeuvre politique et militaire ne lui survivra pas (voir l'Éphéméride du 9 août et l'Éphéméride du 28 janvier).

    Il a été cependant aux origines de l'extraordinaire renaissance carolingienne :

     

    Renaissance carolingienne.pdf

     

    Charlemagne_Empire_Map.JPG

              

    "La paix carolingienne permit du moins un renouveau des études, auquel Charles prit part personnellement en créant des écoles et en appelant à sa cour les meilleurs érudits européens, l'anglais Alcuin, le lombard Paul Diacre, l'allemand Eginhard (son biographe), l'espagnol Théodulphe etc...

    Une école fut établie dans le palais même du souverain; l'architecture et les arts connurent également un  brillant essor, qui prépara directement la renaissance romane (chapelle palatine d'Aix - ci dessous -, vers 796/803; mosaïques, fresques, sculptures sur ivoire, miniatures etc...)" (Michel Mourre).

     

    chapelle palatine.JPG
     
    Extrême fragilité des choses humaines : Charlemagne mourra le 28 janvier 814, maître incontesté du plus puissant Empire de l'époque (voir l'Éphéméride du 28 janvier), et pourtant agité de sombres "pressentiments".
     Bainville explique que ces "pressentiments"  étaient liés aux rapports fait à l'empereur au sujet de ces êtres agressifs, venus du Nord - les "north men", ou normands... -  sur leurs vaisseaux très maniables : les drakkars.
    Et, de fait, les premières incursions vikings auront lieu dès 856, soit cinquante ans à peine après la mort du grand Empereur ! (voir l'Êphéméride du 28 décembre et l'Éphéméride du 28 novembre)
     

     L'Histoire se répète : à huit siècles d'intervalles, Louis XIV aura, lui aussi, des "pressentiments"; et, hélas, ces "pressentiments" ne le tromperont pas plus qu'ils n'avaient trompé Charlemagne : le Grand électeur de Brandebourg, jusqu'alors simplement "roi en Prusse", venait de se proclamer "roi de Prusse" (voir l'Éphéméride du 18 janvier)...

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo L'empire de Charlemagne

     
     
     

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    1570 : Aux origines du Marché de Noël de Strasbourg

     

    Le Christkindelsmärik, ou "marché de l’enfant Jésus", a été longtemps le seul en France. Il débute le premier samedi de l'Avent pour s’achever le 31 décembre au soir. Il attire chaque année plusieurs millions de visiteurs venus du monde entier.

    Au Moyen-Âge, un marché était organisé à Strasbourg pour la fête de Saint Nicolas, le 6 décembre : évêque de Myre - actuellement en Turquie - au IVème siècle, ce saint était le dispensateur de cadeaux aux enfants "sages" !...

    La Réforme protestante fut adoptée par la ville de Strasbourg en 1525. En 1570, le pasteur Johannes Flinner s’éleva en chaire contre l’usage de remettre des cadeaux aux enfants le jour de la Saint-Nicolas, jugeant cette pratique "papiste"; refusant par ailleurs de remettre à un saint le rôle valorisant de donateur, Flinner préconisa de confier symboliquement cette mission au Christ, sous la forme de l'enfant Jésus. Le Conseil des XXI de Strasbourg - qui dirigeait alors la ville -  décida donc, dès le 4 décembre 1570, de supprimer la Saint-Nicolas, mais d’autoriser les commerçants à tenir leur marché trois jours avant cette date : on y trouvait des marchands de poupées et d’autres jouets, des ciriers (ou marchands de bougies et cierges en cire), des marchands de pain d’épices et de sucreries, mais ce marché était aussi une véritable foire annuelle, qui attirait à Strasbourg des marchands venus de loin.

    Et voilà comment le marché de la Saint-Nicolas a été remplacé par celui de l’enfant Jésus, nommé Cristkindel en alsacien...

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     http://www.noel.strasbourg.eu/

     

     

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     1642 : Mort de Richelieu 

     

    Son triomphe - un triomphe posthume... -, le résultat heureux pour la France auquel tendit toute sa politique, ce furent ces Traités de Westphalie (ci dessous) que Bainville a si bien analysés.

    Le Grand cardinal les aura préparés avec ténacité pendant ses dix huit ans de pouvoir... :

     

    "La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648. Cette paix, qui devait rester pendant un siècle et demi la charte de l'Europe, couronnait la politique de Richelieu. C'était le triomphe de la méthode qui consistait à achever la France en lui assurant la possession paisible de ses nouvelles acquisitions.

    Il ne suffisait pas d'ajouter l'Alsace au royaume. Il fallait encore que cette province ne fût pas reprise au premier jour par les Allemands. Il ne suffisait pas d'humilier la maison d'Autriche, de lui imposer une paix avantageuse pour nous. Il fallait encore, pour que cette paix fût respectée, pour que le résultat d'une lutte longue de plus d'un siècle ne fût pas remis en question, que l'Empire fût affaibli d'une façon durable et qu'il ne pût se réunir "en un seul corps".

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    Au traité de Westphalie, la politique qui avait toujours été celle de la monarchie française, celle des "libertés germaniques", reçut sa consécration. Notre victoire fut celle du particularisme allemand. La défaite de l'Empereur fut celle de l'unité allemande. Mosaïque de principautés, de républiques, de villes libres, l'Allemagne, au lieu d'un État, en formait plusieurs centaines. C'était l'émiettement, l'impuissance, le libre jeu laissé à notre diplomatie, car ces trois cent quarante-trois États indépendants, de toutes les tailles et de toutes les sortes, étaient maîtres de leurs mouvements et de leurs alliances. Leurs rapports avec l'Empire devenaient extrêmement vagues et s'exprimaient par une Diète, un véritable Parlement, où, avec un peu de savoir-faire, nos agents pouvaient intervenir de façon à tenir le "corps germanique" divisé.

  • Éphéméride du 16 mars

    2013 : Inauguration du Pont Chaban-Delmas, à Bordeaux 

     

     

     

    1244 : Bûcher de Montségur, au Champ des Cramats 

     

    Deux jours auparavant, la citadelle avait été prise d'assaut après un siège de six mois: c'est la fin définitive de la Croisade des Albigeois.      

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    La Croisade des Albigeois, si elle fut menée par certains pour des motifs religieux, devait surtout remettre en contact les immenses régions du Sud (les pays de langue d'Oc) et celles du Nord (les pays de langue d'Oïl). Et, en consacrant à terme l'effondrement de la puissance des Comtes de Toulouse, préparer l'intégration de ses vastes territoires au Royaume de France.

    Certains ont parlé à cette occasion de latinisation du royaume franc, constitué à l'époque - pour sa plus grande part - de territoires situés au nord de la France : si le terme de latinisation est excessif, il est clair qu'un ré-équilibrage se produit à cette occasion, qui ne fera que s'accentuer par la suite...

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    Dès 1213 et 1214, deux événements majeurs marquèrent le début de ce qui allait devenir un processus irréversible :

    • En 1213, sous Philippe Auguste, et un an avant que celui-ci ne remporte l'éclatante victoire de Bouvines, le Comte de Toulouse et son allié et beau-père, le Roi d'Aragon, furent écrasés sous les remparts de Muret (ci dessous, enluminure des Grandes Chroniques de France).

    Déjà, sept siècles auparavant, par sa victoire de Vouillé (voir l'Éphémeride du 25 mars) Clovis avait chassé les Wisigoths du Sud ouest de la France actuelle, les repoussant par-delà les Pyrénées, qui jouèrent ainsi, une première fois, le rôle de frontière naturelle de la France en construction...

    La vraie conséquence de cette bataille fut que, de fait, les Aragonais furent repoussés - pour toujours, cette fois... -  au delà des Pyrénées et que celles-ci devinrent de facto la frontière sud-ouest de la France...

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    • Ensuite, dès 1214 (par le Concile du Latran), Raymond VI fut dépossédé de son Comté en faveur de Simon de Montfort. Après la mort de celui-ci son fils, Amaury, transmit ses droits au Roi de France, Louis VII en 1224. Puis le Traité de Paris (ou de Meaux) de 1229 amorça la fin des hostilités militaires mais aussi, et surtout, la réunion effective du Languedoc au Royaume.

    Par ce traité, le comte Raymond VII mettait en effet la plupart de ses terres à la disposition du roi et surtout promettait de donner sa fille unique, Jeanne, en mariage à l'un des frères du roi (peu importait lequel !). Ce qui signifiait forcément la fin de sa dynastie et de l'autonomie de son comté...

    Le 30 octobre 1242, à Lorris, près d'Orléans, après avoir effectué quelques dernières tentatives pour recouvrer son indépendance, Raymond VII fut contraint de signer définitivement la paix avec Louis IX. Il donna en mariage sa fille Jeanne à Alphonse, frère du roi de France. Le couple n'aura pas d'enfant et à sa disparition, le comté de Toulouse tombera dans l'escarcelle des Capétiens. Le Midi toulousain perdra définitivement son indépendance.

    Ironie de l'Histoire (si l'on peut dire...) : deux siècles plus tard, c'est le Midi qui sauvera la dynastie capétienne en conservant sa fidélité au "petit roi de Bourges", dépouillé de ses droits au profit de l'Anglais, maître de tous les territoires "du Nord" et, aussi, de la capitale : Paris...

     

     

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    1578 : Lettres patentes d'Henri III autorisant la construction du Pont Neuf      

     

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    Ce pont était tout à fait novateur à l'époque : d'abord, parce qu'il était totalement libre de toute construction ou habitations, constituant ainsi un espace dégagé, aéré et sain, dans un tissus urbain très dense; ensuite, parce qu'il fut le premier à disposer de trottoirs, permettant de séparer la circulation des personnes et celle des animaux et chariots; enfin, parce qu'il fut aussi le premier pont intégralement en pierre traversant la totalité de la Seine.

    Devenu roi après l'assassinat d'Henri III, Henri IV décida de poursuivre et d'amplifier l'oeuvre d'embellissement, commodité et salubrité initiée par son prédécesseur : il fit édifier, à l'extrémité sud du Pont neuf la superbe Place Dauphine (voir l'Éphéméride du 10 mars)

     

     http://lefildutemps.free.fr/paris/pont_neuf.htm 

     

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    Et, la nuit, lorsque la lune brille...

     

     

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    1634 : Naissance de Marie-Madeleine de Lafayette

              

    Elle est l'auteur de La Princesse de Clèves, souvent considéré comme le premier roman moderne de la littérature française :           

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    1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (II)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    De Chateaubriand, témoin oculaire des faits :

    16 mars,montsegur,croisade des albigeois,philippe auguste,muret,bouvines,henri iii,pont neuf"...Louis XVIII (ci contre) se présenta le 16 mars à la Chambre des députés: il s'agissait du destin de la France et du monde. Quand Sa Majesté entra, les députés et les spectateurs des tribunes se découvrirent et se levèrent; une acclamation ébranla les murs de la salle. Louis XVIII monte lentement à son trône; les princes, les maréchaux et les capitaines des gardes se rangent aux deux côtés du roi. Les cris cessent; tout se tait : dans cet intervalle de silence, on croyait entendre les pas lointains de Napoléon. Sa Majesté, assise, regarde un moment l'assemblée et prononce ce discours d'une voix ferme :

    "Messieurs,

    Dans ce moment de crise où l'ennemi a pénétré dans une partie de mon royaume et qu'il menace la liberté de tout le reste, je viens au milieu de vous resserrer encore les liens qui, vous unissant avec moi, font la force de l'État; je viens, en m'adressant à vous, exposer à toute la France mes sentiments et mes voeux. 

    J'ai revu ma patrie; je l'ai réconciliée avec les puissances étrangères, qui seront, n'en doutez pas, fidèles aux traités qui nous ont rendu à la paix; j'ai travaillé au bonheur de mon peuple; j'ai recueilli, je recueille tous les jours les marques les plus touchantes de son amour; pourrais-je à soixante ans mieux terminer ma carrière qu'en mourant pour sa défense ?

    16 mars,montsegur,croisade des albigeois,philippe auguste,muret,bouvines,henri iii,pont neufJe ne crains donc rien pour moi, mais je crains pour la France : celui qui vient allumer parmi nous les torches de la guerre civile y apporte aussi le fléau de la guerre étrangère; il vient remettre notre patrie sous son joug de fer; il vient enfin détruire cette Charte constitutionnelle que je vous ai donnée (ci contre), cette Charte, mon plus beau titre aux yeux de la postérité, cette Charte que tous les Français chérissent et que je jure ici de maintenir : rallions-nous donc autour d'elle."...

    Lorsque le monarque législateur cessa de parler, les cris de Vive le Roi ! recommencèrent au milieu des larmes. "L'assemblée" - dit avec vérité le Moniteur - "électrisée par les sublimes paroles du Roi, était debout, les mains étendues vers le trône. On n'entendait que ces mots : Vive le Roi ! mourir pour le Roi ! le Roi à la vie et à la mort ! répétés avec un transport que tous les coeurs français partageront."

    En effet, le spectacle était pathétique : un vieux roi infirme qui, pour prix du massacre de sa famille et de vingt-trois années d'exil, avait apporté à la France la paix, la liberté, l'oubli de tous les outrages et de tous les malheurs; ce patriarche des souverains venant déclarer aux députés de la nation qu'à son âge, après avoir revu sa patrie, il ne pouvait mieux terminer sa carrière qu'en mourant pour la défense de son peuple ! Les princes jurèrent fidélité à la Charte; ces serments tardifs furent clos par celui du prince de Condé et par l'adhésion du père du duc d'Enghien. Cette héroïque race, prête à s'éteindre, cette race d'épée patricienne, cherchant derrière la liberté un bouclier contre une épée plébéienne, plus jeune, plus longue et plus cruelle, offrait, en raison d'une multitude de souvenirs, quelque chose d'extrêmement triste.

    Le discours de Louis XVIII, connu au-dehors, excita des transports inexprimables. Paris était tout royaliste et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes...

    ...Dans les rangs des volontaires royaux on comptait M. Odilon Barrot, grand nombre d'élèves de l'École de médecine, et l'École de droit tout entière; celle-ci adressa la pétition suivante, le 13 mars, à la Chambre des députés :

  • Délinquants étrangers : faut-il n’accuser que la xénophobie ?

    Par Aristide Renou

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    Il y a deux mois de cela, dans l’excellent Politique Magazine, je vous entretenais de la question des délinquants étrangers qui peuplent nos prisons et dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser, une fois leur peine effectuée. 

    Il se trouve que l’actualité nous offre un cas d’école, une illustration particulièrement atroce de mon propos, que je me sens tenu de partager avec vous, car il est des choses qu’il est de notre devoir de porter à la connaissance de nos compatriotes, par tous les moyens dont nous pouvons disposer, si modestes soient-ils.

    image_content_23240698_20180130205025.jpgLa cours d’assises de Seine-Maritime juge en ce moment Jean-Claude Nsengumukiza, pour un double meurtre « accompagné ou suivi d’un viol en récidive ».

    Rappelons les faits : Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015, Elise Fauvel, 24 ans, et Julien Tesquet, 31 ans, sortent d’une soirée entre amis au bar rouennais le XXL. Il est environ 4h du matin et la soirée a certainement été très arrosée car Julien Tesquet est ivre et titube dans rue. Voyant son état, Elise décide de le raccompagner chez lui. En chemin, les deux jeunes gens croisent la route de Jean-Claude Nsengumukiza, qui propose à Elise de l’aider. Elle accepte. La caméra d’un restaurant, situé juste à côté, les filme tous les trois rentrant dans le hall d’immeuble d’Élise Fauvel, à 4 h 21.

    Le lendemain, en fin d’après-midi, les policiers, sollicités par un proche d’Élise, rentrent dans le studio de la jeune femme. Ils découvrent les cadavres d’Elise et Julien, disposées dans une sorte de mise en scène macabre : ils sont partiellement enlacés ; leurs visages sont recouverts d’une écharpe rose et leurs corps d’un drap blanc. La jeune femme est partiellement dénudée. Tous deux présentent de multiples traces de coups. L’autopsie effectuée révèle de nombreuses lésions sur le corps d’Élise Fauvel. Elle met également en évidence que les deux jeunes gens sont morts par strangulation et que la jeune femme a été violée.

    Comme même son avocate le reconnait, la culpabilité de Jean-Claude Nsengumukiza ne fait aucun doute. Son ADN a été retrouvé à de multiples endroits de l’appartement d’Elise et sur le corps de cette dernière, il a été identifié sur des images de vidéo surveillance, son téléphone a « borné » tout au long du parcours des jeunes gens.

    Inexpulsable avec quatorze identités différentes

    Qui est cet homme ? Sa nationalité n’a pas pu être déterminée avec certitude. Il est sans doute originaire du Rwanda, ou bien d’Ouganda. Ce que l’on sait, c’est qu’il est rentré illégalement en France en 2002, et qu’il a ensuite endossé pas moins de quatorze identités différentes pour pouvoir y rester. Jean-Claude Nsengumukiza n’est pas un idiot : durant près de quinze ans il a très bien su jouer avec les règles de l’administration française en exploitant leurs failles.

    ob_054854_rouen-palais-de-justice-1.JPGAvec les règles de la justice aussi, puisqu’il a multiplié les condamnations durant son séjour en France. En 2011, il est condamné à huit ans de prison ferme pour avoir violé une femme, à Rouen. Il s’était introduit à son domicile par une fenêtre, après avoir escaladé la façade de son immeuble. En dépit de la gravité de son crime, en dépit de sa dangerosité certaine, en dépit de ses multiples condamnations passées, en dépit du fait qu’il est en situation irrégulière sur le territoire nationale, Jean-Claude Nsengumukiza bénéficie de remises de peine qui réduisent sa peine, déjà légère, à seulement six ans. En dépit du fait que la cour d’assises avait prononcé à son encontre une interdiction définitive du territoire, il est libéré en novembre 2015, sans aucune contrainte ni aucun suivi : l’incertitude sur sa nationalité empêche son expulsion.

    2015. Libéré en novembre, il récidive en décembre

    Le voici donc libre comme l’air. Et n’importe quelle personne ayant lu son dossier aurait dû comprendre que cela signifiait, inévitablement : libre de commettre de nouveaux méfaits. Un mois plus tard, il tuait Elise et Julien.

    Je pourrais m’arrêter là, car les faits parlent d’eux-mêmes : l’atrocité du crime, son caractère plus que prévisible, l’indifférence ordinaire de l’administration, lorsque personne n’est vraiment responsable de rien, l’absurdité meurtrière de certains pans de notre législation, qui amènent non seulement à garder sur notre sol des gens comme Jean-Claude Nsengumukiza mais aussi à leur laisser suffisamment de liberté pour qu’ils puissent massacrer des innocents…

    Je pourrais m’arrêter là, mais il se trouve que je lis, le même jour que le compte-rendu du procès de Jean-Claude Nsengumukiza, qu’une certaine personne a publiquement regretté « une mentalité xénophobe » dans les pays occidentaux confrontés à l’immigration. Elle a notamment appelé la jeunesse occidentale à

    « Ne pas se laisser enrôler dans les réseaux de ceux qui veulent les opposer à d’autres jeunes qui arrivent dans leurs pays, en les présentant comme des êtres dangereux

    SIPA_00901509_000002.jpgCette personne, dont la fonction éminente lui assure l’écoute, et même le respect, d’un grand nombre de gens de par le monde a ainsi montré, une nouvelle fois, son incapacité à saisir certaines réalités humaines élémentaires et fondamentales. Et aussi sa propension, qui semble malheureusement irrésistible, à tenir des propos irresponsables.

    Car ce sont des opinions semblables à celles professées par cet éminent personnage qui sont à l’origine des lois, ainsi que des mœurs judiciaires et administratives, qui ont permis à Jean-Claude Nsengumukiza de massacrer deux innocents. A savoir : l’idée que les frontières et les nations sont des créations arbitraires et néfastes, qui séparent indûment l’homme de l’homme et engendrent la plupart des maux dont souffre l’humanité. L’idée que nous devrions accueillir « l’autre » sans aucune réticence, et même avec reconnaissance, précisément parce qu’il est différent de nous, tout en nous aveuglant méthodiquement quant à la portée et à la profondeur de ces différences.

    En soutenant ces opinions, avec tout le poids que lui donne son magistère, cette personne les renforce, inévitablement, et tout aussi inévitablement les opinions finissent par se traduire par des actes. Et au bout de ces actes, il y a des conséquences.

    Il y a actuellement plus de 15 000 détenus étrangers dans les prisons françaises, soit un peu moins d’un quart des prisonniers. Encore ces chiffres ne prennent-ils pas en compte les binationaux, et pas davantage tous ceux que l’on pourrait appeler les Français de papier, et qui sont sans aucun doute fort nombreux dans nos prisons, car les mêmes principes qui nous poussent à accueillir « l’autre » sans réserve nous poussent aussi à distribuer les cartes d’identité française comme des pochettes surprises.

    Ils ne se considèrent pas comme Français

    jpg.jpgOr, comme le reconnaissait récemment un haut magistrat : « Judiciairement parlant, je dois à la vérité de vous dire que je vois passer des « Français de souche », comme on dit, qui sont de parfaites ordures, mais que j’ai principalement affaire – à requérir puisque tel est mon métier – à des étrangers ou à des Français d’origine étrangère qui sont souvent issus du bassin méditerranéen. C’est un constat. J’irais même plus loin dans la description : nous, magistrats, sommes considérablement alimentés par des gens qui enfreignent plus ou moins gravement la loi française parce que, en réalité, ils ne se considèrent pas comme Français. » (Jean-Paul Garraud, avocat général près la cour d’appel de Poitiers. – L’Incorrect n°11 juillet/août 2018)

    Il est totalement inutile d’objecter que tous les étrangers et les Français de fraîche date ne sont pas des délinquants. Tout crime commis par un immigré « clandestin », comme Jean-Claude Nsengumukiza, devrait être considéré comme inacceptable, parce qu’il s’agit d’un crime « supplémentaire », qui n’aurait pas été commis si nos frontières avaient été correctement gardées et si la justice avait fait correctement son travail. Tout crime commis par un Français de papier, comme Chérif Chekatt, comme Mohammed Merah, comme les frères Kouachi, comme tant d’autres, devrait être considéré comme inacceptable, parce qu’il s’agit d’un crime qui n’aurait pas été commis si nous avions conservé une conception raisonnable de la nationalité.

    Il n’est pas au pouvoir de nos gouvernements de faire disparaître la faim dans le monde, ni la guerre, ni la misère, pas plus que la maladie et la mort. Il est en revanche en leur pouvoir, et il est de leur devoir, de préserver l’intégrité du corps politique dont ils ont la charge et de garantir la sécurité des individus qui le composent.

    Enoch_Powell_4_Allan_Warren (1).jpgUn homme politique anglais a prophétisé, il y a désormais longtemps déjà, que l’immigration incontrôlée ferait un jour couler « des fleuves de sang » dans son pays. Comme chacun le sait, les grandes rivières qui vont se jeter dans les fleuves sont faites de petits ruisseaux, et les petits ruisseaux eux-mêmes sont constitués de petites gouttes, de destins individuels, comme celui d’Elise et Julien. Peut-être, au moment de mourir, Elise et Julien ont-ils eu le temps de regretter que nos gouvernants ne soient pas un peu plus « xénophobes », un peu plus tournés vers le bien réel de ceux qu’ils gouvernent, et un peu moins fascinés par un mirage « humaniste » aux conséquences inhumaines. 

    Aristide Renou

  • Prince Jean d’Orléans: «L’épopée napoléonienne a contribué à forger notre conscience nationale», par Frédéric de Natal.

    Jean d'Orléans © Kévin Guillot

    Pour le Comte de Paris, il est important de commémorer le bicentenaire

    Le prince Jean d’Orléans jette un regard étonnant sur Napoléon Ier et son œuvre. Loin des polémiques, l’héritier des rois de France se confie sur l’histoire et le destin commun de deux maisons réunies sous le sceau du roman national. À la veille du bicentenaire de la mort de l’empereur, le comte de Paris, descendant direct du roi Louis-Philippe, nous accorde une interview exclusive.

    frédéric de natal.jpgFrederic de Natal. La France va célébrer le 5 mai prochain le bicentenaire de la mort de Napoléon Ier. Il est le troisième personnage préféré des français après Louis XIV et le Général de Gaulle. Admiré ou détesté, quel regard portez-vous sur l’ensemble de l’héritage laissé actuellement par celui qui fut empereur de la République Française ?

    SAR Jean d’Orléans. Il faut accepter le fait que nous sommes les héritiers d’une histoire complexe, héritiers de la Gaule romaine, de nos 40 rois de France, mais aussi de la Révolution française ou des cinq républiques. L’épopée napoléonienne fait partie de notre histoire et a contribué à forger notre conscience nationale, quelles que soient ses zones d’ombres.Je pense qu’il faut avoir un regard d’historien sur son œuvre et sur sa politique, avant de commenter la façon dont on peut aujourd’hui l’assumer ou l’assimiler. 

    Vous descendez de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français.  Durant tout le Premier empire, il s’exile à Londres puis à Palerme où il épouse Marie-Amélie de Bourbon-Sicile. Une maison royale privée de son trône à Naples par Napoléon. Loin d’être rancunier, une fois sur le trône de France, il mandate son fils, le prince de Joinville, pour ramener les cendres de l’empereur en 1840. Quelle signification revêt cette décision et pourquoi cela a-t-il été important pour votre ancêtre d’honorer la mémoire d’un homme qui fit et défit les monarchies européennes au nom de son ambition personnelle ?

    La volonté politique du roi Louis-Philippe a toujours été motivée par l’unité nationale et la nécessité d’une synthèse entre deux modèles, pré-révolutionnaire et post-révolutionnaire. Je pense que ce retour des cendres procède du même état d’esprit. C’était un geste incroyable à l’époque. Il faut imaginer tout le périple du prince de Joinville qui part chercher les restes de Napoléon à Sainte-Hélène à bord de la « Belle Poule », débarque au Havre, remonte la Seine jusqu’à Courbevoie puis escorte ses restes en calèche jusqu’à l’Hôtel des Invalides. N’oublions pas que Louis-Philippe a fait entièrement restaurer Versailles, qu’il en a fait le château que l’on connaît aujourd’hui et qu’il l’a doté d’une galerie des batailles qui est dédiée à toutes les gloires de la France y compris celles de Napoléon. Il a créé le roman national qui continue de s’écrire depuis.

    Peut-on dire que Napoléon a été la main qui a parachevé les nombreuses réformes entreprises par Louis XVI, brutalement stoppées par la Révolution française, ce génie qui a manqué à la monarchie des Bourbons ?

    Chaque dynastie a sa part de génie, et les Bourbons n’en ont pas manqué! Napoléon a bien sûr bénéficié d’une certaine réflexion entamée au siècle précédent. Il a aussi intégré les leçons de la Révolution, et a effectivement repris un certain nombre de dispositions qui étaient déjà dans les papiers de la monarchie Bourbon.

    Ce qui est remarquable chez cet empereur, c’est qu’il assume tout notre passé et s’inscrit résolument dans une histoire complexe et multiple, dont il se veut l’héritier. C’est d’ailleurs un trait de caractère commun aux grands hommes qui furent à la tête de notre pays, quel que soit le régime. Le meilleur exemple de cette logique de continuité étant son mariage avec la nièce du roi Louis XVI, Marie-Louise d’Autriche.

    A qui  appartient au final la figure marquante de Napoléon ? A la France ou à l’Europe qu’il a conquis menant ses troupes jusqu’à Moscou ?

    Napoléon reste une figure universelle, que l’on aime le personnage ou non. Pour nous Français, on s’y rattache comme à un souvenir glorieux de ce qu’a été la France, à un sursaut incroyable, à une époque où nous en avons besoin. Malgré la dureté des guerres, il reste encore aujourd’hui un sujet d’admiration pour les peuples d’Europe qu’il a vaincus. Il suffit de voir tous les ouvrages et les films qui sortent régulièrement sur ce grand nom de notre histoire, et la fascination dont il fait l’objet dans le monde entier.
    D’après moi, la France est plus un royaume qu’un empire et le modèle monarchique capétien me semble plus pertinent. Mais Napoléon reste un symbole de cette gloire dont nous espérons bientôt retrouver le chemin.

    Napoléon Ier a laissé derrière lui un  héritage patrimonial important. Vous êtes vous-même investi dans la préservation de notre riche patrimoine national. Pour vous, quel est le monument qui symbolise et  caractérise le plus le Premier Empire. Pourquoi ce choix ?

    Je retiens surtout l’Hôtel des Invalides fondé par Louis XIV et renouvelé par la geste napoléonienne, par ses batailles, comme le musée en fait état aujourd’hui. Je trouve que ce monument est une bonne synthèse politique, militaire, sociale, un monument qui fait honneur à notre passé, au caractère des Français, à l’art, à notre engagement envers les plus faibles, envers ceux qui ont servi la Nation.
    Même s’ il est postérieur, je nommerais également le château de Compiègne, un joyau de notre architecture qui est aussi un témoignage de continuité historique par-delà les régimes.

    Pensez-vous qu’il soit important que les plus hautes autorités de l’Etat assistent aux cérémonies de ce bicentenaire qui seront également accompagnées de l’inhumation des restes retrouvés en Russie du général Gudin ? Une absence de leur part  serait-il une erreur au regard de tout l’héritage laissé aux Français par le Premier empire ?

    Je pense que nos représentants politiques doivent être présents à cette commémoration et encore plus le président Emmanuel Macron. Autant en tant que dépositaire de ce destin français qu’en tant que chef des armées. Ce bicentenaire doit être soutenu, porté et assumé par le gouvernement.

    Je serai pour ma part présent aux cérémonies du 5 mai à l’Hôtel des Invalides.

    Certains politiques, faisant le jeu d’un certain communautarisme indigéniste, accusent aujourd’hui Napoléon Ier d’avoir été un esclavagiste. Un combat qui semble anachronique pour beaucoup. Chef de la Maison royale de France, selon vous, quels sont les dangers à analyser l’histoire sans aucune re-contextualisation ? 

    Ces dérives idéologiques me dépassent quelque peu.  Il est anormal que l’on tente de faire disparaître des pans de notre histoire en les jugeant sur la base de nos mœurs présentes. Au cœur d’une grave crise sociale, alors que le pays est plus morcelé que jamais, on ne fait que casser au lieu de recoller. Des personnes profitent de ce chaos pour exister. Qu’elles se demandent comment à leur tour, les siècles futurs les jugeront.
    Ce n’est en tout cas certainement pas ainsi que nous aurons ce destin commun que l’on ne cesse de nous vanter. Il n’y a tout simplement pas de débats à avoir et on doit accepter les bons comme les mauvais côtés de notre Histoire.

    Votre grand-père Henri d’Orléans entretenait des rapports conflictuels avec le grand-père du prince Jean-Christophe Napoléon, chef de la maison impériale de France. Vous descendez tous deux d’Henri IV. Quels sont vos liens actuels avec votre cousin ?

    Je n’ai pas connaissance d’un conflit particulier entre mon grand-père et celui de Jean-Christophe Napoléon. Nous gardons avec lui des liens étroits et amicaux, d’autant que sa mère, Bourbon-Sicile, est aussi ma tante.
    N’oublions pas non plus que nos deux maisons ont été exilées en 1886 par la IIIème République. C’est un souvenir douloureux que nous partageons.
    Nous partageons aussi cette idée que la France doit pouvoir compter sur ses princes. Des princes modernes qui assument leur destin, et qui s’inscrivent résolument dans cette histoire à plusieurs visages. Pourquoi ne pas imaginer que nous en ferons une synthèse qui permettra de dessiner une suite à cet héritage national qui nous est commun.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Yann Raison du Cleuziou: en France, le déclin du catholicisme populaire.

    Source : https://www.vaticannews.va/

    Une enquête de l’institut de sondage Ifop, parue dans Le Monde à la veille de la fête de l’Assomption, démontrait une nette érosion de la culture chrétienne en France, surtout chez les moins de 35 ans, même si elle établissait dans le même temps la relative persistance du catholicisme au sein de la société française. Le sociologue Yann Raison du Cleuziou décrypte pour nous les données de cette étude.

    Ce sondage reprend les mêmes questions que celui réalisé en 1988, à l'occasion de la venue de saint Jean-Paul II à Strasbourg. Cet écart de 32 ans permet donc de constater combien le rapport des Français à la culture chrétienne s’est profondément modifié.

    Ainsi, par exemple, si 67% des Français affirmaient connaitre «par cœur et entier» la prière du Notre Père en 1988, ils ne sont plus que 56% aujourd’hui; la différence est encore plus éloquente si l’on se concentre sur la tranche des jeunes de moins de 35 ans: seuls 42% d’entre eux connaissent la prière de Jésus, et 29% celle du «Je vous salue Marie».

    Un phénomène en cours depuis des décennies

    Un autre indicateur de cette évolution tient à la connaissance des fêtes religieuses et de leur signification : 44 % des Français savent que Pâques célèbre la résurrection du Christ (ils étaient 43 % en 1988). Or, 47 % d’entre eux ont plus de 50 ans, 34% ont moins de 35 ans. Les chiffres accusent une baisse encore plus significative s’agissant de la Pentecôte (7% des moins de 35 ans peuvent la relier à la descente du Saint-Esprit sur Marie et les apôtres contre 18% en 1988).

    Les résultats de cette enquête ne sont guère surprenants : la sécularisation des sociétés occidentales, notamment française, est un phénomène observé et étudié depuis des décennies.

    Yann Raison du Cleuziou est sociologue, maitre de conférences en sciences politiques de l’Université de Bordeaux. Fin connaisseur de ces questions pour y avoir consacré plusieurs ouvrages -dont Qui sont les cathos aujourd’hui (Desclée de Brouwer, 2014)-, il revient sur les traits saillants de cette étude et explore les dynamiques à l’œuvre au sein du christianisme en France :

    https://media.vaticannews.va/media/audio/s1/2020/08/26/13/135698483_F135698483.mp3

    Ce qui est le plus significatif à mon sens c’est la culture matérielle. Par exemple, le fait d’avoir un crucifix accroché au mur chez soi ; c’est un élément assez «ordinaire» d’un intérieur chrétien. Et bien aujourd’hui, dans la population française des 18 ans et plus, il n’y a que 17% des Français qui possèdent un crucifix accroché au mur, soit un recul de 22 points par rapport à 1988. Ce recul, on le mesure aussi à travers les chiffres de la pratique religieuse : il n’y a plus qu’environ 2% de pratiquants hebdomadaires en France. Nous avons vraiment un catholicisme en déclin, et en même temps, quand on regarde les chiffres, on mesure aussi que le catholicisme marque toujours la culture française. 75% des Français savent reconnaitre dans Noël une fête chrétienne, 31% ont toujours une Bible chez eux, 25% un chapelet, 23% une statuette de la Vierge... Donc même si le catholicisme est en déclin, il reste un marqueur important de la culture française.

    Les auteurs de l’enquête parlent d’un recentrage sur la foi elle-même et d’un recul des rites. Que manifeste cette dissociation ?

    La foi, c’est le propre de ceux qui sont les plus engagés et intégrés à l’Église catholique. Or, comme celle-ci devient minoritaire, le marqueur d’appartenance au catholicisme devient de plus en plus la capacité de dire sa foi dans les termes mêmes du langage institutionnel. Et donc, on observe dans cette enquête, qu’il y a plus quatre points de Français qui reconnaissent dans la fête du 15 août « l’Assomption » et qu’il y a une baisse de ceux qui y reconnaissent la « fête de Marie », laquelle était une appellation populaire. En gros, cette tendance signifie que l’Église devient minoritaire et qu’elle se recompose sur un noyau de virtuoses de la foi qui ont une compétence théologique relativement élevée. En revanche, cela montre un déclin du catholicisme populaire, dont le rapport à l’Église reposait essentiellement sur les rites de passage -baptême, mariage, enterrement- et sur une pratique saisonnière -Noël, Pâques, Assomption, etc.

    Ce que vous décrivez là rejoint ce que prédisait le cardinal Ratzinger, il y a plusieurs années, lorsqu’il parlait d’une recomposition du catholicisme en Occident sur la base de ce qu’il appelait des « minorités créatives »…

    Oui, on a un catholicisme qui est minoritaire et il a une visibilité, dans la société française, qui est presque supérieure aux années 1970 lorsqu’il était plus majoritaire. C’est assez paradoxal ! Par exemple, lors de la dernière élection présidentielle, les catholiques ont été très actifs, très visibles en politique, ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies. Et cette visibilité est liée à la prise de conscience de leur statut minoritaire. Comme minorité, ils s’organisent pour peser, alors qu’auparavant, étant majoritaires, ils ne ressentaient pas le besoin de défendre leur intérêt, de s’organiser pour négocier leur vote contre l’engagement des partis politiques dans un conservatisme sur les questions de bioéthique.

    Est-ce que, malgré tout, les catholiques peuvent «tirer profit» de ce déclin ?

    Je ne crois pas qu’il faille forcément se réjouir de cette évolution. Certains évêques disent qu’on passe d’une Église qui avait la quantité à une Église qui s’appuie sur la qualité. Finalement, on a aujourd’hui une Église qui est plus élitiste et qui se trouve donc entravée dans sa capacité à toucher le reste de la population, parce que cette Église catholique n’est plus populaire. Et c’est quelque chose de compliqué à contrer et à dépasser grâce à une pastorale adaptée.

    D’où vient ce manque d’intérêt des jeunes pour la culture chrétienne, pourquoi ne se sentent-ils pas rejoints ?

    C’est une très vaste question qui suscite beaucoup de controverses, car les causes de la déchristianisation sont multiples et il ne faut pas regarder que les jeunes. Elles sont liées tout d’abord à la profonde transformation de la société française. On sait par exemple que la déchristianisation a été accélérée par l’exode rural d’une partie des Français, par la tertiarisation de l’économie, c’est-à-dire par le fait que beaucoup plus de Français travaillent dans les services et ont un niveau de scolarisation plus élevé.

    C’est lié aussi aux transformations de l’Église. A partir des années 1970, chez une partie des catholiques, il y a eu un certain malaise à l’égard de la transmission de la foi ; certaines familles catholiques ont voulu laisser les jeunes générations choisir elles-mêmes leur ancrage spirituel, et par conséquent, il y a eu un refus de transmettre ce qui avait été la foi des pères.

    Je crois qu’on peut aussi interroger la catéchèse et la pastorale. Quand on regarde le nombre de jeunes Français de moins de 25 ans qui se disent catholiques, on est autour de 20% -c’est très faible-, et pourtant, énormément de Français passent par l’enseignement catholique. Cela montre bien que la pastorale qui est proposée au sein de cet enseignement ne parvient pas à les accrocher. Peut-être parce que celle-ci s’appuie trop sur un discours un peu humaniste, valorisant les valeurs de partage, d’accueil, de générosité… Valeurs qui ne sont pas spécifiquement religieuses et qui, par conséquent, peuvent donner l’impression aux jeunes qu’ils connaissent déjà le christianisme, qu’ils peuvent vivre ses valeurs sans avoir la foi, et ne voient pas ce que la foi chrétienne peut leur apporter de plus que les valeurs déjà ambiantes.

    On peut légitimement parler d’un échec sur cette question. Comment, selon vous, l’Église peut-elle réinvestir le terrain de la catéchèse et de la formation de base de ses fidèles ?

    Pour un sociologue, il est un peu compliqué de se prononcer sur l’orientation pastorale de l’Église, d’autres sont beaucoup plus compétents que moi. Mais je crois qu’il est très important de regarder ce qui se joue dans les clivages générationnels, au sein de la société française et de l’Église. Ce que montre cette enquête Ifop-Le Monde, c’est qu’en gros, les plus de 80 ans sont baptisés à 80% et les moins de 25 ans sont baptisés à environ 25%. Cela signifie que les personnes âgées dans l’Église vivent et vieillissent dans un monde qui demeure majoritairement chrétien, alors que les jeunes générations de catholiques vivent dans un monde où le catholicisme est minoritaire. Cela fait que ces générations ne se comprennent pas, il y a une tension entre juniors et seniors dans les paroisses parce qu’ils appartiennent à des mondes totalement différents. Souvent, les jeunes catholiques sont un peu contestataires à l’égard des vieilles générations qui dominent l’Église catholique en France parce que ces jeunes ont le sentiment d’être doublement minoritaires, en tant que jeunes dans une Église composée majoritairement de retraités et en tant que catholiques dans une société très largement sécularisée. On a donc souvent des jeunes qui ont envie de remuer l’Église, l’envie d’être audacieux et des vieilles générations qui, au contraire, ont toujours la crainte d’être écrasants car ils appartiennent à un catholicisme majoritaire. Je crois que ce serait déjà important si dans l’Église catholique, les générations plus âgées comprenaient que les jeunes catholiques vivent dans un autre monde et leur laissaient plus d’autonomie. 

     

    Entretien réalisé par Manuella Affejee- Cité du Vatican

  • Vient de paraître : Michel Mohrt - Portrait, par Yves Loisel

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    Editions Coop Breizh, 160 pages, 15 euros

     

    Yves Loisel vient de publier un livre sur l'académicien Michel Mohrt, aux éditions Coop Breizh (basées à Spézet dans le Finistère) : "Michel Mohrt - Portrait". Beaucoup, parmi nos lecteurs, se souviendront que, du temps du mensuel Je suis Français, Pierre Builly et François Davin avaient intérrogé Michel Mohrt, ainsi qu'une bonne trentaine d'autres inetllectuels et écrivains, et que l'ensemble de ces entretiens avait constitué une sorte de collection de grand intérêt... 

    Yves Loisel a rencontré Michel Mohrt une dizaine de fois lorsqu'il était journaliste au Télégramme, et l'a longuement interviewé. Son livre retrace les grandes lignes de sa vie et constitue surtout un portrait intellectuel et psychologique.

    Voici l'entretien qu'il a accordé, lors de la sortie de l'ouvrage, au blog des éditions Coop Breizh :

    Originaire de Morlaix, Michel Mohrt (1914-2011) était un écrivain discret. Académicien français, romancier de premier ordre, fin connaisseur de la littérature américaine, il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont une quinzaine de romans où s’entremêlent, pour l’essentiel, des épisodes liés à la Seconde Guerre mondiale et les amours, souvent tourmentées, que vivent ses personnages.

    Pour autant, bien que se réclamant de la France conservatrice et même traditionnelle, Michel Mohrt n’a pas écrit des romans à thèse, un genre qu’il désapprouvait : il entendait être, avant tout, un témoin de son temps et un raconteur d’histoires. Qui était donc cet homme élégant à l’allure si britannique ? Un réactionnaire inflexible ? Un anticonformiste ? Un anarchiste désabusé ? Au lecteur de se forger une opinion à travers ce portrait où se révèlent une personnalité riche et un caractère bien trempé.

    L’auteur : ancien journaliste au Télégramme, Yves Loisel est l’auteur de trois ouvrages : * Xavier Grall – Biographie (éditions Jean Picollec, 1989 ; réédition Le Télégramme, 2000);

    *  Louis Guilloux – Biographie (éditions Coop Breizh, 1999);

    * Voix et Visages – Rencontres avec 32 écrivains de Bretagne (Coop Breizh, 2000).

     

    Coop Breizh. Comment vous est venue l’idée d’écrire sur Michel Mohrt ?

    Yves Loisel.  Quand il est mort au mois d’août 2011, j’ai tout de suite pensé qu’il y avait un livre à écrire sur sa vie et son œuvre, tant l’une et l’autre avaient été riches et, par certains côtés, très originales. J’ajouterai que l’homme lui-même était passionnant. Il y avait chez lui des convictions fortement ancrées et, dans le même temps, on le sentait traversé par de nombreux doutes et interrogations.
    Tout en relisant ses romans et ses essais – une trentaine d’ouvrages au total -, je me suis donc replongé dans mes dossiers et me suis aperçu que je disposais d’une abondante documentation. J’avais notamment de nombreux articles de presse le concernant : les premiers remontent à 1989. Pourquoi les avais-je conservés dès cette époque-là, alors que je ne connaissais pas encore Michel Mohrt et que j’ignorais, bien entendu, que j’écrirai un jour un livre sur lui ? Mystère… J’avais aussi de très nombreuses notes personnelles : au total, en effet, je l’ai rencontré – et longuement – à dix reprises, en Bretagne et à Paris. J’avais donc là une mine d’informations, souvent inédites, qu’il me paraissait intéressant de faire connaître au public.

    C.B. N’est-il pas un peu oublié aujourd’hui ?

    Y.L. Michel Mohrt était assurément un homme discret, réservé, qui ne recherchait pas les micros et les caméras ! Il avait été très marqué par la Seconde Guerre mondiale, en particulier par la défaite de 1940 quand l’armée allemande a enfoncé, en quelques semaines, les lignes françaises avant d’occuper le pays. Je crois qu’à ce moment-là, quelque chose s’est brisé en lui. Il n’avait pourtant que vingt-six ans à cette époque mais cette défaite a été le drame de sa vie : il  ne s’en est jamais remis. En outre, elle a influé de façon radicale non seulement sur ses idées mais aussi sur sa personnalité, sa façon de regarder son pays, et même d’envisager la vie. D’où, sans doute, un certain repli sur lui-même et sur des valeurs appartenant à la France d’avant-guerre, ce qui explique sa discrétion et son absence sur le devant de la scène littéraire.

    C.B. Comment définir son œuvre ?

    Y.L. C’est un écrivain talentueux, un excellent romancier. Lui-même se définissait comme « un raconteur d’histoires », et il est vrai que lire Michel Mohrt est un régal ! Son style est léger – dans le bon sens du terme -, ses romans sont vifs, enlevés, bien menés. Ils contiennent beaucoup de dialogues, se lisent très facilement et ses personnages sont finement dessinés. Il n’y pas de longueurs : on y trouve peu de descriptions et encore moins d’analyses psychologiques. Il a cherché à placer ses personnages dans certaines situations et à les faire vivre, évoluer, en fonction des événements, sans jamais les juger ni commenter leur attitude. Mais c’est là une simplicité apparente : d’un roman à l’autre, apparaissent en filigrane des questions récurrentes qui sont autant d’allusions autobiographiques : comment se comporter face aux événements de son temps ? Faut-il s’engager ? Bref, comment vivre ? Surtout, comment être heureux ? A cet égard, les femmes occupent une grande place dans son œuvre car ses héros vivent des amours souvent compliquées !

    C.B. Michel Mohrt était un grand connaisseur de la littérature américaine contemporaine. Pourquoi ?

    Y.L. Aussitôt après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s’est volontairement exilé aux Etats-Unis. Il était écœuré par les événements auxquels il assistait à Paris à cette époque : l’épuration, les règlements de comptes personnels, les retournements de vestes… Michel Mohrt  se rendait compte aussi que se mettait en place ce qu’il a appelé « une vérité officielle » à laquelle il ne pouvait adhérer : le mythe d’une France qui aurait été résistante dès le début du conflit, unie contre l’occupant, une France qui se serait libérée seule… Tout cela était contraire à ce qu’il avait vu et vécu, et il a donc préféré partir aux Etats-Unis, où il a enseigné et donné des conférences dans plusieurs universités. D’où le thème de l’émigration et du départ, que l’on trouve partout dans ses livres. C’est au cours de ce séjour de sept ans outre-Atlantique qu’il s’est familiarisé avec la littérature américaine, un domaine qu’il a considérablement développé aux éditions Gallimard pour qui il a travaillé pendant près de cinquante ans après son retour en France en 1952. Il a d’ailleurs écrit deux essais, remarquables de finesse, sur les écrivains américains.

    C.B. Pouvez-vous nous donner quelques éléments sur son rapport à la Bretagne.

    Y.L. « La Bretagne ne m’a jamais quitté » : je crois que c’est une des premières phrases qu’il a prononcées devant moi quand je l’ai rencontré pour la première fois à Paris en 1997. Michel Mohrt éprouvait un attachement très fort et sincère pour la Bretagne. Chez lui, ce n’était pas une pose. Du reste, quand on lit ses œuvres, qu’il s’agisse de ses romans ou de ses essais, on s’aperçoit qu’elle est partout présente – par ses paysages, à commencer par la mer, les ports, la navigation à la voile, etc. ; et aussi bien sûr par ses célébrités littéraires, en premier lieu Chateaubriand.
    Dans le même temps, Michel Mohrt était gêné par rapport à la Bretagne : académicien français, lecteur chez Gallimard, il habitait à Paris depuis de longues années, et cette situation ne lui laissait pas la conscience tranquille. Bien sûr, il revenait chaque été dans la maison de famille qu’il possédait à Locquirec, non loin de Morlaix, la ville où il était né. Mais malgré cela, il avait le sentiment d’avoir trahi sa région d’origine en la quittant à l’âge de vingt ans pour aller faire son service militaire dans le Midi. Il était jeune alors et il avait envie de voir du pays…

    C.B. Après vos deux ouvrages sur Xavier Grall et Louis Guilloux, c’est votre troisième biographie d’écrivain. Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ce genre d’ouvrages ?

    Y.L. Les écrivains sont des êtres complexes, fragiles, d’une sensibilité à fleur de peau. Leur personnalité est souvent une mosaïque composée de tours et de détours, de contradictions. De vrais labyrinthes, souvent ! Ce qui m’intéresse, c’est de retracer leur parcours, de suivre le cheminement de leurs pensées, d’observer l’enchaînement des événements dans leur vie, de cerner au plus près leur caractère et leur façon d’être, sans porter de jugement sur tel ou tel aspect de leur existence ou de leur caractère.
    S’agissant de mon livre sur Michel Mohrt, on ne peut pas à proprement parler dire qu’il s’agit d’une « biographie ». C’est un portrait – mot qui est du reste le sous-titre qu’on trouve sur la couverture. Rédiger une biographie de Michel Mohrt aurait demandé à rencontrer des témoins (famille, amis, confrères écrivains, collègues de l’Académie française, critiques littéraires, etc.). Ce n’est pas le projet que j’avais en tête. Je pensais plutôt à un livre assez bref où apparaitraient certaines lignes de force, un ouvrage  mettant en lumière les principaux événements de la vie de Michel Mohrt, ses idées sur la société ainsi que les traits marquants de sa personnalité.

  • Libertés, des racines à la Quête par Frédéric Winkler

    TERE DE FRANCE, MULT ESTES DULZ PAIS (Chanson de Roland)
    Lanza del Vasto disait : « Tais-toi beaucoup pour avoir quelque chose à dire qui vaille d’être entendu. Mais encore tais-toi pour t’entendre toi-même ».
    La terre de France est vendue aux plus offrants, lorsque l'on ne la donne pas, comme ce fut le cas pour les Minquiers et les Ecrehous en 1953. Lorsque nos « prêteurs » financiers réclameront les dettes abyssales de l’Etat ripoublicain, incapable de payer, qui sait ce qu’ils prendront ! On ne respecte plus ni les Champs, châteaux, domaines, jardins, maisons, rivières et lacs jusqu'aux églises que l'on détruit et les monastères qu'on exporte, pierre par pierre à l’étranger. Tout est soldé dans notre pays de cocagne !

    48148_500781593301674_1708701184_n.jpgLes sites avec vue imprenable, ports et décors de vacances deviennent propriétés privées pour des touristes d'ailleurs.
    Mais ce n'est pas tout car l'usine est fermée, raflée. L'atelier et l'entrepôt, la spécificité française et le savoir-faire disparaissent. Le magasin, la boutique, les champs, croulent sous une fiscalité honteuse. Cela même avec, quelquefois des ministres se ridiculisant en laissant croire aux bonnes affaires pour la France, lorsqu'un fleuron de notre économie part à l'étranger. On délocalise, mot la mode, pour ne pas dire que l'on dévisage et déshumanise nos spécificités. Voilà triste mais véridique la constatation de notre vécu d'aujourd'hui.
    Les métros sont devenus des lieux de vie pour mendiants et « SDF » dont certains, donnèrent pourtant leur sang pour la liberté de ceux qui, par dédain, les croisent en les oubliant. Alors que nous assistons à cette société du spectacle où l'argent coule à flot et navigue, quand il n'engraisse pas des inutiles, simulant la gouvernance de nos institutions.
    Le libéralisme a couvert au nom du progressisme, nos villes, de tours immondes où s’est entassé par nécessité, le peuple désargenté. Alain Paucard avait parlé du règne des « Criminel du béton » dans un pamphlet. Ces logements sont à l'image de l'homme désiré par nos technocrates : anonymes, cosmopolites et déracinés... L'homme ne respectera son environnement citadin que lorsque celui-ci sera harmonisé avec la nature, dans le sens du beau, du bon et du bien, non pas, comme trop souvent, dépourvu de vie, de beauté, d'espace verts, véritables ghettos agressifs aux couleurs criardes, tout à fait étranger à notre éthique historique.
    Quant aux paysans, ils sont endettés. Ce n'est que soupirs, plaintes dans les autres professions, comme pour la jeunesse, cela se termine quelquefois par la dépression et le suicide ! Ce système a créé les cultures intensives, favorisé les regroupements des terres avec les Safer, de tristes mémoires, pour le profit des plus gros, détruisant des cultures multiséculaires, fruit de la souffrance comme de la richesse d’un monde paysan en disparition. Mais pas seulement car ces destructions imbéciles, massives des haies ancestrales, protégeaient la faune et la flore, que l'on refait benoitement aujourd'hui, se rendant compte de la catastrophe dont l’incidence est aussi climatique. La politique révolutionnaire du « table rase » est une utopie intellectuelle, il était temps de s'en rendre compte !
    Mais était-ce pour décourager de « nouveaux Chouans » qui désireraient s'y cacher, comme le dit la chanson de Gilles Servat : « Madame la colline », véritable plaidoyer contre les bulldozers et les tronçonneuses. La république aurait-elle peur d'une autre révolte à l'Ouest, n'a-t-elle pas fait déjà ce qu'il fallait pour éliminer les Bretons ? De la Révolution à la Guerre de 14 en passant par le Camp de Conlie !!!
    Bref, la république détruit l'agriculteur, métier jadis libre par excellence et dont la vocation est de nourrir son prochain...Cet univers croule aujourd'hui sous les charges et les contraintes étatiques les plus diverses. L'emprise des trusts financiers se fait de plus en plus sentir, la nourriture industrielle tente de remplacer la traditionnelle production nutritive. La communauté européenne dirige l'économie Française, « geler » la terre, laisser en friche, quelle honte, exode rural, pollution, désertification, abandon des communautés rurales, arrachage des vignes, quotas laitiers, destruction du cheptel, reconversion, remembrement. N'oublions jamais que le monde rural est la sève de notre peuple et sa disparition sera sans retour. Pour se libérer des fléaux comme la fiscalité, il faut établir de saines institutions pour remédier aux inacceptables situations des démunis comme aux pressions sur la communauté nationale. De nombreuses mesures permettraient de réduire la misère morale et sociale qui règne dans notre pays et ainsi redonner aux citoyens l'espérance d'un avenir meilleur. L'urbanisme mieux géré permettra à notre jeunesse de connaître d'autres horizons que l'univers restreint des tours grises, parkings et centres commerciaux des banlieues étouffantes.
    Un Etat qui depuis des années laisse s'installer la misère du monde sur notre territoire, appauvrissant un peu plus sa population qu'il devrait protéger, ne laissant aucune chance d’intégration pour ceux qui le désirent réellement. Un Etat qui autorise des "zones de non droit" dans lesquelles s'installent des commerces parallèles et des trafics, tolérant chaque jour des agressions, des viols, des trafics, des enlèvements, des braquages, des assassinats, des tortures. Un Etat qui laisse des armes de guerre circuler dans des endroits bien connus et dont nos commerces en sont, chaque jour, les victimes. Une justice à deux vitesses, trouvant continuellement des excuses à des agresseurs alors que la population souffre de ses incohérences
    La république détruit tout ce qui nous est cher comme le tissu social. Le bilan est lourd aujourd’hui, depuis plus de deux cent ans, ce n’est que mensonges, révoltes et massacres, endettement, déshumanisation, vols des biens sociaux ouvriers et pillage des valeurs qui faisaient la grandeur de la France. Aujourd’hui, à coup d’Ordonnances, elle limite les droits sociaux comme les protections élémentaires du peuple. Une caste de parvenus confisque l’énergie économique et financière de notre pays au nom d'une soi-disant « liberté » ayant détruits les libertés réelles, vécues jadis. C’est ainsi en s’y réclamant, que la république berne le peuple dont elle a enlevé toute volonté et pouvoirs. Bref qu’elle soit maquillée de rose, rouge ou bleu, elle entraîne notre pays vers sa disparition, transformant les citoyens en « agent économique » corvéables à merci, numérotés, étiquetés, contrôlés, comme le disait Proudhon. Bref des robots qui demain seront délocalisables pour le profit des puissances d'argent qui dirigent les paltoquais politiciens, toujours entourés d’ailleurs de « cornichons » à l’abri des courants d’air, chers à Bernanos, formatés BFMTV, nous entraînant chaque jour, un peu plus vers l'abime... Il suffit pourtant de regarder ce système, d‘avoir un peu d’analyse, de sens critique et ne pas perdre de temps à croire inlassablement à une bonne république, comme à une Vie, comme les « benêts » devant un rêve impossible !
    Mais qu’importe, notre espérance est ailleurs, dans les esprits libres de demain, qui reprendront leur destin en main et décider dans tout ce qui les touche, c'est le principe de subsidiarité. Cette responsabilité, ce sens des libertés, que nous avons oublié par paresse, parfois soumission ou confort mais que le système s'est approprié boulimiquement.
    Il est temps en effet, que la France retrouve le chemin de l'élévation, celui des promesses de son baptême, comme aimait à dire Jean Paul II, celui d'une destinée communautaire et non matérialiste aux ordres d'un internationalisme financier. Pour symboliser ce chemin oublié, écoutons Jean Gionot dans « La Chasse au Bonheur »: « Il faut faire notre bilan. Nous avons un héritage laissé par la nature et par nos ancêtres…Une histoire est restée inscrite dans les pierres des monuments ; le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prétendre que cette transformation soit un progrès…Nos « destructions » sont innombrables. Telle prairie, telle forêt, telle colline sont la proie des bulldozers et autres engins ; on aplanit, ou rectifie, on utilise ; mais on utilise toujours dans le sens matériel, qui est forcément le plus bas. Telle vallée, on la barre, tel fleuve, on le canalise, tel eau on la turbine. On fait du papier journal avec des cèdres dont les croisés ont ramené les graines dans leurs poches. Pour rendre les routes « roulantes » on met à bas les alignements d’arbres de Sully. Pour créer des parkings, on démolit des chapelles romanes, des hôtels du XVIIe, de vieilles halles…Qu’on rejette avec un dégoût qu’on ne va pas tarder à payer très cher tout ce qui jusqu’ici, faisait le bonheur des hommes »
    Nous désirons apporter une analyse structurée afin de construire. Les moyens de communication restent un outil créant une opinion sympathisante, plus qu’hier, nécessaires à la solution libératrice et empiriquement royale. L’Etat républicain s’écroulera de ses incompétences et scandales, comme de l’exaspération de la population.
    Mais tant que la majorité des citoyens vivra dans un faux bonheur matérialiste, tant que l’homme se couchera au lieu de s’élever, rien n’avancera. Il ne s’agit pas de refaire ce qui a existé, comme disait Paul Valéry, mais de retrouver l’esprit qui animait les bâtisseurs de cathédrales. Cela ne veut pas dire qu’il faille attendre. Cela veut dire qu’il faut, chaque jour, faire avancer ses idées et convaincre. Il faut que chacun prenne conscience de l'avenir que nous prépare les financiers du Nouvel ordre Mondial. Le « prêt à penser » couplé par le matérialisme que nous avons, par faiblesse accepté nous entraînent vers l'abêtissement et l'abaissement de l'esprit humain. Non qu'il faille se détourner de ce que la technique apporte mais ne pas en être dépendant, gagner en autonomie dans l’alimentation comme dans le comportement. S’alimenter chez les petits producteurs proches comme se détourner des supermarchés du mondialisme, c’est un chemin demandant un effort sur soi-même, une révolution intérieure.
    Les libertés à reprendre se nomment : famille, métiers, communes, villes, salaires, repos, conditions de vie, de travail, retraites et apprentissages, identité et culture, francophonie et langues régionales, bref la citoyenneté pleine et entière, telle que l'entendaient les grecs anciens dans la Cité. Aménager le maximum de nature et d'espace verts dans nos cités pour retrouver l'harmonie et l'équilibre dans nos vies. Recherchez dans vos archives municipales, dans les affranchissements des communes aux temps médiévaux et vous verrez l'ampleur des droits et pouvoirs perdus. Il n'y a pas de régime idéal mais reste seulement celui qui forgea notre histoire. Celui qui apporte cette possibilité du bien, cette vie communautaire disparue et oubliée.
    Chaque jour, être imperméable aux sirènes du régime comme retisser les relations sociales. Trouver, retrouver ce temps où nous nous regardions, dans notre pays, en frères. Ne jamais penser que c'est irréalisable et que vous êtes seule, le système s'évertue à vous le faire croire. Lorsque des dizaines de gens commenceront à réagir ainsi, beaucoup de choses changeront. Retrouver l'humanisme de notre sang par l'éthique chevaleresque que nous défendons, courtoisie, sens du service, respect et honneur, voilà ce qui fera la différence demain. Il est temps et puis qu’importe les résignés, nous devons renouer ce lien séculaire de Peuple et Roi. Sceller un nouveau destin commun, une nouvelle aventure, retrouvons ce fil conducteur comme l’envol de l’oiseau France qui, au-delà de la droite et la gauche, tel un phénix renaît de ses cendres, pour le sourire demain aux visages de nos enfants… Notre jour viendra !
    FW (à suivre, Projet de société)

  • Le covid, une guerre de religion, par Michel Onfray.

    L’idée se trouve chez Bergson mais c’est à Georges Canguilhem qu’il faut en attribuer la paternité: «La médecine est un art au carrefour de plusieurs sciences.» Autrement dit, le médecin est d’abord un homme de l’art, ensuite un homme de science. Or, il peut être l’un et l’autre, l’un sans l’autre ou bien encore, ni l’un ni l’autre…

    S’il est l’un ou l’autre, il l’est dans un degré dont on ignore tout: celui qui est homme de l’art évolue entre génie et médiocrité, même chose avec l’homme de science. On peut même avoir affaire à un génie en matière de science doublé d’un crétin en matière d’art et vice-versa. On peut aussi avoir affaire à un crétin dans les deux domaines - j’ai documenté tout cela dans un livre intitulé Le Deuil de la mélancolie qui m’a permis de raconter comment cinq médecins sont passés à côté du diagnostic de mon AVC et comment ils ont également manqué de l’humanité minimale qui eut consisté à le reconnaître (ce qui ne fut pas le cas, il y eut même du déni chez l’un d’entre eux, expert auprès des tribunaux de Paris, nul en science et nul en art, qui, après m’avoir diagnostiqué un problème de vitré et, de ce fait, pris un rendez-vous dans une clinique ophtalmologique pour l’après-midi, eut le front de soutenir ensuite qu’il avait bien vu l’AVC mais n’avait pas voulu m’inquiéter…)

    Par ailleurs, précisons que l’effondrement de la connaissance scientifique chez les Français va de pair avec une autorisation que chacun se donne à soi-même en matière de ce que je nommerai la covidologie! 

    Bac plus dix ou bac moins dix, tout le monde dispose d’un un avis sur le sujet: pour ou contre le covid comme une grippette, autrement dit pour ou contre le docteur Michel Cymes; pour ou contre les masques; pour ou contre la distanciation sociale; pour ou contre l’usage de la solution hydro alcoolique; pour ou contre la contamination par les aérosols d’éternuements; pour ou contre la transmission par les mains; pour ou contre l’isolement; pour ou contre le traçage; pour ou contre la fermeture des frontières; pour ou contre le professeur Raoult; pour ou contre «la» ou «le» covid; pour ou contre l’efficacité de l’hydroxychloroquine;  pour ou contre le documentaire Hold-Up!; pour ou contre l’hospitalisation psychiatrique d’un professeur ayant participé à ce film;  pour ou contre les Comités scientifiques qui conseillent le président de la République; pour ou contre le professeur Salomon, jadis pour ou contre Agnès Buzyn, sinon, aujourd’hui, pour ou contre Olivier Veran; pour ou contre l’applaudissement aux balcons du personnel soignant; pour ou  contre le vaccin; pour ou contre la vaccination obligatoire; pour ou contre l’épidémie volontairement créée par les laboratoires pharmaceutiques; pour ou contre Big-Pharma; pour ou contre un «virus chinois» selon l’expression de Trump; pour ou contre le rôle du laboratoire de Wuhan dans l’épidémie; pour ou contre le confinement; pour ou contre le couvre-feu; pour ou contre la peur plus grave que la maladie; pour ou contre la fermeture des restaurants et des bars, des églises et des salles de concert; pour ou contre le repas présidentiel qui ne respecte pas la législation édictée par Macron lui-même; dans le même esprit, pour ou contre le fait que le restaurant de l’Assemblée nationale et la buvette du Sénat soient restés ouverts malgré la fermeture de tous les restaurants français et de toutes les buvettes françaises; pour ou contre l’ouverture des grandes surfaces et la fermeture des petites; pour ou contre le vaccin russe, le vaccin chinois, le vaccin américain; pour ou contre ce que le pouvoir a nommé les commerces «non-essentiels»; pour ou contre la pétrification des stations de ski; pour ou contre le vaccin avec ARN messager; pour ou contre l’application Stop Covid; pour ou contre le test naso-pharingé plutôt que salivaire;  pour ou contre le professeur Machin ou Bidule régulièrement vus à la télévision; pour ou contre la revue The Lancet; pour ou contre le santon à l’effigie de Didier Raoult; pour ou contre tel ou tel éditorialiste qui semble dormir dans les studios des télévisions d’information continue et qui , depuis presque un an, a tout dit et le contraire de tout; pour ou contre le complot mondialiste qui vise le reset économique; pour ou contre les tests avant d’aller au réveillon de Noë ;  pour ou contre l’immunité collective; pour ou contre le port du masque pendant le festin de la modeste Nativité; pour ou contre les grands-parents dans la cuisine, comme jadis les domestiques, pendant que les valeureux bambochent dans la salle au sapin; pour ou contre le contrôle sanitaire effectué à ses frontières par la Corse; pour ou contre ceux qui sont pour ou contre?

    Depuis presque un an, le covid n’a pas infecté que des corps, il a également contaminé des âmes et des esprits, des intelligences et des raisonnements, des consciences et des entendements! Il y a les couleuvres qui ont tout dit et le contraire de tout, dont les membres du gouvernement, mais également les éditorialistes payés pour parler sans jamais s’arrêter ou les journalistes dont le métier consiste à donner des gages au pouvoir afin d’avancer leurs carrières; il y a des médecins, des professeurs, des directeurs de service de ceci ou de cela qui, quand ils s’expriment, ajustent surtout leur tir sur les médecins, les professeurs, les directeurs de service de ceci ou de cela précédemment cités; il y a les intellectuels libéraux libertaires, ceux de droite qui se croient de gauche, les maastrichtiens la plupart du temps, qui minimisent la pandémie, affirment que la peur est pire que la maladie, et, en guise de preuve, estiment qu’il y a peu de morts en oubliant que la raison en est… le confinement qu’ils déplorent! «Pas ou plus de confinement puisqu’il y a peu de morts» disent-ils en oubliant qu’ils activent un paralogisme car c’est parce qu’il y a le confinement qu’il y a peu de morts! Bien que le peu soit relatif…

    Le nihilisme de notre époque est visible dans cette foire aux idées contradictoires: tout est vrai, donc tout est faux, tout est relatif, donc tout vaut tout, à chacun sa vérité, donc il n’y a plus de vérité… 

    Qu’une personne qui ignore ce que fut la croyance millénaire en la génération spontanée, comment et avec quelles expériences Pasteur a pulvérisé cette idée erronée, qui ignore le principe du vaccin, qui ne sait pas comment la rage a été éradiquée par la vaccine, qui  ne sait pas distinguer un vaccin d’un sérum, l’antisepsie de l’asepsie, qui ignore ce qui constitue une cellule, qui ne sait pas comment fonctionne un vaccin, avec ARN messager (qui épargne le noyau de la cellule dans lequel se trouve le code génétique…), qu’une telle personne  puisse tout de même avoir un avis contre les vaccins, voilà un marqueur de notre époque qui permet de juger d’un film qu’on n’a pas vu, de commenter une cuisine qu’on n’a pas goûtée, de parler d’un livre qu’on n’a pas lu, de juger d’un vin qu’on n’a jamais bu, de formuler un avis définitif sur l’œuvre d’un écrivain dont on n’aura pas lu un seul livre! 

    Un récent rapport de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies remis au ministre de l’Education nationale atteste de cette inculture scientifique des élèves: seulement 20% des enseignants du primaire traitent l’intégralité du programme… L’enseignement des sciences est sacrifié. Les élèves français arrivent très en dessous de la moyenne européenne en la matière. Des enseignants se contentent de textes à trous, de recyclage de séquences pédagogiques publiées sur internet, près de la moitié ne réalise aucune expérimentation en classe, quand les sciences sont enseignées, c’est sous la rubrique «informatique» ou «écologie» - Bill Gates et Greta Thunberg sont plus importants que Pasteur… Normal: ils ont la plupart des formations littéraires et seulement 14 % ont suivi un cursus scientifique. Depuis 2014, l’épreuve de sciences et de technologie n’existe plus au concours de professeur des Écoles, elle est optionnelle comme les arts visuels, les langues étrangères ou… l’Histoire! Quant à leur formation continue, effectuée sur leur temps libre, elle concerne plutôt le français et les mathématiques! 

    Nous pourrions faire le même constat avec l’effondrement des mathématiques en France…

    Ne nous racontons pas d’histoires: ce qui se constate dans ce rapport concernant cette génération, c’est également ce qui peut se constater sur d’autres générations en amont, depuis qu’après Mai 68 l’éducation a été confiée aux pédagogues plus soucieux d’un prétendu apprendre à apprendre que d’un apprentissage digne de ce nom! Faire l’épistémologie de sa discipline, c’est bien, mais quand on maîtrise sa discipline! Penser la pédagogie sans enseigner, sans avoir enseigné, éventuellement après avoir échoué à enseigner soi-même quand on est inspecteur ou professeur de «sciences (sic) de l’éducation», sans connaître la vérité de la confrontation avec une classe, c’est apprendre à nager sur un tabouret avec l’aide d’un ordinateur… 

    C’est donc l’inculture en matière de science (mais pas seulement…) qui fait que chacun s’estime expert en covidologie et que, sur ce sujet comme sur tous les autres, tout devient prétexte à un genre de guerre civile: pour Raoult ou contre, pour les masques ou contre, pour le confinement ou contre, pour le vaccin ou contre, et ce ad nauseam depuis presque une année. 

    C’est la grande tradition française de la guerre civile qui se manifeste ici une fois encore. Un mélange de Saint-Barthélemy avec ses couteaux et de Tribunal révolutionnaire à l’ombre des guillotines. 

    La Raison est morte, la réflexion aussi; la culture s’effondre, la lecture également; l’esprit critique a disparu, l’art rhétorique idem; la dialectique n’est plus, même chose pour la conversation; la philosophie a couché les pouces, pareillement avec la logique; le livre a laissé place au journal et l’Encyclopédie papier dans l’esprit de Diderot et d’Alembert a été remplacée par Wikipedia rédigé par tout le monde, car aujourd’hui tout le monde est Encyclopédiste comme Voltaire ou Montesquieu, D’Holbach ou Grimm ; les Lumières sont éteintes, nous entrons dans le nihilisme chaque jour un peu plus…   

    Que la moitié des Français soit contre la vaccination et l’autre prompte à traiter de vendus à l’industrie pharmaceutique quiconque rappelle ce que fut l’œuvre de Pasteur, voilà qui renseigne sur notre époque - elle pue la bêtise… 

    Source : https://michelonfray.com/

  • Passionnant entretien de Péroncel-Hugoz dans le mensuel islamo-gauchiste marocain Din wa Dunia (Religion & Monde)

     

    « L'Etat est par définition un monstre froid, seule peut l'humaniser une famille royale digne. »

    JEAN-PIERRE PÉRONCEL-HUGOZ Journaliste, écrivain et essayiste de renom, membre de la Société des rédacteurs du journal Le Monde et ancien correspondant du célèbre quotidien français en Egypte, en Algérie et au Liban, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, 77 ans, partage aujourd'hui sa vie entre la France et le Maroc. Ce grand connaisseur du monde arabo-musulman et du Maroc est l'auteur de nombreux essais sur les pays du Sud et a édité quelques 70 ouvrages d'auteurs tiers autour notamment de l'histoire de France et des anciennes colonies européennes. Rencontre avec une encyclopédie vivante.

    PROPOS RECUEILLIS PAR JAOUAD MDIDECHDÎN WA DUNIA N°21-22 • AOÛT-SEPTEMBRE 2017

    Untitled_Page_2 - Copie.jpgDepuis Le Radeau de Mahomet, paru en 1983, et jusqu'à présent, dans vos écrits, on ressent une certaine peur de l'Islam, comme d'ailleurs chez d'autres intellectuels occidentaux. Cette religion est-elle si dangereuse que cela ?

    D'abord, permettez-moi de préciser qu'à mon sens, l'Islam n'est pas seulement une religion mais aussi une idéologie, un droit, une vision du monde, une façon de vivre, en somme un tout difficile à scinder. Par ailleurs si, depuis un quart de siècle, la grande majorité des attentats meurtriers commis à travers la planète étaient le fait, par exemple, de bouddhistes ou d'esquimaux, même si tous les membres de ces catégories n'étaient pas des terroristes, les gens auraient tous plus ou moins peur des Esquimaux ou des Bouddhistes... La peur est une réaction spontanée qui ne se commande pas. On peut seulement la nier et c'est ce que font bon nombre d'élites occidentales au nom du « pas d'Islamalgame ! », mais la méfiance demeure au fond d'eux-mêmes contre l'ensemble de l'Oumma. Certains Européens, qui n'osent parler que de « terrorisme », sans le définir, doivent avoir honte de leur pusillanimité quand ils entendent l'écrivain algérien Boualem Sansal fulminer contre les « djihadistes » ou le roi du Maroc, dans son discours du 20 août 2016, dénier la qualité même de musulmans aux auteurs de crimes anti-chrétiens, en France ou ailleurs.

    En dehors des tueries, une autre raison nourrit de longue date craintes et doutes à l'égard de l'Islam : c'est le sort discriminatoire que celui-ci réserve en général aux non-mahométans, même reconnus comme « Gens du Livre », à l'instar des chrétiens d'Orient. Pour les chrétiens du Maroc, cette dhimmitude, car c'est de ce statut inférieur qu'il s'agit, n'existe pas dans la mesure où ces chrétiens ne sont pas autochtones, ont le statut d'étrangers et seraient sans doute défendus, si besoin était, par leurs pays d'origine. Néanmoins, tout chrétien, croyant ou pas, qui veut, en terre islamique, Maroc inclus, épouser une musulmane, est obligé de se convertir d'abord à l'Islam ! Imaginez qu'une telle contrainte existe dans un Etat chrétien, et aussitôt on défilerait un peu partout contre cet Etat qu'on accuserait d'être « anti-musulman ».

    Pourtant vous travaillez au Maroc. L'Islam marocain vous fait-il moins peur ?

    En effet, je travaille au Maroc depuis plus de 10 ans, et auparavant j'y vins pour des dizaines de reportages sous le règne de Hassan II. Je me sens davantage en sécurité ici qu'en France, où la police est plus laxiste. Ce fut un peu la même situation dans d'autres nations mahométanes, comme l'Egypte, où j'ai longtemps travaillé pour Le Monde. L'art de vivre, l'hygiène de vie des Arabo-turco-persans me conviennent mieux que l'american way of life. Leur confiance en Dieu, leur optimisme foncier, leur patience dans l'adversité m'impressionnent ; étant en outre originaire d'un continent où règnent aujourd'hui l'incroyance et la confusion des genres, j'apprécie les sociétés où demeure en vigueur la loi naturelle, c'est-à-dire tout simplement que les hommes y sont des hommes et les femmes des femmes. Last but not least, les sociétés musulmanes, contrairement aux sociétés occidentales, continuent d'honorer les notions de décence et de pudeur — Lhya, hchouma, âoura —, valeurs auxquelles je reste attaché. Ce contexte m'a permis de vivre jusqu'ici en harmonie parmi des musulmans. Du moment qu'on admet l'existence d'Orientaux occidentalisés, il faut reconnaître qu'il y a également des Occidentaux orientalisés, qui ne sont pas toujours islamisés pour autant. Je peux très bien comprendre, cependant, que la jeune convertie russe, Isabelle Eberhardt (1)jadis, se soit bien sentie « dans l'ombre chaude de l'Islam » ...

    Cependant, il existe une haute civilisation musulmane, avec ses grands hommes. Et de tout temps, il y a eu du fondamentalisme, même au sein des deux autres religions monothéistes, non ?

    boumédienne-hassan ii.jpgMême mes pires détracteurs, je crois, reconnaissent que je n'ai cessé, tout au long de mes reportages et de mes livres, de décrire les réussites historiques des cultures islamiques, de l'Indus au Sénégal via le Nil ou la Moulouya, sans m'interdire pour autant de critiquer ce qui me paraissait devoir l'être car, selon le mot de Beaumarchais, « sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ». Hélas, cette civilisation musulmane a peu à peu décliné jusqu'à ne plus vivre que de ses souvenirs ; et si elle est en train de renaître à présent, je crains que ce ne soit sous une forme politico-religieuse radicale qui a déjà commis de nombreux dégâts...Quant aux autres « fondamentalismes », ils font bien pâle figure de nos jours, sauf peut-être, il est vrai, sous forme d'interventions militaires euro-américaines en pays d'Islam. Et c'est d'ailleurs pour cela que, tel le philosophe français indépendant Michel Onfray, j'ai toujours été hostile aux expéditions occidentales, notamment françaises, à l'étranger, sauf ponctuellement lorsqu'il s'agit uniquement de sauver nos ressortissants. La comparaison entre les attentats islamistes aveugles et nos bombardements anti-djihadistes qui tuent également des civils au Levant, en Libye ou en Afrique noire, n'est pas du tout infondée. Il faut laisser les Musulmans vider entre eux leurs querelles, tout en leur proposant évidemment nos bons offices diplomatiques.

    Estimez-vous qu'aucune cohabitation n'est possible entre Islam et laïcité française ? La démocratie en Europe est-elle si fragile ?

    Cette « cohabitation », d'ailleurs pas toujours harmonieuse, existe de facto et certains Etats européens ont fourni de grands efforts pour donner de la place aux musulmans venus s'installer chez eux. Deux des principales villes d'Europe, Londres et Rotterdam, ont des maires musulmans. En France, la liste est longue des musulmans occupant ou ayant occupé des positions de premier plan dans maints domaines : le benjamin du premier gouvernement de la présidence Macron est un jeune Marocain spécialiste du numérique ; l'acteur le plus populaire en France, et le mieux rémunéré, est aussi marocain. Le principal prix littéraire parisien est allé deux fois à des Marocains, etc. Quand on pense qu'en Egypte, le plus brillant diplomate du monde arabe au 20e  siècle, Boutros Boutros-Ghali, n'a jamais pu être ministre des Affaires étrangères à part entière, à cause de sa qualité de chrétien indigène ! Quant à la fameuse démocratie, dont Churchill disait qu'elle est « le pire des systèmes, à l'exception de tous les autres », je me demande si beaucoup de musulmans ont envie de la voir s'installer en Islam, du moins sous sa forme européenne actuelle. Car il faut avoir à l'esprit que la démocratie signifie la primauté des lois conçues par les hommes sur la loi divine, à laquelle l'immense majorité des croyants mahométans paraissent prioritairement attachés. Au Maroc par exemple, tout le monde sait que le peuple n'a aucune considération pour les politiciens et pour la plupart des partis politiques, et bien des Marocains ne craignent pas de dire qu'il vaudrait mieux augmenter les pouvoirs de Sa Majesté chérifienne plutôt que de les diminuer.

    Vous êtes un monarchiste invétéré : la royauté apporterait-elle, à votre avis, plus de sécurité, de liberté, de bonheur que la république ?

    Je suis royaliste comme on respire, à la fois de conviction, de tradition et de raison, mais je le suis pour .la France, comme le furent Lyautey ou De Gaulle. Car pour les autres nations cela n'est pas mon affaire, même si j'aime à voir fonctionner la monarchie exécutive marocaine de manière tellement plus efficace, plus moderne et en même temps plus authentique que la république algérienne voisine, où je fus correspondant du Monde sous la dictature militaire de Houari Boumédiène (2). L'Etat est, par définition, un « monstre froid ». Seule peut l'humaniser une famille royale, incarnant la pérennité nationale, et à condition, bien sûr, que cette famille soit digne. Sous le monarque marocain actuel, l'affection populaire qui s'élève vers lui semble parfois, du moins pour les observateurs occidentaux, franchir la limite du rationnel. Mohamed VI, en effet, malgré ses efforts et sa bonne volonté, n'a pas encore réussi à régler les deux principaux problèmes qui se posent au Maroc depuis des décennies : les karyane ou bidonvilles d'une part ; l'imbroglio saharien, d'autre part, dû surtout, il est vrai, à la jalousie de l'Algérie pour les progrès d'un Maroc pourtant moins riche qu'elle.

    Au sujet du match République-Royauté, feu l'opposant marxiste à Hassan II, Abraham Serfaty, répondait que « l'Histoire avait prouvé la supériorité des républiques ». Eh bien non justement, car, comme disait Lénine « les faits sont têtus », et le 20e siècle, sans remonter plus loin, a vu les plus grands crimes contre les peuples, être le fait, comme par hasard, de deux républiques, celle d'Hitler et celle de Staline...

    Existe-t-il, selon vous, un point faible pouvant expliquer, du moins en partie, les problématiques liées actuellement à l'Islam ?

    J'ai parfois l'impression que nombre de musulmans, adossés à leur certitude coranique d'être « la meilleure des communautés » et à leur dogme égocentrique selon lequel seuls les fidèles de Mahomet pourront entrer au Paradis, se trouvent ainsi dispensés d'être soumis à la critique ou à l'autocritique. En 1987, je rencontrai en France un opposant alors quasi inconnu au régime tunisien, le docteur Moncef Marzouki, qui me séduisit par l'audace critique d'un texte intitulé Arabes si vous parliez ... Je le publiai et ce fut un succès à Paris, Bruxelles ou Genève. Ce livre est une charge puissante et argumentée, par un Arabe contre les Arabes, trop enclins à trouver ailleurs que chez eux, par exemple chez les anciens colonisateurs européens, des responsables à leurs maux contemporains. En 2011, par un retournement politique inattendu, Si Moncef devint le chef de l'Etat tunisien. En accord avec lui, je décidai de republier sans y changer un mot Arabes si vous parliez..., à Casablanca cette fois-ci. Ce texte, qui repose sur l'idée que « l’autocritique est l'autre nom de la maturité », fut cette fois un échec éditorial, surtout en Tunisie... Disons quand même, à la décharge des musulmans, que les menaces des djihadistes contre ceux des « vrais croyants » qui seraient tentés par l'autocritique, peuvent expliquer les silences actuels de l'Oumm (3). En juin 1992, au Caire, Farag Foda, musulman modéré et éminent acteur de la société civile (4), osa réprouver publiquement les traitements discriminatoires dont sont traditionnellement victimes les Coptes, chrétiens autochtones. Très vite, Foda fut abattu devant son domicile par un commando djihadiste (5), après avoir été qualifié, rien que ça, d’ « ennemi de l'Islam », simplement pour avoir pointé une situation scandaleuse, mais que personne, parmi les musulmans de l'époque, n'avait jusqu'alors osé dénoncer en public.

    « Un seul juste dans le pèlerinage rachète tout le pèlerinage ! » Est-ce que ce hadith prêté jadis à Mahomet peut s'appliquer à Marzouki ou à Foda ? C'est à leurs coreligionnaires de répondre. Et d'agir. Sinon, les gens d'Al Qaïda, de Boko Haram et de Daech risquent de s'imposer un peu partout...  

     

    1. Ecrivaine suisse (de parents d'origine russe et devenue française par mariage avec Slimane Ehni) née en 1877 et installée en Algérie à partir de 1897, où elle vécut au milieu de la population musulmane. Ses récits de la société algérienne au temps de la colonisation française seront publiés après sa mort, survenue le 21 octobre 1904 durant la crue d'un oued à Aïn Sefra (nord-ouest de l'Algérie).

    2. Houari Boumédiène (1932-1978) : chef de l'État-major général de l'Armée de libération nationale de 1959 à 1962, puis ministre de la défense de Ben Bella, il devient président du Conseil de la Révolution (et chef de l'État) le 20 juin 1965 suite à un coup d'Etat, et président de la république algérienne du 10 décembre 1976 jusqu'à son décès le 27 décembre 1978. Aucune opposition politique n'était autorisée sous son règne, Boumédiène cumulait les fonctions de président, premier ministre, ministre de la Défense et président du FLN, alors parti unique.

    3. Oumma, du mot arabe « oum », mère, la communauté universelle des musulmans.

    4. Farag Foda (1946-1992) : professeur d'agronomie, il était également écrivain, journaliste et militait en faveur des droits humains et de la sécularisation de l'Egypte.

    5. L'assassinat, perpétré le 8 juin 1992, a été revendiqué par le groupe salafiste Gamaa al-Islamiya, en référence à la fatwa d'al-Azhar du 3 juin de la même année, accusant Farag Foda d'être un ennemi de l'islam. Huit des treize accusés sont acquittés et d'autres relâchés en 2012 sur ordre du président Mohamed Morsi.

  • Ephémérides du mois d'août : Table des matières...

     

     

     

     AOUT 

     

    : 10 Avant JC : Naissance à Lyon du futur Claude, quatrième Empereur romain. 10 : L'empereur Auguste inaugure l'Autel des Trois Gaules, à Condate. 314 : le Concile d'Arles condamne le Donatisme. 1744 : Naissance de Lamarck. 1785 : Départ de La Pérouse pour son tour du monde. 1793 : Première Loi de Lazare Carnot organisant le génocide vendéen. 1798 : Désastre naval d'Aboukir. 1813 : Naissance d'Evariste Huc. 1913 : Création de la P.J, 36 Quai des Orfèvres. 1924 : Naissance de Georges Charpak. 2010 : Le Parc national de la Réunion, 35ème site français inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

    2 : 1589 : Mort d'Henri III, blessé la veille, avènement de la dynastie des Bourbons. 1686 : Consécration de la Chapelle de la Maison royale de Saint Louis1754 : Naissance de Pierre-Charles L'Enfant, concepteur du plan d'urbanisme de Washington. 1830 : Charles X abandonne le pouvoir. 1914 : Le caporal Jules-André Peugeot, premier mort de la Grande Guerre. 1936 : Mort de Blériot. 1937 : Le Normandie bat le record de vitesse de la traversée Europe/États-Unis.

    : 1108 : Sacre de Louis VI. 1347 : Épisode des Bourgeois de Calais. 1753 : Mort de Louis-Henri de la Tour d'Auvergne, qui fit bâtir l'Elysée. 1763 : Louis XV pose la première pierre de l'église de la Madeleine. 1788 : Horace de Saussure effectue sa première randonnée scientifique au Mont Blanc. 1936 : Mort de Fulgence Bienvenüe. 1940 : Otto Abetz nommé Ambassadeur d'Allemagne à Paris...

    : 1297 : Boniface VIII proclame la sainteté de Louis IX. 1443 : Fondation des Hospices de Beaune. 1789 : Nuit du 4 Août. 1859 : Mort du Curé d'Ars. 1934 : Rassemblement royaliste de Roquemartine. 1962 : Loi Malraux sur la préservation du coeur historique des villes... 1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane III.

    5 : 58 Avant JC : Fin de la bataille de l'Ochsenfeld. 1676 : Mort de Pierre Patel. 1873 : Entrevue de Froshdorf, et réconciliation officielle des deux branches orléaniste et légitimiste. 2015 : Dédicace de Notre-Dame de Longefont : le prieuré fontevriste du XIIème siècle retrouve son église...

    : 1223 : Couronnement de Louis VIII et de Blanche de Castille. 1361 : Jean d'Orléans, Maître du Parement de Narbonne, devient peintre officiel de Charles V. 1656 : Naissance de Claude de Forbin. 1685 : Le conseil souverain de Martinique, premier en France à "enregistrer" le Code noir... 1747 : Mort de Vauvenargues.  1870 : Charge des cuirassiers de Reischoffen. 1970 : Première édition de La Solitaire du Figaro. 1977 : Mort de Michel Mourre.

    : Evocation : 1169 : Louis VII lance les travaux de Fontainebleau, qui deviendra le Palais des siècles. 

    8 : 1534 : Jacques Cartier découvre l'embouchure du Saint Laurent. 1786 : Jacques Balmat réussit la première ascension du Mont Blanc. 1793 : Début du siège de deux mois de la ville de Lyon, insurgée contre la Convention. 1819 : "Tout soldat porte dans sa giberne le bâton de maréchal"... 1918 : Foch lance la dernière offensive alliée, qui amènera, trois mois plus tard, la capitulation allemande. 1988 : Mort de Félix Leclerc.

    : 870 : Louis le Germanique et Charles le Chauve se partagent la Lotharingie. 1564 : Édit de Roussillon, fixant au premier janvier le début de l'année civile pour tout le Royaume. 1902 : Couronnement d'Edouard VII d'Angleterre, qui a commandé 27 diadèmes à Jacques Cartier, qu'il appelle "le roi des joailliers et le joaillier des rois". 1946 : Mort de Léon Gaumont.

    10 : 1539 : Ordonnance de Villers-Cotterêts. 1557 : Désastre de Saint Quentin, aux origines de L'Escorial. 1792 : Journée du 10 Août, et massacre des Gardes Suisses. 1915 : Parution de l'Histoire de deux peuples, de Jacques Bainville. 

    11 : Évocation : Le Mont Saint Michel.

    12 : 1271 : Couronnement de Philippe III, le Hardi. 1527 : Supplice de Semblançay à Montfaucon. 1674 : Mort de Philippe de Champaigne.

    13 : 1532 : Les États de Bretagne votent le Traité d'union avec la France. 1624 : Richelieu nommé à la tête du Conseil du Roi. 1792 : Louis XVI et sa famille enfermés à la prison du Temple. 1826 : Mort de Laënnec. 1854 : Aux origines de la Place de l'Etoile... 1863 : Mort de Delacroix. 1912 : Mort de Jules Massenet. 2015 : Annonce de la découverte du méga-site de stockage de grains gaulois de Corent...

    14 : 1714 : Naissance de Claude-Joseph Vernet. 1823 : Inauguration de la statue de Louis XVI, à Nantes. 1893 : Le permis de conduire et l'immatriculation des véhicules deviennent obligatoires. 1941 : Mort de Paul Sabatier. 1945 : Philippe Pétain condamné à mort. 1952 : Alfred Sauvy emploie pour la première fois l'expression Tiers-monde. 1958 : Mort de Frédéric Joliot-Curie. 1962 : Fin du percement du Tunnel sous le Mont Blanc.

    15 : 357 : Julien l'Apostat écrase les Alamans à Strasbourg. 778 : Bataille de Roncevaux. 1461 : Sacre de Louis XI. 1534 : Fondation des Jésuites. 1723 : Achèvement des travaux de Peterhof, bâti par le Tsar Pierre 1er, et inspiré de Versailles... 1761 : Signature du Pacte de Famille. 1769 : Naissance de Napoléon. 1892 : Naissance de Louis de Broglie. 1901 : Naissance de Pierre Lépine. 1944 : Débarquement Allié en Provence...

    16 : 1509 : Mort de Philippe de Comines. 1845 : Naissance de Gabriel Lippmann. 1877 : Première ascension de la Meije, dernier sommet alpin encore inviolé. 1984 : Premier vol de l'ATR 42.

    17 : 1424 : Mort de John Stuart de Buchan; aux origines de la Maison du Roi... 1544 : Aux origines du Canal de Craponne... 1645 : Naissance de La Bruyère. 1661 : Somptueuse réception de Louis XIV à Vaux le Vicomte par Fouquet. 1737 : Naissance de Parmentier. 1820 : Louis XVIII donne son Blason à la ville de Saint-Germain-en-Laye. 1826 : Fondation de la Société Hachette. 1832 : Mort de Daumesnil. 1908 : Le premier Dessin animé.

    18 : 1239 : Saint Louis dépose les reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris. 1563 : Mort de La Boëtie. 1615 : Mort de Louis Métezeau. 1674 : Première d'Iphigénie. 1850 : Mort de Balzac. 1855 : La Reine Victoria à Paris. 1868 : Découverte de l'Hélium. 1901 : Naissance de Jean Guitton.

    19 : 1524 : Les "Dames" de Marseille repoussent l'assaut des Impériaux... 1662 : Mort de Pascal. 1839 : Daguerre présente le Daguerréotype. 1842 : Mort d'Alexandre du Sommerard. 1862 : Naissance de Barrès. 1935 : Robert de Joly découvre l'Aven d'Orgnac. 1949 : Tempête de feu dans les Landes. 1984 : Première Transat Québec - Saint Malo. 2010 : Trois médaillés pour la Recherche française.

    20 : 2 : Mort de Lucius Caesar, l'un des deux "Princes de la Jeunesse", successeurs désignés de l'empereur Auguste. 1153 : Mort de Bernard de Clairvaux. 1350 : Mort de Philippe VI. 1451 : Le "Signe de Bayonne". 1694 : L'Académie française remet à Louis XIV la première édition de son Dictionnaire. 1775 : Le Comte d'Artois, futur Charles X, acquiert la propriété de Bagatelle.... 1785 : Mort de Jean-Baptiste Pigalle. 1860 : Naissance de Raymond Poincaré.

    21 : 1165 : Naissance du futut Philippe Auguste. 1271 : Mort d'Alphonse de Poitiers, "refondateur" du château de Najac. 1567 : Naissance du futur saint François de Sales. 1670 : "Madame se meurt, Madame est morte !..." . 1725 : Naissance de Greuze. 1789 : Naissance d'Augustin Cauchy. 1809 : Tout incendiaire sera fusillé !... 1815 : Élection de la Chambre introuvable. 1911 : Vol de la Joconde. 1979 : Création du Parc national du Mercantour.

    22 : 1647 : Naissance de Denis Papin. 1764 : Naissance de Charles Percier. 1806 : Mort de Fragonard. 1862 : Naissance de Debussy. 1866 : Parution de La Coumtesso poème politique allégorique contre le centralisme jacobin, de Frédéric Mistral. 1914 : 27.000 tués, le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France...

    23 : 1296 : Mariage de Blacasset de Blacas. 1540 : Mort de Guillaume Budé. 1614 : Inauguration de la statue d'Henri IV, première statue équestre de Paris. 1741 : Naissance de La Pérouse. 1747 : Première Distribution des Prix du Concours Général. 1753 : Naissance du duc de Berry, futur Louis XVI. 1769 : Naissance de Georges Cuvier. 1793 : La Convention décrète la "levée en masse"... 1806 : Mort de Charles Coulomb. 1942 : Protestation de Mgr Salièges. 1957 : Mort d'Eugène Schueller, aux origines de l'Oréal.

    24 : 1572 : Massacre de la saint Barthélemy. 1780 : Louis XVI abolit la Torture. 1883 : Mort du Comte de Chambord. 1902 : Naissance de Fernand Braudel. 1943 : Mort de Simone Weil. 1968 : Première Bombe H française. 1997 : Dernière journée des JMJ de Paris (1997). 2015 : Annonce de la découverte du "Trésor de Martigues"...

    25 : 218 Avant JC : Hannibal franchit le Rhône. 383 : Assassinat de l'empereur Gratien. 1270 : Mort de Saint Louis. 1664 : Aux origines du mot "Salon"... 1718 : Fondation de la Nouvelle Orléans. 1820 : Mort de Précy. 1829 : Inauguration du Bassin Charles X, à Cherbourg. 1908 : Mort d'Henri Becquerel. 1939 : L'Humanité soutient le pacte de non-agression Germano-Soviétique : elle sera interdite deux jours plus tard... 1944 : Libération de Paris. 1985 : Premières Fêtes de la Saint Louis à Aigues-Mortes. 1995 ; Premier vol de l'Airbus A-319.

    26 : 1346 : Désastre de Crécy. 1743 : Naissance de Lavoisier. 1837 : Première ligne de Chemin de fer transportant des voyageurs. 1850 : Mort de Louis-Philippe. 1850 : Naissance de Charles Richet. 1856 : Naissance de Paul Marmottan. 1880 : Naissance de Guillaume Apollinaire. 1977 : Le Québec adopte le français comme Langue officielle.

    27 : 543 : Mort de Saint Césaire d'Arles. 1214 : Retour triomphal de Philippe Auguste à Paris, après Bouvines. 1644 : Création de la Compagnie des Indes orientales. 1783 : Envol du premier ballon à hydrogène. 2007 : Découverte du buste de César dans le Rhône.

    28 : 1248 : Départ de Louis IX pour la Septième Croisade. 1706 : Inauguration de l'Église des Invalides. 1800 : Napoléon en visite au tombeau de Rousseau... 1940 : L'Humanité célèbre la paix avec Hitler... 1994 : Clôture de la décade des Fêtes du Bi-millénaire du Trophé de la Turbie. 

    29 : 1141 : Louis VII installe les changeurs sur le Pont au Change, à Paris. 1532 : Mort de Martin Chambiges. 1619 : Naissance de Colbert. 1780 : Naissance de Jean-Dominique Ingres. 1799 : Enlevé par la République, le pape Pie VI meurt d'épuisement à Valence. 1938 : Mort de Joseph Bédier. 1941 : Honoré d'Estienne d'Orves, premier résistant français à être fusillé.

    30 : 1483 : Mort de Louis XI. 1523 : Première date officielle du début de la grande braderie de Lille... 1540 : Création de la première Bourse française à Lyon. 1755 : Début de la querelle épistolaire entre Voltaire et Rousseau. 1772 : Naissance d'Henri du Vergier, comte de La Rochejacquelein. 2002 : Le château de Dampierre-sur-Boutonne est la proie des flammes.

    31 : 1779 : Naissance d'Alexandre du Sommerard. 1801 : Reddition du Général Menou, marquant la fin de l'expédition d'Egypte. 1823 : Prise du fort du Trocadéro, à Cadix. 1828 : Charles X entame un voyage de vingt jours en Alsace, qui se révèlera très vite triomphal. 1867 : Mort de Baudelaire. 1933 : Création d'Air France. 1937 : Création de la S.N.C.F. 2011 : La première Hydrolienne.

     

     

     

    SEPTEMBRE 

     

    : 1250 : Ouverture de la Sorbonne. 1557 : Mort de Jacques Cartier. 1637 : Naissance de Catinat. 1715 : Mort de Louis XIV. 1715 : Mort de Girardon. 1796 : Revente de l'Abbaye de Leffe. 1854 : Martyre des missionnaires Nicolas Krick et Augustin Boury, au Tibet. 1929 : Apparition du Commissaire Maigret. 1949 : Fondation d'Emmaüs. 1970 : Mort de François Mauriac.

    2 : 1792 : Massacres de septembre. 1870 : Défaite de Sedan. 1903 : Naissance de Gustave Thibon. 1930 : Premier vol Paris New York sans escale. 1930 : Création du parc national des Cévennes. 1937 : Mort de Pierre de Coubertin.

    3 : 1120 : Mort de Gérard Tenque. 1783 : Indépendance des États-Unis.  1792 : Le major Karl von Bachmann, commandant des Suisses lors de l'insurrection du 10 août, est guillotiné... 1792 : Assassinat de la princesse de Lamballe, et scènes d'anthropophagie révolutionnaire... 1883 : Mort de Tourgueniev, à Bougival. 1939 : Début de la Seconde Guerre mondiale.

    4 : 1768 : Naissance de Chateaubriand. 1784 : Mort de Cassini. 1911 : Roland Garros bat le record du monde d'altitude. 1965 : Mort d'Albert Schweitzer. 1989 : Mort de Simenon.

    : 1534 : Jacques Cartier rentre

  • Un accord toujours controversé, par Blandine Delplanque.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Témoignage inédit en France sur la situation de l’Église catholique en Chine, le livre de l’évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen, est un cri d’alarme.

    Paru en 2018 à Hong Kong puis aux États-Unis, il a été traduit en italien par l’auteur puis en anglais. Il reprend huit conférences données en 2017 pour commémorer le dixième anniversaire de la Lettre de Benoît XVI à l’Église catholique en République Populaire de Chine.

    La Lettre du Pape émérite sert toujours de référence à la politique étrangère du Vatican en Chine.

    Elle met l’accent sur l’unité avec le Pape, sur une « normalisation des relations avec la République Populaire de Chine » qui « demande du temps et présuppose la bonne volonté des deux Parties », évitant aussi bien « le conflit permanent avec les Autorités civiles légitimes » qu’une « complaisance envers ces mêmes Autorités » qui n’est « pas acceptable quand ces dernières interfèrent de manière indue dans des matières qui concernent la foi et la discipline de l’Église ». Sa publication, le 27 mai 2007, avait suscité l’ire de Pékin, mais le Pape était passé outre. Elle disparaissait du réseau internet chinois le lendemain. Une partie de sa traduction en chinois est contestée par Mgr Zen qui considère que ce ne sont pas des erreurs mais des manipulations commises par le traducteur de la Secrétairerie d’État du Vatican.

    Benoît XVI a-t-il ensuite approuvé le projet d’accord avec la Chine entrepris par le cardinal Pietro Parolin, avant de nommer celui-ci archevêque et de l’envoyer comme nonce au Venezuela en 2009 ? On ne sait pas. Ce projet, Mgr Parolin le reprend en 2013 lorsque le pape François le fait cardinal et lui confie la politique étrangère du Vatican, le nommant Secrétaire d’État. Il trouve son aboutissement en 2018.

     

    Depuis lors, Mgr Zen ne cesse de critiquer Mgr Parolin. En mars, il publie sur son blog une lettre ouverte au doyen des cardinaux nouvellement élu, Mgr Giovanni Battista Re, qui est une réponse à une lettre du 26 février dans laquelle ce dernier prend la défense de Mgr Parolin : « […] l’affirmation du Cardinal [Zen] que “l’accord signé est celui-là même que le Pape Benoît avait, à l’époque, refusé de signer” est particulièrement surprenante. Une telle assertion ne correspond pas à la réalité. Après avoir pris personnellement connaissance des documents existants conservés aux archives courantes de la Secrétairerie d’État, je suis en mesure d’affirmer à Votre Éminence que le Pape Benoît XVI avait approuvé le projet d’Accord sur la nomination des Évêques en Chine, accord qui n’a pu être signé qu’en 2018 ».

    Mgr Zen lui demande aujourd’hui de le lui prouver en lui montrant le texte tel qu’il a été signé. Cet accord provisoire, dont le texte est secret, a été signé le 22 septembre 2018 « pour favoriser une collaboration plus positive entre le Saint-Siège et les autorités chinoises pour le bien de la communauté catholique en Chine et pour l’harmonie de la société tout entière », indique le Pape François dans son audience générale quatre jours après.

    La Lettre de Benoît XVI distinguait trois types d’évêques : ceux qui se sont fait consacrer clandestinement, légitimes aux yeux du Saint-Siège ; ceux qui ont été ordonnés sans mandat pontifical mais qui ont demandé et obtenu leur légitimation de Rome ; enfin ceux qui ont été ordonnés sans mandat pontifical, « validement ordonnés » mais illégitimes car n’ayant pas demandé ou pas obtenu l’aval de Rome. Ces derniers étant très peu nombreux, sans doute 7 cas pour 96 sièges épiscopaux.

    « L’Accord, poursuit Mgr Re, prévoit l’intervention de l’autorité du Pape dans le processus de nomination des Évêques en Chine. Ainsi, à partir de cette donnée certaine, l’expression “Église indépendante” ne peut plus être interprétée de manière absolue, comme une “séparation” d’avec le Pape, tel que c’était le cas par le passé. Hélas, il y a une certaine lenteur à admettre sur place toutes les conséquences qui découlent de ce changement d’époque aux plans doctrinal et pratique et il reste des tensions et des situations douloureuses… ».

    Réponse de Mgr Zen : « le nouveau sens du mot “indépendance” qui serait dû à un changement d’époque est un sujet qui n’existe que dans la tête de l’éminentissime Secrétaire d’État… ».

    En fait, comment un régime communiste peut-il nommer des évêques ? La description qu’en donne le cardinal dans son livre est saisissante. « Savez-vous comment ils briment les évêques lors des ordinations illégitimes ? Ils vont les voir et leurs disent : venez avec moi ! Une fois à l’hôtel, ils sont immédiatement mis sous bonne garde. Ils doivent laisser leur téléphone portable et, le matin de l’ordination, ils sont vêtus (de leurs vêtements sacerdotaux) et emmenés à l’église ».

    Une persécution du pouvoir qui s’aggrave sous Xi Jinping

    Dans une discussion cet automne avec des membres du Congrès américain, le cardinal Zen déplorait l’intensification des atteintes au culte catholique : destruction de croix au sommet des églises, portraits de Xi Jinping (parfois avec celui de Mao de part et d’autre du crucifix sur les autels), drapeau et chant de l’hymne national à l’intérieur même des églises.

    Le cardinal Re lui reproche encore ses propos publiés dans le New York Times du 24 octobre à l’adresse des catholiques chinois : « attendez des jours meilleurs, retournez aux catacombes, le communisme n’est pas éternel ». Il estime que ce sont « des affirmations très graves qui contestent les Directives pastorales du Saint-Père [sur l’enregistrement civil du Clergé en Chine du 28 juin 2019] à l’endroit même des catholiques “clandestins” ». Réponse du Cardinal Zen :

    J’ai la preuve que Parolin manipule le Saint-Père, qui me manifeste toujours autant d’affection, mais ne répond pas à mes demandes.

     

    Le fait que l’Accord soit secret sert le régime qui prend en tenaille les catholiques, coincés entre leur promesse de fidélité à l’Église de Rome et leur pratique clandestine du culte.

    Sur le terrain, des prêtres rapportent le durcissement très net des autorités à l’égard des chrétiens. Traques, “suicides” ou assassinats de prêtres, disparitions du jour au lendemain, destructions d’églises… la persécution a pris une vigueur nouvelle avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en mars 2013.

    Ce dernier a renforcé la mainmise du Parti Communiste sur les religions en leur imposant à compter du 1er février 2020 41 articles de mesures administratives pour « réglementer l’administration des organisations religieuses, promouvoir leur sain développement, et guider activement les religions pour qu’elles s’adaptent à la société socialiste » (Article 1).

    « Les organisations religieuses sont un relais, pour le Parti Communiste Chinois et le gouvernement du peuple, pour unifier et établir une relation avec le clergé et tous les citoyens laïcs religieux » (Article 2).

    « […] Les organisations religieuses doivent soutenir la direction du Parti Communiste de Chine… adhérer aux principes d’indépendance et d’autonomie, adhérer à la direction de la sinisation des religions en Chine, incarner les valeurs fondamentales du socialisme, et maintenir l’unité nationale, l’unité ethnique, l’harmonie religieuse et la stabilité sociale » (Article 5).

    Leur organisation « démocratique » est prévu dans les moindres détails avec un président élu pour 5 ans, un vice-président, un comité de direction, un secrétaire général, un secrétaire général adjoint, etc., bref « une équipe de direction de bonne qualité qui est politiquement fiable, démocratique dans sa communication et efficace au travail » (Article 15). La messe est dite. Mais la mise au pas des religions ne date pas d’aujourd’hui, c’est ce que rappelle le cardinal Zen dans son livre.

    Vers une église des catacombes ?

    La jeune République Populaire crée L’Association Patriotique des Catholiques Chinois en 1957. Celle-ci nomme des évêques dès l’année suivante ! L’Église officielle est née, l’autre Église s’enfonce dans la clandestinité. Si la Révolution Culturelle enterre toutes les religions de 1966 à 1976, la relative ouverture des années Deng Xiaoping permet au Vatican de renouer des liens sous la forme de rencontres secrètes tous les ans ou tous les deux ans.

    L’un des artisans de ces rencontres est le cardinal Tomko, évêque tchécoslovaque rompu aux relations avec les autorités communistes, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples (CEP). Joseph Ratzinger participe aux rencontres au titre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi – il a une connaissance à la fois du nazisme et du communisme, rappelle Mgr Zen. Lui-même participe aux réunions et “remonte” les informations du terrain : il enseigne dans les séminaires de l’Église officielle, y découvre le « terrible contrôle du gouvernement communiste » via l’Association Patriotique, mais aussi la persistance de la foi.

    À cette époque, des évêques nommés d’une façon illégitime par le pouvoir chinois sont néanmoins “validés” comme évêques légitimes par le Vatican, au cas par cas, après enquête approfondie, avec une grande prudence. Le cardinal Tomko ira jusqu’à autoriser la formation de séminaristes de l’Église souterraine dans des séminaires de l’Église officielle.

    En 2000, lorsque le Pape Jean-Paul II ordonne 12 évêques à Rome, Pékin nomme 12 évêques le même jour ! Mais, note malicieusement le cardinal Zen, seuls cinq d’entre eux se montrèrent, on n’arriva pas à trouver les sept autres. Les séminaristes de l’église souterraine boycottèrent la cérémonie, ce qui leur valut une expulsion du séminaire.

    Outre la fameuse Lettre, le pape Benoît XVI avait créé une Commission dédiée à l’Église de Chine. Présidée par le Cardinal Bertone, elle ne décidera pratiquement rien selon Mgr Zen : « Nous avions le sentiment que les officiels de la Curie étaient effrayés à l’idée de soulever des sujets de controverse ». Elle sera enterrée par Mgr Parolin.

    À l’arrivée du Pape François en 2013, les choses ne vont déjà plus très bien pour l’Église de Chine, selon Mgr Zen. Affaiblie, elle souffre d’une diminution du nombre d’évêques clandestins cependant que croît le nombre des officiels. « Au même moment, note le cardinal, notre gouvernement est devenu de plus en plus arrogant parce qu’il se sentait puissant et l’Église est devenue une proie facile ». Et d’accuser encore Mgr Parolin. Pour Mgr Zen, l’Ostpolitik des cardinaux italiens est dangereuse face à un pouvoir communiste plus fort que jamais.

    Le vieux pasteur conclut ses conférences en s’adressant à son troupeau : « Pour vous, un nouvel âge des catacombes va commencer. Ce sera l’hiver. Cela va être dur pour vous. Le gouvernement saisira vos églises. Les prêtres ne pourront plus administrer les sacrements. Tout ce qu’il vous restera à faire sera de rentrer chez vous pour cultiver la terre. Mais vous serez toujours des prêtres. Assurez les fidèles que la grâce de Dieu n’est pas liée aux sacrements. Dieu a mille façons de remplir votre cœur de sa grâce ».

    Une parole qui sonne comme une prophétie à l’heure du coronavirus, un autre fléau « qui montre l’incurie des hommes et, entre parenthèses, la responsabilité d’un régime qui a fait du mensonge un mode de gouvernement », déclarait de son côté l’Archevêque de Paris à Saint-Germain l’Auxerrois, le 22 mars, lors de son homélie du quatrième dimanche de Carême.

    Illustration : Pour le Cardinal Zen, le catholicisme est un sport de combat. Et il lui semble que le Cardinal Parolin ne brille pas par ses qualités sportives.

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    Cardinal Zen, For Love of My People I Will Not Remain Silent. On the Situation of the Church in China. IgnatiusPress, 2019.

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  • La guerre des races n’aura pas lieu, par Jacques de Guillebon.

    © Romée de Saint-Céran pour L’Incorrect

    Source : https://lincorrect.org/

    Court-on vers une guerre raciale, ou même est-elle déjà là, larvée, en puissance, en voie de développement, de sorte que nos antiques nations, nos longues civilisations soient détruites de l’intérieur ? On le dirait bien : ce que l’on redoutait il y a plusieurs décennies, en tout cas dans un certain milieu éclairé, paraît en voie de se réaliser, depuis que George Floyd a cessé de respirer.

    5.pngTant nous sommes américains : un meurtre raciste dans le Minnesota provoque une révolte à Paris. Comme naguère, SOS Racisme fut le fruit pourri et talé du mouvement des droits civiques, Mitterrand et ses sbires se rêvant Luther King à leur tour, aujourd’hui des demi-habiles traoristes se croient BLM à peu de frais en douce France.

    Mais, outre qu’on ignore de quelles races il s’agirait ici – ce n’est pas le sujet, nous répond-on ; l’important, c’est le sentiment de racisé, comme il y eut un sentiment d’insécurité – on ignore de même à quoi ce phénomène ferait écho, à quelles immondes manœuvres il répondrait légitimement. Passons avec magnanimité sur le terme de « racisme systémique » qui sert aux pervers et aux imbéciles à masquer l’indigence de leur pensée dénonciatrice – si vous ne le voyez, pas, ce racisme, c’est bien la preuve qu’il existe et qu’il est permanent quoique transparent, comme l’air que vous respirez – mais allons plus loin : à qui profite ce mensonge et qui a intérêt à cette fiction ?

    Mais en profitent aussi et surtout les habituels contempteurs de tout ce qui a sorti le monde du chaos, que nous appelons ordre et civilisation, et qu’ils appellent domination.

    Évidemment et d’abord, une population qui n’est ni un peuple, ni une nation, ni une ethnie, ni même réellement une communauté, mais seulement le produit d’un discours marketing on ne peut plus superficiel puisque fondé sur les signes le plus immédiatement perceptibles de l’individu, en l’occurrence la couleur de peau, et qui exige en retour des privilèges liés à ladite couleur, supputant sottement que son ennemi inventé, le « blanc », aurait joui de sa domination seulement du fait de sa couleur de peau. Conception sorcière de la race. Et on tend le poing comme jadis d’autres la main tendue, dans un régal de soi et de sa force qui augurent du pire.

    Mais en profitent aussi et surtout les habituels contempteurs de tout ce qui a sorti le monde du chaos, que nous appelons ordre et civilisation, et qu’ils appellent domination ; bref, les parricides, les malheureux Œdipe qui ont érigé le « blanc » en papa de l’humanité qu’il faudrait par conséquent tuer et faire disparaître. On pourrait supposer que leur monde à venir, indistinct et aussi vaseux qu’un utérus, serait un âge d’or d’égalité et d’indifférence générale. Mais non. Même pas. Si on les en croit, ce sera un temps du rachat d’une race sur l’autre. C’est-à-dire la guerre, la vengeance et le massacre.

    On cherche à nous piéger dans un affrontement que nous n’avons pas désiré comme tel, à nous amener sur un terrain qui n’est pas le nôtre, et que nous vomissons par-dessus tout, depuis le début de l’occident : celui de la guerre raciale.

    Ainsi donc en quelques années, résumées, ramassées et accélérées en quelques mois récents, s’est constitué un nouveau front raciste qui veut la guerre, ou plus facilement, la domination sans combattre, par des procédés de manipulation des foules vieux comme le monde mais décuplés par la puissance de feu de ce que l’on appelle encore des médias : par la honte, la mauvaise conscience, la réécriture inclusive de histoire, la falsification, la confusion des temps et des espaces, la mauvaise science, la tautologie, bref le sophisme général. Ce symptôme est inquiétant car la maladie qu’il annonce est grave, et mortelle. En effet, on cherche à nous piéger dans un affrontement que nous n’avons pas désiré comme tel, à nous amener sur un terrain qui n’est pas le nôtre, et que nous vomissons par-dessus tout, depuis le début de l’occident, depuis Marathon et Salamine, celui de la guerre raciale. Et c’est ici qu’il s’agit pour nous de déplacer le débat, sans craindre la guerre elle-même, sans mettre la tête dans le sable, sans refuser de voir ce qui se passe, mais pour la mener sur le terrain adéquat, celui de la politique.

    Il est courant d’entendre et de répéter à droite le vieil apophtegme de Julien Freund, selon lequel on ne choisit pas son ennemi, mais l’on est choisi par son ennemi. Ce n’est pas faux, mais encore faut-il entendre la notion d’ennemi dans l’entièreté de la définition que lui donne Freund. La noblesse du politique en tant qu’acte de souveraineté réside selon le philosophe dans le fait de pouvoir mener une guerre qui soit ou d’appropriation, ou de défense, mais non d’extermination : « Politiquement, il n’existe pas d’ennemi absolu ou total que l’on pourrait exterminer collectivement parce qu’il serait intrinsèquement coupable ». « Politiquement » s’entend ici pour lui dans le sens le plus haut de l’exercice de la responsabilité de l’homme dans le domaine public qui refuse en l’occurrence un empiétement de la morale dans son champ : non que le politique soit parfaitement indépendant de toute considération extérieure – si c’était le cas, on deviendrait vite totalitaire ou libéral – mais qu’il ait une autonomie et une vie propre, là où il doit fonctionner efficacement.

    Lorsque Julien Freund écrivait, il s’agissait pour lui de dénoncer la construction de structures super-étatiques, comme la SDN ou l’ONU, qui font semblant de régler des différends politiques, quand elles demeurent impuissantes face aux questions réelles, supposées par la souveraineté et les moyens d’agir. Bref, le politique surpasse en la matière le droit et la matière juridique : quand deux entités politiques s’affrontent, en tant qu’ennemies, elles prennent les moyens adéquats, ceux de la puissance martiale ou diplomatique. Et en ce sens, elles se reconnaissent comme ennemi. Cependant, la modernité post-révolutionnaire a changé la donne, et à une souveraineté politique on oppose parfois désormais une entité se réclamant d’une autre légitimité conçue comme supérieure, universelle et comme telle inattaquable, que ç’ait été la classe, la religion ou la race.

    Mais lisons directement Freund : « Lorsqu’une civilisation conspire à réduire, voire à faire “dépérir” la politique […] alors commence le règne de la démesure et même de la démence, parce que l’ennemi devient absolu ou total. Quand le motif religieux est prédominant – guerre sainte, croisade, guerre de religion – l’ennemi est dégradé en être infâme, infernal et impie : l’incarnation du diable ou du mal. Quand une idéologie raciste prend le dessus, il devient un esclave par nature [nous soulignons]. Quand une idéologie morale ou humanitaire est souveraine, il devient un être intrinsèquement coupable, de sorte que l’on rend un service à l’humanité en le faisant disparaître – par euphémisme on dit : en l’immolant. Dans tous ces cas on se donne le droit de l’exterminer comme un malfaiteur, un criminel, un pervers ou un être indigne. C’est que toutes ces sortes d’idéologies comportent un élément étranger au politique : l’affirmation de la supériorité intrinsèque, arbitraire et combien dangereuse d’une catégorie d’hommes sur les autres, au nom de la race, de la classe ou de la religion » (in L’Essence du politique).

    C’est donc le terrain sur lequel ces racistes d’un nouveau genre veulent nous mener, espérant que s’y résolvent leurs soucis psycho-sociaux.

    C’est donc le terrain sur lequel ces racistes d’un nouveau genre veulent nous mener, espérant que s’y résolvent leurs soucis psycho-sociaux. Bien entendu, nous refusons le terrain, si nous ne refusons pas l’affrontement. Et c’est justement le moyen pour nous – nous, héritiers de l’occident d’Athènes, Rome et Jérusalem dont nous croyons qu’il est le meilleur mode d’universalité qu’ait inventé l’humanité jusqu’ici – non seulement de régler leur compte aux racialistes de tout poil, mais encore de réinvestir ce que nous avions abandonné, c’est-à-dire le politique. Car c’est là qu’est notre faiblesse générale : l’oubli des leçons de l’histoire, qui veut qu’à l’État de droit réponde aussi l’État de force.

    C’est-à-dire que la France en tant que nation souveraine n’a pas à se croire tenue de répondre aux réclamations diverses et indues d’individus quelconques, qu’ils soient ses citoyens ou ceux du reste du monde ; c’est-à-dire que la France n’est pas une nation coupable de quoi que ce soit devant l’histoire, et nulle instance qu’elle se prétende supra-nationale ou seulement non-gouvernementale n’est en droit d’exiger aucune excuse, dédommagement ou repentance. La France n’a pas à reconnaître quelque race que ce soit qui la réduirait et la confirait, elle, à un passé « blanc » et donc criminel pour régler des comptes. Nulle idéologie ne peut parler d’égale à égale avec la France. Car la France n’est pas seulement ce phare qui illumine le monde, le civilise et l’humanise, mais elle est encore et surtout cette force qui met le feu au phare. Sans quoi, n’importe quelle association de bienfaiteurs philanthropiques aurait pu jouer le même rôle dans l’histoire, et pourtant cela ne s’est pas vu. « Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste », savait Pascal.

    Cela nous éloigne-t-il de notre sujet, savoir que certains ont l’intention de diviser le monde, et partant le pays, en races diverses qui donc s’opposeraient ? Point du tout, puisque leur seul argument, qui est celui des faibles, est précisément de jouer sur ce qu’ils savent être notre propre faiblesse, notre compassion facile et mal dirigée. Il est simple d’écraser dans l’œuf cette tentative de confédération intérieure, tant qu’on demeure sur le terrain politique sans s’aventurer dans celui de la morale, qui est éminemment hors-sujet en l’occurrence. Il est simple de refuser de déboulonner des statues, de débaptiser des lieux publics, d’introduire des programmes repentants à l’école et à l’université, de reconférer à l’audiovisuel public sa vraie vocation, qui est de dire le vrai dans sa totalité et sans obsession ; il est encore simple d’interdire les manifestations à vocation raciste et d’encourager les manifestations de la munificence française.

    Quand François Mitterrand, qui fut une sacrée ordure mais pas toujours, assurait que lui vivant, jamais la France ne demanderait pardon ni ne se tiendrait pour responsable des crimes de Vichy, il était encore le dernier héritier de cette capacité du politique à se tenir hors les élans humanitaires qui produisent l’inverse de ce qu’ils prétendent et ne sont que des ferments de massacres à venir.

    Ainsi donc, nous demain, la France, réassurée de notre position et de notre vocation, refusant d’entendre le discours raciste et le ravalant, assumant notre force nous rétablirons par là, paradoxe pour les seuls imbéciles, la véritable justice : sans craindre la guerre, au contraire nous la livrerons si l’on nous y précipite, mais précisément pour que jamais elle ne soit raciale.

     

  • Éphéméride du 21 février

    1885 : Naissance de Sacha Guitry (photo tirée du film Si Versailles m'était conté)

     

     

     

     

    1322 : Sacre de Charles IV, le Bel 

     

    21 fevrier,charles iv,capetiens,guerre de cent ans,philippe vi,valois,sacha guitry,verdun,pétain,falkenhayn,sansonMort sans enfants - comme ses deux frères, ayant régné avant lui, Louis X et Philippe V - Charles est le dernier des trois garçons de Philippe le Bel, qui a eu également une fille, Isabelle, mariée au roi d'Angleterre.

    Il sera donc le dernier "capétien direct" : après lui, la couronne passera aux cousins, les Valois, avec Philippe VI.

    Mais ce sera le prétexte, et le début, de la Guerre de Cent ans : en tant que petit-fils de Philippe IV, le roi d'Angleterre, Édouard III, fils d'Isabelle, quatrième enfant de Philippe le Bel, estimera avoir autant de droits, sinon plus, que Philippe VI de Valois...  

     
     
    Sur la fin des "capétiens directs", à la mort de Charles IV, voir notre Éphéméride du 1er février.
    Et, pour un "Essai de bilan" des capétiens directs, par Michel Mourre, voir notre Éphéméride du 2 février.
     

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    1684 : Création du Régiment de Guyenne

     

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     Il s'agit de l'un des dix plus anciens régiments de l'Armée française.

    Au début, ceux-ci n'étaient qu'au nombre de quatre : le Régiment de Picardie, le Régiment de Champagne, le Régiment de Navarre et le Régiment de Piémont. On appelait familièrement ces régiments les "Vieux corps"...

    En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix : aux 4 "Vieux corps" initiaux, un cinquième fut d'abord ajouté : le Régiment de Normandie; puis 5 autres régiments : le Régiment de Bourbonnais, le Régiment de Béarn, le Régiment d'Auvergne, le Régiment de Flandre et le Régiment de Guyenne : ces six nouveaux régiments reçurent le surnom de "Petits Vieux"...

    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Le Régiment de Guyenne"

     

     

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    1738 : Mort d'Armand de Madaillan, à l'origine de l'Hôtel de Lassay

     

    En 1720, le marquis de Lassay suggéra à la duchesse de Bourbon (l'ex-Mademoiselle de Nantes, fille de Louis XIV et de Mme de Montespan) d'acheter les vastes terrains qui s'étendaient sur la rive gauche de la Seine, de la rue de Bourgogne à l'Esplanade des Invalides.
    Ces terrains se situaient en face de ce qui devait devenir plus tard la place Louis XV (aujourd'hui, Place de la Concorde).
    La duchesse y fit construire un palais à l'italienne avec jardins, terrasses et pièces d'eau, et, à côté de ce beau palais, le marquis se fit construire pour lui-même un magnifique petit hôtel, donnant également sur la Seine.
    Voltaire a fait l'éloge de cet élégant hôtel et en a "admis" l'architecte dans son Temple du goût.
    Le palais ne fut achevé qu'en 1725, le marquis ayant alors soixante-treize ans (il mourut le 21 février 1738, âgé de quatre-vingt-six ans).

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    • http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/lassay/lassay_rez-de-chauss%C3%A9e.asp

    • http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/lassay.asp

     

     

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    1793 : Deuxième Lettre de Sanson, établissant les faits sur l'exécution de Louis XVI

     

    Charles-Henri Sanson, né le 15 février 1739 et mort le 4 juillet 1806, était le bourreau de Paris, issu d'une famille de bourreaux normands qui ont exercé de 1688 à 1847, cette charge officielle restant donc dans la famille pendant plusieurs générations, jusqu'à ce que que Henri-Clément (auteur de Les Mémoires des Sanson), ruiné par ses dépenses somptuaires et le jeu, soit révoqué en 1847...

    Charles-Henri Sanson a administré la peine capitale durant plus de quarante années et a exécuté de sa propre main près de 3.000 personnes, dont le roi Louis XVI ainsi que différents révolutionnaires, comme Danton ou Robespierre.

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    Cette maison, ancien manoir du fief de Thumery, est la demeure familiale des Sanson. Charles-Henri Sanson est exécuteur des Jugements criminels, c'est-à- dire "bourreau de Paris", pendant la Révolution. Au lendemain de l'exécution du roi Louis XVI, il vient se reposer à Thumery...

     

    Dans deux lettre datées du 20 et du 21 février 1793, il réagit à la version du Thermomètre du Jour en consignant son propre témoignage de l'exécution :

    • Lettre du 20 : "Arrivé au pied de la guillotine, Louis XVI considéra un instant les instruments de son supplice et demanda à Sanson si les tambours s'arrêteraient de battre. Il s'avança pour parler. On cria aux bourreaux de faire leur devoir. Pendant qu'on lui mettait les sangles, il s'écria : "Peuple, je meurs innocent !". Ensuite, se tournant vers ses bourreaux, Louis XVI déclara : "Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français." Le couperet tomba. Il était 10 heures 22. L'un des assistants de Sanson présenta la tête de Louis XVI au peuple, cependant que s'élevait un immense cri de : "Vive la Nation ! Vive la République !" et que retentissait une salve d'artillerie qui parvint aux oreilles de la famille royale incarcérée."

    • Lettre du 21 : (le roi) "a soutenu tout cela avec un sang froid et une fermeté qui nous a tous étonnés. Je reste très convaincu qu'il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion dont personne plus que lui ne paraissait pénétré ni persuadé."

           

    Alexandre Dumas père, dans ses Causeries, raconte par ailleurs une rencontre, vers 1830, avec le fils de l'exécuteur, alors présent :

    "Eh bien, vous disiez que vous désiriez quelque chose, monsieur Dumas ?
    - Vous savez combien les auteurs dramatiques ont besoin de renseignements précis, monsieur Sanson. Il se peut qu'il arrive un moment où j'aie à mettre Louis XVI en scène. Qu'y a-t-il de vrai dans la lutte qui s'engagea entre lui et les aides de votre père, au pied de l'échafaud ?
    - Oh ! je puis vous le dire, monsieur, j'y étais.
    - Je le sais, et c'est pour cela que je m'adresse à vous.
    - Eh bien, voici : le roi avait été conduit à l'échafaud dans son propre carrosse et avait les mains libres. Au pied de l'échafaud, on pensa qu'il fallait lui lier les mains, moins parce qu'on craignait qu'il ne se défendît que parce que, dans un mouvement involontaire, il pouvait entraver son supplice ou le rendre plus douloureux. Un des aides attendait donc avec une corde, tandis qu'un autre lui disait : "Il est nécessaire de vous lier les mains."

    À cette proposition inattendue, à la vue inopinée de cette corde, Louis XVI eut un mouvement de répulsion involontaire. "Jamais ! s'écria-t-il, jamais !" Et il repoussa l'homme qui tenait la corde. Les trois autres aides, croyant à une lutte, s'élancèrent vivement. De là, le moment de confusion interprété à leur manière par les historiens.

    Alors, mon père s'approcha, et, du ton le plus respectueux : "Avec un mouchoir, Sire" dit-il. À ce mot, Sire, qu'il n'avait pas entendu depuis si longtemps, Louis XVI tressaillit; et, comme au même moment son confesseur lui adressait quelques mots du carrosse : "Eh bien, soit; encore cela, mon Dieu !" dit-il. Et il tendit les mains."

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    On sait, par le journal du républicain modéré Léon Dufresne, ce qu'a dit l'abbé au roi : "Sire, je vois dans ce nouvel outrage un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense."

    En réalité, Sanson avait essayé d'échapper à cette terrible exécution. Mais cela était impossible, car lui et sa famille étaient, légalement, les seuls à pouvoir "officier".

    Il en perdit d'abord la parole, puis peu à peu la raison. En mourant, il laissa une somme importante pour fonder une messe anniversaire annuelle à la mémoire du Roi...

     

    21 fevrier,charles iv,capetiens,guerre de cent ans,philippe vi,valois,sacha guitry,verdun,pétain,falkenhayn,sansonSanson, l'exécuteur du roi et de la reine, offrant au péril de sa vie un mouchoir à son Roi, au lieu de la corde, signe d'infamie, réservée aux criminels et aux "gibiers de potence"; eût-il été entendu dire à voix basse "Sire" au Roi, à quelques mètres seulement, quelques dizaines de centimètres peut-être même, des assassins/représentants de la sinistre Convention, c'était l'arrestation immédiate, puis, à n'en pas douter, la mort assurée  : Sanson, royaliste ! Si les Français connaissaient l'Histoire, leur Histoire, voilà qui en étonnerait plus d'un...

    À quoi dut-il penser lorsqu'il exécuta, à leur tour, les Girondins (vrais auteurs de la Révolution, et surtout leur chef, Brissot), mais aussi, par la suite, Hébert, Danton, Robespierre, Fouquier-Tinville et autres monstre du même tonneau ? Peut-être à ce que dira Bainville, plus tard :

    "La seule chose qui rende supportable les récits de la Révolution, c’est qu’on peut dire à la plupart des imbéciles et des scélérats qui ont coopéré aux actes révolutionnaires : "Toi non plus tu n’en as pas pour longtemps"...

    (illustration : le caveau de la famille Sanson, à Montmartre)

      À lire : http://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/CHM/art/doc/f/fb91db20a0ebba1c353131343834383732393635.pdf

     

     

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    1885 : Naissance de Sacha Guitry

     

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    Quelques uns de ses traits d'esprit... :

     

    On peut faire semblant d'être grave. On ne peut pas faire semblant d'avoir de l'esprit.

    Oh, privilège du génie ! Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (83), L'empire de Cluny...

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    Cluny I et Cluny II :


    La première église, élevée à la fondation de l'abbaye, était très modeste.

    Saint Maïeul, abbé de 948 à 994, fit élever une nouvelle église de grandes dimensions, Cluny II.

    Elle était probablement voûtée, avec un chevet très développé : un chœur flanqué de collatéraux et d'annexes de profondeur décroissante; ce plan en échelon a été très vite imité de la Suisse à la Normandie (Romainmôtier, Chapaize, Bernay).

    Un narthex, sorte d'église antérieure, fut ajouté à l'ouest de la façade. Cette église persista jusqu'au XVIIème siècle.

    Cluny III :


    Quand elle fut devenue trop petite pour le nombre croissant de moines, saint Hugues, lui adjoignit, à partir de 1088, Cluny III, qui constitua le plus vaste édifice religieux de l'Occident médiéval. La construction dura jusque vers 1132, le pape Innocent II ayant célébré la dédicace solennelle le 25 octobre 1130.

    Dédiée à saint Pierre et à saint Paul, l'église mesurait 171 mètres de long, narthex compris. La voûte de la nef s'élevait à 30 mètres de haut. Le chevet à déambulatoire et à cinq chapelles rayonnantes était précédé de deux transepts flanqués de chapelles et séparés l'un de l'autre par un chœur. À l'ouest du grand transept, le plus occidental, s'allongeait la nef de onze travées à bas-côtés doubles. Toute l'église était voûtée.

    Quatre clochers couronnaient les croisées des transepts et les deux bras du grand transept. Il en reste un, octogonal, celui de « l'Eau bénite », au-dessus du croisillon sud.

    L'élévation intérieure était à trois étages : grandes arcades, arcatures aveugles ou faux-triforium et fenêtres hautes. L'arc brisé régnait dans les voûtes en berceau et aux grandes arcades. Le décor (peinture, sculpture, mobilier) était d'une grande richesse.

    Les sculptures :

    Il subsiste une partie du décor sculpté :

    - pilastres cannelés et chapiteaux à feuilles d'acanthe du transept;

    - fragments du portail ouest, qui avait un tympan orné du Christ en majesté entre les symboles des évangélistes;

    - et surtout chapiteaux figurés des colonnes du rond-point de l'abside, qui représentent les tons de la musique, les fleuves et la flore du paradis terrestre, les saisons et les vertus cardinales.

    La date de ces chapiteaux, antérieure ou postérieure à la consécration de l'autel majeur par Urbain II, en 1095, fait l'objet de discussions.

    Les peintures :

    Les ateliers de peinture ne nous sont plus connus que par des descriptions du décor de l'abbatiale, par quelques manuscrits et par les peintures murales de Berzé-la-Ville, qui fut, à quelques kilomètres de Cluny, la demeure campagnarde de saint Hugues. La chapelle haute de Berzé-la-Ville conserve un chœur et une abside ornés de peintures sur fond bleu, qui révèlent d'une part, une connaissance certaine d'ateliers italo-byzantins et d'autre part, une parenté dans le dessin, au moins pour le Christ en majesté de l'abside, avec des tympans romans de Bourgogne, tel celui d'Autun. La date de ces peintures est discutée, parfois fixée vers 1100, parfois repoussée jusque vers 1150.

    Le rayonnement artistique :

    L'art de Cluny III rayonna à travers la Bourgogne romane, à Paray-le-Monial et à Autun notamment. Son rôle dans l'évolution de l'architecture et de la sculpture monumentale romane fut considérable, même si on refuse les datations les plus précoces. Son usage de l'arc brisé, du décor à l'antique (pilastres, acanthes), le verticalisme et l'ampleur de son architecture eurent des répercussions sur l'art gothique, tandis que son plan à double transept se perpétuait dans les cathédrales anglaises.

    L'expansion clunisienne :

    À la mort de saint Hugues (1109), l'ordre est à son apogée avec 1.184 maisons, dont 883 en France, 99 en Allemagne et en Suisse, 54 en Lombardie, 31 en Espagne, 44 en Angleterre. La tendance est nettement centralisatrice. Toutefois, l'esprit d'autonomie, fondamental dans la règle de saint Benoît, ne saurait perdre ses droits. Aussi, à côté des « maisons dépendantes », dont le supérieur est nommé et contrôlé par l'abbé de Cluny, il y a place pour des maisons seulement « subordonnées », soit qu'il s'agisse d'abbayes anciennes ralliées à Cluny, soit des « cinq filles » principales de la maison mère : Souvigny, Sauxillanges, La Charité-sur-Loire, Saint-Martin-des-Champs (à Paris), et Lewes (Angleterre). En ce temps de féodalité, la dépendance est d'ailleurs moins institutionnelle que personnelle envers l'abbé de Cluny. Son rayonnement spirituel, plus encore que ses droits, assure son autorité.

    Une longue survie :

    L'évolution intellectuelle (essor de la scolastique) ou économique, non moins que les causes plus internes, enlève à Cluny, dès le milieu du XIIème siècle, son rôle de premier plan. Malgré les sages dispositions de Pierre le Vénérable et les efforts des papes du XIIIème siècle pour la réforme de l'ordre, il « s'efface » désormais, devant les Cisterciens d'abord, puis devant les jeunes ordres : ordres mendiants du XIIIème siècle, Jésuites au XVIème, voire mauristes au XVIIème...

    Ni Louis de Lorraine (1612-1621), ni Richelieu (1635-1642), ni Mazarin (1654-1661) ne pourront changer cet état de choses, qu'une division dans les observances vient encore compliquer.

    L'ordre disparaîtra durant la tourmente révolutionnaire...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant :

     L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Éphéméride du 7 février

    Écu de Robert de Clermont, aux origines de la Maison de Bourbon

     

    1317 : Mort de Robert de Clermont, aux origines de la 3ème maison de Bourbon, aujourd'hui Famille de France 

     

    7 fevrier,françois premier,le havre,normandie,salamandre,henri iv,lyonPendant plusieurs siècles, le titre de Maison de Bourbon fut porté par celles et ceux qui possédaient la seigneurie de Bourbon l'Archambault et du Bourbonnais, ensuite appelée Duché de Bourbon, dans le nord de l'Auvergne, coeur de l'ancienne province du Bourbonnais.

    Il y eut d'abord deux premières familles de Bourbon, qui s'éteignirent assez rapidement et n'eurent jamais une grande importance, avant que le titre de sire de Bourbon n'entrât dans la famille des Capétiens directs, par le mariage de Robert de Clermont avec Béatrice de Bourgogne, dernière héritière de la deuxième famille propriétaire du duché :

    la première famille de Bourbon, qui s'éteignit du côté des mâles en 1171, puis du côté des femmes en 1216; par le mariage de la dernière descendante de cette famille, Mahaut de Bourbon, avec Guy de Dampierre, la seigneurie de Bourbon passa à une branche de la famille de Dampierre, en 1196;

    • fondant la deuxième famille de Bourbon, le fils de Guy de Dampierre et de Mahaut de Bourbon, Archambaud VIII, ajouta le nom (et les armes) de sa mère à ceux de son père; mais cette Maison de Bourbon-Dampierre s'éteignit à son tour assez rapidement : du côté des mâles, en 1249 puis, du côté des femmes vers 1287. Par le mariage de la dernière héritière de cette famille, Agnès de Bourbon-Dampierre (morte vers 1287), avec Jean de Bourgogne, la seigneurie de Bourbon passa à leur unique enfant, leur fille Béatrice de Bourgogne. C'est cette dernière qui fit entrer le nom et titre de "Bourbon" dans la famille capétienne;

    • fondateur, par son mariage avec Béatrice de Bourgogne, de la 3ème famille de Bourbon, Robert de Clermont était le dixième et avant-dernier des onze enfants de Louis IX (futur saint Louis) et Marguerite de Provence, et leur sixième et dernier garçon; il fut reconnu sire de Bourbon en 1283, possédant la terre de Bourbon par "le droit de la femme" ("de jure uxoris").

    Cette troisième Maison de Bourbon accédera au trône de Navarre en 1555, puis au trône de France en 1589, avec Henri IV.

    La famille que fonda Robert de Clermont est donc ainsi, aujourd'hui encore, la Famille de France, et elle essaima également à l'étranger : Espagne, Parme, Naples (ou Sicile), et - par les femmes, et le jeu des alliances matrimoniales - Belgique, Luxembourg, Brésil... 

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    Forteresse de Bourbon l'Archambault :

    http://www.forteressebourbon.fr/

    Des origines à nos jours : de l'humble seigneurie de Bourbon à la Famille de France...

     

    7 fevrier,françois premier,le havre,normandie,salamandre,henri iv,lyonDans leur acharnement "rattachiste", les plus enragés des généalogistes pensent pouvoir faire remonter la famille de Bourbon à... Childebrand, frère cadet de Charles Martel (c'est-à-dire à la première moitié du VIIIème siècle) ! Laissons les chercheurs chercher, et tenons-nous en à ce qui est avéré : comme l'écrit Michel Mourre : "Le premier membre de la famille connue dans l'Histoire est Adhémar, sire de Bourbon (début XIème siècle)". Pour le reste, pas grand-chose de réelle importance, jusqu'à la date de 1272 : cette année-là - comme on l'a vu plus haut - alors que la maison n'a plus d'héritiers mâles, la dernière représentante de la lignée, Béatrix de Bourbon, seule et unique héritière du nom et des biens, épouse Robert de Clermont, le dernier garçon du roi Louis IX et de son épouse, Marguerite de Provence.

    (Illustration : "d'azur semé de fleurs de lys d'or et à la bande de gueules", les armoiries du Bourbonnais sont celles de Robert de Clermont, qui a brisé les lys de France en ajoutant une bande de gueules.)

    Toujours de Michel Mourre : "De ce mariage naquit Louis, premier duc de Bourbon (1327), qui mourut en 1341 en laissant deux fils : Pierre 1er, sire de Bourbon, et Jacques, comte de la Marche, qui furent la tige de deux branches" :

    1 : la branche aînée, fondée par Pierre 1er, dura environ deux siècles, et s'éteignit, faute de postérité, avec Suzanne de Bourbon, épouse de son cousin Charles, mort en 1527, le couple n'ayant pas eu d'enfant. Un membre de cette branche fut tué au désastre de Poitiers; sa fille épousa le roi Charles V; un autre membre de cette branche combattit les Anglais avec du Guesclin; un autre, fait prisonniers lors du désastre d'Azincourt, mourut, captif, à Londres; le membre le plus important de cette branche fut peut-être Pierre II : sire de Beaujeu, il épousa Anne, fille du roi Louis XI, et, à ce titre participa à l'excellente régence qu'exerça, pour le plus grand bien de la France, son épouse Anne de Beaujeu. C'est ce couple qui n'eut qu'une fille, Suzanne (voir plus haut), laquelle épousa son cousin Charles mais n'eut pas de postérité, ce qui marqua, donc, après deux siècles, l'extinction de la branche aînée...

    7 fevrier,françois premier,le havre,normandie,salamandre,henri iv,lyon2 : la branche cadette : à la différence de celle que fonda son frère Pierre, et qui ne dura que deux siècles, la deuxième branche de Bourbon fondée par Jacques, comte de la Marche - le deuxième enfant du premier duc de Bourbon, Louis premier - s'est perpétuée jusqu'à nos jours, atteignant la puissance et la grandeur que l'on sait, et débordant même très largement le cadre du seul territoire national.

    C'est dans cette branche que naquit - et mourut sans héritier - le Connétable de Bourbon (ci contre), qui devait trahir François premier et la France : après avoir largement contribué à la victoire de Marignan, le Connétable s'allia à Charles Quint et Henri VIII, fut le principal artisan de la victoire de nos ennemis à Pavie, et envahit la Provence, qu'il avait conquise presque entière lorsqu'il échoua devant Marseille (voir l'Éphéméride du 19 août); il se retira alors, mais en désordre, en Italie, et trouva une fin sans gloire dans Rome, alors qu'il mettait à sac la Ville éternelle... (sur la trahison du Connétable de Bourbon, voir l'Éphéméride du 18 juillet)...

    À la mort - sans héritier - de l'ex-Connétable (en 1527), Charles de Bourbon (1489-1537) devint chef de toute la Maison : François 1er le titra duc de Vendôme.

    C'est à partir de ce moment-là que les choses s'accélérèrent, pour la Maison de Bourbon, et que la roue de l'Histoire se mit à tourner, de plus en plus vite, en sa faveur.

    7 fevrier,françois premier,le havre,normandie,salamandre,henri iv,lyonDix-huit ans à peine après la mort de Charles, Antoine de Bourbon, par son mariage avec Jeanne d'Albret, devint roi de Navarre (1555). Le mariage fut, d'abord, très heureux, et les époux eurent un premier fils, qui vécût très peu, puis un second, qu'ils appelèrent Henri. Peu à peu, cependant, les liens se distendirent dans le couple : de fait, Antoine de Bourbon était roi de Navarre par sa femme (devenue Jeanne III à la mort de son père, la "loi salique" n'existant pas en Navarre) qui détenait donc le pouvoir réel, lui-même n'étant que le prince consort; ensuite, la France étant entrée dans l'épisode tragique des Guerres de religion, la rupture fut définitivement consommée lorsque Jeanne choisit la réforme, Antoine restant fidèle au catholicisme...

    Mais Henri de Navarre était né, au château de Pau, et sous un jour favorable, malgré les épreuves qu'il eut à subir. D'abord, à la différence de son père, il fut pendant quelques années, à la mort de sa mère, roi véritable de Navarre, et non roi nominal ou roi consort, sous le nom de Henri III de Navarre. Ensuite, le fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, devait devenir roi de France, cette fois sous le nom d'Henri IV, après l'assassinat d'Henri III de France en 1589 (et c'est pourquoi on l'appellera "Roi de France et de Navarre") : voir l'Éphéméride du 2 août...

    Cette année-là, pour les Valois, se reproduisit exactement le même scénario qui avait mis fin à la branche des Capétiens directs : de même qu'après Philippe le Bel ses trois fils lui succédèrent l'un après l'autre sans descendance, de même les trois fils de Henri II - François II, Charles IX et Henri III - régnèrent à tour de rôle, sans postérité. Même éloigné, le parent qui se rapprochait le plus du dévoué Henri III était... le descendant du sixième et dernier garçon de Saint Louis : Henri de Navarre...

    Ainsi donc, si, durant cinq siècles, le nom et titre de Bourbon ne fut jamais attaché à une grande prospérité, il devait, en cinquante-deux ans et comme d'un coup, atteindre les sommets...

    Henri IV fut le père de Louis XIII, lui-même père de deux garçons : Louis (le futur Louis XIV) et son frère Philippe, titré du beau nom historique - et qui éveille tant de grands souvenirs de notre roman national... - de duc d'Orléans.

    C'est de ce frère de Louis XIV, fils de Louis XIII et petit-fils d'Henri IV, que descendent les représentants actuels de notre Famille de FranceJean, comte de Paris et son fils Gaston Dauphin, de France... (pour l'histoire plus détaillée de la branche d'Orléans, voir l'Éphéméride du 21 septembre).

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    Du sixième fils de Saint Louis à nos jours : le défunt Comte de Paris (à gauche) et l'actuel, le prince Jean, à droite, le prince Gaston dans ses bras : huit siècles d'Histoire de France qui se perpétuent...

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    Le prince Jean, à côté de son fils, le prince Gaston, Dauphin de France, au château d'Amboise...

      

    À propos de la Navarre, de ses Armes et de l'expression "Roi de France et de Navarre"...

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     "de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel"

    L'écu de Navarre se rattache aux armoiries que le roi navarrais Sanche VII le Fort adopta après l'immense victoire de Las Navas de Tolosa (près de Jaén, en Andalousie), remportée sur l'Islam par la chrétienté de l'Europe toute entière, venue au secours des Espagnols menacés d'être écrasés par la puissante invasion des Almohades, venus d'Afrique du Nord et de Mauritanie. C'était en 1212, un an avant la bataille de Muret (décisive pour le Royaume de France, car elle ouvrait la voie à une réunion prochaine des provinces du Sud-Ouest à la Couronne...), et deux ans avant la non moins décisive journée de Bouvines, dont on sait l'importance capitale...

    Lors de cette bataille de Las Navas de Tolosa, des chaînes défendaient la tente du sultan musulman Miramamolin, entouré (dit-on...) d'une garde personnelle de dix mille noirs farouches... Imité par les chevaliers chrétiens - qui puisaient leur énergie furieuse dans la parfaite connaissance du fait que l'issue du combat ne pouvait être que la mort ou la libération de l'Espagne chrétienne - l'une et l'autre définitives... - Sanche le Fort rompit les chaînes du camp retranché de Miramamolin avec sa propre épée. Le sultan vaincu portait (là-aussi, dit-on...) une émeraude verte sur son turban : elle figure au centre du blason...

    De Michel Mourre : "...Le royaume de Navarre se constitue obscurément vers 830 et entre dans l'histoire avec Sanche 1er Garcia ( 905/925). Sous le règne de Sanche III le Grand (1000/1035) la Navarre s'étendit des Pyrénées vers le sud jusqu'à Tudela, sur l'Èbre supérieur, et au-delà des Pyrénées sur la région de Saint-Jean-Pied-de-Port (qui signifie "au pied du col, de la montagne, ndlr), qu'on appellera plus tard Basse Navarre ou Navarre française. Après Sanche IV, la Navarre se réunit à l'Aragon (1076/1134), puis redevint un royaume séparé. En 1234 la couronne passa à Thibaut de Champagne, fils de l'héritière de Navarre et fondateur de la dynastie champenoise dont la dernière descendante Jeanne 1er, reine de Navarre, épousa en 1234 Philippe le Bel. La Navarre se trouva ainsi réunie à la France jusqu'en 1328; à cette date, Jeanne, fille de Louis le Hutin, et petite-fille de Philippe le Bel, exclue du trône de France par la loi salique, garda la Navarre. Celle-ci passa successivement par mariages aux comtes d'Évreux (1329), à Jean II d'Aragon (1425), aux comtes de Foix (1479), enfin à la maison d'Albret (1484). Mais en 1512 Ferdinand le catholique enleva à Henri II d'Albret toute la haute Navarre, restée depuis à l'Espagne. La maison d'Albret ne conserva plus que la basse Navarre, située au nord des Pyrénées. À la suite du mariage de Jeanne III d'Albret et d'Antoine de Bourbon, la Navarre passa à la maison de Bourbon, et Henri III de Bourbon, roi de Navarre, devenu roi de France en 1589, réunit définitivement la basse Navarre à la France...."

     

     

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    1517 : Fondation du Havre

     

    François Premier donne commission à l'Amiral Guilllaume Gouffier de Bonnivet, pour construire un port au lieu dit "de Grâce" (une antique chapelle de Notre-Dame de Grâce se trouvant à proximité).

    Ainsi le port du Havre, en Haute Normandie, fut-il le premier port national d'État créé de toutes pièces, et ce dans une perspective tant militaire et politique que commerciale et économique.

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    On l'appela d'abord Franciscopolis, ou Ville Françoise, en hommage à François Premier, avant que ne prévale Le Havre de Grâce, puis Le Havre.

    Mais l'emblème personnel de François Premier, la salamandre, orne toujours le blason de la Ville, depuis sa fondation :