Éphéméride du 14 novembre
1840 : Naissance de Claude Monet (ici, le Pont japonais, chez lui, à Giverny)
1442 : Mort de Yolande d’Aragon
Yolande d'Aragon est la belle-mère du jeune Dauphin Charles, futur Charles VII.
Marié à Louis d'Anjou, elle protège le Dauphin en le gardant dans ses châteaux de la vallée de la Loire, et lui donne sa fille pour épouse.
Elle a consacré toutes ses forces au salut de la France, qu'elle n'a cessé de confondre avec celui de sa maison, manoeuvrant pour rompre l'alliance de la Bretagne avec l'Angleterre et apportant tout son soutien à Jeanne d'Arc.
Il n'existe aucun portrait d'elle, et on ne la voit représentée que sur un vitrail de la cathédrale Saint Julien du Mans (ci-dessus)
http://tetrapak.chez-alice.fr/T18.html
1522 : Mort d'Anne de Beaujeu
Régente de France, elle fut l'une de ces six femmes (dont quatre d'origine étrangère) à qui notre Royauté a confié la totalité du pouvoir :
- Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
- Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
- Louise de Savoie (pour François 1er);
- Catherine de Médicis (pour Charles IX);
- Marie de Médicis (pour Louis XIII);
- Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...
Sa Régence fut heureuse, et Jacques Bainville lui rend l'hommage qu'elle mérite dans son Histoire de France, chapitre VIII, Louis XI, l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :
"...En 1483, son fils Charles VIII n’avait que treize ans. Une minorité recommençait mais dans des conditions aussi bonnes que possible. L’opposition des princes avait cessé d’être redoutable : une femme en vint à bout. Louis XI avait désigné pour la régence sa fille Anne de Beaujeu, confidente de sa politique et de ses pensées. Régence aussi heureuse et aussi habile que celle de Blanche de Castille. Aux grands qui s’étaient encore soulevés, le duc d’Orléans à leur tête, Anne sacrifia les hommes les plus impopulaires de l’entourage de son père, mais elle préserva son œuvre.
Les grands, pour porter un coup à la monarchie, réclamaient les États généraux. La régente les convoqua plus largement qu’ils ne l’avaient jamais été, non seulement toutes les provinces, mais toutes les classes, les paysans même, une vraie représentation nationale qui vint, munie de "cahiers", comme elle viendra en 1789. On entendit tout, dans cette assemblée, des demandes de réformes administratives, qui d’ailleurs ne furent pas perdues, et des théories politiques, jusqu’à celle de la souveraineté du peuple que développa Philippe Pot.
Comme l’avait calculé la régente, l’espoir des princes fut trompé. Les États de 1484, réunis par prudence à Tours et non à Paris, ne trouvèrent pas leur Étienne Marcel. Alors les féodaux déçus prirent les armes. D’avance leur cause était perdue et l’opinion publique jugera bien en appelant leur soulèvement "la guerre folle". Elle eut ce résultat que le seul des princes qui restât puissant, le duc de Bretagne, fut vaincu.
À ce moment, la régente eut à prendre une décision délicate. Dans un sens comme dans l’autre, il y avait à perdre et à gagner. Le moyen de réunir à la couronne les Bretons toujours ombrageux et jaloux de leur indépendance, c’était de marier Charles VIII avec l’héritière de Bretagne, la jeune duchesse Anne. Mais Louis XI, au traité d’Arras, avait convenu que le dauphin épouserait Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne. À quoi valait-il mieux renoncer ? À la Bretagne ou bien à la Franche-Comté et à l’Artois, dot de la princesse Marguerite ?
Il semble que Maximilien lui-même ait dicté le choix de la cour de France. On apprit que le veuf ambitieux avait épousé la duchesse Anne en secret et par procuration. Maximilien maître de la Bretagne, c’était l’ennemi installé en France. Le mariage fut déclaré nul avec l’appui du pape et ce fut Charles VIII qui épousa. La Bretagne deviendrait française. Enfin cette porte, trop longtemps ouverte à l’étranger, se fermait..."
L'habile - et longue !... - politique matrimoniale qui permit la réunion de la Bretagne à la France s'étendit sur une bonne cinquantaine d'années et concerna trois rois de France : Charles VIII et Louis XII (voir l'Éphéméride du 7 janvier), maris successifs d'Anne de Bretagne, puis François premier, époux de sa fille, Claude de France (voir l'Éphéméride du 18 mai)...
La Bretagne deviendra définitivement française le 13 août 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).
http://www.universalis.fr/encyclopedie/anne-de-france/
1685 : Louis XIV refuse sa statue équestre réalisée par Le Bernin
Ou : comment la primitive statue équestre de Louis XIV en Hercule - réalisée par Le Bernin - est devenue - retravaillée par Girardon - celle du héros romain Marcus Curtius se jetant dans les flammes...
Le Bernin, appelé par le roi pour achever le Louvre en 1665, avait finalement vu son projet rejeté (voir l'Éphéméride du 11 octobre), le roi lui commandant à la place un buste de sa personne, qui se révéla être un véritable chef-d'oeuvre (voir l'Éphéméride du 2 juin).
Admiré par Louis XIV, et sur la lancée de ce succès, Le Bernin proposa alors un autre monument à la gloire du roi, et reçut commande d'une statue équestre, sur le modèle de celle de Constantin, au Vatican : la statue devait être placée entre le Louvre et les Tuileries.
L’œuvre fut réalisée par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome, sous la direction du Bernin, qui modela lui-même le modèle réduit de la sculpture : dans le style baroque, elle représentait Louis XIV en nouvel Hercule, sur un cheval cabré, avec cette inscription per ardua.
Mais la statue n'arriva à Paris que vingt ans plus tard, en 1685 : entre-temps, les goûts du souverain avaient évolués, et la statue ne correspondait plus du tout à ce qu'il attendait. Dangeau raconte ce qui se passa lorsque le roi la découvrit, le 14 novembre, dans l'Orangerie :
"Mercredi 14 novembre 1685... le roi se promena dans l'orangerie qu'il trouva d'une magnificence admirable, il vit la statue équestre du chevalier Bernin qu'on y a placée et trouva que l'homme et le cheval étaient si mal faits qu'il résolut non seulement de l'ôter de là, mais même de la faire briser".
L'oeuvre fut finalement épargnée, mais Louvois demanda à Girardon de transformer la statue. Girardon ajouta un casque au cavalier, et sculpta des flammes à la place du rocher initial. La statue de Louis XIV "retravaillée", celle que nous voyons donc aujourd’hui, représentera non plus Hercule mais le héros romain Marcus Curtius se précipitant dans l'abîme...
On possède maintenant trois exemplaires de cette nouvelle statue, à l'histoire compliquée et mouvementée : l'originale (dans l'Orangerie du Château de Versailles), une copie, placée à l'extrémité sud de la Pièce d'eau des Suisses, et une deuxième copie - en plomb - demandée par Ieoh Ming Pei pour être placée à côté de "sa" pyramide, dans la cour du Louvre...
Moulage en plomb effectué en 1988 du marbre du Bernin, modifié en statue de Marcus Curtius par Girardon, en 1687, sur l'ordre du roi. Palais du Louvre, Cour Napoléon
1771 : Naissance de Marie François Xavier Bichat
Biologiste, rénovateur de l'anatomie pathologique, Bichat étudie, à travers l'autopsie et l'expérimentation physiologique, le rôle des tissus comme unités anatomiques fondamentales pour l'explication des propriétés physiologiques et des modifications pathologiques de l'organisme.
Il est l'auteur de l'aphorisme célèbre : "La vie est la somme totale des fonctions qui résistent à la mort" (dans son ouvrage Recherches physiologiques sur la vie et la mort, écrit en 1800. ).
Il est le Père de l'histologie moderne. Corvisart lui rendra ce bel hommage, à sa mort, dans une lettre à Napoléon 1er :
"Personne en si peu de temps n'a fait autant de choses et si bien".
1776 : Naissance d'Henri Dutrochet