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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 14 novembre

    1840 : Naissance de Claude Monet (ici, le Pont japonais, chez lui, à Giverny)

     

     

     

    1442 : Mort de Yolande d’Aragon 

     

    Yolande d'Aragon est la belle-mère du jeune Dauphin Charles, futur Charles VII.

    Marié à Louis d'Anjou, elle protège le Dauphin en le gardant dans ses châteaux de la vallée de la Loire, et lui donne sa fille pour épouse.

    Elle a consacré toutes ses forces au salut de la France, qu'elle n'a cessé de confondre avec celui de sa maison, manoeuvrant pour rompre l'alliance de la Bretagne avec l'Angleterre et apportant tout son soutien à Jeanne d'Arc. 

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouilléIl n'existe aucun portrait d'elle, et on ne la voit représentée que sur un vitrail de la cathédrale Saint Julien du Mans (ci-dessus)

     

    http://tetrapak.chez-alice.fr/T18.html 

     

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    1522 : Mort d'Anne de Beaujeu

     

    Régente de France, elle fut l'une de ces six femmes (dont quatre d'origine étrangère) à qui notre Royauté a confié la totalité du pouvoir :


    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

    annedebeaujeu.jpg

     

    Sa Régence fut heureuse, et Jacques Bainville lui rend l'hommage qu'elle mérite dans son Histoire de France, chapitre VIII, Louis XI, l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :  

    "...En 1483, son fils Charles VIII n’avait que treize ans. Une minorité recommençait mais dans des conditions aussi bonnes que possible. L’opposition des princes avait cessé d’être redoutable : une femme en vint à bout. Louis XI avait désigné pour la régence sa fille Anne de Beaujeu, confidente de sa politique et de ses pensées. Régence aussi heureuse et aussi habile que celle de Blanche de Castille. Aux grands qui s’étaient encore soulevés, le duc d’Orléans à leur tête, Anne sacrifia les hommes les plus impopulaires de l’entourage de son père, mais elle préserva son œuvre.

    Les grands, pour porter un coup à la monarchie, réclamaient les États généraux. La régente les convoqua plus largement qu’ils ne l’avaient jamais été, non seulement toutes les provinces, mais toutes les classes, les paysans même, une vraie représentation nationale qui vint, munie de "cahiers", comme elle viendra en 1789. On entendit tout, dans cette assemblée, des demandes de réformes administratives, qui d’ailleurs ne furent pas perdues, et des théories politiques, jusqu’à celle de la souveraineté du peuple que développa Philippe Pot.

    Comme l’avait calculé la régente, l’espoir des princes fut trompé. Les États de 1484, réunis par prudence à Tours et non à Paris, ne trouvèrent pas leur Étienne Marcel. Alors les féodaux déçus prirent les armes. D’avance leur cause était perdue et l’opinion publique jugera bien en appelant leur soulèvement "la guerre folle". Elle eut ce résultat que le seul des princes qui restât puissant, le duc de Bretagne, fut vaincu. 

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    À ce moment, la régente eut à prendre une décision délicate. Dans un sens comme dans l’autre, il y avait à perdre et à gagner. Le moyen de réunir à la couronne les Bretons toujours ombrageux et jaloux de leur indépendance, c’était de marier Charles VIII avec l’héritière de Bretagne, la jeune duchesse Anne. Mais Louis XI, au traité d’Arras, avait convenu que le dauphin épouserait Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne. À quoi valait-il mieux renoncer ? À la Bretagne ou bien à la Franche-Comté et à l’Artois, dot de la princesse Marguerite ?

    Il semble que Maximilien lui-même ait dicté le choix de la cour de France. On apprit que le veuf ambitieux avait épousé la duchesse Anne en secret et par procuration. Maximilien maître de la Bretagne, c’était l’ennemi installé en France. Le mariage fut déclaré nul avec l’appui du pape et ce fut Charles VIII qui épousa. La Bretagne deviendrait française. Enfin cette porte, trop longtemps ouverte à l’étranger, se fermait..."

     

    L'habile - et longue !... - politique matrimoniale qui permit la réunion de la Bretagne à la France s'étendit sur une bonne cinquantaine d'années et concerna trois rois de France : Charles VIII et Louis XII (voir l'Éphéméride du 7 janvier), maris successifs d'Anne de Bretagne, puis François premier, époux de sa fille, Claude de France (voir l'Éphéméride du 18 mai)...

    La Bretagne deviendra définitivement française le 13 août 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).

     

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     http://www.universalis.fr/encyclopedie/anne-de-france/

     

     

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    1685 : Louis XIV refuse sa statue équestre réalisée par Le Bernin

              

    Ou : comment la primitive statue équestre de Louis XIV en Hercule - réalisée par Le Bernin - est devenue - retravaillée par Girardon - celle du héros romain Marcus Curtius se jetant dans les flammes...

    Le Bernin, appelé par le roi pour achever le Louvre en 1665, avait finalement vu son projet rejeté (voir l'Éphéméride du 11 octobre), le roi lui commandant à la place un buste de sa personne, qui se révéla être un véritable chef-d'oeuvre (voir l'Éphéméride du 2 juin).

    Admiré par Louis XIV, et sur la lancée de ce succès, Le Bernin proposa alors un autre monument à la gloire du roi, et reçut commande d'une statue équestre, sur le modèle de celle de Constantin, au Vatican : la statue devait être placée entre le Louvre et les Tuileries.

    L’œuvre fut réalisée par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome, sous la direction du Bernin, qui modela lui-même le modèle réduit de la sculpture : dans le style baroque, elle représentait Louis XIV en nouvel Hercule, sur un cheval cabré, avec cette inscription per ardua. 

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    Mais la statue n'arriva à Paris que vingt ans plus tard, en 1685 : entre-temps, les goûts du souverain avaient évolués, et la statue ne correspondait plus du tout à ce qu'il attendait. Dangeau raconte ce qui se passa lorsque le roi la découvrit, le 14 novembre, dans l'Orangerie :

    "Mercredi 14 novembre 1685... le roi se promena dans l'orangerie qu'il trouva d'une magnificence admirable, il vit la statue équestre du chevalier Bernin qu'on y a placée et trouva que l'homme et le cheval étaient si mal faits qu'il résolut non seulement de l'ôter de là, mais même de la faire briser".

    L'oeuvre fut finalement épargnée, mais Louvois demanda à Girardon de transformer la statue. Girardon ajouta un casque au cavalier, et sculpta des flammes à la place du rocher initial. La statue de Louis XIV "retravaillée", celle que nous voyons donc aujourd’hui, représentera non plus Hercule mais le héros romain Marcus Curtius se précipitant dans l'abîme...

    On possède maintenant trois exemplaires de cette nouvelle statue, à l'histoire compliquée et mouvementée : l'originale (dans l'Orangerie du Château de Versailles), une copie, placée à l'extrémité sud de la Pièce d'eau des Suisses, et une deuxième copie - en plomb - demandée par Ieoh Ming Pei pour être placée à côté de "sa" pyramide, dans la cour du Louvre...

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouilléMoulage en plomb effectué en 1988 du marbre du Bernin, modifié en statue de Marcus Curtius par Girardon, en 1687, sur l'ordre du roi. Palais du Louvre, Cour Napoléon

     

     

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    1771 : Naissance de Marie François Xavier Bichat

     

    Biologiste, rénovateur de l'anatomie pathologique, Bichat étudie, à travers l'autopsie et l'expérimentation physiologique, le rôle des tissus comme unités anatomiques fondamentales pour l'explication des propriétés physiologiques et des modifications pathologiques de l'organisme.

    Il est l'auteur de l'aphorisme célèbre : "La vie est la somme totale des fonctions qui résistent à la mort" (dans son ouvrage Recherches physiologiques sur la vie et la mort, écrit en 1800. ).

    Il est le Père de l'histologie moderne. Corvisart lui rendra ce bel hommage, à sa mort, dans une lettre à Napoléon 1er :

     

    "Personne en si peu de temps n'a fait autant de choses et si bien".

     

     
     
     
     

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    1776 : Naissance d'Henri Dutrochet

  • Éphéméride du 3 mai

    2002 : Lancement du Satellite Pour l'Observation de la Terre 3ème génération, SPOT 5 

     

     

     

    1324 : Première remise du Prix des Jeux floraux, à Toulouse   

           

    3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martinDepuis sept siècles maintenant, l’Académie des Jeux Floraux, récompense, par la remise de fleurs, des œuvres poétiques ou littéraires. Le siège de cette Académie est à l’Hôtel d’Assezat (ci-contre) depuis 1895.

    Les membres de cette Académie, appelés mainteneurs, décernent leurs prix traditionnellement le 3 mai, en souvenir du premier jour où ils furent décernés, le 3 mai 1324.

    Avant d’être remises aux lauréats, les fleurs des concours sont bénies au cours d’une messe en la basilique Notre-Dame de la Daurade. Celui ou celle qui reçoit trois de ces fleurs est  "maître des jeux".

    D’illustres auteurs l’ont été, comme Ronsard, Chateaubriand, Voltaire, Fabre d’Églantine, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Frédéric Mistral... 

     
     
    http://jeuxfloraux.fr/ (Site de l’Académie des Jeux Floraux) 
     
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    1753 : Naissance de Jeanne-Renée de Bombelles

     

    Amie de Madame Élisabeth, la soeur du roi Louis XVI, et donc proche de la reine Marie-Antoinettte, c'est Jeanne-Renée de Bombelles, devenue par mariage marquise de Travanet, qui composa la musique de l'aimable romance du "Pauvre Jacques", en 1789, juste à la fin des jours heureux, des derniers temps de l'insouciance.

    Cette simple romance devint populaire durant la Révolution :

    d'une part à cause des horreurs et atrocités innombrables qui suivirent l'époque de douceur - même si elle était, parfois, un peu mièvre... - à laquelle elle se rattache : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est le plaisir de vivre" disait Talleyrand (cité par Guizot dans ses Mémoires, volume I, page 6);

    et, surtout, parce que ses paroles - composées par la reine Marie-Antoinette - devinrent comme un signe de ralliement pour tous ceux qui plaignaient la famille royale, et le déchaînement d'inhumanité qui la détruisit d'une façon particulièrement sadique : séparation des personnes, assassinat de Louis XVI, puis de Marie-Antoinette et, surtout, martyre ignoble du petit roi Louis XVII, innocent "emmuré vivant dans son cachot" (Edmonde Charles-Roux) et qui vécut vraiment l'enfer sur terre pendant presque deux ans et demi, avant que la mort ne l'en délivrât, alors qu'il avait à peine plus de dix ans...

     

     

     Mais qui était ce "pauvre Jacques" ?...

    En 1783, la reine Marie-Antoinette fit construire un "hameau" au Petit Trianon : elle disait souvent "À Versailles, je suis la Reine, à Trianon, je suis moi" (phrase d'une étonnante modernité...). Ce hameau comportait une laiterie, dont les vaches venaient de Suisse. Depuis François premier, en effet, et sa victoire de Marignan en 1515, la France et la Suisse vivaient sous le régime - unique dans l'histoire de l'Humanité - de la Paix perpétuelle (voir l'Éphéméride du 29 novembre, sur la Paix de Fribourg) et le roi de France pouvait recruter en Suisse autant de soldats qu'il le souhaitait... Et même d'autres citoyens, dans d'autres corps de métier, comme la jeune jeune laitière venue avec ses vaches, mais qui se lamentait d'avoir dû abandonner son fiancé resté au pays. On ne sait pas bien si ce fut la reine qui fit venir le fameux fiancé - Jacques Bosson... - ou si ce fut Madame Élisabeth, la sœur du roi : toujours est-il que le couple fut réuni, et le mariage célébré en 1789 en l'église Saint-Symphorien de Versailles, sa paroisse...

    Cette heureuse Paix perpétuelle ne fut brisée que par les brutalités et la xénophobie révolutionnaire, dont la bestialité et même l'anthropophagie s'exerça, en particulier, contre les Suisses, qui défendaient le Roi : Napoléon lui-même, pourtant "dur" en la matière, s'avouait révulsé par les scènes auxquelles il avait assisté lors de la journée du 10 août, notamment les massacres de Gardes Suisses...

     

     

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    1766 : Création de l'Agrégation

     

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    C'est l'expulsion des Jésuites de France - arrachée par Choiseul à un Louis XV réticent - qui se trouve aux origines de la création de l'Agrégation.

    Cette création, on va le voir, fut en soi bénéfique, et devint vite synonyme d'excellence.

    Cependant, l'Agrégation - fierté légitime de l'enseignement français - ne peut être dissociée du contexte historique dans lequel elle a vu le jour...

    Lorsque Choiseul crut bon d'expulser les Jésuites, il commit deux erreurs d'appréciation :

    loin de "calmer" la hargne des Parlements, qu'il pensait amadouer en leur donnant leurs ennemis en pâture, ce sacrifice ne fit qu'enhardir les Parlementaires, défenseurs égoïstes et inconscients de leurs intérêts corporatistes, hostiles par principe à toute réforme royale, et désormais certains qu'en s'opposant toujours plus, ils obtiendraient toujours plus. Le blocage de la Société qu'induira une telle inconscience et un tel égoïsme de caste sera la principale cause de la funeste Révolution...

    ensuite, l'expulsion des Jésuites - à la formation solide... - qui assuraient la plus grande part de l'enseignement, laissa de nombreux collèges et élèves sans maîtres : il fallut donc pourvoir de toute urgence à leur remplacement, et c'est dans ce but que fut créée l'Agrégation.

    Il faut noter, enfin, que le départ des Jésuites laissa le champ libre, en France, à la secte des Encyclopédistes : instruits et cultivés, les Jésuites manquèrent en France, après leur départ. Les cours européennes ne se trompèrent pas sur la qualité de ces hommes : les Jésuites furent - le paradoxe n'est qu'apparent - accueillis à bras ouverts dans des pays réformés ou orthodoxes, comme la Prusse de Frédéric II et la Russie de Catherine II, où leurs compétences furent mises à profit... pour le plus grand intérêt des pays concernés !

     

      Voir l'article de Camille Pascal, publié à l'occasion du 250ème anniversaire de la création de l'Agrégation : L'excellence à la française a 250 ans

     

     

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    1803 : La cession de la Louisiane devient définitive

             

    Par le Traité de Paris, la France cède la Louisiane aux États-Unis pour quatre-vingts millions de francs. Napoléon Bonaparte et le président américain Thomas Jefferson s'étaient entendus sur cette transaction le 30 avril (voir l'Éphéméride du 30 avril).

    Bonaparte, appuyé par Talleyrand, pensa un temps édifier un Empire français d'Amérique qui irait du golfe du Mexique aux rives du Saint-Laurent. Inquiets de voir remis en cause les droits de passage et de navigation qu'ils avaient obtenus des Espagnols, les Américains se dirent alors prêts à acheter à la France, pour cinquante millions de francs, La Nouvelle-Orléans et la Floride.

    Les préparatifs de guerre grevant le budget, Bonaparte abandonna ses rêves américains et proposa aux états-uniens, étonnés, de tout leur céder. La négociation aboutit rapidement.

    Grâce à cette transaction, les États-Unis virent leur superficie doubler. Ils virent surtout disparaître tout obstacle à la conquête de l'Ouest...

    louisiane1619.jpg

     Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Rêves d'Empire : Aux Amériques (I/III)" et les deux suivantes...

     

     Ainsi s'acheva l'histoire de "la Louisiane française", commencée avec Robert Cavelier de la Salle, le 9 avril 1682 (voir l'Éphémeride du 9 avril)

     

     

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    1822 : Inauguration du Canal Saint Martin

     

    Dès le XVIème siècle, des projets existaient, repris sous Louis XIV puis par Napoléon, afin d'apporter à Paris une plus grande quantité d'eau, en canalisant l'Ourcq (à une centaine de kilomètres au Nord-Est de Paris).

    La création du Canal Saint-Martin et des Canaux Saint-Denis et de l'Ourcq est décidée sous la Révolution, mais empêchée par la situation générale. C'est Louis XVIII qui relance le projet en le confiant à l'ingénieur Pierre-Simon Girard (voir l'Éphéméride du 4 novembre, jour de sa naissance).

    Le préfet de la Seine pose la première pierre le 3 mai 1822. Le nouveau canal est inauguré par Charles X le 4 novembre 1825.

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    http://www.tourisme93.com/document.php?pagendx=1007

     

     

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    1902 : Naissance d'Alfred Kastler

     

    Il reçut le Prix Nobel de Physique 1966.

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    1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa

     

    La statue - qui provient de France - est coulée en bronze. Elle est de 8 mètres et demi de hauteur, de 5 mètres de diamètre et pèse 15 tonnes : un vrai chef-d'œuvre...

  • SOCIETE • Jean Sévillia : « Un petit miracle catholique français »

     

    Entretien par Jean-Baptiste d'Albaret

    Déclin irréversible ou mutation en profondeur ? Dans un livre dont la riche iconographie donne à voir la multiplicité de ses visages, Jean Sévillia dresse le portrait d’une France catholique (Michel Lafon) héritière de deux mille ans d’histoire.

    Parler du catholicisme aujourd’hui, c’est d’abord poser le constat d’une déchristianisation d’une nature inédite. Comment expliquez-vous un tel effondrement de la foi et des vocations religieuses ?

    « L’homme moderne vit comme si Dieu n’existait pas », disait Jean-Paul II. Les causes de la crise spirituelle de l’Occident sont nombreuses. Pour la France, je retiens surtout la cause sociologique avec le passage, au xixe siècle, d’une civilisation rurale, socle populaire de l’Eglise de France pendant des siècles, à une civilisation urbaine au monde ouvrier très vite déchristianisé. Mais ce constat doit immédiatement être nuancé car, paradoxalement, c’est aujourd’hui dans les villes que l’Eglise se reconstruit. A Paris, à Lille, à Lyon, à Nantes, à Toulouse, un noyau actif de paroisses vivantes redonne au catholicisme français un dynamisme certain tandis qu’il continue de décroître dans les campagnes qui deviennent un véritable désert spirituel. Dans moins de dix ans, certains diocèses n’auront plus que dix prêtres en âge d’être en activité !

    L’Eglise de France n’échappera pas à une réforme profonde de son organisation ecclésiale en tenant compte de ces nouvelles caractéristiques : elle est aujourd’hui moins populaire et plus citadine.

    On entend souvent dire que l’Eglise de France manque de moyens…

    Comparée à son homologue allemande et à ses 5 milliards d’euros de budget, elle paraît en effet presque misérable : 700 millions de budget, c’est peu ! Pour autant, taraudée par des questions existentielles et fragilisée par un nombre de vocations famélique, l’Eglise allemande est confrontée à de graves problèmes que la France semble avoir surmonté. La mobilisation contre le mariage homosexuel, même si elle se voulait aconfessionnelle, l’a suffisamment démontré : chez nous, les catholiques sont présents dans les débats de société.

    Certes, la loi n’a pas été abrogée, mais les Manif pour tous ont soulevé un certain nombre de questions fondamentales qui travaillent désormais en profondeur l’ensemble de la société. Surprise ! à force d’entendre parler du déclin de la pratique religieuse, on avait fini par croire que le catholicisme français était en voie de disparition…

    Ce qui est loin d’être le cas si on en croit votre livre…

    Un certain discours médiatique fait tout ce qu’il peut pour effacer la dimension catholique de notre histoire et de notre culture. Mais malgré une conception de la laïcité particulièrement agressive à son égard, malgré le « fait musulman » qui tend à accaparer les esprits, le substrat chrétien de notre pays est encore solide. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil à la toponymie française… Et si les catholiques se sont longtemps auto-persuadés qu’ils étaient minoritaires, le fait est que 56 % des Français se réclament de cette confession. Il y a aujourd’hui 44 millions de baptisés en France, les deux tiers de la population. J’appelle cela une majorité ! Certes, beaucoup ne mettent jamais les pieds à la messe. Mais avec 3 millions de pratiquants réguliers et 10 millions de pratiquants occasionnels, les catholiques n’en constituent pas moins la première minorité religieuse du pays.

    Peut-on dresser un portrait-robot du catholique français du XXIe siècle ?

    Les travaux sociologiques menés sur le sujet témoignent d’une multiplicité de profils avec toute sorte de nuances intermédiaires. Mis à part le catholique d’éducation, peu ou pas pratiquant et modérément en phase avec le discours de l’Eglise, je pense pour ma part qu’il est possible de distinguer trois grandes catégories de catholiques.

    La première regroupe les pratiquants irréguliers ou occasionnels, attentifs aux propos du pape mais revendiquant un point de vue critique et une liberté de conscience vis-à-vis du magistère. Ceux-là votent parfois à gauche mais plus souvent au centre ou à droite. Deuxième catégorie : une grosse minorité, vieillissante, qui a vécu dans sa jeunesse le concile Vatican II et son espérance d’un printemps de l’Eglise avec passion. Encore très présente dans les paroisses, cette génération décline cependant rapidement. Politiquement, elle penche plutôt à gauche. La troisième catégorie forme un noyau dur de fidèles totalement engagés dans l’Eglise de France. On l’a longtemps qualifiée de « génération Jean-Paul II » mais, en réalité, elle rassemble aujourd’hui au moins trois générations Jean-Paul II et une génération Benoît XVI. Celle-là regarde à droite ou préfère s’abstenir par défiance envers le personnel politique. à cette troisième catégorie peuvent être agrégés des profils aux sensibilités particulières, comme les charismatiques et les traditionnalistes.

    Quelles sont les différences fondamentales entre ces deux dernières catégories de catholiques pratiquants ?

    La première privilégie le rôle des laïcs dans l’Eglise : pour elle compte avant tout l’engagement social des chrétiens – terme qu’elle préfère à celui de catholique – et le dialogue avec le monde. La deuxième aborde sa foi comme une source spirituelle pouvant éventuellement conduire à un engagement temporel à condition qu’il soit en phase avec le discours de l’Eglise et de la papauté. L’une, pénétrée de la notion de « peuple de Dieu », se réclame de « l’enfouissement dans le monde » ; l’autre, pour qui la foi est une réalité prégnante de la vie personnelle, affiche sans complexe son catholicisme.

    Il semble cependant que le temps a apaisé les conflits nés des évolutions internes que l’Eglise a connues depuis la guerre et les années 60. Êtes-vous sûr que cette catégorisation entre « progressistes » et « conservateurs », pour parler simplement, ait encore une consistance ?

    Elle s’observe toujours, surtout dans les paroisses rurales. Mais, vous avez raison, les différences ont tendance à s’estomper. Le drame de la génération Vatican II, c’est que ses enfants ne vont plus à la messe et que ses petits-enfants ne sont même plus baptisés… Elle n’a pas su léguer un héritage. à côté de cette génération vieillissante et sans postérité, la génération dite « Jean-Paul II » a, au contraire, engendré une jeunesse qui tend à réaffirmer sa spécificité catholique, notamment au travers d’une pratique religieuse très importante. Une étude a montré que parmi les 50 000 jeunes français participant aux JMJ de Madrid en 2011, 6 % disaient aller à la messe… tous les jours ! C’est un pourcentage considérable, presque inimaginable même pour un catholique convaincu qui a eu 20 ans dans les années 70… L’avenir semble donc être à une Eglise plus resserrée et plus homogène : certes, des sensibilités différentes y cohabitent, mais de façon beaucoup moins conflictuelle qu’autrefois.

    Vous insistez sur le poids et l’importance des communautés nouvelles. Est-ce particulier à la France ?

    L’expression « communautés nouvelles » n’a plus tellement de sens dès lors que certaines d’entre elles ont plus de quarante ans d’ancienneté. Issues pour la plupart d’entre elles du Renouveau charismatique apparu en France à la fin des années 60, elles ont su enrichir l’Eglise de leur spiritualité propre. Un chiffre pour dire leur poids : depuis 1975, un million de personnes sont passées par les sessions de formation organisées par l’Emmanuel à Paray-le-Monial ! Toutes ces communautés ont aujourd’hui une présence internationale mais c’est en France qu’elles sont nées.

    Et les traditionalistes ?

    Le mouvement traditionaliste est également né en France où son influence est réelle. Il n’y a pas d’équivalent dans d’autres pays du pèlerinage de Chartres – relancé en 1983 par l’association traditionaliste Notre-Dame de Chrétienté – dont on sait qu’un tiers seulement des pèlerins sont des fidèles du rite extraordinaire. De ce point de vue, le monde de la tradition est missionnaire. Sa force vient de son réseau de familles, jeunes et nombreuses.

    Finalement, le tableau que vous dressez est globalement positif et invite à l’optimisme…

    Au Vatican, on observe ce qui se passe en France avec beaucoup d’attention. Et pas seulement en raison du succès des mobilisations de 2013 pour la défense de la famille. Que ce soit dans les communautés charismatiques, chez les fidèles de la forme extraordinaire et, plus généralement, dans la jeunesse des paroisses nourrie par la prière et qui a soif de formation, beaucoup de signes d’un renouveau du catholicisme occidental proviennent de notre pays. De jeunes prêtres charismatiques et de jeunes intellectuels originaux font entendre leur voix. Et nous avons des familles nombreuses – phénomène spécifiquement français – pourvoyeuses de vocations. Bref, il y a là comme un petit miracle français : dans la grave et profonde crise spirituelle traversée par l’Occident, notre patrie reste fidèle à sa vocation de « fille aînée de l’Eglise ». 

    La France catholique, de Jean Sévillia, Michel Lafon, 237 p., 29,95 euros.

    Rédacteur en chef de Politique magazine

  • Tous censeurs!, par Jean-Paul Brighelli.

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    La censure officielle n’existe plus, certes. Mais une vague, une déferlante, un tsunami de prétention, de bêtise et de méchanceté s’y substitue désormais et parvient aussi à faire taire…

    1.jpg« Lorsque Beaussant m’informait qu’il avait céliné une œuvre, c’est qu’il n’en restait, dans le volume et dans l’esprit, presque rien. Le verbe, on l’aura compris, se référait à Céline : Voyage au bout de la nuit, gros roman de plus de six cents pages, avait subi une cure d’amaigrissement, de sorte qu’il se présentait, dans notre collection, sous la forme d’une petite plaquette d’à peine vingt pages, dont le contenu printanier, guilleret et fleuri, n’aurait pas choqué les séides les plus soumis au politiquement correct. »

    Dans l’Homme surnuméraire, roman indispensable paru à la fin 2017, Patrice Jean met en scène un héros qu’une maison d’édition prudente a chargé d’épurer les textes classiques de tout ce qui pourrait choquer notre hypersensibilité contemporaine, somme de toutes les sensibilités de toutes les « communautés » dont la co-existence non pacifique fait ce que nous appelons désormais la France. Le roman n’invente presque rien : les grandes maisons d’édition, les « éditeurs » du Net type Facebook et les producteurs de cinéma et de télévision ont des « sensitivity readers » (je vais justifier dans un instant mon usage de l’anglicisme) qui ont pour tâche d’épurer les contenus de façon à ne choquer personne, à commencer par les khonnards, dont le nom est légion, comme dit l’Evangile de Marc (5, 9). 

    Je ne voudrais pas que le lecteur s’imagine que c’est une spécificité de notre modernité que d’avoir rétabli la censure, non par voie officielle mais grâce aux ciseaux vigilants et occultes des grandes compagnies. Non, c’est une tentation cyclique, typique des périodes de crise ou de doute.


    (Ami lecteur, à partir d’ici, le prof de Lettres que je suis va étaler un peu de culture. Si tu es allergique à cette denrée rare, passe ton chemin — sinon, tu es prévenu…).


    En février 1880, Zola sortit Nana en volume — après l’avoir édité en feuilleton dans Causeur (pardon : le Voltaire). La maison Hachette, qui contrôlait la totalité des 75 librairies de gare françaises, refusa de le proposer aux voyageurs. Il ne fallait pas qu’une adolescente non prévenue tombât par hasard sur un texte qui, que, queue.

    Il faut bien comprendre que ces librairies ferroviaires vendaient alors bien plus de livres que les « Relays » que tient toujours Hachette dans nos gares modernes. Quand vous mettez dix heures à faire Paris-Marseille, vous vous équipez en littérature divertissante et en journaux de tous acabits.

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    Flaubert et Maupassant, ont partagé une profonde amitié. Dans leur correspondance transparaît la bienveillance de l’aîné envers son cadet pour lequel il fut un véritable guide. Image: “La terre a des limites, mais la bêtise humaine est infinie – Correspondance”, Éditeur : Le Passeur. DR.

     

    La IIIe République, consciente de l’énormité de l’attentat contre les productions de l’esprit, et désireuse d’éliminer les dernières traces du Second empire honni, passa l’année suivante une loi (29 juillet 1881) levant toute censure sur la presse et les livres. Cela n’empêcha pas Hachette, cette même année, de refuser de vendre un recueil de nouvelles de Maupassant regroupées sous le titre de la plus célèbre d’entre elles, la Maison Tellier — l’histoire fort drôle d’un bordel de Fécamp dont les pensionnaires ont un jour de vacances pour aller assister à la première communion de la nièce de la tenancière. Puis, en 1883, ce fut le premier roman de Maupassant qui connut la même censure arbitraire. Pensez, Une vie racontait une histoire d’adultère, un phénomène si exceptionnel qu’on devait le passer sous silence. Maupassant, qui se rappelait que la Bovary de son maître Flaubert avait été traînée sur le banc d’infamie, s’en amusa et pondit une pétition fort bien argumentée, immédiatement signée par tout ce que la France comptait de bonnes plumes — celles avec lesquelles on écrit, pas celles que l’on taille.

    « La maison Hachette, écrit-il, qui détenait le droit excessif et abusif de vente de toutes les gares de France, quittant le rôle d’intermédiaire passif qui pouvait seul faire tolérer cet exorbitant monopole, rétablit à son profit l’ancien visa, l’ancien veto. »

    On se rappelle qu’il y a déjà quelques années, Facebook avait censuré une reproduction de l’Origine du monde de Courbet : le logiciel de Mark Zuckerberg a du mal à faire la différence entre une toile de maître et une pub pour Jacquie et Michel. Plus récemment, Hachette (encore eux !) a accepté qu’une de ses filiales américaines, Grand Central Publishing, refuse d’éditer A propos of nothing, le livre de mémoires de Woody Allen (contre lequel, rappelons-le, aucune charge n’a jamais été retenue, mais il fallait faire plaisir à son beau-fils, Ronan Farrow, qui a décidé d’enfiler les patins de son hystérique de mère.

    Et je préfère ne pas imaginer ce qui se passerait, là-bas et ici, si demain Roman Polanski décidait de raconter sa vie…

    Maupassant, dans sa diatribe, expliquait que tolérer un tel monopole de la diffusion et de la censure pouvait à terme autoriser une société privée à ne diffuser que la presse qui lui plaisait et les opinions qu’elle jugeait conformes. Ou soutenir les hommes politiques de son choix. Les rézosocios exercent déjà ce type de contrôle. Essayez d’avoir une pensée non conforme sur l’islam ou sur le Covid, vous verrez. Mais les maisons d’édition en font autant, de façon plus feutrée. Bien sûr vous trouverez toujours un minuscule éditeur pour publier vos opinions. Mais de là à ce que votre livre soit diffusé — étant entendu que trois ou quatre structures spécialisées couvrent la France entière et que ce sont elles qui placent les livres sur les rayons — ou ne les placent pas. Et se sucrent magistralement au passage. Oh, vous pouvez toujours commander un livre… Encore faut-il savoir qu’il existe.

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    Roman Polanski, décembre 1981. © Philippe Wojazer / AFP

     

    La censure n’existe pas — sauf que des compagnies privées se sont substituées à l’Etat pour y pourvoir. Autrefois, on censurait les livres selon leur rapport à la « morale » officielle — c’est ainsi que l’on a pilonné la première édition des Fleurs du mal, dont les exemplaires subsistants se vendent fort cher, comme je l’ai raconté jadis. Mais il n’y avait qu’un État, qu’une morale. Désormais, il y a dix mille morales en même temps, chacune garante du politiquement correct tel que le ressent tel ou tel groupe microscopique qui hurle d’autant plus qu’il est peu représentatif. Et comme il n’y a plus que des groupes, dans notre beau pays, ça hurle partout.

    Dès qu’un présentateur de télévision déplaît à l’establishment de gauche qui tient le haut du pavé de la sensibilité, il est fusillé d’avance. Zemmour en fait aujourd’hui les frais — ou Pascal Praud, sur lequel Causeur a fait sa couverture de juillet. L’étiquette suffit à révoquer par avance. « Pédophile » pour Woody Allen, « violeur » pour Polanski, « fasciste » pour Zemmour, « populiste » pour Praud. 

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    On peut aimer ou ne pas aimer tel ou tel livre, tel ou tel commentateur. On peut couper sa télé, ne pas acheter tel livre — ou ne plus participer à la mascarade des rézosocios. J’ai récemment fermé mon compte Facebook, pourtant très suivi par quelques milliers d’« amis » et bon nombre d’ennemis, parce que je n’ai pas vu d’autre issue contre la vague, la déferlante, le tsunami de prétention, de bêtise et de méchanceté. 

    Mais c’est au fond ce que cherchent les bien-pensants d’aujourd’hui : ils entendent rester entre eux, c’est leur vision de la démocratie. Eh bien, je suis assez content qu’ici, nous soyons entre nous — dans une minuscule république où chacun s’exprime comme il l’entend. Surtout, comme disait Maupassant, s’il le fait avec talent — et il contestait vigoureusement la capacité de Hachette d’avoir sur les œuvres un jugement esthétique compétent. Mais dans le chœur des hurlements contemporains, qui se soucie encore du talent ?

    Allons, une petite lueur d’espoir vient du marché lui-même. Quand Hachette réalisa que Maupassant en était au vingtième tirage d’Une vie, qui partait comme des petits pains, il réinstalla le roman sur ses étagères de gare, de façon à profiter des ventes. C’est dit : je vais écrire le livre ultime sur l’école qu’on me demande, tout plein de vérités déplaisantes, je vais l’écrire du mieux que je peux, avec le sens de la mesure qui me caractérise et sans un soupçon de polémique, et l’on verra bien qui s’oppose à sa publication — s’il se vend.

     

    Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.
     
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Pseudo "Loi immigration" ?

    Vraie Loi bidon !

    D'accord, évidemment, avec Philippe de Villiers :

    #LoiImmigration / Le "en même temps" dépasse l'entendement : on fait croire aux pauvres Français que cette fois-ci, c'est réglé, alors que ce n'est qu'un toilettage cosmétique. On ne touche pas aux frontières - Schengen -, à la Cour européenne des droits de l'Homme, aux accords avec l'Algérie, à l'aide médicale de l'État... Au même moment : - #Bruxelles annonce un accord sur le Pacte migration/asile, - l'Allemagne souhaite élargir l'Union européenne en mettant fin au droit de véto des États membres, - le Parlement européen adopte le certificat de parentalité européen, qui mènera à la reconnaissance de la #GPA. L'#Europe avance, et elle commande. Emmanuel #Macron ne fait que transposer les décisions de Bruxelles en France. Il ne reste plus qu’au Parlement français le calendrier scolaire et la retraite des anciens combattants !..."
     
    (extrait vidéo 7'51)
     
     
    L'émission complète (47'40) :

     

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    1. De l'Observatoire de l'immigration et de la démographie (sur tweeter) : Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, analyse les dynamiques migratoires dans la matinale d'Europe1 avec Lionel Gougelot...

     

    2. Le bel hommage de Radio courtoisie à Patrick Buisson :

    "Patrick Buisson : la fidélité aux hommes et aux idées. Par Pierre-Alexandre Bouclay, Président de Radio Courtoisie Nous avons appris ce 26 décembre, la mort de #PatrickBuisson , retrouvé à son domicile des Sables d’Olonne où il vivait seul. La date exacte de son décès demeure inconnue. Ceux qui ne le connaissaient pas garderont l’image simpliste du conseiller « occulte » de Nicolas Sarkozy, vulgarisée par Le Monde et Libération. On pourra lui préférer celle, plus exacte, d’un homme indéfectiblement fidèle à ses idées. Il a toujours expliqué que l’épisode présidentiel avait été, pour lui, l’occasion de porter ses convictions au sommet du pouvoir en caressant le rêve – et même l’ambition – de les voir appliquées. L’accès à ces hautes sphères républicaines, la création spontanée d’une cour de dévots autour de lui, ne l’avaient jamais coupé de ses racines : celles d’un Français attaché à sa foi, sa terre et ses morts. Le fameux « ancien patron de Minute » ne s’est jamais renié. Je me souviens, du temps de sa splendeur, de quelques rencontres à la brasserie Le Cardinal, porte de Saint-Cloud ou dans les hauteurs de la tour de TF1, où il trouvait toujours un moment pour recevoir des personnes partageant ses convictions. Dans ces moments, il était poli de se dispenser des salamalecs pour aller droit au but. L’oeil concentré, la bouche pincée tirant vers le bas, les mains jointes, il écoutait, posait une ou deux questions, puis vous renvoyait à votre copie ou décidait de vous soutenir. Cela pouvait se faire discrètement, à sa manière, ou publiquement, avec l’appui de la chaîne Histoire, qu’il présidait. Jusqu’à sa rupture avec l’ancien chef de l’Etat, les grands-messes qu’il organisait dans de prestigieux cinémas parisiens pour présenter ses films historiques attiraient le ban et l’arrière-ban de la Sarkozie. Sous peine de déplaire au maître de céans, les courtisans de l’extrême centre n’avaient pas le droit de se pincer le nez devant les parias « d’extrême droite » qu’il prenait allègrement dans ses bras. En privé, il s’amusait beaucoup de ces pieds-de-nez au politiquement correct et à l’esprit de cour : « Les premiers seront les derniers » me disait-il. Ou, plus prosaïque : « Ils ne comprennent rien, ils sont trop cons » [les sarkozystes béats]. Chacun de ces événements mondains était l’occasion d’assister à une conférence où Buisson élevait brutalement le niveau intellectuel de l’assistance en mêlant somptueusement l’histoire aux leçons de la grande politique, de la morale et de l’exercice du pouvoir. Ce jetlag mental laissait parfois plaqué au sol. Loin des fastes des quelques rues qui font Paris, Buisson était un méditatif d’une austérité janséniste. Il trouvait le repos dans ses terres vendéennes, loin de ses illusions perdues. On l’a rarement vu habillé autrement qu’en noir – chemise ou col roulé, selon les saisons. Pas de touche de couleur détonante, de chemise blanche ou d’écharpe rouge pour faire le malin. Choisir des vêtements prenait trop de temps chaque jour. Il avait définitivement opté pour une sobriété monastique lui permettant de mettre son dépouillement au service de l’exigence intellectuelle. La parution de La Cause du peuple avait été attendue avec jubilation par tous les médias qui espéraient un règlement de compte saignant avec Nicolas Sarkozy. Au lieu de quoi la rapide mise au point ne fut que le prétexte à une méditation de haute volée sur l’identité et l’avenir de la France. On attendait une panouille où il aurait crié « sa vérité » comme n’importe quel sous ministre ; on avait un émule de Jacques Le Goff mâtiné de Saint-Simon. L’impressionnant cycle qu’il avait commencé sur la fin de la paysannerie, l’effondrement moral consécutif à Mai 68, l’avènement des années fric, avant la déréliction de notre civilisation le maintenait au niveau des plus grands historiens et mémorialistes. Une sorte de Soljenitsyne qui aurait lu François Furet."

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    3. (source : Le Figaro, article Énergies renouvelables: les déboires de l’éolien en mer...

    DÉCRYPTAGE - Abandon de projets aux États-Unis, appels d’offres sans réponse : le secteur souffre. Les fabricants européens perdent de l’argent.

    Posées ou flottantes, les éoliennes offshore tanguent. Projets abandonnés par les développeurs, fabricants occidentaux en crise, les difficultés s’accumulent. Pourtant, les ambitions sont grandes pour l’éolien en mer, qui est une des briques, avec le nucléaire et les autres renouvelables, devant permettre de se passer des énergies fossiles.

    L’Europe veut porter sa production d’éoliennes en mer de 12 gigawatts (GW) à 60 GW en 2030 et 300 GW d’ici à 2050.Pour la France, cela signifie passer de 1 GW à 18 GW installés en 2035 Les États-Unis visent le développement de 30 GW supplémentaires d’ici à la fin de la décennie, la Corée du Sud, 14,3 GW en 2030.

    Tombés à l’eau

    Mais ces derniers mois, les déboires se sont multipliés dans cette industrie où les enjeux financiers sont colossaux - le déploiement de 1 GW nécessite en moyenne 4 milliards d’investissements. Aux États-Unis, nombre de projets de parcs offshore sont tombés à l’eau. Début novembre, le producteur d’électricité danois Orsted jetait l’éponge..."

    Le premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire...

    L'éolien se meurt, l'éolien "tombe à l'eau ? 

    TANT MIEUX !

     

    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     

    3 BIS. Et, puisqu'on parle des éoliennes, le saviez-vous ? 

    • chaque année, chacune des pales d’une éolienne perd environ 180 kg de poids en poussières fines projetées dans l’air, faites de fibres de verre, de carbone et de résines époxy...

    • en fin de vie, les pales non recyclables, sont enterrées ad vitam aeternam...

    • toute cette pollution de fonctionnement pour le plus grand bénéfice des sociétés qui les fabriquent (en Chine) et qui les installent...

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    5. Bravo et merci à Élisabeth Lévy d'avoir dénoncé le massacre de chrétiens au Nigéria, où près de 200 personnes ont encore été tuées :

    "...Le sort des chrétiens dans certains pays musulmans est terrible..."

    (extrait vidéo 0'54)

    https://x.com/CNEWS/status/1740105470117912948?s=20

    Au Nigeria, on massacre les chrétiens", le SOS de Bernard-Henri Lévy

     

    6. Bravo aussi, dans un tout autre registre, à Guillaume Bigot, qui parle fort bien de nos ennemis allemands et de l'UE, une idée française, un protectorat allemand... :

    "UE : “Ein Reich, Ein Euro, Ein Market !"..."

    (extrait vidéo 2'19)

    https://x.com/Guillaume_Bigot/status/1740293052713873566?s=20

     

    Quatrième Reich": la Une de "Il Giornale" sur Merkel qui dérange

     

     

    7. Le SACCAGE PARIS c'est aussi "ça", que laisse faire, permet et même encourage la mair'Hidalgo... De SOS PARIS :

  • Le coup d’État permanent, par Hilaire de Crémiers.

    La République est un complot permanent qui est devenu un état de droit.

    Le président parle. Le ciel se découvre. L’horizon, auparavant bouché, devient perceptible. La route qu’il décrit, et qu’il est le seul avec ses experts à avoir repérée, déroule maintenant son ruban salutaire qu’il a dûment jalonné en étapes successives. Les évaluations de direction s’y feront au fur et à mesure selon les critères qu’il aura établis.

    hilaire de crémiers.jpgAvec la prudence requise dont il est encore le seul juge, il délivre, ou non, ou pas encore, selon les cas, les permis de circuler, de s’assembler, d’ouvrir boutique, de tenir commerce, de pratiquer culte et culture selon des jauges qu’il est, là aussi, seul apte à définir, et non les personnes concernées, quitte à tromper et épuiser la patience épiscopale pourtant exemplaire et l’expérience incontestable de toutes les professions. Le mot « jauge » est devenu un mot-clef de la gouvernance en mode covid ! Interdit de rire ou de s’indigner : c’est dans « la jauge » que réside le mystère de l’esprit macronien. Comment ne pas s’incliner devant « la jauge » ?

    Chef et maître

    Bref, sa haute fonction l’investit d’une haute sagesse. Cette persuasion le possède depuis le début de son mandat ; dorénavant, elle s’allie comme naturellement à l’humilité qu’il avoue de manière récurrente et de plus en plus fréquente avec une franchise déconcertante. « Sachons rester humbles », a-t-il encore répété ; et ses ministres après lui reprennent la même antienne en un chœur triomphant de modestie générale, sauf, peut-être, le petit Darmanin qui dans sa fébrilité à se pousser en avant aurait du mal à faire accroire quelque farouche volonté d’effacement. Au risque de justifier le célèbre apophtegme de La Bruyère : « La fausse modestie est le dernier raffinement de la vanité ».

    Tant de grâce enrobant un dévouement si entier ne devrait attirer en retour que reconnaissance ; c’est ce que le président essaye de suggérer. Il ne veut pas le malheur des gens ! Devrait-il s’échiner à l’expliquer ? Il se situe constamment au sommet de sa mission. Sa parole est morale autant que savante. Il n’écoute que la science, a-t-il affirmé avec simplicité le mardi 24 novembre. La science ! Qui pourrait la contester ? Donc son discours est vrai. Et comme il sait ce qu’exige le bien dont il a la claire vision, il édicte héroïquement avec cette sérénité bienveillante qui le caractérise, les règles auxquelles tout citoyen doit obéir, quoi qu’il en coûte, comme il l’a signifié pour les finances publiques, face à ces cruautés de l’heure que chacun est invité à supporter stoïquement, fût-ce jusqu’à l’angoisse de la mort ; et comme un père spirituel qui s’émeut des difficultés dans lesquelles se débattent tant d’infortunés dirigés, victimes de leurs habitudinaires impulsions, il exhorte avec une douce fermeté à suivre tant de pertinentes recommandations. Pensez donc : ils veulent vivre de leur travail ! Et non pas suspendre leur espoir à des subventions qui dépendent de l’État et dont nul, pourtant, ne saurait douter. Le chef de l’État et son Premier ministre si exact au point de paraître vétilleux dans ses longues énumérations d’annonces aussi détaillées que précises, ne peuvent qu’être offusqués d’une telle insolence. Quand c’est non, c’est non, crénom de nom !

    Le discours de Macron a la déconcertante ingénuité de l’homme qui n’a rien à se reprocher. Non, rien, sauf la sincérité, peut-être maladroite, de décisions prises dans cette urgence du moment qui donne raison d’apparentes incohérences et d’insurmontables insuffisances dont les défaillances seront incessamment corrigées. Il l’a promis. L’avenir ne peut que lui donner raison.

    Son courage de chef se conforte de l’assurance que nourrit l’évidente conscience de l’intelligente vertu de sa politique.

    Il faut bien comprendre qu’il est dans son rôle historique, celui d’un Gambetta, d’un Clemenceau, d’un De Gaulle. Il s’identifie à chaque instant à ces figures belliqueuses. Il suffit de le voir et de l’entendre dans les cérémonies officielles et dans les commémorations. Il sait qu’il est écouté ; il délivre un message. Sa hardiesse de pensée et de parole brise tous les obstacles. Un spicilège de ses propos suffit à l’établir parmi les sages de l’humanité. Tout homme a à apprendre de telles lumières, comme il l’a montré lors de son entretien sur la chaîne d’Al Jazeera.

    La lutte dans son esprit ne se réduit pas au simple Hexagone – selon son expression favorite pour désigner la France et qui ne traduit que trop bien son estime du pays qui l’a vu naître. L’Hexagone ! Depuis toujours, il a compris que les enjeux sont d’une autre dimension, européenne d’abord, mondiale ensuite. C’est à ce niveau que « ça » se joue et donc qu’il joue. Il l’avait prophétisé à Davos en 2018. Il faut sortir des conceptions habituelles pour atteindre la hauteur de ses vues. Les gens ordinaires ne peuvent y accéder ; seules ses différentes gardes rapprochées, les jeunes équipes qui l’ont fait élire, appréhendent – et encore ! – la portée de sa réflexion et de son action.

    République autocratique

    Tout aurait dû lui réussir. Dans son sillage, tous ceux qui aiment gagner s’engageaient pour la victoire : le progressisme allait définitivement l’emporter sur toutes les vieilles habitudes des conservatismes éculés et des populismes aussi simplets que définitivement dépassés.

    Hélas, l’adversité s’est mise en travers de ce beau projet, « notre projet ». Qu’importe, il fait face. Après les incompréhensions des Gaulois réfractaires qui ont miné les deux premières années de son quinquennat, voici que survient la surprise de la pandémie. Cette agression était imprévue. Il déclare la guerre au mois de mars. Une guerre totale. Depuis, il offre au public l’image d’un chef dont l’attitude martiale est le signe d’une victoire certaine.

    Il a maintenu la nation en haleine. L’affaire était loin d’être gagnée. À plusieurs reprises, à en croire ses experts qui tenaient la comptabilité quotidienne des lits, des malades, des morts, les lignes de défense ont failli être rompues. Hier encore, après une fausse accalmie, fin octobre, la voie était de nouveau bouchée, les perspectives incertaines, l’avenir inquiétant. N’avait-il pas annoncé, lui-même, le mercredi 28 octobre, avec toute la gravité qui convient, 400 000 morts en France si sa stratégie était mise en défaut ? 400 000 morts ! Il fallut que des spécialistes expliquassent pareil décompte. La panique se répercuta sur toute l’échelle administrative. Crainte salutaire !

    Grâce à lui, maintenant, la France peut respirer. Un peu. Mais la condition expresse est de ne pas relâcher l’effort de vigilance dont il est le garant et dont Castex est le préposé. Le deuxième confinement ne sera pas tenu à la même rigueur si l’attention des citoyens ne faiblit pas. Obéir, toujours obéir, avoir constamment sur soi ses attestations, son masque, son gel hydro-alcoolique, même aux toilettes, c’est le prix de la réussite. Tant de sagesse a déjà payé. Le pays peut repartir sur les indications strictes qui ne lui sont pas ménagées, tout en respectant les règles qui lui sont fixées et les fameux gestes barrière qui font partie de la nouvelle civilité.

    Le gouvernement, de manière apodictique, peut établir les feuilles de route – c’est le grand mot à la mode – des ministères, des administrations, des collectivités, des établissements publics, des hôpitaux, des écoles, des entreprises où il prescrit le télétravail obligatoire, des familles, des particuliers. Chacun a ses cases à remplir. La restauration devra attendre, l’université aussi. Macron a fixé à la France son cap, mais aussi bien a-t-il déterminé le parcours de chaque citoyen. Chacun repart avec sa propre permission, en forme de mission, toutefois bien cadrée et toujours limitative. C’est une liberté octroyée. Pas dans le sens où Louis XVIII octroyait la charte qui était la reconnaissance des libertés fondamentales des Français qu’un régime autocratique précédent avait terriblement restreintes.

    Non, aujourd’hui, c’est ce qui reste après que la puissance publique a tout préempté. Par nécessité d’État, explique le chef de l’État, par impératif sanitaire, par obligation administrative, par devoir de prévoyance, par souci du bien commun. Il faut le croire. Le scepticisme n’est pas permis. Des repas de famille, de l’enfermement de papi et de mamie à la cuisine, par précaution attentionnée, à la vaccination de toute la population, tout relève de l’État qui paye et paiera toutes les aides possibles et imaginables à toutes les catégories sociales. Qui n’aurait pas confiance ? Les citoyens ne vivront que par lui, en lui, pour lui, l’Absolu de demain, à qui soient rendues toutes grâces.

    Religion républicaine

    Le retour à la vie normale n’existera plus jamais. C’est ce qui se dessine. La vérité : c’est le pire du pire de la technocratie sous la conduite d’un libéral patenté qui imposera bientôt l’avortement à neuf mois. Parfaite démonstration de la logique institutionnelle que la France subit et achèvement de l’esprit républicain dans son totalitarisme originel. À l’occasion de la crise sanitaire, sociale, économique, bientôt politique, l’État, entre les mains de la macronie, a pris le pouvoir, tout le pouvoir, tous les pouvoirs. Il n’y a qu’en France parmi les pays occidentaux où c’est ainsi. À ce point. L’État est devenu notre médecin, notre épidémiologiste, notre prescripteur de médicaments, notre financier, notre maître d’école, notre maître à penser, notre professeur de religion. Un conseil de défense présidé par le chef de l’État veille sur nous pour ainsi dire tous les jours. Les lois vont toutes dans le même sens : « sécurité globale », « laïcité pour conforter les principes républicains », il ne s’agit nullement de répondre aux vrais problèmes d’une France abandonnée et livrée à l’immigration, à la voyoucratie, à la rapine, il n’est question que d’imposer un prétendu ordre républicain dont les valeurs seraient le tout de la vie. Et le fondement et la finalité de leur pouvoir ! Car tout est là.

    Le for externe du citoyen sera de plus en plus sous surveillance étroite sous peine de sanctions qui est l’ordinaire prescriptif de la République depuis les Grands Ancêtres. Pas de pouvoir local ou indépendant ou autonome, malgré les discours officiels. La jacobinerie dans toute sa splendeur ! Quant au for interne, il sera scruté avec la plus extrême acuité pour éviter la tentation de la déviance qui risque de se répandre comme une traînée de poudre explosive. Soupçonné « d’aristocratisme » en 1793, fussiez-vous le plus humble des artisans ou des laboureurs, vous serez en 2021-2022 accusé froidement de « complotisme » et de « populisme » : toujours le même procédé. Antagonismes caricaturaux et nécessaires à la dialectique républicaine. En vue de l’élection de 2022 ! Car ce n’est que le pouvoir qui compte.

    « Gouverner, c’est faire croire », disait Machiavel. À cet effet, Macron vient de nommer à l’Élysée comme conseillers politiques deux personnes idoines pour mener ce genre de campagne : Stéphane Séjourné, compagnon légal de Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement qu’il côtoiera désormais dans le palais présidentiel où flotteront les odeurs de leurs amours, et Thierry Solère, en délicatesse avec la justice et le fisc, deux ambitieux éperdus qui se sont accrochés au destin du chef de l’État, prêts à tout pour conserver et se conserver le pouvoir, des modèles de haute moralité républicaine en tout genre, de vrais amis de Macron ! Décidément, dans la macronie qui s’assemble se ressemble.

    Illustration : Thierry Solère, nouveau conseiller de la macronie ©SIPA.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • «L’Union européenne s’attaque à l’héritage culturel des sociétés qui la constituent», par Par Max-Erwann Gastineau.

    JOHN THYS/AFP

    Le 16 septembre, Ursula Von der Leyen, a prononcé un discours sur «l’état général de l’Union». La présidente de la Commission européenne a exposé sa volonté de construire une «société européenne», transcendée par des «valeurs» communes. Max-Erwann Gastineau y voit un danger pour la souveraineté des États-nations.

    6.jpgPrononcé le 16 septembre dernier dans un relatif anonymat, le discours de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, sur «l’état général de l’Union» acte une évolution majeure et non moins sous-jacente au grand dessein transnational européen: la volonté de construire plus qu’un marché, une «société européenne», transcendée par des «valeurs» communes.

    En témoigne la toute fin de ce discours, consacrée aux «droits des minorités». Nous devons «lutter contre les discriminations», s’attaquer aux «préjugés inconscients» et, dans cette perspective, promet Von der Leyen, mettre en œuvre une «stratégie visant (…) la reconnaissance mutuelle des relations familiales dans l’UE» (mariage homosexuel, homoparentalité, théorie du genre dans l’enseignement...). Dans une Europe où chacun doit pouvoir vivre conformément à son «identité», à l’intérieur de sociétés marquées par le «pluralisme» et le principe de «non-discrimination», les questions sociétales ne relèvent plus de la libre appréciation des États. Elles doivent devenir l’affaire des garants de l’Union, et donc de la Commission.

    Cette offensive «sociétale» ne vise pas uniquement certains États récalcitrants (Hongrie, Pologne). Elle concerne l’ensemble européen et doit, à ce titre, être resituée dans le contexte d’une mutation plus générale. Celle-ci se produit sous l’effet mécanique de deux tendances complémentaires, découlant l’une de l’autre. Une tendance «psycho-historique» et une tendance «juridico-politique».

    La prétention d’États ou de partis à défendre une vision de la famille inspirée de traditions nationales et spirituelles singulières, ou à faire primer la cohésion de la nation sur l’avènement d’une société « ouverte » et multiculturelle n’est-elle pas seulement jugée dépassée mais coupable de contrevenir aux termes du contrat que l’Europe post-hitlérienne s’est promise de ne jamais rompre.

    La première tendance fait écho à un axiome bien connu: «Le nationalisme, c’est la guerre!» Dans une Europe marquée par les horreurs du XXème siècle, le sacrifice de l’irréductible multiplicité des communautés humaines sur l’autel du salut collectif, le nationalisme - ou l’exaltation de particularités historiques et culturelles nationales - n’est plus une option. Il convient d’en déminer la charge explosive et, à cette fin, de bâtir les termes d’une citoyenneté post-culturelle, déliée de tout ancrage historique, fondée sur le strict attachement de ses titulaires aux valeurs universelles inscrites dans l’ordre constitutionnel. Cette proposition, théorisée dans les années 1970 par le philosophe Jürgen Habermas sous le nom de «patriotisme constitutionnel», a fait école et recomposé en profondeur la nature du lien qui relie le citoyen à son État. Ainsi la prétention d’États ou de partis à défendre une vision de la famille inspirée de traditions nationales et spirituelles singulières, ou à faire primer la cohésion de la nation sur l’avènement d’une société «ouverte» et multiculturelle n’est-elle pas seulement jugée dépassée mais coupable de contrevenir aux termes du contrat que l’Europe post-hitlérienne s’est promise de ne jamais rompre.

    La seconde tendance, juridico-politique, découle de la première. La délégitimation de la nation comme communauté politique reposant sur une identité spécifique n’a pas seulement accéléré l’ «ouverture» des sociétés européennes à l’appel d’autres valeurs, plus libérales, elle a instruit la légende noire de la souveraineté populaire. «Hitler n’a-t-il pas été élu?», ne se plait-on jamais à rappeler (au mépris, d’ailleurs, de la réalité historique la plus élémentaire)?

    La souveraineté populaire a perdu de sa légitimité et, avec elle, le pouvoir de prescription du politique. Un principe de précaution s’institue désormais contre tout parti ou régime prétendant correspondre aux aspirations majoritaires. Ainsi sommes-nous passés de la démocratie fondée sur l’idée répandue par la Révolution française de «souveraineté du peuple» - et son corolaire: la loi comme expression de la volonté générale - à une «idée juridique de la démocratie», résume Marcel Gauchet, qui met en son centre la sauvegarde et l’extension des droits et des libertés individuels jadis bafoués, désormais protégés par l’État de droit ; le développement de juridictions indépendantes.

    La grande attention portée à ces droits et à ces libertés parcourt l’ensemble du monde occidental. Mais elle se double en Europe d’un processus de «déterritorialisation» du droit, consubstantiel au projet européen d’ «union sans cesse plus étroite entre les peuples», qui favorise l’avènement d’un «État de droit supranational» d’où les citoyens sont pensés comme émancipés du cadre national. «Puisque les droits sont universels, comment pourrait-on leur opposer des barrières géographiques plus ou moins contingentes qui n’ont rien à voir avec leur essence? C’est le procès que véhicule implicitement la notion d’État de droit», note implacablement Gauchet. Procès de l’État, comme représentant légitime des intérêts d’une collectivité humaine unifiée sous sa bannière, et de la Nation, comme cadre historique de la démocratie.

    La CEDH joue le rôle de juge fédéral, dans la mesure où sa jurisprudence est aujourd’hui largement reprise par le juge constitutionnel national, qui l’impose ensuite au Législateur.

    Dans cette entreprise d’affirmation d’une citoyenneté post-culturelle, assise et confortée par l’État de droit, la Commission européenne dispose d’alliés de taille, tels que la Commission européenne pour la démocratie par le droit - dite «Commission de Venise» - ou la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Bien qu’extérieures à l’Union européenne (puisqu’elles dépendent du Conseil de l’Europe), ces instances participent à l’uniformisation des systèmes juridiques nationaux et à la réification des «valeurs» inscrites dans les traités. Dans son avis sur le degré de comptabilité de la Constitution hongroise - qui, rappelons-le, fait explicitement référence aux racines chrétiennes de la nation - avec la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission de Venise affirme qu’ «une constitution doit éviter de définir ou de fixer une fois pour toute des valeurs.» Les États, poursuit-elle, doivent se déterminer «en fonction des circonstances et des besoins de leur population.» Un relativisme recommandé aux États et qui tranche avec la portée de ses avis, lorsqu’ils sont repris par la CEDH et obtiennent, par ce biais, une portée normative fort contraignante. On notera à ce titre que c’est à partir de l’avis de la Commission de Venise sur «la situation en Pologne» que la Commission européenne a décidé, en mars 2016, de placer sous surveillance le pays de Solidarnosc.

    Comme le montre le conseiller d’État Bertrand Mathieu, dans un ouvrage qu’il faut lire Le droit contre la démocratie?, la Commission de Venise n’exclut pas que, demain, le contrôle de constitutionnalité «devienne un élément du patrimoine commun constitutionnel à tout le continent». Après l’uniformisation des mœurs et des valeurs pour favoriser l’avènement d’une «société européenne», l’uniformisation des contrôles de constitutionnalité, afin que nul État ne puisse faire valoir les spécifiés de son ordre constitutionnel face au juge européen? La CEDH joue déjà, de fait, le rôle de juge fédéral, dans la mesure où sa jurisprudence est aujourd’hui largement reprise par le juge constitutionnel national, qui l’impose ensuite au Législateur. Un rôle de fait problématique, puisque la CEDH, qui n’est pas une instance démocratique, élue, se donne un pouvoir d’interprétation ne connaissant, lui, aucune limite. Pensons à la décision Marcks, du 13 juin 1979, à travers laquelle la CEDH estime que la Convention européenne des droits de l’homme de 1950 doit s’interpréter «à la lumière des conditions d’aujourd’hui.» Pensons également à la décision Rees du 17 octobre 1986, depuis laquelle la CEDH se donne le pouvoir «d’adapter les droits reconnus par la Convention à l’évolution des mœurs et des mentalités, ou même de la science».

    L’affirmation de la Commission européenne sur le terrain des valeurs s’inscrit donc dans un paysage institutionnel européen sans cesse remodelé par des avis et des décisions rendus dans le vase clos des prétoires.

    L’affirmation de la Commission européenne sur le terrain des valeurs s’inscrit donc dans un paysage institutionnel européen sans cesse remodelé par des avis et des décisions rendus dans le vase clos des prétoires. Au gré de cette lente et constante mutation, l’État de droit a changé de nature. Il n’est plus simplement chargé de veiller à la sauvegarde des droits fondamentaux, il vise à les étendre, à «ouvrir l’espace le plus grand possible aux libertés individuelles», rappelle un rapport de l’Assemblée nationale consacré en 2018 à cette notion. Il ne donne plus simplement aux juges le soin de fixer le champ d’intervention légitime du politique, il étend le champ d’intervention légitime du juge… au point de donner à ce dernier un rôle décisif dans le processus d’édification des normes collectives. Formé à l’Université de Yale et professeur de droit et de science politique à l’Université de Toronto, Ran Hirschl estime que les régimes occidentaux, en transférant «un pouvoir sans précédent des institutions représentatives aux systèmes judiciaires», ont mis sur pied des régimes de nature «juristocratique», dominés par une «coalition d’innovateurs juridiques tournés sur eux-mêmes», déterminant «le calendrier, l’ampleur et la nature des réformes constitutionnelles» et qui, «tout en affirmant soutenir la démocratie (…), tentent d’isoler les décideurs politiques des vicissitudes de la politique démocratique». D’après l’auteur de Towards Juristocracy, le terrain des «valeurs» est particulièrement propice au déploiement des ces régimes, que l’on définira sobrement à l’aune du mouvement qu’ils augurent: le passage d’un pouvoir par le droit à un «pouvoir du droit», sur fond de montée en puissance des cours de justice.

    Prenons le cas de l’évolution du Conseil constitutionnel en France. Ce dernier n’est plus seulement chargé de censurer les lois jugées non-conformes à notre Constitution, il est à même de donner une «valeur constitutionnelle» à des principes abstraits, de convertir des idéaux en droits. Ce fut notamment le cas en 2018, où le principe de «fraternité» fut constitutionnalité suite à une «Question prioritaire de constitutionnalité» (QPC) déposée par des associations d’aide aux migrants et deux citoyens condamnés pour avoir aidé des personnes en situation irrégulière à séjourner en France. La constitutionnalisation du principe de «fraternité» protège l’individu qui s’en réclame, mais quid de la communauté nationale? Dans la mesure où le franchissement indu de sa frontière n’est plus fondamentalement passible de poursuites, n’en ressorte-elle pas fragilisée? La notion de «fraternité» ainsi étendue à l’humanité fait, sans le dire, du juge non plus le sourcilleux gardien de la lettre constitutionnelle mais une force créatrice de nouveaux droits individuels et de normes touchant à des domaines (comme ici sur l’immigration) autrefois réservés aux institutions représentatives du peuple souverain.

    La critique du «juristocratisme» - de l’affirmation en Occident (Canada, Nouvelle-Zélande, Israël, UE…) d’une conception plus idéologique que juridique de l’Etat de droit - devrait davantage retenir l’attention du politique, y compris en France. Lorsque l’ancienne présidente du Tribunal de Grande instance (TGI) de Paris déclare, comme en 2014, qu’il «appartient aux juges d’adapter le droit aux attentes du corps social», on aimerait lui répondre qu’en démocratie ce rôle revient au politique, aux représentants du peuple. Lorsque la Cour de Cassation déclare, comme en 2011, que les cours de justice doivent désormais suivre la jurisprudence de la CEDH, «de préférence aux lois nationales», une question s’impose: n’assistons-nous pas à l’affirmation subreptice d’un régime post-démocratique, où la production de la norme échappe au contrôle des citoyens? Lorsque la Commission de Venise affirme que «le bon fonctionnement d’un régime démocratique repose sur sa capacité d’évolution permanente», n’est-on pas tenté de paraphraser le philosophe José Ortega y Gasset, et de rappeler que «le droit à la continuité historique» est le premier des droits de l’homme ; que tout peuple repose sur un socle de mœurs et de valeurs stables?

    Le devenir de la démocratie comme régime de décision fondé sur le suffrage populaire est remis en question par l’avènement du « Léviathan judiciaire » européen.

    Le tour juristocratique que prend l’Europe lance un défi particulier aux partis conservateurs, traditionnellement attachés à l’autorité du politique, à la famille et à l’héritage culturel des sociétés. Il rappelle la nécessité pour ces partis de sortir d’une attitude bien souvent spectatrice, les condamnant à subir le «mouvement», l’«évolution», le «changement» que les minorités organisées (associations, ONG…) mettent à l’agenda du «Progrès».

    Plus fondamentalement, c’est le devenir de la démocratie comme régime de décision fondé sur le suffrage populaire que l’avènement du «Léviathan judiciaire» européen remet en question. Relisons à ce sujet les mots du père du contrôle de constitutionnalité en Europe, Hans Kelsen, pour qui le pouvoir constituant devait absolument éviter la «phraséologie», consistant à «écrire des valeurs et des principes vagues tels que liberté, égalité, justice ou équité qui pourraient conduire un tribunal constitutionnel à annuler une loi au motif qu’elle est simplement injuste ou inopportune.» Car dans ce cas, concluait-il, «la puissance du tribunal serait telle qu’elle devrait être considérée comme simplement insupportable».

    Par peur de la puissance historique du politique, nous avons érigé la puissance nouvelle du tribunal. Pas sûr que cela constitue un progrès, surtout dans un contexte européen où les peuples pressent leurs dirigeants de «reprendre le contrôle» («to take the control back», disaient les Britanniques au moment du Brexit), y compris sur le terrain culturel, pour préserver la cohésion de ces diverses modalités de l’existence européenne que sont nos nations.

     

    Diplômé de l’Institut des hautes européennes (IHEE) de Strasbourg, Max-Erwann Gastineau est l’auteur d’un premier essai remarqué, Le Nouveau Procès de l’Est, publié l’an dernier aux éditions du Cerf

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Éphéméride du 4 octobre

    1958 : La Vème République...

     

     

     

     

     

    1289 : Naissance du futur Louis X, dit Le Hutin 

     

    Alors que presque tous les Capétiens ont eu la chance de régner longtemps - voire très longtemps pour certains - Louis X, lui, ne régnera que deux ans...

    LOUIS X CHARTE AUX JUIFS.jpg
    En 1315, Louis X accorde une Charte aux Juifs (Toulouse, Bibliothèque municipale Ms 512, folio 339 verso)
     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans , l'honorable famille capétienne règne de père en fils :
     
    "Lorsque Philippe IV mourut, en 1314 (il n'avait que quarante-six ans), le royaume était étrangement troublé. L'indiscipline était générale...
     
    ...Louis X fut surnommé Hutin, non qu'il fût querelleur ou batailleur comme on l'a cru, mais parce que son avènement survint dans ce temps de tumulte (hutin) et de désordre. L'histoire ne s'arrête pas à ce règne. Elle a tort. Une clef des grands événements qui vont suivre est là. Le contribuable est révolté. Il refuse son argent. Il faut veiller à la dépense : on fera des économies sur la marine, dispendieuse de tout temps et soignée par Philippe le Bel comme la condition de notre réussite. Les ligues assiègent le jeune roi de réclamations insolentes. Toute l'œuvre politique et administrative des règnes précédents est en péril. Pour la sauver, Louis X doit calmer les mécontents, plier la voile devant la tempête.
     
    Il recourt même à la démagogie et sacrifie l'homme qui incarne le dernier gouvernement, ce Le Portier, bras droit de Philippe le Bel, qui est resté célèbre sous le nom d'Enguerrand de Marigny (ci-dessous, ndlr) et qui était l'objet d'une impopularité formidable parce qu'il n'avait pas résisté à la tentation de s'enrichir. Peuple, bourgeois, barons, princes du sang même, chacun regarda comme une vengeance personnelle la pendaison de ce ministre roturier. "Mais, en mourant, dit très bien Michelet, il laisse à la royauté qui le frappe ses instruments de puissance, au peuple qui le maudit des institutions d'ordre et de paix."
    Plus tard, ce serviteur du pays sera réhabilité. Sa mise à mort avait été une diversion. Elle a peut-être empêché que de plus graves dommages fussent causés à l'œuvre du roi dont il avait été le collaborateur.

    Le pauvre Louis Hutin, voué à d'ingrates besognes, n'a guère laissé que ce nom bizarre et une célèbre ordonnance pour l'affranchissement des serfs de son domaine. Les deux ans de son règne ne sont pas à négliger, bien que sa mort, tôt venue, ait compté plus que sa vie. Pour la première fois depuis trois cents ans, un Capétien disparaissait sans laisser de fils. À qui la couronne irait-elle ?..."

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     Sur la fin des Capétiens directs, voir l'Éphéméride du 1er février et, pour un essai de bilan de ces mêmes Capétiens directs, voir l'Éphéméride du 2 février

     

     

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    1226 : Mort de Saint François d'Assise

     

    Italien, issu d'une riche famille marchande d'Assise, en Ombrie (ci dessous ), François est cependant  lié à la France d'une façon particulière, par le lignage, d'abord, mais aussi par les forces du coeur et du sentiment...

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    Sa mère s'appelle Joanna Pica de Bourlémont, et elle est issue de la noblesse provençale : bien que la Provence relève, alors, du Saint-Empire romain germanique, jusqu'en 1481 et son rattachement à la France, on peut, sans anachronisme, considérer la mère du futur saint comme "française". Des liens très forts avaient d'ailleurs déjà été noués entre France et Provence : le plus spectaculaire étant celui de Louis IX - futur Saint Louis - qui épousa Marguerite de Provence, mariage heureux s'il en fut, et qui donna le jour à onze enfants : le sixième et dernier garçon de cette descendance, Robert de Clermont, est à l'origine des représentants actuels de notre Famille de France (voir notre Éphéméride du 7 février)...

    À sa naissance, la mère du futur saint le fait baptiser sous le nom de "Giovanni" (Jean). Mais, de retour de son voyage en France où il a fait de très bonnes affaires, son père, Pietro Bernardone, lui donne le nom de Francesco (c'est à dire le français, d'où va dériver François).

    Il voulait ainsi manifester son attachement à notre pays, l'importance qu'il revêtait pour lui, et le remercier, en quelque sorte, de tout ce qu'il y avait trouvé, de tout ce qu'il en avait reçu...

    François parlait couramment français, et priait couramment en français.....

    C'était le saint patron de Chateaubriand, qui lui a consacré dans ses Mémoires une page pleine de fraîcheur, et de profondeur :

    "...François d'Assise, fondateur des ordres mendiants, fit faire, en vertu de cette institution, un pas considérable à l'Évangile, et qu'on n'a point assez remarqué : il acheva d'introduire le peuple dans la religion; en revêtant le pauvre d'une robe de moine, il força le monde à la charité, il releva le mendiant aux yeux du riche, et dans une milice chrétienne prolétaire il établit le modèle de cette fraternité des hommes que Jésus avait prêchée, fraternité qui sera l'accomplissement de cette partie politique du christianisme non encore développée, et sans laquelle il n'y aura jamais de liberté et de justice complète sur la terre.

    Mon patron étendait cette tendresse fraternelle aux animaux mêmes sur lesquels il paraîtrait avoir reconquis par son innocence l'empire que l'homme exerçait sur eux avant sa chute; il leur parlait comme s'ils l'eussent entendus; il leur donnait le nom de frères et de soeurs..."

    (La Pléiade, tome 2, pages 860/861).

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     Le 13 mars 2013, pour la première fois dans l'histoire, un pape argentin fut élu; et, pour la première fois dans l'histoire également, ce pape prit le nom de François : "...qui sibi nomen imposuit Francesco...", selon la formule proclamée depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, où apparaît le pape nouvellement élu...
     
    De Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260), biographe de saint François et de sainte Claire; Première Vie de saint François, §58 (in Vie de saint François; trad. Debonnets et Vorreux, Documents, p. 24)
     
    "...Pas un moineau ne tombe à terre sans la volonté de votre Père... Soyez donc sans crainte...
    Arrivé tout près d'une grande troupe d'oiseaux, le bienheureux François constata qu'ils l'attendaient; il leur adressa son salut habituel, s'émerveilla de ce qu'ils ne se soient pas envolés comme ils font d'habitude, leur dit qu'ils devaient écouter la parole de Dieu, et les pria humblement d'être attentifs...
    Il leur dit, entre autres choses : "Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre créateur et de l'aimer toujours : il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler, et tout ce dont vous aviez besoin pour vivre. De toutes les créatures de Dieu, c'est vous qui avez la meilleure grâce. Il vous a donné pour domaine les airs et leur limpidité. Vous n'avez ni à semer ni à moissonner; il vous donne la nourriture et le logement sans que vous ayez à vous en inquiéter" (Mt 6,26).  À ces mots, rapportent le saint lui-même et ses compagnons, les oiseaux exprimèrent à leur façon une joie admirable : ils allongeaient le cou, déployaient leurs ailes, ouvraient le bec et regardaient attentivement. Lui allait et venait parmi eux, frôlait de sa tunique leurs têtes et leurs corps. Finalement, il les bénit, traça sur eux le signe de la croix et leur permit de s'envoler. Il reprit la route avec ses compagnons et, exultant de joie, rendit grâce à Dieu qui est ainsi reconnu et vénéré par toutes ses créatures...
    François n'était pas simple d'esprit, mais il avait la grâce de la simplicité, aussi s'accusa-t-il de négligence pour n'avoir pas encore jusque-là prêché aux oiseaux puisque ces animaux écoutaient avec tant de respect la parole de Dieu. Et à partir de ce jour il ne manquait pas d'exhorter tous les oiseaux, tous les animaux, les reptiles et même les créatures inanimées, à louer et aimer le Créateur..."
     
     
     
     
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    1582 : La France adopte la réforme du Calendrier Grégorien
     
     
    On supprime dix jours de l'année en cours : le lendemain du 4 Octobre sera donc... le 15 Octobre !

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    1692 : Création du Régiment de Blaisois
     
     
    1898 : Premier coup de pioche pour le métro parisien
     
     
    La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, présidée par Édouard Empain, commence les travaux de construction proprement dite: 2.000 ouvriers travaillent nuit et jour afin de pouvoir inaugurer la première rame pour l'Exposition Universelle de 1900.
             
    La CMP réussira son pari et, le 19 juillet 1900, la première ligne s'élancera depuis la Porte Maillot jusqu'à la Porte de Vincennes.
     
  • Aux Mercredis de la NAR : #33 Laurent Henninger sur le thème “Quelques leçons sur la victoire de 1918”


    Mercredi 28 novembre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Laurent HENNINGER sur le thème “Quelques leçons sur la victoire de 1918”.

    Historien, chargé d’études à la “Revue Défense Nationale”, membre du comité de rédaction du magazine “Guerres & Histoire”, Laurent HENNINGER a été à plusieurs reprises l’invité de nos réunions parisiennes.

    Avec lui, nous avions célébré en 2013 le soixante-dixième anniversaire de la bataille de Stalingrad. Nous l’avons invité cette année à évoquer le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

    Le 11 Novembre a été commémoré comme victoire des Poilus et retour à la paix dans l’occultation des conditions stratégiques qui ont permis à la France et à ses alliés de sortir victorieux du conflit - sans que la paix en Europe soit pour autant garantie.

    En étudiant « La victoire de 1918 : quelques leçons pour l'histoire militaire dans la longue durée », Laurent Henninger nous permettra de saisir des enjeux qui sont d’une pleine actualité.

  • Sur la page FB du Prince Jean, Comte de Paris : accompagné de la Comtesse de Paris, présidente de Gens de France, Monsei

    Accompagné de la Comtesse de Paris, présidente de Gens de France, Monseigneur le Comte de Paris relancera demain le programme "La Nation en partage".
    Au service de l'éducation dans les zones les plus défavorisées, le programme permet à des jeunes de visiter des lieux d'Histoire avec le regard de leurs propriétaires.

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    Il a trois objectifs :
     
    - redonner vie à notre patrimoine immémorial
     
    - valoriser le travail de ceux qui le conservent
     
    - faire connaître et aimer notre Histoire
     
    Né à la Chapelle Royale de Dreux avec le soutien de la sous-préfecture, le programme a pour ambition de s'étendre à toute la France dans les années à venir.
    Première étape de cette nouvelle phase, le château du Mesnil-Voysin dans l'Essonne où le Comte et la Comtesse de Paris accueilleront 45 enfants de la Seine Saint-Denis, au côté du propriétaire M. de Beaugrenier.
  • Il renonce à se représenter : le dernier échec du ”Quinquenium horribilis”...

     

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    grain de sel.jpgComme César ou Napoléon, ou plutôt - plus prosaïquement - comme François Mitterrand, François Hollande a tâché de dresser lui-même ce qu'il souhaiterait que l'Histoire retienne de son quinquennat, essayant de faire que le constat, évidemment, soit à son avantage. Hélas pour lui, comme la plupart des choses qu'il a  faites, il a mal "fait" sa sortie, il l'a  ratée, et ce n'est certes pas cette autosatisfaction ahurissante qu'il nous a servie hier soir - et qui ressemble à s'y méprendre à de l'autisme politique - que la suite des années (ne disons même pas "l'Histoire" !...) retiendra.

    En réalité, cette prestation, pénible pour lui et pour le public, restera pour ce qu'elle est vraiment, la dernière "phrase" de sa fameuse anaphore de la campagne de 2012, "Moi, président..." : "Moi, président, j'échouerai si totalement, si profondément, si lamentablement que je ne pourrai même pas me représenter en 2017" !

  • Avec Jean-Marc, à quoi joue Olivier ?...

              Dans Le Monde du 4 octobre, Patrick Jarreau se demande s'il est légitime de comparer NPA et Front National, et si le NPA génera la gauche comme le FN a géné la droite...

              On est surpris de l'entendre affirmer que "Besancenot ou Alain Krivine n'ont jamais qualifié les crimes staliniens, maoïstes ou polpotiens de " détails de l'histoire "... Nous pensons qu'en un sens ils ont peut-être fait pire : ils n'en parlent jamais, c'est-à-dire qu'ils pratiquent allègrement une "conspiration du silence" fort efficace, qui revient, de facto, à nier purement et simplement ces crimes...

                Par contre, au cours de cette réflexion, il revient tout naturellement sur la trouble et peu reluisante "attirance" ou "amitié"(!) qui semble exister entre Jean-Marc Rouillan et Olivier Besancenot. Et là, nous sommes davantage d'accord.

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                Voici les deux paragraphes par lesquels il conclut sa réflexion :

              "...La pierre de touche qui autorise ou non à assimiler l'extrême gauche d'aujourd'hui, en France, à l'extrême droite est la question de la violence. C'est le problème posé au NPA par l'adhésion de Jean-Marc Rouillan, ancien dirigeant d'Action directe, condamné pour deux assassinats qu'il ne renie pas. Un homme qui considère qu'abattre de sang-froid un patron et un militaire peut relever d'une " lutte armée " légitime a-t-il sa place dans ce nouveau parti ? A quel titre méritait-il d'être honoré d'un déjeuner, en juin, par le " porte-parole " de ce parti ?

              La LCR a finalement condamné les positions exprimées dans L'Express par le prisonnier, dont la semi-liberté a été suspendue. Mais Olivier Besancenot déclare étrangement, dans le même hebdomadaire, que Françoise Besse, veuve de Georges Besse, PDG de Renault assassiné en 1986, " a des comptes à régler avec Action directe ". Comme s'il considérait que dans la guerre qui, selon lui, traverse la société, Rouillan est dans un camp, Mme Besse dans l'autre. Et lui-même ?" 

  • ”Scandale Lagarde” : l'assourdissant silence complice d'une caste médiatique pourrie, représentative de ce Système lui a

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgDimanche soir, sur la 2 (avec Delahousse) : rien, même pas un mot, même pas une allusion...

    Hier matin, lundi, sur BFM, un journaliste "balai-brosse", plus qu'archi-super-ultra complaisant, offrait à Lagarde l'occasion de justifier son propos totalement inacceptable : la chaîne est même allé chercher/retrouver trois bribes de déclarations de ce pauvre Pasqua, mort en 2015, dans lesquels il parlait de son amitié pour Zemmour "écornée" et d'une prise de distance avec certaine de ses positions. 

    Eu égard à l'énormité du propos de Lagarde, c'est tout de même bien peu : entre dire que votre amitié pour quelqu'un est "écornée" et parler d' "une balle dans la tête", on nous permettra de penser qu'il y a comme une très légère différence...

    Et, puis, faire parler les morts est un exercice peu digne d'un journaliste...

    Si c'était Zemmour qui avait tenu les propos de Lagarde, ou Marine Le Pen, on peut être certain que les Champs-Élysées auraient été brûlés du haut en bas, que toutes les boutiques de vêtements, motos, luxe, alimentaire... auraient été pillées par des hordes de cagoules noires et que les mêmes scènes se seraient reproduites partout en France...

    On peut être certain aussi que la même caste médiatique frappée intégralement, pour un temps, d'une extinction de voix aussi généralisée qu'invalidante, se serait succédé sur les antennes pour dénoncer pêle-mêle, "peste brune", "dérapages nauséabonds", "heures les plus sombres de notre Histoire", "bruits de botte et tout le toutim...

    Là, c'est silence radio !

    Un homme de gauche a proféré une énormité himalayenne : pour lui, c'est bienveillance et compréhension, tout le temps pour expliquer et justifier l'inexplicable et l'injustifiable. La Fontaine ne s'est pas trompé : "Selon que vous serez..." mais, aujourd'hui, il faudrait le compléter par "Selon que vous serez de gôche ou bien d'en face..."

    Ainsi va, vit, raisonne et se comporte une caste médiatique indigne et pourrie jusqu'à l'os; parfaitement représentative de ce Système dont elle est issue, lui-même pourri jusqu'à l'os.

    On en revient toujours à Léon Daudet : la seule action qui vaille est "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime"

    lafautearousseau logo definitif.jpg

  • Dans Valeurs Actuelles, “Fuyard”, “criminel”... La ligue de défense noire africaine insulte la mémoire du général de Gau

    Le général de Gaulle. Photo © Cci/REX/SIPA

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    L’organisation, qui se définit comme “anti-négrophobe” a jugé, sur Twitter, que l’ancien président avait été “incapable de mourir pour sa patrie” en 1940.

    Même le fondateur de la Ve République, libérateur de la France occupée durant la Seconde Guerre mondiale, ne pourra y échapper. Mercredi 24 juin, sur Twitter, la Ligue de défense noire africaine (LDNA) s’en est violemment prise à la mémoire du général De Gaulle. De quoi susciter l’ire de la Licra, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme.

    « La libération de la France par les Africains »

    « Si Charles De Gaulle était un grand criminel, il fut aussi un fugitif de la Seconde Guerre dite mondiale, comme le dit si bien le savant Coovi Rekhmire (présenté comme un « spécialiste en histoire »). Face à la débâcle française durant la guerre, De Gaulle prend la décision de fuir plutôt que défendre son territoire », a lancé sur Twitter la première organisation, qui assure « défendre les droits des Afrodescendants et des Africains ». Et d’ajouter, toujours à propos du général : « Ainsi, tel un fuyard incapable de mourir pour sa patrie, le 17 juin de Gaulle part aussitôt pour Londres afin de poursuivre soi-disant la guerre. (…) De Gaulle était incapable d’assumer ses responsabilités de général qu’il ne méritait manifestement pas ». La LDNA, toujours prompte à réécrire l’Histoire, a poursuivi sur sa lancée : « Il ne reviendra qu’après la libération de la France par les Africains, bravoure africaine qu’il effacera des tablettes de l’histoire pour créer de toute pièce son mythe de résistant ».

    Même le fondateur de la Ve République, libérateur de la France occupée durant la Seconde Guerre mondiale, ne pourra y échapper. Mercredi 24 juin, sur Twitter, la Ligue de défense noire africaine (LDNA) s’en est violemment prise à la mémoire du général De Gaulle. De quoi susciter l’ire de la Licra, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme.

    Si la visée provocatrice, sinon davantage, saute immédiatement aux yeux, la Licra n’a pu laisser passer cette série de messages. Elle a donc réagi, elle aussi sur Twitter. « On commence par taguer les statues et on finit par contresigner toute la propagande de Vichy contre De Gaulle. Affligeant de bêtise, de mensonge et de déshonneur », a tonné la Ligue en réponse à la LDNA. 

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  • Pourquoi il est illusoire de s’obstiner à continuer de croire qu’une « pacification des mémoires » avec l’Algérie et le

    Emmanuel Macron s’obstine à refuser de voir que la France, l’Algérie et le Rwanda ne parlent pas de la même chose quand est évoquée la question mémorielle. Pour Paris, l’histoire est une science permettant de connaître et comprendre le passé.

    bernard lugan.jpgPour Alger et pour Kigali, il s’agit d’un moyen servant à légitimer les régimes en place à travers une histoire « arrangée ». L’incommunicabilité étant totale, les dés sont donc pipés dès le départ. D’où le naufrage du « Rapport Stora » et du « Rapport Duclert ».

    L’Algérie et le Rwanda ne veulent en effet pas d’une « pacification des mémoires » au sens où l’entend la France puisque toute normalisation passerait obligatoirement par des concessions mémorielles qui feraient exploser les fausses histoires sur lesquelles reposent les « légitimités » des deux régimes. Le président algérien Tebboune l’a d’ailleurs plus que clairement reconnu quand il a déclaré que « la mémoire nationale ne saurait faire l’objet de renonciation, ni de marchandage ».
    En définitive, la France recherche une paix mémorielle fondée sur une connaissance scientifique des évènements du passé quand l’Algérie et le Rwanda exigent son alignement sur leurs propres histoires fabriquées.

    Avant de se lancer d’une manière évaporée dans le processus de mise à plat des mémoires, Emmanuel Macron aurait peut-être pu entrevoir la considérable différence d’approche des pays concernés, ce qui lui aurait alors permis de comprendre que sa démarche était vouée à l’échec. Mais, pour cela, il lui aurait fallu demander conseil aux véritables spécialistes de l’histoire de l’Algérie et du Rwanda, aux connaisseurs des mentalités leurs dirigeants. Or, et tout au contraire, pour le dossier algérien le président français a choisi de s’adresser à un historien militant signataire d’une pétition de soutien aux dérives islamo-gauchistes de l’UNEF, et, pour le dossier rwandais, à un historien totalement incompétent en la matière. Benjamin Stora s’inscrit dans la ligne de l’histoire officielle algérienne écrite par le FLN quand la thèse de Vincent Duclert portant sur « L’engagement des savants dans l’affaire Dreyfus », ne fait pas de lui un connaisseur de la complexe alchimie ethno-historique du Rwanda…et ne l’autorise pas à oser parler, contre toute la culture régionale, d’ « absence d’antagonismes ethniques dans la société traditionnelle rwandaise » (!!!).

    Comment Emmanuel Macron pouvait-il d’ailleurs attendre une « avancée » de la part du « Système » vampirique pompant la substance de l’Algérie depuis 1962 quand celui-ci veille avec un soin plus que jaloux à ce que l’histoire légitimant sa domination sur le pays ne soit pas remise en question ? Il en va en effet de sa survie.  L’homologue algérien de Benjamin Stora n’a ainsi fait aucune proposition de révision historique, laissant au chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha,  le soin de faire monter les enchères avec la France en évoquant, contre l’état des connaissances, des « millions de martyrs  de la guerre d’indépendance »… D’une phrase, la pauvre tentative élyséenne de rapprocher les points de vue entre la France et l’Algérie était ainsi pulvérisée. De plus, tout en dynamitant la relation de confiance établie entre les présidents Macron et Tebboune, le général  Chengriha montrait clairement que le président algérien n’est qu’une marionnette et que c’est l’institution militaire qui gouverne et  impose sa loi.

    Maîtres du temps, les généraux algériens vont maintenant faire pression sur Emmanuel Macron, exigeant de lui qu’il livre ou qu’il expulse quelques grandes figures de l’opposition actuellement réfugiées en France…L’éthérée et idéologique recherche d’un consensus historique aura donc abouti à une déroute française.

    Dans le cas du Rwanda la situation est carrément caricaturale car le « Rapport Duclert » va encore plus loin que le « Rapport Stora »  dans la mesure où il s’aligne quasi intégralement sur les positions de Kigali, légitimant ainsi la fausse histoire sur laquelle  repose la « légitimité » du régime du général Kagamé. Une histoire ancrée sur trois principaux postulats :
    - La France a  aveuglement soutenu le régime du président Habyarimana.
    - Ce furent des Hutu qui, le 6 avril 1994, abattirent en vol l’avion du président Habyrarimana afin de faire un coup d’Etat permettant de déclencher le génocide.
    - Le génocide des Tutsi était programmé.

    Or, tout au contraire :

    - Alors que la tragédie du Rwanda fut provoquée par l’attaque lancée depuis l’Ouganda au mois d’octobre 1990 par des Tutsi réfugiés ou déserteurs de l’armée ougandaise, le « Rapport Duclert » affirme, comme le fait Kigali, qu’entre 1990 et 1993, la France a aveuglement soutenu le régime  du Rwanda. Or, chaque intervention militaire française fut subordonnée à une avancée obtenue du président Habyarimana dans le partage du pouvoir avec ceux qui lui avaient déclaré la guerre au mois d’octobre 1990… La différence est de taille.

    - Tournant  le dos à l’état des connaissances et s’alignant là encore sur la thèse officielle de Kigali, le « Rapport Duclert » laisse entendre que ce seraient ses propres partisans qui, le 6 avril 1994, auraient abattu l’avion du président Habyarimana. Une hypothèse que même les juges Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, en charge de l’affaire de l’attentat, ont estimé n’être étayée par aucun des éléments du dossier. De plus, s’ils avaient pris la peine de s’intéresser véritablement aux travaux du TPIR  (Tribunal pénal international pour le Rwanda), et non d’en parler à travers des lectures de seconde ou de troisième main, les auteurs du « Rapport Duclert » auraient appris que ce tribunal qui a travaillé plus de vingt ans sur la question, a clairement écarté toute responsabilité des Hutu dans l’attentat déclencheur du génocide.

    - Pour les rédacteurs du « Rapport Duclert », tout cela n’a d’ailleurs pas d’importance car, selon eux, et toujours ainsi que le soutient Kigali, comme le génocide était programmé, il aurait eu lieu de toutes les façons, même sans l’attentat …Or, et une fois encore, il a été plus que clairement établi devant le TPIR que le génocide était la conséquence de l’assassinat du président Habyarimana…

    Grâce au « Rapport Duclert», voilà donc désormais Kigali en position de force  pour exiger de la France des excuses officielles qui devront être soutenues par  le versement d’espèces « sonnantes et trébuchantes »… Et si Paris se montrait indocile, comme le « Rapport Duclert » a, contre toute vérité historique, reconnu une part de responsabilité française dans la genèse du génocide, conseillé par l’un ou l’autre cabinet juridique d’Outre-Atlantique, le Rwanda pourrait alors décider de poursuivre la France devant un tribunal international… Un nouveau chantage pourrait donc s’annoncer. Résultat de la faiblesse française et de la volonté du président Macron de mettre à plat le contentieux avec le Rwanda, c’est désormais la France qui est à plat ventre…

    Bibliographie
    - Pour tout ce qui concerne la critique de l’histoire officielle de l’Algérie popularisée en France par Benjamin Stora, on se reportera à mon livre Algérie, l’Histoire à l’endroit.
    - Pour tout ce qui concerne la critique de l’histoire officielle du génocide du Rwanda reprise dans le « Rapport Duclert », on se reportera à mon livre Rwanda, un génocide en questions et à mes rapports d’expertise devant le TPIR intitulés  Dix ans d’expertises devant le Tribunal Pénal international pour le Rwanda (TPIR)

    -Pour tout ce qui concerne la repentance en général, on se reportera à mon livre Répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/