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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Action française Arras : Arras Brut #1 - la vente de l'abbaye Saint-Vaast.

    La section Arras de l'Action française lance sa chaîne Youtube !
    Des contenus variés sont en préparation, mais pour l'heure, vous pouvez consulter notre micro-trottoir à l'abbaye Saint-Vaast !
    La parole doit être rendue à la population malgré la municipalité !

    Salutations,
    voici le premier micro-trottoir de l'Action française Arras. L'objectif est de rendre la parole aux citoyens, ici sur une question à laquelle leur avis n'a pas été consulté. En effet, la mairie empêche toute opposition à la vente dans le débat public, hors des parlottes du conseil municipal. Alors, quelle est l'opinion des Arrageois sur la cession de notre joyau ? La réponse est ici.
     
    Nos réseaux locaux :
     
     
    Nos réseaux nationaux :
     
     
    Crédits :
     
    Animateur : Robin Vaillant
    Caméraman : Rémi Deflandre
    Montage : Baptiste Dupont
  • Quand Maurras.net traque la malhonnêteté intellectuelle et le ”deux poids, deux mesures”...

            Voici une pièce nouvelle à verser à la sorte de mini dossier sur Maurras, que vous trouvez dans nos PDF. Un dossier que nous avons constitué sans idées préconçues, presque par hasard pourrait-on dire, à la suite de la lecture d'un, puis d'un autre article dans lesquels Maurras se trouvait injustement stigmatisé (pour reprendre l'expression à la mode, dans le jargon...), alors que tant d'autres que lui, qui ont dit et écrit très largement pire, se voient octroyé une paix royale (si l'on peut dire...) et même des honneurs à foison.....

            Cet article se trouve dans Maurras.net du 18 janvier, et on pourra le rapprocher utilement de notre dossier : M. le Maudit....

    Selon que vous serez radical ou maurrassien

    par Nicolas le 18 janvier 2011

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    Dans L’Action française du 22 janvier 1927, Maurras revient encore une fois sur l’attitude qu’a eue Pie X à son égard. Rien de bien nouveau pour nos lecteurs fidèles qui auront déjà lu cela plusieurs fois, avec quelques variantes de forme. Mais l’article d’actualité suivait l’actualité et il fallait être exhaustif dans L’Action française et le Vatican, afin de déjouer autant que possible la mauvaise foi de ceux que Maurras appelle « le syndicat ».

    On reparle donc du faussaire belge Passelecq, du cardinal Esser, des tripotages de La Vie catholique et du témoignage du cardinal de Cabrières…

    De cet article on retiendra plutôt, dans ses paragraphes qui ne sont pas repris dans le recueil, la mention de Louis Pasquet, élu radical des Bouches-du-Rhône, fugitif ministre du Travail en 1926, qui pouvait s’exprimer ainsi :

    En vérité, l’immigration comporte certains périls, si, par ailleurs, elle répond à des besoins inéluctables. Elle peut affaiblir l’originalité et la pureté de la race.

    Le moment est venu de réglementer, de façon minutieuse, et sévère, comme aux États-Unis, notre politique d’immigration.

    Ce nous est une nouvelle occasion de souligner que les mentions de la « race » que l’on reproche parfois à Maurras — et le plus souvent à coups de citations tronquées et sans contexte — n’étaient pas à l’époque le fait de quelques maniaques dangereux, mais bien une manière de réfléchir et de s’exprimer très largement partagée jusque dans les rangs de la gauche radicale la plus républicaine.

    Reprocher à certains les mêmes propos qu’on se garde bien de souligner chez d’autres, afin de disqualifier les premiers politiquement de leur vivant, puis afin d’en rendre la lecture suspecte après leur mort, n’est-ce pas aussi le comportement d’un « syndicat » ? le comportement de gens qui défendent des intérêts au détriment même de la justice, de l’honnêteté et de la vérité qu’ils ont sans cesse à la bouche ?

    Curieusement, la biographie du sénateur sur le site de la « haute assemblée » évoque bien un livre sur le sujet de l’immigration, mais ne donne aucune idée de sa teneur. Bien plus : les bonnes âmes qui aujourd’hui font profession de traquer ce genre de citation pour les reprocher posthumément à leurs auteurs ne semblent pas s’être avisées du caractère louche de Louis Pasquet, qui a même donné son nom à un lycée arlésien. Or on se souvient que voilà quelques mois un mouvement politique français avait demandé et obtenu à force d’agitation brouillonne qu’on change le nom d’un collège Kléber Haedens à La Garenne-Colombes, prenant principalement prétexte des liens de l’écrivain avec L’Action française et Charles Maurras…

  • Montcornet/de Gaulle, Anne-Claire Coudray et... Maurras !

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    Hier, toute la journée, sur les différentes chaînes, on a eu droit à Macron célébrant le de Gaulle de Montcornet. Evidemment, pour le semble-Président, il s'agit de chercher par tous les moyens à tenter de redorer un blason plus que très largement terni, en tentant de profiter de tout et de n'importe quoi...

    Et le problème, pour nous, aujourd'hui, n'est pas là.

    C'est la réflexion d'Anne-Claire Coudray, présentatrice du JT de 13 heures de TF1, qui nous a fait tiquer : "...à l'époque (de Montcornet, ndlr) le colonel de Gaulle était un parfait inconnu..."

    Il suffira au lecteur de lire la dédicace de de Gaulle à Maurras que nous donnons ci-dessus, pour savoir ce qu'il convient de penser de cette incongruité/énormité...

    C'est un peu comme quand Laurent Delahousse avait dit, à propos de Chaplin, qu'il avait été le premier, dès 1936, à dénoncer Hitler et le nazisme. L'exploit, disait cet ignorant de Delahousse. Sauf que Bainville, lui, l'avait déjà fait, dans son Journal et dans L'Action française, dès 1930... : lisez ou relisez donc la mise au point 1 et la mise au point 2 que nous avions publiée ici-même, avec pour titre "Laurent Delahousse se "plante" complètement..."

    Comme Anne-Claire Coudray hier !

    Ignorance, quand tu nous tiens !

     NDLR : Si vous avez du mal à lire :

    A Charles Maurras, Respectueux hommage, 24 mars 1924, C de Gaulle

    Et la citation du Cardinal de Retz :

    Les lois désarmées tombent dans le mépris; les armes insoumises aux lois tombent dans l'anarchie.

    lafautearousseau

  • Une nouvelle génération d'Action française qui s'affirme, se fait connaître et se présente ...

     

    Le tract dont le texte suit |image ci-dessus] est actuellement distribué au grand public de Marseille et sa région par les militants d'Action française Provence. Une nouvelle génération d'A.F. pour qui il s'agit de s'affirmer, se faire connaître, se présenter. Ils ont fait beaucoup parler d'eux et de l'Action française, ces derniers mois*, et l'écho de leurs actions, en bien ou en mal, a rempli les colonnes de la presse locale et nationale. Naturellement partisane, hostile et simpliste s'agissant de la première; mais cherchant parfois à comprendre, et ne se contentant pas de formules mécanisées, dans la presse nationale, comme ce fut le cas de Causeur, de TV Libertés, et, même, de Libération. qui s'est donné la peine de prendre contact et interroger. L'objet de ce tract est justement de présenter une analyse politique, en forme d'interrogations et de dire ce qu'est l'Action française. Ce qu'elle pense et veut, y compris au niveau régional. Au fond, un texte à la fois très ancré dans l'actualité et, du point de vue de la politique d'Action française, très traditionnel. « Maurras est vivant » a titré Causeur dans son numéro de février. Il semble bien, en effet.  LFAR   

    * Voir nos notes du 4.02 Quand le « politologue » Jean-Yves Camus traite de l'Action française en Provence : le vrai et le faux et du 2.02 « Violences de l'Action française contre le PS à Aix-en-Provence » ? Ou lamentations d'une fédération déchue ?

     

    ACTION FRANCAISE PROVENCE

    SOUTENEZ-NOUS, REJOIGNEZ-NOUS !

     

    On vous a promis la croissance ?
    Vous aurez celle du chômage, de l'insécurité, des inégalités. L'avenir de vos enfants est compromis.

    Vous espériez une République exemplaire ?
    Elle protège les menteurs et les voleurs, favorise les disparités sociales et le règne des partis.

    Vous avez refusé la Constitution européenne ?
    Ils vous ont imposé le traité de Lisbonne et une technocratie bruxelloise.

    Vous avez aimé les farines animales ?
    Vous adorerez le poulet au chlore et le boeuf aux hormones que promet le marché transatlantique, négocié sans le consentement des peuples.

    Ils vous ont parlé de France forte ?
    Minée à l'intérieur par les guerres de clans, le multiculturalisme et l'antiracisme; vendue au Qatar et à l'Arabie saoudite, soumise aux États-Unis à l'extérieur.

    On vous somme de trier vos déchets ?
    Ils autorisent les rejets chimiques dans le parc national des Calanques.

     On sauve la planète mais on ne parle plus à son voisin.

     La France, nation millénaire, devient simple hôtel entre deux aéroports. Un parc d'attraction pour touristes en bermuda.


    La France doit retrouver sa souveraineté, les Français leur identité.

    Qui sommes nous ?

    L'Action Française est le plus ancien mouvement politique français. C'est aussi une école de pensée fidèle à la doctrine de Charles Maurras, son célèbre penseur.

    Il s'agit d'un mouvement qui a à coeur de défendre la France et les Français d'abord.

    L'AF à Marseille dispose d'un local au 14 rue Navarin. De nombreux militants se réunissent plusieurs fois par semaine pour des conférences, des moments de convivialité, mais aussi des actions de rue.

    Ce qui les réunit ? Le dégoût des partis politiques et l'amour de la France.

    Nos objectifs

    Dénoncer les mensonges de la république, diffuser l'idée nationale, défendre les Français et l'identité provençale face à la brutalité de la mondialisation.


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    Actionfrancaiseprovence@gmail.com

     

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    Action Française - Provence

  • MARTIGUES/MAISON MAURRAS : NON ASSISTANCE A MONUMENT EN DANGER !

    AUJOURD'HUI, APRES PLUSIEURS ANNEES DE FERMETURE,  1.300ème JOUR "D'ABANDON DE FAIT" DE LA BASTIDE MALGRE LE VOTE "POUDRE AUX YEUX" DU CONSEIL MUNICIPAL PROMETTANT DES TRAVAUX...

    Jamais ouverte, aérée, ventilée; jamais chauffée depuis plusieurs hivers; exposée sans aucun entretien aux intempéries et à l'humidité, ici plus qu'ailleurs, dans cette ville "bâtie non pas au bord de l'eau mais dans l'eau" (Alexandre Dumas) : tel est l'état pitoyable dans lequel la très riche Mairie de Martigues laisse la très belle bastide de Maurras, au Chemin de Paradis, l'un des deux seuls édifices civils du XVIIème siècle que possède la Ville, et que celle-ci, par sectarisme haineux, laisse littéralement, pourrir sur pied...

    La Maison est interdite à la visite depuis plusieurs années déjà (automne 2017), puis ce fut au tour du jardin lui-même d'être "interdit d'accès" de fait (automne 2018). Ce qui nous fait un total de trois longues années et demi d'abandon : environ 1300 jours  !

    Le 27 novembre 2019 le quotidien La Provence annonçait que la Mairie venait de débloquer 850.000 euros pour la restauration de l'ensemble.

    Depuis ? Rien... 

    maurras bastide.jpg

    En 1997, le maire communiste, Paul Lombard (maire de 1968 à 2008), a accepté la donation à la Ville de la Bastide de Maurras avec, comme seule règles, de pérenniser l’ensemble immobilier, jardin et bâtisse, et d'entretenir la bibliothèque.

    Après une courte période où la maison fut entretenue, elle fut fermée au public; le jardin, lui, est entretenu depuis "a minima" par la très riche Mairie de Martigues : tous les rosiers ont été arrachés ("trop difficiles à entretenir" nous fut-il dit !) et les inscriptions sur les stèles continuent de s'effacer...

    Nous demandons :

    1. Que la très riche Mairie de Martigues "communique" sur les travaux prévus, qu'elle donne une date de début de ces travaux, qu'elle indique précisément en quoi ils consisteront et quelle en sera la durée, au moins approximative...

    2. Qu'elle donne une date, au moins approximative, de fin de ces travaux, à partir de laquelle on pourra, de nouveau, avoir accès à la Bastide...

    3. Qu'elle redonne, en attendant, le libre accès au jardin, comme cela se passait avant l'incompréhensible et inexplicable fermeture de la totalité du site au public...

    4. Que ce jardin soit "restitué" dans son état originel (replantation des rosiers et restauration de "l'ensemble architecturé", notamment avec la restauration des inscriptions gravées sur les pierres...) 

    5. Que l'on entame la procédure d'inscription de la maison du Chemin de Paradis au Réseau des Maisons des Illustres.

    Retrouvez ici  : Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !"

    lafautearousseau

  • Action Française • A PROPOS D'UNE CARTE DE « CAMELOT DU ROI » 1934-1936

     


    3578948983.jpgNotre chroniqueur du Maroc, Péroncel-Hugoz, malgré le final savoyard de son second nom, est de bonne roture provençale. Habitant la même maison varoise depuis cinq générations, les papiers de famille y sont naturellement conservés. Péroncel-Hugoz en a extrait pour nos suiveurs la carte d'appartenance à l'AF de son père, Jean Péroncel-Hugoz (1913-1978). Notons que le scribe de la section marseillaise de l'AF a orthographié « Péroncel » avec un a à la place du o... Ladite carte est signée Maxime Real del Sarte (1888-1954), fondateur des Camelots du Roi.
    Real del Sarte fut également l'un des sculpteurs les plus cotés en France et internationalement durant la période Art Déco.

    Carte Action française.jpgOn notera les formules claires et énergiques de la déclaration signée par le membre : "Je m'engage à combattre tout régime républicain. La République en France est le régime de l'étranger. L'esprit républicain désorganise la défense nationale et favorise les influences religieuses directement hostiles au catholicisme traditionnel".

    Et ainsi de suite. On ne saurait mieux dire... A l'époque, bien sûr, l'Islam n'était pas encore un danger pour la France qui se trouvait être, par ses colonies, mandats, protectorats, une puissance mahométane. Cependant, Charles Maurras qui, dès Kiel et Tanger (1910) avait écrit « L'Islam renaît », vit un symbole négatif pour l'avenir dans l'ouverture à Paris, au milieu de la décennie 1920, à l'initiative du parfait monarchiste qu'était le maréchal Lyautey, d'une grande mosquée à Paris. 90 ans plus tard, il y a 2.500 mosquées en France métropolitaine, dont plusieurs « Grandes », et les projets de constructions nouvelles se multiplient, dans une France largement déchristianisée qui plus est...  Lafautearoussseau  

    Photo de droite : La carte de ligueur d'Action Française, recto-verso.

    IMG - JPEG - Copie.jpg

    Notre chroniqueur du Maroc, Peroncel-Hugoz, avec nos remerciements et un cordial salut collectif  

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    Le Café du croissant où Jaurès fut assassiné 

     

     

    L'Union Sacrée : un ralliement ? 

    « Les dernières espérances que l’on pouvait concevoir en faveur d’une solution pacifique se sont évanouies l’une après l’autre. L’Allemagne aura laissé les puissances épuiser tous les moyens de conciliation, en dissimulant ses préparatifs de guerre derrière le paravent des négociations diplomatiques. »           

    maurras2_300x250.jpgDans son éditorial du 1er août 1918, Charles Maurras accuse l’Allemagne d’être responsable du déclenchement des hostilités et nie toute implication de lʼAction Française dans l’assassinat du leader socialiste Jean Jaurès par Raoul Villain, à qui il était arrivé de fréquenter les réunions du cercle royaliste. 

    Face à l’Allemagne, réconciliation nationale 

    Avec l’attentat mortel perpétré contre Jaurès, c’est tout espoir de paix qui meurt. Le camp pacifiste français a perdu son champion. LʼAction Française s’attendait à cette guerre. C’est sans hésiter une seconde que Maurras et les siens rejoignirent le camp de ceux qui prennent « la décision spontanée d’oublier toutes les divisions et toutes les querelles au bénéfice d’une cause qui, très soudainement, apparaît comme la plus haute de toutes : la défense de la patrie »[1]

    poincare_raymond.jpgSoit lʼUnion Sacrée – expression utilisée par le président Poincaré (photo) dans son message au Parlement où il proclame que la nation « sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant lʼennemi lʼUnion Sacrée »[2]. Les Français, à lʼété 1914, ces « représentants éminents et peut-être seuls de la race chevaleresque »[3] selon les mots de Charles Péguy, ne forment plus quʼun seul corps, dont les parties sont unanimement prêtes, la « fleur-au-fusil », à bouter le « Hun », ou le « Teuton », hors de la mère-patrie.           

    Le président de la Chambre des députés, Paul Deschanel loue, le 4 août, lʼunisson trouvé au sein de la nation républicaine : « Y a-t-il encore des adversaires ? Non, il nʼy a plus que des Français. »[4] Les réfractaires sont à cet égard peu nombreux : seulement 1,5 % des conscrits. L’état-major s’attendait à dix fois plus. 

    220px-Pujo,_Maurice.jpgL’unité est là. Du député S.F.I.O. du Nord, Jules Guesde, du socialiste Gustave Hervé, qui dirige un journal, La Guerre sociale, à la ligne résolument antinationaliste et pacifiste dont la une du 1er août 1914 est : « Ils ont assassiné Jaurès ! Ils n’assassineront pas la France », jusqu’à Maurice Barrès, qui début 1914 avait succédé à Paul Déroulède en tant que président de la Ligue des Patriotes, et Maurice Pujo de lʼAction Française (photo), toutes les couches de la population, toutes les sensibilités politiques, répondent à lʼappel de la « République française » qui appelle ses fils à la destruction de lʼennemi, à la violence, à les buter tous... quand sa Loi proscrit tout usage de la coercition, puisqu’elle revendique la jouissance du monopole exclusif de ladite coercition, comme lʼavait posé le sociologue allemand Max Weber quand il sʼétait, au moment dʼailleurs de la Première guerre mondiale, ingénié à définir l’État, quand son compatriote Friedrich Nietzsche dépeignait ce concept majeur du politique dans Ainsi parlait Zarathoustra en monstre froid qui ment froidement, avec pour mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’Etat, je suis le peuple »

    Le 7 août à la Sorbonne Maurice Pujo participe à la fondation d’un Comité de secours national présidé par le doyen de la faculté des sciences, avec notamment Ernest Lavisse, le représentant de l’archevêque de Paris Mgr Odelin, le leader de la C.G.T. Léon Jouhaux et le secrétaire général de la S.F.I.O. Louis Dubreuilh. « De parti à parti on ne sait quelles politesses se faire : on présente les adversaires de la veille les uns aux autres et on se serre la main »[5], note Jacques Bainville. 

    Le 26 août un gouvernement dʼUnion Sacrée est formé, qui penche plutôt à gauche. La droite est sous-représentée car, sous la pression des radicaux, la proposition du président Raymond Poincaré de faire entrer MM. Albert de Mun et Denys Cochin est rejetée. En dépit de cela, lʼAction Française reste loyale au régime honni, à la République, à la « gueuse ». Maurras juge que, puisque lʼennemi est aux portes, « une seule chose importe, la victoire. »[6]                  

    Ralliement et donc trahison ? Pour Maurras la vraie trahison serait la désertion. Voici comment, confronté à ce dilemme cornélien, il justifie son choix : « Nous ne vaincrons pas par les dissensions intestines, en nous faisant les complices du désordre, de lʼincohérence, de la scandaleuse instabilité gouvernementale qui était lʼessence du régime ; cela peut et doit être surmonté vu la présence de lʼennemi. »[7] 

    CCQn2bRWAAE78_w.jpgCette décision aurait pu décevoir lecteurs et militants de lʼAction Française – rappelons que la IIIème République est née de la défaite militaire de Sedan –, qui désormais soutenait les mesures liberticides du pouvoir républicain, par exemple en sʼen prenant à la Ligue des Droits de lʼHomme qui battait campagne contre la censure de la presse. Mais peu considérèrent que lʼAction Française était devenue un opposant « trop modéré ».[8]

    14-18-au-dela-de-la-guerre.jpgLʼélan patriotique était tel, comme l’a montré lʼhistorien Jean-Jacques Becker dans ses travaux, que chacun ou presque à lʼintérieur du mouvement royaliste accepta ce changement de cap, nouvelles circonstances obligent, et sʼengagea pour la France, avec comme armes la plume pour lʼintelligentsia, minoritaire, et le fusil pour la base, majoritaire.           

    Parmi les premiers, Léon Daudet, qui est très actif dans le soutien à lʼeffort de guerre, pointe du doigt les entreprises allemandes implantées sur le sol français quʼil accuse dʼêtre une cinquième colonne. En particulier, les laboratoires et les magasins Maggi, qui commercialise les célèbres bouillons Kub, sont violemment attaqués. Daudet sʼacharne aussi à débusquer les traîtres supposés, comme lʼami du radical Joseph Caillaux, le banquier juif Émile Uhlman. 

    Des organisations annexes, de surcroît, sont créées par lʼAction Française. Dʼabord, en juin 1917, la Ligue de Guerre dʼAppui, puis, quelques mois plus tard, la Ligue de Défense Anti-Allemande, qui publie un organe appelé On les aura, dont la durée de vie fut brève. Raymond Poincaré peut se féliciter de cette fidélité à toute épreuve. En 1917, il dit à propos des militants royalistes quʼils « ont oublié leur haine de la République et des républicains, et ils ne pensent plus quʼà la France. »[9]   (A suivre)  ■ 

    [1]  Jean-Baptiste Duroselle, La Grande Guerre des Français, Paris, Perrin, 2002, p. 48.
    [2]  Cité par ibid., p. 49.
    [3]  Cité par ibid., p. 48.
    [4]  Cité par ibid., p. 49.
    [5]  Cité par ibid., p. 56.
    [6]  Cité par Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 113.
    [7]  Idem.
    [8]  Idem.
    [9]  Idem. 
    Articles précédents ...
    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer
    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 
     

    lafautearousseau

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Pie XII lève les sanctions pontificales...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

    lfar espace.jpg

    Voici le lien menant au numéro du 16 juillet 39 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7674904

    1A.png

    (cliquez sur les images pour les agrandir...)

    1A.png

    1A.png

     

    (tiré de notre Éphéméride du 10 juillet. Attention : si les sanctions ont bien été levées le 10 juillet 39, ce n'est que dans son numéro du 16 juillet, dont vous voyez ici la "Une" que le journal a célébré l'évènement...)

     

    1939 : Pie XII lève les sanctions contre L'Action française

               

    "L’interdiction de lire le journal " L’Action française " est levée, à partir du jour de la promulgation de ce décret." :

    http://www.clerus.org/clerus/dati/2001-01/22-6/AF.html

     

    Le 29 décembre 1926, certains ouvrages de Charles Maurras ainsi que le journal L'Action française avaient été mis à l'index par Pie XI. Sanction aggravée quelques mois plus tard : le 8 mars 1927 les adhérents du mouvements furent interdits de sacrements...

    Il n'est pas exagéré de penser que la mise à l'index de 1926 fut l'un des plus rudes coups portés au mouvement royaliste, et l'un de ceux qui contraria le plus ses espoirs de réussite.

     

    Certes, celui-ci devait essentiellement lutter contre la résistance acharnée du Système, s'opposant de toutes ses forces à la contestation radicale de l'AF (La république gouverne mal, mais se défend bien...); cette contestation radicale se heurtait, par ailleurs, à la vigueur très forte, à l'époque, des sentiments révolutionnaires. Epuisée, depuis, la foi dans les idéaux de 89 et dans la Nouvelle religion républicaine était en pleine force à l'époque...

    Il y eut aussi la Guerre de 14 : tout le monde savait, Maurras le premier, qu'il fallait "faire le Roi" avant la Guerre que l'on voyait venir car, après, ce serait beaucoup plus difficile : les événements se chargèrent de le montrer (la moitié des Camelots partis à la guerre ne revinrent pas, et c'étaient, forcément, les plus jeunes)...

    En dépit de ces trois facteurs contraires, la contestation radicale du Système se développait malgré tout. Il est clair que les sanctions romaines, sans la détruire, lui causèrent un tort considérable, et un affaiblissement certain, que leur levée par Pie XII - dont ce fut l'un des tous premiers actes... - ne suffit pas à compenser...

    L'Action française, après avoir tenté de "faire le Roi" avant que n'éclate la guerre de 14  - et, justement, pour que cette guerre n'éclate pas... - L'Action française, donc, alertait sans relâche sur la montée du nazisme, et tentait de fédérer toutes les forces, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, qui pouvaient s'opposer à lui. Dans cette croisade pour la paix, les sanctions vaticanes de Pie XI apparaissent clairement pour ce qu'elles furent : un coup de couteau dans le dos  du pays, une trahison des intérêts supérieurs de la France, de l'Europe et du monde, de la Paix... De ce point de vue, l'acte de justice de Pie XII - qui est évidemment une bonne décision - arrive trop tard...

     

            (Éléments d'information sur le sujet, tirés de Maurras.net :

    La mort de Pie XI.pdf )

     

     Et, dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir les deux photos "A la Chambre : sur Gambetta et Benoit XV (II)" et "Pie XII lève les sanctions contre l'A.F.".

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    NDLR RAPPEL :

    Quatre de nos Éphémérides traitent des rapports entre l'Église et la République idéologique française, en général, et des rapports entre l'Eglise et l'Action française en particulier :

     pour les rapports entre l'Église et la République idéologique française, voir notre Éphéméride du 16 février sur le "Ralliement", et notre Éphéméride du 18 novembre - sur le "toast d'Alger", qui préparait les esprits à ce "ralliement";

     pour les rapports entre l'Église et l'Action française, voir notre Éphéméride du 29 décembre, sur les sanctions vaticanes contre l'Action française, et notre Éphémeride du 10 juillet, sur la levée de ces mêmes sanctions par Pie XII...
     
     

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    Collection privée, Jean-Baptiste Collomb

     

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    Pour lire les articles ...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du dimanche 16 juillet 1939. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à doite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : 27 Juillet 1916, Jehan Macquart de Terline, premier kamikaze de l'histoire, membre

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    On nous permettra, aujourd'hui, une entorse à notre pratique habituelle de donner la "Une" de L'Action française en illustration première et principale du sujet du jour, et on va voir pourquoi...

    Voici donc d'abord, et seulement, le lien conduisant la "Une" de L'Action française du Dimanche 30 Juillet 1916  :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k759147f/f1.image.zoom

    L'exploit, l'héroïsme et l'abnégation de Jehan Macquart de Terline, jusqu'au sacrifice de sa vie, y sont bien rapportés, sur vingt sept lignes, dans la partie supérieure des deux colonnes centrales :

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    Un peu plus bas, toujours en colonne centrale, le journal continue d'égrener sa sinistre et lugubre rubrique des membres de l'Action française tombés au Champ d'honneur : on en est ce jour-là à la six-cent neuvième liste ! C'est la triste et douloureuse chronique de la lente décapitation du mouvement qui s'écrit ainsi, quotidiennement, sur les "Une"... :

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    Le journal en reste donc là pour Jehan Macquart de Terline, mais dans le numéro du Vendredi 28 Janvier 1910, en page deux, dans la chronique "Ligue d'Action française", on trouve ce compte-rendu, très émouvant lorsque l'on connaît la suite, qui se produira un peu plus de quatre ans après, illustrant parfaitement ce que nous venons d'écrire sur la décapitation du mouvement par la Guerre... : 

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    Un autre quotidien, Le Matin, raconte plus longuement - et avec un grand talent - cet exploit : sous le beau titre de "Sublime héroïsme", Le Matin consacre à notre "aîné" toute sa sixième et dernière colonne de "Une", l'article - non signé, si ce n'est d'un simple "Officiel" - se terminant en partie supérieure de la page deux, première colonne :

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    Peut être une image de 1 personne

    Jehan Macquart de Terline, le premier kamikaze de l'histoire, était membre de la section d'Action française de Saint-Omer. Il mourut au cours d'un combat aérien en rentrant en collision avec son adversaire le 27 juillet 1916...

    Voici le lien conduisant à la "Une" du Matin (que l'on voit donc en illustration principale, et qui est du même Dimanche 30 Juillet 1916 que celle de L'Action française) :

    bn&égationhttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k571711v/f2.item.zoom

    Avant de donner l'article du Matin, voici un lien fort intéressant pour qui  souhaite en savoir plus sur le Maréchal des Logis Terline :

    https://www.archivespasdecalais.fr/Recherche-par-commune/Lettre-B/Blendecques/Mort-de-Jehan-de-Terline-premier-kamikaze-de-l-histoire?fbclid=IwAR2732sHROTOgFADfBBQf3hIXWpxALSw9iijMG5YJiT7ex0TGs6IBxZfSaE

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    1. Début de l'article, sur l'intégralité de la sixième colonne (de droite) :

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    2. ...et la fin de l'article en page deux, en haut de la première colonne de gauche :

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Dans la dernière livraison de Maurras.net, ces lignes à méditer....

    (sur Maurras.net, par Nicolas le 6 mars 2011, extrait)

            "....Quoi d’autre dans cette Politique (du 23 novembre 1926, qui est reproduit ici, ndlr) ? …surtout un développement sur la politique d’alliance des partis républicains, où Maurras nous réexplique que la droite modérée n’a aucune chance de succès réel dans le jeu des institutions républicaines qui sont faites pour mener au désastre. Au mieux, elle a le choix entre les Mauvais — en l’occurrence les radicaux — et les Pires — les socialistes.

            Manière de rappeler en prenant exemple de l’actualité et du malheureux Jacques Bardoux la mise en garde qui concluait le chapitre vingtième de Kiel et Tanger :

            Une fois de plus se vérifiait la loi du développement historique de ce régime où les meilleurs ne servent qu’à fournir aux pires des prétextes plus respectables, des moyens d’action plus puissants. Les bonnes intentions de la République conservatrice avaient fourni des armes contre la France aux républicains radicaux. Pendant les trois ou quatre dernières années de son sultanat, beaucoup d’écrivains patriotes réclamèrent la tête de M. Delcassé : que ne réclamaient-ils la destruction de la République ? Cela seul importait.

            Libre au lecteur d’imaginer si ces leçons des premières décennies du vingtième siècle ne sont pas encore de quelque utilité aux premières du vingt-et-unième !"

            En effet...

  • Grandes ”Une” de L'Action française : contre Rousseau (par Jacques Bainville)...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    En juin 1912, et deux dimanche de suite (les 16 et 23) Jacques Bainville/Léonce Beaujeu parla de Rousseau, en "Une" du quotidien (quatrième colonne, et début de la cinquième). La présentation de la page est tout sauf "sensationnelle", et l'article de Bainville paraît sous le titre étrange - et effroyablement banal - de "Au jour le jour - Courrier de la semaine". Il faut dire que l'auteur se rattrape en page trois, dans laquelle, sous une présentation elle aussi très banale, il commente Les dieux ont soif, d'Anatole France...

    Bainville/Beaujeu voisine, dans cette "Une" avec Daudet et Pujo : Maurras devait être absent, en vacance chez lui, dans "(son) Martigues plus beau que tout...", en ce mois d'été...

    L'article de Bainville est en quelque sorte une suite (mais nettement plus approfondie) de l'article du 6 précédent, que vous pourrez lire ici)

    Voici le lien du numéro du Dimanche 23 Juin 1912 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k757675q

     On verra que, dans sa charge féroce contre "Jean-Jacques", Bainville n'oublie pas l'impartialité de rigueur, ni l'honnêteté intellectuelle la plus élémentaire; et qu'il commence par reconnaître les mérites et qualités éminentes - littéraires, s'entend... - de celui qu'il s'apprête à... assassiner (là aussi, littérairement s'entend...) :

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    Le grand Chateaubriand n'a pas dit autre chose lorsqu'il écrivait, parlant de Rousseau :

    "...Je commençai, à Lausanne, les Remarques sur le premier ouvrage de ma vie, l'Essai sur les révolutions anciennes et modernes. Je voyais de mes fenêtres les rochers de Meillerie : "Rousseau", écrivais-je dans une de ces Remarques, "n'est décidement au-dessus des auteurs de son temps que dans une soixantaine de lettres de la Nouvelle Héloïse, dans quelques pages de ses Rêveries et de ses Confessions. Là, placé dans la véritable nature de son talent, il arrive à une éloquence de passion inconnue avant lui. Voltaire et Montesquieu ont trouvé des modèles de style dans les écrivains du siècle de Louis XIV; Rousseau, et même un peu Buffon, dans un autre genre, ont créé une langue qui fut ignorée du grand siècle."
    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, pages 128/129).

    • Voici donc l'article en question; d'abord, le début et la partie principale en quatrième colonne... :

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    • ... puis les quinze dernières lignes, tout en haut de la colonne cinq, juste avant l'article de Pujo :

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     P.S. : Dans notre Catégorie Lire Jacques Bainville , vous trouverez ces deux articles, celui du 16 et celui-ci, du 23, sous une forme peut-être plus commode, si vous souhaitez, par exemple, les "partager" sur tel ou tel site, ou avec des amis... :

    • l'article du 16 Juin :

    Lire Jacques Bainville (XXV) : Jean-Jacques Rousseau

    • et cet article du 23 :

    Lire Jacques Bainville (XXVI) : Encore Jean-Jacques Rousseau

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    Pour lire les articles...

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  • Les ”Maisons des Illustres” ? Chiche ! A quand, celle de Charles Maurras, à Martigues ?...

     Le 13 septembre, Frédéric Mitterrand a présenté le nouveau label « Maisons des illustres », destiné à mettre en valeur des demeures remarquables par leur histoire et par ceux qui les ont habitées.

            En vidéo : Lancement du label Maison des illustres 

            Il est attribué aujourd’hui à 111 demeures sur les 900 maisons recensées par le ministère de la Culture et de la Communication sur l’ensemble du territoire. Ces maisons conservent et transmettent la mémoire des hommes qui les ont habitées et qui se sont illustrés dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la France.

            Certaines sont des maisons-musée qui conservent objets et mobilier dans leur cadre d’origine ; d’autres des maisons-archives qui présentent et valorisent divers documents et témoignages ; d’autres encore des maisons où l’on a donné carte blanche à un artiste pour imaginer un dispositif qui en évoque l’esprit d’une manière nouvelle ; d’autres enfin sont devenues des résidence d’écrivains, de peintres ou de comédiens. Du domaine au studio, du château à l’appartement, la maison ou l’atelier, ces lieux authentiques sont encore trop rarement connus et visités, le rôle de ceux qui les font vivre insuffisamment reconnu et aidé.

            Un exemple réussi : la maison de Chateaubriand :

            - site officiel : http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.net/web/chateaubriand/accueil

            - http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.net/web/chateaubriand/la-maison-de-chateaubriand

            Alors, Monsieur le Ministre, très sincèrement, et sans aucune arrière-pensée : bravo pour votre idée, votre initiative et vos actions pour les Maisons des Illustres . Juste une seule toute petite question : que comptez-vous faire, qu'est-ce qui est prévu, pour que la maison de Charles Maurras, à Martigues, devienne, par exemple - comme on vient de le voir avec les deux exemples précédents de la maison de Chateaubriand - un lieu d'où rayonne l'esprit, la culture, la mémoire ?

            Une parcelle de la France, tout simplement....

    maurrasnchateaubriand,maison des illustres

    Et la "vieille maison, que nul âge ne ride..." attend : elle attend de rayonner, d'être un centre de rencontres, de colloques, d'échanges; un lieu de vie et de culture...

    Elle est l'une de ces "Maisons des Illustres" dont parle le Ministre, et doit être traitée comme telle...

  • Journées du Patrimoine puis Municipales : quel sort pour la Maison de Maurras, à Martigues ?

    Dans un an, les Municipales...

    En ligne de mire, en Provence, Roquevaire et Martigues, où le dernier "Mur de Berlin" d'Europe entoure la maison de Charles Maurras...

    Comme d'habitude, Lafautearousseau (LFAR) ne donnera pas de consigne de vote précise : d'une part, nous considérons nos lecteurs comme suffisamment formés, ils ne sont pas notre propriété et nous les laissons parfaitement libres de leur choix ; d'autre part, les positions de la Rédaction sont suffisamment explicites pour que l'on puisse aisément imaginer quels succès - ou quelles défaites - nous souhaitons...

    Il y aura cependant deux cas "à part" l'année prochaine en Provence : celui de Roquevaire et celui de Martigues, actuellement dirigées par un maire apparenté communiste (après une parenthèse UMP) pour la première, et par un maire communiste depuis 1946 pour la seconde (avec deux parenthèses SFIO).

    Ces deux villes revêtent une importance particulière pour les maurrassiens que nous sommes :

    maurras caveau.jpg Roquevaire, car elle abrite le caveau de la famille Maurras (ci contre), où celui-ci repose aux côtés de son père Jean, de sa mère Marie-Pélagie et de son frère Joseph, entre autres...

    Beaucoup l'ignorent, mais les Maurras ne sont pas du tout originaires de Martigues : ils viennent de Haute Provence, où se trouve toujours un hameau dit "Les Maurras"... Une sorte de migration familiale (tiens ! les Maurras étaient des "migrants" ? Voilà qui va intéresser le Pape François et toute notre bonne intelligentsia politiquement beaucoup trop correcte !!!) amena une partie des Maurras à "descendre" de la montagne vers la mer, mais toujours en restant à l'est de Marseille.

    Le père de Maurras, Jean, était receveur à l'enregistrement à Roquevaire, ville qui n'a malheureusement pas conservé sa maison, de moindre intérêt, il est vrai, que celle de sa mère à Martigues…

    Martigues, car elle abrite la maison de la mère de Maurras (qui était une Garnier), donnée par Jacques Maurras à la Mairie de Martigues le 27 septembre 1997, conformément au voeu exprès de Charles Maurras.

    Or, si le cas de Roquevaire n'est pas franchement "gênant" pour nous (l'accès au cimetière est relativement aisé), il n'en va pas de même à Martigues, où l'actuel Conseil municipal du communiste Gaby Charroux (élu le 29 mai 2009, puis réélu) a adopté, vis-à-vis de la maison de Maurras, une attitude radicalement différente de celle de l'ancien maire, Paul Lombard, lui aussi communiste, mais qui permettait un accès facile au lieu.

    On a même pu entendre proférer une énormité par un membre du Conseil municipal de Martigues, au MUCEM de Marseille, lors d'un pseudo colloque sur Maurras (en juin 2018) qu'il faut bien appeler par son nom de "colloque-bidon" : cet élu martégal a osé dire - en substance - que la maison de Maurras, ce n'était rien du tout, c'était quatre murs, et un ensemble vide, sans rien.

    Or, tout le monde sait très bien que la maison de Maurras est une maison "pleine", et qui ne demande qu'à vivre : une maison pleine des souvenirs, des objets, des livres du Maître, et dont nous demandons - rappelons-le au passage - qu'on l'ajoute à la déjà longue liste des Maisons des Illustres, afin de la soustraire, justement, à l'esprit aussi partisan qu'irresponsable et misérable de certains élus communistes, qui pratiquent une sorte de véritable génocide culturel en interdisant de fait l'accès à la Maison, et même au Jardin !

    Il va donc sans dire que, même sans donner de consignes de vote, nous verrions d'un bon oeil la chute d'une municipalité haineuse et sectaire, à Martigues, même si nous ne nous faisons guère d'illusions, sur ceux qui la remplaceraient. Mais au moins pourrait-on espérer ne plus se heurter à l'actuel mur du mépris, du refus, de la haine - pour parler clair - qui se dresse actuellement, tout aussi infranchissable que l'ancien Mur de Berlin, de sinistre mémoire, et, comme lui, dressé par des staliniens qui relèvent plus de la paléontologie que de la politique...

    Alors, oui, nous posons au moins la question : faudra-t-il voter même pour "peu importe qui", appliquer la politique du « TOUT SAUF » à Martigues ?

    Devrons-nous retourner la stratégie des électeurs de gauche contre eux et contre le maire PCF (ils appellent cela "la discipline républicaine"), c’est-à-dire voter pour la liste d’en face qui pourrait l'emporter; n'importe quelle liste et ainsi « faire barrage » aux derniers représentants du stalinisme ?

    A ceux qui d’aventure hurleraient à la trahison doctrinale dans un pharisaïsme qui leur est cher, nous répondrions ceci : préférez-vous voir la maison du Maître finalement s'écrouler, à force de manque d'entretien; finalement détruite, donc, mais, vous, gardant vos mains bien propres et votre conscience tranquille ? 

    La question se posera également pour Roquevaire, bien que, nous l'avons dit, à un degré de gravité bien moindre.

    lafautearousseau lance le débat…

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [8] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

     Tableau représentant la signature de l’armistice dans le wagon du maréchal Foch. 

    De droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Wemyss et Hope (assis), le ministre d’État allemand Erzberger (en manteau sombre, de dos), le capitaine de la Royal Navy Marriott (debout en arrière-plan), le Generalmajor Winterfeldt de la Deutsches Heer (avec casque à pointe), le comte Oberndorff des Affaires étrangères (en manteau clair chapeau à la main) et le Kapitän zur See Vanselow de la Kaiserliche Marine (tête nue en arrière-plan).

     

     

    L'armistice et ses suites. Une victoire à la Pyrrhus 

    Jusquʼici nous avons surtout insisté, en traitant du rôle joué par lʼAction Française pendant la Première Guerre mondiale, sur les causes de celle-ci. Au fond son irruption serait – cʼest notre thèse – le fruit de la congruence de l’expansionnisme pangermaniste de la Prusse et du bellicisme antinomiste maçonnique, que Charles Maurras érigea en véritables fléaux minant la France. 

    Maintenant il est question dʼétudier les conséquences géopolitiques de la Grande Guerre. Pour clore cette série dʼarticles publiée à lʼoccasion du centenaire de le 119910292_o.jpglʼarmistice du 11 Novembre 1918, nous nous bornerons à rappeler ce que lʼAction Française – et Jacques Bainville en premier lieu – pensait dudit armistice qui mettait fin à quatre ans de combats, dont lʼintensité fut sans précédent, et qui déboucha sur un certain nombre de traités de paix dont le plus important parmi eux fut le « diktat » de Versailles (photo)

    Bainville annonce la chute du Reich 

    Notons dʼabord que Bainville ne fut pas surpris par la défaite de lʼAllemagne. Dès le début de lʼannée 1918 il lʼavait en effet anticipée. Ce quʼil écrit dans son Journal en date du 31 janvier 1918 en atteste : 

    2670193225.jpg« Le 27 janvier, jour de la fête de Guillaume II (photo), tandis que nos soldats entendaient des chants et des hymnes monter des tranchées allemandes, plus de 200 000 ouvriers faisaient grève à Berlin. Le même jour, une élection partielle pour le Reichstag, à Bautzen, mettait aux prises un socialiste et une conservateur annexionniste. Le socialiste lʼemportait et sʼemparait dʼun siège de la droite, mais à quelques centaines de voix seulement sur près de vingt mille électeurs. La motion de paix du 19 juillet a eu pour elle, à Bautzen, la majorité. Mais le programme des annexions a encore recueilli un nombre de suffrages important. 

    Ce que nous voyons et ce que nous apprenons de lʼAllemagne confirme ces indices : il apparaît que deux courants en force encore sensiblement égale se partagent lʼopinion publique allemande. Il y a ceux, et leur nombre grandit, qui sont las de la guerre, ceux qui nʼen peuvent plus des privations et de souffrances. Et il y a ceux qui veulent que ces misères soient endurées jusquʼà ce que lʼAllemagne soit récompensée de son miracle dʼénergie par un surcroît de grandeur et de richesse. 

    Tel est le conflit. Selon le mot juste du Vorwaerts, lʼarc allemand a été trop tendu. Le militarisme prussien a demandé aux peuples dʼAllemagne des efforts qui dépassent les possibilités humaines. Cet excès devait finir par entraîner une réaction. Il devait finir par se payer. Le parti militaire doit lutter aujourdʼhui pour obtenir de nouveaux sacrifices, et lʼAllemagne les consentirait plus volontiers si elle croyait encore à la victoire. Mais la foi nʼy est plus. 

    Le discours que Scheidemann a prononcé à la Commission principale du Reichstag est important à cet égard. Cʼest un signe des temps que le chef socialiste ait pu railler ceux quʼil appelle ironiquement les Schertsieger, ces partisans de la victoire par la force du glaive dont le grand tort est de nʼavoir jamais remporté nulle part de succès décisif. Quʼune nuance de ridicule commence à sʼattacher au militarisme prussien, que les Allemands eux-mêmes, si peu subtils, en viennent à sentir que le matamore pangermaniste nʼest plus en harmonie avec les circonstances, cʼest un symptôme nouveau et quʼon ne saurait négliger. Il est plus significatif encore que Scheidemann ait protesté contre le gaspillage de vies humaines quʼentraînerait la nouvelle offensive projetée sur le front occidental par le haut commandement et contre la vanité des plans de lʼétat-major. 

    Il est peu probable dʼailleurs que le parti militaire se laisse intimider si facilement. Il compte encore des appuis sérieux dans lʼopinion publique elle-même et il ne paraît pas près de renoncer à la partie. Sʼil le faut, il nʼhésitera pas à user de la répression. 

    Seulement, jusquʼici, son outrance a fait plus quʼautre chose pour troubler et pour gâter les esprits en Allemagne... Le militarisme prussien joue à découvert. Cʼest un jeu qui nʼest pas sans danger. Cʼest aussi le vrai jeu. »[1] 

    Ce jeu à découvert aura finalement perdu lʼAllemagne. Le soulagement et la joie ressentis par les Français au moment de lʼannonce de lʼarmistice, lʼAction Française les partage à peine. Pour Maurras et les siens la paix obtenue nʼest pas satisfaisante. Cʼest un faux-semblant, une paix illusoire, à la Pyrrhus, qui en a lʼapparence mais pas la consistance. 

    Cette paix est donc transitoire, illusoire : « LʼAction Française fut un des rares journaux où lʼon comprit que lʼarmistice ne marquait rien de plus quʼune suspension des hostilités. À quelles fins ? Pour combien de temps ? Les décisions à prendre au cours des quelques mois à venir le diraient. Toute lʼénergie des royalistes tendit alors vers la conclusion dʼune ʽʽpaix françaiseʼʼ, de la paix qui, selon eux, devait le mieux servir les intérêts nationaux. […] LʼAction Française réclamait, en effet, la division de lʼAllemagne, lʼannexion par la France de Landau et de la Sarre et dʼune sorte de protectorat français sur le reste de la Rhénanie. »[2] 

    1115522324.jpgLes conditions de la paix posées à Versailles ne satisfont aucunement Bainville, qui, le 8 mai 1919, écrit un papier dans LʼAction Française au titre aussi perspicace que prophétique : « Une paix trop douce dans ce quʼelle a de dur. » Il y développe une thèse lumineuse qui prend la forme dʼun chiasme : le traité de Versailles est trop faible dans ce quʼil a de dur, trop dur dans ce quʼil a de faible(A suivre)  ■ 

    [1]  Jacques Bainville, Journal, Paris, Plon, 1948, p. 204-205.

    [2]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 137.

    Articles précédents ...

    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer
    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 
    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »
    L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope
    L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope

     

    lafautearousseau

  • L’Action Francaise est-elle encore utile ? Interview de Francis Venciton, par Marie Liesse Chevalier.

    Francis Venciton est le secrétaire général adjoint de l’Action française (AF) . A 29 ans , ce philosophe et journaliste aide à la vie du mouvement royaliste en soutenant les sections locales  et en organisant le camp d’été qui a lieu à Roanne du 22 au 29 août.  Il est militant depuis 6 ans . 

    3.jpgL’EL : Qu’est ce que l’Action française et pourquoi t’es tu engagé dans ce mouvement précisément ? 

    L’Action Française est le plus vieux courant royaliste, mais c’est aussi une école de formation et un laboratoire des idées maurrassiennes . Trois grandes figures de pensée guident cette école : Maurras , Bainville et Daudet . Ils sont surnommés la trinité d’AF.  Cependant, le royalisme d’Af, quelquefois qualifié de néo-royalisme, s’appuie sur une conception spécifique de la monarchie qui doit répondre au quadrilatère maurrassien.

     

    Quatre principes nous tiennent à cœur pour définir la monarchie que nous souhaitons: l’hérédité, la tradition , la décentralisation et l’antiparlementarisme .

     

    L’hérédité car elle permet d’éviter les guerres en permettant une continuité du pouvoir politique et donc une certaine stabilité. La tradition répond à ce même enjeux à condition de bien comprendre que toute tradition est critique. Un roi traditionnel est un roi qui s’appuie sur ce qu’il sait fonctionner, il est expérimentateur et non pas un roi incapable de changer la moindre chose. La décentralisation et l’antiparlementarisme correspondent à la remise en place de l’ordre politique, car nous désirons que les gens se sentent concernés et soient écoutés sur des sujets politiques légitimes. C’est d’ailleurs l’un des reproches que nous faisons à la république qui , sous couvert d’égalité , appelle le peuple à voter aux élections mais ne va pas leur demander leur avis pour construire un rond-point inutile qui va coûter 1 million d’euros aux contribuables locaux. C’est d’ailleurs une vraie question que d’essayer de comprendre l’obsession des élus français pour la construction des ronds-points ? Est-ce par habitude de nous faire tourner en rond ou une prescience géniale des Gilets Jaunes ? Allez savoir…  

    Quant à mon engagement au sein de l’AF ,ça a commencé un peu par hasard. J’ai commencé en politique en étant  élu au conseil étudiant de la vie universitaire (CEVU) à Paris IV Sorbonne au sein du syndicat étudiant AGEPS qui était pudiquement de centre gauche… J’étais déjà royaliste avec, à l’époque, une certaine fougue anarchiste qui pourrait paraître coupable à certains Un de mes amis a été nommé chef de section à l’AF et m’a invité à venir découvrir l’Af que je ne connaissais que dans les livres. Une fois arrivé au mythique 10 Rue Croix des Petits Champs (NDLR : l’adresse du siège d’Af), il m’a immédiatement nommé son adjoint. J’étais surpris mais la camaraderie avant  tout, ! Six ans après , j’avoue que je ne regrette toujours pas !  

     

    L’EL : La camaraderie semble donc être également un principe moteur de votre mouvement. L’Action française n’est-elle pas en simplement un regroupement de jeunes en quête de mythe et de camaraderie ? 

    L’Action Française compte 3000 adhérents avec une majorité de jeunes certes, mais avec une part substantielle d’anciens et de grands anciens. Je ne suis plus moi-même vraiment un jeune.  Il y a une grande diversité dans chacun de ces profils , contrairement aux idées reçues. L’image que l’on se fait de l’Action française, soit un catholique nostalgique embourgeoisé cherchant un frisson militant, n’apparaît que dans des tribunes écrites par un chouineur qui prend Internet bien trop au sérieux. 

    Cependant, il est vrai que pour beaucoup de militants, le passage à l’AF constitue quelques années de jeunesse. Mais elles ne sont pas à négliger, car elles permettent tout de même d’acquérir une solide structure intellectuelle .

    En fait à l’Af , le principe c’est un peu celui du Mcdo “ Venez comme vous êtes » . Je préfère que nous soyons ouverts à tous et donc que nous essayions de faire grandir chaque jeune, quel que soit son passé et son histoire que de sélectionner drastiquement des profils précis pour intégrer notre mouvement. Nous défendons le pays réel, pas une coterie de privilégiés qui se donnent des claques sur l’épaule en buvant des bières. Nous acceptons les français dans leurs diversités. Ma plus grande fierté c’est quand je vois des types  un peu paumés qui arrivent en sapin de Noël avec des rangers et un bombers et qui , grâce à notre formation, sortent de la marginalité, développent des compétences et lisent des livres.

     

    “La jeunesse actuelle est désespérée nous dit-on dans les médias, et alors ? Je pense que leur proposer un idéal ne peut que les aider, même si l’idéal d’un roi semble un peu lointain .”

     

    L’important c’est que nous fassions du bien aux gens, que nous servions le bien commun (qui est d’ailleurs le nom du magazine d’AF).C’est un objectif qui peut paraître modeste pour une structure politique : nous ne promettons pas la fin du mâle blanc hétéro cisgenre ou la fin du mal, mais le bien commun est au cœur de notre action. Si nous ne servons pas les français, autant disparaître.

    Plus encore, l’intérêt de l’AF aujourd’hui c’est de perpétuer les idées royalistes en France , de proposer une solide école de formation ( même Médiapart le reconnaît !) et de mener des actions concrètes pour attirer l’attention du peuple Français sur certaines questions précises. La manière dont quelques chefs d’entreprises ont vendu Latécoère est un scandale et l’Action française a été en première ligne pour dénoncer cette honte.

     

    L’EL: Vous dites que l’idéal d’un roi semble lointain . Le retour du roi , vous y croyez?

    En URSS , le Parti Communiste était persuadé que ce régime durerait au moins un siècle . Il est tombé en 2 ans . La Chute des régimes est très rapide et l’histoire l’a prouvé de nombreuses fois, y compris lors de la Révolution française . Il n’est pas impossible que cela arrive de nouveau. L’histoire n’est pas un processus figé.

    Comment ? Où ? Quand ? On ne sait pas . Mais gardons à l’esprit que ce n’est pas inimaginable . 

     

    “Une étude récente prouve que 1⁄3 des Français sont favorables au retour d’un roi .” 

     

    Quant à savoir qui pourrait incarner ce roi , on fait une distinction entre un devoir de fidélité et notre envie personnelle . 

    Ce qui nous intéresse c’est le principe et la personne .“ Le Premier à Reims” dit un adage militant !  Tant que le projet du prétendant sert le Bien commun et donc l’intérêt du peuple , nous soutenons la personne . Le plus important c’est la réforme des institutions , même pas le retour du roi en soi Mettre un roi pour ne rien changer n’est pas une stratégie viable et ne répond pas à notre objectif de servir le bien commun. N’oublions pas que l’Action française est un mouvement Républicain à la base ! 

     

    L’EL: Justement , pouvez-vous expliquer brièvement les origines de l’Action française ? 

    En gros , tout part de la Ligue de la Patrie française qui a un succès immense et des membres prestigieux, sauf qu’ils sont incapables de proposer des mesures de réformes concrètes et se contentent de rassembler les avis mécontents . L’Action française se crée en réaction à cet échec pour proposer une amélioration des réformes en vue du bien commun . Parmi les premiers rédacteurs se trouve Maurras qui est le seul royaliste . Il va convaincre les autres que pour être des nationalistes cohérents, il se doivent d’être royalistes . Nait ainsi ce qu’on appelle le “ nationalisme intégral”. Ce dernier terme est d’ailleurs à comprendre dans le sens de complet. Si on a résolu de défendre le cercle de la nation comme le cercle politique le plus important,  . Il est synonyme d’amour et de défense de la nation en tant qu’entité politique et non pas d’un désir de guerre à tout crin contre tout le monde . 

    Nous avons choisi le terme de nation et non de terre des pères . Nous sommes attachés à la terre de nos ancêtres et désireux de perpétuer son héritage mais ne sommes pas fermés à ceux que de nouvelles personnes y soient accueillies si tant est qu’elles désirent servir le bien commun . 

     

    L’EL: Vous évoquez souvent cette notion du bien commun ; pouvez-vous nous la définir ?

    Le bien Commun est synonyme d’intérêt national .C’est le développement d’un engagement au service de la France . Par exemple , l’AF a fait partie de l’union sacrée sur le principe de  “la France d’abord ». Ramener le roi sur le trône c’est l’objectif ultime. Mais pour ce faire , nous ne sommes pas prêts à tous les sacrifices , c’est pourquoi on appelle nos militants à voter pour participer à la vie du pays et donc au bien commun . La défense de la monarchie n’est pas une excuse pour se désencombrer de l’engagement politique dans ce qu’il a de plus noble (et donc qui ne se limite pas aux élections).

     

    L’EL: Quel est le rapport de votre mouvement avec la religion catholique ? 

    Le royalisme en tant que tel n’est pas forcément catholique, prenons l’exemple du Laos ou du Maroc. Cependant la France à une tradition catholique indéniable , en témoignent les nombreuses églises et les noms des rues . Le roi doit donc avoir le respect de la religion catholique , ce qui est un gage de stabilité et de tradition . Qu’il soit catholique et plus encore bon catholique, c’est même mieux encore. Mais on ne doit pas oublier que beaucoup de rois ont été excommuniés et que l’Église a parfois eu des prêtres qui outrepassaient leur fonction. Nous ne voulons pas que les curés fassent de la politique . Le royalisme d’AF n’a pas pour but de remettre le catholicisme au centre de la société : que nos évêques s’en chargent, nous nous occuperons du reste. 

    Plus fondamentalement, nous avons des militants catholiques , musulmans, juifs, voire zoroastriens … Cela ne pose pas de problème. Nous sommes un mouvement aconfessionnel.

     

    L’EL: Pour conclure , quels sont vos modèles , personnellement ? 

    Tout d’abord, je citerai Jehanne d’Arc en tant que modèle et mystère. Pourquoi Dieu a-t-il envoyé une Sainte pour sauver la France ?  Voilà qui dépasse l’entendement. Plus encore, quand on lit Jehanne, l’on s’aperçoit rapidement qu’elle est le feu et la jeunesse. Elle pique et frappe.  

    Ensuite,  Rodolphe Crevelle, fondateur de l’anarcho-royalisme en France , pour son militantisme durable et ses qualités propres . J’ai accompagné cet homme qui est devenu pour moi un mentor

     Enfin je dirai Babar en tant que modèle d’un souverain modéré au service du bien commun qui assume un nationalisme de paix. Babar, sous des airs enfantins, c’est une vraie philosophie politique. 

    Source : https://letudiantlibre.fr/