UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Tibhirine : un site internet autour de l'histoire de ces moines...

            Avec le soutien de l'ordre trappiste, des membres des familles des 7 moines de Tibhirine ont lancé le projet de créer un site internet autour de l'histoire de ces moines.
            Ce site est réalisé. Il est même lancé.
            Vous en trouverez ci-joint le communiqué avec l'adresse.
            N'hésitez pas à le faire connaitre autour de vous pour tous ceux qui de près ou de loin sont intéressés par cette histoire et plus largement sur la grâce d'avoir encore des moines qui oeuvrent pour nous à travers le monde.

            nouveau site Tibhirine-1.pdf 

    tibhirine 

  • Histoire de France par Jacques Bainville. Chapitre 3 Grandeur et décadence des Carolingiens 14'35”

            Le Troisième chapitre de l’Histoire de France de Bainville en fondu enchaîné est disponible sur le site de « La France pittoresque ».

            On est un peu surpris de la nouvelle présentation, mais ce qui compte, c’est bien le texte….

            Rappelons que nous avons ouvert une « Page » pour présenter tous ensemble, ces fondus enchaînés, pas mal du tout pour les enfants et pré-ados, de 7 à…..

  • Les Actes du Colloque ”La Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 – Histoire et Héritage”

            Nous l'avions annoncé, en son temps, comme c'est notre rôle de le faire, à chaque fois qu'il s'agit d'une manifestation intéressante et importante : c'est avec un vif intérêt, qui se double d'un réel plaisir, que nous avons reçu de Joël Broquet les Actes du Colloque :

    La Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 – Histoire et Héritage

    Vendredi 25 juin 2010 à l’Ecole militaire, Place Joffre, à Paris

    Actes du Colloque placé sous la direction de Georges-Henri Soutou, de l’Institut.

     Actes Colloque Fete Federation.pdf 

    On jugera, à la simple lecture de ce document, de la qualité et de l'importance des contributions de chacun. Ici, quantité et qualité ne s'opposent pas... Comme il nous l'a envoyé vendredi, le jour où nous publiions notre nouveau PDF et notre nouvel Album sur Mistral, Joël Broquet attirait notre attention sur l'intervention de Martin Motte, sur Mistral, précisément, dans ce Colloque où il a été, évidemment, beaucoup question de fédéralisme....

    C'est un grand plaisir, pour lafautearousseau que d'ouvrir ses colonnes à un document d'une telle tenue, afin de lui donner, dans toute la mesure de nos moyens, le plus large écho possible, et d'oeuvrer à le diffuser au maximum, ce qu'il mérite amplement...

    Jetez un oeil sur la liste des participants... au nombre desquels le Prince Jean : Liste des participants.pdf

  • La grande histoire des églises, le hors-série été 2010 du Monde de la Bible, est paru.

                La grande histoire des églises, le hors-série été 2010 du Monde de la Bible, est paru.

                Curieuse époque où, simultanément, l’avenir des églises désertées par le culte est incertain et où s’accroît un engouement pour la visite du patrimoine cultuel et la découverte des arts sacrés.

    eglise.JPG

                Ces édifices religieux ont une histoire. Une longue épopée dont ce hors-série restitue les premiers chapitres, de la basilique romaine à la cathédrale gothique. Dans cette histoire, le contenant a épousé le nom du contenu. Car à l’instar de synagogue, qui désigne en premier lieu un groupe de juifs réunis pour la prière, église distingue l’assemblée des fidèles (ecclesia) avant le bâtiment qui les abrite.

                Au cours des premiers siècles de notre ère, les nouvelles communautés chrétiennes ont rapidement préféré à la fréquentation des synagogues se rassembler dans des domus ecclesiae ou maison d’assemblée qui leur soient propres. Il ne s’agissait alors, ni plus ni moins, que de maisons particulières, simplement choisies pour leur capacité à accueillir la communauté autour d’une table. Dès le IIIe siècle, quelques lieux de culte chrétiens spécifiques surgissent, au gré de l’accroissement du nombre de baptisés, notamment à Rome… Mais ces nouveaux édifices ont une vie abrégée par les persécutions antichrétiennes de Dioclétien au début du IVe siècle.

                Les églises actuelles trouvent un père en la personne de Constantin (306-337). L’édit de Milan, en 313, qui accorde la liberté de culte aux chrétiens, permet à l’empereur de fonder les premiers modèles : Saint-Jean-du-Latran et Saint-Pierre à Rome, Sainte-Sophie à Constantinople, la Nativité à Bethléem et le Saint-Sépulcre à Jérusalem. De cet exemple naîtra un vaste mouvement de bâtisseurs d’églises qui se poursuit encore aujourd’hui. Lieux de culte pour les uns, éléments d’identité et de culture pour d’autres, nos églises méritent d’être mieux connues avant de décider de leur devenir…

  • Maurras ? CQFD (Celui qu'il faut détruire) ! Histoire d'un emprunt.....

            Lafautearousseau étant un Blog politique, la religion en tant que telle n'est pas de son ressort. Certes, tout étant politique, on peut bien évidemment, et on doit, y parler, aussi, de religion, mais sans jamais perdre de vue cette distinction préalable.

            Voilà pourquoi nous insistons et nous revenons régulièrement, par exemple, sur les racines chrétiennes de la France, en particulier, et de l'Europe, en général, car la place particulière et essentielle du christianisme comme élément constitutif majeur de notre Être profond, en tant que Nation et Civilisation, ne saurait être mise en doute, ou remise en cause.....

            Ce petit préambule pour rappeler pourquoi l'intérêt pour les sujets religieux ne peut être - et n'est pas... - étranger à ce Blog politique....

            Tout récemment, nous sommes tombés sur un texte fort bien fait, à notre très humble avis, et parfaitement révélateur de ce nouvel état d'esprit sainement combatif de l'Église catholique; et de la mentalité sainement motivée de cette nouvelle génération de jeunes prêtres dont parlait Raspail dans l'extrait de lui que nous avons cité pour annoncer la ré-édition du Camp des Saints :

            «Et pourtant, sur ce point, depuis peu, j’ai cessé d’être pessimiste. La minorité catholique se bat, le dos au mur – Le nombre de ses fidèles ne diminuera plus – La tendance s’inverse – les jeunes prêtres sont peu nombreux, mais intensément “motivés” ! Là aussi, le retournement s’amorce, comme aux temps barbares, au moyen âge, dans leurs abbayes, leurs prieurs, les moines et les moniales veillent et prient – et chez eux, les vocations affluent. Si l’on croit à la grâce de Dieu, à la réciprocité des mérites et à la communion des saints, la chrétienté en France voit se lever l’aube de sa renaissance !».

            Ainsi, donc, et tout récemment, sommes-nous tombés sur quelque chose de fort bien fait (1), dans lequel les auteurs font parler le Tentateur, qui écrit à son neveu, diable apprenti, afin de lui dispenser quelques conseils pour faire pêcher l'homme, son "client".  Nous laisserons le texte et ses intentions à ses auteurs et à leur combat, mais nous nous permettrons de leur faire un emprunt, et de détourner à notre profit une de leur formule, à la fois amusante et très pertinente, pour la ré-employer, à l'avenir, dans nos combats politiques à nous. L'important étant juste de citer la source, le plagiat n'entrant pas dans nos intentions ni dans nos pratiques..... Les deux auteurs font dire au Diable, parlant de Dieu - nom qu'il ne peut prononcer sans se brûler la langue - qu'il préfère l'appeler CQFD (Celui Qu'il Faut Détruire) : img170.jpg

            "CQFD, Celui qu'il faut détruire" ? Voilà une formule heureuse et spirituelle (pour un journal catholique, a tous les sens du terme...) qui a immédiatement fait tilt  (qui nous a interpellé quelque part,comme disent les jargonautes !...) après notre suite d'articles sur Maurras, en réaction à des propos injustes sur lui, et au deux poids deux mesures qui sévit dans notre Système, où l'on proscrit Maurras alors qu'on panthéonise un Voltaire qui a écrit très largement pire que lui... Nous emploierons donc dorénavant cette formule, chaque fois que nous dénoncerons l'hypocrisie et la tartufferie du Système et du Régime, et chaque fois que, suite à tel ou tel commentaire injurieux, mensonger ou intellectuellement malhonnête sur Maurras, nous rétablirons, comme c'est notre devoir, la réalité des faits.....

    (1) : Supplément de Famille chrétienne, n° 1725, du 5 au 11 février 2011: La tactique du diable, par Luc Adrian et le Père Pascal Ide, d'après C.S. Lewis...

  • On pourrait la dédier à tous ceux qui ont menti sur notre Histoire: l'extraordinaire Exposition de Versailles...

            Le Château de Versailles abrite, depuis le 26 octobre 2010 et jusqu'au 27 février 2011, une superbe exposition : Sciences et Curiosités à la Cour de Versailles.

            La toute première des choses à dire est que, dans son domaine, cette exposition est, en tous points, remarquable et passionnante, qu'elle ne mérite que des éloges, et qu'elle atteint pleinement ses objectifs :

           http://sciences.chateauversailles.fr/

           Mais il y a plus...

    versailles expo sciences.JPG

             Volens, nolens, cette exposition est comme une petite bombe. Elle concourt au rétablissement de la vérité, et elle rétablit les faits en ce qui concerne cette monarchie, ce château, ces souverains sur lesquels on nous a tant menti. Et menti non seulement jusqu'à la nausée, mais aussi - et, en un certain sens, surtout... - jusqu'à l'absurde.

            Elle procède, que ses organisateurs en aient eu conscience ou non, du processus de dé-révolution dont nous parlons régulièrement sur ce Blog.

            Quand on parcourt les différentes salles, et que l'on découvre les différents thèmes abordés, une interrogation se forme en effet dans les esprits : c'était donc - aussi - cela, cette France d'avant ? Et c'est - aussi - cela que favorisait et faisait éclore ce régime que l'on a mis à bas, en prétextant qu'après lui on passerait de l'ombre à la lumière ? Alors qu'elle était "la flèche du progrès", pour reprendre l'image employée par Pierre Debray.....

            Politique Magazine a consacré un excellent article à cette Exposition (1) :

            "...nous voyons ici une suite de règnes éclairés par un soleil rayonnant, des princes nullement enclins à cacher sous le boisseau le flambeau du savoir, désireux au contraire de le diffuser par des cours et des expériences publics, de le compléter et approfondir par des fondations, assités souvent par des religieux, comme l'abbé Nollet, maître de physique des Enfants de France. Pour eux, ce n'était pas une révolution, à peine un tournant, juste un pas de plus dans la bonne direction, celle de la maîtrise de la Création promise à l'homme pour le Bien commun, voulu par la divine Providence...."       

            Tant de savoir, de puissance, de richesse, de développement harmonieux etc... ne pouvait, bien évidemment, venir d'un régime affreux; ni son renversement, pour le remplacer par ce que l'on a vu ensuite, et que l'on voit maintenant, ne pouvait être le fait d'une révolution émancipatrice !

            "Révolution. On se gargarise du mot - dit encore l'article de Politique Magazine - sans en entendre le véritable sens. Les révolutiuons coperniciennes sont celles des astres qui, leur période écoulée, se retrouvent à la même place; rien de plus contraire à l'idée d'avancement que l'éternel retour cyclique : "circulez, y'a rien à voir !". Il en est de même de la table rase, du mépris du passé..."

             Cela l'exposition le fait bien comprendre, le donne à voir, le fait toucher du doigt pour ainsi dire et, ce faisant, elle donne à réfléchir. 

            Elle est bien, ainsi, un élément de ce processus de dé-révolution que nous évoquions. Un beau cadeau de fin d'année, une belle promesse de début d'année...

            Témoin, ce beau reportage que lui ont consacré, le 23 décembre 2010, les Dernières Nouvelles d'Alsace : Dans les DNA.pdf

            La vérité est en marche, et même si c'est trop long, rien ne l'arrêtera...    

    (1) : numéro 91, décembre 2010, pages 40/41; pour lire l'article dans son intégralité :

           Versailles et la science.pdf

    P.S. : on aura une pensée pour ce pauvre rhinocéros de Louis XV qui, pendant 22 ans, fit la gloire de la Ménagerie royale, et qui fut tué d'un coup de sabre, le matin du 23 septembre 1793, par un sans-culotte. Une "victime collatérale" de la Révolution, en quelque sorte ! On savait déjà que la république n'avait pas besoin de savants (adieu, Lavoisier !...), il semble qu'elle n'avait pas besoin, non plus, d'animaux exotiques...

  • A propos de l'exposition de Versailles : quand les DNA ”disent” l'Histoire, la vraie...

            ....et pas la fausse, l'officielle, celle qui travestit et caricature les faits; celle qui dénature la vérité; celle qui a fait dire que l'histoire de France semblait avoir été écrite par les ennemis de la France...

           C'est dans les DNA du jeudi 23 décembre :

            Louis XV figurait parmi les princes les plus instruits de son temps avec une culture surtout scientifique et une « passion pour la géographie et l'astronomie ». Quant à Louis XVI, qualifié de « roi serrurier », c'était un « vrai ingénieur » qui s'intéressait beaucoup à la marine, relève Béatrix Saule, commissaire de l'exposition ouverte du 26 octobre au 27 février 2011.
     Mais il « s'agissait d'occupations privées » : Louis XVI a eu douze à quinze cabinets scientifiques privés, abritant maquettes de vaisseaux, expériences d'électricité, de physique ou de chimie.

    « Rendre visibles les choses invisibles »

            Sans pratiquer les sciences lui-même, Louis XIV avait créé en 1666 l'Académie des sciences de Paris qui deviendra en 1699 l'Académie royale, « bras armé du pouvoir pour l'exercice de la tutelle sur les sciences au 18e siècle », selon Mme Saule, directeur général du musée et du domaine de Versailles.
            Arpentage, nivellement, travaux d'adduction d'eau, Versailles a été un lieu d'application de techniques scientifiques, mais également d'expérimentation : jardin royal des plantes médicinales, ménagerie du Trianon, croisement de mouton mérinos à Rambouillet. Planches botaniques, rhinocéros naturalisé, maquette de la machine à eau de Marly, lunette de visée de l'abbé Picard en témoignent.
     La médecine est aussi présente, de « l'abrégé de l'art des accouchements » au scalpel ayant servi pour une opération de Louis XIV en 1686.
            L'enseignement des sciences aux jeunes princes se fait avec un matériel pédagogique : jeu de solides géométriques, jeu de cartes pour apprendre les provinces, vis d'Archimède, pompes à eau, machine à faire le vide de l'abbé Nollet, maquettes, globe terrestre représentant aussi reliefs sous-marins et voûte céleste. 
            Dans cette exposition destinée au public de 7 à 77 ans, selon Mme Saule, de courtes vidéo expliquent le fonctionnement des instruments créés par l'abbé Nollet, nommé maître de physique et d'histoire naturelle en 1758, qui voulait « rendre visibles les choses invisibles ».
            « L'instruction des princes est extrêmement scientifique, ils ont les plus grands maîtres, ce sont les académiciens », explique Mme Saule. En mathématiques, seule la géométrie est enseignée, « surtout pas l'arithmétique qui est une affaire de commerçant ».

    Un lieu de démonstration

            L'astronomie est estimée digne des rois. Témoin d'une éclipse solaire à l'âge de 14 ans, Louis XV restera passionné. Prouesse scientifique et technique, la pendule astronomique de Passemant présentée au roi en 1750, indique mouvement des planètes, phases de la Lune, éclipses, heure et date avec précision.
            Superbe objet d'art, la pendule de la « Création du monde » a également été conçue par Passemant : un rayon de Soleil pointe le méridien terrestre où il est midi, la ronde des planètes se déroule en direct.
            La jolie joueuse de tympanon, automate où sont condensées toutes les études sur le mouvement du corps, visait déjà à créer une sorte de robot avec « l'idée de soustraire l'homme aux tâches répétitives ». Alors que les « capitaux sont à la cour », rappelle Mme Saule, Versailles est aussi un lieu de démonstration : miroir ardent en cuivre, cartes géographiques des Cassini, expériences d'électricité dans la galerie des glaces...
             En 1783, l'envol depuis Versailles d'une montgolfière avec pour la première fois des êtres vivants (mouton, canard et coq) assure à son inventeur le soutien du roi.

  • Assez, de ces travestissements de l'Histoire, de cette flagellation/repentance aussi inepte que malsaine. Ou : Cette Fra

    (En réponse aux récents propos scandaleux de François Hollande, qui, finalement, ne font que rejoindre l'obsession de BHL, qui ne cesse de critiquer le "maurrassisme" et de dénigrer une France, selon lui, aigrie et haineuse... Une bonne façon, ces pages redécouvertes au hasard des lectures et relectures d'été, de rester dans l'actualité immédiate, et de mettre une fois de plus "les points sur les i"...)

     

    Des fleurs en enfer  (1/2)

     

              Dans une pleine page du quotidien La Provence (1), Catherine Estève a mis avec bonheur à la portée du plus grand nombre ce qu’elle appelle, avec  justesse,  « une incroyable histoire », jusqu’alors connue seulement de l’Ordre des Dominicains et de quelques témoins.

              Il s’agit de ce que l’auteur appelle « L’histoire secrète des jeunes juives de la Sainte-Baume » (tel est le titre de son article), ou comment une vingtaine d’Allemandes et de Polonaises furent sauvées de la déportation par les frères dominicains. Catherine Estève avait commencé par rendre compte du récent ouvrage de Didier Nebot,  paru aux Editions Pascal (2) , « Et les enfants furent sauvés … »

              Mais, comme souvent, elle a été comme saisie, et comme  emportée par son sujet. Il faut dire que celui-ci est grandiose, épique au sens premier et essentiel du terme : en 1941, en un temps  de barbarie triomphante, quelques personnes, dépourvues de tout, sans autres armes que leur intelligence et bien sûr –et surtout…- leur Foi ont réussi l’impensable (3) : cacher, pour les sauver, des enfants promis à la mort.

              Ecoutons Catherine Estève : « Ici (à l’Hôtellerie de la sainte-Baume, ndlr), des jeunes filles juives ont été confiées par l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), au Père Piprot d’Alleaume, responsable du lieu, qui les a hébergées, cachées et avec la complicité de religieuses et de résistantes, a même crée une école hôtelière pour rendre leur présence plus crédible. A partir de 1941 s’organise alors une vie parallèle pour sauver une vingtaine de jeunes filles, d’origine allemande et polonaise, de la déportation. Un acte héroïque pour un frère dominicain qui ne parlera jamais, jusqu’à sa mort.

              Aujourd’hui, seule une plaque dans l’hôtellerie témoigne de ces faits historiques et le frère Henri-Dominique, qui s’apprête à diriger l’établissement, raconte ce que les archives des Dominicains ont précieusement conservé : cette école hôtelière pour laquelle les sœurs se sont improvisées professeurs de cuisine, l’arrivée de jeunes filles de la région pour « faire plus vrai » et faire oublier les autres qui parlaient si mal le français. Cette pièce de théâtre improvisée l’été, pour justifier la présence de celles qui ne rentraient pas chez elles et aussi ces conversions qui ont suscité pas mal d’interrogations dans la communauté juive.

              Quelques jeunes filles ont souhaité se convertir, elles n’ont pas subi de pression, mais pour ne pas se faire voir, on les incitait à assister à la messe le dimanche. Je crois que leur choix est venu spontanément parce qu’elles vivaient dans la peur d’être découvertes et auprès de religieuses », précise le frère Henri-Dominique.

              Une explication confirmée par Marie Wodowska, qui fut l’une de ces jeunes juives cachées à la Sainte-Baume. Aujourd’hui âgée de 81 ans, elle a accepté de témoigner pour la première fois… »

              A quoi tiennent les choses ! Un jour, Didier Nebot, médecin à l’OSE est « tombé » par hasard (dont nous savons bien qu’il n’existe pas….) sur cette histoire inconnue, alors qu’il écrivait l’histoire de  l’OSE . Ensuite, tout s’enchaîne : il retrouve Marie Wodowska, il prend contact avec les Dominicains et souhaite maintenant voir le Père Piprot d’Alleaume reconnu comme « Juste parmi les nations ». 

              « Là où le péché abonde, la grâce surabonde », proclamait Paul aux Romains (5,20).        

     

     

    (1)    La Provence, dimanche 29 juin 2008.

    (2)    « Et les enfants furent sauvés... », de Didier Nebot (Préface du Père Patrick Desbois), 2008 ; format 16/24, 160 pages (8 pages photos), 17,50 euros.

    (3)  Nous verrons, dans l’article de l’Express que nous citerons    à  la suite, que ce fait fut bien loin d’être unique, et que la France peut s’enorgueillir – mais orgueil, dans ce cas, pris au bon sens du terme… - d’avoir été un « pays de Justes »…. Dans les pages noires de cette période vraiment peu attachante, voilà des moments de fraîcheur, d’espoir et de Lumière. Des fleurs en enfer....

  • ”Jeux” internes du Pays légal : un peu d'histoire ne fait de mal à Michel Vauzelle...

                Les jeux internes du Pays légal, la cuisine électorale avec ses magouilles et ses tripotages ne nous intéressent pas et ne nous concernent pas. On peut cependant relever de temps à autre telle ou telle séquence particulièrement marquante ou révélatrice: celle d'aujourd'hui se trouve dans Le Figaro (journal) du samedi 27 mars, et elle concerne Michel Vauzelle (PS), brillament ré-élu avec 40% des voix dans une Région qui a voté à 60% à droite (elle est là, aussi l'exception française !...).

    michelvauzelle.jpg
    L'un des Présidents de Région les plus mal élus de France:
    60% des suffrages exprimés contre lui, sans compter les non-inscrits, les bulletins blancs et nuls, les abstentions.....
    Une élection, certes, tout à fait légale mais...
    dont on peut se demander si elle est tout à fait légitime ?.....
    Ainsi va le Pays légal, et croît le désamour et la désillusion de l'opinion...

                Certes, tout le monde le sait, et ce n'est vraiment pas un scoop; il n'empêche: Michel Vauzelle, qui l'a bien cherché, à reçu la volée de bois vert qu'il a bien méritée :  img203.jpg

                Mais il s'en fiche éperdument: tout ce qu'il voulait c'était, nous l'avons vu, avec 40% des voix, diriger une Région qui a voté à 60% à droite. Et il l'a fait, grâce au crétinisme des représentants officiels de la droite du Pays Légal...

                Il a d'ailleurs remercié la "droite" comme il convenait : en lui refusant une simple, toute seule et toute petite présidence de commission : l'ouverture, c'est bon pour la droite qui nomme des personnalités de gauche à des postes plus ou moins importants (cela peut aller jusqu'au Ministère des Affaires étrangères, tout de même !...).

    Mais quand la gauche, avec 40%, gère une Région (en l'occurrence Provence Alpes Cote d'Azur), il est hors de question qu'elle accorde la moindre miette à ceux qui représentent 60%. Pour elle, l'ouverture c'est "un gadget déplacé" !...

                Elle a raison, la gauche, elle aurait tort de se gêner: avec une droite aussi débile...

  • En marge de l'année Henri IV: histoire d'un portrait voyageur...

    henri iv pau.jpg
    Le portrait royal d'Henri IV, daté du XVIIe siècle, a été retrouvé cet été dans une maison de la vallée d'Ossau par Patrice Carrère. (PHOTO JEAN-LOUIS DUZERT)

                Nous avons déjà commencé -et nous continuerons...- à présenter cette Année Henri IV qui s'annonce riche d'un grand nombre de manifestations de qualité et de haut niveau; et prometteuse quant à ses retombées. En effet, on ne parlera pas en vain, sur plus d'une année, de pacification et de réconciliation, deux choses dont la France d'aujourd'hui a tant besoin...; et on ne présentera pas ce grand modèle, ce grand exemple que fut Henri IV, sans que cela ait, d'une façon ou d'une autre, des retombées forcément positives

                Les manifestations de cette Année seront, donc, très diverses et très variées -ce qui est un bien- et nous en rendrons compte au fur et à mesure. Aujourd'hui c'est un fait culturel et artistique qui va retenir notre attention, mais demain ce sera un fait économique (création de la première Chambre de Commerce de France), religieux, spirituel intellectuel.... avec, à chaque fois, la participation des meilleurs esprits et des toutes premières compétences de notre pays... 

                Place donc, aujourd'hui, à une bonne nouvelle artistique. C'est un petit joyau de la peinture du XVIIe siècle: une peinture anonyme de grande dimension (1,5 mètre par 1,16 mètre), qui représente le roi Henri IV, en pied, ceint d'une armure noire et d'une écharpe blanche. Ce portrait d'Henri IV, retrouvé fin 2009 en vallée d'Ossau, est sans doute passé par la Suède...

                « Un portrait royal », assure Patrick Carrère, commissaire-priseur qui a découvert le tableau. Mais, selon lui, outre sa qualité, c'est surtout l'histoire de ce tableau qui sort de l'ordinaire.

                « Dieu sait que j'aime me retrouver dans la vallée d'Ossau, mais c'est le dernier endroit où j'aurais cru trouver une telle pièce...explique-t-il. C'est en faisant un inventaire, dans une maison d'un village dont il préfère taire le nom, qu'il est tombé sur ce portrait d'Henri IV.Tout de suite, le commissaire-priseur a lancé des expertises. « Il a été vu par plusieurs spécialistes, qui n'ont pu lui trouver d'auteur, mais nous disent qu'il a bien été réalisé au XVIIe ». En revanche, parce que la toile a été restaurée au cours des siècles, il est impossible de connaître sa date précise, ni même de savoir si le roi lui-même a pu poser dans cette attitude à la fois martiale et politique.

                « Il existe beaucoup de gravures, mais finalement très peu de peintures d'Henri IV. Certaines sont exposées au château de Pau (deux vues ci-dessous, ndlr), mais me paraissent plus rustiques que celle-ci », poursuit Patrice Carrère.

    PAU 1.jpg

                Autre mystère qui demeure, la provenance de ce tableau. « Il appartenait à une dame, britannique, mais dont la famille noble d'origine suédoise descendante des comtes Von Molle a émigré en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Donc, d'après son témoignage, le tableau était en Suède au milieu du XIXe siècle », explique le commissaire-priseur.

                Lequel n'a pas mis longtemps à faire le lien avec un autre célèbre Palois, Bernadotte, qui finit lui aussi roi, mais en Suède. « À cette époque, le marché de l'art était quasiment inexistant en Europe. Comment un tableau d'une telle facture et représentant un roi de France se serait-il retrouvé en Suède dans les années 1850 ? On pense tout de suite à Bernadotte, qui a pu posséder ce tableau ou se le voir offrir en raison de ses origines paloises. »

                Et le spécialiste de se prendre à rêver d'une boucle parfaite partie d'un portrait d'Henri le Béarnais, passant par la Suède via l'incroyable destin de Bernadotte et revenant en Béarn par les hasards de l'histoire et d'un mariage, puisque la Britannique propriétaire du tableau a un jour rencontré un homme d'ici et l'a épousé...

                « Il ne s'agit que de conjectures, mais l'hypothèse la plus ambitieuse est aussi la plus probable. On peut imaginer à la limite la gravure d'un roi de France qui voyage en Suède dans les bagages d'un diplomate, mais pas un tableau d'une telle taille et d'une telle facture », assure Patrice Carrère......

    PAU.jpg

                .....Pau n'a jamais vraiment oublié Henri IV, comme en témoigne -entre autre- la tradition de la poule au pot des fêtes de Noël (actuellement chez plusieurs restaurateurs dont la liste est disponible à l'Office de tourisme), et l'année 2010, qui marquera les 400 ans de son assassinat par Ravaillac le 14 mai 1610, sera bien l'année d'Henri IV dans sa bonne ville natale.

                C'est au château de Pau que se concentreront les événements les plus prestigieux, comme cette grande exposition prévue fin mars, où seront notamment présentées 20 grandes toiles commandées à l'annonce de sa mort. Le musée de Pau et la surintendance muséale de Florence se sont rapprochés afin de présenter ces oeuvres, vestiges picturaux d'une commande des Médicis à la mort du roi de France et de Navarre qui avait épousé Marie de Médicis.

                Parmi les manifestations plus populaires, on annonce aussi l'illumination avec spectacle du château. Côté édition, on s'attend à une déferlante d'ouvrages sur Henri IV, dont trois sont déjà prévus aux Éditions Sud Ouest.

    (Source: Nicolas Rebière, Sud-Ouest).

  • Les Racines chrétiennes de l'Europe dans la Revue de l'Histoire...

                Deux choses à noter, à propos de La Revue de l'Histoire (trimestriel: http://www.larevuedelhistoire.com/ ): d'abord, que le numéro 56 de la revue adopte un nouveau format carré 210×210, afin de mieux valoriser son iconographie, tout en gardant sa personnalité de revue que l’on conserve dans sa bibliothèque en référence.

    la revue de l'histoire.jpg

                Mais aussi que, pour le premier numéro de la nouvelle année, La Revue de l'Histoire traite d'un sujet passionnant et essentiel, puisqu'il s'agit des racines chrétiennes de l’Europe avec un tour de France des Abbayes...

     

                "...A l’inverse, dans l’art roman, il n’y a pas de visiteurs. A la limite, s’il y en a un, cela serait le diable, appelé justement Les visiteurs du soir, dans un film de Marcel Carné. Parce qu’il n’y a pas de spectateur, pas de visiteurs, mais des pèlerins et des fidèles. Une cathédrale, une statue de la vierge sainte ne sont pas belles parce que l’artiste a souhaité créer de la beauté, mais parce qu’il a voulu représenter sa foi et son mystère. Et ce sont cette foi et ce mystère, ces croix et ces symboles, ces immeubles et ces oeuvres d’art qui sont alors transcendantaux. Parce qu’ils sont des prières avant d’être des lieux de visite, des rachats d’âmes perdues avant d’être des oeuvres de pierres et de bois. L’art roman s’écrit en une seule phrase : Dieu....  Matthieu Delaygue.

     

                Voici le Sommaire du numéro 56:

     

                Edito p. 1

                Chroniques de l’Histoire p. 4

                • Charles Fourier à Besançon.

                Histoire du Monde p. 12

                • Voyage dans l’Italie des Lombards.

                Du côté des Musées p. 25

                • Musée Gallo-Romain de Lyon Fourvière

                • Musée d’Art sacré de Fourvière

                • Musée de Cluny

                • Musée d’Allauch

                • Musée de l’Abbaye de Saint-Claude

                • Musée d’Archéologie du Jura.

                Histoire des Arts p. 49

                • Salon du Patrimoine

                • Les chapelles de Corse

                • L’Abbaye Saint-Vaast

                • L’Abbaye Saint-Amant de Boixe

                • L’abbatiale de Plaimpied

                • L’Abbaye Saint-Georges de Boscherville.

                Histoire du Patrimoine p. 85

                • L’Abbaye de l’Escaladieu

                • L’Abbaye de Bon-Repos

                • Vosges, le pays des Abbayes

                • Le Pays royannais

                • Le Puy-en-Velay

                • Saint-Guilhem-le-Désert.

     

    LA REVUE DE L'HISTOIRE N° 55.jpg
    Le précédent numéro (n° 55), dernier du format rectangulaire....
  • A propos du Château de Richelieu. Ou : comment ”on” re-écrit l'Histoire.....

              La préparation de l'éphéméride du 9 septembre nous a permis de vérifier la force et les ravages de la vérité officielle, qui n'est rien d'autre qu'un mensonge officiel, une sorte de conspiration du silence bien organisée, qui verrouille tout.

              On lira donc, le 9, ce qui s'est passé dans la ville de Richelieu où, crime imprescriptible contre le Patrimoine de la France et de l'Humanité, une merveille de l'Art a été tout simplement détruite. Par la révolution et ses conséquences immédiates et directes. Mais de cela, pas un mot. On verra trois petits films vidéos remarquables, proposant une reconstitution virtuelle en 3D de ce qu'était cette merveille, avant que la révolution ne nous en prive à tout jamais.

               On regrettera juste qu'à un moment l'une des personnes racontant ce château soit restée dans le vague et le flou (exactement comme la présentatrice de LCI qui, à l'occasion des Journées du Patrimoine a présenté un petit film de 3 minutes, de reconstitution en image sde synthèses, du château de Richelieu, petit film qui n'est malheureusement plus disponible): le château fut détruit "au début du XIX° siècle" dit l'une; construit en 1625, il fut détruit "deux siècles plus tard" dit l'autre !

              Non ! Richelieu n'a pas été démoli "au début du XIX° siècle" ou, après sa construction, "deux siècles plus tard"; mais bien par la seule volonté et la seule fureur de la révolution iconoclaste, qui a voulu "du passé faire table rase". Et qui s'est arrêtée, comme fatiguée de casser, car ce passé avait produit trop de monuments pour les casser tous.

              Epoque unique dans l'Histoire de France, et dans celle de l'Humanité, de saccage organisé, méthodique et programmé.... Et vérité officielle, en fait mensonge officiel, à dénoncer sans relâche.....

  • Quelques photos pour illustrer le texte précédent, ”La réécriture et la manipulation de l’histoire par les politiciens f

    Paul Valéry Mémorial.JPG

    Mémorial, texte de Paul Valéry...

    Douaumont.JPG

    Douaumont...

    IMG_0300.JPG

     

    IMG_0304.JPG

    Côte 304...

    La cote 304.JPG

    Le Mort-Homme.JPG

    Le Mort Homme : "Ils n'ont pas passé..."

  • ”La réécriture et la manipulation de l’histoire par les politiciens fait rage en France” : Devoir de Mémoire, par Champs

    1er Août 1914 : Ordre de mobilisation générale en France et seconde levée en masse de son Histoire

    5 – 12 Septembre 1914 : Bataille de la Marne

    21 Février 1916 : Premier jour de la bataille de Verdun

    1er Juillet 1916 : Premier jour de la bataille de la Somme 

     

    Dans la somme dirigée par Jean Favier « Histoire de France », René Rémond qui a rédigé le sixième et dernier Tome (950 p.), « Notre siècle, 1918 – 1988 », ouvre son travail avec cette évocation :

    defilevictoire.jpg«  … 11 Novembre : une date dont l’identification n’exige l’adjonction d’aucun millésime … Dans la mémoire du peuple français , elle a d’emblée pris place dans la série des quelques journées historiques qui ont constitué la personnalité de la France, et cette place, aucun évènement depuis , ne la lui a ravie …Signe de l’évènement – la fin de cette guerre à laquelle les contemporains accolèrent spontanément la qualificatif de grande, superlatif absolu – n’a cessé depuis de hanter la conscience de trois générations de Français. Le 11 Novembre fut en effet un grand moment d’unité nationale : le canon dont le grondement annonce à la France l’arrêt des combats fait pendant au tocsin d’Août 1914 … Conduits par les trois grands chefs dont les noms sont sur toutes les lèvres et qui chevauchent botte à botte – Foch, qui a commandé toutes les Armées alliées, Joffre, le vainqueur de la Marne, et Pétain, le héros de Verdun à qui des millions de poilus sont reconnaissants d’avoir mis fin à d’inutiles et sanglantes offensives - , défilent sous l’Arc de Triomphe, qui justifie pour la première fois son appellation … des détachements de toutes les unités combattantes et des délégations de toutes les armées étrangères apportant à la France immortelle l’hommage de ses alliés et du monde … Mais l’allégresse n’est pas sans mélange. Tous ne peuvent la partager : des milliers de demeures gardent leurs volets fermés sur le deuil de leurs occupants ; des centaines de milliers de familles ont perdu un ou plusieurs des leurs. Toutes les communes de France comptent leurs morts … Beaucoup trouvent une atténuation passagère à leur chagrin dans la conviction que l’être qu’ils pleurent n’est pas mort pour rien et éprouvent de la fierté à la mention « Mort pour la France » … Avec le temps, à mesure que s’estompera la fierté de la victoire, que ses fruits paraîtront plus amers, le deuil et l’horreur de la guerre prendront le pas sur la fierté et la satisfaction. Le souvenir des morts éclipsera les autres sentiments … »

    Ce texte a été écrit en Juillet 1988. Mais comment René Rémond regarderait-il aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, la polémique imbécile qui a été déclenchée avec l’idée non moins imbécile d’accoler le souvenir du tocsin du 1er Août 1914, à la Libération de 1944. Vingt-cinq ans … ! C’est plus que l’intervalle entre le 11 Novembre 1918, et l’ordre de mobilisation générale du 3 Septembre 1939, faisant mentir le peuple de France et ses anciens combattants, que la Grande Guerre était « la der des ders ». Et imaginons le président de jury à l’entrée à Sciences Po, sa maison ; il y rencontrerait des jeunes bacheliers incapables de positionner les trois maréchaux ci-dessus cités, ni de citer les alliances entre belligérants, ni de décrire en quoi cette conflagration fut mondiale, ni les principaux théâtres d’opération, ni les conséquences de ce drame. Résultat du saccage de l’enseignement de l’Histoire par une succession de Bayrou, Darcos, Chatel, aujourd’hui Peillon, tous interchangeables. Rendons nous à l’évidence, pour des générations de galopins, le 11 Novembre ne signifie plus rien …

    Situation d’autant plus insupportable que dans le même temps les effets de manche n’ont pas manqué pour soigner un supposé devoir de mémoire. Et le dernier exercice en date, ce Livre Blanc sur la Défense en 2008, avec un chapitre spécial sur le devoir de mémoire.

    Pendant tout le mois de Novembre les Britanniques portent à leur boutonnière, sur les voitures, le coquelicot rouge, seule plante qui avait résisté à l’apocalypse de la bataille de la Somme. Du Souverain au plus humble, un peuple entier communie avec une profonde piété dans le souvenir de leurs soldats sacrifiés. 

    L’objet de ce billet est de rappeler succinctement quelques grandes dates du conflit sans entrer dans les détails disponibles dans une immense bibliographie et une filmographie tout aussi riche, première guerre où la camera a joué un rôle important. Nous essayons d’établir à la manière d’un programme de commémoration, ce que tout citoyen français devrait avoir devant les yeux, et tout bachelier avoir étudié.

    Origines de la guerre

    Si l’ordre de mobilisation générale en France fut donné le 1er Août 1914 à 15h45, Paris reçut la déclaration de guerre de l’Allemagne le 3 Août à 18h15. Cent ans après le désastre, nous sommes encore très loin de saisir tous les détails de cet atroce engrenage, dans une Europe que l’histoire deux fois millénaire aurait dû préserver d’un tel holocauste, le premier de l’humanité à cette échelle. La lecture la plus complète et synthétique qui nous est offerte nous semble être l’ouvrage de Henry Kissinger « Diplomatie ». Ce qu’il nous dit :

    Guillaume_II POTSDAM.jpg« Une machine de destruction politique : la diplomatie européenne avant la Première Guerre mondiale … Au début du XXème siècle, on pouvait encore déclencher les conflits avec une touche d’insouciance. Certains penseurs européens croyaient d’ailleurs aux vertus cathartiques de saignées périodiques, hypothèse creuse que dégonfla cruellement la Première Guerre mondiale. Les historiens débattent depuis des lustres de la question de savoir qui doit porter la responsabilité du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Or aucun pays ne peut être tenu isolément pour responsable de cette course démente à la catastrophe … Les nations européennes transformèrent l’équilibre des forces en course aux armements, sans comprendre que la technologie moderne et la conscription massive faisait désormais de la guerre la principale menace à leur sécurité et à la civilisation européenne toute entière. Mais si toutes les nations d’Europe contribuèrent à la catastrophe par leurs politiques, ce fut l’Allemagne et la Russie qui sapèrent tout sens de la modération par leur nature même … » (photo : le kaiser, Guillaume II, qui a voulu la guerre...)

    Et Kyssinger poursuit dans le chapitre suivant :

    « Dans le tourbillon : la machine de destruction militaire. Le plus stupéfiant lorsque la Première Guerre mondiale éclata, n’est pas qu’une crise plus simple que toutes celles qu’on avait déjà surmontées ait fini par déclencher une catastrophe mondiale, mais que ce ne soit pas arrivé plus tôt. En 1914, l’affrontement entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie d’une part et la Triple-Entente de l’autre ne pouvait plus être différé. Les hommes d’Etat de toutes les grandes puissances avaient mis la main à la construction du mécanisme de destruction diplomatique qui rendait chaque nouvelle crise de plus en plus difficile à résoudre. Leurs chefs militaires s’en étaient largement mêlés en y ajoutant des plans stratégiques qui obligeaient à accélérer la prise de décision … La planification militaire avait pris son autonomie … Le casus belli échappa au contrôle politique. » 

    Les premiers mots de Sir Basil Liddell-Hart (History of the First World War): « Cinquante années furent consacrées à rendre l’Europe explosive, Cinq jours ont suffi pour provoquer la détonation ». Lui aussi rend la Prusse de Bismark, et la Russie largement responsables.

     

    Un effarant bilan humain

    Pour la France, ses colonies, et sa marine, le démographe Jacques Dupâquier, parvient à un total de 1.397.000 tués et disparus, soit pour les fantassins de la métropole, 1.345.000.

    La facilité regrettable de souvent ne pas détailler les chiffres nous dispense d’examiner la répartition dans le temps, pourtant éloquente et combien tragique. Autour de la moitié de ces tués et disparus, tombèrent dans les 8 premiers mois d’un conflit qui dura 51 mois. Dès Mars – Avril 1915, le haut commandement et le gouvernement français ne pouvait plus parler de « guerre fraîche et joyeuse ».

    Le diplomate israélien Abba Eban ouvre ses mémoires avec une comparaison qui résume bien l’état de sidération devant ces nouvelles armes, l’artillerie, dont on ne soupçonnait pas l’effet meurtrier. « Entre Waterloo, 1815, et le début de la Grande Guerre, cent ans se sont écoulés, avec 2.5 millions de soldats tombés sur des champs de bataille, en outre sans que la population civile ne soit particulièrement touchée. Sur les trois décades de 1914 à 1945, on compte 100 millions de morts militaires et civils » (The New Diplomacy, 1983).

    La Grande Guerre fut une véritable cassure, une tragédie européenne, la destruction de l’Europe.

     

    La bataille de la Marne

    Les premiers jours du conflit se conclurent par la retraite des troupes françaises. La responsabilité du commandement était totale, et Joffre dut se rendre à l’évidence, avec 162 généraux sanctionnés, ou relevés de leur commandement (certains parlent de 180), dont 71 brevetés de l’École de Guerre (envoyés à Limoges ?)

    bataille-de-la-marne-bray-sur-seine.jpgAyant décidé de cesser de reculer et d’une volte-face, et avec la présence des Britanniques, « le 6 Septembre au matin, la plus formidable empoignade de la guerre commença … » (J-B. Duroselle). Cette bataille fut menée par une armée en retraite, qui, malgré l’exploit d’être restée en très bon ordre, était harassée. Ce qu’en a dit un respectable adversaire dans ses mémoires, le général Von Kluck: »… que des hommes ayant reculé pendant quinze jours, que des hommes couchés par terre et à demi morts de fatigue, puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est une chose avec laquelle nous autres Allemands n’avons jamais appris à compter ; c’est là une possibilité dont il n’a jamais été question dans nos écoles de guerre … ». Le miracle de la Marne tient en ces quelques mots. Et vient la sécheresse des chiffres. Nous sommes 35 jours après le début du conflit, quand du 6 au 12 Septembre sur 200 Kms de Meaux à Verdun, Joffre lance la contre-attaque. Deux millions et demi d’hommes se font face, 80.000 morts et disparus pour les Français, en six jours de combat ! C’est la première guerre où les combattants furent confrontés à une telle monstrueuse intensité des pertes.

     

    La bataille de Verdun

    Le 21 février 1916 à 5h30 le matin, 1.225 pièces d’artillerie allemande ouvraient le feu sur un front réduit de 8 kms. La bataille de Verdun venait de commencer, qui devait durer jusqu’au 15 décembre avec un total de 714.000 tués, disparus et estropiés dans les deux camps, soit 2.400 hommes chaque jour pendant dix mois sur un front de 40 kms. Et des lieux imprimés à jamais dans la mémoire collective, les forts Douaumont, Vaux, le Bois des Caures, la forêt d’Argonne, la cote 304, le Mort-Homme.

    « Si tous les hommes qui sont morts ici se levaient, ils n’auraient pas la place de tenir parce qu’ils sont tombés par couche successive » (Henri de Montherlant).

    Et l’hommage de Paul Valéry gravé à l’entrée du musée :« Tous vinrent à Verdun comme pour y recevoir je ne sais quelle suprême consécration. Ils semblaient par la voie sacrée monter pour un offertoire sans exemple à l’autel le plus redoutable que jamais l’homme eut élevé. »

                                                                                                       

    Bataille de la Somme

    Le 1erJuillet de la même année 1916, les Britanniques, le Commonwealth (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Terre Neuve, Afrique du Sud, Irlande), et les Français engagent une attaque pour tenter de percer les lignes allemandes. Bapaume, Péronne, Albert, soit 45 Kms. La bataille prit fin quatre mois et demi plus tard, le 18 Novembre. Certains historiens la considèrent comme la plus sanglante de l’histoire humaine. Elle le fut sans contexte pour les Britanniques qui virent tomber la première journée, le 1er Juillet le nombre effarant de 20.000 tués, 40.000 blessés et disparus, sur 320.000 soldats engagés. Au 18 Novembre 1916, on aligne des chiffres là aussi inimaginables. En cinq mois les alliés ont progressé de 12 Kms au nord de la Somme, et de 8 au sud. Les pertes admises sont de 420.000 hommes hors de combats pour les Britanniques (dont 127.751 morts et 78.531 disparus) et 202.567 pour les Français (39.187 morts et 27.501 disparus). Chiffres arrondis à 400.000 Britanniques, autant d’Allemands, et 200.000 Français, tués, blessés, ou disparus, soit un total d’un million. Restent les vers du poète britannique Laurence Binyon, (For the Fallen) lus à chaque commémoration:

    «…Ils ne vieilliront pas, comme nous, qui leur avons survécu ;
    Ils ne connaîtront jamais l'outrage ni le poids des années.
    Quand viendra l'heure du crépuscule et celle de l'aurore,
    Nous nous souviendrons d'eux … » 

    Ces quelques lignes sur les trois engagements les plus meurtriers de la guerre ne nous font pas oublier beaucoup d’autres tentatives de « percer le front » ou de « faire diversion » qu’un bachelier devrait connaître. Batailles de l’Artois, Champagne et Flandres, de Février à Octobre 1915, et ses 100.000 tués, largeur de front inférieure à 40 Kms, et progression jamais supérieure à 5 Kms, le Hartmannswillerkopf (le vieil Armand) 25.000 morts pendant toute la guerre pour les deux camps et un résultat insignifiant, les Dardanelles et l’échec de Gallipoli en Août 1915, qui couta aux Britanniques 117.000 tués et aux Français 27.000. Atroce litanie dont on se demande où elle prend fin … On aurait dû apprendre à nos jeunes lycéens que 1915 fut l’établissement de la guerre de position et les tranchées. La vie dans cet enfer a fait l’objet de nombreux livres par des auteurs témoins : Dorgelès, Barbusse, Genevoix, Duhamel. Le froid, la boue, la saleté, les poux, l’odeur des charniers, de l’urine et des déjections, la puanteur des abris. L’écrivain Georges Duhamel médecin au front nous décrit « La Vie des Martyrs », ceux qui peupleront les villages de France, estropiés à vie, grands invalides de guerre, « les gueules cassées », qui auront des places réservées dans les transports en commun des grandes villes.

    VERDUN 1.jpgCitons le remarquable travail des archives de la Défense, en ligne depuis quelques années, où sont enregistrés les noms des « Morts pour la France » lien : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ 

    Nous ne pouvons pas faire l’économie de citer tous les billets rédigés sur ce site de LFAR, au sujet du jeu ignoble de Clémenceau, personnage outrageusement glorifié (pour les retrouver taper Clémenceau dans la zone « recherche »), dont il ne peut plus être nié qu’il refusa de parler à l’Autriche dès 1916 pour arrêter le carnage. 

    Dans un contexte aussi émotionnel et riche pour l’Histoire glorieuse de notre Patrie, on ne voit pas le but recherché par les promoteurs de cette initiative insensée. Beaucoup commencent à réellement s’émouvoir. Un lien vers un article de journal : http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/10/26/grande-guerre-et-liberation-en-2014-le-choc-des-memoires_1781550_823448.html 

     

    Exemple de texte qui circule dans des associations d’officiers :

    « … Elle reste toutefois une guerre amère, même s’il y eut « victoire » : en témoignent les milliers de monuments aux morts et de stèles dans les églises et les cathédrales, mais aussi justement les mémoires, les livres et les témoignages. Aujourd’hui elle est décrite avec raison comme une guerre civile européenne, « le suicide de l’Europe », la fin des monarchies et comme une infâme et horrible boucherie où des millions d’hommes furent immolés. L’horreur racontée par Dorgelès ou Barbusse, mais aussi par le cinéma notamment ces dernières années à propos des fraternisations entre les combattants ou des films à grand public comme Un long dimanche de fiançailles montrent comment l’historiographie a évolué, comment les propagandes nationalistes sont retombées et comment l’histoire a été retravaillée.

    Mais aujourd’hui c’est pour des raisons politiciennes et internationales que l’Etat français s’apprêterait à tronquer les cérémonies du centenaire de 14-18. Les premiers éléments indiquent que sous les pressions de franges politiques de gauche, mais aussi sous les pressions européennes et de l’Allemagne, la France au garde à vous collera sous un tapis les commémorations autant que faire se pourra …

    … La réécriture et la manipulation de l’histoire par les politiciens fait rage en France, terrain d’une guerre souterraine où les médias jouent un important rôle, il s’agit en effet de gommer l’histoire nationale et ses gloires pour faire place à une atomisation historienne, une dissolution des événements historiques dans un tout, un creuset européen où il est question de casser les reins à toute forme de patriotisme, pour faire place à une société lessivée par de nouveaux standards où l’histoire doit se trouver comme dans les grandes années de la IIIème République une auxiliaire sans cesse malmenée et violée, mais confortablement organisée pour servir une idéologie dominante et lénifiante.

    Pour toutes ces raisons, nous avons déjà assisté à des coups médiatiques que chaque président du passé s’est efforcé d’exploiter à fond, : ce fut le bicentenaire de 1789 sous Mitterrand, les médailles pour les anciens des brigades internationales et les repentances de Chirac, la lettre de Guy Moquet pour Sarkozy et déjà en moins de six mois de nouvelles repentances au sujet de la Shoah et de l’Algérie pour Hollande. Toutes ces « cérémonies » médiatisées à outrance furent l’objet d’oublis mémoriels consentis et plus ou moins camouflés, à savoir les horreurs de la Révolution française, la terreur jacobine et la guerre civile, la lâcheté des gouvernements français entre 1936 et 1938, la collaboration des communistes français avec les nazis jusqu’en 1941, sans parler de l’épineux problème de la Guerre d’Algérie : la guerre des mensonges et des cadavres que les deux camps se lancent à la figure !

    S’il s’avère normal de revisiter l’histoire de la Première Guerre mondiale pour en offrir un tableau plus véritable et plus conforme à l’honnêteté intellectuelle, il est moins normal de transformer en silence un événement tel que ce centenaire qui revêtait une importance aussi grande que le bicentenaire de 1789 et qui suivra probablement ce dernier dans les impasses. Celles-ci sont dictées par le politiquement correct de toute une caste politicienne et nous assisterons donc probablement à une nouvelle mascarade qui sera concentrée sur le début de la guerre. Les cérémonies se dérouleront donc surtout en août 2014, pour ensuite verrouiller politiquement l’événement à des fins pendables. Les Français dans ces temps de crise auront sans doute autre chose à penser de toute façon. Quant à l’Europe elle se serait bien passée de ces dates historiques, l’Allemagne en particulier mais Paris est déjà prêt à l’escamotage final selon une formule bien rôdée … ».

     

    Qui pourra admettre que l’on maltraite ainsi le souvenir de l’origine de toutes les tragédies européennes depuis ce jour fatal du 3 Août 1914 ? Comment peut-on attendre que nos bacheliers saisissent l’enchainement de l’Histoire de l’Europe depuis cent ans, sans connaître l’incontournable ouvrage visionnaire de Bainville « Les conséquences politiques de la paix » ? Va-t-on continuer à laisser remodeler l’Histoire au gré des fantasmes idéologiques, dans un monde où la facilité d’accès aux connaissances et aux bibliothèques devrait au c