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  • Education : Relayer l'action de SOS Education en faveur du maintien des notes...

           Supprimer les notes serait une aberration.

           SOS Education en a resumé les principales raisons dans le très bon texte que nous communiquons ici, et avec lequel on ne peut qu'être d'accord.

           Sauf à être un idéologue impénitent, du genre de ceux qui ont des yeux pour voir, mais ne veulent pas voir, et des oreilles pour entendre, mais ne veulent surtout pas entendre.... ce qui est la définition même du pédagogiste de base, façon Meirieu (et consorts...) dont les théories sont directement responsables du désastre éducatif français actuel :

    sos education.jpg

    Que faire quand un système scolaire devient tellement mauvais que parents et citoyens menacent de se rebeller, parce qu'ils comprennent que l'avenir de leurs enfants est en grand danger ?

    Arrêter les expériences pédagogiques désastreuses ?
    Revenir au bon sens et aux méthodes éprouvées ?
    Restaurer une ambiance de travail dans les classes ?
    Cesser de dévaloriser les bons élèves et d'excuser les cancres ?

    Non. Tout au contraire. Puisque le niveau de nos élèves est devenu une telle honte pour notre pays... interdisons les notes !

    Cette catastrophe, que les membres de SOS Éducation n'osaient même pas imaginer dans leurs pires cauchemars, est en train d'arriver dans nos écoles.

    Une association qui bénéficie du soutien du Ministère de l'Éducation national, l'AFEV, a lancé l'offensive peu après la rentrée scolaire.

    Comme au Québec il y a vingt ans, ils veulent interdire les notes. Ainsi, selon eux, il n'y aura plus ni bons, ni mauvais élèves dans nos écoles !! Et tant pis si, comme au Québec, le niveau d'illettrisme dans la population monte en flèche (l'orthographe française a quasiment disparu du Québec suite à cette réforme ; peu de jeunes Québecois connaissent encore les bases de l'orthographe, y compris en faculté de médecine).

    Tous les pays qui ont pratiqué ce genre d’utopie reviennent dessus : la Suisse, le Danemark, la Suède et même les États-Unis remettent progressivement les notes au goût du jour dans leurs pratiques.

    Quand l'AFEV a lancé sa proposition en septembre 2010, personne n'a voulu y croire.

    Mais le 11 novembre 2010, ils ont publié dans Le Nouvel Observateur un appel pour la suppression des notes à l'école élémentaire, signé par vingt personnalités, dont Eric Debarbieux, un des principaux conseillers du ministre de l'Éducation Luc Chatel !!!

    Et là, stupeur : toutes les fédérations de parents d'élèves se sont déclarées favorables à cette mesure pourtant suicidaire.

    Ainsi, la FCPE, dont la direction parisienne est depuis longtemps acquise aux pédagogistes les plus radicaux, mais aussi la PEEP, plus modérée, et même l'APEL, la fédération des parents du privé, se sont toutes liguées derrière l'AFEV.

    Il est donc quasiment certain que nos enfants au primaire vont avoir droit à cet ultime coup de rame sur la tête, qui risque de les noyer définitivement par dizaines de milliers.

    Comment sauront-ils s'ils progressent, s'ils ne peuvent plus comparer leurs notes avec celles du trimestre précédent ? Comment se motiver le soir pour repasser ses leçons ? Comment prendre au sérieux les interros écrites... si elles ne sont plus notées ? Comment être fier d'avoir bien travaillé... si le professeur ne marque pas l'effort, et si donc les parents ne peuvent pas savoir ?

    Ceux qui veulent casser le système des notes les accusent d'être « stigmatisantes », et même « traumatisantes ». Ils veulent, disent-ils, « mettre fin à l'élitisme et à la sélection ». Supprimer les notes, c'est aussi un moyen d'éviter de voir si un établissement se casse la figure.


    Mais si, parmi eux, il y en a un seul qui a des enfants à l'école, ils devraient savoir qu'il n'y a plus aucun classement (c'est interdit), et qu'il n'y a plus aucune sélection avant le bac !! Ce qui pose d'ailleurs de graves problèmes !!!

    Actuellement, la plupart des écoles ne donnent déjà plus de notes, mais des A (acquis), B (en cours d'acquisition) ou C (non acquis). Tout se passe comme si les enfants ne pouvaient supporter que des 20, 15 ou 10 ! Le zéro et le 5 sont de toute façon totalement proscrits, trop stigmatisants, même quand l'enfant se conduit mal.

    Ce système, totalement flou, fausse de façon dramatique l'évaluation des enfants. Plus personne ne sait au juste comment ils se situent par rapport aux exigences des programmes. Des livres entiers ont été écrits à ce sujet, par des instituteurs affolés !

    Et on voudrait aggraver encore la situation en passant un décret interdisant définitivement les notes dans toutes les écoles ???

    Ici à SOS Éducation, c'est la mobilisation générale.

    Nous sommes en train de réunir toutes nos forces pour empêcher que l'irréparable ne soit commis.

    Aidez-nous. Faites circuler la pétition à Luc Chatel à tous vos amis. En dix ans de mobilisation, nous n'avions jamais eu à faire face à une menace aussi grave.

    Il est capital que vous agissiez très très vite. Cliquez-ici pour signer la pétition au ministre :

    http://soseducation.com/suppressiondesnotes/signe.php

    Un grand merci d'avance,



    Vincent Laarman
    Délégué général

  • Nouvelles du Blog: de la semaine ecoulée à celle qui vient...

                Voici quelques nouvelles de la fréquentation du Blog: le mois de mars a marqué une stabilisation des visites et des visiteurs uniques; il n'y a pas eu de recul mais une consolidation au niveau record de la fin janvier/fin février. La dernière semaine de mars a, par contre, été marquée par une nouvelle et très nette remontée: nous finissons le mois en établissant un nouveau record de visiteurs uniques, et même si nous ne faisons que conserver le nombre de visites des deux mois de janvier/février, c'est ce chiffre des visiteurs uniques qui est le plus important.... L'objectif d'avoir doublé une nouvelle fois notre lectorat entre septembre 2009 et septembre 2010 -comme nous l'avons doublé entre septembre 2008 et septembre 2009- reste donc parfaitement atteignable: à vous de jouer.....

                La conférence de Pierre Boutang (publiée mardi 30) est un vrai trésor. Dans quelques temps nous publierons (en vidéos) le dîner-débat Thibon/de Benoist (thème: Christianisme, paganisme...), puis Sédillot (sur Le coût de la Révolution); et -mais en audio cette fois- deux conférences remarquables de Thibon sur Nietzsche et la Cité et le politique. Merci à Paul, qui se charge du gros travail pratique et technique que cela représente... Notre malle au trésor se remplit..... faites-la connaître autour de vous !...

                Le dernier Grand texte a été illustré, comme le prochain (Amis ou ennemis, toujours de Maurras); cela apporte un coup de jeune à ces textes, et semble avoir été apprécié; du coup reprise de tous les Grands textes pour les illustrer abondamment: Kiel et Tanger déjà fait (vous pouvez allez voir...), les deux Soljénitsyne et le Boutang suivront très vite; puis les Volkoff et les Thibon.....

                Deux Album sont en préparation: Maîtres et témoins (I): Frédéric Mistral, et Racines (IV): Versailles, le Palais-temple du soleil. Ensuite: Les deux hauts lieux de la Monarchie: Reims, cathédrale du sacre; Saint-Denis, nécropole royale......; Totalitarisme ou résistance ? Vendée, Guerre de Géants...; L'aventure France racontée par...les cartes;

    LAFAUTEAROUSSEAU malle au trésor.JPG

                Ces informations étant données, voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité): 

                  

    • Notes longues : 
    • Dimanche : Pâques (Jours solennels): illustration de Gustave Doré pour l'Evangile de Saint Marc
    • Lundi : Du Prince Jean sur Henri IV, symbole de réconcilaition pour notre temps présent.....
    • Mardi : Faiblesse du Système....
    • Mercredi : L'échec du merveilleux système, vu par Jean-Paul Delevoye lui-même.....
    • Jeudi : Une visite chez Charles Maurras, dans son jardin "qui s'est souvenu" (6/7).
    • Vendredi : Geneviève de Fontenay contre la diversité ? Elle veut une Miss France maghrébine....
    • Samedi : Nouvelles du Blog...
    •  Notes courtes :
    • Dimanche : relâche, c'est Pâques.....
    • Lundi : Le Prix des Impertinents....
    • Mardi : Fides et ratio (le nouvel Académicien, Jean-Luc Marion...)
    • Mercredi : On ne s'en lasse pas: suite des aventures de Super Pédago...
    • Jeudi : Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français...(9/15).
    • Vendredi : Soutenir ceux qui nous soutiennent....
    • Samedi : Allégorie de la fourmi.....

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Le Panthéon transformé en Temple civique. Aux origines du cinéma parlant : le graphophonoscope. Paul Claudel élu à l'Académie française.

    ·       Lundi : Naissance de Fragonard. Danton guillotiné. Naissance de Pascal Paoli et de Nadar.

    ·       Mardi : Bougainville débarque à Tahiti. Abdication de Napoléon. Premiers Jeux Olympiques modernes (suivis par Charles Maurras).

    ·       Mercredi : Inauguration du Grand Théatre de Bordeaux. Adoption du système métrique. Saint Exupéry chevalier de la Légion d'Honneur.

    ·       Jeudi: Naissance de François Villon. De Versailles à... Versailles : Louis XIII achète la seigneurie de Versailles à Jean-Paul de Gondi.

    ·       Vendredi : Mort de Rabelais. Robert Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane. Premier lancement d'une fusée Ariane à Kourou. Naissance de Baudelaire.

    ·       Samedi : Ordre mythique du général Pétain à Verdun : "On les aura !...".

  • Après Yvan Blot, Jacques Sapir.....

                Deux jours après qu'Yavn Blot ait prononcé sa conférence sur la Crise à Marseille, La Tribune de Genève (du vendredi 13 mars, donc) publiait l'article de Jacques Sapir que nous reproduisons intégralement ci-après.

                On le verra : la réflexion du second (dans le cadre étroit d'un article, finalement assez court) ne peut pas avoir la même envergure que celle du premier, qui a pu développer sa réflexion pendant une bonne heure. L'angle d'analyse, surtout, est très diffèrent, et c'est justement ce qui fait que la réflexion de Jacques Sapir complète, et fait comme une une sorte d'écho, et donc prolonge, en un certain sens, celle d'Yvan Blot.

                Nous avons donc jugé utile de la porter à la connaissance de nos lecteurs, afin de poursuivre, de préciser et d'enrichir en quelque sorte la réflexion entamée avant hier.....

    Le Français Jacques Sapir

                Professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales (EHESS), le Français Jacques Sapir est un économiste et un intellectuel aussi respecté que provocateur. Peut-être est-ce dû aux sympathies gauchistes qu’il entretenait quand il était étudiant et qu’il n’a pas totalement oubliées. A l’invitation de Claude Gonet, directeur de la banque Julius Bär, il donnait hier soir une conférence sur la crise financière et économique

    Jacques Sapir : "La crise vient de la plitique libérale des années 80..."

    Quelle est l’origine de la crise actuelle ?
    Si des gens se sont tant endettés, particulièrement aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Espagne, c’est qu’ils ont été poussés à le faire. Pendant des années, quand les revenus des ménages n’ont pas stagné, ils ont diminué. C’est ce que j’appelle la déflation salariale, qui nous a conduits à une distribution des revenus pareille à celle de 1929. Un millième des plus riches accumulaient en 2007 8% de la richesse alors qu’au début des années 80, ce taux n’était que de 2%.

    Comment en est-on arrivé là ?
    En grande partie à cause de la grande vague libérale du début des années  80. Avec des Reagan, des Thatcher ou encore des Delors, en France. Oui, Jacques Delors ! Entre 1983 et 1988, on note en France une chute des revenus et une hausse des profits. Cette détérioration des revenus s’est aggravée depuis 2000-2001.

    La globalisation et les économies émergentes l’expliquent aussi, non ?
    Absolument. Et si la tâche leur a été aussi facile, c’est que ces pays émergents avaient l’avantage de ne pas avoir le poids de nos politiques sociales et nos préoccupations écologiques. Il faut mettre au point un autre système que celui de l’OMC. Basé sur des taxes sur les échanges commerciaux avec les pays qui n’ont pas mis en place certains standards sociaux et écologiques. Ces taxes pourraient être prélevées puis reversées au moment où les pays auraient atteint ces critères.

    On peut douter que la Chine accepte un tel système...
    Il est toujours difficile de mettre sur pied un système multilatéral. Si la Chine s’est montrée si prédatrice sur le plan des échanges commerciaux, c’est en partie à cause du FMI et des Etats-Unis. Ces deux derniers n’ont pas pu donner les bonnes réponses à la crise asiatique de 1997-98 qui s’est ensuite étendue à la Russie puis à l’Amérique latine. Au final, en Asie, c’est la Chine qui a joué le rôle de stabilisateur en ne dévaluant pas le yuan et en conférant un avantage commercial à ses voisins. Parce qu’elle a naturellement des ambitions de puissance régionale, la Chine a pris conscience qu’elle risquait à nouveau de devenir le banquier de l’Asie. D’où sa politique commerciale qui lui permet d’atteindre en 2008 des réserves de change de 1900 milliards de dollars.

    Que pensez-vous des réponses à la crise actuelle ?
    Elles arrivent trop tard. Tous les signes de la crise étaient présents en 2007 déjà. Mais on a laissé la situation empirer jusqu’à la faillite de Lehman Brothers. Aujourd’hui, la vraie question c’est comment sauver les banques. En les recapitalisant ? Mais quand cette recapitalisation s’arrêtera-t-elle ? Regardez le cas de l’assureur américain AIG. Faut-il constituer des sociétés de défaisance pour isoler les actifs toxiques ? Mais à quel prix faut-il les acheter ? Faut-il penser aux banques ou aux contribuables ? Il n’y a pas de bonne solution. La preuve, les Etats-Unis ne cessent d’hésiter entre ces deux solutions. L’autre incertitude vient du dollar. La dette américaine va atteindre 1900 milliards de dollars en 2009 par émissions de bons du trésor. Ces bons ne trouveront pas tous acquéreurs sur les marchés. La Réserve fédérale devra les acheter en faisant fonctionner la planche à billet. Avec un risque inflationniste. Et une baisse de la valeur du dollar. Jusqu’où et avec quelles conséquences, c’est là la question que nous nous posons tous. 

  • Prix orange et prix citron...

    Le prix orange : à Roman Bernard, qui a posé "la" bonne question ("les" bonnes questions...) dans le toujours excellent blog Sos éducation ( http://www.soseducation.com/ ), à propos du succès d'Acadomia, fruit et conséquence directe du désastre de l'Education:

            roman bernard.jpg                                           Bachelier ou remboursé » d’Acadomia : un symptôme de la crise de l’école

              Le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, s’est dit choqué que la société de soutien scolaire Acadomia propose désormais une formule « satisfait ou remboursé » aux candidats au baccalauréat. En chœur, pour une fois, avec le ministre, les syndicats d’enseignants ont également dénoncé cette offre d’Acadomia, y fustigeant avec emphase une « marchandisation » insidieuse de l’éducation.

               Le leader français du soutien scolaire à domicile s’engage en effet à rembourser les 1770 euros de sa préparation au baccalauréat si l’élève ne l’obtient pas. À condition qu’il respecte ses engagements, comme celui, évidemment, de participer aux épreuves. Pour le reste, les conditions sont vagues…

                Acadomia prend de toute façon peu de risques : le taux de réussite au baccalauréat est désormais de 86 %, ce qui fait 14 % de chances de devoir rembourser la formation, rentabilisée par les autres. Sur les 100 000 élèves ayant chaque année recours au soutien d’Acadomia, 20 000 sont candidats au baccalauréat.

                Le « scandale », si scandale il y a, réside moins dans l’offre d’Acadomia que dans le fait que les entreprises de soutien scolaire fleurissent depuis une vingtaine d’années sans que l’Éducation nationale en ait tiré les leçons qui s’imposent.

                Au nom d’une conception hyper-égalitariste de l’enseignement, des syndicats comme le SNES dénoncent le fait que les enfants bénéficiant du soutien scolaire d’Acadomia seront privilégiés par rapport aux autres, en raison du coût élevé de la formation. Mais ils ne se demandent pas pourquoi l’école publique, jusqu’aux années 1980, se suffisait à elle-même. Pourquoi, depuis, les parents éprouvent-ils le besoin de compléter un enseignement qu’ils jugent déficients par du soutien scolaire ? S’il y a eu cette floraison d’officines comme Acadomia depuis une vingtaine d’années, c’est bien que l’enseignement qui est donné aux élèves depuis cette époque pose problème.

                Les emplois du temps des élèves, entre les cours, les devoirs à la maison et les transports pour certains, sont suffisamment chargés comme cela. Ce n’est donc pas de gaieté de cœur que des parents payent à leurs enfants des cours assez onéreux. Xavier Darcos, lorsqu’il était ministre de l’Éducation ale, était allé jusqu’à proposer une « Acadomia publique ». Pourquoi ne pas se pencher plutôt sur les carences du système éducatif de la nation ?

    Anne-Lauvergeon-copie-2.jpgLe prix citron : à Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, qui n'a pas craint de faire cette déclaration littéralement scandaleuse (et toujours sans démenti ou excuses un bon mois après...):

                          "A compétence égale, eh bien, désolé, on choisira la femme, ou l'on choisira la personne venant d'autre chose que le mâle blanc, pour être clair".

                          Ca, pour être clair, c'est clair. Si ce n'est pas du racisme en actes, on veut bien être pendus ! Racisme inversé, certes, mais racisme toujours. On passe du refus de quelqu'un parce que il est noir (ou maghrébin...), à la préférence pour ce même quelqu'un parce que il est noir (ou maghrébin...), mais on est toujours en plein dedans ce racisme qu'on fait profession de pourfendre, soi disant, alors que, finalement, on le pratique allègrement.

                          Elle est pas belle, la logique (?) du Pays Légal ? Et cela n'a pas l'air d'émouvoir le moins du monde la sémillante dame Lauvergeon. Il est vrai que le Système en a vu d'autre, et qu'il est coutumier du fait. Madame Rolland n'est-elle pas montée sur l'échafaud en murmurant: "Liberté ! Que de crimes on commet en ton nom !..."

               Cela n'a pas changé, aujourd'hui. Mais, au fait, pourquoi voudrait-on que le Système idéologique change ?.....

  • Discours du pape: nos lecteurs ont du talent....

                  A la suite de notre Ephéméride du 11 Août, consacré au Mont Saint Michel, il nous avait paru opportun de publier, le lendemain, l'intégralité du discours de Benoît XVI aux Bernardins, dans lequel le Pape évoque longuement le rôle positif des moines, et leur contrubution essentielle et décisive au développement et à l'éclosion de la Civilisation occidentale. Ces deux notes (du 11 et du 12) ont fait réagir nos lecteurs.

                 D'abord il y a eu Sebasto, qui a posté le mercredi 12 un texte très intéressant, de Christophe Geffroy (comparaison des propos de Benoit XVI et de Nicolas Sarkozy sur la relation du politique et du religieux); et qui a récidivé le lendemain (jeudi 13), pour notre plus grand plaisir, en postant un second texte non moins intéressant, une analyse de M. l'abbé Christian Gouyaud sur le rôle civilisateur du monachisme occidental, tel qu'il est évoqué par Benoît XVI. C'est avec intérêt et plaisir que ces deux textes consistants ont été lus; ils ont eu comme mérite supplémentaire de déclencher une réaction de Lori qui, à son tour, a posté le commentaire que nous reproduisons ci-après.

                C'était l'un des souhaits que nous formions, en lançant ce Blog: qu'il favorise et permette des échanges féconds, dans tous les sens, et de tous avec tous; à l'évidence, avec cet exemple-ci, cet objectif est atteint. Puisse-t-il l'être très régulièrement. Merci aux intervenants, qui font ainsi vivre et progresser notre Blog à tous...

                Voici le texte intégral de la réponse de Lori aux deux textes de Sébasto (que l'on peut bien sûr consulter dans les Commentaires). On notera juste qu'il semble bien que Lori, comme nous, soit un admirateur (ou une admiratrice...) de Jean-François Mattéi.....

    BenoitXVI-College-des-Bernardins-3.jpg
    Benoît XVI prononce son allocution

    Sébasto a livré à notre lecture attentive, deux textes fort intéressants.

    Je ne crois pas tout à fait certain, toutefois, que "les sept cents auditeurs du monde de la culture"
    (ci dessous) aient été "médusés" par le propos du pape Benoît XVI.

    Peut-être était-ce, au fond, ce qu'ils attendaient de lui. Car il y a, à mon avis, une sorte de paradoxe existentiel de notre temps.

    benoitXVI_2 BERNARDINS.jpg
    Une partie des "sept cents auditeurs du monde de la culture"


    Déraciné comme jamais, en passe de n'être même plus révolutionnaire, même plus antichrétien, même plus idéologue, même plus rationaliste (il n'en a vraiment pas les moyens) mais tout simplement de n'être plus "rien", d'être le temps barbare de "l'homme creux" au "regard vide", selon les fortes expressions qu'emploie Jean-François Mattéi, notre monde, paradoxalement, est aussi celui qui consacre à la conservation du patrimoine - et avec un grand concours de talents et de techniques étonnantes d'efficacité et de précision - des budgets, des programmes qu'aucune autre époque n'a seulement imaginés, ni, évidemment, engagés, qui se passionne pour l'Histoire, y consacre des quantités d'articles de journaux, d'émissions de télévision, de pages de couverture de ses magazines, celui, aussi, qui, d'une certaine manière, réhabilite ses rois, ses reines, et la noblesse des époques passées... Et cetera.

    Ceci ne signifie nullement - sans-doute, même, est-ce le contraire - que notre société n'est pas très malade. Mais qu'il lui reste, encore, à l'arrière-fond de toutes ses tares, un sens encore vivant, de ce qui, de ce que, fut, notre civilisation française, et, je crois qu'il faut ajouter, européenne.

    Au fond, il me semble que l'envie de "retrouver le chemin qui conduit chez nous" n'a pas tout à fait quitté les peuples français et européens. Sans une nouvelle "trahison des clercs" (celle des hommes du "système", en ses différentes composantes) cette "envie" serait sans-doute, déjà, une vague sociale d'importance. Déjà, en effet, le "système" ne peut empêcher que s'exprime dans l'édition, par les livres, sur les ondes, à travers les studios de radio ou de télévision, tout un ensemble d'intellectuels qui portent, à son encontre et à l'encontre du monde qu'il façonne à son image, un jugement fortement critique. Ce que nous appelons le "système" n'a pas plus qu'un autre les promesses de l'éternité. Est-il impossible que les circonstances ne permettent, un jour, à l'"envie" diffuse des peuples français et européens de retrouver le chemin qui conduit chez eux, de devenir une vague déferlante, comme celle qui a emporté, il y a vingt-ans, le bloc soviétique et fait tomber les murs qu'il avait construits à sa frontière ?

    C'est pourquoi, il ne me semble pas impossible que les sept cents auditeurs du monde de la culture qui ont écouté Benoît XVI aux Bernardins, y aient retrouvé, émerveillés, tout simplement ce qu'ils en attendaient.

     

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  • France, Etats-Unis : deux républiques, et pourtant si différentes !...

               La simple observation de ce qui s’est passé encore cette fois-ci (et qui se passe à chaque élection…) ne pourrait-elle pas nous conduire à une sorte de réflexion/méditation sur la nature même des régimes de nos deux pays ?  Ils sont officiellement, tous les deux,  républicain et démocratique. Et pourtant, quelle différence, que de différence, entre ce qui se passe ici et ce qui se passe là-bas ! Ne pourrait-on essayer de se poser la question du pourquoi ?

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              Sitôt la victoire d’Obama connue (en fait un quart d’heure à peine après l’annonce du résultat) on a entendu un Mac Cain très élégant féliciter chaleureusement son adversaire, dire son respect pour lui, et affirmer que dorénavant c’est toute l’Amérique, rassemblée, qui allait se battre, unie, pour affronter et surmonter ses difficultés. Il n’y a pas, là-bas, d’idéologie qui passe avant la cause des  Etats-Unis d’Amérique. En fait d’idéologie, s’il y en a une, c’est celle de la mission mondiale et de la nécessaire suprématie américaine. En pratique, il y a un pays, que l’on sert, et tout  se termine en appelant l’intercession de Dieu par le célèbre et traditionnel  « God bless America ». Ceci se passe d’ailleurs, répétons le, à chaque élection.

             Une telle courtoisie, une telle hauteur de vue sont-elles constatées ici, chez nous ? On se souviendra qu’après la victoire de Sarkozy, Laurent Fabius avait répondu à un journaliste qui lui demandait ce qu’il comptait faire !  "Eh bien, nous allons défendre les français…" ! Respect de l’adversaire au-delà  de l’Atlantique, mépris en deçà. Et, bien sûr, pas la moindre invocation à Dieu, ni en paroles, ni en pensées, ni  en action !.....

              Cela est-il simplement anecdotique ? Nous ne le pensons pas. Républicains et démocrates, les Etats-Unis se reconnaissent une autorité supérieure, à laquelle ils se confient, et cela suffit à relativiser toute opposition, toute différence de programme. On se combat, on s’oppose, mais on peut se respecter et même travailler ensemble car on sait qu’il y a quelque chose au dessus (en religion on appelle cela la transcendance…).

              Mais chez nous ? Cette élégance et ce respect sont impossibles, pour une raison bien simple. La révolution, et la république qui en a découlée, a banni l’idée de Dieu, donc la transcendance, et elle s’est considérée elle-même comme étant « la » nouvelle religion, se proclamant source et fin à la fois de toute activité politique ici-bas. Toute opposition à elle est donc vécue comme quelque chose de tout simplement incompréhensible, et donc inadmissible. On ne peut admettre de débat que dans le  cadre du système républicain, en excluant d’office tous ceux qui ne le trouveraient pas bon. Et même dans le cadre du système, ceux qui s’en prétendent les vrais défenseurs , les plus exaltés, exerceront toujours une sorte de contrainte morale sur les plus modérés, constamment soupçonnés d’être trop tièdes…..

              Voilà pourquoi la « démocratie  de droit divin » des Etats-Unis nous donne, à chaque élection, une belle leçon. Il est à la fois amusant –et triste- de voir nos républicains d’ici se pâmer d’aise à chaque fois : comment n’en voient-ils pas la cause profonde, qui tient précisément à ce que les Pères fondateurs des USA n’ont pas fait là-bas ce qu’ils ont fait eux-mêmes, ici, de l’idée républicaine et démocratique ? et qu'on n'a, là-bas, ni leur conception totalitaire du régime, ni par conséquent leur pratique de ce régime......

              Loin de nous l’idée de faire de la démocratie américaine un modèle. Encore moins d’y voir une quelconque « perfection ». Le rôle de l’argent y est, par exemple,  considérable et, dans une certaine mesure, l’élection du président des Etats-Unis est en quelque sorte « achetée ».  Il n’en reste pas moins que, malgré l’âpreté des campagnes électorales, sans-doute parce que  la démocratie est, de fondation, le régime historique des Etats-Unis et parce que, dans une large mesure, il s’agit aussi d’un système patricien, la transmission du pouvoir y a quelque chose de digne, d’unitaire et de patriotique dont, malheureusement, notre République est totalement dépourvue.

              La France révolutionnaire a la fâcheuse tendance de vouloir toujours donner des leçons à tout le monde. Ne faudrait-il pas, aussi, de temps en temps, qu’elle sache en recevoir ?  

  • Un humaniste ( ! ) pour enterrer l’Humanisme et les humanités, le Savoir, la Culture…

              S’il s’agissait d’une journaliste de radio/télévision, on dirait qu’elle parle avec des trémolos dans la voix. Là il s’agit d’un article écrit dans La Provence (1) par Ariane Allard. Mais on les entend presque ces trémolos, dans l’outrance des titres et sous-titres : à la Une, et en gros caractères s’il vous plaît, Rencontre avec un Humaniste (excusez du peu…) et photo presque quart de page ! Et, sur la moitié de la dernière page, un papier plus qu’élogieux, dithyrambique, intitulé A l’école de l’intelligence, en toute simplicité ! N'en jetez plus.....

              De qui parle-t-on, avec ces éloges appuyés, ampoulés et, disons le, excessifs en tout ? De Laurent Cantet, palmé d’or comme l’écrit la journaliste pâmée d’aise, pour son film  Entre les murs.

              Faut-il répondre ( et que répondre ?….) à un tel fatras de propos aussi déconnectés du réel ? A un tel encensement de la décadence ? Une décadence acceptée et, pourrait-on presque dire, assumée. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Tout le monde le sait, tout le monde le dit. Dernière en date, Isabelle Stal : "Notre système d’enseignement est sinistré, de la maternelle à l’université", assure ce professeur à l’IUFM de Nice, dans un livre qui vient de sortir (2), dans lequel elle montre bien, en outre, que beaucoup d’enseignants ne sont plus armés culturellement pour redresser le niveau….

              Et pendant ce temps là monsieur Cantet fait un film pour célébrer, au fond, tout ce que dénonce Isabelle Stal; et s’amuse de la situation qu'il dépeint, et trouve tout « merveilleux », « un moment de bonheur énorme »… Et la journaliste parle d’ « une rentrée qui parie sur l’intelligence », d’un film « enthousiasmant de lucidité et d’énergie » car il présente une chronique vraied'une classe de 4° dans un collège parisien ! C'est justement bien là le drame : ce que montre Cantet est, hélas, la pure vérité....

              Pourtant interrogeuse et intérrogé sont tout contents, et ils trouvent que tout va bien.

              Mais sur quelle planète vivent-ils ? Ils ne voient pas que l’enseignement français fait naufrage sous nos yeux ? Non. En bons bobos qu’ils sont, ils s’amusent pendant le naufrage, et du naufrage.

              Pour des gens comme eux, Alain Finkielkraut prêche dans le vide lorsqu'il avertit que nous sommes la première génération dont les élites sont et seront sans Culture.

              C’est tragique. Ils sont tragiques.....

    (1): La Provence, mardi 2 septembre.

    (2): L'Imposture pédagogique, août 2008, 228 pages, 16,50 euros.

          Voici la présentation de l'ouvrage proposée par les Editions Perrin :

    Une radiographie sans concession de ce qui fut longtemps présenté comme une excellence française et qui se révèle un échec cuisant de notre Education Nationale, la faute en incombant à la pédagogie moderne.

    D'où vient la catastrophe scolaire que nos enfants subissent ?
    En une génération, un système d'enseignement assez efficace et, qui plus est, pour le plus grand nombre s'est quasiment effondré. Des dizaines d'ouvrages ont inventorié des maux variés - corporatisme syndical, égalitarisme pédagogique, baisse des exigences en raison d'une massification non maîtrisée -, mais celui d'Isabelle Stal est le premier à s'attaquer au coeur du système : la formation des maîtres.
    De l'intérieur, car elle enseigne en IUFM, Isabelle Stal décortique le jargon pédagogique, le refus professoral d'enseigner, les manières dont la lecture, l'écriture, l'orthographe, la grammaire sont bradées et négligées, les ravages de l'informatique qui pousse les élèves à recopier des informations sans jamais les penser. Voilà comment une pédagogie destructrice est en train de gâcher une génération.

    Isabelle Stal, docteur en philosophie, est professeur à l'IUFM de Nice. Elle a écrit La Philosophie de Sartre et L'Ecole des barbares.

  • Trop de tout : Réflexions sur l'une des causes principales de nos difficultés.....

                C'est bien connu, il n'y a pas de Roi en république. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de pouvoir qui permettrait de contenir les partis politiques, de les maintenir dans leur sphère légitime. Ceux-ci ont donc tout naturellement et peu à peu, selon une pente finalement assez logique (critiquable mais logique...) occupé tout l'espace.

                Et n'étant arrêtés ni contenus par rien ni par personne, comme ils ont d'abord en vue leur intérêt propre, ils ont fini par imposer à tous les niveaux la pratique du clientélisme et du copinage, en vertu du principe Je te donne un Poste, et tu votes pour moi... (1). On a ainsi peu à peu, au fil des années et des décennies, accumulé, multiplié, empilé les postes de fonctionnaires, dont beaucoup parfaitement inutiles puisqu'ils font double emploi, quand ce n'est pas triple ou plus.....

                  Au point que nous nous retrouvons aujourd'hui avec un nombre aberrant de fonctionnaires, qui plombe les finances de l'État et qui empêche toute politique volontariste et efficace du dit État: presque six millions de fonctionnaires en France, alors qu'en Allemagne (où il y a tout de même 20 millions d'habitants en plus....), on en compte quatre millions neuf cent mille ( encore 70% sont-ils des locaux, dépendants des Länders, alors que chez nous la grande majorité relève directement de l'État central...). Question impertinente : l'Allemagne est-elle plus mal gérée que la France?       

                  Nous avons trop de tout, comment le pays pourrait-il marcher avec ces pesanteurs et ces boulets que lui impose le Pays Légal : trop de députés; trop de fonctionnaires à la Sécurité Sociale, où les joyeusetés abondent : il suffit de lire les courriers des lecteurs des journaux, pour savoir qu'elle vient d'envoyer à une personne décédée en 1983 sa carte 100% valable jusqu'en....2010 ! trop de fonctionnaires au Ministère de l'Éducation : environ un million trois cent mille, la deuxième entreprise du monde après l'armée chinoise: comment gérer un monstre pareil !....

                  Et que dire de ce qui se passe pour les impôts ?: une véritable armée de 160.000 fonctionnaires, dont au moins la moitié sont en trop, mais radicalement divisés en deux maisons: une qui calcule l'impôt et l'autre qui l'encaisse: au citoyen de se débrouiller s'il y a problème. Or problèmes il y a, et très souvent ! Là aussi, il suffit de lire les courriers des lecteurs de la presse écrite, ou d'écouter régulièrement les perles que recueillent les chroniqueurs de la presse écrite et parlée pour être édifié :  "Les Impôts" écrivent, pour une Taxe Foncière, à une personne décédée en 1970 (quarante ans tout de même, bientôt le Livre Guiness des records...!). Et lui écrivent, de plus, chez une autre personne décédée - elle - en 1993: quatorze ans, une paille !. Ailleurs, pour une Taxe d'Habitation et une Taxe Foncière, on écrit depuis 1983 à une autre personne que celle qui les doit : 25 ans pour n'avoir pas mis les fichiers à jour ! Qui dit mieux ?...    

                 Pas mal non plus, et dernier exemple car on pourrait en prendre des centaines..., ce que raconte ce citoyen X, fonctionnaire, donc employé et payé par l'État, qui le connaît forcément. Il a payé ses impôts pendant douze ans sans changer de Banque, et voilà qu'il reçoit un bout de papier sale, mal présenté, mal rédigé et sans aucune formule de politesse. Le dit papier lui indique sur un ton comminatoire que s'il ne fournit pas d'urgence un Relevé d'Identité Bancaire son paiement ne sera pas comptabilisé et lui-même ne sera pas "enregistré" (?): cela faisait tout de même douze ans -et douze chèques- qui étaient passés sans difficulté ! est-ce bien sérieux ?

                 La France peut-elle, doit-elle, continuer à payer tant d'argent à tant de gens pour de telles aberrations ? 160.000 fonctionnaire aux Impôts ? Mais bien des pays n'ont pas autant d'hommes sous les drapeaux ! C'est un peu comme une deuxième armée que se paye le Système, mais au détriment bien sûr d'autres budgets véritablement prioritaires, comme la Recherche qui, elle, permet vraiment de préparer l'avenir, et crée de vrais emplois... Il est là, pour une bonne part, l'argent dont on a impérativement besoin pour faire autre chose....

                 Imperfection du système, qui s'explique par le fait qu'il n'y a pas, en république, d'arbitre supérieur pouvant, à tout moment, prendre le Pays à témoin ou exercer une autorité de régulation. Imperfection du système, qui met en évidence la contradiction entre la fertilité des peuples et la stérilité des gouvernements.

                 Tant qu'on ne tranchera pas dans le vif, tant qu'on ne supprimera pas entre le quart et le tiers des fonctionnaires, il est illusoire de croire que l'on pourra dégager des marges de manoeuvre, permettant de faire quelque chose. L'État républicain finira écrasé sous le poids colossal de cette charge aberrante qu'il a lui-même créée, au fil das ans, à cause de l'imperfection même de sa nature...

    (1): Cette pratique sait s'adapter aux nouvelles réalités! On le voit avec l'immigration: la gauche et l'extrême gauche (trotskistes, RESF etc...) tiennent le même langage aux immigrés : venez, on vous donnera des papiers et, en échange, vous voterez pour nous. On a ainsi vu des taux allant de 75 à 85% en faveur de Ségolène Royal dans la plupart des "cités" (!) lors de la dernière élection présidentielle. Bizarre, vous avez dit bizarre ?...

  • L’anti-discours de la méthode, par François Reloujac*

    Le 5 février dernier, François Hollande s’est présenté au Parlement européen pour y prononcer un discours sur la politique économique de l’Europe et la façon de sortir de la crise. Pensait-il vraiment qu’il allait ainsi forcer la main à Angela Merkel et David Cameron, juste avant le sommet budgétaire européen ? Voulait-il simplement grappiller quelques points de popularité en France ? Dans les deux cas, c’est raté ! Il suffit d’examiner avec un peu d’attention certaines phrases « choc » pour constater qu’il ne pouvait pas en être autrement.  

    Hollande_Parlement_EU 5 FEV 2013.jpg

     

    C’est peut-être le message qui se voulait le plus percutant du discours mais il n’avait aucune chance d’être entendu. Certes, l’euro est « vulnérable » et « le chômage de masse révèle la profondeur de la crise ». Mais ce n’est pas simplement en « défendant le marché » que l’on résout ces questions difficiles. Elles sont, en effet, de nature différente : la vulnérabilité de l’euro résulte de l’absence d’un véritable système monétaire international - ce qui permet au dollar d’imposer sa domination sur le commerce mondial - tandis que le chômage de masse résulte de la volonté continue des gouvernants européens d’ouvrir toutes les frontières, y compris au-delà de l’Europe, sans remettre en cause les « acquis sociaux » ni la priorité donnée à la lutte contre l’inflation sur tout autre objectif. Faute de s’attaquer véritablement aux causes – personne n’étant prêt à en accepter les conséquences immédiates –, il est vain de penser que le discours va à lui seul redresser la situation. A l’inverse, même, cela risque simplement de faire prendre conscience de l’impasse actuelle. C’est pourquoi on peut considérer que « ce qui nous menace aujourd’hui n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples ».

     

    « Les pays qui ont des excédents doivent relancer leur demande intérieure »

    Le but de cette attaque directement dirigée contre l’Allemagne est de permettre aux autres pays de la zone euro de relancer leur activité. Il s’agit là d’un raccourci un peu hâtif. Le fait, pour un pays, de pousser ses citoyens à dépenser leur argent pour consommer ne signifie pas obligatoirement que ceux-ci achèteront les produits qu’ils fabriquent et exportent ni qu’ils acquerront automatiquement des produits fabriqués par leurs partenaires. Pour le dire plus crûment, pousser les Allemands à consommer ne signifie pas qu’ils vont se précipiter pour acheter des machines-outils allemandes ou des services administratifs français. Ils risquent plutôt d’acheter des appareils électroniques fabriqués en Asie du Sud-Est ou des tissus et vêtements provenant d’Afrique du Nord, ou encore des bananes provenant d’Amérique centrale... Si l’Allemagne relance ainsi sa consommation, elle aura peut-être moins d’excédents mais elle aura aussi moins de moyens pour venir aider ceux de ses partenaires qui en ont le plus besoin. L’excédent d’un pays européen, quel qu’il soit, n’est pas la seule cause de l’atonie de la production économique de ses partenaires. Au lieu de donner des conseils à tel ou tel voisin, tout gouvernant a comme devoir premier de s’occuper de ses propres citoyens en prenant le contexte extérieur comme une donnée sur laquelle il n’a pas directement de prise.

     

    l’euro, symbole du triomphe de l’idéologie politique

    « Une zone monétaire doit avoir une politique de change », a également expliqué François Hollande. Elle « doit avoir une politique de change », certes. Mais cette politique doit correspondre à ses moyens et tenir compte du contexte dans lequel elle se développe. Or, aujourd’hui, le système monétaire international ne connaît qu’une seule loi : la loi du plus fort. Le G20 s’est d’ailleurs réuni à la mi-février pour essayer non pas d’enrayer la guerre mondiale des monnaies mais pour faire en sorte que les conséquences n’en soient pas trop graves à court terme. Quant à la « zone monétaire » dont parle François Hollande, force est de constater qu’elle est bancale. On a uni les monnaies de pays qui n’ont pas les mêmes politiques sociales, n’ont pas les mêmes impératifs budgétaires ni les mêmes idéologies fiscales ; bref, des pays qui n’ont pas intérêt à avoir le même taux de change vis-à-vis du monde extérieur. L’euro a été le triomphe de l’idéologie politique sur le réalisme économique. Il ne faut donc pas s’étonner que les conséquences de son adoption conduisent à des tensions internes. Et ce n’est pas l’indépendance de la banque centrale qui améliorera la situation : elle n’est en fait que la conséquence de la dégénérescence du rôle  des politiques. Au lieu d’utiliser la monnaie au service du bien commun des populations dont ils ont la charge, ils ont de plus en plus tendance à l’utiliser pour favoriser les intérêts du parti auquel ils appartiennent en privilégiant quelques minorités visibles qui feront bruyamment campagne pour leur réélection.

    « Le budget [européen] doit prolonger le pacte de croissance, ce qui suppose d’augmenter les moyens prévus pour l’innovation, les infrastructures, les nouvelles énergies » et de « soutenir les Européens les plus fragiles et les plus exposés à la crise »... On ne peut pas être plus à contre-courant des réalités. Le démenti infligé par ce que M. Cazeneuve a qualifié de « moins mauvais compromis possible », auquel on est arrivé quelques jours plus tard, ne pouvait pas être plus cinglant. Ce qui a été sacrifié à la demande des Britanniques et des Allemands, ce sont les dépenses d’infrastructures, celles censées soutenir les innovations – notamment dans le domaine de l’énergie et celui du haut-débit – et les aides aux populations les plus démunies. Quant à la promesse de défendre « dans la négociation qui s’ouvre (…) un système de ressources qui soit plus juste et plus lisible », on sait ce qu’il faut en penser. Mais il est vrai que personne n’y avait cru et donc que cet engagement était passé inaperçu auprès du grand public.

    Quelle idée guide François Hollande ? « Une République dont la promesse depuis 200 ans est de faire que la génération suivante vive mieux que la précédente. » Cette affirmation péremptoire a été le point de départ du discours de François Hollande à Strasbourg, le principe sur lequel il entend asseoir son action. Elle traduit la conception qu’il se fait de tout régime politique : « Une fin en soi, l’incarnation du processus de création de l’ordre social » (G. Bernard, Valeurs Actuelles du 7 février 2013), un concept destiné à promouvoir un progrès sans fin. Ce faisant, il tourne le dos à la conception de la politique selon laquelle sa finalité a pour but de rechercher le « bien commun » dans le respect de la loi naturelle. Faut-il avoir la cruauté de rappeler à François Hollande que les Français nés dans les années 1850, 1890 ou 1920 n’ont probablement pas constaté, arrivés vers l’âge de vingt ans, qu’ils vivaient mieux que leurs parents ? Qu’en sera-t-il de la génération qui naît aujourd’hui, à qui le président de la République propose comme progrès le « mariage pour tous », la recherche sans limite sur les embryons humains, la « location des ventres » et le droit de choisir sa mort ?

     

    * Analyse économique parue dans le n° 116 de Politique magazine, Mars 2013.

  • Médias & Actualité • Macron, Fillon, débat présidentiel : Philippe Muray avait tout vu

     

    Une analyse de Vincent Tremolet de Villers            

    Le phénomène Macron, l'affaire Fillon, les débats interminables... La lecture des chroniques de Philippe Muray donne un précieux éclairage à cette campagne indiscernable. [Figarovox, 5.04] Et une intense hostilité envers le Régime, ou le Système, ajouterons-nous.

     

    2395788714.jpgOn ne risque pas de le voir sur BFMTV, moins encore de lire ses tweets. Il est pourtant l'analyste indispensable de cette campagne présidentielle. Philippe Muray nous a quittés il y a onze ans et certains jours il nous semble qu'il est là pour tenir le stylo. Se plonger dans ses chroniques, c'est retrouver à chaque ligne l'actualité que l'on voulait fuir et on imagine aisément l'inventeur des Mutins de Panurge écrire devant un meeting d'Emmanuel Macron : « Un bataillon de “helpers” et de “coworkers” distribue des pancartes “Bougeons les lignes” à chacune et chacun des participants. Ils les brandissent quand passe le prophète de bonheur. Les lignes bougent avec lui, son projet est un cri. Le sky est blue. La France frileuse, enfin, pense Printemps. »

    Ouvrons ses Exorcismes spirituels et suivons ce précieux guide dans le brouillard de cette campagne. Qui est système, antisystème ? « Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui (…) c'est un héros positif et lisse. » Sa révolte ? « C'est le langage de l'entreprise qui se veut moderne. » Mais pourquoi ce jeune rebelle sourit-il sans cesse ? « C'est un sourire près de chez vous, un sourire qui n'hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens », poursuit Muray : « C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien. »

    Muray ne nous renseigne pas seulement sur Macron, il nous éclaire aussi sur la violence médiatique du « Penelopegate ». Le choc entre l'atmosphère chabrolienne de la vie de François Fillon et la morale scandinave qui s'installe dans notre pays rejoint toute sa réflexion sur la disparition du romanesque. Le roman, expliquait-il, est rendu impossible par l'installation de « l'empire du Bien » qui trie le bon grain de l'ivraie et dissipe le clair-obscur par un éclairage sans ombre. Pas de Balzac, sans secret (« Nos études sont des égouts qu'on ne peut curer », dit le notaire Derville dans Le Colonel Chabert ), sans arrangements discrets, sans persienne.

    Dans Purification éthique, il y a vingt cinq ans, Muray écrivait : « Par le dévoilement des turpitudes de la vieille société (en l'occurrence de “la classe politique”) -, l'homme de l'époque actuelle se découvre encore plus propre qu'il ne croyait, encore plus beau, plus sain, plus réconcilié, plus colorisé, plus innocent et plus moral (…). La télé est pure, nous sommes purs. Vous êtes formidables. Quelques salauds, pour le contraste, défilent sur l'écran. C'est la grande purge. »

    Mais c'est surtout cette incroyable profusion de débats qui réalise sa prophétie. Ces débats où les intervenants débattent de la question de savoir si le deuxième débat était à la hauteur du premier et s'il est nécessaire d'en organiser un troisième. « Le débat est devenu une manie solitaire qu'on pratique à dix », écrivait-il dans un célèbre texte intitulé « Il ne faudrait jamais débattre ».

    Il dénonçait un univers où l'on proclame le dialogue et la controverse mais où l'insulte - Christine Angot face à François Fillon -, la dérision - le passage obligé des candidats devant comiques et imitateurs - l'emportent sur la réflexion. Des pratiques démocratiques, équitables et qui pourtant évacuent les inquiétudes qui nous hantent. Le système éducatif qui « dénature complètement les idéaux de l'école républicaine et qui ne transmet plus rien de la France » (Augustin d'Humières*) ? Vous avez une minute trente. Les perturbateurs endocriniens et le terrorisme islamiste, la construction européenne et le statut des attachés parlementaires… Allez ! On enchaîne: sans transition et sans hiérarchie. On se contentera du coup d'éclat de Philippe Poutou ou d'un trait de Jean-Luc Mélenchon. On se demandera si cette « punchline » aura de l'influence sur les prochains sondages dont on remettra en cause, lors d'un débat, la fiabilité.

    Et l'école, la culture, l'intégration, les villes moyennes qui s'éteignent une à une ? Rien ou si peu. Le réel est toujours reporté à une date ultérieure. Muray encore une fois : « On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu'on les mouline dans la machine de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d'un champ de bataille où s'étale l'illusion bavarde et perpétuelle que l'on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu'on le pourra peut-être au prochain débat.» 

    *Un petit fonctionnaire (Grasset).

    Vincent Tremolet de Villers

    Vincent Trémolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox            

  • Toujours plus de pauvres en France !

     Affiche Action française Provence 

    par Anthony Alberti

    Le site L'Or et l'Argent a publié l'étude suivante, intéressante à lire. « Tout ça pour ça ? » avons-nous souvent répété depuis la création de ce site. La situation ici décrite n'est en effet à l'honneur ni de la République, ni de ses supposées valeurs, ni du capitalisme moderne. « Liberté, égalité, fraternité » avez-vous dit ? Ce n'étaient que des mots, des slogans et, aujourd'hui, de la moraline. D'où le désenchantement du politique, le mépris dans lequel les Français tiennent très majoritairement le Système. Et Changer de paradigme deviendra au bout du compte un besoin impératif.  En attendant, la nouvelle génération d'Action française nous paraît avoir raison de penser aux pauvres de France [illustration en titre]. « Aidons la nation, pas l'immigration » : ainsi se reforment - au moins - les solidarités naturelles. C'est à dire historiques. LFAR

     

    Header1.jpgEn dépit de l’optimisme (discret) des pouvoirs publics relayés par l’Insee, et après des décennies de baisse régulière, le nombre de pauvres en France ne cesse de progresser depuis une dizaine d’années. Ainsi, la France compte désormais 8,6 millions de pauvres, principalement sous l’effet de la progression du chômage, dont 2 millions vivent avec moins de 667 euros par mois. Cependant, les demandeurs d’emploi ne sont pas les seuls concernés, loin de là, et de plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en étant pourtant salariés, retraités… voire chefs d’entreprise !

    Comment mesure-t-on la pauvreté ?

    D’après l’Insee, un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque ses revenus sont inférieur au seuil de pauvreté. Dans l’Union Européenne, on estime que ce seuil correspond à 60% du salaire médian (salaire théorique tel que 50% de la population gagne moins et 50% gagne plus). En France, il est donc d’environ 1000 euros par mois et par personne.

    En 2005, les Français dont les revenus se situaient en-dessous du seuil de pauvreté représentaient 12% de la population. Depuis, ce pourcentage n’a cessé d’augmenter pour atteindre 14.3% en 2014. Et aujourd’hui, la pauvreté touche un grand nombre de catégories sociales, avec ou sans emploi.

    Les exclus du monde du travail

    Avec plus de 14 mois d’indemnisation en moyenne (418 jours) selon les derniers chiffres Insee publiés au début de l’année, les chômeurs de longue durée formeront bientôt la majorité des demandeurs d’emploi (ils sont aujourd’hui près de 45%). Or on le sait, au-delà d’une certaine durée de chômage, l’employabilité des individus diminue et, bien souvent, les demandeurs d’emploi qui ne trouvent pas de travail au bout de quelques mois multiplie leurs risques d’épuiser tous leurs droits à indemnisation avant de sortir du système classique. Pour la plupart d’entre eux, ils deviennent alors éligibles au revenu de solidarité active (RSA) qui correspond à un peu moins de 500 euros par mois pour une personne seule. Aujourd’hui, la France compte 2 millions de bénéficiaires du RSA.

    Davantage de retraités pauvres

    En 2015, le nombre de retraités pauvres a franchi le seuil du million de personnes, en progression de près de 4% par rapport à l’année précédente. Elle semble loin l’époque où les seniors étaient la génération dorée, cible de tous les marketeurs, car aujourd’hui de plus en plus de retraités perçoivent les minimas sociaux. Quant aux autres, le système de retraite par répartition ayant atteint ses limites, les pensions ont de plus en plus souvent tendance à être gelées tout en se voyant désormais ponctionnées de prélèvements sociaux qui les épargnaient jusqu’alors.

    Un nombre croissant de travailleurs pauvres

    L’Observatoire des inégalités est formel : avoir un emploi ne protège plus de la pauvreté et les travailleurs dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté sont plus nombreux chaque année. En 2015, près de 2 millions de personnes exerçant un emploi disposaient ainsi d’un revenu net inférieur au seuil de pauvreté.

    Même les entrepreneurs peuvent être pauvres

    Dans l’inconscient collectif, un chef d’entreprise ne peut pas être pauvre. Et pourtant, sur les 3 millions de TPE et de microentreprises comptabilisées par l’Insee, une majorité est constituée d’entreprises dont l’effectif se limite au seul responsable et un grand nombre d’entre eux ne parviennent pas à vivre de leur activité. Ainsi, sur 1 million d’auto-entrepreneurs, plus de 80% gagnent entre 0 et 1000 euros par mois. Certes, beaucoup exercent à titre secondaire tout en ayant un emploi principal par ailleurs, mais pour tous ceux qui travaillent à temps plein dans leur micro-entreprise, les fins de mois sont particulièrement difficiles. Quant aux autres TPE (EURL, SASU, professions libérales…) plus de la moitié n’ont pas la possibilité de financer l’équivalent d’un salaire à temps plein à leur responsable, même au SMIC, et 20% des travailleurs indépendants sont désormais sous le seuil de pauvreté. Voire n’ont pas de revenu du tout.

    Au début du mois de mars 2016, l’Insee annonçait que la pauvreté avait légèrement reculé en France, passant de 14.3 à 14% de la population. Néanmoins, il reste toujours 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire...

    Anthony Alberti

  • La question scolaire en France. Partie 1 : L'hypocrisie et les blocages de l'Education nationale.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    1345578492.2.jpgLors des émeutes de l'automne 2005, j'avais proposé au proviseur du lycée Hoche de Versailles d'échanger pour les mois suivants quelques heures de mon service avec des collègues de mon ancien collège des Mureaux, en zone défavorisée, pour soulager un peu ceux-ci et leur montrer un autre visage de l'enseignement tandis que j'espérais que mon expérience passée de « professeur de ZEP » (neuf ans au collège Jean-Vilar des Mureaux) servirait à dénouer temporairement quelques soucis. C'était aussi un moyen d'affirmer une solidarité active, tant avec les professeurs et les administrations des établissements considérés comme « difficiles » qu'avec des élèves souvent persuadés que la France les a rejetés parce qu'ils étaient nés là ou au loin, et qui se sentent, pas totalement à tort, marginalisés par l’Éducation nationale, plus injuste encore qu'inégalitaire...

     Si l'idée d'un tel échange a tout de suite plu aux autorités du lycée et à quelques enseignants des deux établissements éloignés d'une poignée de kilomètres, le rectorat et l'inspection académique m'ont tout de suite fait savoir, oralement et assez sèchement, qu'une telle initiative était impossible, non seulement à mettre en place, mais aussi à proposer ! Les textes étaient clairs, les consignes étaient strictes : il m'a été ainsi répondu que si je voulais donner des heures de cours aux Mureaux, il fallait demander ma mutation là-bas, ce qui n'était pas mon intention puisque je ne souhaitais y donner que quelques heures (j'avais proposé six heures, soit un tiers de mon service), et que c'était la même perspective pour les quelques collègues du lycée qui avaient accepté de me suivre dans ce projet malheureusement administrativement et légalement impossible. Ainsi m'apparaissaient encore plus nettement l'un des nombreux blocages de l’Éducation nationale et la froide logique d'un système à la fois jacobin et kafkaïen, apparemment incapable de cette nécessaire souplesse qui, pourtant, pourrait résoudre moult problèmes sans défaire l'ensemble. J'en ai conçu une amertume et une colère encore plus fortes que d'ordinaire, et l'hypocrisie d'un système qui ne cesse de parler de justice sociale, d'égalité des chances ou de bien-être scolaire pour éviter d'avoir à les pratiquer, m'a poussé à reprendre, pour ce qui était de cette École-là, deux formules, l'une d'origine familiale, l'autre d'origine plus politique : « L’Éducation nationale, c'est « grands principes, petite vertu » » et « Delenda Schola » (« Il faut détruire l’École », si l'on en suit le sens général, en tant qu'institution centralisée, une proposition du royaliste Pierre Debray, jadis étalée en couverture du mensuel monarchiste Je Suis Français...). Bien sûr, ces formules un peu abruptes nécessitent explication et nuance, mais elles méritent tout autant attention et réflexion et, au-delà, fortes propositions ! 

    Contrairement aux belles pages de l'éducation civique et morale qui emplissent les manuels de cette matière plus justificatrice du « Système » en place que de la réflexion libre et argumentée, l’École ne garantit, malheureusement, aucune des promesses qu'elle continue de vanter année après année, échec après échec. Cela serait sans doute pire si elle n'existait pas, mais certains de mes collègues en sont de moins en moins sûrs, preuve d'une perte de confiance indéniable et, peut-être, d'un fatalisme qui ne cesse de s'étendre ces dernières décennies, au détriment de l'esprit d'initiative et de justice réelle.

    Ainsi, l'égalité des chances (qui ne doit en aucun cas être confondue avec l'égalitarisme qui en est, en réalité, la négation) est devenue un leurre : selon que vous serez scolarisé dans un collège de banlieue défavorisée ou dans un établissement de centre-ville plus huppé, les conditions d'étude ne seront évidemment pas les mêmes et les motivations des enseignants, comme leur travail, ne seront pas semblables. Cela a d'ailleurs toujours été le cas, au moins contextuellement parlant, mais il y avait jadis l'idée que les moyens mis en œuvre par les autorités scolaires pour les écoles dites publiques permettaient un certain rééquilibrage et une forme d'équité scolaires, et aucune zone éducative ne semblait « abandonnée », ne serait-ce aussi que parce que la motivation des « hussards noirs de la République » était de type missionnaire comme celle des religieux qui tenaient les écoles privées avant que la République ne leur fasse une guerre qui, en certains lieux, n'est pas totalement achevée... Aujourd'hui, les enseignants nommés dans les établissements de ZEP ne pensent, à quelques exceptions près, qu'à en partir, malgré des dispositions financières parfois avantageuses. Souvent, ce ne sont pas les élèves en eux-mêmes qui découragent les collègues, mais c'est bien plutôt l'impression d'impuissance devant une situation de plus en plus compliquée qui motive le départ des professeurs vers d'autres zones moins conflictuelles : l'usure des bonnes volontés est une triste réalité qui ne trouve pas de réponse ni de réconfort dans les politiques des rectorats et du ministère central...  

    (à suivre)

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • La Grèce... ne nous fait pas peur ! Par Jean-Philippe CHAUVIN

    arton8470-7b8cd.jpgLa Grèce fait peur, une fois de plus : non pas que les Hellènes nous menacent d'une invasion mais plutôt d'une implosion du système de l'union monétaire européenne, à en croire les élites libérales et la Commission européenne elle-même qui oscille entre ton d'une rare fermeté et une certaine prudence, comme pour ne pas insulter l'avenir mais en se préparant à une confrontation musclée avec le gouvernement de la Gauche radicale issu des urnes grecques. 

    Bien sûr, et c'est le discours officiel que l'on entend partout dans les sphères bruxelloises, les Grecs ont exagéré, par le passé : ils ont cru que la société de consommation que venait leur « offrir » la Communauté économique européenne (devenue Union européenne au début des années 1990) était un cadeau que l'on n'oserait pas leur reprendre puisque « l'Europe », c'était la paix, la prospérité et, surtout, la solidarité, et qu'ils en profiteraient toujours...

     

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    Cadeau empoisonné car la société de consommation et de croissance ne fait jamais rien gratuitement et ce qu'elle « offre » un jour devient la dette du lendemain. Les Grecs, tout heureux d'être acceptés dans cette Europe à laquelle ils avaient donné son nom à travers un mythe ancien, ont joué les cigales et, croyant les européistes qui annonçaient à longueur de colonnes la fin des États remplacés par une Europe fédérale bruxelloise, n'ont rien fait pour construire un État, des institutions et un appareil politiques dignes de son histoire et de son destin. Mais, quand manque l’État, le chaos n'est pas loin, conjugué à l'injustice et à la corruption : c'est d'ailleurs une leçon que la Grèce, depuis l'Antiquité, nous donne à travers sa propre histoire.  

    La Grèce a connu une véritable descente aux enfers durant ces dernières années : bien sûr, elle avait fauté mais le châtiment n'était-il pas, en fait, injuste car frappant tous les Grecs et non, d'abord, les responsables politiques et économiques du pays qui l'avaient, par démagogie et carriérisme, mené à la catastrophe ? Certains me rétorqueront que les électeurs étaient tout aussi coupables que ceux qu'ils avaient élus, justement parce que, par le simple jeu démocratique et électoral, ils les avaient portés au pouvoir... Certes ! Mais, dans ce cas, que la démocratie est brutale ! Or, la politique n'a pas pour seul but de sanctionner mais de décider, de guider, mais aussi d'accorder les citoyens entre eux, de leur apporter les « hautes conditions du bonheur », non le Bonheur totalitaire d'un Saint-Just, mais celui qui permet l'harmonie du corps social et des citoyens avec le monde environnant, ce bonheur qui se conjugue au pluriel...  

    Peut-on oublier, aussi, que les institutions de l'Union européenne elle-même sont fautives puisqu'elles savaient qu'il y avait, au moment de l'entrée dans la zone euro, tricherie de la part du gouvernement grec d'alors, une tricherie facilitée par les banques dont la fameuse Goldman Sachs ? Mais il fallait alors que l'euro fasse rêver, car cette monnaie unique avait été présentée aux peuples comme cette solution-miracle qui allait, c'était certain, écarter tout risque de crise et assurer le plein-emploi et la prospérité au continent tout entier : on sait désormais que, s'il y avait tricherie, c'est d'abord et surtout de la part d'une Union européenne qui a menti pour faire avancer ses projets sans possibilité future de recours pour les États qui s'étaient engagés dans ce que l'on peut nommer l'aventure, sans que celle-ci soit vraiment assurée d'être heureuse... L'Europe a construit, par idéologie, son malheur et celui de ses peuples : que le peuple grec, abusé à la fois par sa classe politicienne indigne et par une Union européenne arrogante, décide désormais de « changer la donne » en rejetant bruyamment ses anciens partis dominants et en brandissant le poing devant le nez de « l'Europe », n'a rien, en définitive, de surprenant. Je ne suis pas certain que l'on puisse, malgré les errements anciens, l'en blâmer... Mais il est fort possible qu'il donne des idées à d'autres peuples d'Europe, ceux-là qui, d'ordinaire, désertent les urnes européennes pour mieux maugréer en vain contre un système qui leur échappe ou qui, déjà, s'en servent comme pavés pour se rappeler au bon souvenir des classes dirigeantes, nationales comme bruxelloises. En ce sens, la Grèce fait peur aux oligarchies qui, trop longtemps, ont cru qu'elles pourraient éternellement imposer leurs vues aux électeurs, au nom et par le moyen d'une démocratie représentative qui n'est pas celle que les Athéniens de Clisthène et de Périclès pratiquaient... Quand le royaliste Bernanos dénonçait la démocratie libérale comme le moyen politique du capitalisme de manœuvrer et dominer les foules, il visait juste ! Que, brusquement, ce système électoral se retourne contre ceux qui en vivaient et s'en servaient cyniquement pour légaliser leur domination, et voila que les masques tombent et que l'Union européenne s'inquiète ! Quoi ? Un peuple en dissidence ? Si ce n'est pas encore une révolution, c'est, assurément, une révolte... Où mènera-t-elle ? Nous verrons bien, et nous nous gardons, prudemment, d'en faire un modèle : regardons-la comme une expérience intéressante et, à coup sûr, instructive quelle que soit sa destinée. Mais, à défaut d'être nôtre, elle nous est un rappel que, en politique, rien, jamais, n'est impossible : une leçon que, en bons empiristes organisateurs, les royalistes ont retenu et ont bien l'intention, à leur tour et pour notre pays, de mettre en pratique...   

    Le blog de Jean-Philippe CHAVIN

  • Un État et un chef de l'État, par Hilaire de Crémiers

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    La V" République est-elle encore en état de fonctionner ? Cette « monarchie républicaine » n'était forte que de sa monarchie. La dégradation de la fonction du chef de l'État est le signe avant-coureur d'une fin prochaine.

    Le ressort essentiel de la machine institutionnelle est, pour ainsi dire, cassé. Dans l’état actuel des choses, personne ne le restaurera. L'institution est définitivement brisée. Le meilleur homme, la meilleure femme du monde, même en déployant toutes les ressources de l’intelligence et de la volonté politiques, ne saurait rétablir, dans le cadre actuel, la force primordiale et transcendantale – même laïque ! - de l'éminente autorité régalienne - l'étymologie exprime bien la signification profonde du mot - qui dominait l'ensemble de nos institutions.  

    LA FRANCE N’EST PLUS GOUVERNEE

    Malgré la lettre, elle relevait d'un esprit d'un autre ordre que constitutionnel ; elle venait d'ailleurs ; elle était historique et reflétait pour la France et pour le monde, bien ou mal selon les cas, l'âme de notre pays qui a, peut-être plus qu'aucun autre, toujours besoin d'un chef, et d'un chef souverain. C'était ainsi, senti plus encore que réfléchi, et souvent même en dépit des hommes qui se trouvaient investis de cette charge suprême et qui, d'ailleurs, n'en usaient bien que quand ils se conformaient eux-mêmes à la tradition qu'elle représentait.

    Aujourd'hui, ce qui devrait être un trône et qui aurait dû l'être, n'est plus qu'une place à prendre offerte à la vulgarité des enchères, objet de toutes les convoitises, cause des luttes fratricides les plus inexpiables, but de toutes les stratégies politiciennes, incessant aiguillon d'ambitions démesurées autant qu'inassouvies, car personne, à la vérité, n'est à la hauteur d'une telle fonction qui ne saurait être remise, comme elle l‘est, au hasard d'une loterie électorale, d’un jeu de roulette indéfiniment relancé où le calcul qui a échoué, se reporte aussitôt sur le prochain tour. Ainsi la politique française se vit dans une ambiance frelatée de casino et les mises sont d'un rapport si considérable qu'elles justifient toutes les prévarications. Le contraire est impossible ; les habitués le savent.

    En raison du quinquennat qui a faussé jusqu'à l'esprit de l'institution en lui retirant la durée, en raison pareillement de la criminelle mécanique partisane qui empêche à tous les niveaux - et d'abord au sommet - jusqu'à l’appréhension même du bien commun, la plus haute magistrature est vidée de toute substance sérieuse et solide. C'est un vide, conçu comme tel par tous, qui, à peine rempli, n'est imaginé incessamment que comme un prochain vide à remplir. Cette clef de voûte qui est censée tenir toute notre architecture institutionnelle, n'est en réalité qu'une béance qui fragilise l'ensemble de la construction : le risque est désormais de la voir s'effondrer sous les chocs répétés qui s'annoncent, économiques, financiers, sociaux et politiques. L'art des titulaires de la fonction suprême en est réduit, depuis deux ou trois mandats, à faire croire qu'ils existent : d'où beaucoup de discours, beaucoup d'agitation, beaucoup d'effets d'annonce et de communication et, par moments, soudain, des décisions aussi rapides qu'irréfléchies et qui aboutissent à des catastrophes. La confiance est définitivement perdue ; elle ne reviendra plus.  

    LA FRANCE N'EST PLUS REPRÉSENTÉE

    Les conséquences d'un tel avilissement de la magistrature suprême se font sentir non seulement dans l'exercice national et international de la fonction, mais également sur l'ensemble des pouvoirs publics. La représentation nationale ne représente plus ; du fait de la tournure de l’élection présidentielle, elle devient de plus en plus l'expression, non de la nation, mais du régime des partis dans sa malfaisance essentielle. La loi n'est plus qu'idéologique, aussi prolixe qu'inintelligente et barbare, et les représentants sérieux se demandent à quoi ils servent. Éüdemment à rien. Ce qui rend le système absurde. La représentation est faussée à tous les niveaux, local et social. La décentralisation elle-même s'est totalement fondue dans le régime des partis qui accapare l'État tout entier. Tout se pèse en terme de pouvoirs... mais en faveur des partis, jusqu'à la moindre commune, jusqu'au moindre article du budget. L’administration et l'organisation de la puissance publique, depuis les ministères jusqu'aux échelons prétendument décentralisés, sont affectées en conséquence de ce dévoiement de l'État d'un double phénomène de déliquescence qui s'explique parfaitement : d'une part, un zèle idéologique exigé par la pression partisane permanente, d'autre part et parallèlement, une inertie dans Ia décision souveraine, elle-même marquée par l’incohérence et la stupidité d'un système d'irresponsabilité.

    Est-ce à dire que plus rien ne marche dans notre pays ? Non. Les Français sont gens de qualité, mais ils connaissent intuitivement les limites de leurs possibilités dans un tel régime, y compris chez les fonctionnaires qui s'efforcent de remplir leur tâche au mieux. Que faire quand tout est dépendant d'un système général devenu, lui, totalement défectueux ? Chacun pressent qu'il entraînera, un jour ou l'autre, dans sa perte ceux qui se flattent d'en détenir le pouvoir et qui seront mis tôt ou tard devant la réalité de leur incapacité. Comme leurs prédécesseurs dans des situations pareilles, ils ne penseront plus alors qu'à esquiver leur responsabilité. Les Républiques, en France, se sont toutes terminées par des désastres ; la Vème n'y échappera pas.  

    LA CONDITION DU SALUT

    En cas d'événement de ce genre, il serait souhaitable qu'une nouvelle génération, intéressée à la chose politique, appréhende la condition essentielle du salut national français : créer, recréer, au sommet de l'État une institution indépendante par nature des partis et des luttes électorales - c'est ainsi qu'à travers les siècles la France s'est tirée elle-même des pires crises ou elle risquait son existence ; et donner à cette institution toute la majesté et toute la puissance - ce qui est la contraire de la tyrannie - que requiert son exercice légitime. Créer, recréer, les libertés essentielles qui ont été confisquées, territoriales, provinciales, professionnelles, éducatives, patrimoniales ; et bâtir enfin une représentation véritable des territoires et des intérêts français, ce qui n'a jamais été fait depuis 1789, le régime des partis s'étant en France constamment substitué à un vrai régime représentatif à la française, toujours désiré des Français et jamais advenu.

    Enfin, donner à l'administration générale l'efficacité qui suppose l'impartialité, la compétence, la cohérence, la durée, la souplesse et la légèreté, bref le contraire du modèle actuel. La France sera alors gouvernée, représentée et correctement administrée. En très peu de temps, tout le monde aura du travail et de la joie sans qu'il y ait besoin d'administration pour en compliquer les règles et la France retrouvera sa place et son rang dans le monde. C'est évidemment la grâce qu'il faut nous souhaiter ! 

     

    POLITIOUE MAGAZINE – N°I3I

  • BD : Trois titres à découvrir

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    Napoléon

    Comme le disait le regretté Jean Dutourd dans son fameux roman uchronique « Le Feld-maréchal von Bonaparte », à quelques mois près, la face du monde en eût été changée. Car c’est en 1768, par le Traité de Versailles, que la Corse est rachetée par la France aux Génois alors qu’elle était convoitée par l’Autriche… Mais voilà, le jeune Bonaparte qui nait en août 1769 à Ajaccio, est français. Son père, de petite aristocratie et un temps attiré par les mirages républicains de l’indépendantiste Paoli, finit par regagner la cause politique français, avec le concours du Comte de Marbeuf. C’est notamment grâce à ce dernier que le jeune Napoléon Bonaparte peut bénéficier de bourses et intégrer le collège militaire de Brienne en Champagne. Il a dix ans…Six ans plus tard, il est reçu à l’école militaire et apprend son métier d’artilleur. A l’aube de sa vingtième année, il est à Paris quand éclate la Révolution qui va lui ouvrir, avec l’abolition des privilèges, la porte à de hautes fonctions…

    Le premier des trois tomes de cette biographie dessinée tient toutes ses promesses. Le scénario, très enlevé, admirablement bâti par Noël Simsolo avec le concours de Jean Tulard, spécialiste incontestable et incontesté de Napoléon, est rehaussé par le dessin dynamique et réaliste de Fabrizio Fiorentino qui a surtout œuvré pour les comics américains. Les trois coauteurs couvrent la période 1769-1799 jusqu’au coup d’État du XVIII Brumaire avec un réel brio. Ils reviennent sur les actes fondateurs du mythe militaire napoléonien : la prise de Toulon et la campagne d’Égypte. Les scènes de bataille sont particulièrement fidèles à l’esprit que l’on se fait de cette époque tourmentée. La fin de l’album contient un épais dossier qui permet au lecteur de compléter de façon plus précise et technique les faits historiques liés au personnage. On ne peut qu’attendre avec une impatiente fébrilité les deux prochains opus… 

    Napoléon – tome 1/3 – Noël Simsolo, Jean Tulard, Fabrizio Fiorentino – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Shadow Banking

    Wall Street, 1er septembre 2008. La crise financière mondiale se prépare et commence à prendre de l’ampleur avec la chute de la banque d’investissement, Lehman Brothers. Elle annonce son intention de se déclarer en faillite. Ce qui sera le cas quelques jours plus tard.

    Toute cette histoire commence quelques mois plus tard, quand Mathieu Dorval est appelé par Victor de la Salle, vice-président et n°2 de la Banque centrale européenne (BCE). Celui-ci lui demande de le rejoindre dans son bureau. Le N°2 montre à son protégé les raisons pour lesquelles la Grèce n’aurait jamais dû intégrer la zone euro. Le dossier d’adhésion a été faussé. Il en détient les preuves sur une clé USB récupérée lors d’une rencontre quelques semaines plus tôt au siège de la banque populaire de Chine. Les deux hommes viennent de mettre le doigt dans un engrenage redoutable…

    Le Shadow Banking autrement dit finance fantôme ou système bancaire parallèle est défini comme « le système d’intermédiation du crédit impliquant des entités et des activités se trouvant potentiellement à l’extérieur du système bancaire ».

    Il faut rendre hommage aux auteurs, Eric Corbeyran (le Chant des StrygesUrchronie(s)Kid Corrigan, etc. ), Eric Chabbert (Docteur Monge, Black Stone, etc..) et Frédéric Baggary (trader dans des grandes banques françaises) de démêler la pelote de cette crise qui continue encore de secouer le monde. Ils savent à merveille vulgariser les méandres parfois sombres de cette déroute financière. L’histoire très agréable est également dynamique et captivante. On attend la suite avec une grande impatience. 

    Shadow Banking – Tome 1 – Le pouvoir de l’ombre – E. Corbeyran- F.Bagarry et E. Chabbert – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros

     

    IRS Team

    Samson Seymour tire les ficelles à la Fédération Internationale de Football. Grâce à ses réseaux, il a réussi à obtenir l’organisation de la prochaine Coupe du Monde pour l’Inde. Larry Max et son équipe de l’Internal Revenue Service (IRS), c’est-à-dire l’agence du gouvernement des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses) sont bien décidés à faire la lumière sur cette attribution frauduleuse entachée de corruption. Mais cette affaire loin d’être conclue met les fins limiers sur d’autres dossiers plus glauques : trafic de joueurs, paris truqués, dopage et même prostitution déguisée…

    Le scénariste Stéphen Desberg à qui l’ont doit de nombreux succès dans le 9e art (Le Scorpion, Tif et Tondu, Les petits hommes…) ne fait que mettre en scène un monde footballistique en pleine déliquescence et qui a, au sein de l’élite, perdu le sens de la mesure. Il ne fait que puiser dans l’existant et sa litanie d’épisodes faisant la Une des jouraux : l’Affaire Zahia, la polémique sur la Coupe du Monde, le dopage pendant les années Juve (années 90), les matchs truqués et aussi les transferts payés à coup de dizaines de millions d’euros (100 millions d’euros pour que Gareth Bale rejoigne le Real Madrid en septembre 2013). Le dessin de Daniel Koller reste toujours aussi vif et sert à merveille une histoire bien ficelée. Deux autres IR$ Team sont d’ores et déjà programmés : Goal business et Le dernier tir. 

    IRS Team – Wags – Desberg et Koller – Editions Le Lombard – 48 pages – 12 euros

     

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