Trop de tout : Réflexions sur l'une des causes principales de nos difficultés.....
C'est bien connu, il n'y a pas de Roi en république. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de pouvoir qui permettrait de contenir les partis politiques, de les maintenir dans leur sphère légitime. Ceux-ci ont donc tout naturellement et peu à peu, selon une pente finalement assez logique (critiquable mais logique...) occupé tout l'espace.
Et n'étant arrêtés ni contenus par rien ni par personne, comme ils ont d'abord en vue leur intérêt propre, ils ont fini par imposer à tous les niveaux la pratique du clientélisme et du copinage, en vertu du principe Je te donne un Poste, et tu votes pour moi... (1). On a ainsi peu à peu, au fil des années et des décennies, accumulé, multiplié, empilé les postes de fonctionnaires, dont beaucoup parfaitement inutiles puisqu'ils font double emploi, quand ce n'est pas triple ou plus.....
Au point que nous nous retrouvons aujourd'hui avec un nombre aberrant de fonctionnaires, qui plombe les finances de l'État et qui empêche toute politique volontariste et efficace du dit État: presque six millions de fonctionnaires en France, alors qu'en Allemagne (où il y a tout de même 20 millions d'habitants en plus....), on en compte quatre millions neuf cent mille ( encore 70% sont-ils des locaux, dépendants des Länders, alors que chez nous la grande majorité relève directement de l'État central...). Question impertinente : l'Allemagne est-elle plus mal gérée que la France?
Nous avons trop de tout, comment le pays pourrait-il marcher avec ces pesanteurs et ces boulets que lui impose le Pays Légal : trop de députés; trop de fonctionnaires à la Sécurité Sociale, où les joyeusetés abondent : il suffit de lire les courriers des lecteurs des journaux, pour savoir qu'elle vient d'envoyer à une personne décédée en 1983 sa carte 100% valable jusqu'en....2010 ! trop de fonctionnaires au Ministère de l'Éducation : environ un million trois cent mille, la deuxième entreprise du monde après l'armée chinoise: comment gérer un monstre pareil !....
Et que dire de ce qui se passe pour les impôts ?: une véritable armée de 160.000 fonctionnaires, dont au moins la moitié sont en trop, mais radicalement divisés en deux maisons: une qui calcule l'impôt et l'autre qui l'encaisse: au citoyen de se débrouiller s'il y a problème. Or problèmes il y a, et très souvent ! Là aussi, il suffit de lire les courriers des lecteurs de la presse écrite, ou d'écouter régulièrement les perles que recueillent les chroniqueurs de la presse écrite et parlée pour être édifié : "Les Impôts" écrivent, pour une Taxe Foncière, à une personne décédée en 1970 (quarante ans tout de même, bientôt le Livre Guiness des records...!). Et lui écrivent, de plus, chez une autre personne décédée - elle - en 1993: quatorze ans, une paille !. Ailleurs, pour une Taxe d'Habitation et une Taxe Foncière, on écrit depuis 1983 à une autre personne que celle qui les doit : 25 ans pour n'avoir pas mis les fichiers à jour ! Qui dit mieux ?...
Pas mal non plus, et dernier exemple car on pourrait en prendre des centaines..., ce que raconte ce citoyen X, fonctionnaire, donc employé et payé par l'État, qui le connaît forcément. Il a payé ses impôts pendant douze ans sans changer de Banque, et voilà qu'il reçoit un bout de papier sale, mal présenté, mal rédigé et sans aucune formule de politesse. Le dit papier lui indique sur un ton comminatoire que s'il ne fournit pas d'urgence un Relevé d'Identité Bancaire son paiement ne sera pas comptabilisé et lui-même ne sera pas "enregistré" (?): cela faisait tout de même douze ans -et douze chèques- qui étaient passés sans difficulté ! est-ce bien sérieux ?
La France peut-elle, doit-elle, continuer à payer tant d'argent à tant de gens pour de telles aberrations ? 160.000 fonctionnaire aux Impôts ? Mais bien des pays n'ont pas autant d'hommes sous les drapeaux ! C'est un peu comme une deuxième armée que se paye le Système, mais au détriment bien sûr d'autres budgets véritablement prioritaires, comme la Recherche qui, elle, permet vraiment de préparer l'avenir, et crée de vrais emplois... Il est là, pour une bonne part, l'argent dont on a impérativement besoin pour faire autre chose....
Imperfection du système, qui s'explique par le fait qu'il n'y a pas, en république, d'arbitre supérieur pouvant, à tout moment, prendre le Pays à témoin ou exercer une autorité de régulation. Imperfection du système, qui met en évidence la contradiction entre la fertilité des peuples et la stérilité des gouvernements.
Tant qu'on ne tranchera pas dans le vif, tant qu'on ne supprimera pas entre le quart et le tiers des fonctionnaires, il est illusoire de croire que l'on pourra dégager des marges de manoeuvre, permettant de faire quelque chose. L'État républicain finira écrasé sous le poids colossal de cette charge aberrante qu'il a lui-même créée, au fil das ans, à cause de l'imperfection même de sa nature...
(1): Cette pratique sait s'adapter aux nouvelles réalités! On le voit avec l'immigration: la gauche et l'extrême gauche (trotskistes, RESF etc...) tiennent le même langage aux immigrés : venez, on vous donnera des papiers et, en échange, vous voterez pour nous. On a ainsi vu des taux allant de 75 à 85% en faveur de Ségolène Royal dans la plupart des "cités" (!) lors de la dernière élection présidentielle. Bizarre, vous avez dit bizarre ?...