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  • REQUIEM POUR LOUIS XVI.

    Homélie prononcée par l'abbé Eric Iborra, le jeudi 21 janvier 2021, dans l'église Saint-Roch.

    L’histoire est tragique. L’année 2020 l’a rappelé à sa manière. Le temps révèle en effet le caractère dramatique de l’existence, bornée par la mort, et une mort parfois violente. L’histoire est tragique. Et ce ne sont pas ces lieux qui diraient le contraire. Avec l’église dont les marches furent éclaboussées du sang des insurgés de Vendémiaire, mitraillés par les canons de Bonaparte.

    Avec ces couvents dont les noms – Feuillants, Jacobins – évoquent le terrible engrenage d’une Révolution qui dévorait ses enfants. Avec, bien sûr, cette place toute proche dont les colonnades – perfection de l’art français – ont vu rouler il y a 228 ans la tête de ce roi dont la mémoire nous rassemble et pour qui nous prions, ou plutôt à qui nous nous confions.

    L’histoire est tragique. Elle l’est pour les gens simples, ceux qui n’ont rien demandé, sinon à mener une vie industrieuse et droite. Mais qui, un jour, ont été amenés à s’exposer, au nom de leur conscience. Comme ces 4 vicaires de S. Roch qui, refusant de souscrire à la constitution civile du clergé, périrent lors des massacres de septembre. Ou encore comme cet enseignant dont l’assassinat l’automne dernier – cette tête ensanglantée que nous avons pu voir sur les réseaux sociaux, le jour anniversaire du supplice de la reine d’ailleurs – laisse entrevoir toute l’horreur d’une décapitation pour ceux qui l’auraient oubliée.

    L’histoire est tragique. Elle l’est en particulier pour les rois. Peut-être parce que plus que d’autres ils se savent mortels. Un roi n’a rien d’un parvenu, d’un self-made man, qui aurait, avec la réussite, l’illusion de la toute-puissance et l’ambition de s’affranchir des limites de notre commune humanité. Bien au contraire. Même un Frédéric de Prusse, contemporain de Louis XVI, s’inscrit dans une continuité : il est Frédéric II, appartenant à une lignée qui n’a pas commencé avec lui et qui ne s’achèvera pas non plus avec lui. Le chiffre, le nombre ordinal qu’il porte accolé à son nom, ne cesse de le lui rappeler. Il n’est qu’un maillon dans une chaîne, même s’il peut y resplendir plus qu’un autre. Et cette inscription dans le temps, marquée par la mort de son père – le roi est mort, vive le roi – rappelle au roi l’inéluctabilité de sa propre mort. Par la mort il a succédé à son père, par sa mort il fera place à son successeur. Une dynastie met en lumière ce que nous avons toujours su et que nous tendons aujourd’hui à oublier, à l’heure où l’on révolutionne, après le grand corps social, sa cellule de base qu’est la famille, et avec elle les fondements mêmes de l’humain. La vie de l’homme a une borne – c’est la mort, tragédie pour chacun – et elle s’exerce dans un cadre – celui de la communauté humaine, familiale et politique, qui est une première réponse à cette même finitude. Nous recueillons de nos ancêtres la vie comme un héritage, héritage magnifié par tous ces sédiments déposés par les générations et qui constituent la culture, par extension l’âme d’un peuple ; et nous la transmettons à notre tour à nos descendants. Le roi, par son appartenance à une dynastie, est conscience pour le peuple de l’héritage reçu, entretenu, transmis. Son unicité – comme chef d’une famille placée à la tête de toutes les familles de son royaume – s’enracine précisément dans ce qu’il a d’universel et qui le transcende comme individu : la famille. Parce que le roi est avant tout relatif à sa famille et à cette famille de familles qu’il représente – les peuples de son royaume – il ne peut être – étymologiquement – absolu. L’existence même du roi est un démenti à l’anthropologie contemporaine, qui prétend faire de chacun, justement, cet absolu que le roi – par définition pourrait-on dire – ne saurait être. De même, par la contingence de sa personne – ces gènes-ci, ce sang-là, cette individualité concrète – il est aussi un démenti à cet idéalisme abstrait qui prétend conduire les sociétés modernes au nom des grandes vertus vides de visage. En ce sens le roi, paradoxalement, enseigne par sa simple existence humilité et réalisme.

    Notre peuple, jusqu’à un certain point, est déicide : en décapitant Louis, c’est Dieu que l’on visait.

    Il arrive aussi que le tragique de l’histoire vienne le saisir à bras le corps. Pensons à Baudouin IV de Jérusalem, rongé par la lèpre, cadavre vivant menant ses chevaliers au combat. Pensons à Louis IX, mourant sur la cendre les bras en croix au milieu des débris de son armée. Pensons encore à Charles d’Angleterre ou à Charles d’Autriche, rois déchus au destin tragique… Là encore, ce qui arrive au roi en tant qu’individu n’est pas sans signification pour le plus grand nombre : le roi devient le symbole en qui tous ceux qui souffrent peuvent se reconnaître et en un sens sublimer leur souffrance. Le roi apparaît alors comme une effigie, une effigie de l’humanité en sa condition abaissée. C’est davantage dans l’adversité, dans la mort même, que la figure du roi se révèle au mieux, mieux que dans les grandeurs d’établissement, toujours éphémères et superficielles. A l’origine – immémoriale – de la royauté, il y a cette idée : le roi est le médiateur du divin pour son peuple. Le roi, dans l’Antiquité, était prêtre. La fonction royale et la fonction sacerdotale coïncidaient. Le roi, comme Melchisédech, offre le sacrifice. Il viendra un temps où le sacrificateur et la victime ne feront plus qu’un dans l’unique et surabondant sacrifice de la nouvelle Alliance. Lieutenant de Dieu, le roi chrétien ne peut plus être qu’une figure de Celui qui sauve par la croix. En lui les deux fonctions doivent coïncider et leur coïncidence n’est jamais plus visible que dans l’imitation de la passion du Christ.
    C’est à cause de cette identification au Christ moqué et supplicié que la figure de Louis XVI, en particulier, est une figure actuelle. Actuelle de l’actualité même du mystère pascal qui, par le truchement du sacrement de l’eucharistie, ne cesse quotidiennement de proclamer et la mort et la résurrection de Celui en qui nous reconnaissons le médiateur du salut. C’est de là, peut-être, que nous vient cette émotion qui nous étreint ce matin. Le sang du roi, de ce « roi bienfaisant », qui a coulé il y a quelques centaines de pas d’ici, continue de crier en notre faveur vers le Père comme jadis celui d’Abel. Rappel tutélaire alors que nous sommes exposés aux méfaits toujours plus avérés du cynisme et de l’ambition. Les convulsions politiques et les haines inexpiables qui ont cours dans notre pays, orphelin et parricide, ont certainement quelque chose à voir avec cet acte qui n’est jamais vraiment devenu du passé, précisément parce qu’il s’est porté non point contre un tyran mais contre un innocent, image de l’Innocent par excellence, le Roi dont « le royaume n’est pas de ce monde ». Notre peuple, jusqu’à un certain point, est déicide : en décapitant Louis, c’est Dieu que l’on visait.

    L’histoire est tragique, et à certains égards les temps que nous vivons et ceux que nous nous apprêtons à vivre l’illustrent. L’histoire est tragique : elle verse le sang, sur une terre où roulent les sombres nuées de la mort. Mais c’est par le sang versé d’un autre Roi, humble et bienfaisant à l’infini, que s’est levée la formidable espérance d’une histoire transfigurée en éternité bienheureuse, quand les ténèbres le céderont pour toujours à la gloire lumineuse de la résurrection. La passion du roi, comme tant d’autres exemples méritoires charriés par l’histoire, nous renvoie à cet événement décisif. Qu’un éclat de sa splendeur vienne illuminer nos âmes et nos cœurs quand la flamme de nos espérances humaines vient à vaciller dans les épreuves…

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Prince Jean d’Orléans: «L’épopée napoléonienne a contribué à forger notre conscience nationale», par Frédéric de Natal.

    Jean d'Orléans © Kévin Guillot

    Pour le Comte de Paris, il est important de commémorer le bicentenaire

    Le prince Jean d’Orléans jette un regard étonnant sur Napoléon Ier et son œuvre. Loin des polémiques, l’héritier des rois de France se confie sur l’histoire et le destin commun de deux maisons réunies sous le sceau du roman national. À la veille du bicentenaire de la mort de l’empereur, le comte de Paris, descendant direct du roi Louis-Philippe, nous accorde une interview exclusive.

    frédéric de natal.jpgFrederic de Natal. La France va célébrer le 5 mai prochain le bicentenaire de la mort de Napoléon Ier. Il est le troisième personnage préféré des français après Louis XIV et le Général de Gaulle. Admiré ou détesté, quel regard portez-vous sur l’ensemble de l’héritage laissé actuellement par celui qui fut empereur de la République Française ?

    SAR Jean d’Orléans. Il faut accepter le fait que nous sommes les héritiers d’une histoire complexe, héritiers de la Gaule romaine, de nos 40 rois de France, mais aussi de la Révolution française ou des cinq républiques. L’épopée napoléonienne fait partie de notre histoire et a contribué à forger notre conscience nationale, quelles que soient ses zones d’ombres.Je pense qu’il faut avoir un regard d’historien sur son œuvre et sur sa politique, avant de commenter la façon dont on peut aujourd’hui l’assumer ou l’assimiler. 

    Vous descendez de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français.  Durant tout le Premier empire, il s’exile à Londres puis à Palerme où il épouse Marie-Amélie de Bourbon-Sicile. Une maison royale privée de son trône à Naples par Napoléon. Loin d’être rancunier, une fois sur le trône de France, il mandate son fils, le prince de Joinville, pour ramener les cendres de l’empereur en 1840. Quelle signification revêt cette décision et pourquoi cela a-t-il été important pour votre ancêtre d’honorer la mémoire d’un homme qui fit et défit les monarchies européennes au nom de son ambition personnelle ?

    La volonté politique du roi Louis-Philippe a toujours été motivée par l’unité nationale et la nécessité d’une synthèse entre deux modèles, pré-révolutionnaire et post-révolutionnaire. Je pense que ce retour des cendres procède du même état d’esprit. C’était un geste incroyable à l’époque. Il faut imaginer tout le périple du prince de Joinville qui part chercher les restes de Napoléon à Sainte-Hélène à bord de la « Belle Poule », débarque au Havre, remonte la Seine jusqu’à Courbevoie puis escorte ses restes en calèche jusqu’à l’Hôtel des Invalides. N’oublions pas que Louis-Philippe a fait entièrement restaurer Versailles, qu’il en a fait le château que l’on connaît aujourd’hui et qu’il l’a doté d’une galerie des batailles qui est dédiée à toutes les gloires de la France y compris celles de Napoléon. Il a créé le roman national qui continue de s’écrire depuis.

    Peut-on dire que Napoléon a été la main qui a parachevé les nombreuses réformes entreprises par Louis XVI, brutalement stoppées par la Révolution française, ce génie qui a manqué à la monarchie des Bourbons ?

    Chaque dynastie a sa part de génie, et les Bourbons n’en ont pas manqué! Napoléon a bien sûr bénéficié d’une certaine réflexion entamée au siècle précédent. Il a aussi intégré les leçons de la Révolution, et a effectivement repris un certain nombre de dispositions qui étaient déjà dans les papiers de la monarchie Bourbon.

    Ce qui est remarquable chez cet empereur, c’est qu’il assume tout notre passé et s’inscrit résolument dans une histoire complexe et multiple, dont il se veut l’héritier. C’est d’ailleurs un trait de caractère commun aux grands hommes qui furent à la tête de notre pays, quel que soit le régime. Le meilleur exemple de cette logique de continuité étant son mariage avec la nièce du roi Louis XVI, Marie-Louise d’Autriche.

    A qui  appartient au final la figure marquante de Napoléon ? A la France ou à l’Europe qu’il a conquis menant ses troupes jusqu’à Moscou ?

    Napoléon reste une figure universelle, que l’on aime le personnage ou non. Pour nous Français, on s’y rattache comme à un souvenir glorieux de ce qu’a été la France, à un sursaut incroyable, à une époque où nous en avons besoin. Malgré la dureté des guerres, il reste encore aujourd’hui un sujet d’admiration pour les peuples d’Europe qu’il a vaincus. Il suffit de voir tous les ouvrages et les films qui sortent régulièrement sur ce grand nom de notre histoire, et la fascination dont il fait l’objet dans le monde entier.
    D’après moi, la France est plus un royaume qu’un empire et le modèle monarchique capétien me semble plus pertinent. Mais Napoléon reste un symbole de cette gloire dont nous espérons bientôt retrouver le chemin.

    Napoléon Ier a laissé derrière lui un  héritage patrimonial important. Vous êtes vous-même investi dans la préservation de notre riche patrimoine national. Pour vous, quel est le monument qui symbolise et  caractérise le plus le Premier Empire. Pourquoi ce choix ?

    Je retiens surtout l’Hôtel des Invalides fondé par Louis XIV et renouvelé par la geste napoléonienne, par ses batailles, comme le musée en fait état aujourd’hui. Je trouve que ce monument est une bonne synthèse politique, militaire, sociale, un monument qui fait honneur à notre passé, au caractère des Français, à l’art, à notre engagement envers les plus faibles, envers ceux qui ont servi la Nation.
    Même s’ il est postérieur, je nommerais également le château de Compiègne, un joyau de notre architecture qui est aussi un témoignage de continuité historique par-delà les régimes.

    Pensez-vous qu’il soit important que les plus hautes autorités de l’Etat assistent aux cérémonies de ce bicentenaire qui seront également accompagnées de l’inhumation des restes retrouvés en Russie du général Gudin ? Une absence de leur part  serait-il une erreur au regard de tout l’héritage laissé aux Français par le Premier empire ?

    Je pense que nos représentants politiques doivent être présents à cette commémoration et encore plus le président Emmanuel Macron. Autant en tant que dépositaire de ce destin français qu’en tant que chef des armées. Ce bicentenaire doit être soutenu, porté et assumé par le gouvernement.

    Je serai pour ma part présent aux cérémonies du 5 mai à l’Hôtel des Invalides.

    Certains politiques, faisant le jeu d’un certain communautarisme indigéniste, accusent aujourd’hui Napoléon Ier d’avoir été un esclavagiste. Un combat qui semble anachronique pour beaucoup. Chef de la Maison royale de France, selon vous, quels sont les dangers à analyser l’histoire sans aucune re-contextualisation ? 

    Ces dérives idéologiques me dépassent quelque peu.  Il est anormal que l’on tente de faire disparaître des pans de notre histoire en les jugeant sur la base de nos mœurs présentes. Au cœur d’une grave crise sociale, alors que le pays est plus morcelé que jamais, on ne fait que casser au lieu de recoller. Des personnes profitent de ce chaos pour exister. Qu’elles se demandent comment à leur tour, les siècles futurs les jugeront.
    Ce n’est en tout cas certainement pas ainsi que nous aurons ce destin commun que l’on ne cesse de nous vanter. Il n’y a tout simplement pas de débats à avoir et on doit accepter les bons comme les mauvais côtés de notre Histoire.

    Votre grand-père Henri d’Orléans entretenait des rapports conflictuels avec le grand-père du prince Jean-Christophe Napoléon, chef de la maison impériale de France. Vous descendez tous deux d’Henri IV. Quels sont vos liens actuels avec votre cousin ?

    Je n’ai pas connaissance d’un conflit particulier entre mon grand-père et celui de Jean-Christophe Napoléon. Nous gardons avec lui des liens étroits et amicaux, d’autant que sa mère, Bourbon-Sicile, est aussi ma tante.
    N’oublions pas non plus que nos deux maisons ont été exilées en 1886 par la IIIème République. C’est un souvenir douloureux que nous partageons.
    Nous partageons aussi cette idée que la France doit pouvoir compter sur ses princes. Des princes modernes qui assument leur destin, et qui s’inscrivent résolument dans cette histoire à plusieurs visages. Pourquoi ne pas imaginer que nous en ferons une synthèse qui permettra de dessiner une suite à cet héritage national qui nous est commun.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Mini dossier sur ”Les hommes libres” : en commençant par la réaction de Daniel Lefeuvre...

            Depuis plusieurs jours déjà, et aujourd'hui plus encore, de nombreux journalistes et autres parlent du "17 octobre 61"... La tonalité des interventions sur les ondes est, on s'en doute, toujours la même : on connaît bien les opinions politiques de l'immense majorité des journalistes, depuis 1945. Ils s'en donnent à coeur joie, pour écrire, ou re-écrire l'Histoire puisque, avec eux, c'est très simple : il y a d'un côté les bons et de l'autre les méchants : les bons, c'est-à-dire eux-mêmes, évidemment, qui savent où est le Bien et où est le Mal, et qui font quotidiennement le Jugement dernier, en désignant chaque jour, à chaque occasion et sur tout sujet qui sont les méchants : les méchants, ce sont ceux que eux-mêmes, ces journalistes, ont décrété tels.

            On schématise à peine : cette affaire du "17 octobre 61", traitée sans aucune nuance, en est une preuve supplémentaire.

            Pourtant, ce n'est pas sur ce point précis que nous nous arrêterons aujourd'hui, mais - on restera dans les mêmes eaux... - sur le film Les hommes libres, et la façon dont la désinformation et les erreurs ( ou les mensonges ?...) ont été relevés oar ceux qui ne "gobent" pas tout ce que disent les journalistes et intellos - ou réputés tels par eux-mêmes et leurs amis.

    PS : rien à voir, et pourtant... : dans le dernier numéro du Figaro magazine (15 octobre), dans lequel plusieurs pages sont conscacrées au Politiquement incorrect de Sévillia, on voit une intéressante photos de troupes françaises d'Afrique défilant sur les Champs Elysées, avec une légende/commentaire rappelant que Djamel Debbouze affirmait que les troupes d'Afrique avaient été interdites de Défilé... Un Djamel Debbouze qui, s'il est avec la gauche et la gauche extrême, ici, est - rappelons-le - un grand royaliste chez lui, au Maroc, et un fidèle dévot d'un roi et d'un régime malgré tout assez "énérgiques", pour lequel la gauche, du temps de son père, ne trouvait pas de mots assez durs. Alors, Debbouze, l'équilibriste entre royalistes - là-bas -et gauche - ici -, est-il, en l'occurrence, dans l'erreur ou dans le mensonge ?...

            A propos du film Les Hommes Libres, Francis Larran, enseignant d'Histoire, a écrit pour le site Zérodeconduite.net un dossier pédagogique de 24 pages, que critique Daniel Lefeuvre, lui-même Professeur d’histoire contemporaine, à l'Université Paris 8, Saint-Denis. 

            Vous trouverez le dossier de Francis Larran sur le lien suivant :

            www.zerodeconduite.net/leshommeslibres/dossier_pedagogique.html

            Et la "réponse" de Daniel Lefeuvre ici :

            Des hommes libres.doc

    daniel lefeuvre,les hommes libres

            Et, puisqu'on était sur le sujet, il nous a semblé utile de proposer au lecteur deux autres points de vue :

    1. De Michel Renard, dans Le Figaro : Article+sur+les+Hommes+libres+Figaro.doc 

    2. De Thomas Sotinel, dans Le Monde : Les Hommes libres Le Monde.jpg

  • Lundi 7 mars, sur France Culture : l'éloge de Bainville, par Philippe Meyer...

            Et une pierre de plus - et d'importance !... - apportée au processus de dé-révolution !

            Ce lundi 7 mars, à 7h58, Philippe Meyer consacre sa chronique à Jacques Bainville. Elle est élogieuse. Elle est surtout un très sérieux coup de canif à cette conspiration du silence entretenue par le Système contre tout ce qui vient du seul mouvement d'idée vraiment dangereux pour lui : le nôtre, parce qu'il remet en cause les fondements même du Système, et non son fonctionnement ou le choix de son personnel. "Pendant longtemps, une grande pudeur universitaire - c'est une litote - enveloppa les livres de Bainville d'un linceul qu'il ne faisait pas bon de lever, si l'on voulait faire carrière..." dit Philippe Meyer :

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            En dehors de l'estime que porte Philippe Meyer à Jacques Bainville, cette chronique est motivée - on l'a entendu... - par le fait que Christophe Dickès, dans la collection Bouquins, publie courant mars, chez Laffont, La monarchie des Lettres, ouvrage composé de quatre parties, qui illustre les différentes facettes de l'académicien Jacques Bainville. La première revient sur son parcours d'historien et ses publications dans de nombreux journaux, les deux suivantes le montrent dans une posture d'écrivain et de conteur au gré de ses voyages. Enfin, la dernière situe l'homme dans son époque, celle de l'affaire Dreyfus. 

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    1152 pages, 30 euros

            Christophe Dickès est familier aux lecteurs de ce Blog, dans lequel il est très présent. Docteur en histoire et co-directeur d'une société de communication, il est aussi journaliste à Canal Académie, la radio de l'Institut de France, où il présente l'émission "Un jour dans l'Histoire".

            Et nous avons placé dans notre Catégorie "Vidéos/Audios (II) : Audios" plusieurs émissions de Canal Académie, notamment celle dans laquelle Christophe Dickès reçoit Jean-François Mattéi, qui vient présenter son Regard vide, Essai sur l'épuisement de la pensée européenne....

            Christophe Dickès avait déjà publié un très remarqué Jacques Bainville, Les lois de la politique étrangère

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            Le processus de dé-révolution se poursuit, donc. Il touche de plus en plus de journalistes et d'intellectuels, chez qui la simple honnêteté, le simple réalisme, prennent ou reprennent le dessus : à nous de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour pousser à la roue, afin de l'amplifier encore.

            Car, redisons-le, rien ne pourra se faire sans une préparation préalable des esprits, et sans un changement radical du regard que porte le peuple français, à travers ses élites, sur son Histoire, sur ses origines, sur ses Institutions traditionnelles et ceux qui les ont défendues....

  • Simplement scandaleux, Duhamel ?

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    Le jour où les sots voleront, c'est sûr: il sera chef d'escadrille, ou même ministre de l'Air !...

    Variante : quand on mettra les sots sur orbite, il ne s'arrêtera pas de tourner !...

               Ce lundi 21 décembre, Patrice de Plunkett ouvre son blog sur un coup de gueule -justifié- contre la stupéfiante énormité qu'a osé proférer Alain Duhamel. Celui-ci, en effet, vient de se disqualifier lui-même en rapprochant et comparant, d'une façon évidemment outrancière, Benoît XVI et... Papon ! Qu'il ne vienne pas s'étonner après, Duhamel, si l'outrance de son propos suscite des réactions à la hauteur du scandale qu'il provoque... :

                "Scandaleuse affirmation d'Alain Duhamel sur Pie XII - Le journaliste montre son ignorance de l'état de la question. Personne ne s'est autant trompé que le libéral Alain Duhamel, célèbre pour avoir déclaré "absurde" de redouter l'impact de la financiarisation sur l'économie réelle. Au lieu de se retirer de la vie publique en 2008 sous la honte (devant la crise financière qui sape effectivement l'économie réelle), M. Duhamel reste. Et parle. Sans cesse. Ce qui nous vaut cette chose démente proférée par lui à France 2 aujourd'hui : "Si Benoît XVI, effectivement, va jusqu'au bout de sa démarche, c'est à dire commencer à béatifier Pie XII, moi je lui suggère de ne pas oublier Papon [...] parce que c'est la même logique." M. Duhamel est donc aussi pertinent en histoire contemporaine qu'en analyse économique...."

                On ne peut que partager l'indignation de Plunkett, et le sentiment de révolte et d'écoeurement que provoquent ces propos effectivement scandaleux, chez toute personne un tant soit peu honnête et un tant soit peu au courant de l'Histoire vraie. Une Histoire vraie que monsieur Duhamel, du haut de sa superbe, ignore superbement, parce que c'est un inculte, un ignare et un sot. Qui plus est, un sot qui est bas de plafond, mais vraiment très bas, très, très bas..

                Plunkett a bien choisi ses deux adjectifs pour qualifier ce pitoyable et nullissime personnage: à côté de "dément" il emploie "ignorant". "Ignorantus, ignoranta, ignorantum" - disait ce cher Molière : ignorantum, qu'il faut évidemment bien prononcer, ici, ignorant-t-homme !... 

  • Mardi 5 et Jeudi 7 : deux programmes à ne pas rater…

    ZCA9F1EJ3CA1KQHIOCAMV4CM6CAR933DSCA7KIFPUCA3ENH5PCAS63IKSCAOTH9SQCA79PJMGCAGRCA9QCAJAZVDPCA3VFVUSCAPACL3ICA2S9XLPCAJ5XFXGCARK1WQTCAISXY4WCA9DZZXD.jpg          Un an après sa mort, KTO propose, le mardi 5 août, une « soirée spéciale Monseigneur Lustiger » (de 20h à 23h30), articulée en trois parties.

              D’abord un documentaire de 50 minutes, réalisé en 2005 : « Regard sur la télévision », reprenant l’entretien accordé par le Cardinal à Serge Moati sur le rôle de la télé, dans lequel il observe le rétrécissement du champ de la liberté à partir des années 8O (« …plus d’espace pour les débats, mais trop grand intérêt porté au jeu des « petites phrases », plus de temps pour construire une pensée, mais des émissions de téléréalité qui tendent le miroir au téléspectateur et qui l’enferment dans un narcissisme complice…

    petit trianon.JPG          « C’est un conformisme social, une forme de totalitarisme » estime le prélat, qui en appelle à la liberté intérieure… Du grand Lustiger ! » d’après Maryvonne Gasse).

              Ensuite un hommage au Cardinal (1h35).

              Enfin, pendant 1h05, « Le Cardinal Jean-Marie Lustiger, chemins d’une pensée ». Au soir de sa vie, le Cardinal revient sur sa trajectoire hors du commun, répondant aux questions de Gérard Leclerc. (« Toute mon histoire est improbable de bout en bout… » disait-il.).

               « En retraçant les grandes étapes de sa vie, c’est non seulement un puissant témoignage personnel qu’il donne, mais aussi une magistrale leçon d’Histoire de France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec le portrait de grands penseurs qui ont façonné la théologie contemporaine : le cardinal Daniélou, le cardinal Balthazar, le cardinal de Lubac dont il cite le titre d’un livre – « Le Drame de l’Humanisme athée » - pour rendre compte de sa vision de l’homme sans Dieu. Impressionnant .»(toujours Maryvonne Gasse).
     

               Changement de chaîne et de registre: Stéphane Bern, lui, présentera sur France 2, le jeudi 7 août, à 20h50, le deuxième volet de la série de quatre émissions « Secrets d’Histoire ».

               Après avoir évoqué Catherine de Médicis et les Châteaux de la Loire, il parlera de Marie-Antoinette (pendant 1h55) en nous faisant visiter des lieux de Versailles et du Petit Trianon habituellement fermés au public : bibliothèque, méridienne, salle de bains, salon de musique…

  • 21 Janvier 1793.. : ”Il faut que Louis meure...”

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              Paris, 10 heures 30, Place Louis XV (depuis peu, Place de la révolution): un homme, jeune encore (39 ans) est guillotiné: mais cet homme est le Roi, "le" symbole, et sa mort est voulue par les Révolutionnaires. Injuste et inutile, illégale et illégitime, elle leur est indispensable car il faut créer l'irréparable, opérer une cassure historique dans l'Histoire: il faut tuer le symbole. Mais aussi, et surtout, "...il faut que Louis meure, car si Louis est innocent, alors ceux qui ont fait la Révolution sont coupables...": Robespierre a tout dit, la cause est entendue. C'est l'acte fondateur des Totalitarismes modernes. Désormais tout est dans l'État révolutionnaire, et quiconque lui fera obstacle sera supprimé.

              Dans moins de neuf mois, la Reine mourra. Dans un peu plus de deux ans et cinq mois, son fils: c'est une Famille que l'on massacre, méthodiquement, et le message est clair: plus rien ne tient devant la toute puissance du nouvel Etat. La violence et la barbarie sont au service de l'idéologie. Ce 21 Janvier est vraiment un jour d'hiver, triste et froid: hiver de sa vie pour un homme, hiver pour une famille, hiver pour un peuple et une civilisation. Et de cet hiver-là nous ne sommes pas encore sortis. Son froid, glaçant et mortel, se ressent encore et toujours aujourd'hui.

              Et tout cela pour quoi? 215 ans après, dans quel état est la France, elle qui était, sous Louis XVI précisémment, "la"super-puissance de l'Europe et du monde? Nous devrions nager dans le bonheur, puisque la révolution devait nous apporter la plus merveilleuse construction intellectuelle jamais imaginée. Sa perfection étant d'ailleurs la raison qui justifiait qu'on l'imposât par la Terreur. Force est de constater que l'or des promesses républicaines s'est changé en plomb, et que la France n'a cessé de s'affaiblir depuis, et dans tous les domaines. La révolution, et ses conséquences jusqu'à aujourd'hui, aura été le plus grand "ratage" de l'Histoire. Elle aura causé le plus extraordinaire "grand bond en arrière" auquel il aura été donné d'assister.

              Se souvenir de Louis XVI, "faire mémoire"de cette année 1793 qui restera sans conteste l'année la plus funeste de toute notre Histoire, ce n'est ni de la nostalgie, ni du passéisme, ni du folklore. C'est être lucide. C'est savoir d'où viennent nos malheurs, quand, comment et pourquoi ils ont commencé. C'est la condition première et indispensable; c'est la seule façon de lutter vraiment pour que s'achève enfin ce grand cycle tragique, funeste et négatif qui a commencé par l'assassinat de Louis XVI à 10 heures 30, place Louis XV, à Paris, par un triste et froid jour d'hiver, le 21 Janvier 1793.

  • Douce France républicaine, ou chronique de l'insécurité ordinaire...(2)

              Pour celles et ceux qui penseraient -peut être....- que nous parlons trop souvent des problèmes d'insécurité; ou que nous exagérons quand nous critiquons la politique que mène la république, quand nous disons qu'elle conduit à la banalisation et à l'institutionnalisation de la violence et de la délinquance ordinaire (la pire, donc...); voici -sans autres commentaires- l'article de Denis Trossero, publié dans le quotidien "La Provence" du vendredi 19 octobre, sous le titre: "Petits caïds ou racketteurs, ils font régner la rude loi des cités"

              C'est l'histoire sans cesse recommencée du jour qui se couche sur les cités chaudes de Marseille. Histoire de zones de non-droit qui n'osent dire leur nom. Histoire que Rafik Gmati, 27 ans aujourd'hui, pourrait raconter mieux que quiconque. Depuis trois ans il gérait l'épicerie de la rue Saint-Pierre (10°), voisine de la cité Air-Bel, à La Pomme (11°). Il en avait connu des sous-entendus, des vilaines pressions, des petits mots glissés à la hâte en forme de menaces larvées.

              Mais les 14 et 15 Mai 2006, il n'imaginait pas vivre pareille situation. Le premier jour, il se fait dérober la caisse. Dans la nuit, deux hommes encagoulés et armés débarquent dans son commerce et avant qu'il n'ait pu esquisser un geste, l'un d'eux tire deux coups dans sa direction. Une balle lui traverse la cuisse. Son calvaire ne fait que commencer. Le projectile est passé à deux millimètres de l'artère fémorale. Suivront trois opérations, la pause de dix huit broches, cinq mois de fauteuil roulant. Rafik a reconnu ses "cow-boys" d'un jour. Ils sont de la cité Air-Bel et de La Mazenode (11°). Lui est de La Cravache (9°). A Air-Bel on n'aime pas "les étrangers" (1). Pourtant Rafik est courageux. Il est venu au Tribunal défier le regard désinvolte de ses agresseurs. Il y a là le tireur, Abderahmane Friga, 19 ans, et son complice du même âge, Nacer Bendrer.

              Friga évoque une "vengeance". Parce qu'il aurait été humilié la veille devant toute la cité, quand Rafik a récupéré sa recette. Petits caïds aux vils desseins. Rafik explique qu'ils avaient commencé par lui voler des sandwiches, puis qu'ils auraient bien aimé qu'il lui cède son épicerie sans payer. Racket ordinaire en 2007 à Marseille. Le procureur Candau, dans une synthétique géopolitique de nos cités, fustigera "l'attitude de ces groupes qui tentent de faire régner leur loi". Friga a écopé de cinq ans, Bendrer de trois ans. A l'énoncé du jugement, ce dernier a craché en direction du Tribunal, en criant "Fils de Pute!". Il devrait retourner en garde à vue.

    (1): en français dans le texte! c'est trop beau! à verser dans la catégorie: "Il vaut mieux entendre ça que d'être sourd".....!

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO - Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [19.02]  

    A tout un chacun

    • Françoise THIBAUT   Professeur des Universités, Essayiste, historienne  Cincinnatus et les primaires  

    • Etienne de MONTETY   Journaliste     Intelligence      

    Du côté des élites    

    • Madeleine de JESSEY   Co-fondatrice et porte-parole de Sens Commun  Emmanuel Macron ou le guide de coaching mystique

    • Paul RIGNAC   Ecrivain, essayiste   Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron

    • Chantal DELSOL   Membre de l'Institut   Pourquoi une telle défiance entre les citoyens et leurs médias  

    • François-Xavier BELLAMY    Professeur de philosophie en classes préparatoires    Macron ou la passion de la "post-vérité"

    • Pierre GEOFFROY   Président-fondateur de l'Association Nationale Maréchal Lyautey    L’allégeance en marche dans le déshonneur

    En France

    • Malika SOREL SUTTER   Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration    Dans les banlieues, cessons de reculer

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République    2017 comme 1958, vers une crise de régime ?

    Avec l'Europe

     Eric ZEMMOUR  Journaliste politique  Ce Traité qui fait déchanter les lendemains… (Maastricht fête ses 25 ans)

    • François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   Sed perseverare diabolicum

    •  Jean-Luc BASLE   Economiste, ancien Directeur de Citigroup New York   Brexit selon Theresa May

    Devant l'histoire

     Jean SALVAN  Officier, général de corps d'armée (2S)   Macron et l’Histoire

    • Jean SEVILLIA    Journaliste, essayiste, écrivain, conférencier  "La colonisation et le non-sens historique d'Emmanuel Macron"

    • Maxime TANDONNET  Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République   La colonisation, "crime contre l'humanité" : l'histoire prise en otage

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Gare à la politique des sanctions ! Gare à l'engrenage des alliances !

     Premiers exercices navals russo-chinois en Baltique, théâtre de tensions Russie-Otan

     

    En deux mots.jpgL'idée que la prépondérance dite désormais inéluctable de l'économique sur le politique garantirait à l'avenir la paix et l'unité du monde, a fait long feu, naufrage. Comme on voudra. La fin de l'Histoire n'est plus au programme.

    Même le postmoderne Macron l'a déclarée tragique dans son discours devant le Congrès. Et, naturellement, l'Histoire ne finit pas. Il y a quelques années, nous n'étions que quelques-uns - à vrai dire nous étions presque seuls - à rappeler ces permanences. Ceux qui les niaient hier, les reprennent aujourd'hui à leur compte, sans s'en sentir autrement gênés. Ne nous en plaignons pas. Le mouvement des idées est fait de tels retours depuis les lointains de l'Histoire.

    Réarmement partout ; foyers de conflits - pour l'instant régionaux - en plusieurs points du globe ; menaces guerrières, manœuvres et contre-manœuvres : russes, américaines, chinoises, nord-coréennes ; sanctions croisées, expulsions réciproques massives de diplomates, etc. Ce sont là des mots mais surtout des réalités, qui ne font plus peur, qui deviennent même banales et qui pourtant rappellent furieusement notre dernière avant-guerre. Mots et réalités dont, en effet, on ne s'inquiète pas outre-mesure, quoique de sinistre mémoire. Et dont au moins quelques-uns savent à quoi tout cela peut préluder. Ainsi se pourrait-il que la génération qui monte ait à vivre, comme les précédentes, un nouveau conflit mondial.

    Ainsi la guerre d’Espagne – dont la guerre syrienne pourrait bien être une sorte de réplique – comme les sanctions contre l’Italie, précédèrent la Seconde Guerre Mondiale.

    Une autre idée devrait être présente à nos esprits - surtout à ceux de nos dirigeants - et c'est le risque de l'engrenage des alliances ; le risque d'un engagement automatique dans un conflit que nous n'approuverions pas, où nos intérêts ne seraient pas menacés, où, en fin de compte, nous devrions mourir pour d'autres. Par exemple en cas d’un inepte conflit américano-russe où nous n’aurions rien à défendre …Tout à perdre. Sans-doute est-ce le moment pour la France de se souvenir que par deux fois au siècle dernier, elle a été entraînée dans un conflit mondial par l'engrenage d’alliances dont elle avait négocié les conditions sans précaution ni prudence. C'est évidemment le cas de la guerre de 1914-1918, dont on a pu dire que personne ne l'avait réellement voulue ni décidée. Et qui fut un drame européen.

    Que nous devions en toutes circonstances rester maîtres de nos engagements, devrait redevenir pour nous, dans les temps bellicistes qui s'annoncent et courent déjà, un impératif de survie.

    Que cette considération devrait nous conduire à réviser les conditions de nos alliances est une évidence. Et ceci concerne en particulier notre appartenance, non pas à l'alliance américaine, mais en tout cas au moins au commandement intégré de l'OTAN.  

  • 29 Décembre 2014 ... On songe à ce poème où le vieil Hugo annonçait à l'humanité un avenir meilleur par les ballons dir

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    Hier les Anglais ont attaqué le port allemand de Cuxhaven à la fois par terre et "par air". Le Times triomphe à ce sujet : "Pour la première fois dans l'Histoire, des appareils aériens et sous-marins se sont trouvés engagés de part et d'autre." Le même jour, d'ailleurs, un Zeppelin jetait des bombes sur Nancy, tuait des femmes et des enfants. On songe alors à ce poème où le vieil Hugo ("Plein ciel", dans La Légende des siècles) annonçait à l'humanité un avenir meilleur par les ballons dirigeables :

    Nef magique et suprême ! Elle a, rien qu'en marchant,

    Changé le cri terrestre en pur et joyeux chant,

    Rajeuni les races flétries,

    Etabli l'ordre vrai, montré le chemin sûr,

    Dieu juste ! et fait entrer dans l'homme tant d'azur

    Qu'elle a supprimé les patries. 

    Hélas ! Pauvre Hugo ! Pauvre poète de la démocratie !

    "A l'heure où nous sommes*, il serait tellement facile que cela en deviendrait malséant de tourner en dérision l'ode au Zeppelin humanitaire et le pauvre poète (vates, poète, devin, aimait à dire Hugo) qui  a lu de travers le livre de la destinée.

    Il y a dans la plupart de nos préfectures et de nos sous-préfectures une rue Michelet, comme une rue Victor Hugo, comme il y avait à Armentières une rue de l'Humanité, qui a été incendiée par les porteurs de Kultur. Supposons - et je serais bien étonné si, depuis l'invasion, la circonstance ne s'était pas produite, qu'un état-major allemand se soit installé dans une des rues du Michelet qui avait formé jadis ce voeu : "Dieu nous donne de voir une grande Allemagne !" Supposons un Zeppelin arrosant d'explosifs une des rues consacrées au poète qui a chanté la "nef magique et suprême", l'aéroscaphe du progrès... Je vois bien, dans le futur, les ironies de l'histoire. Pour le moment, nous n'avons pas le coeur à rire.

    Seulement, une chose nous frappe jusqu'à l'évidence. Combien ces prophètes de la démocratie, vénérés par elle, n'auront-ils pas obscurci la lucidité de la raison française et, par là, énervé les forces de notre pays ! Songez que Michelet, Hugo ont nourri de leur lait spirituel les hommes qui sont au gouvernement de la République, ceux qui siègent dans les Assemblées (sur tous les bancs, ou peu s'en faut). Après cela, on s'étonne moins que des avertissements aussi nets que ceux qui sont publiés au Livre jaune, que les rapports de M. Cambon et de nos attachés militaires n'aient eu, en somme, qu'aussi peu d'effets. Eh ! Tout un siècle, le siècle de Michelet, le siècle de Hugo, pesait sur l'esprit de ceux à qui la lecture de ces documents était réservée. Du romantisme politique qui s'était interposé entre les célèbres rapports du colonel Stoffel et Napoléon II, il subsistait, chez les dirigeants de 1914, un résidu assez fort pour jeter un voile sur les pressants avis qui venaient de Berlin."   

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    * Jacques Bainville reprend ici un article qu'"il avait publié dans L'A.F.. Le thème réapparaît en conclusion de son Histoire de trois générations, publiée à l'été 1918.

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [30.10]

    A tout un chacun

    Jacques BICHOT   Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France   Le bon sens et le droit

    Du côté des élites  

    Ivan RIOUFOL  Journaliste politique   L'histoire maltraitée

    Madeleine de JESSEY   Doctorante en Littérature comparée, Co-fondatrice et porte-parole de Sens Commun   J'ai vu un homme d'Etat

    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République   L'histoire interdite

    Avec l'Europe

    François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   La poussière sous le tapis

    De par le monde

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)   La guerre psychologique et la Syrie

    Jean-Luc BASLE   Economiste, ancien directeur de Citigroup New York   Etats-Unis : crise constitutionnelle en gestation ?  

    Devant l'histoire

    Antoine ASSAF   Ecrivain, philosophe franco-libanais   Lettre ouverte au Cardinal Schönborn  

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 
                                                                                            

  • Théâtre • Une pièce à ne rater sous aucun prétexte

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

     

    Le théâtre Classique avait ses trois règles, unité de temps, unité de lieu et unité d’action que Boileau, dans son Art Poétique décrivait ainsi :

    « Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli,
    Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » 

    De nos jours la qualité et le succès d’un spectacle se doivent de respecter trois substrats : un grand sujet, une écriture majestueuse et un comédien de talent pour défendre la pièce. A l’heure où la transmission du savoir est mise à mal, il est heureux d’assister à une leçon d’histoire, nourrie d’extraits de Dumas, Michelet, Victor Hugo, Saint-Simon et interprétée par Maxime d’Aboville. Ce dernier a été formé par Jean-Laurent Cochet. Il a interprété Bernanos et incarné Bonaparte dans La Conversation de Jean d’Ormesson. En 2010, il a été nominé pour le Molière de la révélation théâtrale pour Journal d’un curé de campagne et en 2011, son second rôle dans Henri IV, le bien aimé a été nominé au Molière. Enfin, il reçoit en 2015 le Molière du comédien pour son interprétation dans la pièce The Servant.

    Pour faire vivre sur scène ces grands moments de l’Histoire, il tient le rôle de l’instituteur d’autrefois, avec sa blouse grise, juché sur son estrade avec pour fond la grande carte de France. Le cours devient un palpitant récit d’aventures qui débute par l‘évocation de la célèbre victoire de François Ier à Marignan, puis survolant deux siècles, s’achève par la mort du Roi Louis XIV.

    Cette prestation rare, ne se jouant que le samedi après-midi, l’affluence du public y est très importante. Nous recommandons à nos lecteurs de réserver très rapidement leurs places, pour les prochaines semaines et mois. Les trésors sont rares sur les scènes, il serait dommage de ne point découvrir cette perle. 

    Une Leçon d’Histoire de France, de 1515 au Roi-Soleil
    D’après Alexandre Dumas, Jules Michelet, Victor Hugo et Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon.
    Interprétation et mise en scène de Maxime d’Aboville.

    Théâtre de Poche Montparnasse
    75, Boulevard du Montparnasse, 6ᵉ arrondissement de Paris
    Réservations : 01 45 44 50 21
    Le samedi à 16h
    Du 2 avril au 2 Juillet – Samedi à 16h, durée 1 heure.
    Relâches exceptionnelles les 7 et 14 mai
    Places : Plein tarif 24€ / Tarif réduit 18€ / Tarif jeunes -26 ans 10€ 

  • La simplicité de l’Annonciation, par Gérard Leclerc.

    Mosaïque au-dessus du cul-de-four de l’abside de la basilique Notre-Dame de la Garde, Marseille. L’Annonciation.

    © Philippe Lissac / Godong

    Nous avons fêté l’Annonciation ! Très grande fête célébrée au cours de l’histoire par les théologiens, les mystiques, mais aussi par les poètes et par les peintres. Ce qui nous a valu une iconographie d’une extraordinaire richesse.

    gerard leclerc.jpgNous célébrons aujourd’hui, certes dans des conditions bien particulières, la fête de l’Annonciation. Mais le loisir qui nous est offert pourrait peut-être nous inviter à en méditer le sens avec une particulière acuité. Ce n’est pas rien que l’annonce de l’ange à Marie ! C’est même si important que l’Église nous recommande d’en faire mémoire trois fois par jour avec la prière de l’Angelus : « L’Ange du Seigneur annonça à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur. Et elle conçut du Saint-Esprit. » Extraordinaire événement, qui en dépit de l’habitude, devrait nous saisir au plus profond de nous-mêmes. C’est d’autant plus saisissant que la scène est d’une simplicité totale. Une jeune fille nommée Marie reçoit la visite céleste de l’ange Gabriel. Aucune enflure, aucune boursouflure dans le récit. La scène est toute d’intériorité et nous invite au recueillement intime.

    Ce n’est rien moins que l’avènement de Dieu en ce monde qui s’annonce, mais sans éclat. L’histoire du monde en a été bouleversée. Une jeune fille a prononcé le fiat décisif : « Fiat mihi secundum verbum tuum. » Qu’il me soit fait selon ta parole. Marie a prononcé le oui le plus humble mais le plus déterminant. Les spéculations philosophiques de type nietzschéen sur le oui comme valeur absolue résonnent pauvrement face au fiat marial. Et l’on comprend l’importance que la théologie catholique confère à la mère de Dieu, la Théotokos, célébrée aussi par nos frères orthodoxes.

    Il se trouve que j’ai reçu providentiellement, à la veille de la fête, un magnifique album, signé Didier Lamaison, intitulé Philocalie de l’Annonciation [1]. Dans l’iconographie chrétienne, la représentation de la visite de l’ange à Marie est d’une richesse étonnante et elle révèle une réflexion spirituelle adéquate à l’événement. Cet ouvrage érudit nous conduit à la plus exigeante méditation, celle dont Dante s’était emparé dans La divine comédie, en évoquant la scène qui provoque sa prière : « Vierge Marie, fille de ton Fils (…) tu es celle qui tant as ennobli l’humaine nature, que son créateur point ne dédaigna s’en faire créature. » Si l’histoire bascule, c’est que Marie a permis à Dieu, par son Oui, de venir parmi nous, hissant notre humaine condition jusqu’au Ciel.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 mars 2020.

  • La CGT dépassée

    par Gérard Leclerc

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    « le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne. »

    Dans l’histoire nationale et internationale du Premier Mai, il n’y a pas eu que des épisodes pacifiques.

    Même à Paris, il y a eu des manifestations syndicales violentes. Et d’ailleurs d’une façon plus générale pour le mouvement social, il y a eu des périodes d’extrême tension, avec un fond de climat insurrectionnel. Par exemple, on a presque complètement oublié la période d’après-guerre, avec un parti communiste qui constituait la principale force politique, populaire et syndicale du pays. Il ne fallut rien moins que la détermination d’un ministre socialiste à poigne, Jules Moch, pour briser une offensive de grève générale qui était sur le point de mettre à genoux le gouvernement de la IVe République. Le contexte international, celui de la guerre froide entre l’Est soviétique et l’Ouest libéral, conférait à l’offensive une dimension supérieure.

    Par la suite, le climat s’est apaisé avec ce même parti communiste assagi et devenu le gérant des intérêts de la classe ouvrière accédant aux avantages de la société de consommation. Certes, il y eut en 1968 un réel bras de fer avec le pouvoir incarné par le Général de Gaulle, mais il était hors de question pour la parti de passer à une phase insurrectionnelle. La CGT, courroie de transmission majeure du parti, a elle-même subi une mutation l’apparentant à un syndicalisme sinon modéré, du moins intégré dans le système. Les rendez-vous traditionnels du Premier Mai avaient un air bon enfant qui s’accordait à l’avènement du printemps et aux vendeurs de muguet.

    Quelque chose a radicalement changé l’année dernière et cette année. Philippe Martinez s’est trouvé doublé par les Gilets jaunes et les black blocs. Un moment, il a même été exfiltré du défilé qui tournait à l’émeute. Prise dans la bourrasque, la CGT a été chargée par la police, ce dont s’est amèrement plaint le même Martinez. Il faut donc admettre que les Gilets jaunes ont changé complètement la donne, en brisant toutes les règles et en imposant une nouvelle problématique que l’on doit définir comme subversive. Elle s’en prend à la légalité du régime, à la légitimité du président dont elle exige la démission. À quoi aboutira cette radicale mutation ? Il est impossible de le dire et le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne.  ■ 

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    Gérard Leclerc