.....c'est le Système lui-même qui est tout entier, et intrinséquement, "électoraliste" !
A propos de tout et de n'importe quoi, des Roms, de la dechéance de nationalité, de la politique de sécurité, on n'entend plus que ce mot, à propos de l'action du gouvernement ou des paroles présidentielles : "Électoraliste !"...
Voilà le reproche qu'ils lui font, à Sarkozy, et qu'on nous répète et qu'on nous ressasse en boucle sur toutes les radios, à la télé et ailleurs. "On", c'est-à-dire les journalistes aux ordres de la pensée unique, du politiquement correct et de la terreur intellectuelle que fait règner la minorité révolutionnaire a qui le pouvoir politique a abandonné les médias (et l'Université, et d'autres choses encore....) en 1945.
Et ça dure, depuis.....
Ils feraient mieux de dire la vérité : c'est le Système lui-même qui repose totalement sur l'électoralisme, sur le temps court et son immédiateté nocive et pernicieuse (le passage au quinquennat n'ayant fait qu'aggraver les choses); et un Système dans lequel les forces de l'Argent ("la fortune anonyme et vagabonde", comme le disait l'Action française...) ne rencontrent plus aucun pouvoir capable de les maintenir dans leur sphère légitime, là où l'argent, en tant que tel, en tant que moyen, peut se réveler l'une des meilleures choses (1)...
Mais, que signifie, en réalité, cette manoeuvre (aux aspects multiples) de Nicolas Sarkozy ? Ne consiste-t-elle pas, de fait, à tâcher de trouver, ou de re-trouver, le contact avec les aspirations profondes du peuple, au niveau du vécu (comme on dit dans le jargon) ? Or, le peuple, il est exaspéré par la dégradation de ses conditions d'existence, et par les conséquences des politiques aberrantes menées d'en haut, sans qu'on lui demande jamais son avis. Et des conséquences négatives qui sont "pour lui", le peuple, mais jamais "pour eux", ceux de la Classe politique, qui prennent des décisions dont ils n'ont pas à subir les retombées.
De ce point de vue là, le Pouvoir chercherait donc à coller aux aspirations populaires. Peut-on le lui reprocher ?... C'est sur le Système pervertisseur, qu'il faut concentrer les attaques, mais cela, bien sûr, n'intéresse pas nos idéolgues, et ce n'est pas leur problème....
(1) : de Charles Maurras, dans L’Action Française du 1° Août 1921 :
« L’Argent, en tant qu’argent, celui qui remplit sa fonction, honnête ou neutre, de simple Argent, ne m’inspire aucun sentiment d’hostilité, non plus que d’amitié ni d’envie. Je le voudrais bien à sa place. Je sais que, en démocratie, forcément, il monte trop haut. Le vertige démocratique le condamne à l’usurpation, parce qu’il ne peut trouver de contrepoids en démocratie. Cela est réglé, cela est vécu...."