Relisons, simplement, ce que François Hollande a déclaré, dans un entretien, déjà fameux, publié lundi par The Guardian, en réponse à un journaliste britannique qui s'inquiétait du retour de la gauche au pouvoir en France :
"Les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu'il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue, c'est de l'histoire."
Et d'ajouter : "C'était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement. Aujourd'hui, il n'y a pas de communistes en France... La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de crainte à avoir".
Que, donc, les libéraux ne s'inquiètent pas vraiment et que les esprits "sociaux", "révolutionnaires" ou "anticapitalistes" ne se fassent pas trop d'illusions : Hollande est bien, dans le fond, le successeur de Dominique Strauss Khan, comme candidat, paradoxal ou non, selon le point de vue d'où l'on se place, du Parti Socialiste Français à la présidence de la République. Et, à l’évidence, cette filiation ne fait pas de lui un candidat de rupture, un candidat, si peu que ce soit, antisystème.
Car c'est, en définitive, lorsqu'il s'adresse aux lecteurs du Guardian, aux gens de la City, et, par delà, aux diverses composantes de la puissance américaine, que François Hollande, en quelque sorte, ment le moins.