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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1325

  • Pas de crèche cette année en Mairie d'Avignon ...

    Le Christkindelsmärik à Strasbourg 

     

    3578948983.jpgNaguère, du temps de Marie-Josée Roig, qui dirigeait la précédente municipalité, la crèche de Noël occupait environ cinquante mètres carrés dans l'Hôtel de Ville, et le Marché de Noël, place de l'Horloge, était devenu le quatrième Marché de Noël de France (80% des exposants étant des commerçants vauclusiens et 100% des régionaux).

    Mais, cela, c'était « avant ». Avant que Cécile Helle, avec 47,5 des voix, ne remporte une mairie pour laquelle les votes des droites totalisaient 52,5% des voix.

    La droite la plus bête du monde (il est vrai que la gauche la rattrape à très, très grande vitesse, genre TGV : voyez sa pitoyable primaire...) a donc préféré laisser une mairie qui lui tendait les bras (comme dans presque tout le Vaucluse) à Cécile Helle, membre du PS.

    Et celle-ci fait partie de la branche plutôt dure, plutôt sectaire de la gauche. Pour Noël, l'occasion était trop belle de ne pas faire encore un pas de plus dans tout ce qui peut favoriser l'effacement des racines chrétiennes de la France : exit, donc, la crèche, et sous le boisseau, le marché de Noël. Remarquez, cela se passe dans bien d'autres villes de France, alors que certaines autres mairies « de gauche », comme Strasbourg, maintiennent la tradition (il est vrai qu'à Strasbourg, si le maire - lui aussi "de gauche" dans une ville qui vote "à droite" - supprimait le Christkindelsmärik, le Marché de Noël dit « de l'Enfant Jésus », ce serait l'émeute assurée !). 

    Mais, en Avignon, le contexte est un peu différent. C'est là, par exemple, que sévit l'imbuvable Olivier Py, directeur du non moins imbuvable festival d'Avignon, encensé par tout ce que notre pays compte de bobos/gauchos, qui se pâment devant ce qu'ils pensent être de l'art mais qui ne l'est que pour eux, et qui est devenu, au fil des ans, un immense défouloir où éructe avec droit de cité (des Papes !) tout ce qu'il y a de loufoque, de mauvais goût, de vulgaire; à de si rarissimes exceptions près...

    Cet Olivier Py avait même dit qu'il quitterait Avignon avec le festival si le FN l'emportait. Comme si le festival lui appartenait ! Quel dommage, d'ailleurs, que ce n'ait pas été le cas. Hors toute considération de politique politicienne, la ville aurait été débarrassée et du grand foutoir qu'est devenu un festival pourtant plein de réelles promesses à ses débuts et de son directeur haineux et sectaire, ou bête et méchant, comme on voudra.

    Tout ce petit monde, qui fera risette aux musulmans à la première occasion est, évidemment, réuni pour porter un coup d'épingle supplémentaire au christianisme et à nos traditions multiséculaires. Qu'on se rassure, l'un et les autres n'en sont plus à cela près, et s'en relèveront.

    Mais, comme on l'a déjà dit ici*, on ne prendra au sérieux ces gens qui veulent déchristianiser Noël et ôter de l'espace public tous les signes qui rappellent le christianisme qu'à une condition : qu'ils aillent au bout de leur logique, et qu'ils soient au travail dès 8 heures du matin, ou plus tôt (selon l'emploi) les jours de Noël, de Pâques, de l'Ascension, du 15 août. Là, on les croira, le jour où les libres-penseurs iront au turbin le jeudi de l'Ascension, le jour où les bouffeurs de curés iront au charbon les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jour où les « profs de gauche » feront cours à leurs élèves le dimanche matin !

    Au fait, Cécile, et ta Mairie, tu l'ouvres, le 25 décembre ? A quelle heure ? 

     
  • Vincent Peillon : l'un des Grands Prêtres de la Nouvelle Religion Républicaine entre en campagne

    Dans son cas, pas de discussion, d'hésitation, d'incertitude : c'est l'adversaire pur, l'ennemi déclaré

     

    grain de sel.jpgDès l'annonce de sa candidature à la primaire de la  gauche, il l'a dit et redit, sur tous les plateaux télé et devant les micros de toutes les radios : « Notre identité, c'est la République ».

    Avec le retour de ce Grand Prêtre fanatique de la Révolution, ce sont tous les grands ancêtres, Robespierre et Saint Just en tête, qui reviennent en force, et c'est Clemenceau aussi, qui disait - avec raison - que la Révolution était « un  bloc » et qu'elle n'était pas terminée.

    Et le court extrait que vous lisez sur le montage ci dessous est tiré du livre de Vincent Peillon, La Révolution française n’est pas terminée (Seuil, 2008) :

    2635102353.jpg

    Ecoutez les douze minutes du montage suivant (d'ailleurs, assez mal fait, et assez désagréable, dans la forme...) : vous y entendrez un Peillon totalement anti-catholique, et désireux de détruire la religion traditionnelle de la France pour la remplacer par une religion républicaine : 

     

     

    Et vous verrez qu'il parle exactement comme Viviani, devenu un obscur méconnu aujourd'hui.

    Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de « L'Humanité » et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononça ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !... 
     
    « ...Nous sommesrepublique ideologique.JPG chargés de préserver de toute atteinte le patrimoine de la Révolution... Nous nous présentons ici portant en nos mains, en outre des traditions républicaines, ces traditions françaises attestées par des siècles de combat où, peu à peu, l’esprit laïque s’est dérobé aux étreintes de la société religieuse...

    ...Nous sommes face à face avec l’Église catholique...

    ...Au-dessus de ce combat d’un jour, n’est-il pas vrai que se rencontre une fois de plus ce conflit formidable où le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’arrachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ?...

    ...La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...

    ...Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi...

    ...Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères.

    Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus...

    ...La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination...» 

    Chantal Delsol a raison : quand Vincent Peillon, ex-ministre de l'éducation nationale, déclare « qu'il faut arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social », quand il concocte une charte de la laïcité obligatoire, « il est dans le rôle parfait d'un idéologue un peu daté, persuadé que l'état peut éduquer les enfants à la place des parents et en faire un bataillon de petits soldats à son service et à sa solde. Il ne faut pas hésiter à le dire : c'est du fascisme. Ce n'est pas parce que Monsieur Peillon parle au nom des Lumières qu'il peut tout se permettre. Arracher l'enfant à l'influence de sa famille pour le mettre sous influence étatique, c'est meurtrier de toute façon, quelle que soit l'idéologie au nom de laquelle on le fait. Devant cela, nous n'avons plus qu'à entrer en dissidence...» 

  • Lettre au camarade Macron ... Tu es progressiste ? Moi non plus

     

    Par Jérôme Leroy 

    Sans-doute, l'argumentation ici utilisée ne tient-elle pas intégralement debout. On y sent un certain relent « de gauche (non-bobo) » qui est la marque de Jérôme Leroy. Lequel écrit tout de même dans Causeur. Il y est même rédacteur en chef culture. Si néanmoins, vous aimez le style, bon et libre, l'esprit dégagé des poncifs, la verdeur du ton, la franchise de l'expression, l'humour jusqu'à la drôlerie, alors vous apprécierez cette lettre à Macron - qui fut un tantinet ridicule le week-end dernier. Dans cette lettre à Macron [Causeur 12.12] tout est dit de lui, nous semble-t-il. En tout cas l'essentiel. Ainsi, après Peillon - l'ennemi clair et net - voici donc le deuxième candidat à la présidentielle dont Lafautearousseau aura eu à traiter aujourd'hui. Celui-ci a la particularité d'avoir curieusement déclaré, sitôt après sa prise de fonction de ministre de l'Economie de François Hollande, que ce qu'il manque à la France, c'est un roi ; qu'aucun pouvoir comparable n'existe au sommet de l'Etat ; que la fonction y est inoccupée, etc.  Bref, siège vide à l'Elysée ... Hélas, les vues politiques et sociétales d'Emmanuel Macron, du moins telles qu'il en brosse les contours, n'ont que peu à voir avec l'esprit capétien. Lui non plus ne devrait pas avoir nos voix, notre soutien, etc.   Lafautearousseau 

     

    Cher camarade Macron,

    Je t’écris une lettre, pas comme Boris Vian l’avait fait au président dans le Déserteur car tu n’es pas encore président, même si tes dents néo-libérales rayent le parquet de tes ambitions. Non, je t’écris une lettre comme au candidat chouchou des médias qui aiment en général deux choses : le neuf et le moderne. Le problème, c’est que tu n’es pas neuf, ni très moderne. Tu n’es pas neuf, car tu as connu aussi bien l’ENA que la grande banque dans laquelle tu as pantouflé dans une tradition éminemment française qui consiste à ce que les contribuables paient tes études avant que tu puisses faire profiter le privé de ce que tu as appris avec nos sous. Tu n’es pas neuf non plus puisque tu as tout de même connu quelques postes assez élevés dans le domaine du pouvoir, sans jamais être élu. Et ce pouvoir qui t’avait fait roi, tu l’as trahi en beauté. La trahison, en politique, là aussi, c’est une tradition très ancienne.

    Jeune et fier…

    Quant à la modernité, tu recycles de vieilles idées libérales auxquelles tu ajoutes une pincée de « transition numérique » et de « transition écologique », histoire de repeindre aux couleurs du « green washing »  la catastrophe écologique en cours et de remplacer le métier de l’artisan tisserand avant les manufactures qui travaillait à domicile par le poste informatique du concepteur graphiste seul dans son appartement au loyer hyperbolique.

    Mais qu’importe, tu es moderne, forcément moderne parce que tu es jeune. On nous le répète à l’envi. Mais tu sais, Marion Maréchal-Le Pen aussi est jeune et si la jeunesse était une garantie de ce progressisme que tu invoques à tout instant comme pour t’en convaincre, ça se saurait. Léon Blum, tu te souviens, ou même François Mitterrand avaient la soixantaine bien sonnée quand ils ont, pour le coup, très concrètement changé la vie de millions de personnes que l’on n’avait pas peur alors d’appeler travailleurs en leur donnant quelques acquis sociaux aussi négligeables que les congés payés, la retraite, la réduction du temps de travail, des droits démocratiques aux sein des entreprises, la démocratie ne se résumant pas, je te le rappelle, à glisser un bulletin dans l’urne une fois tous les deux ou trois ans.

    La voix, ça se travaille

    Je reconnais sans peine que tu as remporté un beau succès ce dimanche à la porte de Versailles et la sincérité des tes militants n’est pas en cause. Après tout, si tu soulèves un tel enthousiasme, c’est qu’un bon nombre de nos concitoyens ont le sentiment de vivre dans une société bloquée. Et puis, au moins contrairement à Fillon, tu as les avantages de ton défaut. Tu es libéral, et tu l’es jusqu’au bout. Tu ne viendras pas faire de l’interventionnisme dans le domaine économique mais tu ne viendras pas non plus en faire dans la manière dont on souhaite vivre sa famille, ses amours, sa religion ou son absence de religion, son désir de fumer de l’herbe qui fait rire ou de mourir dans la dignité. Mais pour le reste, vraiment, tu crois que le blairisme à la sauce Anthony Giddens,  qui  fait maintenant disparaître en Europe la social-démocratie muée en social-libéralisme, va changer quelque chose aux inégalités qui se creusent et aux crispations identitaires qui en résultent ?

    Une dernière chose, à la fin de ton meeting, tu t’es mis à hurler. Vraiment hurler. Ça ne se fait pas. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais je voudrais que tu saches que la voix, ça se travaille. N’importe quel prof te le dira, n’importe quel manifestant avec un mégaphone, n’importe quel conseiller départemental en campagne, n’importe quel ouvrier syndicaliste prenant la parole sur le piquet de grève devant une usine délocalisable Quand vas-tu aller faire un tour chez eux, tiens, ils existent même s’ils ne sont ni jeunes, ni modernes ?

     

     

    Quand tu as hurlé, donc, ce que tu croyais être de la puissance s’est mué en hystérie masculine (la pire). Tu as dû sentir l’adrénaline monter mais l’adrénaline, ça se contrôle, comme l’ivresse ou alors, ce qui est probable,  c’est tu n’es pas encore fait pour le job. La forme est performative en politique, surtout dans la Vème république, elle dit ce que tu es, ce que tu fais, encore plus que le fond. Et ce que tu es, ta voix donc tes nerfs l’ont trahi : tu es un banquier d’affaire ou un haut fonx de Bercy, plus habitué aux conjurations feutrées et antisociales des faiseurs d’argent qu’au rôle de tribun de ta plèbe d’auto-entrepreneurs aliénés/connectés.

    Je confie cette lettre à la Poste. Elle était en grève cette semaine, parce que ce n’est pas très drôle d’être un service public soumis à des critères de rentabilité comme n’importe quelle entreprise, alors qu’elle est précisément l’exemple, la Poste,  comme la Santé, que tout ne peut pas être soumis aux lois du marché parce qu’il arrive, à l’occasion, que des hommes rendent à leurs semblables des services qui ne sont pas forcément rentables.

    Tu parles beaucoup du libre choix, alors c’est très librement que je te dis que je ne te choisirai pas.

    Avec toute ma sympathie progressiste.   

    Jérôme Leroy
    Ecrivain et rédacteur en chef culture de Causeur

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [12.12]

    A tout un chacun

    Marc DUGOIS   Avocat, consultant  Les normes ont remplacé les règles

    Du côté des élites  

    François BROCHE   Journaliste, historien   Debray l'idolâtre (Castro)

    Charles GAVE   Economiste, financier   Le crépuscule des démagogues

    Eric ZEMOUR   Journaliste politique   Ces « pédagogistes » de l’Éducation nationale qui ont cassé nos écoles et nos élèves

    En France

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)   Nous avons tout faux : persévérons !

    Ivan RIOUFOL   Journaliste politique   Les naufrageurs de l'Ecole pérorent encore

    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République   Le renoncement de François Hollande ou le signe d'une crise aiguë de la politique française

    Michel PINTON   Ancien Délégué général de l'UDF, Président de France-initiative   François Fillon l’homme qu’il nous faut ?

    De par le monde

    Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   Alep, Mossoul, les deux sièges

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Le désastre d'une Ecole jadis performante, analysé par les spécialistes de SOS Education

     

    On conviendra que le sujet est suffisamment important pour que l'on s'y arrête quelques instants : voici donc une sorte de « page Education », aujourd'hui, sur Lafautearousseau, avec une étude fouillée des causes du désastre, pour commencer, suivie d'un sourire - mais bien vu, et profond, lui aussi - pour ne pas trop perdre le moral.

    Nos lecteurs connaissent bien SOS Education, que nous citons régulièrement ici, pour la pertinence et la justesse de ses analyses, ainsi que pour le courageux combat mené contre les démolisseurs de l'Ecole. Celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore l'Association, ou qui souhaiteraient l'aider, trouveront tout ce qu'il faut en cliquant sur le lien hypertexte ci dessus.

    Voici l'un des derniers textes publiés par SOS Education (le 12 décembre), sur L'Eglise du pédagogisme, et les ravages de cette secte des pédagogistes.  LFAR

     

    Elle a son Pape émérite : Philippe Meirieu,
    Elle a sa Théologie : les « sciences de l’éducation »,
    Elle a ses Séminaires : les ESPÉ (ex-IUFM) ,
    Elle a son Saint-Office : les Inspecteurs généraux, relayés par une piétaille d'inquisiteurs subalternes dans les académies,

    Son dogmatisme et son intolérance ont déjà fait des millions de victimes parmi nos enfants...

    ... mais elle ne cesse d'étendre son emprise sur un nombre croissant de professeurs :

    l’Église du pédagogisme, la religion qui ruine depuis 40 ans l’Éducation nationale… et menace désormais l’avenir même de notre pays.

    Une secte coupée de la réalité

    Si l'enfant de vos voisins rencontre des difficultés à l'école, et si vous proposez de lui donner quelques cours de soutien, vous trouverez normal que ses parents souhaitent avoir une discussion avec vous sur votre programme et vos méthodes.

    Après quelques mois, si vos voisins s’aperçoivent que leur enfant ne s'améliore pas, mais rencontre au contraire encore plus de problèmes, qu’il éprouve des difficultés à faire des exercices simples, vous vous attendrez à ce qu’ils vous demandent de remettre en question vos pratiques.

    Vous-même, soucieux du bien-être de votre petit élève, et de conserver la confiance de ses parents, vous chercherez à ne pas les décevoir. Vous essaierez de leur expliquer le plus simplement possible vos choix d'enseignement. Vous les tiendrez informés de ce que vous faites, pour qu’ils comprennent votre façon de travailler et qu’ils soient au plus vite rassurés par les progrès de leur enfant.

    Ce n’est pas du tout comme ça que les membres de l’Église du pédagogisme voient l’éducation.

    L’Église du pédagogisme rassemble des personnes qui se croient investies d’une mission :« changer l’école pour faire changer la société » [1]. Enseignants, inspecteurs, formateurs, ils sont quelques milliers, mais ils tiennent toutes les clés de l’Éducation nationale.

    Les enfants sont le matériau brut sur lequel ils travaillent pour réaliser ce projet. Ils considèrent les familles comme leur principal obstacle, et les professeurs qui dispensent un enseignement en harmonie avec ce que désirent les parents comme des traîtres ou des hérétiques. Ils ont inventé un vocabulaire qui n’est compréhensible que par les initiés, pour mieux couper l'école du reste de la société.

    Tous les futurs enseignants passent par leurs séminaires, les ESPÉ. Là, ils apprennent le langage du pédagogisme. Ils intègrent les dogmes de l’Église du pédagogisme. Ces dogmes, qui ne sont fondés sur aucune démarche rationnelle, leur sont présentés sous la forme de paraboles. Par exemple : « Quand on va chez le boulanger, on ne lui explique pas comment faire le pain. De même, quand des parents mettent leur enfant à l’école, ils n’ont pas à savoir comment le professeur enseigne. »

    Avec ses quelques milliers d'adeptes militants, l’Église du pédagogisme est plus petite que les Témoins de Jéhovah en France, par exemple. Mais son influence sur la société est beaucoup plus puissante et dangereuse puisqu’ils occupent les postes de pouvoir de l’Éducation nationale, qu’ils ont carte blanche pour y faire à peu près ce qu’ils veulent, et qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne.

    Ce sont eux qui rédigent les programmes scolaires et prescrivent discrètement les livres de classe de nos enfants. Ce sont encore eux qui mènent les expérimentations, les évaluent et qui inventent les nouvelles méthodes. Plus grave encore, ce sont eux qui inspectent les professeurs, et qui leur imposent leur manière de penser et d’enseigner, une manière dont les conséquences sont souvent, on le verra, désastreuses.

    Car en effet, grâce à ses réseaux dans certains grands syndicats de l’Éducation nationale, l’Église du pédagogisme a organisé un système redoutable pour filtrer l’accès aux postes influents. Plus on monte dans la hiérarchie de l’Éducation nationale, plus la foi dans les dogmes du pédagogisme est répandue et enracinée. Quand on arrive au niveau des inspecteurs et des formateurs en ESPÉ, on se trouve parfois face à de véritables ayatollahs.

    Instituer une nouvelle religion

    Les membres de l’Église du pédagogisme sont, comme tous les fanatiques, complètement indifférents à la réalité et aveuglés par leur foi. Si depuis les années 1970, date à laquelle ils ont commencé à se rassembler, ils ont promu d’innombrables réformes pédagogiques qui ont invariablement tourné au désastre, ils sont sincèrement convaincus que l’Éducation nationale marche de mieux en mieux. Et pour cause : apprendre à lire, écrire, compter et réfléchir aux enfants n'est pas du tout la mission qu'ils assignent à l'école.

    Citons l’expérience des « maths modernes » de 1973, celle du « collège unique » de 1975, les méthodes de lecture globales tout au long des années 70 puis « idéovisuelles »[2] dans les années 80, l’histoire « thématique », la Loi Jospin de 1989 mettant « l’enfant au centre du système éducatif »[3], la création des IUFM en 1990, le nouveau Bac en 1995, le remplacement du corps des instituteurs par celui des « professeurs des écoles », et surtout, les réformes successives des programmes tout au long de cette période, jusqu'à la création du Conseil Supérieur en 2013 par Vincent Peillon, qui prétendait instituer une « Refondation de l'école » afin d'« arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » [4] : si on prend ce projet au sérieux, cela suppose finalement de désapprendre aux enfants leur propre langue, ce que l'Éducation nationale s'emploie à réaliser par tous les moyens depuis 40 ans.

    Il est vrai que Vincent Peillon représente la frange la plus illuminée de l’Église du pédagogisme, n'hésitant pas à déclarer : « Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion » [5]. La ministre actuelle, Najat Vallaud-Belkacem, est incapable d'un tel degré d'élaboration théologique, mais elle est redoutablement douée pour la propagation du dogme, et aussi pour prononcer les excommunications.

    Quoiqu'il en soit, ces bouleversements ont bien sûr débouché sur un recul prodigieux des connaissances maîtrisées par les élèves à la fin de leur scolarité, malgré l’allongement du nombre d’années d’études et l’explosion des dépenses du système éducatif.

    En 2015, on a fait refaire à des élèves de CM2 une dictée de 5 ou 6 lignes qui avait été donnée en 1987. Il s’agissait d’un petit texte qui ne comptait aucune difficulté particulière. Déjà en 1987, le travail de sape avait considérablement affaibli le niveau des enfants, qui faisaient à cette dictée une dizaine d'erreurs. Mais en appliquant le même barème de notation en 2015, on a constaté que le nombre moyen de fautes était passé à 17,8 : soit une explosion de + 70% !

    Dans les années 90, les élèves français figuraient encore dans le groupe de tête des pays du monde en mathématiques. En novembre dernier, le comparatif international TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) a attribué à la France, à partir de tests réalisés sur des élèves de CM1 et de Terminale S la dernière position en Europe, et de très loin.

    L'enquête internationale PISA, qui compare les systèmes éducatifs de nombreux pays du monde, vient par ailleurs de montrer que la France, qui ne cesse de sombrer dans les fonds du classement, est le seul pays développé où l'école amplifie les inégalités sociales et migratoires !

    Malgré ces faits accablants, les prélats de l’Église du pédagogisme expriment la plus grande satisfaction chaque fois qu’ils font le bilan de quarante années de réformes.

    Pour justifier les problèmes que tout le monde constate et qu’ils ne peuvent pas nier, sous peine de se ridiculiser – indiscipline, violence à l’école, illettrisme, chômage de masse des jeunes diplômés, pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs – ils ont une réponse automatique : c’est parce qu’on n’est pas allé assez loin. Et si on n’est pas allé assez loin, c’est parce qu’on ne leur a pas donné les moyens.

    Les moyens, comprenez « des budgets et des postes supplémentaires ». En effet, l’Église du pédagogisme doit notamment son influence au soutien de certains syndicats d’enseignants, et cela fait partie du contrat qu’elle appuie leurs revendications. Une clause facile à observer d’ailleurs, puisque tous ses membres sont directement intéressés par les succès des syndicats pour augmenter le nombre de postes dans l’Éducation nationale. Chaque nouvelle hausse d’effectifs venant automatiquement remplir ses séminaires, les ESPÉ !

    Si les méthodes des pédagogistes sont, selon eux, mieux adaptées aux enfants, elles sont nettement plus coûteuses. De combien ? Ils ne nous ont jamais donné de chiffre. Tout ce qu’on sait aujourd’hui, c’est que nous sommes encore très loin d’avoir mis assez d’argent sur la table. La bonne volonté des Français n’est pourtant pas en cause. Depuis trente ans, ils acceptent chaque année de financer l’augmentation du coût de leur système scolaire. Le budget de l’Éducation nationale a plus que doublé, en euros constants, depuis les années 80. On pourrait demander à quoi sert tout cet argent, premier poste de la dépense publique ?

    Mais l'Église du pédagogisme a peu à peu réussi à imposer ses vaches à lait comme des vaches sacrées : par exemple les ZEP (ou REP). Les ZEP démontrent depuis des décennies par l’absurde que, si les méthodes d’enseignement sont mauvaises, dépenser plus ne sert à rien. Pourtant, des milliards y sont engloutis dedans chaque année, et pas un ministre n'osera y toucher, même si on n’y observe pas la moindre « réduction des inégalités », bien au contraire. Les ZEP n’ont jamais été aussi redoutées par les parents : n’y laissent leurs enfants que les familles qui n’ont strictement aucune autre possibilité, pendant que les membres de l'Église du pédagogisme regroupent leurs rejetons dans des écoles privées où l'on n'entre que sur recommandation. Qu'importe : à la moindre tentative de mettre un terme à ce gaspillage scandaleux, l’Église du pédagogisme lancera ses mots d’ordre, et ses adeptes emboîteront une nouvelle fois le pas de son clergé dans leur traditionnel pèlerinage de République à la Nation, avec chants, bannières, et grande ferveur apostolique.

    « Apprendre à apprendre »

    L’Église du pédagogisme se compose de toutes les personnes qui croient qu’éduquer un enfant ne consiste pas à lui apprendre des choses, mais à lui « apprendre à apprendre » pour lui permettre de « construire lui-même son savoir ». Elle vise donc à interrompre la chaîne de la transmission des connaissances, par laquelle la culture se transmet d’une génération à l’autre.
    Laissant les enfants « construire eux-mêmes leurs savoirs », elle espère ainsi qu’ils construiront un monde nouveau, radicalement différent de celui de leurs parents. C’est le sens de son slogan « Changer l’école pour changer la société ».

    Évidemment, cette démarche est parfaitement hypocrite car, derrière ce discours officiel neutre, il y a un projet précis. Il n’est absolument pas question de laisser les enfants construire le monde qu’ils veulent.

    S’ils se refusent à transmettre la culture classique aux enfants, ils ne se privent pas en revanche, de leur transmettre les « valeurs » qui, selon eux, devront façonner la nouvelle société. La tradition républicaine d’enseignement fondée par Jules Ferry voulait que les maîtres s’interdisent toute considération politique devant leurs élèves. Tous leurs efforts consistaient à leur transmettre un contenu factuel. Les pédagogistes au contraire ne veulent plus du contenu factuel. Et ils ont vigoureusement promu dans les écoles les matières et activités qui permettent d’influencer les valeurs des enfants. Ainsi, dès la grande section de maternelle, ils demandent aux enseignants d’organiser chaque semaine une demi-heure de débat sur des sujets de société. Officiellement, le but de ces débats est d’entraîner les enfants à l’exercice de leur liberté d’expression, pour faire « vivre la démocratie ». Dans les faits, les enfants étant incapables de prendre position, et encore plus d’argumenter, l’enseignant dirige lui-même le débat. Il énonce les arguments et récite, parfois inconsciemment, le catéchisme pédagogiste appris pendant son séminaire dans les ESPÉ. Les enfants manipulés s’approprient le raisonnement d’autant plus facilement qu’on leur fait croire qu’ils y sont arrivés tout seuls. Ces débats ont lieu tout au long de l’école primaire, l’Église du pédagogisme a inventé pour justifier ce genre d'activité destinée à remplacer l'instruction traditionnelle le concept de « vivre-ensemble ».

    L’éducation civique est une matière fortement exploitée par les pédagogistes pour influencer politiquement les élèves. Beaucoup de parents croient, à tort, que les cours d’éducation civique s’apparentent à « l’enseignement du civisme » : encourager les enfants à faire preuve de courage, de patience, de prudence, de générosité, de respect, de justice, etc. En fait, « l’ éducation civique » enseigne aux enfants leurs droits, et pas n’importe lesquels : la liberté d’expression dans les limites de la bien-pensance, le droit de contester une décision qu'ils trouvent injuste, le droit de se syndiquer, le droit de grève, les « droits sociaux » (RSA, logements sociaux, CMU, etc.) On y trouve désormais aussi de la propagande à caractère sexuel. Mais nulle part il n’est question d’enseigner aux enfants les vertus civiques.

    Les autres matières, comme la littérature, l’histoire et la géographie sont aussi fortement contaminées. Les enfants doivent « construire leurs propres savoirs » dans ces matières à partir de documents. C’est documents sont distribués en classe ou figurent dans leurs manuels. Ils doivent les observer et en tirer des conclusions. Ici, le prétexte est de leur enseigner la « méthode » littéraire, historique ou géographique, plutôt que de leur enseigner directement la littérature, l’histoire et la géographie. Ceci afin, soi-disant, qu’ils soient capables de continuer à étudier seuls ces matières une fois qu’ils auront quitté l’école. En réalité, le piège est le même que dans les « débats » pipés qu’on fait faire aux enfants de maternelle : le choix des documents donnés à l’élève permet de dicter d’avance les conclusions auxquelles il va aboutir, tout en lui donnant l’impression d’y être arrivé tout seul. Cela permet de faire des cours, et des manuels, d’où la rigueur la plus élémentaire est absente. Et personne ne peut s’en offusquer puisque les erreurs, simplifications et omissions n’apparaissent nulle part de façon trop évidente.

    Jusqu’aux années soixante, les élèves apprenaient l’histoire dans des manuels qui racontaient l’enchaînement des événements historiques. Selon la classe, l’histoire était racontée avec plus ou moins de précision. Mais dès le cours moyen (les CM1 et CM2 actuels), les manuels détaillaient assez les événements pour que les élèves puissent les comprendre avec une certaine finesse. Et, si le manuel contenait des erreurs, elles étaient évidentes et remarquées. L’éditeur avait intérêt à les corriger s’il ne voulait pas perdre sa réputation et sa clientèle.
    Sous la pression des pédagogistes, les manuels sont devenus des recueils de documents, où le cours n’occupe plus, même dans les matières littéraires, que 10 à 15 % de l’espace. De nombreuses leçons se résument donc à l’observation de documents, d’où les élèves doivent tirer leurs propres conclusions. C’est bien sûr la porte ouverte à d’innombrables manipulations, afin de faire rentrer dans l'esprit des élèves une idéologie de repentance et de défiance par rapport à leur héritage culturel.

    Les enfants d'immigrés premières victimes

    La volonté des pédagogistes de couper la chaîne de la transmission du savoir explique leurs ambitions malsaines concernant les enfants d’immigrés. Jusqu'à la création de leur Église, la conception dominante en France était que tous les enfants se trouvaient dans une filiation intellectuelle et spirituelle qui faisaient d’eux, qu’ils soient blancs, jaunes ou noirs, des héritiers de la culture gréco-latine, fécondée par le christianisme et l’esprit des Lumières. Cette idée était résumée par la fameuse phrase que tous apprenaient : « Nos ancêtres les Gaulois ». On a beaucoup ironisé sur le fait que les petits africains aient appris cette contrevérité historique évidente. Mais on aurait pu dire la même chose de presque tous les Français du début du XXe siècle, qui descendaient bien plus des Germains, des Latins et des Normands que des Gaulois. En réalité, cette phrase « Nos ancêtres les Gaulois » exprimait l’ouverture et la générosité d’une école qui avait l’ambition d’amener tous les enfants à la connaissance la plus approfondie possible de l’héritage culturel humaniste. Personne ne pensait qu’il fallait priver certains enfants de cet héritage, sous prétexte que leur ascendance « biologique » remontait ailleurs que vers Platon, Aristote, Descartes et Kant.

    Mais les pédagogistes, eux, ont vu dans les petits immigrés l’alibi idéal pour qu’on arrête de transmettre la culture humaniste aux enfants. Présentant la pensée occidentale comme la culture exclusive des petits blancs, ils ont fait pression pour que les programmes scolaires soient réécrits en tenant compte des apports de toutes les autres cultures, avec comme argument massue que des héritiers de ces autres cultures étaient maintenant présents dans presque toutes les classes.

    Ce fut le début du plus grand hold-up culturel jamais subi par une génération. Sous prétexte d’ouverture, les programme scolaires, qui étaient des modèles de cohérence et de progression logique, se sont fermés à la culture classique. Il sont devenus des fourre-tout dans lesquels sont sans cesse introduites des nouveautés, au fur et à mesure qu’apparaissent de nouvelles modes[7]. Les élèves sont donc privés de l’héritage que leurs parents, et bien sûr les pédagogistes eux-mêmes, ont reçu à pleines mains de leurs professeurs. Mal formés, ou pas formés du tout, incapables de pensée critique, ils en deviennent extrêmement perméables aux idéologies. C’est peut-être une explication de la radicalisation de la jeunesse sur certains sujets religieux ou politiques, alors que leurs aînés sont beaucoup plus mesurés. Mais évidemment, cette défaite de la pensée est vue comme une immense victoire par l’Église du pédagogisme. Elle ne pouvait pas rêver, il y a trente ans, d’un si complet triomphe de son nihilisme.

    On comprend dès lors les causes de l’intolérance des pédagogistes vis-à-vis des parents et des professeurs attachés aux méthodes classiques d’éducation. Ce qu’ils mettent en cause, ce n’est pas l’efficacité de ces méthodes pour enseigner des choses aux enfants. C’est l’objectif lui-même qu’ils contestent. Car transmettre aux enfants la culture, c’est mettre en péril leur projet de construire l’homme nouveau qui fera la société nouvelle.

    Leur opposition aux méthodes d’enseignement classiques est politique. C’est ce qui explique la violence avec laquelle ils luttent contre leurs adversaires.

    De leur côté, les « adversaires » en question, parents ou professeurs, ne comprennent pas. Pour eux, la question des méthodes n’est pas idéologique. Leur but n’est pas de changer la société. Ils veulent juste que leurs enfants apprennent des choses intéressantes, sans trop les forcer si possible. Ils cherchent donc à savoir quelle est la méthode la plus efficace. Ils interprètent simplement l’agressivité des pédagogistes comme un signe du fait qu’ils croient vraiment en l’efficacité de leurs méthodes. Et face à une telle détermination, ils se laissent parfois convaincre, même s’ils n’ont aucune bonne raison de les croire.

    Tant qu’ils ne s’aperçoivent pas que les pédagogistes s’opposent à leurs méthodes pour des raisons politiques, ils ne luttent ni avec les mêmes armes, ni avec la même détermination. Et ils perdent bataille après bataille.

    C'est pour les rassembler et les mobiliser qu'existe SOS Education

     

    [1] Voir les "Cahiers pédagogiques", un des principaux organes de l’Église du pédagogisme. Sur la page d’accueil, on peut lire « Changer l’école pour changer la société ».

    [2] Cette méthode part du principe que le lecteur reconnaît les mots comme les Chinois reconnaissent des idéogrammes, et apprend donc aux enfants à « photographier » les mots dans leur mémoire, plutôt que de leur apprendre les lettres.

    [3] Par opposition à la transmission des savoirs. Le but de l’école, selon cette nouvelle loi d’orientation, ne devait plus être de transmettre des savoirs aux enfants, mais de leur permettre de s’épanouir en les encourageant à exprimer leurs besoins.

    [4] Voir lexpress.fr, du 02/09/2012, Vincent Peillon pour l'enseignement de la "morale laïque".

    [5] Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, 2010.

    [6] Il s’agit d’une technique psychologique bien connue, et très utilisée aussi dans les ESPÉ : pour obtenir l’adhésion d’une personne à une opinion donnée, il est beaucoup plus efficace de lui faire faire des activités ciblées pour la faire arriver sans qu’elle s’en rende compte à cette opinion, plutôt que de la lui imposer au moyen d’une argumentation rationnelle, même si celle-ci est convaincante.

    [7] Voir en particulier, Le Chaos pédagogique, Philippe Nemo, Albin Michel, 1992. En 2016, ce livre n’a pas pris une ride.

  • Un grand bravo à Martina Chyba, journaliste et productrice à la RTS (radiotélévision suisse francophone)

     

    grain de sel.jpgAujourd'hui, nous laissons la parole, pour ce grain de sel, à Martina Chyba, qui va conclure, avec un humour savoureux et bienvenu, le terrible constat que l'on vient de lire.   LFAR 

     

    Désolée je ne peux pas m’en empêcher. Je craaaque. Amatrice inconditionnelle de la novlangue pédante, bureaucratique et poli­tiquement correcte, je me dois de partager les dernières découvertes. Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle les campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air». Haha. J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais «de taille modeste» et qu’un nain était une «personne à verticalité contrariée ». Si, si.

    Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents d'elèves quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon. Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ». Mais cette année, sans discussion aucune, la mention très bien est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège. Z’êtes prêts? Allons-y.

    Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maîtriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres». Il n’y aura plus de dictée mais une «vigilance orthographique ». Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».

    Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive). Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse » nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête » et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ». Ah ! c’est du sportif, j’avais prévenu, Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de petit félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).

    Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.

    Signé Martina Chyba, parent d’élève. Ah non, re-pardon… Martina Chyba, « génitrice d’apprenant ». 

  • Open Bar

     

    par Louis-Joseph Delanglade

    Voici donc M. Cahuzac condamné à trois ans de prison ferme. Pour justifier la différence de traitement entre les ex-époux Cahuzac, Madame n’ayant écopé que de deux ans alors qu’elle a été partie prenante de la fraude, on parle de « jugement pour l’exemple ». Et tout le monde d’applaudir. Même, et surtout, à gauche où on veut garder les mains propres, oubliant un peu vite qu’ils sont des dizaines et des dizaines (pas seulement au PS, d’ailleurs) à avoir été condamnés ou pris au moins en flagrant délit de faute. La semaine dernière encore, le nouveau ministre de l’Intérieur, M. Le Roux faisait mettre en ligne un C.V. « arrangé » dans lequel il était présenté comme ancien étudiant de l’Essec et de HEC. Ce n’est pas bien grave, dira-t-on, puisque Mme Taubira, une autre pointure tout de même, a pu laisser croire qu’elle avait obtenu des doctorats… fantômes. Tartufferie.

    Cependant l’honneur semble sauf chez les socialistes puisque, telle une victime expiatoire mais consentante, M. Hollande a renoncé à être candidat, enfin conscient que, pour l’essentiel, ses promesses (« Moi, président ») n’ont pas été tenues et qu’il en avait donc menti, lui aussi les yeux dans les yeux, à tout le peuple français. Sauf que ce renoncement pourrait bien lui avoir été imposé par son ex-Premier ministre, immédiatement traité de Brutus par certains, ce qui paraît quelque peu grotesque, mais qui justifierait, à l’approche de la primaire socialiste, le mot d’ordre « Tout sauf Valls ». On voit l’ambiance. Sans doute soucieux de rehausser le niveau, M. Cambadélis vient de limiter les candidats de sa primaire à sept au motif que « ce n’est pas open bar ». Mais avoir choisi l’appellation « Belle Alliance » est peut-être prémonitoire, sachant que Belle-Alliance est un des endroits où s’est déroulée la bataille de Waterloo…

    En tout cas, l’heureux élu de ladite alliance ne manquera pas d’adversaires. C’est même la cohue. Ils étaient sept à la primaire de la droite (et du centre, paraît-il). Il devait n’en rester qu’un. Or les voici au moins trois issus des « Républicains », Mme Alliot-Marie et M. Guaino se proposant de concourir à côté de M. Fillon. Sur leur droite à tous, M. Dupont-Aignan et Mme Le Pen. La gauche ne sera pas en reste. Sont d’ores et déjà en lice, MM. Mélenchon (la gauche de la gauche) et Macron (la droite de la gauche - on est prié de suivre), sans oublier les ineffables mais inévitables trotskistes (deux, trois, tous ?) et l’écologiste de service. Il y aura aussi quelques farfelus et représentants de micro-partis et peut-être d’autres, qui ne se sont pas encore déclarés, surtout au centre du centre, comme M. Bayrou. Voilà qui fait du monde et donne raison à un certain James Freeman Clarke, lequel écrivait dès le XIXe siècle : « La différence entre le politicien et l’homme d’Etat est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération. »

    L’élection comme raison d’être du politicien. L’« open bar » comme aboutissement inéluctable de la démocratie. Pourrons-nous tomber plus bas ?

  • Des djihadistes « français » vont revenir ? C'est une Cour martiale recréée qui doit les recevoir...

     

    grain de sel.jpgLe procureur François Molins et Daniel Thomson, auteur d'un retentissant Les Revenants nous préviennent : il faut s'attendre à une reprise des attentats et carnages de masse, en France, à cause de la déliquescence de Daech : 2.000 "français de plastique" partis combattre en Syrie aux côtés de Daech vont en effet rentrer, disent-il, et il faudra allonger les peines de prison afin d'éviter qu'ils ne commettent des attentats.

    Mais il ont tort.

    Il ont même faux sur toute la ligne.

    Nous sommes en guerre, oui ou non ?

    Si nous ne sommes pas en guerre, alors cessons de jouer la comédie de l'état d'urgence, renvoyons les soldats dans leurs casernes et leurs terrains d'entraînement  pour qu'ils s'y exercent et se préparent, permettons aux policiers et gendarmes de souffler enfin et de prendre leurs jours de repos bien mérités etc... etc...

    Par contre, si nous sommes en guerre, alors agissons comme on le fait ordinairement en temps de guerre : recréons une Cour martiale pour juger les désertions, trahisons et autres actes contraires à l'action de l'armée française.

    Par exemple, pour ces pseudo français, français uniquement "de plastique" mais "sans avoir le coeur ni l'esprit français", comme le disait le Père de Foucauld*. Ils ont fait un choix : ils ont trahi la France, leur pseudo pays, pour servir dans l'armée ennemie qui nous attaque et nous assassine, à Nice, à Magnanville, à Paris et ailleurs.

    A leur retour, il ne faudra pas les emprisonner : ce devra être la Cour martiale, la condamnation, et fusillés ! On a fusillé des pauvres hères, en 14/18, parce qu'ils n'en pouvaient plus des conditions inhumaines des tranchées; on vient à peine de les réhabiliter, un siècle après, et on serait clément envers des traîtres pour de bon, complices conscients et lucides des lâches assassins, et qui se  sont transformés, chez nous, en bêtes fauves ?

    Dans son livre fort utile, Daniel Thomson dit - ce que tout le monde savait déjà - que Daech ne peut plus "recevoir" de combattants (en fait, d'assassins...) et que le message délivré maintenant est : restez chez vous, pour frapper chez vous. Sauf que, "chez vous", c'est ici, et c'est "chez nous", c'est la France. Et on traiterait avec des égards ces misérables traîtres et assassins, faux combattants mais vrais traîtres et vrais salauds, soldats du meurtre, du crime, de l'abjection ? Comme on le fait avec ce Salah Abdeslam qui devrait être ad patres depuis plusieurs mois déjà ?

    Non, on doit agir, en temps de guerre, comme il convient d'agir en temps de guerre, et envoyer des signaux forts, qui s'appellent, en l'occurrence, pelotons d'exécution... 

    * Dans sa lettre à René Bazin : Père de Foucauld

  • Culture • Loisirs • Traditions ...

  • Famille de France • La Famille royale de France à Reims pour une exposition de la princesse Marie

    « Les Princes ont pu échanger ainsi avec l’Archevêque de Reims et les artistes. Ils en ont aussi profité pour faire découvrir la ville des Sacres et sa Cathédrale à leurs enfants le jour des 7 ans du Prince Gaston » 

     

    Dans le cadre de l’Année de la Miséricorde et pour une opération de sensibilisation lancée par l’Archevêque de Reims, Monseigneur Jordan, afin de restaurer l’Église Sainte Geneviève, la Princesse Marie exposait à Reims une de ses œuvres « Le retour de l’enfant prodigue » d’après Rembrandt, avec une vingtaine d’autres artistes.  

    Au vernissage de l’exposition, en présence de Monseigneur Jordan, la Princesse était accompagnée de son époux le Prince Gundakar et de son frère le Prince Jean venu avec sa famille pour l’occasion. Les Princes ont pu échanger ainsi avec l’Archevêque de Reims et les artistes. Ils en ont aussi profité pour faire découvrir la ville des Sacres et sa Cathédrale à leurs enfants le jour des 7 ans du Prince Gaston. Vous pouvez voir les photos de cette journée à Reims sur le site de S.A.R le prince Jean de France.    

    Le site de S.A.R le prince Jean de France

  • Société • Frédéric Rouvillois : « La maîtrise des codes est  un moyen d'intégration »

     

    Par Stéphane Kovacs 

     

    INTERVIEW - Professeur de droit public, Frédéric Rouvillois - que les lecteurs de Lafautearousseau connaissent bien - est l'auteur du Dictionnaire nostalgique de la politesse (Éditions Flammarion, 2016). Pour lui, le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble [Figaro, 8.12].

     

    Pourquoi est-ce important  de maîtriser les bonnes manières aujourd'hui ?

    À vrai dire, c'est important pour de très nombreuses raisons, certaines purement pragmatiques, d'autres beaucoup moins. Parce que le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble, parce que la politesse s'avère particulièrement vitale lorsque les conditions d'existence sont plus difficiles et parce que la maîtrise des codes est un moyen d'intégration et, le cas échéant, au sein de l'entreprise par exemple, un argument supplémentaire permettant de départager deux candidats de même valeur. D'où le développement contemporain des manuels de savoir-vivre dans l'entreprise. À quoi s'ajoute le fait que la politesse est un moyen de réenchanter un peu un monde terne et prosaïque, de lui rendre des couleurs, de la poésie. La politesse n'est jamais loin de la nostalgie.

    À l'heure des nouvelles technologies, a-t-on encore le temps d'être poli ?

    Les nouvelles technologies ne font, sur ce point, que confirmer une tendance déjà ancienne, puisqu'elle remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale. Dans un monde où tout va vite, dans cette civilisation de l'homme pressé, on a de moins en moins de temps: or, par définition, la politesse implique de donner un peu de son temps aux autres, gratuitement. Autant dire qu'elle va à rebours de l'évolution contemporaine. Ce qui me paraît du reste une raison supplémentaire pour essayer de la respecter…

    François Fillon veut que l'on enseigne la politesse à l'école. N'est-ce pas plutôt aux parents  de le faire ?

    François Fillon a sans doute raison d'insister là-dessus, même si c'est d'abord à la famille d'inculquer aux enfants, dès leur plus jeune âge, les règles de la politesse, c'est-à-dire, du respect de l'autre. L'école, sur ce plan, ne peut être qu'un lieu de confirmation et de mise en œuvre des acquis. En somme, si l'on attend qu'elle apprenne la politesse aux plus jeunes, ont fait sans doute fausse route. Cela ne saurait être son rôle, et elle n'en a pas les moyens. 

    Stéphane Kovacs 

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    Société & Culture • Le temps retrouvé de la politesse

    Frédéric Rouvillois : « La politesse est une vertu nécessaire dans notre monde nombriliste »          

  • BD • Une BD non consensuelle sur Mao Zedong

     

    par CS

    Mao Zedong, surnommé le Grand Timonier est mort le 9 septembre 1976, il y a donc 40 ans. Il avait 82 ans. Son portrait trône toujours, de manière au moins anachronique (sinon insultante) sur les portes du palais impérial de Pékin.

    C’est Deng Yingchao, veuve du Premier ministre Zhou Enlaï, qui narre l’histoire personnelle et politique du plus grand dictateur et criminel de tous les temps, puisque son idéologie a tué pas moins de cent millions de personnes en quarante ans de pouvoir quasi absolu.

    Son récit entre flashback et anecdotes retrace la vie trépidante de ce fils de paysans qui n’a pas hésité à laisser mourir sa première femme et son premier fils, faisant passer l’idéologie communiste qui l’animait avant la protection et l’amour de sa famille.

    En fait, le récit parfois glaçant de « Grande sœur Deng », comme la surnomment ses auditeurs et admirateurs rappelle que l’ambition du chef communiste n’avait de limite que l’assouvissement de son bien-être personnel.

    C’est une biographie concise et sans concession, un vrai travail d’historien qu’ont réalisée ici JD Morvan, Voulizé, (à qui l’on doit Louis XIV) et Raphaël Ortiz avec le concours très éclairé du sinologue Jean-Luc Domenach.

    Ils retranscrivent à merveille l’histoire mouvementée de cette vaste Chine composée de multiples peuples que seule une autorité forte pouvait soumettre.

    L’ensemble est dense mais aucun des moments forts (Longue Marche, création de la République populaire, Révolution culturelle) n’est oublié. Une BD qui parfois met à mal l’histoire officielle, pour le plus grand bonheur des lecteurs. 

    Mao Zedong, J-D Morvan, F. Voulyzé, R. Ortiz et J-L Domenach, Editions Glénat, 56 pages, 14,50 euros

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