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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1212

  • Histoire & Actualité • Michel Goya : Ce sont les Français qui ont gagné la guerre de 14-18

     

    Entretien avec le colonel Michel Goya, propos recueillis par Philippe Mesnard 

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    « Jamais une organisation française, comptant plusieurs millions d’individus, ne s’est aussi radicalement et rapidement transformée que l’armée française pendant la première guerre mondiale. »

    Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en préparant votre livre ?

    La faiblesse américaine, le décalage entre l’historiographie américaine et la réalité du terrain. Si le conflit avait duré, l’armée américaine, en 1919, aurait été la plus puissante – et on peut d’ailleurs se demander si signer l’armistice en novembre 18 était pertinent. Mais les Américains n’interviennent véritablement qu’en septembre 1918, sans d’ailleurs être remarquables, comme la bataille de l’Argonne en témoigne. Ils en tireront beaucoup d’enseignements, d’ailleurs, sur l’organisation, l’équipement… Les Américains sont le seul pays à avoir eu plus de morts par accident et par maladie qu’au combat. L’autre surprise, c’est l’état de déliquescence de l’armée allemande, alors que l’historiographie reprend l’argument politique d’une armée invaincue, rentre en bon ordre, trahie par l’arrière : le fameux « coup de poignard dans le dos ». Ni Ludendorff ni Hindenburg ne seront là pour signer l’armistice, ce n’est pas l’armée qui capitule. Mais c’est faux. L’état-major allemand le sait bien qui s’est discrètement retiré de la conduite du pays dans les dernières semaines et a remis en avant, pour négocier la paix, un pouvoir civil très falot jusque-là. Dans les faits, les Allemands ne se battent plus, en novembre 1918. La Belgique est peuplée de centaines de milliers de déserteurs allemands qui ne résistent plus – au point, une fois encore, que certains combattants ne comprennent pas que les opérations ne soient pas allées jusqu’en Lorraine, au Rhin . Choses qu’on fera pendant la Seconde Guerre mondiale : pas d’armistice puis de longs pourparlers de paix. Et ce sont les maréchaux allemands qui viendront signer la capitulation. En 1918, sans aucun doute, l’armée allemande avait été vaincue sur le terrain, en France et en Belgique.

    Cent ans après l’armistice du 11 novembre 2018, les Français ne retiendraient de la Grande Guerre que la souffrance, l’horreur… Les trois premières années, pour ainsi dire, faites de défaites et de désillusions. Un voile sinistre recouvre désormais la guerre de 14-18.

    Sur “l’objet guerre” lui-même, il y a une dépolitisation, alors que la guerre est un acte politique : il y a des morts mais ce n’est ni une épidémie, ni une catastrophe naturelle. Des entités politiques s’affrontent par les armes, et il n’y avait aucune ambiguïté dans l’esprit des gens de l’époque : les soldats savaient qu’ils devaient défendre leur pays contre l’invasion allemande, et que cela nécessitait des efforts et des risques. Les tranchées n’étaient pas un méchant hasard qui les contraignait à vivre une vie de souffrances. Quand on regarde l’historiographie telle qu’elle a évolué, on voit que le 11 novembre n’est plus la célébration de la victoire, mais seulement celle de la fin des souffrances, comme si la seconde ne dérivait pas de la première… Et il faut pointer un autre phénomène : cette victoire est d’abord une victoire française. Ce sont les Français qui, durant la guerre et jusqu’à la fin, ont supporté le principal effort. L’historiographie efface peu à peu cette contribution française à la victoire finale. On peut le comprendre chez les historiens britanniques, qui n’ont aucun scrupule à survaloriser le rôle de leurs forces armées, c’est plus surprenant chez les Français : à les lire, on a l’impression que, passées l’offensive Nivelle et les mutineries, l’armée française n’existe plus. J’ai voulu montrer à quel point la France avait eu un rôle capital dans la victoire, et à quel point cette victoire n’était pas seulement due aux efforts et aux sacrifices des combattants mais aussi à l’intelligence : jamais une organisation française, comptant plusieurs millions d’individus, ne s’est aussi radicalement et rapidement transformée que l’armée française pendant la première guerre mondiale. L’armée de 1918 a plus à voir avec l’armée d’aujourd’hui qu’avec celle de 1914.

    Vous soulignez dans votre livre deux évolutions : technique, avec tous les nouveaux matériels inventés en fonction des nouveaux impératifs du combat (inventés et améliorés en permanence) ; stratégique, avec une doctrine qui évolue sans cesse : on conceptualise la troisième dimension, par exemple, et c’est la stratégie qui sert de moteur à la technologie.

    Comme dans toute bonne stratégie, il y a une rencontre entre la doctrine et les moyens. À la fin de 1917, la première armée de renfort des Français, ce ne sont pas les Américains mais les machines. Au deuxième semestre 1917, l’industrie française produit autant que dans toutes les années précédentes. L’arsenal des démocraties, c’est la France : c’est elle qui équipe les Balkans, les Américains – au détriment des Français : Patton a des troupes et des chars français sous ses ordres. Alors même que les Allemands ont envahi plusieurs régions industrielles françaises. De nouvelles unités de combat sont créées : 80.000 camions (autant que toutes les armées du monde réunies) transportent des troupes, très vite, sur n’importe quel point du front, et, à partir de mai 1918, des chars légers, l’aéronautique est puissante (en ratios, une division française d’infanterie est appuyée par quarante avions, là où les Allemands ne peuvent en aligner que vingt), trente-sept régiments sont équipés en canons de 75 tirés par des camions et non plus par des chevaux – alors qu’en 1914, la logistique était quasi-napoléonienne. La doctrine Pétain, qui renonce au mythe de la grande offensive décisive, exige qu’on puisse multiplier les “coups”, les batailles, donc exige une grande mobilité rapide : à la fin de la guerre, on est capable d’imaginer et de réaliser en deux-trois semaines une opération nécessitant de déplacer plusieurs dizaines de milliers d’hommes ; c’est un miracle de management. Les Britanniques sont bons aussi, mais leur corps expéditionnaire ne représente que 40% des forces françaises ; les Américains aussi, mais ils n’auront de véritable impact sur la conduite de la guerre qu’au deuxième semestre 1918.

    C’est le paysage français lui-même qui change : les chemins de terre où vont les charrettes sont remplacés par des routes goudronnées à deux voies. Même les populations civiles ont gagné la guerre : elles se sont adaptées.

    Les Français ont eu le taux de mobilisation le plus élevé de toutes les nations combattantes mais on parle assez peu du million de travailleurs étrangers qui sont venus renforcer l’appareil industriel. Tout le réseau ferré est modifié, on crée des routes, avec des nœuds de communication, pour fluidifier tous les mouvements au plus près du front. Là aussi, tout se fait sur un pied inédit et même inimaginable en 1914, au point que l’organisation de la France pendant la Première Guerre mondiale (et celle de l’Allemagne dans une moindre mesure) servira de modèle aux économies planifiées d’après-guerre, comme celle de l’URSS : l’État a fait la preuve qu’il était capable d’organiser la production à très grande échelle.

    Votre livre débute en 1917, au moment où les choses basculent : le commandement prend conscience qu’il faut changer de méthodes. Foch devient généralissime, les Anglais – et les autres généraux français – ayant enfin accepté l’idée d’un commandement unique.

    Au-delà des rivalités nationales et des rivalités de personnes, le commandement est réorganisé, les fronts sont dissociés et le gouvernement choisit Nivelle comme commandant des armées – choix technique pertinent, car c’est lui le vrai vainqueur de Verdun, mais surtout choix politique, car c’est le plus jeune des généraux, le plus “contrôlable”. Ce sera désastreux, avec la boucherie du Chemin des Dames, qui déclenchera les mutineries. Pétain s’impose alors comme le meilleur des généraux du moment, celui qui a le mieux compris la nouvelle nature du conflit. C’est lui qui va réorganiser l’armée, imposer une doctrine et créer l’instrument de la victoire. Fin 1917, alors que les Allemands bénéficient du retrait de la Russie et sont donc capables de jeter de nouvelles forces sur le front français, Foch remet sur la table la question du commandement général des armées. Il suffit d’une percée allemande sur les positions britanniques pour convaincre tout le monde de cette nécessité. Entre un Foch agressif et un Pétain placide, l’armée française devient encore plus efficace.

    Vous décrivez la manière dont l’amirauté allemande pousse à la guerre sous-marine à outrance en mésestimant les risques d’entrée en guerre des États-Unis. On a l’impression que les états-majors sont perpétuellement surpris par les conséquences de leurs décisions, leurs effets secondaires, à cause de l’ampleur du phénomène  « guerre totale » : mécanique, nombreuse, étendue comme aucune guerre ne l’a jamais été ?

    Les Allemands surestiment en effet leurs forces et les effets de leurs actions, et sous-estiment les réactions de leurs ennemis. L’Allemagne aura manqué d’une véritable conduite stratégique de la guerre, alors que les Alliés réussissent mieux à coordonner les instruments de puissance. Les Allemands laissent les Britanniques débarquer en France sans que leur marine intervienne, ou envahissent la Belgique sans se poser la question des conséquences diplomatiques (croyant que la guerre se gagnera en quelques semaines). L’ambassade allemande va jusqu’à organiser des sabotages sur le sol même des États-Unis ! ou propose une alliance au Mexique s’il désire déclarer la guerre à leur voisin… A la fin de la guerre, quand Ludendorff gère, dans les faits, le pays, il consacre toutes les ressources à l’effort de guerre, allant jusqu’à réquisitionner tous les chevaux, ce qui ruinera ce qui reste d’agriculture allemande… Toute la conduite de la guerre est une série de paris perdus.

    Ce qui amène la victoire française, c’est la volonté de gagner, au point de se réinventer de fond en comble, du matériel au moral. En 1919, l’armée française est victorieuse et est devenue le gendarme de l’Europe. Vingt ans plus tard, c’est une armée qui n’a plus envie de gagner, et vous dites que la campagne de France aurait pu être gagnée si le désir de victoire avait été aussi vif qu’en 1918.

    Gamelin, en 1940, a l’âge de Foch en 1918 : on ne réécrit pas l’histoire mais un Foch en 40 n’aurait sans doute pas donné la même chose… Surtout, l’outil militaire s’est rigidifié, a perdu de son inventivité. Le gouvernement a d’autres priorités que ses armées suréquipées, il gèle la production. Les compétences techniques se perdent, notamment en aéronautique. Et la doctrine a évolué : la France est un vainqueur qui a peur du vaincu, au potentiel humain et industriel bien plus fort. Ceux qui préconisent la normalisation des rapports avec l’Allemagne, comme les Anglo-Saxons, gagnent contre ceux qui préconisent une vigilance sans faille, les Français, et préconisent donc d’occuper et de démilitariser l’Allemagne et de garder une armée française très mobile. La détente prévaut, la stratégie devient défensive, la durée du service se réduit (sans qu’on puisse, donc, former des techniciens), l’armée ne se soucie plus que d’établir des lignes et non plus d’aller porter rapidement la guerre chez l’ennemi. Au moment de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, le gouvernement français réduit considérablement les budgets militaires. On se réveillera en 1937, trop tard.   

    Le colonel Michel Goya, enseignant et auteur français, est spécialiste de l’histoire militaire et de l’analyse des conflits. Il vient de publier :

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    Les Vainqueurs – Comment la France a gagné la Grande Guerre. Tallandier, 2018, 320 pages, 21,50€.

    Philippe Mesnard 

  • Médias • Le Figaro du jour, comme s'il n'y avait que Donald Trump pour électriser des élections ...

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    La différence est que Trump a quelques chances de gagner les siennes ...

  • Cinéma • Yéti & compagnie

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : Yéti & compagnie, un film d’animation américain de Karey Kirkpatrick.


    GT Champagne !.JPG« J’aurais pu ne pas le voir »…. Evidemment puisque c’est un film pour enfants…

    Eh bien Non ! Précisément, puisque c’est un film pour enfants, j’aurais pu passer, à tout le moins, une bonne soirée, m’amusant d’entendre s’esclaffer deux de mes abominables yétis-enfants, pardon, charmants petits enfants, âgés de 8 et bientôt 6 ans, que j’y avais emmenés.

    smallfoot-2-photo6-2000x940.jpgCertes, ils ont ri deux ou trois fois, certes la salle a pu rigoler devant tel ou tel gag, et moi-même j’ai pu sourire… mais la récolte est quand même bien maigre avec ce scénario compliqué à loisir, qui inclut comédie musicale, chanteur déjanté et rap, inaudibles, pour raconter l’histoire bien simple d’un yéti qui découvre l’existence du « petit-pied », l’homme.

    Oui, mes petits-enfants m’ont dit « avoir aimé…, sans plus » précise le plus jeune… Mais je ne les ai pas entendus en parler sur la route du retour, sauf ma petite-fille qui s’est plainte, à juste titre, d’une musique trop forte qui lui a donné mal à la tête. 

    sans-titre.pngIl manque à ce réalisateur d’être comme un enfant, aussi naïf et innocent qu’un enfant… Une innocence qu’il prend d’ailleurs en otage quand, sous prétexte de les faire rire, il diffuse des messages non seulement politiquement corrects, comme le « vivre ensemble » - on a peur de l’être différent parce qu’on ne le connaît pas -, mais aussi un discours plus radicalement révolutionnaire contre « ce qui est gravé dans la pierre », et donc le refus de tout dogme.

    On notera par surcroît - féminisme oblige - que le premier yéti qui s’oppose au « gardien de la pierre » est une première…   

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Paris : Messe pour le Roi Charles X, aujourd'hui 3 novembre à Saint Germain-l'Auxerrois

     

    sans-titre.pngUne messe de Requiem sera pour la quatrième fois célébrée à l'initiative de l' Ordre de l'Étoile et de Notre-Dame du Mont Carmel en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, ce samedi 3 novembre 2018 à 16 heures, date la plus proche du décès du Roi Charles X, le 6 novembre 1836 (arrivée des chevaliers à 15 heures).

    Accueil par M. le Chanoine Gilles Annequin, avant que M. l'abbé Pierre Mouchel ne célèbre l'office, en présence du Chef de la Maison de France.  

  • Le prince Jean de France sur France 2 en conclusion du dernier Secrets d'Histoire ...

     

    Le blog La Couronne indique que cette émission a été regardée par plus de  1 775 000 téléspectateurs.

    Elle a été conclue par une courte interview de S.A.R. le prince Jean de France sous la coupole de la chapelle royale de Dreux.

    Vous pouvez voir ou revoir cette intervention du Prince dans la vidéo qui suit.   

     
    Secret d'Histoire sur « Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal », visite de la Chapelle Royale de Dreux avec intervention de S.A.R. le prince Jean de France duc de Vendôme dans l'émission du 30.10.2018

    La Couronne

  • Ce libéralisme sans frein qui écrase les pays et les producteurs.

     
    Par Jean-Philippe Chauvin
     

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    Le libéralisme mondialisé paraît aujourd'hui si dominateur que rien ne semble devoir l'ébranler, et la cinglante réplique de Margaret Thatcher aux partisans du keynésianisme, « There is no alternative », a désormais valeur d'idéologie officielle à la tête de l'Union européenne, si bien incarnée par la rigidité technocratique d'un Pierre Moscovici qui s'en prend aujourd'hui aux États espagnol et italien parce que ceux-ci, après des années d'austérité, souhaitent redistribuer plus justement (même si l'on peut discuter des aspects de cette redistribution) les fruits des efforts précédents : après tout, il n'est pas injuste de vouloir redonner un peu d'air à des populations « de base » sur lesquelles ont longtemps reposé les politiques de restriction budgétaires tandis que les grandes sociétés multinationales locales, elles, se sont avérées parfois fort généreuses avec leurs actionnaires... Mais la Commission européenne ne l'entend pas de cette oreille, arguant que les dettes publiques de ces deux États sont trop élevées pour se permettre de faire des « cadeaux » aux contribuables espagnols et italiens, et elle a même rejeté le budget de l'Italie ce mardi. La France pourrait bien, d'ailleurs, faire les frais de cette intransigeance européenne, au risque d'accentuer encore un mécontentement social et populaire qui ne se limite pas aux seuls retraités. La « promesse de l'Europe » semble bien s'être noyée dans les considérations comptables, celles-la mêmes que méprisait de Gaulle, non pour les nier mais pour les remettre à leur place qui ne doit pas être la première. 

    euro-ombre.jpgLe libéralisme actuel de la Commission européenne a, il y a quelques années et encore aujourd'hui, empêché les États de défendre efficacement leurs industries nationales, au nom des droits des consommateurs qui, en définitive, s'apparente plus à ce « devoir de consommation » qui s'impose en société de consommation au détriment, souvent, des producteurs comme de l'environnement. La mondialisation est souvent vantée comme le moyen d'avoir les prix les plus bas, au risque d'en oublier la justice sociale et l'intérêt national bien compris, ce que le royaliste social et corporatiste La Tour du Pin a, dès la fin XIXe siècle, dénoncé avec vigueur à travers articles et publications nombreux. Son monarchisme était « illibéral », non par idéologie mais par souci social, et il serait peut-être encore plus sévère avec un libéralisme contemporain qui, comme hier, veut absolument s'émanciper de toute contrainte et refuse toute notion de limites, au seul profit de l'égoïsme individuel et oublieux de toute réalité environnementale. 

    Bien avant que la mondialisation libérale soit devenue la « norme », La Tour du Pin avait discerné les risques de celle-ci pour les activités productives de notre pays et pour les conditions de travail comme de vie des exploités de ce système qui, en définitive, s'avère l'un des plus grands dangers pour l'équilibre des sociétés et la justice sociale, malheureusement si négligées désormais par les oligarques qui gouvernent l'Union européenne. 

    En quelques lignes, parues dans les années 1880, tout, ou presque, est dit et annoncé : « Le système de la liberté sans limites du capital a-t-il développé la production, comme on le prétend, aussi bien qu'il l'a avilie? Nullement. Il l'a laissée dépérir sur le sol national, en émigrant lui-même, là où il trouvait la main d’œuvre (...) à meilleur marché (...). Les conséquences du système lié à la multiplicité des voies de communication (...) seront de ne plus pourvoir le marché que par les produits des populations les plus misérables; le coolie chinois deviendra le meilleur ouvrier des deux mondes, parce qu'il n'aura d'autre besoin que ceux de la bête. Puis, comme l'ouvrier, l'ingénieur, l'agent commercial, le banquier lui-même seront pris au meilleur marché. (...) Voilà comment une décadence irrémédiable attend, dans l'ordre économique,la civilisation de l'Occident au bout de cette voie de la liberté du travail où elle s'est engagée avec la doctrine de ses philosophes pour flambeau, la science de ses économistes pour guide, et la puissance de ses capitalistes. » 

    la tour du pin gar.jpgExtrait du livre "Vers un ordre social chrétien", rédigé par René de La Tour du Pin, qui fût toute sa vie un ardent défenseur de la Cause monarchique sociale, et qui voyait loin, ce texte paraît aujourd'hui prémonitoire... Pour autant, il n'est pas un appel au fatalisme mais, au contraire, un appel à réagir en condamnant ce capitalisme libéral, règne d'une « fortune anonyme et vagabonde » : réagir, non par l'imposition d'un étatisme tout aussi, bien que de manière différente, dévastateur pour les libertés des producteurs ; réagir par la renaissance du politique qui doit imposer, de par sa présence tutélaire et de par son essence publique, le nécessaire esprit de « devoir social » aux forces économiques et financières de ce pays, et à celles qui prétendent y faire affaire...   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Marc Rousset : Le tsunami financier sera déclenché par l’envolée des taux d’intérêt

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Selon Claudio Borio, économiste en chef de la BRI (Banque des règlements internationaux), « il ne reste plus beaucoup de médicaments dans la pharmacie pour soigner le patient ou le soigner en cas de rechute ».

    Les nuages sont nombreux à l’horizon : guerre commerciale sino-américaine, ralentissement économique en Chine, budget italien explosif, négociations sur le Brexit, un prince assassin fragilisé en Arabie saoudite et, surtout, les premiers effets du resserrement monétaire avec des taux d’intérêt en hausse.

    Le projet de budget italien pour 2019 prévoit un déficit augmenté de 22 milliards d’euros, à 2,4 % du PIB, multiplié par 3, très éloigné des 0,8 % promis par le précédent gouvernement de centre gauche. L’ancien Premier ministre Matteo Renzi, qui était dans les bonnes grâces de Bruxelles, avait pu proposer des déficits de 2,9 % pendant trois années d’affilée. C’est la raison pour laquelle Matteo Salvini répète à qui veut l’entendre « Me ne frego » (« Je m’en fous »), le cri de ralliement des chemises noires de Mussolini pendant les années 1930. Juncker, de son côté, estime le budget inacceptable, d’où un dialogue de sourds.

    L’Italie est un véritable volcan financier car les banques italiennes détiennent non seulement 350 milliards de créances pourries (22 % du PIB), mais aussi 387 milliards d’euros de la dette publique dont la valeur s’érode, ce qui entraîne inéluctablement des pertes et la diminution de leurs capitaux propres. Les taux actuels de 3,58 % de la dette publique italienne (131 % du PIB) ont toutes les chances de s’envoler, avec une possible dégradation de la note souveraine fin octobre. L’écart avec le taux allemand à 10 ans de 0,46 % est déjà de 3,12 %. Le calme avant la tempête.

    La dette chinoise totale représente 250 % du PIB, d’où le durcissement des conditions de crédit, la diminution des investissements publics et des projets de « nouvelles routes de la soie », le ralentissement de la croissance autour de 6 %, soit son plus bas niveau depuis neuf ans, et la chute de 20 % de la Bourse de Shanghai.

    Aux États-Unis, la probabilité est grande pour que la Fed continue de resserrer la vis monétaire en vendant 50 milliards de dollars d’obligations par mois, ce qui commence à se ressentir sur les taux obligataires, désormais à 3,23 %, soit le plus haut niveau depuis 2011. La Fed souhaiterait aussi augmenter le taux d’intérêt à court terme de 2,25 % à 2,50 %, le 19 décembre, afin de prévenir l’inflation et de pouvoir baisser les taux si, demain, une récession apparaît. Trump pratique, en fait, une relance budgétaire très dangereuse de « fuite en avant » à contretemps. Les programmes militaires sont en hausse de 6 %, pour atteindre le chiffre ahurissant de 601 milliards de dollars, tandis que les impôts diminuent. Le déficit budgétaire 2019 atteindra 1.000 milliards de dollars ; l’endettement de la consommation atteint les 4.000 milliards de dollars et la dette publique devrait s’élever à 40.000 milliards en 2030, soit le double de la dette actuelle !

    Le grand krach de 1929 a commencé quand les actions s’évaluaient à trente fois leurs gains annuels. Aujourd’hui, elles représentent presque 10 % de plus. Mais il semble aussi que les taux à dix ans des obligations, après avoir chuté régulièrement pendant quarante ans depuis 1980, repartent à la hausse, ne serait-ce que pour éviter le croisement illogique des courbes d’intérêt à court terme et à long terme. Or, de 1940 à 1980, soit pendant le même laps de temps, cela avait été exactement le contraire, avec une hausse continue des taux d’intérêt jusqu’à près de 16 % en 1980. Nous sommes donc à la veille d’un gigantesque krach des actions et des obligations. Les banquiers centraux contrôlent plus difficilement les taux obligataires que les taux à court terme. Pour certains observateurs, le krach obligataire a même déjà commencé en Italie et aux États-Unis.

    Les capitaux propres des banques européennes, dans une union monétaire et bancaire incomplète, sont incapables de faire face à un krach boursier, obligataire et bancaire. Les capitaux propres de la BNP s’élèvent à 107 milliards d’euros, soit 5 % seulement des 1.960 milliards d’euros de son bilan – une taille comparable au PIB de la France. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de banques centrales, dans le monde, achètent à nouveau de l’or. Tous nos malheurs ont commencé il y a cinquante ans, lorsque Nixon annonça, le 15 août 1971, la fin de la convertibilité du dollar en or !   ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Dans la série "Rire ou sourire un peu", cette fois-ci c'est, carrément, rire aux éclats, sur et de Mélenchon/Chikirou...

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  • Destins français ...

    Charles Mauras et Stephen Miller, l'Américain 

     

    580234331.2.jpgOn a beau avoir voulu étouffer la pensée de Maurras sous des reproches d'infamie, avoir cru s'en être débarrassé en le réputant coupable d'une vilaine affaire de trahison à quoi personne n'a pu croire, sa pensée, comme une source dont on voudrait arrêter de force le jaillissement, ne cesse de se répandre, d'exercer, comme jadis, son influence sur les esprits les plus lucides, les mieux informés, les plus agiles et, finalement  les plus influents du moment parmi ceux qui refusent la perspective d'un dépérissement français définitif.   

    Il arrive même que l'impact des idées maurrassiennes atteigne les plus hautes sphères de l'appareil d'État, le sommet des rouages de la République, comme cela fut le cas sous la présidence de Nicolas Sarkozy, lorsque Patrick buisson fut son principal conseiller, en tout cas le plus écouté. En vain, mais la filiation maurrassienne de Patrick Buisson, pour qui l'a lu et a lu Maurras, est des plus évidentes. On sait que même Outre-Atlantique, de grands lecteurs de Maurras, Steeve Banon, Steffen Miller, ont entouré le président Trump, écrit ses discours ...

    Ce n'est pas un hasard si ces penseurs ou ces praticiens de la chose politique prennent les doctrines de Maurras pour l'une de leurs références. Ces gens-là ne sont pas issus des vieilles fidélités maurrassiennes qui, de toute façon, ont déjà quitté ou sont en train de quitter la scène du monde. C'est parce que ces doctrines sont une des clefs de lecture du monde actuel tel qu'il est réellement et non pas fantasmé. L'une des plus fécondes, des plus efficaces pour comprendre nombre de situations et de phénomènes contemporains.

    De sorte que se reconnaître héritiers de la pensée de Maurras, comme nous-mêmes, ce n'est pas se raccrocher au passé, à une pensée d'un temps stupidement dit révolu, c'est parler de l'actualité. Et dans l'actualité.

    Cw4dB_kXEAASYVP.jpgLes trois auteurs de livres politiques de très loin les plus lus, ceux qui font les plus grands tirages, les succès les plus spectaculaires, sont aujourd'hui Philippe de Villiers, Patrick Buisson et Éric Zemmour. Tous trois - quoique très différemment - pétris de culture et d'influences maurrassiennes et bainvilliennes. A en faire frémir d'horreur Raphaël Glucksmann et susciter ses larmes faciles. Lacrimae rerum .. ?

    Éric Zemmour, dans ses textes aussi bien que dans les innombrables débats auxquels il est invité parce qu'il est gage d'audience, ne cesse de se référer à l'Action française, au grand Bainville, à Maurras, reprenant ses analyses, ses expressions, implicitement ou explicitement. Il a même le courage de le défendre jusque dans ses aspects les plus contestés. Courage intellectuel et compétence historique qui manquent à beaucoup et jusque dans les rangs de l'Action française stricto sensu.

    destin-francais-1118916-264-432 - Copie.jpgDans Destin français,  cette présence « Action Française » a aussi ému Laurent Joffrin qui s'est offert le luxe (il est né dedans, dit-on) de publier dans Libération, le 16 octobre, un article intitulé Charles Zemmour et Eric Maurras, reprenant ainsi une formule qu'il doit trouver spirituelle puisqu'il l'avait déjà utilisée en février de cette année. De cet article, la dernière phrase dit tout : « le livre s'appelle Destin français. Il y avait un meilleur titre : Action française. » Une obsession, décidément. Mais oui, pourtant, action française c'est très bien.   

    En somme, si nous parlions moins ou pas du tout de Maurras, comme on nous y invite parfois, nous finirions par être les seuls ... Qu'y gagnerions-nous ? Ni la bienveillance de nos adversaires, ni celle des médias, ni la considération de quiconque. Pas même la nôtre propre.

    Ignorer Maurras, ce pourrait être, après tout, une tactique. On aura compris que ce n'est pas celle que nous retenons.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (101 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • « Charles Zemmour - Eric Maurras » et ... Laurent Joffrin. Y a pas photo !

    Entre Maurras et Joffrin, la différence est entre un maître de la pensée et un comique-troupier 
    Par Laurent Joffrin
    Libération, 1

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLibération étant plutôt en perdition - à vendre au premier milliardaire de passage - on est plus habitué à voir Laurent Joffrin sur les plateaux de télévision qu'à le lire dans son journal. Il y donne toujours l'impression de se payer la tête de son voisin, prend l'air supérieur, goguenard, dispensateur de leçons, définisseur du Bien et du Mal, distribue les bons et les mauvais points avec une autorité détachée des choses mineures et parle la langue de bois universelle des bobos friqués de la gauche fraternelle.  

    Nous ne commenterons pas cet article, archétype de polémique langagière et de mauvaise foi. Il faut le lire pour se faire une idée de la chose. Le lecteur appréciera, rectifiera ! Lafautearousseau

     

    logo-LIBERATION.jpgCharles Zemmour et Eric Maurras

    Le livre du polémiste favori de l’extrême droite se présente comme une contre-histoire. Il ressuscite en fait un récit nationaliste et autoritaire, remplaçant la haine des Juifs par la dénonciation de l’islam. 

    652850-france-media-nouvel-observateur-jofrin.jpgCette fois la pensée de droite a franchi la ligne rouge. On le pressentait depuis que l’obsession de l’identité - que certains, hélas, encouragent à l’extrême gauche - a conduit au procès oblique de « l’idéologie des droits humains ». Avec Zemmour c’est chose faite. Son Destin Français, dernier opus du publiciste favori de l’extrême-droite, ne livre qu’un seul message : les libertés publiques sont désormais un obstacle au salut de la nation. Une phrase résume le livre (p. 191) : « Ignorant les leçons du passé et oubliant les vertus de son histoire, la France saborde son État au nom des droits de l’homme et l’unité de son peuple au nom de l’universalisme. » La liberté : voilà l’ennemie.

    Après une introduction personnelle, plutôt bien troussée, Zemmour livre un essai chronologique, de Clovis à nos jours. Le livre se présente comme une contre-histoire qui dégonfle les mythes officiels - ce qui se conçoit. Il déterre en fait l’histoire monarchiste nationaliste telle qu’elle fut diffusée par Maurras, Bainville et quelques autres entre les deux guerres. Une histoire cursive, soigneusement écrite, mais une histoire à œillères, outrageusement partisane.

    Pour Zemmour, l’histoire de France commence avec Clovis. Choix significatif. Bien sûr, le roi franc a étendu par la guerre son petit fief de Belgique à un territoire qui évoque l’actuel hexagone, il a choisi Paris pour capitale et, surtout, il s’est converti au christianisme. Pour le reste, le choix est arbitraire : Clovis n’a rien de français (il s’appelle Chlodowig et parle une langue à consonance germanique) et n’a aucunement l’idée d’un pays qui pourrait s’appeler la France. A sa mort, son royaume se désunit et il faut attendre deux siècles pour que Charles Martel reconstitue une entité hexagonale, elle-même englobée dans l’empire de Charlemagne - Karl der Grosse pour les Allemands, qui le revendiquent tout autant - puis de nouveau divisée après le traité de Verdun de 843. A vrai dire, les historiens s’accordent pour dater de Bouvines, ou de la guerre de Cent Ans, l’apparition d’un royaume qui annonce la future France, avec un début de sentiment patriotique. Le choix de Clovis n’a qu’une seule origine : la volonté de célébrer « les racines chrétiennes » du pays.

    « Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis choisi comme roi de France par la tribu des Francs qui donnèrent leur nom à la France...» 

    Charles de Gaulle, 1965

    Tout est à l’avenant : on met en scène un peuple catholique par nature patriote, opposé à des élites cosmopolites. Jeanne d’Arc mobilise le camp armagnac, plus conservateur, contre les Bourguignons alliés aux Anglais, pourtant tout aussi « français » que leurs adversaires. Louis XIII et Richelieu ont cent fois raison de réprimer les protestants, accusés de séparatisme ; Catherine de Médicis tente la réconciliation pendant les guerres de religion, mais bascule du côté des catholiques avec la Saint-Barthélémy que Zemmour justifie à mots couverts pour approuver ensuite l’instauration de l’absolutisme - éloge ému de Bossuet -, régime régressif qui a pour seul mérite d’unifier la future nation. Louis XIV, autre héros zemmourien, expulse les protestants, œuvre pie. Il a pourtant ruiné son peuple et mené des guerres incessantes et vaines. Pas un mot sur le Code noir et l’essor de l’esclavage organisé par Colbert au nom du Roi-Soleil.

    Louis XIV, des guerres incessantes et vaines ?

    Relire Louis Bertrand ! Et tous les historiens honnêtes … Le Roussillon, l’Artois, la Franche-Comté, l’Alsace … et surtout un prince français sur le trône d’Espagne. Louis XIV a reconnu avoir trop aimé la guerre mais les guerres qu'il a menées n'ont pas été « vaines » ...

    Les Lumières inoculent à la vieille France l’illusion universaliste qui corrompt l’identité française. Le chapitre sur Voltaire (qui avait certes des défauts) n’est qu’une démolition systématique ressuscitant le vieux réquisitoire réactionnaire contre le philosophe et son « hideux sourire ». Robespierre bénéficie d’un éloge paradoxal pour avoir incarné une République impérieuse et nationale. Sans craindre la contradiction, Zemmour porte aux nues l’insurrection vendéenne (classique de la littérature monarchiste) alors qu’elle fut massacrée sans retenue sous l’égide du même Robespierre. Bonaparte est célébré pour avoir mis fin à la Révolution et étendu sur l’Europe une tyrannie dont Zemmour passe sous silence les tares les plus évidentes. Les Anglais puis les Américains sont fustigés comme agents de la mondialisation sans âme. Le Front populaire disparaît, comme sont effacées du récit les conquêtes du mouvement ouvrier. Pétain est réévalué (réhabilité ?) parce qu’il a opposé aux Allemands son « bouclier » complémentaire du « glaive » de la France libre, vieille thèse maréchaliste qui revient à jeter aux orties le travail des historiens contemporains. La théorie du « bouclier » s’effondre d’elle-même quand on remarque que Pétain a poursuivi la collaboration jusqu’au bout pour finir à Sigmaringen après avoir prêté la main à la déportation des Juifs. Drôle de bouclier…

    Pétain a été emmené de force par les Allemands à Sigmaringen. Il y était prisonnier ...

    Bref, Zemmour ressuscite la vieille histoire maurrassienne, autoritaire, traditionaliste et antisémite, se contentant de remplacer la haine des Juifs par la dénonciation de l’islam. Le livre s’appelle Destin français. Il y avait un meilleur titre : « Action française ».   

    Destin français, Eric Zemmour  Albin Michel, 576 pp., 24,50 €

  • D'accord avec Jacques Myard : « Un coup de froid est tombé sur la France, au propre comme au figuré… »

     

    Par Jacques Myard

    Un article où Jacques Myard frappe fort - mais juste, à son habitude. Il a malheureusement raison ; ses diagnostics sont exacts. [Boulevard Voltaire, 14.11]. 

    904710507.jpg

    Un coup de froid est tombé sur la France, au sens propre et au sens figuré : le gouvernement, qui gouverne visiblement à vue, apparaît dépassé par les événements.

    Certes, Jupiter essaie de reprendre la main qu’il a perdue à la suite de la ténébreuse affaire Benalla et de la diffusion de selfies étonnants avec des repris de justice torse nu aux Antilles – sans doute l’effet de la canicule… Pour reprendre la main, Jupiter utilise une méthode vieille comme le monde : porter le combat sur la scène internationale pour faire oublier le tumulte intérieur !

    Voilà donc Jupiter parti en guerre contre ces mauvais Européens, ces souverainistes, ces populistes champions de la démocratie illibérale qui menaceraient l’Europe dont il rêve et qui relève de la chimère ! On pourrait en rire, sauf qu’il est président de la République française, dont la mission en Europe est de distiller l’apaisement, conforme, justement, à sa vision d’Europe réconciliée avec elle-même après tant de douloureux affrontements. Jupiter fait preuve d’une rare incompétence à ce titre, et voudrait-il faire imploser l’Union européenne qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! De l’amateurisme pur jus !

    Cela est d’autant plus inquiétant que la dimension internationale de notre destin devient de plus en plus prégnante et marquante sur les enjeux intérieurs. Quelques exemples :

    – Les Français s’apprêtent à célébrer le centenaire de 14-18, cette guerre qui a frappé toutes les familles, où l’on conserve pieusement le souvenir d’un aïeul engagé dans ce conflit ou tombé au champ d’honneur. V’là-t’y pas, comme aurait dit un poilu gouailleur, que Jupiter décide, pour complaire à la chancelière Merkel, au bord de l’abdication, de ne pas célébrer ce centenaire comme étant une victoire militaire.

    – Les flux migratoires sont aussi un sujet de prédilection pour Jupiter, qui vit les délices de la quadrature du cercle. D’un côté, les préfets font remonter des informations alarmantes sur les banlieues et le ras-le-bol des indigènes (il s’agit des Français) ; le dernier locataire de la Place Bauveau, Gérard Collomb, a très bien traduit la situation : « On vit aujourd’hui côte à côte et bientôt face à face. » De l’autre, les clones de la Macronie aiguillonnés par les révolutionnaires en peau de lapin saluent les exploits de l’Aquarius, oubliant avec une totale hypocrisie sa complicité avec les passeurs mafieux.

    Sur le plan intérieur, la politique économique et fiscale se pimente fortement car c’est une saga de contradictions qui conduit au ralentissement économique et, malheureusement, à la hausse du chômage et, surtout, à une baisse de pouvoir d’achat pour les Français ! Les choses sont pourtant simples : on ne peut pas simultanément taxer les ménages, surtout les professions libérales et les retraités avec la CSG, augmenter les taxes parafiscales sur les carburants et réduire massivement les investissements par une politique de rabot, en supprimant la taxe d’habitation pour les collectivités qui effectuent 70 % des investissements publics, le tout pour rester dans les clous de Bruxelles !

    Mais c’est surtout en matière de sécurité que la situation se dégrade : la réalité est que, chaque jour, les pompiers, les policiers sont caillassés dans les banlieues lors de leurs interventions. Si, d’aventure, des policiers réagissent et utilisent leurs armes, ce sont eux qui sont mis en cause et il leur faudra prouver qu’ils sont en légitime défense. Étrange conception de l’autorité : refuser de s’arrêter à un contrôle de police et se scandaliser que les policiers puissent tirer traduit un incroyable renversement des principes ; à un contrôle de police, on s’arrête !

    Tout cela a un fort parfum de décadence, de remise en cause de l’autorité, principe qui ne se confond pas avec l’autoritarisme.

    Le navire France a le mal de mer, le commandant promu au gouvernail par un concours de circonstances n’a pas de boussole pour un cap clair, malgré les affirmations de ses subordonnés aux ordres.

    Oui, mais ça ne va pas durer, car ça ne peut pas durer !   

    Jacques Myard
    Homme politique
    Député-maire de Maisons-Laffitte
  • Mini-dossier : Le militantisme végan, un nouveau terrorisme ?

     

    Par Philippe Granarolo
     

    4e64ba1f939c6823d708fbf5bae82f44_400x400.jpgComment nier l’indignation qu’ont suscitée les vidéos publiées par le collectif L214 sur les réseaux sociaux, vidéos mettant en évidence l’intolérable violence faite aux animaux dans certains abattoirs ? Y a-t-il cependant le moindre lien logique entre cette émotion légitime et ce qu’on dénomme aujourd’hui « animalisme », autrement dit cet ensemble d’hypothèses selon lequel les humains devraient cesser de se considérer comme des animaux particuliers ? 

    Y a-t-il le moindre lien logique entre l’émotion suscitée par les violences marginales commises dans quelques abattoirs et le fait que des boucheries soient régulièrement attaquées par des militants végan ? Que les professionnels de la viande aient récemment lancé un appel aux autorités pour les protéger peut-il être accepté dans notre démocratie ? Nous allons démontrer qu’il n’en est rien et que le lien supposé est irréel. 

    D’inquiétantes dérives intellectuelles caractérisent tous les courants animalistes, et si des excès doivent bien sûr être dénoncés dans les traitements infligés parfois aux animaux, les excès aussi inquiétants de l’idéologie animaliste doivent l’être avec la même vigueur. 

    Le véganisme : une idéologie inquiétante 

    L’animalisme (1) présente toutes les caractéristiques des idéologies qui ont fait tant de ravages au cours du XXe siècle. En premier lieu, les animalistes constituent une infime minorité de la population, comme ce fut le cas pour les « avant-gardes » idéologiques qui les ont précédés. D’après toutes les études dont nous pouvons disposer, les végétariens déclarés représentent environ 1.4 % de la population française, la part des végétaliens et des véganiens étant proche du 0 %. Or ces minorités, qui ont bien entendu le droit absolu de se nourrir comme elles l’entendent, veulent imposer à tous leur régime alimentaire. Quant à l’hypothèse selon laquelle, en dépit de ces pourcentages ridicules, une forte demande sociale existerait dans la population pour exiger les mesures recommandées par les animalistes, rien ne permet de la défendre. Ce fut précisément le propre des idéologies les plus nauséabondes que de prétendre être la voix de la majorité silencieuse. 

    En second lieu, animalistes et véganiens disposent d’une incontestable caisse de résonance médiatique. D’abord parce qu’ils savent jouer à merveille du « politiquement correct » qui nous submerge. Depuis une trentaine d’années, un brouillage généralisé des différences entre les sexes, entre les civilisations, entre les générations, s’est imposé comme la seule forme de pensée respectable. L’Europe est colonisée par une mode américaine, par cet hyperrelativisme né dans les campus des États-Unis qui, après avoir nié la dualité des sexes (par le biais des fameuses gender studies), s’attaque aujourd’hui aux différences entre l’homme et les animaux (on parle à présent des animal studies sur le modèle précédent). Cet hyperrelativisme qu’a si bien dénoncé le regretté Jean-François Mattei dans ses principaux ouvrages (2) a ceci de redoutable qu’il frappe d’anathème quiconque n’y souscrit pas, nouvelle déclinaison de la vieille stratégie totalitaire invitant à qualifier de « fascistes » tous ceux qui s’opposaient de près ou de loin à l’idéologie communiste. 

    En troisième lieu, on notera que la puissance médiatique de l’hyperrelativisme est d’autant plus grande que nous vivons dans la contestation des compétences et que la parole, à propos de n’importe quel sujet, de tout individu ayant acquis une reconnaissance médiatique (généralement télévisuelle) est considérée comme aussi pertinente et digne d’intérêt que celle d’un spécialiste ayant passé sa vie à explorer le domaine en question. Nier cette équivalence serait faire preuve d’un monstrueux élitisme et d’une atteinte insupportable à l’égalité républicaine. 

    caca.jpgViolents et hypermédiatisés alors qu’ils ne représentent qu’une portion infinitésimale de la société, animalistes et véganiens affichent toutes les caractéristiques des idéologues fascistes.

    Énoncée aussi brutalement, la thèse paraîtra peut-être d’un simplisme grossier. Comment, va-t-on m’objecter, des convictions refusant la violence faite aux animaux pourraient-elles avoir quoi que ce soit de commun avec les idéologies mortifères qui ont ensanglanté le siècle dernier ? Avant d’argumenter, je me contenterai de rappeler que la compassion envers les animaux n’a jamais garanti le respect dû aux êtres humains. Ainsi que le signale avec pertinence Jean-Pierre Digard dans L’animalisme est un anti-humanisme, il faut garder en mémoire « qu’Hitler était végétarien et qu’aucun régime politique n’eut une législation plus favorable aux animaux que le IIIe Reich » (3). 

    Animaux de compagnie et anthropomorphisme 

    La première cause historique de l’animalisme est sans doute l’explosion du nombre des animaux de compagnie qui a débuté au Moyen Âge et qui s’est accentué à partir du milieu du XXe siècle. Les populations contemporaines, très majoritairement citadines, ne connaissent guère le monde animal qu’à travers les animaux de compagnie dont le nombre a augmenté de façon exponentielle. En France, leur nombre a plus que doublé en un demi-siècle, passant de 30 millions en 1960 à 62 millions en 2014 : ils sont presque aussi nombreux que les humains peuplant notre territoire. 

    L’une des conséquences de cette évolution est l’aveuglement à l’égard de la violence faite aux animaux de compagnie. Victimes d’un anthropomorphisme outrancier, quantité de ces animaux de compagnie subissent une violence au moins aussi choquante que les violences dénoncées dans les abattoirs par le collectif L214. Au lieu de cibler systématiquement les éleveurs professionnels, les militants animalistes ne devraient-ils pas s’inquiéter d’abord de la terrifiante maltraitance que subissent dans notre société tant d’animaux de compagnie ? Combien de chiens, pour ne citer que ce seul exemple, servant de substituts aux enfants absents du foyer, présentent des troubles comportementaux gravissimes qui exigent le recours à un vétérinaire comportementaliste ? Combien d’animaux sauvages pris comme animaux de compagnie (amphibiens, reptiles, iguanes, serpents, etc.) meurent-ils d’être enfermés dans des espaces réduits ? 

    Humanisant leur animal de compagnie, à quelque espèce qu’il appartienne, nos contemporains, même très éloignés des convictions animalistes, sont tout près de sombrer dans un dualisme naïf proche de celui professé par les militants animalistes les plus radicaux. Il n’y aurait sur la planète que deux types de vivants, l’Homme et l’Animal. Alors qu’il existe des millions d’espèces animales toutes différentes, avec chacune ses spécificités, son mode de vie, son écosystème, l’animaliste fonde en effet son discours sur la notion aberrante de l’« Animal ». 

    Ceux qui voudraient rapprocher antiracisme et animalisme oublient un « détail » : le racisme est absurde parce que rien ne justifie scientifiquement l’idée de « races » au sein de l’espèce humaine, tandis que les espèces animales sont une réalité indiscutable. L’argument majeur en faveur de cette réalité des espèces est l’impossibilité pour celles-ci de copuler, et si elles le font, d’avoir une descendance qui soit le fruit des deux géniteurs. Tandis que deux humains, à quelque ethnie qu’ils appartiennent, peuvent avoir une descendance, ce qui apparemment n’a guère troublé les esclavagistes qui ont si souvent engrossé des femmes supposées d’une race inférieure à la leur. 

    Évoquer un droit des animaux relève du même anthropomorphisme, car la notion de droits, ainsi que l’ont démontré nos meilleurs philosophes, ne saurait se concevoir sans celle de devoirs. Les humains, dotés d’une conscience morale, ont des devoirs envers les animaux : avant toute chose le devoir de les traiter en respectant leurs particularités, en prenant en compte les caractères de l’espèce à laquelle ils appartiennent. On ne doit pas traiter un chien comme un chat, une vache comme un cheval. Encore faut-il connaître les espèces, et non pas l’« Animal » qui n’existe pas. Et reconnaître l’ineffaçable frontière entre les humains et les animaux, à propos de laquelle la remarque ironique du philosophe Fabrice Hadjadj vaut les démonstrations les plus abouties : « Avouons-le, nous ne rendrons jamais un lion végétarien » (4). 

    L’ignorance de la domestication et de l’élevage 

    Ne connaissant du monde animal que leurs animaux domestiques, nos contemporains ne s’intéressent guère à l’histoire de la domestication. Sans doute nos paysans ne possédaient-ils eux non plus aucune connaissance scientifique de cette histoire. Mais d’une part leur ignorance ne se prenait jamais pour un savoir, et la proximité dans laquelle ils vivaient avec les animaux de la ferme tenait lieu de substitut partiel au savoir qu’ils ne possédaient pas. Rien de tel avec nos animalistes, qui croient connaître l’« Animal » à l’aune de leur chien ou de leur chat. 

    Tout démontre que nos animaux domestiques ont d’une certaine manière participé activement à leur domestication, ce que savaient intuitivement nos paysans qui partageaient leur vie avec leurs vaches, leurs cochons et leurs poules. En spécialiste incontesté de la question, Jean-Pierre Digard nous apprend que « si la domestication a pu être réalisée, c’est que les animaux concernés y ont, en quelque sorte, consenti et même participé. Eux aussi partisans du moindre effort, bovins, ovicapridés, porcins et équidés ont vite perçu qu’en échange de leur liberté, ils s’assuraient nourriture régulière et protection contre les prédateurs : c’est ainsi que l’espérance de vie d’un cheval domestique (une vingtaine d’années) est le double de celle d’un cheval sauvage ». Il ajoute que « le cheval aurait probablement disparu s’il n’avait pas été domestiqué ». 

    Réclamer la « libération » d’animaux vivant en symbiose avec les humains depuis au moins dix millénaires relève sinon de l’ignorance, du moins d’un manque évident d’empathie véritable avec les espèces en question. Ayant passé toutes les vacances de mon enfance à proximité de fermes savoyardes, ayant côtoyé plusieurs mois par an les fermiers de Savoie et partagé leur quotidien, je peux témoigner de l’immense tendresse qu’ils éprouvaient à l’égard de leurs animaux. Ainsi chaque vache du troupeau avait un prénom auquel elle répondait. Pour ces fermiers non seulement l’« Animal » n’existait pas, mais même la « Vache » n’avait pas la moindre réalité, et ils avaient le cœur déchiré quand il fallait se séparer de l’une de leurs bêtes. S’il m’arrivait un jour de croire en la réincarnation, je préférerais mille fois renaître dans le corps d’une vache savoyarde achevant son existence à l’abattoir, que dans celui d’une gazelle africaine fuyant toute sa vie les prédateurs pour finir déchiquetée par une lionne ! 

    Une même ignorance pèse sur le monde de l’élevage. Quiconque a fréquenté ce monde a pu se rendre compte de la passion que les éleveurs ont pour leurs animaux. Et il convient de rappeler que la profession d’éleveur connaît un taux de suicide anormalement élevé découlant de la terrible pression que subissent des professionnels se sentant désignés à la vindicte populaire. Les éleveurs mériteraient de la part des animalistes la même compassion que celle qu’ils prétendent témoigner à l’égard des animaux d’élevage. 

    Les principaux mensonges des véganiens 

    Comme toute idéologie, l’animalisme construit son édifice en opérant un subtil mélange de vérités et de mensonges. Les véganiens voudraient nous interdire toute consommation carnée sous prétexte que les animaux subissent dans de rares abattoirs des violences intolérables. C’est un peu comme si l’on voulait nous interdire de circuler en voiture sous prétexte qu’il y a parfois des accidents, nous interdire l’avion au lendemain d’une catastrophe aérienne, supprimer tous les ponts de la planète après l’effondrement du viaduc de Gênes. Les véganiens en particulier justifient leur violence en sélectionnant, dans l’immense ensemble des élevages, des abattoirs, des transports d’animaux, les quelques faits révoltants qu’ils mettent en exergue. Dénoncer, précisément parce que nous sommes des humains dotés de conscience, les violences injustifiées faites ici ou là, est une chose. Imposer par la violence un régime végan à toute la population en est une autre ! 

    Un autre mensonge est l’affirmation selon laquelle une alimentation végétalienne ou végan serait sans danger. Notre espèce, omnivore depuis plus de deux millions d’années, trouve dans les produits animaux plus de la moitié des protéines nécessaires à son équilibre. Il suffit au demeurant de parcourir les sites de ceux qui prétendent nous interdire la consommation de viande pour découvrir qu’ils recommandent presque tous l’ingestion de compléments alimentaires comblant les carences d’un régime non carné.

    Troisième mensonge : nous serions des consommateurs frénétiques de viande, et cette hyperconsommation expliquerait pour une large part les maltraitances subies par des animaux victimes de notre hubris. Or la consommation de viande dans tous les pays développés n’a cessé de régresser. En France, par exemple, la consommation de viande est tombée de 100 kg par personne et par an à environ 60 kg par personne et par an aujourd’hui. Seule l’explosion démographique est responsable d’une hausse en valeur absolue de la consommation de viande : mais il faudrait alors dénoncer toutes les consommations qui augmentent du fait de l’augmentation de la population. 

    Véganisme et holocauste 

    Terminons notre propos par un raisonnement par l’absurde. Si nous cédions aux exigences des véganiens, quel sort devrions-nous réserver aux dizaines de millions d’animaux d’élevage de la planète ? Faudrait-il les éliminer et pratiquer un holocauste animalier digne des heures les plus sombres du nazisme ? Faudrait-il simplement les stériliser et les laisser vivre sans se reproduire, autre technique chère aux nazis ? Faudrait-il imaginer des maisons de retraite pour bovidés et ovins ? Faudrait-il les relâcher dans une nature sauvage qui n’existe pratiquement plus, et laisser vaches et moutons se faire dévorer par des prédateurs peu sensibles à la compassion ? 

    Le premier de tous les droits pour quelque vivant que ce soit est le droit à l’existence. Imposer à l’humanité entière de renoncer à manger de la viande, c’est retirer à tous les animaux domestiqués le droit à l’existence. Ceci bien entendu au nom de l’amour qu’animalistes et véganiens prétendent leur porter. Laissons une dernière fois la parole à Jean-Pierre Digard : « Ignorant à peu près tout de la réalité des animaux […] les animalistes ne les aiment pas vraiment ; sinon, ils commenceraient par se demander ce que deviendraient les milliards d’animaux domestiques dans le monde ». 

    Le tabou de la viande hallal 

    Les mouvements animalistes, en concurrence les uns avec les autres, se livrent à une incessante surenchère. Ils s’inscrivent par-là dans une tendance caractéristique de notre temps : la tendance à la radicalisation qui pousse les militants de certaines causes à juger insupportable que d’autres puissent avoir des idées ou des pratiques différentes des leurs. Les États-Unis ont classé le terrorisme de type écologiste au deuxième rang des menaces les plus grandes auxquelles le pays est confronté juste après l’islamisme radical. Cette proximité dans les menaces terroristes qui pèsent sur les pays développés serait-elle une simple coïncidence ? 

    Comparables aux islamistes radicaux qui ne veulent que notre bonheur en nous égorgeant, nous épargnant ainsi la monstruosité de la mécréance, les animalistes prétendent incarner une « avant- garde » éclairée agissant pour notre bien. N’y aurait-il pas une certaine connivence des islamo-fascistes et des végano-fascistes ? Comment comprendre autrement le fait que l’abattage hallal, de tous les modes d’abattage le plus barbare et le moins respectueux du bien-être de l’animal, ne soit jamais dénoncé par les militants véganiens ? À chacun de s’interroger …  

    1. Dans cette chronique, nous utiliserons indifféremment les mots « véganisme » et « animalisme », considérant le véganisme comme une forme radicale de l’animalisme. Cet usage sera peut-être jugé contestable : si nous avons fait ce choix, c’est seulement pour éviter de nous lancer dans des subtilités sémantiques qui auraient alourdi notre propos.
    2. Jean-François Mattei a magistralement dénoncé l’hyperrelativisme dans la plupart de ses ouvrages, les pages les plus convaincantes me semblant être celles qu’on peut lire dans La barbarie intérieure (Paris, P.U.F., 2004, p. 241-247) et dans Le regard vide(Paris, Flammarion, 2007, p. 273-275).
    3. L’ouvrage récent de Jean-Pierre Digard L’animalisme est un anti-humanisme (Paris, C.N.R.S. Editions, 2018) est l’étude la plus rigoureuse publiée sur ce sujet ces dernières années. Je recommande la lecture de cet essai auquel ma chronique doit beaucoup.
    4. L’homme est-il un animal comme un autre ? Figaro Littéraire, 23 octobre 2014.
    5. L’animalisme est un anti-humanisme, op. cit., p. 68-69.
    6. Ibidem 96.  
    Docteur d’Etat ès Lettres et agrégé en philosophie, Philippe Granarolo est professeur honoraire de Khâgne au lycée Dumont d’Urville de Toulon et membre de l’Académie du Var. Spécialiste de Nietzsche, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Nietzsche : cinq scénarios pour le futur (Les Belles Lettres, 2014), Le manifeste des esprits libres (L’Harmattan, 2017) et dernièrement Les carnets méditerranéens de Friedrich Nietzsche. Nous vous conseillons son site internet. Suivre surTwitter : @PGranarolo
    iphilo.fr
  • Café Histoire de Toulon ce mercredi 31 octobre : Danielle Masson évoque Gustave Thibon

     

    Danièle Masson, agrégée de lettres classiques, évoquera l'Ardéchois Gustave Thibon, philosophe de plein vent. Elle évoquera avec les amis du Graal : son itinéraire et les rencontres de sa vie, son réalisme et les communautés de destin, Thibon et Dieu.

    Sur place, au pub Le Graal,  Danièle Masson dédicacera son dernier essai publié chez Guillaume de Roux : Zemmour, itinéraire d'un insoumis. Un ouvrage indispensable pour comprendre celui qui, interdit des  grands médias,  continue de faire polémique tout en caracolant à la tête des meilleurs ventes chez les libraires

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République, 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com
  • Scandale à Marseille : le Mucem bourre le crâne des enfants avec un pseudo spectacle à la gloire des migrants...

     

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    MIGRANTS DE TOUS LES PAYS, RENTREZ CHEZ VOUS !

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  • Sur sa page Facebook, le prince Jean de France a signalé l'émission Secrets d'Histoire ce soir sur France 2 et souhaité qu'on l'y retrouve ...

     

    C'est ce soir, sur France 2, à 20 h 55 et, bien-sûr, nous y retrouverons le Prince.

    Lu sur la page Facebook du Prince ...  

    Publications 

    Le prince Jean de France a partagé une publication —  en train de regarder Secrets d'Histoire, à Chapelle Royale de Dreux. 

    12 h · Dreux. 

    Retrouvez-moi demain soir dans Secrets d'Histoire sur France 2, depuis la Chapelle Royale Dreux et accompagné de Stéphane Bern pour évoquer le roi Louis-Philippe et la Reine Marie-Amélie. Bonne semaine à tous !

    #viveDreux#vivelhistoire

     
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    Dreux Officiel  

    Ne loupez pas le prochain Secrets d'Histoire présenté par Stéphane Bern sur Louis-Philippe et Marie-Amélie. L'émission tournée en partie à Dreux sera diffusée le mardi 30 octobre à 20h55 sur France 2. Vous pourrez notamment y voir Le prince Jean de France en interview dans la chapelle royale !

    Le prince Jean de France
    (Page facebook)

     

    Le Site Dreux Officiel a par ailleurs publié l'annonce ci-après ...  

    944564_495138517220052_655744072_n.pngCHAPELLE ROYALE

    Pour faire suite à la diffusion du prochain Secrets d’Histoire, la Fondation Saint-Louis a décidé d'ouvrir exceptionnellement la Chapelle Royale, selon les horaires suivants :

     Mercredi 31 octobre, jeudi 1 et vendredi 2 novembre de 13h30 à 17h30

     Samedi 3 et dimanche 4 novembre de 10h00 à 12h00 et 13h30 à 17h30

    Bonne visite !

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