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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1208

  • Le nationalisme peut conduire à la guerre, mais le pacifisme plus sûrement encore

     

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    Opposer patriotisme et nationalisme, pacifisme et nationalisme, comme le fait plus ou moins inconsidérément le président Macron, ce sont des mots, des phrases, des idées en l'air et, en dernière analyse, de la propagande. Électorale, rien d’autre. 

    Il y a des personnes paisibles et il y a des personnes agressives. Ces dernières ne disqualifient pas l’universalité des personnes ... 

    Il y a ainsi des nationalismes raisonnables et paisibles, comme il y en a d'exaltés et agressifs. Et il y a des pacifismes qui conduisent à la guerre plus sûrement encore que le nationalisme le plus exalté ... 

    top-hs-6-624i-e13947929522761.jpgLorsque Hitler décida de remilitariser la Rhénanie, en mars 1936, contre l'avis de ses généraux, l'Allemagne n'était pas prête à la guerre et il confiera plus tard que si la France était intervenue alors, conformément aux traités et surtout à sa sécurité, l'Allemagne n'eût pas tenu le choc.

    Il avait sciemment parié sur l'inertie de la Rassemblement-populaire-14-juillet-1936.jpgFrance, sur le pacifisme idéologique de ses dirigeants et la suite lui donna raison. Pari gagné ! Il avait pourtant joué gros car un échec en Rhénanie aurait sans-doute stoppé l'élan de son régime et la marche â la guerre. Le pacifisme des Blum et consorts y conduisit tout droit, tout autant sinon davantage que la soif de revanche de l’Allemagne et son expansionnisme. 

    Emmanuel Macron aurait raison de faire comme Zemmour, c'est à dire de lire Bainville. Il y verrait comment l'on évite la guerre ou comment l'on y sombre, comment, si l'on ne peut l'éviter, l'on se prépare à la gagner ou à la perdre.  Macron a dit et répété que l'Histoire est tragique. Il devrait aussi savoir que ses épisodes tragiques ont toujours résulté d'une rupture d'équilibre des forces entre puissances rivales. Aucun pacifisme, aucun angélisme naïf ne l'en ont jamais sauvée. 

    Prêcher aux quatre coins du monde que le nationalisme c’est la guerre n'est rien d'autre qu'une sottise. ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (106 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • D'accord avec Mathieu Bock-Côté : « Le nationalisme n'est pas un péché »

     

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    Une réflexion qui n'a rien à voir avec le libéralisme mondialisé que prêche partout Emmanuel Macron en parfait décalage avec les réalités et les évolutions du monde actuel. Comme nous, Mathieu Bock-Côté prône limites, frontières et enracinement qui n'entraînent nullement un esprit de fermeture aux autres et au monde. mais qui, simplement, répondent au besoin de l'homme « d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche ». [Le Figaro, 16.11].  LFAR

     

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    Il n'y avait rien de surprenant à entendre Emmanuel Macron, dans le cadre de la commémoration du centenaire de l'Armistice, dénoncer le « nationalisme ».

    Tous y ont vu, sans se tromper, une réponse à Donald Trump, qui s'en est récemment réclamé. Mais Emmanuel Macron faisait aussi tout simplement écho à la définition courante du nationalisme en France, qui l'assimile à l'extrême droite. On se souvient de la formule de François Mitterrand, qui se voulait définitive : « Le nationalisme, c'est la guerre ! »

    Mais il suffit de se dégager du contexte français pour constater que le terme « nationalisme » n'a pas partout la même connotation, ce qu'a noté Gil Delannoi dans La Nation contre le nationalisme. Même dans l'espace francophone, sa signification varie, comme on le voit au Québec, où il désigne essentiellement le combat mené au fil des siècles par les Québécois francophones pour conserver leur identité collective dans une Amérique où le fait français est minoritaire. Le nationalisme y est non seulement normalisé, mais valorisé, au-delà de la seule option indépendantiste. On pourrait dire la même chose du nationalisme irlandais, polonais ou de celui des pays Baltes - ces peuples ont dû conquérir leur indépendance. Les petites nations savent très bien qu'elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour défendre leur droit d'exister.

    Il se pourrait toutefois que la condamnation du nationalisme, chez Emmanuel Macron, aille bien plus loin que sa dénonciation habituelle. Car ce n'est pas la première fois que celui-ci, croyant s'en prendre au nationalisme et ses excès, prend en fait pour cible la nation en elle-même. On se souvient de sa déclaration quelque peu contre-intuitive au moment de la présidentielle, lorsqu'il avait affirmé que la culture française n'existait pas ou plus récemment, de sa caricature de la psychologie française qui serait celle de « Gaulois réfractaires ». Même les pages glorieuses de l'histoire nationale sont gommées, avec l'effacement symbolique de la victoire française lors de la Grande Guerre au profit d'un mythique siècle d'amitié franco-allemande.

    Ce zèle antinationiste, pour emprunter le néologisme de Pierre-André Taguieff, se confirme, par effet de contraste, dans l'enthousiasme européen du président. L'appel lancé à la constitution d'une souveraineté européenne, parachevant la désincarnation politique des nations, se complète maintenant avec celui pour une armée européenne. On pourrait voir là un appel à l'Europe puissance, mais l'Europe macronienne semble terriblement décharnée. Elle a moins l'allure d'une civilisation se constituant politiquement que du stade intermédiaire dans la construction d'une cité universelle, où pourrait s'épanouir une « overclass » enfin délivrée de ses obligations envers une communauté politique particulière et se percevant elle-même comme une aristocratie planétaire.

    « Si le nationalisme lui-même ne cesse de se recomposer (...), c'est qu'il permet à l'homme d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche »

    C'est probablement là que se confirme le caractère radical d'un certain progressisme. On y retrouve une conception de la modernité qui présente la diversité humaine, celle des peuples, des religions et des civilisations, comme un moment transitoire dans une longue histoire censée aboutir à une humanité réconciliée sous le signe de la cité universelle. L'homme n'aurait cessé d'élargir au fil des siècles et des époques ses cercles d'appartenances. Viendra un jour où il saura se passer de frontières et de demeure - tel est le pari du progressisme. L'homme trouverait sa rédemption dans une adhésion militante au parti du mouvement, qui le purgerait d'un enracinement qu'on fait rimer avec encrassement.

    Mais cette histoire a surtout les traits d'un fantasme destructeur. Gabriel Marcel l'a déjà dit de manière lumineuse : « À la base de l'activité des révolutionnaires […] gît cette conviction monstrueuse : ce que nous détruisons peut se remplacer, nous avons quelque chose à mettre à la place. » Si le conservatisme renaît en notre temps, c'est d'abord à la manière d'une prise de conscience de l'intime fragilité du monde. On ne saurait présenter nos patries comme des constructions sociales purement artificielles, bêtement transitoires, toujours déjà périmées, qu'on pourrait démonter à loisir. L'homme a besoin de croire au monde qu'il habite.

    Et si le nationalisme lui-même ne cesse de se recomposer, au-delà des définitions polémiques qu'en donnent ceux qui veulent en finir avec lui, c'est qu'il permet à l'homme d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche - un pays s'inscrivant sous le signe de la continuité historique. Et sachant que l'histoire n'accouchera ni demain ni après-demain d'un monde homogène, les peuples sont en droit de demander à leurs dirigeants de défendre leurs intérêts sans basculer dans une forme de messianisme sacrificiel les poussant à s'abolir pour une idole idéologique déracinée qui n'est qu'une contrefaçon de l'humanité.  

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • Où Simone Weil pointe l'une des maladies les plus dangereuses de l'âme et des sociétés humaines ...

     

    « L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine…

    Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines. »  

    Simone Weil

    L'Enracinement - Prélude à une  déclaration des devoirs envers l'être humain, Gallimard (Folio)

  • Paris, samedi 17 novembre, l'unité de l'Action Française restaurée

     

    46486176_2003147136406578_5626606929573838848_n.pngC"est par une messe aux intentions de Charles Maurras et de tous les morts de L'Action Française, célébrée par l'abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse, en la chapelle du Calvaire de l'église Saint Roch, que la journée de ce samedi 17 novembre s'est ouverte à midi.

    1200px-P1000338_Paris_I_Eglise_Saint-Roch_façade_reductwk.JPGL'abbé Laurent y a donné l'homélie, toute consacrée à la personnalité de Maurras en ce 150ème anniversaire de sa naissance ; une homélie riche de nombreux enseignements. 

    A l'issue de la messe, rendez-vous avait été donné par François Bel-Ker, Secrétaire général de l'Action française, à 15 heures, 10 rue Croix-des-Petits-Champs, dans les locaux, désormais historiques du Mouvement.

    « Historiques », mais rénovés, modernisés et fonctionnels, aptes à toutes espèces de réunions et à recevoir un public important. Ce fut une heureuse surprise pour une bonne part des nombreux participants à la rencontre de cet après-midi du 17 novembre, où la présence de nombreux jeunes-gens a aussi été très remarquée.

    46445192_970701663130437_3684474794801102848_n.jpgPrésentation des locaux nouvelle formule, par François Bel-Ker, tenue d'un colloque dont les intervenants furent Axel Tisserand, Gérard Leclerc et Hilaire de Crémiers, ont occupé une bonne partie de l'après-midi, avant que ne soit confirmée la restauration de l'unité du mouvement d'Action française, par la fusion de la Restauration Nationale et du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française). Le mouvement ainsi réuni prend le nom de Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française. Hilaire de Crémiers en est le Président d'honneur, Henri Bec le Président et François Bel-Ker le Secrétaire général, cheville ouvrière du Mouvement. 

    François Bel-Ker donna alors lecture du communiqué qui venait d'être adressé à la presse pour rendre public l'événement (ci-dessous).

    Suivit un cocktail très réussi où les conversations durèrent longtemps et les chants ne manquèrent pas de retentir.

    Lafautearousseau, notre quotidien, était représenté par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et par Gérard Pol.

    Ce fut une journée d'unité et d'espérance. 

     

    Communiqué de Presse

    L'unité restaurée 

    La Restauration Nationale et le Centre Royaliste d'Action Française sont heureux d'annoncer le réunification des deux mouvements maurrassiens dans une unique structure. Les royalistes français, en quête d'unité pour notre pays, souhaitent rassembler l'ensemble de leurs forces pour défendre l'intérêt national en toutes circonstances.

    Dans la continuité de la riche histoire de l'Action Française, nous reprenons comme nom officiel La Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française.

    L'Action Française rappelle que son objet est la restauration d'un état souverain exerçant pleinement ses fonctions régaliennes. Seul l'établissement d'une monarchie décentralisée et représentative garantira le juste exercice d'une puissance durable.

    Notre espérance repose sur S.A.R. le Comte de Paris, ainsi que sur son fils S.A.R. le Prince Jean de France, duc de Vendôme, qui se prépare activement au recours du Pays réel.

     
    Hilaire de Crémiers                      Henri Bec              François Bel-Ker
    Président d'honneur                              Président                    Secrétaire général 
     
    Paris, le 17 novembre 2018
  • Éric Zemmour : « Le 17 novembre, la révolte des Français qui voient jaune »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgÉric Zemmour donne sa vision de la révolte des gilets jaunes : révolte de la France périphérique - dont Christophe Guilluy nous dit qu'elle reste majoritaire - contre la France mondialisée des grandes métropoles, minoritaire. Éric Zemmour y voit une forme nouvelle de la lutte des classes, fil rouge de la présidence Macron [Figaro magazine du vendredi 16 novembre]. Pourquoi pas ? Ou un affrontement Pays Réel / Pays Légal, à la maurrassienne ? Sans-doute les deux. Christophe Guilluy dit encore que la classe dirigeante actuelle parce qu'elle représente et sert la France mondialisée minoritaire est de ce fait condamnée. Si tel était le cas, nous dirions, comme Houellebecq, que nous n'aurions rien à regretterLFAR

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    C'est une révolution ? Non, sire, c'est une révolte. On pourrait ainsi retourner le célèbre dialogue qui annonça au roi la prise de la Bastille. Non, la manifestation des « gilets jaunes » ne sera pas une révolution. Le 17 novembre 2018 ne sera pas le 14 juillet 1789. Le monarque élyséen n'a rien à craindre, en dépit des cris poussés par les sans-culottes de La France insoumise et du Rassemblement national. On pourrait même dire que cette révolte n'est qu'une jacquerie, c'est-à-dire une rébellion de manants sans perspective politique ; mais cela la rend d'autant plus grave.

    La protestation contre la hausse du prix de l'essence est aussi vieille… que l'automobile. Pendant longtemps, elle fut provoquée par celle du prix du pétrole. Au moins, il y avait une certaine logique. Et puis, le prix de l'essence est devenu une arme au service des idéaux écologiques. C'est en tout cas ainsi que nos gouvernants habillent leurs décisions. Le diesel, voilà l'ennemi ! Il y a quelques années, pourtant, les mêmes nous disaient: le diesel, voilà l'ami ! Allez comprendre. En vérité, les Français ne consomment pas plus d'essence (diesel compris) mais moins. C'est même pour cette raison que l'Etat en augmente le prix. Cela paraît complexe mais c'est simple pour un technocrate de Bercy : plus on achète de l'essence à la pompe, plus on paie de taxes : pour compenser la baisse des recettes fiscales provoquée par la baisse de la consommation d'essence, il faut augmenter son prix ! C.Q.F.D.

    Les technocrates de Bercy sont d'autant plus inquiets que la première année du mandat de Macron a vu les dépenses publiques s'envoler de nouveau. On est loin des promesses du candidat de réduire les effectifs de la fonction publique ; mais on est au plus près des électeurs du candidat Macron: les fonctionnaires d'un côté et surtout, de l'autre, les habitants des métropoles qui n'ont pas besoin d'automobile pour se déplacer, bien pourvus en métros, bus, tramways ou encore vélos, voire trottinettes.

    Les cibles de la politique de Bercy sont les habitants de cette France périphérique des petites villes qui ont besoin de leurs voitures (souvent au diesel) pour se rendre à leur travail ou conduire leurs enfants à l'école. Comme par hasard, cette France-là n'a pas voté Macron. Elle lui a préféré l'abstention ou Marine Le Pen. Ou, pour les plus âgés d'entre eux, François Fillon. Cette France-là, ce sont ceux qui « fument des clopes et qui roulent au diesel », que brocardait récemment un ministre, à la manière d'Hillary Clinton se gaussant des « déplorables » qui votaient pour Donald Trump. Ce « mépris de classe », qui traduit le retour de la «lutte des classes», est le grand non-dit de cette manifestation des « gilets jaunes »: une « lutte des classes » remise au goût du jour par la mondialisation, qui s'exprime géographiquement, socialement, et électoralement. Une lutte des classes qui est le fil rouge de la présidence Macron, quels que soient les efforts de celui-ci pour le dissimuler.

  • Grenoble ce lundi 19 novembre au Centre Lesdiguières, une conférence d'Henri Augier à ne pas manquer !

    Le CENTRE LESDIGUIERES

    vous convie le lundi 19 novembre à 20h à une conférence 

    d'Henri Augier

    président du Centre Lesdiguières 

    « Tout peut s'effondrer.  Et pourtant...» 

    Tout peut s'effondrer, nous disent les « collapsologues » (Pablo Servigne) et les catastrophistes éclairés (Jean-Pierre Dupuy) . Vrai ou faux ? Tout s'effondre déjà, nous dit Cyril Dion (Demain) Comment se préparer ? Après l'encyclique Laudato Si, avec les jeunes animateurs de la revue d'écologie intégrale Limite, avec des alliés de tous bords qui se réveillent face aux défis de l'impossible, comment entrer en résistance et emprunter une voie d'espérance ? La décroissance est-elle la seule réponse ? Le désespoir en politique est -il toujours la sottise absolue que Charles Maurras dénonçait dès 1905 dans l'Avenir de l'intelligence ? 

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram: arrêt « Notre-Dame ») (Participation aux frais) Courriel: centrelesdiguieres@gmail.com Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Famille de France • Le 7ème BCA rend hommage au Prince François, Duc d’Orléans (1935-1960)

     

    Le 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins a rendu hommage récemment au Prince François, duc d’Orléans (1935-1960), mort au combat en Algérie alors que le Prince était affecté au 7ème BCA, Bataillon créé en 1840 par son aïeul le Prince Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans.

    En souvenir du Prince François, second fils du défunt Comte de Paris, la nouvelle section du Lieutenant Mayeul s’est vue présenter son nouveau fanion sur la place d’armes du Bataillon. Symbole de ralliement et de cohésion le fanion « François d’Orléans » accompagnera désormais les jeunes engagés volontaires tout au long de leur formation.

    14680993_1383887194974219_6880307594749758319_o-1.jpgLe lien entre le 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins et les Princes d’Orléans est toujours d’actualité puisque la Princesse Marie, Princesse Gundakar de Liechtenstein (photo), nièce du Prince François, est aujourd’hui la Marraine du Régiment.

    La soeur aînée du prince Jean, Dauphin de France, participe chaque année aux cérémonies du 7ème BCA et offre le bénéfice de ses expositions de peintures aux oeuvres sociales du Régiment.

    Le rôle de Marraine a été assuré auparavant par la princesse Isabelle, Princesse Pierre Murat, puis par la Princesse Hélène, comtesse Evrard de Limburg Stirum qui décida de transmettre le flambeau à sa nièce la Princesse Marie en 2009.

    On peut également rappeler que le prince Robert, comte de La Marche, a effectué son service militaire au sein du 7ème BCA. Autre geste fort d’un membre de la Maison d’Orléans,avant de mourir la défunte Comtesse de Paris offrit au 7ème BCA les effets militaires du prince François que la Princesse conserva précieusement tout au long de sa vie.  

    Source :  Noblese et Royautés

    (Merci à Charles – Copyright photos : 7ème BCA)

  • Patrimoine cinématographique • L'aveu

     

    Par Pierre Builly

    L'aveu de Costa Gavras (1970)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgLogique de la Terreur

    Que La révolution dévore jusqu'à ses enfants, on le sait depuis Danton, et que ce Moloch jamais rassasié, ce brasier qui a toujours besoin de nouveaux combustibles ait dévoré en ne s'en satisfaisant jamais les meilleurs de ses combattants, on le savait, en assistant, assez fasciné à cette catastrophe.

    Mais davantage que dans des films qui montrent plus particulièrement la stupéfaction, la surprise, le désenchantement, L'aveu explore de façon presque clinique, en tout cas distante et maîtrisée la folie de ceux qui prétendent changer la vie, c'est-à-dire changer la nature humaine... 

    ee87df15-0b1f-4ccc-8a2d-188a425f6a10_2.jpgS'il y a, à mes yeux, un quart d'heure de trop, qui en ralentit le rythme, L'aveu est un grand film, peut-être meilleur encore que Z, qui est plus romanesque ; l'enfermement, la folie kafkaïenne, le sadisme ordinaire et constant des geôliers, l'aveuglement de ceux qui ont fait du Parti l'horizon insurpassable de la pensée humaine et qui le tiennent comme une église à la fois parfaite et immanente (jolie contradiction dans les termes), tout cela est rendu avec une force extrême par Costa-Gavras, largement secondé par un Montand absolument bluffant, une Signoret d'autant plus crédible qu'elle avait largement partagé - et partageait en grande partie encore - les billevesées révolutionnaires, et une pléiade d'acteurs de second rang, mais de talent premier (Michel Vitold, Gabriele Ferzetti, Jacques Rispal, Jean Bouise, Michel Beaune et tant d'autres)... 

    Étrange sort que celui des Brigadistes, les Révolutionnaires de la guerre civile d'Espagne qui, à peu près tous, et alors que certains avaient encore fait davantage leurs preuves dans la lutte clandestine pendant les résistances au nazisme, se sont retrouvés suspectés, vilipendés, exclus de leur raison de vivre, la fidélité au parti et la Révolution, pendant les années d'après-guerre... L'aveu est le film de la déchéance d'Artur London, en Tchécoslovaquie, de ses brimades, humiliations, tortures, avilissements ; de façon plus cauteleuse, ce sont les mêmes procédés qui ont été employés, en France, contre d'authentiques soldats de la Révolution, André Marty, Charles Tillon, Auguste Lecœur... 

    L'Espagne, la défaite, en Occident, du marxisme révolutionnaire, aura été, assurément, une blessure irréconciliable, en même temps qu'un rêve romanesque ; dans la maison des London (Montand et Signoret, donc, compagnons de route ici réunis pour constater la faillite absolue de ce qui fut et resta - pour elle tout au moins - un idéal), il y a plein de photos de la guerre civile, le milicien frappé à mort immortalisé par Robert Capa, la buveuse de sang Ibbaruri (la Passionara), ou le défilé, à Barcelone, le 27 octobre 1938, des Brigades dissoutes par le Gouvernement républicain de Juan Negrin ; ceux qui combattirent n'y récoltèrent rien que la méfiance et l'aversion de ceux qui n'avaient pas pris les armes....  

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    Le DVD n’est plus très facile à trouver ; 16 € ENVIRON

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Livres • Savoir pour prévoir afin de pourvoir

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Christian Vanneste n’est pas un homme politique ordinaire.

    Ce qui caractérise le milieu, c’est son inculture. Ces gens-là ne savent rien ni du passé ni du présent ni des vraies questions qui se posent aujourd’hui à la société française. Quand ils prétendent savoir et détenir les diplômes qui le prouveraient, ils récitent les poncifs qui sont d’obligation, scolaire, universitaire, politicienne. Leurs discours convergent tous dans le même sens de la parfaite nullité.

    Christian Vanneste a réfléchi par lui-même ; il a lu, appris, philosophé ; il a mis en perspective l’histoire et resitué la France dans son drame politique, philosophique et même littéraire. Rien ne lui échappe de Descartes à Rousseau, de Pascal à Bergson, de Kant qui reste encore le philosophe de la modernité et de la république, à tous les faux esprits qui après 68 ont régenté l’intelligence française et contre qui se rebellent heureusement aujourd’hui tout ce qui a encore l’audace de tout simplement penser.

    Il en est de même de la politique : il sait que la France n’est pas née en 1789. L’individualisme qui a régi les rapports sociaux, a sa source dans une fausse conception du contrat social.

    La France dans la mesure où elle s’est conçue comme nation, a su dépasser cet individualisme. L’esprit social, le désir se servir retissaient le lien qui unissait les Français à chaque génération. De Péguy à Barrès, la France était chantée : le « moi » barrésien s’inscrivait dans l’énergie nationale.

    Le drame vient de ce qu’il n’y a plus de résistance, ni même d’esprit de résistance, sauf chez quelques-uns qui n’ont pas accès au pouvoir sous quelques mode que ce soit. Vanneste en sait quelque chose. Reste un rayonnement culturel qui flamboie encore. Tel un Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, tel lui-même, Christian Vanneste, qui est l’un des rares à pouvoir dire, écrire, décrire un tableau synthétique de notre décadence actuelle, en dénoncer les causes, en annoncer les conséquences. C‘est devant nous, inéluctable. Car plus la société française s’effrite, se dilue, s’autodétruit, plus les communautarismes apparaissent, se développent et font la loi. Les groupes singuliers qui se présentent comme minoritaires et persécutés, revendiquent et, peu à peu, s’arrogeant la loi, la pratique de la loi et de la justice, imposent leurs usages et leurs visées dominatrices ; c’est le processus de victimisation en vue de la prise de pouvoir. Seulement, dans ce communautarisme triomphant, règne l’islam et, derrière l’islam, avance l’islamisme. La France s’est désarmée ; elle est en danger de mort. Toute personne intelligente le comprend parfaitement. Reste à savoir s’il est encore une volonté pour la sauver : SOS France ! L’identité, c’est perdurer dans l’être. Sinon, c’est la mort.

    C’est possible, encore, mais il faut une lucidité politique qui n’est pas encore de règle ni de mise aujourd’hui. Philippe de Villiers dans sa préface adoube le chevalier Vanneste : il est toujours utile de se battre et de savoir se battre.  

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    L’identité ou la mort, Christian Vanneste, préface de Philippe de Villiers, Editions Apopsix, 236 p, 20 € 

    Hilaire de Crémiers

  • Culture • Loisirs • Traditions

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  • Histoire • Thierry Maquet : « La Grande Guerre a fait émerger les pays anglo-saxons qui, depuis, dirigent le monde »

     

    LAFAUTEAROUSSEAU / ENTRETIEN - Thierry Maquet, historien autodidacte, est spécialisé dans la Première Guerre mondiale, événement qui a marqué profondément et durablement sa région, puisqu'il vit dans les Ardennes. Il développe ici, sur la Grande Guerre des points de vue qui suscitent la réflexion. On n'est pas forcément d'accord sur tout. On peut en débattre. Entretien par Rémi Hugues pour Lafautearousseau 

     

    41418405_2225893421021798_8973707314515148800_o.jpgÊtes-vous d'accord avec le philosophe Gustave Thibon lorsqu'il disait que la Grande Guerre a été un suicide collectif de l'Europe ? 

    Tout à fait d'accord. C'est également le terme qu'emploie le pape Benoît XV. À quel degré de folie étions-nous arrivés pour qu'un homme de lettres écrivît ceci en détournant le sens des mots religieux : 

    « Tous vinrent à Verdun, comme pour y recevoir je ne sais quelle suprême consécration ; comme s’il eût fallu que toutes les provinces de la patrie eussent participé à un sacrifice d’entre les sacrifices de la guerre, particulièrement sanglant et solennel, exposé aux regards universels. Ils semblaient, par la voie sacrée, monter, pour un offertoire sans exemple, à l’autel le plus redoutable que jamais l’homme eût élevé » . Ces mots sont de Paul Valéry. 

    Puisque tous les « poilus » sont morts, est-il selon vous toujours légitime de célébrer le 11 novembre ? Que pensez-vous de ceux qui veulent le supprimer en tant que jour férié ? 

    J'estime que la Grande Guerre, c'est de l'histoire, à l'égal des guerres et des batailles de 1870, du premier Empire et de l'Ancien Régime, qui, elles ne sont plus célébrées. De plus, avec l'afflux massif de populations extra-européennes qui s'en fichent et la désaffection du public français pour les cérémonies, je pense qu'il ne faut plus célébrer cela, même si mon grand-père paternel y participait. 

    De plus, on célèbre là une « horrible boucherie »  (encore un terme utilisé par le pape de l'époque) qui a permis aux francs-maçons et autres universalistes de détruire les dernières monarchies catholiques ou chrétiennes et de dresser la nouvelle tour de Babel, la Société des Nations (S.D.N.) du président Wilson inspirée par le franc-maçon français Léon Bourgeois. 

    Diriez-vous que le discours officiel - ou mémoire officielle - sur la Première Guerre mondiale a évolué ces dernières décennies ? 

    Si je prends le discours du président Hollande lors du centenaire de la bataille de Verdun: il a confondu l'agresseur et l'agressé en présence de la chancelière allemande. La victoire française de Verdun y a été passée sous silence ; 4 minutes, seulement, sur 15, du discours présidentiel, ont concerné la bataille de 1916 et le reste ne fut qu'apologie de l' « Europe » , du multiculturalisme et de l'immigration. On est loin des dignes et sobres cérémonies de 1966 qui avaient été précédées par une messe célébrée sur le parvis de l'Ossuaire. 

    Je profite de la parole qui m'est donnée pour contester formellement les inscriptions ajoutées, en 2016, dans l'Ossuaire de Douaumont en allemand et en français avec les noms de Merkel et Hollande. Quant aux discours du secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants qui sont lus devant chaque monument aux morts de France, ils ne sont que des condamnations des adversaires et encensement de leur Europe et de la multiculturalité. 

    Peut-on faire, d'après vous un parallèle entre ce conflit et les guerres napoléoniennes, qui, on le rappelle, ont permis à Nathan Rothschild de devenir le maître incontesté de l'Angleterre ?           

    En tout cas, la Grande Guerre a permis l'émergence des pays anglo-saxons qui, depuis, dirigent le monde après avoir empêché une victoire française en 1918, sauvé l'empire allemand,  la république de Weimar étant la continuation en pire de l'empire et renforcé l'œuvre de Bismarck, et ce pour sauver les investissements allemands des banquiers américains d'origine allemande. 

    La Première Guerre mondiale n'a-t-elle profité qu'aux marchands de canon ? Peut-on même dire que ces derniers l'ont suscitée ? 

    Je dirais que la Grande Guerre a profité, par inertie, aux marchands de canons mais ils n'en sont pas responsables. Ceux qui sont à l'origine de cette guerre sont les francs-maçons français, italiens et serbes. Leur plan était déjà dévoilé le 12 novembre 1882 par le journal L'Univers  : « Les plans de subversion universelle, les projets abominables qui tendent à couvrir l’Europe de ruines et de sang en vue de substituer partout la République aux monarchies, l'idéal matérialiste et révolutionnaire à l'idéal spiritualiste et chrétien, sortent aussi des ateliers et des convents maçonniques. »   

    Lors d'une visite à l'abbesse de l'abbaye de Maredret, en Belgique, l'empereur Guillaume II (qui n'était pas franc-maçon) lui dit : « Savez-vous une des grandes causes de la guerre ?  - Non. - Les francs-maçons 

    Le franc-maçon René Viviani, qui a été président du Conseil, en 1919 : » Vous croyez avoir fait la guerre, vous n’avez pas fait la guerre, vous avez fait une révolution.»  Comme le Grand Orient de France, en 1918 : « La guerre actuelle est profondément révolutionnaire. Elle prépare un ordre nouveau ». Il y a tant à dire à ce sujet. Les sources sont aisément consultables sur Gallica... 

    Et puis il y a la date du 28 juin : jour anniversaire de la naissance de Rousseau, de l'assassinat de l'archiduc autrichien, du premier jour du congrès maçonnique international de Paris, en 1917, et jour de la signature du traité de Versailles. 

    Enfin, dernière question, plus politicienne et donc facultative, que pensez-vous du tour de France commémoratif qu'a décidé de faire le président Macron pour célébrer le centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 ? 

    Les censeurs de l'histoire ont parlé ; le « dogme»  historique et mensonger de 1945 doit être respecté et Macron s'incline... 

    Même la parole de De Gaulle (« leur » idole...) est niée, lui qui déclarait à Douaumont, en 1966, sous les applaudissements des anciens combattants : «  Si par malheur, en d’autres temps, en l’extrême hiver de sa vie, au milieu d’événements excessifs, l’usure de l’âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu’il acquit à Verdun, qu’il avait acquise à Verdun vingt-cinq ans auparavant et qu’il garda en conduisant ensuite l’armée française à la victoire, ne saurait être contestée, ni méconnue par la patrie. » 

    Le même De Gaulle justifiait l'armistice de 1940 devant l'Assemblée consultative, le 15 mai 1945 : « Qu'on imagine ce qu'eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, qu'elle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe.»  (Journal officiel de la République française. Débats de l'Assemblée consultative provisoire. 15 mai 1945). 

    Le général Pétain ne voulait pas l'armistice, en novembre 1918, mais une capitulation allemande signée à Berlin, après une offensive victorieuse prévue le 14 pour encercler les armées allemandes de Belgique.

    Lors du drame de 1940, tout le monde politique a jeté (démocratiquement, par la Chambre issue du Front populaire) le pouvoir entre les mains du vieil homme qui ne pouvait rien ajouter à la gloire dont étaient chargées ses épaules. Par patriotisme, par dévouement, par amour de la France et des Français, parce qu'il avait fait ainsi toute sa vie, il a fait don de sa personne d'une façon « christique » alors qu'il était innocent du désastre. Il prenait sur lui le déshonneur et la lâcheté des autres.   

  • Cinéma • Kursk

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : Kursk, un film de Thomas Vinterberg, avec Matthias Schoenaerts et Léa Seydoux, adapté de l'ouvrage du journaliste Robert Moore, A Time to Die : The Untold Story of the Kursk Tragedy.


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    12 août 2000 : explosion du sous-marin nucléaire Koursk au cours de grandes manœuvres de la marine militaire russe en mer de Barents.

    Le mur de Berlin est tombé 11 ans plus tôt, le 9 novembre 1989, et l’on prétend que la Guerre froide a cessé avec la fin de l’Union soviétique au traité de Minsk du 8 décembre 1991 qui institua la Communauté des États Indépendants (CEI).

    4.jpgle 26 mars 2000, un ancien du KGB, Wladimir Poutine, a été élu Président de la Fédération de Russie pour succéder à Boris Eltsine. 

    Ainsi, à l’aube de l’ère Poutine, ce film apparaît comme un état des lieux, le naufrage - de la marine russe, mais sans doute aussi de la Russie - couvert par les mensonges arrogants et homicides des autorités dûment formatées par le communisme totalitaire.    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Livres & Histoire • Mai 68 contre lui-même

     

    Par Philippe Granarolo
    Professeur de Khâgne (h)
    Philosophe 

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    Rémi HUGUES, Mai 68 contre lui-même (Edilivre, octobre 2018) 

    Avec Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues vient combler un manque : celui de l’étonnant vide éditorial qui a marqué les cinquante ans de mai 68. Une question, « À qui profite le crime ? », et deux mots, « farce » et « paradoxe », me semblent résumer l’originalité de son ouvrage.

    Répondant à l’injonction de Barjavel *, l’auteur choisit de se situer à une échelle autre qu’hexagonale : en lieu et place de l’approche franco-française retenue par la plupart des commentateurs, il opte pour une analyse géopolitique des événements.

    Pour ce faire, il rappelle des faits économiques oubliés de la plupart : en mars 68, une crise du dollar liée à la crise de l’or relaya une crise historique de la Livre sterling. Le système monétaire élaboré en 1944 à Bretton Woods tremblait sur ses bases tel un château de cartes. Le monde libéral était aux abois, ce qui conduit l’auteur à supposer que mai 68 fut « une rupture réussie avec ce qui perdurait de rapports communautaires et traditionnels, vestiges du précapitalisme, qui conservaient en France encore une place prépondérante » (p. 14).

    Cette formule résume la thèse de Rémi Hugues : mai 68 fut l’œuvre des puissances économiques étrangères pour faire rentrer la France dans le rang au moment où commençait à s’imposer la troisième forme du capitalisme (sa forme ultralibérale), celle qui régit la planète cinquante ans plus tard. On peut cependant regretter qu’aucune enquête approfondie ne soit menée qui pourrait étayer cette hypothèse. Le seul élément concret mis en avant dans l’ouvrage est le rappel de l’étrange interview accordée par la BBC à Daniel Cohn-Bendit le 12 juin 68. Que les événements de mai aient eu pour conséquence un profond recul de la France et son entrée dans la logique ultralibérale à laquelle elle avait jusqu’alors résisté est incontestable : mais cela suffit-il à nous faire accepter comme évident qu’un chef d’orchestre menait la danse en dehors de nos frontières ?

    Se référant régulièrement au modèle de l’analyse marxienne de la révolte de 1848, l’auteur prend appui sur une célèbre formule de Marx affirmant que la farce succède toujours à la tragédie sur la scène de l’histoire. Mais cette admiration justifiée pour la grille marxienne n’entrave-t-elle pas le recours à de nouveaux concepts nécessaires pour éclairer ce qui demeure une énigme ? On accordera néanmoins à l’auteur que la farce s’est poursuivie, puisque depuis cinquante ans les comédies étudiantes se sont succédé sans toutefois déclencher un nouveau mai 68.

    Le mixte de communisme totalitaire et d’anarchisme hédoniste propre à mai 68 demeure cinquante ans après un composé inexpliqué. Que les événements de mai, mis en route par des adolescents qui se présentaient comme les ennemis radicaux de la société de consommation, aient contribué à la victoire  définitive  de  celle-ci,  est  un  bien  étrange paradoxe **. Il fallait sans doute que le PC soit mis au pas pour qu’une troisième forme de capitalisme s’impose en France comme elle avait commencé à le faire dans le monde anglo-saxon.

    L’énigme est loin d’être résolue. Mais l’essai de Rémi Hugues a le mérite d’éclairer pour la première fois de nombreuses zones d’ombre. Il pourrait servir de point de départ à l’analyse historique plus ambitieuse que nous attendons et que l’auteur sera peut-être l’un des plus habilités à conduire.  

     

    *  C’est à René Barjavel qu’est confié le soin d’ouvrir cette enquête. L’auteur du Grand secret y pointait du doigt les grandes puissances qui haïssaient la France de l’époque, au premier chef le monde anglo-saxon, Angleterre et États-Unis, sans écarter pour autant la Chine. 

    ** Le 24 février 2018 s’est tenu à La Garde un colloque dont j’étais l’organisateur sur le thème « Révolution(s) » (colloque qui fit exception au vide que j’évoquais au début de mon texte). La vidéo de mon exposé « À propos d’un grand écart jamais surmonté - mai 68 », qui est en harmonie avec de nombreux arguments développés par Rémi Hugues, peut être visionnée sur YouTube à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=0iTu-iOEkao&t=479s

    Docteur d’Etat ès Lettres et agrégé en philosophie, Philippe Granarolo est professeur honoraire de Khâgne au lycée Dumont d’Urville de Toulon et membre de l’Académie du Var. Spécialiste de Nietzsche, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Nietzsche : cinq scénarios pour le futur (Les Belles Lettres, 2014), Le manifeste des esprits libres (L’Harmattan, 2017) et dernièrement Les carnets méditerranéens de Friedrich NietzscheNous vous conseillons son site internet. Suivre surTwitter : @PGranarolo
    iphilo.fr
    L'ouvrage de Rémi Hugues ...
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    Dossier spécial Mai 68