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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1214

  • La France et son destin

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

    Nation. Car il s’agit de savoir si elle peut vivre encore et si les Français sont décidés à la faire vivre. Il faut qu’ils y croient. 

    3444282921.2.jpg

    Le dernier livre d’Éric Zemmour, Un destin français, tranche avec sa production antérieure. Le journaliste est à l’apogée de son talent et sa plume rejoint celle de l’écrivain. Est-il historien ? Les spécialistes diront que non. Mais il connaît l’histoire, la lit et la relit et, surtout, il la met en perspective avec ce que nous vivons. Il lui donne un sens. En somme, il nous instruit.

    Bien sûr, il a son style, fait de raccourcis et de fulgurances. Il a son point de vue, souvent original, mais dont le lecteur découvre, au fur et à mesure qu’il déroule le panorama, qu’il était judicieux et faisait mieux voir que la banalité sans cesse recopiée sur le même sujet. Ce point de vue le conduit souvent à la polémique, car d’un fait ancien rapproché des événements actuels, il fait une charge contre nos inconsciences, nos mensonges et nos lâchetés. L’histoire n’est pas neutre. Clio est une muse terrible. Elle porte le jugement et ce jugement s’exerce, non pas tant sur ceux qui ont fait le passé, mais sur ceux qui font ou défont le présent. A la lumière de notre passé, que pèsent les célébrités d’aujourd’hui ? La leçon est rude. D’où les cris qui jaillissent de tous côtés. Car Zemmour est lucide. Il a le mot juste, donc cruel pour les menteurs et les lâches. Et il aime la vérité qu’il va chercher jusqu’au fond des époques les plus discutées, les plus diffamées : « les heures les plus sombres de notre histoire ».

    D’où parle cet écrivain ?

    Il parle de sa place de jeune juif algérien, berbère, devenu, sous la conduite de ses parents et sous un charme qui l’a saisi, enfant, et ne s’est jamais démenti, un Français éperdument amoureux de la France. « Je ne suis pas un Juif français, disait son père, excédé par cette formule, je suis un Français juif ». Le fils ajoute « de culture catholique ».

    Son chapitre sur Charette se termine par cette phrase, détachée comme une sentence qui résume l’ensemble, ou comme un point d’orgue :

    « Nous sommes tous des catholiques vendéens. »

    Dans cette symphonie tragique, plusieurs mélodies s’entrecroisent mais une revient, comme un thème central qui ressurgit à chaque chapitre – c’est-à-dire à chaque époque… –, les élites, en France, ont une appétence particulière à la trahison. Est-ce leurs grands biens ? Leurs espérances immédiates ? Un souvenir de la féodalité écrasée par le pouvoir central ?

    Les motifs varient suivant les moments, mais la constante se dégage. Que l’ennemi soit espagnol, autrichien, allemand ou anglais, « le parti de l’étranger » est toujours là pour lui donner un coup de main, et ce « parti de l’étranger » est le plus souvent composé des élites en place.

    C’est le peuple, avec son Roi, qui résiste, et, malgré elles, continue l’histoire du Royaume de France. Quand il n’y a plus de Roi et que le peuple, lui-même, se dissout, l’avenir du royaume qui, selon saint Remi, « durera jusqu’à la fin des temps », se fait très incertain.

    Bien sûr, pour Zemmour, il y a des rois de substitution. Napoléon a pris la suite de Capet et la République a voulu continuer, sous d’autres habits, « le roman national ». C’est même elle, la IIIe, qui a forgé avec Ernest Lavisse, ce roman, chargé de remplacer le Roi disparu.

    Chef-d’œuvre d’art politique en péril.

    Le roman national devait être le ciment qui, auparavant s’appelait la fidélité au Roi. Car la France, rappelle-t-il, n’est ni une race ou une ethnie, ni un impératif géographique.

    C’est une construction politique, disons mieux, un chef-d’œuvre comme on le disait des artisans-compagnons qui en faisaient un pour devenir maître, un chef-d’œuvre d’art politique.

    Quand l’art politique n’est plus là, la France se défait.

    On pourra discuter, dans le détail, de telle ou telle appréciation, trouver que le procédé se répète à chaque chapitre, a quelque chose de systématique…, chercher à y mettre quelque nuances. Il n’en reste pas moins que cette charge, conduite au galop – car la plume de Zemmour a quelques ressemblances avec les compagnons de Jeanne dans la plaine de Patay ou les soldats de Napoléon à Austerlitz – finit par emporter l’adhésion du lecteur, même si elle le laisse parfois pantelant et quelque peu essoufflé.

    Ce thème de la trahison des élites rejoint celui de la guerre civile larvée ou éclatée dont même la guerre étrangère ne nous protège pas. Au contraire ! Sauf à quelques moments tragiques et miraculeux – 14-18 –, la guerre étrangère devient la guerre civile. Ceux que Jeanne appelait « les faux Français » jouent le rôle de la cinquième colonne : les intérêts partisans, religieux, économiques, féodaux, idéologiques, l’emportent sur la nécessaire unité nationale.

    Seul un roi, un empereur, un dictateur momentané fait – parfois par la Terreur… - valoir cette unité. Mais, à chaque fois, il y parvient, parce qu’il a, avec lui, le consentement de la nation, ce qu’Homère appelait « le murmure approbateur du peuple ».

    Dans cette cavalcade glorieuse et tragique qui va de Vercingétorix à nos jours, Zemmour mène lui-même sa propre guerre, qui est celle de l’historien. Il rappelle le mot de Fustel de Coulanges selon lequel notre histoire est elle-même une guerre civile.

    Je me souviens d’un fascicule aperçu dans ma jeunesse, sous la signature de Charles Maurras, La bagarre de Fustel. On se battait, à l’époque, dans les réunions des Sociétés savantes, sur la façon de traiter l’histoire… Les adversaires d’hier se sont accordés. Michelet et Fustel, Lavisse et Péguy, après les combats de l’instant, se retrouvent, car ils ont en commun, comme Clemenceau et Daudet, « la passion de la France ».

    Zemmour livre une nouvelle bataille, celle qui pourfend les « déconstructeurs de la France ». Nous n’en sommes plus aux trahisons classiques, ni même aux collaborations avec l’ennemi. Nous en sommes à la volonté de détruire la France, de faire qu’elle n’existe plus, d’abord dans les esprits et dans les cœurs.

    Le rêve de ces déconstructeurs est qu’elle ne soit plus qu’un hexagone sur la carte, un lieu tempéré, au climat agréable, où se retrouvent ceux qui s’y trouvent bien et s’essaient à vivre ensemble. Cette utopie est sanglante. Le rêve devient cauchemar. Le « vivre ensemble » est mortifère.

    Il n’y a donc plus, conclut le lecteur, en refermant le récit saccadé de cette tragédie, qu’à mourir ou qu’à retrouver les promesses de saint Remi au baptême de Clovis, la toujours lumineuse Jeanne, la majesté du roi Louis le quatorzième, le génie de Napoléon…

    Et si, achevant les propos, nous concluions simplement que les rois ont fait la France, qu’elle se défait sans roi, … et qu’il est urgent de travailler, une fois encore, au retour du Roi.  

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    Éric Zemmour, Le destin français, Éd. Albin Michel, 576 pages, 24,50 € 

    Jacques Trémolet de Villers

  • Éric Zemmour face à Patrick Weil (1/2) : Un débat détonnant portant sur des sujets essentiels

    Centenaire de la Grande Guerre

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe débat que nous mettons en ligne aujourd'hui (1ère partie, 25 mn)) porte sur des sujets absolument essentiels, qu'ils soient historiques ou d'actualité : les deux guerres mondiales, Pétain et De Gaulle, la Résistance, l'immigration et les menaces qui pèsent sur l'identité française, les sujets dits sociétaux. En tous domaines, l'on mesurera combien la pensée d'Éric Zemmour est pétrie des thèses - parfois même d'expressions - maurrassiennes et bainvilliennes. Zemmour redresse ainsi avec un remarquable courage intellectuel des opinions reçues, manichéennes et simplistes par ignorance ou pure mauvaise foi. Quand on a lu La Cause du peuple de Patrick Buisson, quand on écoute ou qu'on li Zemmour, on se rend un compte exact de l'influence que les idées d'Action française continuent d'exercer sur l'Intelligence française. En ce sens, l'on ne peut parler ni de leur échec, ni de leur malédiction. Et surtout, l'on constate quels signalés services elles ne cessent de rendre à la France d'aujourd'hui. Regardez, écoutez, donnez vos avis...  ■  Lafautearousseau  (2ème partie, demain) 

     

     

    La présentation de BFM

    Éric Zemmour face à Patrick Weil (2/2)

    Le journaliste et essayiste Éric Zemmour, en tête des ventes de livres en septembre avec son ouvrage Destin français (Éd. Albin Michel), a débattu face à l'historien Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, président de « Bibliothèque sans frontières » et auteur du livre Le sens de la République, réédité en collection Folio. - Débat animé par Nathalie Levy, dans News et Compagnie, ce mardi 23 octobre 2018, sur BFMTV.

    En début de soirée, News et compagnie présenté par Nathalie Levy offre une dynamique différente en matière de rendez-vous d'information. Retour durant une heure entière sur les principaux faits d'actualité dans la voix d'une personnalité people, intellectuelle, politique ou encore sportive. Entourée des chroniqueurs Laurent Neumann, éditorialiste politique et Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique, Nathalie Levy décrypte l'actualité avec son invité sur un ton décalé placé sous le signe de la bonne humeur.  

    Mise en ligne le 23/10/2018
  • Où Péguy parle comme Montherlant, avec plus de simplicité, du souci de ne pas paraître assez « avancé » ...

     

    « On ne saura jamais tout ce que la peur de ne pas paraître assez avancé aura fait commettre de lâchetés à nos Français. »

    Charles Péguy

    Notre Patrie, 1905

    Merci à Jean de Maistre 

    Montherlant_par_J-Emile_Blanche_1922.jpgLire aussi dans Lafautearousseau ...

    Dédié à toutes les Mlles. (& MM.) de Bauret qui s'ignorent

  • Une note qui a touché au moins 46 347 personnes...

     

    C'est la première fois que cela nous arrive sur lafautearousseau/Facebook : une note publiée le dimanche matin - et que vous voyez ci-après - à 9h29, qui atteint, cinq jours après, plus de 46.000 personnes...

    Espérons qu'on en postera beaucoup d'autres, qui nous permettront de toucher toujours plus de monde, et donc de diffuser toujours plus largement nos idées de Salut public...

    Merci à tous, on continue !

    François Davin

     

    Au sujet de l'Italie, LREM (Le Roi Emmanuel Macron) a dit qu'il y avait deux "Europes". Les italiens ne l'ont pas contredit; ils ont fait mieux : ils ont publié deux photos en demandant de trouver la différence…

    L’image contient peut-être : 8 personnes, personnes souriantes, personnes debout et texte
     
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  • Sur sa page Facebook, le prince Jean de France a salué l’élection de son cousin brésilien

     

    Publié le 23.10.2018 - Actualisé le 24.10.2018 

    Dimanche dernier, à la mi-journée, le prince Jean de France a félicité, sur sa page Facebook officielle,  son cousin brésilien Dom Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance pour son élection comme député fédéral de Sao Paulo.

    Le duc de Vendôme, Dauphin de France, s'est exprimé en ces termes chaleureux :

    42885061_1139475346212782_5193566383803203584_o-300x300.jpg« Toutes mes félicitations à mon cousin Luiz-Philippe d’Orléans –Bragance pour son élection comme député fédéral de Sao Paulo. Les brésiliens ont décidé d’accorder de nouveau leur confiance à un membre de la famille impériale qui incarne par son nom, l’indépendance, la force, le courage d’une nation face à l’adversité, l’intégrité, la fierté et la continuité d’une grande histoire qui a façonné le visage du Brésil. Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée émue pour ma grand-mère paternelle, la comtesse de Paris, qui avait été très sensible à la campagne pour la restauration de la monarchie en 1993. Aujourd’hui, " Tout m’est bonheur  "».*  

    Le prince Jean de France
    (Page facebook)

    * L'expression est reprise du titre des mémoires de la grand-mère du Prince, la défunte Comtesse de Paris.

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Elections au Brésil : L’entrée au parlement de Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance relance les espoirs monarchistes

  • Comment peut-on être Français ?

     

    Par Jean Viansson Ponté

    457372439-612x612.jpgLa France est un pays bizarre autant qu’étrange.

    Elle reste une des premières nations du monde, ce qui est en soi un sujet d’étonnement. Car, dans la période récente, le peuple a porté à la fonction suprême successivement un nerveux hyperactif, un cauteleux cynique, puis un adepte solennel du Tout et Son Contraire. Leurs efforts conjoints permettent, aujourd’hui, de dresser un état des lieux impressionnant : on peine à résumer les « avancées » qui ont bouleversé les règles et les usages sur lesquels avaient été fondés les rapports sociaux et la prospérité des temps anciens ! La France, dans le concert des nations occidentales vassalisées par l’empire américain, s’est distinguée par le zèle de ses dirigeants à la transformer en modèle exemplaire de cette révolution lourde et molle. Politique Magazine analyse, commente et scrute ces transformations depuis seize ans. Ce numéro d’octobre est un anniversaire. Une nouvelle équipe dirigeante prend les rênes ; mais votre magazine ne changera pas. Il restera ce magazine que vous aimez et qui tentera toujours de répondre, chaque mois, à cette question cruciale qui est plus que jamais la nôtre : comment être Français ?

    Comment être Français quand le Français est réputé coupable, encore coupable, toujours coupable. Pour les « crimes » de ses parents et de ses aïeux, et pour sa difficulté congénitale à comprendre le bien-fondé des pensées « nouvelles ». « Réfractaires », dit la plus haute autorité !

    Coupable d’avoir fait des guerres, de les avoir gagnées, et sans doute encore plus de les avoir perdues. Coupable d’avoir imposé sa férule à des peuples qui jusque là vivaient dans l’état d’innocence et de bonté propre à la nature selon Jean-Jacques, coupable de leur avoir apporté ses maladies et ses mauvais sujets en même temps que ses hôpitaux et ses infrastructures, ses techniques et sa langue. Coupable d’avoir pratiqué un temps l’esclavage, qui n’avait perduré depuis la fin de l’empire romain – faut-il le rappeler ? – que dans les sociétés orientales, et coupable d’être l’un des premiers pays à l’avoir abrogé ! Coupable d’avoir tardé à admettre que les textes fondant le droit de la famille devaient valoriser au premier chef les pratiques minoritaires en-dehors de toutes contraintes naturelles ou culturelles. Coupable de ne pas aimer les éoliennes, ni les systèmes d’échange de taxes carbone, si pratiques, pourtant, pour justifier en même temps des investissements colossaux et des profits si faciles. Coupable de ne pas s’enthousiasmer à aimer un « art » qui ne recherche pas le Beau, et qui pourtant permet un stockage de valeur presque plus aérien que les mécaniques boursières automatisées. Bref, coupable de ne pas aimer le Progrès, y compris dans ses aspects les plus déroutants et les plus destructeurs.

    Et comment être Français sous le joug d’une triple contrainte étouffante ? Contrainte légale, contrainte sociale, contrainte morale.

    Contrainte légale : lorsque les choses traînent, quand non seulement les citoyens mais aussi les parlementaires rechignent à « progresser », les juges se chargent alors de remédier à la situation, en toutes matières. Et la plus haute juridiction de l’État, le Conseil constitutionnel, sorti des limites de son pouvoir, n’hésite pas à l’ouvrage. Le tout sous la tutelle des institutions et juridictions européennes, dont l’action réduit le rôle des gouvernants nationaux à une gestion sans vision et sans ambition, même dans les domaines les plus essentiels.

    Contrainte sociale : lorsque des voix discordantes expriment une divergence par rapport à l’opinion « dominante », habilement fabriquée, elles sont rappelées aux « fondamentaux » de la démocratie programmée et obligatoire, la liberté ayant quand même des limites ! Si ces voix persévèrent dans la défense de valeurs, et surtout d’intérêts, qui se révèlent contraires à la croyance dominante et surtout aux intérêts des dominants, elles sont mises au rancart. Le conformisme est de rigueur.

    Contrainte morale : comme dans toute classe, il faut faire régner la discipline, désapprendre les mauvaises habitudes et valoriser les bases de la nouvelle sociabilité. Et, pour cela, les « grands » médias, écrits, parlés et audiovisuels sont requis. L’esprit critique n’est plus la valeur de référence. Ce qui compte, c’est de respecter « les codes ». Et surtout « le nouveau code », qui n’est pas de gouverner en cherchant à faire valoir ce qui relève du bien commune et de l’intérêt national. Non, mais de gouverner en désignant les méchants, nation ou famille, Russie ou Syrie, et de faire silence sur les sujets qui fâchent, Chine et Turquie, islam et islamisme, violences et pauvretés, peuple et libertés. La règle est de proclamer la vision universelle et de ne plus traiter du réel national, ce bagage encombrant.

    Politique magazine est un mensuel d’information et d’opinion. Il ne joue pas sur des manichéismes faciles. Il s’attache à analyser des faits et des situations pour contribuer à éclairer ses lecteurs, dans la période de périls qui se précise. En faisant appel à leur jugement, à leur intelligence, à leur curiosité ; afin de rechercher ce qui peut contribuer à construire un avenir pour la France et les Français ; en n’écartant ni les véritables novations, ni la véritable tradition. En n’écartant que les contraintes étouffantes.

    Politique magazine est un espace de liberté qui a été pensé et construit par une équipe fondatrice. C’est dans cette voie que nous poursuivons maintenant la publication, après une phase économiquement difficile qui est sans doute la rançon de l’indépendance. Faites connaître Politique magazine, envoyez-nous vos commentaires, ensemble nous ferons grandir ce nécessaire espace de liberté.  

    Jean Viansson Ponté
    Politique magazine - Octobre 2018
  • Politique magazine numéro d'octobre: « Un Islam de France ? » Un nouveau départ pour Politique Magazine

     

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    La Ve République, 60 ans.

    Le Brexit, la France et l'Union Européenne  

    Hommage à Jean Piat

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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    Sommaire du mois

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  • « Personnes LGBT » ? Honte et misère de l'expression postmoderne

    Le chagrin et la pitié

     

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    Pour dire les choses simplement, nous sommes passablement fatigués d'entendre parler indéfiniment par la nébuleuse prétentieuse et sotte des médias audio-visuels, de personnes LGBT

    Vous croyez que des personnes peuvent s'appeler LGBT ? Comme un matricule en prison, comme une marque au fer rouge dans les camps de concentration ou au goulag, comme un substitut aux patronymes interdits dans le Cambodge de Pol Pot, comme la SNCF ou la RATP ? Comme le CAC 40 ou le G 20 ? 

    Quel mépris pour les personnes ! Quel abaissement ! Quelle réduction ! Quel manque d'épaisseur et de substance infligé aux personnes dans leur vraie et entière substance ! Et quelle médiocrité, quelle misère ! 

    870x489_homophobie3.jpgNotre époque sera sans-doute, de toute l'Histoire, celle qui aura le plus stupidement exalté la personne humaine, ses droits, sa dignité, et tout cet attirail de mots creux. Mais ce sera aussi celle qui l'aura le plus dépouillée, abaissée, réduite à l'épaisseur d'un papier à cigarette.  

    La modernité ? La postmodernité ? Il n'y a vraiment pas de quoi s'en gargariser. 

     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (101 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • L’affaire Khashoggi ou le cynisme occidental face à l’Arabie Saoudite

    Mohamed Ben Salman (MBS) et Donald Trump 

    Par Antoine de Lacoste 

    1456949215.png

    Depuis le début de l’affaire Khashoggi, ce journaliste tué dans les locaux du consulat saoudien en Turquie, l’Arabie Saoudite a multiplié les mensonges.

    Après avoir affirmé que le journaliste était ressorti libre du consulat, elle a finalement admis, devant l’évidence, qu’il y était mort mais à la suite d’une bagarre. On imagine en effet aisément, alors que le journaliste venait chercher des papiers lui permettant d’épouser une Turque, ce dernier cherchant à se colleter avec les barbouzes du consulat…

    Personne ne croit à cette thèse et il semble évident que les deux jets ayant fait l’aller-retour Ryad-Istanbul le même jour transportant plusieurs membres des services secrets saoudiens, se soient déplacés pour régler le cas Kashoggi.       

    khashoggi.jpgCe dernier était un islamiste convaincu, ce que l’on oublie un peu, et ses liens avec feu Ben Laden sont bien connus. Il était ensuite devenu proche des frères musulmans, donc du Qatar, nouvel et récent ennemi de l’Arabie Saoudite de Mohamed Ben Salman (MBS). Il semble que ce soit pour éviter de faire partie de la vague d’arrestations qui a frappé le royaume l’année dernière, que Jamal Khashoggi ait préféré s’enfuir aux Etats-Unis. Il y comptait de nombreux amis, a été fort bien accueilli et, depuis, réglait ses comptes avec le régime saoudien, par de nombreux articles publiés dans le Washington Post.

    Depuis cette disparition, le monde occidental est bien embarrassé. Si sourcilleux sur le respect des droits de l’homme quand il s’agit de la Syrie, de la Russie et maintenant, pourquoi pas, de la Hongrie, peut-il passer l’éponge aussi facilement sur ce qui s’apparente bien à un crime d’Etat ?

    Alors comme d’habitude, on fait semblant : Bruno Lemaire annule sa participation au « Davos du désert » prévu à Ryad mais cela « ne remet pas en cause le partenariat stratégique avec l’Arabie Saoudite », Emmanuel Macron attend les résultats de l’enquête, le PDG de Thalès annule également son déplacement mais, rassurez-vous, le patron de la branche spatiale sera bien là...

    Ce qu’il y a de bien avec Donald Trump c’est qu’il ne se croit pas obligé de faire semblant. Ses récentes déclarations à Fox Business portent assez haut le cynisme assumé : « S’ils étaient au courant c’est mauvais. S’ils ne savaient rien, des évènements malheureux peuvent arriver ». Certes, surtout dans un consulat...Il ajoute, finaud : « Nous voulons être malins. Je ne veux pas renoncer à 110 milliards. Il s’agit d’emplois. ».

    Son amitié pour Ryad est d’ailleurs assez ancienne. Ne disait-il pas, lors de sa campagne électorale, « les Saoudiens, ils m’achètent des appartements. Ils dépensent 40, 50 millions de dollars. Je les aime beaucoup ! ». On sait prévoir l’avenir à Ryad.

    La flagornerie occidentale vis-à-vis de l’Arabie Saoudite est très ancienne, et cette affaire ne remettra pas en cause une servilité si éprouvée.

    1721332_3_336a_le-prince-salman-ben-abdel-aziz-al-saoud-ici_f1b0a799dac98037456f3743f06d594e.jpgElle embarrasse toutefois le roi Salman al-Saoud qui a écarté des cercles du pouvoir deux proches du prince héritier MBS. De plus,un des membres des services secrets saoudiens, le lieutenant Saad al-Bostani, présent au consulat, vient de mourir opportunément d’un accident de voiture à Ryad. MBS doit comprendre qu’il ne faut pas faire n’importe quoi.

    Mais que l’on se rassure : quoi qu’il arrive, au Proche Orient, les gentils sont Israël et l’Arabie Saoudite et les méchants les Iraniens et les Syriens. Ainsi en a décidé la grande Amérique.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Atlantico pose la question qui fâche : « En marche vers une fin de quinquennat difficile ? »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgAtlantico - que dirige l'excellent Jean-Sébastien Ferjou - pose souvent de judicieuses questions et y apporte parfois de justes réponses ou livre à ses lecteurs d'utiles informations.

    Celles qui suivent - en très bref - sont d'importance (une « claque » pour En Marche aux européennes, des élections législatives anticipées ...) et laissent présager une situation politique mouvementée dans les mois à venir. Ayons-les au moins à l'esprit comme éventualités.  LFAR

     

    logo.pngLibération publiait le 15 octobre dernier une déclaration de François Hollande prédisant une « claque » pour En Marche lors des élections européennes et la prochaine dissolution de l'Assemblée par Emmanuel Macron. Des déclarations démenties entre temps par le cabinet de l'ancien Président mais qui poussent à s'interroger sur l'apparente imperméabilité d'Emmanuel Macron avec les sondages. En cas de défaite lors des prochaines élections, pourra-t-il continuer à passer outre l'opinion publique ? (...)
     
    Bien que les récents sondages illustrent une fracture profonde entre le Président et les Français, Emmanuel Macron présente une image d'homme imperméable à la démocratie sondagière. Mais si la situation venait à s'envenimer, combien de temps pourrait-il maintenir cette posture ?  
  • Boutang : « La république en France ne réunit pas les conditions minimales d'un Etat »

    2802651628.jpg« En remontant du salut public […] jusqu'à sa condition royale, [Maurras] a pu ériger la preuve puissante, jamais réfutée, que la république en France, règne du nombre, des partis, et, à travers eux, de l'or et de l'Étranger, ne remplissait pas les conditions minimales d'un État; qu'elle ne pouvait donc masquer sa nullité politique que par une tyrannie administrative et bureaucratique vouée à défaire la nation. Il en résultait que l'avantage majeur de la monarchie serait de n'être pas la République, de combler son vide par la présence d'une personne douée, en général et au moins, des attributs de l'humanité, la raison de « l'animal rationnel mortel » et la responsabilité. »   

     

    Maurras, la destinée et l'œuvre, Plon, 1984

  • "Cette" Europe ? Sûrement pas ! Mais, Vive l'Europe des Nations, des Patries !...

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  • La fureur et la contrition

     
    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    MM. Macron et Mélenchon se seront donc, chacun à sa façon, exprimés la semaine dernière. Mardi, c’est le chef de l’Etat qui, sur le ton de la contrition, rappelle les fondamentaux de sa politique. Mercredi, c’est le chef de la France insoumise qui, de manière violente, s’oppose aux représentants de la force publique venus perquisitionner son appartement puis le siège de son parti. Pain bénit pour les commentateurs patentés qui, dans les deux cas, se seront surtout intéressés à la forme des deux événements. 

    DptgzjGXcAMsP1e.jpgOn s’empresse ainsi de relever, avec une ironie gourmande, l’ambiance et le décor de l’intervention télévisée de M. Macron : un éclairage « crépusculaire », des notes « raturées », un ton « dramatique », etc. Peut-être, mais c’est oublier que toute apparition ou intervention officielles d’un chef de l’Etat a forcément un côté théâtral et fait l’objet d’une sorte de mise en scène plus ou moins réussie. Quand on sort de ce cadre, on risque le dérapage, à preuve ces « selfies » récents de M. Macron avec des personnes peu recommandables. Derrière ce qui n’est que de la « com » aux yeux de certains, derrière les inévitables « éléments de langage » (autant dire langue de bois), M. Macron a quand même tenu des propos politiques sur l’Europe, la République ou l’écologie - des propos qui confirment la poursuite d’un engagement déjà critiqué dans ces colonnes. 

    DppjaJDU4AALACK.jpgOn reproche par ailleurs à M. Mélenchon son emportement, tant verbal (« Je suis un parlementaire. La République, c’est moi ! Ma personne est sacrée… ») que physique (quand il porte la main sur policier et procureur). Mais il avait prévenu son monde. Qui ne se rappelle en effet ce dimanche de novembre 2010 où M. Mélenchon hurlait sur une estrade : « je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas » ? De deux choses l’une : ou il est d’un naturel bouillant ou il joue la comédie ; dans ce second cas, n’est-il qu’un « cabotin » (Mme Delarue, Boulevard Voltaire, 19 octobre), n’est-il pas plutôt un excellent comédien, parfaite illustration du Paradoxe sur le comédien de Diderot ? L’important reste pourtant que, en se référant régulièrement à Robespierre ou à Fidel Castro, en se comportant comme un conventionnel excité ou en soutenant ouvertement le régime de M. Maduro, il fait de la politique. 

    marine-le-pen-jean-luc-melenchon_2386222.jpgS’il est un grand animateur de notre vie publique, parfois même sympathique grâce à une bonne dose de parler vrai, M. Mélenchon ne constitue cependant pas un danger. En revanche, les propos de M. Macron, parce qu’il détient le pouvoir, sont inquiétants : vilipendant « populistes » et « nationalistes », il vient de réaffirmer qu’il ne changerait pas de politique européenne. Or, les élections européennes approchent et un échec des partis européistes, dont celui qui soutient le président de la République française, est aujourd’hui plausible si ce n’est probable. Cet échec, s’il devait advenir - ce que nous souhaitons -, pourrait avoir des conséquences politiques certainement très importantes. Dans cette perspective, on comprend mieux l’acharnement, largement médiatisé, d’une Justice à l’indépendance impossible contre les opposants « eurosceptiques » au pouvoir, Mme Le Pen et maintenant M. Mélenchon étant des cibles prioritaires.   

  • Un élève braque sa prof avec une arme factice : Castaner crée un comité stratégique !

     

    Par Catherine Rouvier

    Merci à Catherine Rouvier d'avoir écrit cet excellent billet ! 

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    Dans notre civilisation du spectacle, il ne faut pas moins qu’un coup de théâtre pour qu’on s’aperçoive, soudain, de ce qui crève les yeux depuis pas mal de temps.

    Le 21 mars dernier, le proviseur du lycée Saint-Exupéry, à Créteil, était hospitalisé. Il avait reçu un coup de tête de l’un de ses élèves qui fut placé en garde à vue.

    Cette fois, c’est au lycée Branly de la même ville qu’à la fin d’un cours de première en « prévention santé environnement » (!), un lycéen a pointé une arme sur son enseignante pendant qu’un de ses camarades filmait, en lui intimant l’ordre de le noter « présent ».

    La vidéo, vue des milliers de fois sur les réseaux sociaux, a semblé réveiller le château étatique endormi.

    Le premier étonnement, après avoir vu la vidéo, c’est de lire : l’agresseur sera déféré dimanche au juge des enfants. Tu parles d’un enfant ! On ne serait pas un peu en décalage avec la réalité ?

    Capture-35.pngAutre sujet d’étonnement : celui qui aurait introduit l’arme dans la classe a été interpellé, placé en garde à vue mais remis en liberté sans poursuites, l’arme, un pistolet à billes « de type airsoft » n’étant, aux yeux de parquet de Créteil, « qu’un jouet ». La consultation rapide d’un catalogue d’armurier nous apprend que l’objet en question est la réplique exacte d’une arme – un colt, en l’espèce. L’intention de terroriser est donc évidente. Mais on nous rassure : l’arme et les billes ont été détruites.

    Ce qui stupéfie, enfin, c’est la réaction des « autorités ».

    Le président du syndicat des collèges déclare : « On ne peut pas gérer tous les problèmes socio-économiques du pays. » Sous-entendu : c’est un « jeune » de banlieue, donc, c’est « la faute à la société ».

    Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, en charge des lycées, se dit « aux côtés des communautés éducatives » pour financer « tous les équipements de sécurité ». L’argent, toujours l’argent !

    Le président de la République a, lui, réagi en fin de soirée. « J’ai demandé au ministre de l’Éducation nationale et au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles. »

    Il manque un mot, non ? On ne proscrit pas un fait mais une personne… Mais personne ne semble l’envisager.

    Le directeur de l’établissement l’a dit : il est surpris de cet acte car il font au lycée des « séances de sensibilisation au respect ». Va-t-il virer les trois élèves ? Mais non, c’est les vacances ! « Alors, à la rentrée, on réunira un conseil de discipline. » Le 5 novembre, dans quinze jours !

    Le conseil ramolli par les vacances et ayant déjà oublié « l’incident » dira sans doute que c’était le dernier jour d’école et que, donc, c’était sûrement juste pour « rigoler », comme l’a déclaré le braqueur.

    La réponse de Castaner ne dénote pas, non plus, un désir farouche d’en découdre. Il va mettre en œuvre un « comité stratégique pour un plan d’actions ambitieux contre les violences visant les enseignants ».

    Quatorze mots pour ne rien dire.

    Par comparaison, un internat digne de ce nom a renvoyé un élève pour trois jours dans la minute où il avait fait « quelque chose de très grave ». Il avait « mis son doigt sur sa tempe et, en regardant la prof d’allemand bien en face, il avait tourné ». Sous-entendre que la prof est folle : trois jours immédiats d’exclusion.

    Lui, braquer une arme sur la tempe… rien.

    « Rien », comme notait Louis XVI le 14 juillet 1789… Juste la Révolution, au sens propre : la mise sens dessus dessous de la société. ■  


    Docteur d'Etat en droit public, avocat, maître de conférences des Universités

     
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    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR