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Grand entretien du Figaro
Pour le sociologue Jean Pierre le Goff, la révolte des «gilets jaunes» ne fait que catalyser tous les maux nés des bouleversements de la société française. Elle exprime le rejet de quatre décennies de libéralisme culturel et d'«adaptation» économique à marche forcée voulus par les élites.
C'est l'homme qui avait tout vu. Depuis 1992 et son premier essai, Le Mythe de l'entreprise. Critique de l'idéologie managériale, le sociologue analyse les bouleversements problématiques de la société française. Il a écrit sur les dérives de la communication et de la transparence, l'héritage de Mai 68, les fractures françaises, la crise existentielle de la gauche française, la disparition du village et le malaise démocratique.
Jean-Pierre Le Goff n'est guère surpris par le mouvement des «gilets jaunes». Pour lui, la révolte contre les taxes sur le carburant ne fait que catalyser tous les maux précédemment cités. La France des «gilets jaunes» n'est autre que la France périphérique sortie depuis trop longtemps des écrans radars médiatique et politique. Elle rejette la politique d'Emmanuel Macron mais plus largement quatre décennies de libéralisme culturel et d'«adaptation» économique à marche forcée voulus par les élites.
Le Goff a raison de pointer le libéralisme culturel, qui détricote la civilisation, avec le mariage pour tous; la PMA et bientôt la GPA, l'hédonisme consumériste, la laxisme judiciaire, Ce libéralisme culturel partagé par la droite et la gauche progressistes rencontre désormais en face de lui une mouvance conservatrice, qui s'exprime par la voix de philosophes, sociologues, journalistes de plus en plus nombreux et écoutés, ce qui montre que les beaux jours de ce libéralisme libertaire sont peut-être derrière lui.
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Grand entretien du Figaro
Pour le sociologue Jean Pierre le Goff, la révolte des «gilets jaunes» ne fait que catalyser tous les maux nés des bouleversements de la société française. Elle exprime le rejet de quatre décennies de libéralisme culturel et d'«adaptation» économique à marche forcée voulus par les élites.
C'est l'homme qui avait tout vu. Depuis 1992 et son premier essai, Le Mythe de l'entreprise. Critique de l'idéologie managériale, le sociologue analyse les bouleversements problématiques de la société française. Il a écrit sur les dérives de la communication et de la transparence, l'héritage de Mai 68, les fractures françaises, la crise existentielle de la gauche française, la disparition du village et le malaise démocratique.
Jean-Pierre Le Goff n'est guère surpris par le mouvement des «gilets jaunes». Pour lui, la révolte contre les taxes sur le carburant ne fait que catalyser tous les maux précédemment cités. La France des «gilets jaunes» n'est autre que la France périphérique sortie depuis trop longtemps des écrans radars médiatique et politique. Elle rejette la politique d'Emmanuel Macron mais plus largement quatre décennies de libéralisme culturel et d'«adaptation» économique à marche forcée voulus par les élites.
Le Goff a raison de pointer le libéralisme culturel, qui détricote la civilisation, avec le mariage pour tous; la PMA et bientôt la GPA, l'hédonisme consumériste, la laxisme judiciaire, Ce libéralisme culturel partagé par la droite et la gauche progressistes rencontre désormais en face de lui une mouvance conservatrice, qui s'exprime par la voix de philosophes, sociologues, journalistes de plus en plus nombreux et écoutés, ce qui montre que les beaux jours de ce libéralisme libertaire sont peut-être derrière lui.