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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1196

  • Vidéo. Hilaire de Crémiers commente le dernier numéro de Politique Magazine et ... l'actualité

     

    Présentation du n° 170 de Politique magazine (juin 2018)

     

     Sommaire.

    • Éditorial. Ralliement par Hilaire de Crémiers
    • Actualité. Maître du monde ? par Hilaire de Crémiers
    • Fichier S ? Réponse au sommet ! par Jacques Trémolet de Villers
    • Concurrence et service public par François Reloujac
    • La crise actuelle de l’Université par Yves Morel
    • L’éolien industriel, ses mensonges et ses nuisances par André Posokhow

    Dossier : Les États généraux de la bioéthique

    Le Comité consulatif national d’éthique a rendu son rapport. Impossible de le dissimuler : les États généraux ont manifesté des oppositions fermes et raisonnées aux évolutions « sociétales » proposées. Aucune synthèse ou prétendue telle ne sera satisfaisante. La question fondamentale est de savoir quelle conception la France se fait de l’homme et de la vie humaine.

    • Bioéthique : vers une société sans relations par Philippe Mesnard
    • Des états généraux en vérité ou en prétexte ? Entretien avec Ludovine de La Rochère
    • Pour un « principe responsabilité » bioéthique par Matthieu Baumier
    • La vie humaine instrumentalisée. Entretien avec Jean-Marie Le Méné
    • L’État étend son domaine sur nos corps par Philippe Mesnard

    Monde

    • La Chine m’inquiète par Georges-Henri Soutou
    • Dépendance ou indépendance par Mathieu Épinay
    • Jérusalem, capitale d’israël par Olivier Pichon

    Libre propos

    • Une famille étonnamment prolifique par Bernard Leconte

    Humeur

    • Vive la grève ! par B.-S. Chambon

    Civilisation

    • Chronique littéraire de Michel Bouvier
    • Livres par Ch. T., HdC., Cl. W.
    • Théâtre par Madeleine Gautier et B.-S. Chambon
    • Musique par Damien Top

    Histoire

    • Le roi, ou l’incarnation du pouvoir par Anne Bernet

    La Chronique de Claude Wallaert

    Ont collaboré à ce numéro : Olivier Pichon, Bernard Leconte, Damien Top, Matthieu Baumier, André Posokhow, Philippe Mesnard.

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  • Prince Jean de France : « Il nous faut retrouver le chemin des Grecs et des Latins. Ne négligeons pas la culture classique »

    La Colère d'Achille par Antoine COYPEL (1661-1722), 1711, Musée des Beaux Arts de Tours 

    2293089609.7.jpg

    Grecs et Latins

    Après avoir dévoré Marc-Antoine : un destin inachevé entre César et Cléopâtre de Pierre Renucci et le dernier livre de Jacques Trémolet En terrasse avec Cicéron, me voilà plongé dans l’Iliade et l’Odyssée d’Homère.

    Les Grecs ont inventé la philosophie. Sur la base de celle-ci, les Romains ont inventé le droit. D’autres cultures ont apporté leur contribution au monde, mais jamais autant que ces deux-là, du moins en Occident.

    Philosophie, Raison droite, Nature, Relation avec le divin, Vertu, Droit, Organisation de la société… Toutes ces valeurs fondatrices des civilisations hellènes et latines sont liées. Ce sont aussi des invariants de la nature humaine. Elles contrastent avec la « dictature de l’opinion » qui sévit dans notre monde contemporain et avec la superficialité de certains raisonnements, pour ne pas dire de leur égarement. De mon point de vue, rien ne les a dépassées depuis ; encore moins la fausse croyance que les idées nouvelles ont apporté quelque chose de plus. Des variantes, peut-être, comme l’organisation politique mise en place par nos rois, au moins dans le temps long.

    Cette culture grecque et latine est-elle morte ? On peut le penser. En tout cas, elle est de plus en plus rarement enseignée, nos contemporains n’y trouvant sans doute pas d’intérêt. Mais, la poésie d’un Grand Corps Malade est-elle à la hauteur de celle d’un Homère, le verbe d’un Bernard-Henri Levy à celui d’un Cicéron, la philosophie d’un Peter Sloterdijk à celle d’un Aristote, les actions d’un Donald Trump à celles d’un Marc-Antoine ? Je ne le crois malheureusement pas, même si l’on peut leur reconnaître des mérites.

    Il nous faut retrouver le chemin des Grecs et les Latins. Difficile dans notre société de masse ou le désir prime sur la raison ! Et pourtant, nous pouvons retrouver le goût de cette culture au détour d’une lecture, d’une conversation ou une conférence. Rien n’empêche d’apprendre le chinois ou l’arabe pour être dans le vent, mais ne négligeons pas la culture classique. Comment être à la hauteur sans une tête bien faite ?

    Je me souviens que chez les jésuites, où j’ai fait ma terminale, les pères parlaient tous le latin, quelques élèves aussi. Parfois, pour ne converser qu’entre eux, sans être compris des autres, ils passaient au grec. « Cool » comme on dit aujourd’hui !    ■  

      

    Domaine Royal de Dreux, le 19 juin 2018

    Jean de France, duc de Vendôme

     

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • ISLAMÉRIQUE [1]

    Michel Jobert en visite en Arabie : l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle (XXe)

     

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    Près de trente ans de journalisme, majoritairement au service du quo­tidien francophone le plus en vue*, m'auront au moins appris une chose : sans tambour ni trompette, la liberté d'expression n'a cessé durant ce laps de temps, d'aller en diminuant.

    Oh ! pas besoin pour cela de Gestapo ou de goulag, ni même de censeur ! Simplement le poids social, professionnel, quotidien, invisible et inodore, mais vite devenu insoute­nable, d'une « pensée unique », d'une « correction politique » qui détruisent, plus sûrement que tous les totalitarismes avoués, les plumes et les bouches tentées de s'opposer à ce système de contrôle politique transnational, inédit dans les annales universelles de la répression. « Au moins, sous le communisme, on savait contre qui, contre quoi on se battait, nous confiait récemment une consœur slovaque (mais elle aurait pu être de n'importe quelle nationalité européenne, le marxisme ayant naguère partout régné sur le Vieux Continent, via les gouvernements ou les intelligentsia), alors qu'aujourd'hui, on se heurte à des tabous sans visage, impossibles à cerner ou à discerner... »

    Chercheur, Alexandre del Valle, comme les journalistes, s'est retrou­vé face à cette liste chaque jour plus longue des sujets qui ne peuvent plus être traités librement, à cette liste non écrite mais omniprésente de sujets-tabous. Parmi eux, l'Islam, l'islamisme, les musulmans, choisissons le terme qu'on voudra, parmi eux également les Etats-Unis d'Amérique, les Américains, leurs mœurs et leurs produits. Il existe bien encore quelques petites failles, quelques petites exceptions éditoriales ou journalis­tiques, quelques petits espaces de franchise, mais outre qu'ils vont s'amenuisant, il est de plus en plus difficile aujourd'hui, en Europe généralement, en France en particulier, d'exposer en toute liberté une vision de la réalité, sinon critique du moins divergente, non conforme aux idées établies, dès qu'il s'agit des musulmans ou des Américains. Les hardis bonhommes qui s'y sont risqués se sont vus aussitôt taxés d'hostilité à la « fraternité universelle » voire, s'ils insistaient, de racisme, fascisme ou même nazisme... Les Etats-Unis n'ont-ils pas « sauvé le monde libre en 1939-45 » ? En foi de quoi, ceux qui, cinquante ans plus tard, se dressent pour refuser l'américanisation politique et culturelle de la France ou du reste de la planète, sont aussitôt soupçonnés, accusés même, de regretter la victoire américaine, il y a un demi-siècle...

    Quant aux musulmans, la moindre réserve sur leurs pratiques, leurs dogmes, leurs projets, la moindre allusion aux contradictions, aux antagonismes existant entre leurs idéaux, leurs intérêts et les nôtres, vous fait aussitôt classer parmi les tenants de la « purification ethnique ». Alexandre del Valle a passé outre, et doublement, puisque son travail s'attache à mettre en lumière les alliances de facto, les liens formels ou informels, les intérêts communs, la collusion pouvant exister entre Islam et Amérique - en attendant Inchallah cet « Islamérique » que sera peut-être demain une partie du globe.

    plenel-del-valle-ardisson-c8-73e7e.jpgAlexandre del Valle sera honni, vilipendé, pour avoir osé aborder un tel sujet, d'autant plus que, par la nature et la force des choses, il n'a pu évidemment apporter au moulin de sa démonstration toutes les eaux probantes. Parviendra-t-il au moins à enclencher un courant de recher­ches dans la direction islamo-yanquie qu'il indique ? Rien n'est moins sûr. Fallait-il donc qu'il s'abstienne et remise ses notes ? Certes pas ! Le système actuel, ne serait-ce que par son ambition universelle, a certaine­ment ses talons d'Achille. Il faut les chercher sans relâche. Et puis, à tout prendre, chacun sait que les vrais gentilshommes ne défendent jamais que des causes perdues... Celle d'une France, par exemple, qui ne voudrait être ni yanquie, ni islamique et encore moins un composé de ces deux éléments si contraires à la civilisation, à l'art de vivre qu'elle a inventés.

    gallois-27juin09_137.jpgLe général Gallois, dans sa préface à cet ouvrage, a particulièrement insisté sur l'aspect « musulman » de la thèse d'Alexandre del Valle. Je serais plutôt tenté, pour ma part, de mettre l'accent, dans cette postface, sur le côté « américain » du travail de notre jeune auteur. On fait là avec lui une véritable cure de non-conformisme, de novation, grâce au regard cru mais non cruel, qu'Alexandre del Valle jette sur la « puissance abusive » des Etats-Unis, selon l'expression de Michel Jobert, l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle à avoir osé dénoncer, qu'il soit ministre ou éditorialiste, la main basse américaine sur le monde.    (A suivre ...)

    Le Monde 

    Illustration ci-dessus :

    Alexandre Del Valle vs. Edwy Plenel

    Le général Gallois et Jean-Pierre Chevènement.

  • Hervé Juvin : Le moment politique : pourquoi ?

     

    2293089609.14.jpgVivons-nous la fin du Politique ou un moment politique ? C'est cette seconde option qu'Hervé Juvin retient. Il publie France, le moment politique et expose ici l'essentiel de son analyse. Elle nous intéresse de toute évidence si nous souhaitons la survie de la France et de notre civilisation.   LFAR

     

    Par Hervé Juvin

     

    HerveJuvin.jpg

    Le moment que va vivre la France, c’est « le moment politique ».

    C’est le moment où l’arrangement actuel, entre le marché et le droit, ne suffit plus. C’est le moment où la promesse de l’extension indéfinie de la satisfaction individuelle ne fonctionne plus, le moment où la croissance ne signifie plus le progrès, et même signifie une dégradation nouvelle des conditions de vie, le moment où le progrès lui-même perd son sens, hésite et se brouille.

    Ce moment politique est déterminé par la crise d’identité que vivent les Français, comme bien d’autres Européens, depuis que l’Union a abandonné son devoir de préférer les Européens. Il provient de la fin du tout économique, et des illusions de l’abondance pour tous. Il se caractérise par la fin du « je », égoïste et tout-puissant, et le retour du « nous » comme famille, communauté, nation, parce que nul ne survivra seul aux crises qui s’annoncent. Mais il est aussi provoqué par le vertige qui nous saisit devant le nouveau totalitarisme de l’homme augmenté, de l’homme hors sol, sorti de la nature et de toute détermination – devant la promesse que chacun devienne Dieu.

    Cet aboutissement de l’individualisme libéral a été philosophiquement exprimé, mais pratiquement ignoré ; une humanité encore majoritairement dépendante de l’agriculture paysanne, dominée par le climat, le relief, la distance, intimement liée aux saisons, à la terre et aux ressources de la nature, était très vite ramenée à la terre qui est sous ses pieds. Voici quelques décennies encore, les paraboles du berger et du troupeau, de la lampe qui guide le voyageur, des oiseaux dans les champs et des fleurs dans les prés, étaient intelligibles par tous parce qu’elles éveillaient des expériences concrètes.

    UNE RUPTURE RADICALE

    C’est fini. Pour une population mondiale majoritairement urbaine, pour les 6 milliards d’habitants qui vivent rivés à l’écran de leur téléphone portable, pour ceux, à peine moins nombreux, pour qui le Web supprime la distance et rétrécit le temps, le fonds commun de la Bible et des Évangiles s’éloigne dans une brume d’étrangeté. Beaucoup d’enfants des métropoles n’ont jamais vu de coucher ou de lever du soleil, les mêmes enfants en colonie de vacances sont terrorisés par un troupeau de vache, et un troupeau de moutons dans les Causses devient une attraction touristique !

    Cette rupture n’est pas seulement symbolique. Les prothèses numériques transforment l’être là, l’être ensemble, l’être présent, c’est-à-dire les conditions concrètes de l’expérience humaine. Les promesses de la biologie, qu’il faut nommer bio-ingénierie, bouleversent tout ce que nous savions sur la filiation, la reproduction, la transmission. La perspective de voir les enfants humains devenir les produits de l’industrie n’est plus fantaisie de science-fiction. L’achat des caractères de l’enfant à naître ; l’affirmation du droit à l’enfant pour tous, y compris celles et ceux qui ne peuvent se reproduire ; l’indétermination du sexe, de l’origine et de l’âge, sont les promesses actuelles de l’hyperindividualisme. Ce n’est plus d’une vie sans souffrance qu’il s’agit, c’est d’une vie au-dessus de la nature, sortie de tous les hasards, de toutes les déterminations, de toutes les limites que la nature imposait.

    L’HOMME AMPUTÉ DU SACRÉ

    Comment ne pas rêver de ne plus souffrir, de ne plus vieillir, de ne plus mourir ? Mais il se peut que le prix à payer pour la libération de la nature soit la vie elle-même ; mais de plus en plus nombreux sommes-nous à penser que l’homme sorti de la nature est aussi un homme amputé du sacré, et que l’homme augmenté est plus sûrement un homme diminué – réduit à ce qui, en lui, ne fait pas l’homme.

    Les philosophes y verront l’occasion de reprendre l’analyse des liens entre nature et culture et de voir que la culture n’est que médiation entre la nature et le sacré. Ce qui reste de religieux en nous suggérera que rien n’est plus urgent que chasser les marchands du temple, et renouer avec le sacré, qui est ce pour quoi tuer, ou mourir – ce qui est plus que la vie. Les habiles entreprendront de réveiller les symboles, comme l’a fait Emmanuel Macron, mais les symboles ne sont rien sans le sacré qui anime et leur donne souffle et force. Il s’agit d’imiter le sacré, sans le sacré, de copier la foi, sans la foi, de dire « la France », sans en être. Faible entreprise, sans illusion. Les politiques, les vrais, doivent saisir l’importance de ce basculement du commun où la volonté de vivre ensemble, de dire « nous » et de décider de ses lois, de ses mœurs et de ses choix va balayer l’insolente prétention de l’économie à dicter ses lois à la société, et, du marché, à faire de la vie un produit en rayon.  • 

    Hervé Juvin

    NEF, Juin 2018

    Hervé Juvin, économiste et essayiste, est président de Natpol et auteurs de nombreux ouvrages dont L’Occident mondialisé. Controverse sur la culture planétaire (avec Gilles Lipovetsky, Grasset, 2010), La grande séparation. Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013), Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé (P.-G. de Roux, 2015). Il vient de publier France, le moment politique (Éditions du Rocher, 2018, 288 pages, 16,90 €).

  • Il faut libérer Tommy Robinson !

     

    Par Pierre de Meuse

     

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    Il y a quelques années, nous avions fait partager aux lecteurs de LFAR une information concernant le scandale de Rotherham, où plus d’un millier de jeunes anglaises, souvent mineures et même des enfants de 11 ans, avaient été violées et prostituées par des membres de la pègre pakistanaise, avec le silence complice des autorités craignant le développement du racisme.

    Voilà qu’une affaire similaire se produit à Telford, avec un caractère pédophile encore plus marqué et la présence de plusieurs meurtres, mais la même indifférence policière, judiciaire, médiatique  et administrative. Indifférence partagée par les médias français, à tel point qu’un journaliste aussi engagé à gauche que Claude Askolovitch remarquait sur France Inter que sans le site anti-immigrationniste « François Desouche », personne n’en aurait rien su en France. Il s’étonnait également que « les jeunes Anglaises violentées ne percent pas le mur de notre compassion ». On aurait cherché en effet vainement  une star balancer ainsi des « porcs » à la peau trop sombre, ou le site « me too » laisser la parole aux victimes de cette dégradation insoutenable. Ces pédophiles profitent pourtant de l’effroyable misère morale et culturelle des « lower classes » britanniques que les « autorités morales » devraient dénoncer. C’est que le black-out est imposé sans aucune honte Outre-Manche. Ainsi la députée travailliste Naz Chah a osé déclarer publiquement, sans être  désavouée par son parti : « ces filles devraient la fermer pour le bien de la diversité ». Dans le même temps la journaliste de gauche  Sarah Champion a été exclue du Labour  Party pour avoir osé briser l’omerta. Dans le même temps 75% des mosquées britanniques ont refusé de condamner ces abus pédophiles .

    arton51053.jpgDu reste, le procès en cours a été placé sous la procédure de la « reporting restriction » qui interdit d’en parler sous peine de sévères sanctions.  Cette ordonnance conservatoire du juge est en principe destinée à préserver la sérénité des débats. En fait la raison profonde de ce black-out médiatique est la crainte de voir la construction sociale britannique devenir la proie de graves conflits. Il est donc interdit de dénoncer les crimes commis par certaines populations car  le "vivre ensemble" britannique risquerait d’en être fragilisé. Plus profondément, le principe de non-discrimination en vigueur en Grande Bretagne comme en France interdit d’apercevoir les prédispositions de certaines cultures à favoriser certains comportements : il édicte un réquisit d’aveuglement. Ce que l’on peut légitimement analyser comme une dissolution de l‘ordre social due à une trop grande mixité doit être réduit à une foule de faits divers auxquels on doit s’interdire de prêter une signification. Un exemple : lorsque la députée conservatrice locale, Lucy Allan, réclama une enquête, elle fut ainsi accusée d’attiser les tensions interraciales en désignant un gang indo-pakistanais. Cette situation est rendue plus aiguë encore par le fait que la Grande Bretagne, à la différence de la France, encourage le communautarisme, pour les différentes ethnies qui composent le kaléidoscope insulaire, à l’exception, bien entendu, des britanniques de souche. Les médias sont donc mobilisés pour exercer la « pédagogie diversitaire » afin de « guérir les mentalités  européennes de leurs pesanteurs ». La falsification du réel devient alors un devoir des autorités. Il existe pourtant des hommes assez courageux pour braver la censure de ce « pays de liberté » qu’est le Royaume Uni. Au premier rang d’entre eux se trouve le jeune journaliste Tommy Robinson, fondateur de l’ « English Defence League », qui a osé « couvrir » le procès de Telford malgré le black-out imposé par le juge. Tommy Robinson a donc été interpellé et, dans une hâte exceptionnelle, condamné à  13 mois de prison ferme, sans que le prévenu ait pu choisir son avocat ni bénéficier d’un procès équitable. La presse n’a pu relater cette procédure d’exception car les juges ont appliqué à sa condamnation une nouvelle « reporting restriction », sans aucune raison autre que le désir d’écraser toute protestation. De plus, Tommy a été transféré à la prison de  Leicester, dans un secteur peuplé de 71% de criminels musulmans dangereux, sur l’ordre du nouveau ministre de l’Intérieur, Sajiv Javid, d’origine pakistanaise. Cette situation le met en permanence en danger de mort. A son arrivée, les prisonniers ont d’ailleurs fait un énorme tapage, hurlant : « A mort Tommy Robinson ».

    Certes, on pourra dire que ce jeune activiste n’est pas dans notre style, et que l’hostilité à l’Islam ne constitue pas un programme politique. Cependant il nous semble que nous sommes tout de même concernés par cette répression qui n’est qu’une partie de ce que nous subissons et qui a pour but de bâillonner toute résistance à la société de l’indifférenciation. De plus le courage de ce jeune homme est impressionnant. Naturellement les organismes de défense des journalistes se sont fait remarquer par leur silence.  •

    Une pétition circule actuellement en faveur de la libération de Tommy Robinson. Elle a reçu l’appui de personnalités aussi diverses que Samantha Markle, demi-sœur de Megan Markle, Donald Trump Jr, fils du président américain, Yvan Rioufol ou Renaud Camus. Elle a déjà recueilli plus de 600 000 signatures.

    Vous trouverez ci-dessous le lien permettant de pétitionner en faveur de la libération du jeune journaliste :

    https://www.change.org/p/theresa-may-mp-free-tommy-robinson

    Pierre de Meuse

    est Docteur en droit, conférencier, sociologue et historien.

  • Alexandre Del Valle. Le géopolitiste qui bat en brèche l’islamiquement correct depuis 25 ans [2]

    Alexandre Del Valle sur France 5, le 30 janvier 2015, face au grimaçant Jean-Luc Mélenchon 

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    ... En deux occasions, je fournis au jeune homme sur sa requête, des textes mettant en valeur ses découvertes factuelles car ma ligne de conduite professionnelle a toujours été: des faits, des faits, rien que des faits. 

    LES PREMICES DE L’ISLAMO-GAUCHISME 

    Ces faits gênants, que justement des militants tiers-mondialistes comme feu Bruno Etienne, avaient tout fait pour enjoliver voire dissimuler, à propos des méfaits islamistes, en Algérie et en France notamment. J’avais pu observer le travail désinformatif d’Etienne quand, vers 1965-1970, nous étions tous deux coopérants en Algérie, après l’indépendance, survenue en 1962. Quoique marié à une pied-noir lucide et franche, Etienne, travailleur, actif, érudit mais rongé par cette idéologie pernicieuse qu’on appellerait plus tard « islamo-gauchisme », ne pouvait tolérer, comme ses pareils, de voir sa folle propagande déguisée par lui en science politique, bloquée par le grain de sable D’Anna - Del Valle. Bruno Etienne, revenu d’Algérie est mort beaucoup plus tard - que Dieu ait son âme bien que celle-ci se soit réclamée surtout de la maçonnerie, du laïcisme, voire du protestantisme !… 

    Tariq_Ramadan_Hani_Ramadan-660x330.jpgOnt succédé au défunt des idéologues en chambre, tous peu ou prou imprégnés de marxisme et parmi lesquels, soulignons-le, les musulmans de souche (oui, ça existe, comme les Français de souche) ont toujours été rarissimes, à de brillantes exceptions près comme les frères égyptiens, de nationalité helvétique, Tarik et Hani Ramadan ; il y a eu également des militants nouveaux, plus jeunes, plus redoutables, plus radicaux, comme certains Verts immigrationnistes, plus culottés, plus retors, mieux organisés et qui ont remplacé les étiennistes comme adversaires inlassables de Del Valle mais celui-ci, toujours calme, poli et concret, quoique ferme, leur a tenu jusqu’ici la dragée haute, ainsi sur France 5, le 30 janvier 2015, face au grimaçant Jean-Luc Mélenchon. 

    « Les idiots utiles »

    Del Valle, bien sûr, a toujours eu à subir aussi le harcèlement des éternels «idiots utiles», hier agents soviétiques sans le savoir ou «porteurs de valise» des tueurs nationalistes algériens. Le géopolitiste, avec pugnacité et argumentation n’a jamais cessé de tenir tête à l’immense troupeau « politiquement correct » de ceux qui voudraient nous faire croire aujourd’hui que le plus grand danger est la soi-disant «islamophobie» des Français et également que notre «vieille amitié» avec les Américains est une garantie de loyauté de ces derniers dans notre lutte contre les djihadistes. En réalité, les dirigeants qui se succèdent à Washington depuis Nixon non compris, se fichent comme de Colin-Tampon des ravages de l’islamisme en Europe, Russie comprise, comptant sur un djihad endémique chez nous pour faire du Vieux Continent un vaste Liban, un continent à la puissance paralysée par un méli-mélo de guerres de religion, de terrorisme, de migrations invasives, le tout sous l’invocation du Coran , parole d’Allah transmise à Mahomet et réputée être, pour ses fidèles, d’une « fraîcheur éternelle »… 

    Les musulmans ont la chance d’avoir conservé la foi et des gens comme Del Valle ou moi-même, comme Rémi Brague ou Anaïs Laurent, comme le couple orientaliste Urvoy, comme l’intrépide écrivain algérien d’Algérie Boualem Sansal, n’ont pas, n’ont jamais eu l’idée de séparer les mahométans de leurs certitudes mais ils réclament simplement, par précaution, que les djihadistes soient renvoyés dans leurs terres d’origine.  Chacun chez soi et les dangers qui pèsent sur nos têtes en ce moment, iront en diminuant, Inchallah, si Dieu veut…  •  (A suivre ...)

    Illustration ci-dessus : Tarik et Hani Ramadan

     

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  • Maître du monde ?

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Il serait temps de sortir des rêves conceptualisés par des théories fumeuses pour voir la réalité en face. Oui, le monde change mais pas comme on le prétend. 

    Donald Trump est-il le maître du monde ? Une sorte de fou narcissique tel que le dépeint la presse occidentale, qui se livre à des impulsions sans cohérence et qui risque de faire exploser la planète ? Cette explication simple, et sans doute trop simpliste, ne rend pas compte, sinon du personnage, du moins de son action. L’observateur attentif et qui tient compte de ce qu’il dit et de ce qu’il fait, ne peut que constater que l’homme ne cherche pas, mais absolument pas, à être le maître du monde. À la vérité, il s’en moque, il l’a assez proclamé. Il a même affirmé le contraire. America first, l’Amérique d’abord, c’est son unique ligne de conduite ; et le reste est traité en conséquence . Les fortes personnalités qu’il a choisies et qui forment son entourage, agissent dans la même perspective. Aucune idéologie. Des choix pratico-pratiques assaisonnés de chantages, tels qu’en fait un patron d’affaires, et toujours aux limites de l’inconvenance. C’est pourquoi on s’acharne sur sa vie privée pour le faire tomber.

    Trump veut et fait

    Pour chaque dossier, il sait ce qu’il veut…et il l’obtient. Du moins, jusqu’à présent. Il dit, il fait et, pour le moment, il gagne….avec des risques qui peuvent être terribles mais qui sont toujours calculés.

    Pour la Corée du Nord, quelle que soit la rencontre du 12 juin, il est impossible de nier que par ses agitations il a fait bouger les lignes, plus que tous ses prédécesseurs qui les ont plutôt figées. C’est son pays qui en tirera profit à tout point de vue. La Chine traite : elle accepte finalement les conditions imposées par les États-Unis, pour compenser le déficit de la balance commerciale. Elle tient, certes, la dette américaine, en partie, mais cette dette la tient pareillement. Canada et Mexique devront suivre ; leurs ripostes n’auront pas d’effets véritables.

    Quant à l’Europe, elle n’a pas connu de moratoire à l’augmentation des droits de douane ; il est vrai que pour le moment – et pour ce premier essai, car il y aura des suites – c’est de peu de conséquence, mais la Commission européenne en est à imaginer quelques mesures de rétorsion sur des produits de luxe ou des produits alimentaires ciblés, de peu de conséquence aussi. Cependant l’Europe a tout à craindre, du coup, de la surproduction chinoise et mondiale en acier et en aluminium qui cherchera à s’écouler sur les pays sans défense.

    Emmanuel Macron en a appelé à l’OMC en dénonçant une illégalité internationale dont Trump « se fiche » complètement. Ce sera l’OMC qui sera obligée de réviser ses règles pour donner satisfaction à Trump qui ne veut plus voir son pays pillé par les Chinois – entre autres sur les brevets –, envahi par les produits étrangers, déstructuré par une concurrence sauvage. Qui ne lui donnerait raison ? Son action ne tend qu’à restituer tous les atouts aux États-Unis. Sa politique budgétaire, économique et commerciale a relancé avec vigueur la croissance américaine ; il n’y a pas de chômage aux USA et il est le maître du dollar, de sa monnaie qui est encore la monnaie du monde – et donc, comme disait l’autre, le problème des autres – et ce par quoi il le tient dans son étreinte. Éternelle Amérique ! Rien ne change depuis 50 ans !

    Le maître des USA

    Et donc Trump, par le moyen du dollar, dicte sa politique au Moyen-Orient. Son but est de coincer l’Iran, de forcer la République islamique à se désengager des pourtours d’Israël et de la péninsule arabique ; il n’est pas le maître du monde, mais il est le maître des sanctions. Et l’Europe et la France et l’Allemagne seront obligées de se courber devant sa décision. Peugeot, Total se retirent d’Iran. Que s’imagine Macron ? Trump s’est laissé caresser par le président français mais, en tant que président de l’Amérique, il ricanait intérieurement : il n’a pas changé sa politique d’un iota. Ce qu’il veut, c’est précisément désengager les forces américaines du Moyen-Orient et n’agir que par les ressorts dont il est sûr. Il ne veut plus de dépenses qu’il juge inutiles afin de renforcer, au contraire, les dépenses qu’il sait demain être utiles à la puissance de son pays. America first ! Ce comportement est peut-être idiot au jugement de Macron, mais il est à peu près sûr que Trump, en dépit de toutes les attaques dont il est l’objet, a rendu fierté et assurance de prospérité à ses compatriotes de toutes catégories sociales. C’est un gage pour les fameuses élections intermédiaires de l’automne 2018 et qui sait…Car s’il ne se conçoit pas comme le maître d’un monde où il ne songe qu’à faire triompher les intérêts américains, il est encore et incontestablement, en dépit de l’envie, le maître des USA. Ce n’est pas rien, président des États-Unis !

    Macron et l’Europe

    Et Macron ? Lui qui, sans doute, souriait de Trump et de Poutine tant il était sûr de sa vision du monde qu’il croyait supérieure à la leur, évidemment !

    Car il avait, il a encore une vision du monde dont il se croit le penseur et le maître. C’est un projet où il ne conçoit la France que dans l’Europe et dans une Europe de plus en plus européenne et donc intégrée, et cette Europe dans un monde de plus en plus mondialisé et donc uni.

    Tous ses discours portent depuis le début de son quinquennat la marque de cette obsession visionnaire ; ils ont été analysés dans ces colonne, un à un : homélie sur la Pnyx, cours à la Sorbonne, exhortation à Davos ; « nouveau contrat » français de société, « contrat européen », « contrat mondial » ! Ce sont ses mots.

    Et puis voilà que tout change autour de lui. L’Angleterre, contrairement à ce qu’il pense, ne reviendra jamais dans l’Union européenne ; elle en sort définitivement et vraisemblablement à son avantage. Les pays de l’Est font sécession ou pratiquement ; ils sont en conflit avec la Commission européenne dont ils refusent directives, règlements et décisions. La Slovénie vient, elle aussi, de voter « populiste ». L’Autriche prend la tête de l’Union européenne en juillet. L’Italie de Giuseppe Conte, de Matteo Salvini, de Luigi Di Maio est décidée à l’affrontement. Devant le sénat italien, le président du Conseil a défini la nouvelle politique italienne ; il n’y est pas allé de main morte ; il s’est déclaré ouvertement anti-système : « Si le populisme est la capacité d’écouter les besoins du peuple, alors nous nous en revendiquons ». Tout sera remis en cause : les budgets, la zone euro sinon la monnaie unique, les directives qui nuisent aux intérêts nationaux italiens, la politique migratoire européenne dont « le système de Dublin » qui pénalise effroyablement l’Italie et dont elle veut se libérer pour mener comme elle l’entend sa propre politique. Il n’est pas jusqu’à la politique étrangère où l’Italie ne souhaite retrouver son indépendance en annulant, quant à elles, les sanctions contre la Russie. Qui ne lui donnerait raison ?

    L’Allemagne, elle-même, maintenant, doute de l’Europe et pas seulement l’Afd. Merkel recule devant les propositions de Macron ; elle sait fort bien où en est l’opinion allemande. Toutes les contorsions de Macron qui fut le conseiller de Hollande, visent à une plus grande intégration budgétaire et financière pour, au final, davantage répartir les charges et les risques de la dette. Eh bien, l’Allemagne n’en veut pas et si FME il y a, il sera à ses ordres.

    Ce n’est pas seulement le monde qui échappe à Emmauel Macron, c’est bien l’Europe sur laquelle il a tout misé et qui ne répond plus à aucune de ses conceptions, qu’il croyait naïvement progressistes comme les lui avaient enseignées ses professeurs, et qui sont toutes dépassées. Il est probable que ses réformes en France qui chamboulent tout, en perdront leur sens.

    Les élections européennes de 2019 où il pense rebondir à la manière de la présidentielle française de 2017, seront un enjeu crucial. Il le sait. Mais la volonté ne suffit pas. C’est d’abord un jugement politique droit dont l’homme d’État doit être doté.     

    Hilaire de Crémiers

  • Alexandre Del Valle. Le géopolitiste qui bat en brèche l’islamiquement correct depuis 25 ans [1]

    Alexandre Del Valle sur LCI 

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    UN ETUDIANT PERSECUTE 

    C’est en 1990, dans mon bureau du Monde, à Paris, que je reçus, sur sa demande, pour la première fois, un étudiant aquisextain en sciences politiques, Marc d’Anna, futur Alexandre Del Valle, comme je recevais et continue à recevoir tous les lecteurs en faisant la demande, y compris quelquefois de menaçants islamistes, sionistes ou américanomanes… Notre étudiant de 22 ans me décrivit les bâtons dans les roues que lui mettaient le professeur Bruno Etienne et son entourage pour freiner ou empêcher ses recherches sur l’Islam politique qui n’en était pas encore, bruno_etienne220.jpgdu moins en France, a égorger ou fusiller les gens dans rues, gares, cafés, théâtres, etc. Les « étiennistes » privilégiaient alors l’« Islam à l’eau de rose »; et cela selon  la bonne formule de l’islamologue algérien Ali Mérad, obligé dès l’indépendance de son pays de se réfugier à Lyon, sous les menaces des islamistes algériens gouvernementaux qui étaient souvent ceux que nous avons bêtement appelés « fellagas » alors que eux se proclamaient  franchement « moudjahids », c’est-à-dire, « djihadistes » - mais déjà nous ne voulions pas voir la réalité… 

    Etant moi-même, depuis la parution, en 1983 du Radeau de Mahomet, essai sur le pré-islamisme moderne, sous la pression, au sein de mon propre journal (et ce malgré le soutien de membres de la hiérarchie du Monde, tels André Fontaine, Michel Tatu ou André Laurens), je ne pus guère offrir à Marc D’Anna, futur Del Valle, que de chaleureux encouragements à poursuivre ses travaux sur la vraie nature conquérante, anti-française et anti-chrétienne de l’Islam politique. Tout au moins en deux occasions, je fournis au jeune homme sur sa requête, des textes mettant en valeur ses découvertes factuelles car ma ligne de conduite professionnelle a toujours été : des faits, des faits, rien que des faits.   •  (A suivre ...)

    Illustration ci-dessus : Bruno Etienne

  • Espagne : un dirigeant à la mentalité de guerre civile veut retirer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos.

    L’image contient peut-être : nuage, ciel, plein air et nature

    Le Valle de los Caidos, où repose Franco...

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  • Aquarius : Éric Zemmour dénonce le « concours d'hypocrisie et de cynisme »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - La polémique autour du bateau de migrants Aquarius, repoussé loin de ses ports par l'Italie, provoque une crise diplomatique entre Paris et Rome, et divise la majorité. [RTL 14.06]. Bien entendu elle divise aussi l'ensemble des Etats européens dont l'unité est de plus en plus irréelle.    LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    C'est celui qui dit qui y est : on se souvient de cette comptine enfantine. L'Union européenne est une grande cour de récréation où chacun accuse l'autre de cynisme, où chacun accuse l'autre d'hypocrisie, où chacun joue à hypocrite et demi. Un grand concours où notre président ne fait pas tapisserie.

    Quand il dénonce la part du cynisme et « l'irresponsabilité du gouvernement italien », Emmanuel Macron oublie qu'à l’été 2017, alors que 100.000 migrants déferlaient sur les côtes italiennes en quelques mois, il donna l'ordre à son ministre de l'Intérieur de ne pas ouvrir la frontière, et de ramener tous les clandestins en Italie.
     

    C'est tout le décalage entre Macron candidat, qui exaltait la France ouverte, et Macron président, qui a compris que l'énorme majorité du pays ne rêvait que de fermeture. C'est ce que font mine de ne pas comprendre certains députés REM qui s'offrent leur quart d'heure de gloire médiatique sur un discours humaniste d'ouverture. Mais le concours d'hypocrisie et de cynisme ne s'arrête pas à la France.  

    Éric Zemmour

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  • Livres • Quand Cicéron s'installe à la terrasse du bar à Vivario

    Jacques Trémolet de Villiers : « J’ai découvert en Cicéron un avocat très fraternel et même confraternel. »

    2293089609.14.jpgCorse matin donne ici une recension somme toute originale, très vivante et fort intelligemment menée du dernier opus de Jacques Trémolet de Villers : En terrasse avec Cicéron. On lira cet article ayant pour fond le village corse de Vivario comme prélude aux vacances. Un rien studieuses toutefois...   LFAR

     

    corse matin.png

    L'homme de l'Antiquité a répondu à l'invitation littéraire de Jacques Trémolet de Villiers, avocat, originaire par sa famille maternelle du village. Il se prête au jeu du débat philosophique avec des interlocuteurs « nustrale ». Original.

    Qu'importent les siècles ! Les chemins ont ramené Cicé­ron en Corse. L'orateur et écrivain latin de renom, très stoïcien et un peu sceptique y restera neuf nuits. Ce qui lui laissera le temps de penser quelques ques­tions fondatrices et de banqueter, à plusieurs reprises au bar à Vivario, avec Jacques Trémolet de Villers, avocat à Paris, originaire du village, par sa mère.

    « Ma grand-mère était institutrice à Vivario puis directrice d'école à Bastia. C’est la famille Battesti-Muracciole », commente-t-il. Désor­mais, les dialogues parviennent au plus grand nombre à travers « En ter­rasse avec Cicéron », publié aux Belles Lettres.

    Quelques mois plus tôt, c'est à Corte que l'affaire Cicéron a vrai­ment débuté. « J'étais à Corte. Je m'étais assis au café à l'angle du cours Paoli et de la place Padoue, en attendant mon épouse qui était chez le coiffeur », ra­conte Jacques Trémolet de Villiers. Très vite, un groupe de Cortenais attire l'attention du mari patient et très observateur. « Trois ou quatre messieurs sont arrivés au moment de l'apéritif. Ils ont commencé à discuter de choses très simples comme le prix des clé­mentines ». reprend-il.

    A Corte

    De fil en aiguille, ils parleront pauvreté, vie après la mort, justice divine, ou bien néant. « A un mo­ntent donné, l'un d'eux s'est écrié : « De l'autre côté, il n'y a rien, tout se dissout dans l'univers. Il ne reste à l'état d'immortel que les électrons », rapporte l'avocat. Le verbe est tran­chant. Il est suivi d'un long silence. Jusqu'à ce que l'un des convives s'enhardisse. « S'il y a des électrons c'est que l'immortalité , elle existe. » Ce seront les derniers propos saisis par Jacques Trémolet de Villiers. « J'ai dû partir car ma femme arri­vait. J'étais convaincu d'avoir assis­té à une conversation cicéronienne. »

    JacquesTremoletDeVillers.jpgDe Corte à Vivario, Cicéron n'a que quelques kilomètres à parcou­rir. Il y sera d'ailleurs en terrain ami. Les éditeurs des Belles Lettres lui ont, à leur manière, préparé un accueil très chaleureux. « J'avais dé­jà publié un premier ouvrage aux Belles Lettres, sur le procès de Jeanne D'arc. il avait plutôt bien marché », raconte l'auteur. Dans ce contexte, les éditeurs attendent une suite. L'avocat insulaire ne par­tage pas leur enthousiasme. Après la Pucelle d'Orléans, tous les pro­cès paraissent bien ternes. La res­ponsable de la maison d'édition est moins catégorique sur le sujet. Elle pousse Cicéron en avant, sans trop de succès d'abord. « Pour moi, il s'agissait d'un souvenir d'école pas très amusant d'ailleurs. » La spécialiste de l'édition a de la suite dans les idées et des arguments convaincants. Elle insiste sur Cicé­ron, l'avocat qui aimait la philoso­phie, les lettres et la politique, fait valoir « l'âme antique qui est très belle ». Elle touche aussi une corde sensible de son interlocuteur. « Elle me dit : le sais que votre mère est Corse. Vous prendrez ainsi la me­sure de la fraternité latine ». Elle bat aussi le fer pendant qu'il est chaud. Dans la foulée, Jacques Trémolet de Villiers reçoit les œuvres com­plètes de Cicéron en soixante vo­lumes.

    De plusieurs villages

    Il commence par lire la corres­pondance comme lui a conseillé l'expéditrice du colis. Celle-ci est désormais parvenue à ses fins. « Beaucoup de lettres m'ont frappé compte tenu de leurs résonances à la fois très actuelles et intempo­relles, entre autres sur la mort, la souffrance, la vieillesse, l'amitié », admet-il. Le Latin écrit de Rome sur l'élection des consuls « tous cor­rompus ». Depuis l'Arménie, il évoque un retour au bercail contra­rié compte tenu de la guerre qui vient d'éclater en Syrie. Il a des élans fraternels aussi et cela plaît. Il n'en faut pas plus pour l'inviter à la maison. « Il fallait juste que je trouve le moyen de le mettre en scène ». L'épisode cortenais fournit une partie de trame du livre. Il reste ensuite à convoquer les chers disparus, « c'est-à-dire mes morts, ceux qui auraient pu disserter avec lui ».

    Ainsi, dans l'entre-deux mondes à Vivario, Cicéron. parle peu du vil­lage. « Car il ne connaissait pas l'en­droit. Le faire parler aurait été un peu malhonnête. Par contre moi, je m'exprime sur Vivario, d'Antisanti, de la Balagne. À chaque fois, ces sites sont associés à un petit croquis. Nous avons également inséré dans les pages neuf dessins de Vivario », détaille l'auteur.

    Les conversations prendront un tour estival. Elles se déploient à la nuit tombée à la terrasse du bar. Ci­céron et ses compagnons de fiction se préoccupent, par exemple, de la politique, du temps qui passe, du désir d'immortalité, de la trajec­toire des étoiles, des maladies de l'âme, comme le chagrin et la cupi­dité, et au-delà, de la manière très complexe de les traiter .

    Cicéron, Jacques Trémolet et les autres poursuivront l'échange le 24 mai, à la bibliothèque patrimo­niale de Bastia à partir de 18 heures à l'occasion du Festival « Histoire(s) en Mai » organisé par l'asso­ciation Arte Mare.  

    VÉRONIQUE EMMANUELLI

    En terrasse avec Cicéron. Jacques Trémolet de Villiers. Ed. Les Belles Lettres.

    DOCUMENT CORSE-MATIN  Corse infos 

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  • Livres • Trémolet de Villers : Tel qu’en lui-même… Jean-Marie Le Pen écrit ses mémoires

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    La lecture du premier tome des mémoires de Jean-Marie Le Pen laisse une impression contrastée. L’œil attentif découvre, dans ce pavé foisonnant d’herbes et de fleurs, mais aussi d’épines, plusieurs écritures. Toutes de la même main, mais pas du même temps.

    Le début – l’enfance, les parents, les grands-parents, la Bretagne, le Morbihan, la mer, jusqu’à l’adolescence, la mort du père, l’aventure du maquis – est écrit d’une plume soignée, voire recherchée dans l’emploi de mots attachés au travail de la mer, à la terre de Bretagne, aux embruns de La Trinité-sur-Mer. C’est, de loin, la partie la plus émouvante du récit.

    Viennent ensuite les années de la corpo de droit, du quartier latin, de l’Indochine et de l’engagement volontaire dans les paras de la Légion. Le lecteur, qui a eu droit au passage de la ligne, au doublement du cap Horn par les cap-horniers, aux naufrages des marins près de Belle-Isle ou de Lorient, s’attend à ce que la même plume leur fasse revivre Saïgon, l’envoûtement de cet Extrême-Orient qui donna « le mal jaune » à tant de nos soldats, officiers, administrateurs des colonies, marins de tous grades. Le style ne suit pas – c’est raconté comme des observations techniques sur les erreurs militaires, sur la liquidation par Mendès-France. Déjà la politique l’emporte sur l’observateur, le soldat ou l’écrivain.

    L’engagement

    Au retour, c’est l’aventure Poujade, l’élection à l’Assemblée du plus jeune député de France, l’Algérie française, l’engagement à nouveau pour montrer que le député ne reste pas loin de l’effort de guerre… Mais que peut faire un chef de corps d’un lieutenant-député déjà célèbre ? C’est plus encombrant qu’autre chose. Le Pen raconte la bataille d’Alger, le problème de la torture et de la lutte contre le terrorisme. Le sujet est bien traité, mais c’est plus le député qui parle que le soldat.

    La IVe République tremble sur ses bases déjà fragiles. Le Pen, accompagné de son ami Demarquet cherche à gagner Alger, conscient que c’est là-bas que tout se passe. Ils jouent de malheur. On les prend pour de dangereux exaltés, voire des terroristes. Ils sont raccompagnés à Madrid, rappelés, raccompagnés à nouveau. Bref, l’opération est ratée. Les gaullistes raflent la mise. On connaît la suite, que l’auteur a du mal à raconter, car elle est trop douloureuse – les révoltes, l’armée, l’OAS, l’abandon des harkis, les prisons, le procès Salan.

    Vient l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Le Pen raconte qu’il présente Tixier, après avoir pensé à Lacoste-Lareymondie… s’estimant lui-même trop jeune. Tixier dépasse à peine les 5 %… C’est la déception, la rupture, puis la marche hésitante et groupusculaire vers ce qui deviendra le Front National.

    En refermant le livre nous avons, en définitive, peu appris sur l’homme. Il aime sa Bretagne et la France. Il aime les femmes et a du succès auprès d’elles. Il nous le dit, pas toujours avec discrétion. Il se marie et devient père… Mais cela ne tient pas une grande place dans sa vie : « Je passe en courant embrasser ma progéniture et mon épouse ». Il aime chanter et danser. Il aime être le premier, depuis sa plus tendre enfance. « Le Pen, c’est le Chef en breton ».

    Que reste-t-il ?

    web_Source0.jpgDe ses nombreuses rencontres masculines, civiles et militaires, il ne semble pas qu’il ait jamais vraiment admiré quelqu’un : Poujade au début, mais il est vite déçu ; Hélie de Saint-Marc, mais il le trouve politiquement « petit bourgeois », « devenu vache à lait de son neveu Laurent Beccaria ». Pour l’auteur des Champs de braise et des Sentinelles du soir, c’est un peu court. Il cite sa déposition à son procès… en lui trouvant « un peu de pathos », mais quand même de la grandeur. C’est aussi un peu court.

    Tixier a fait pour Salan une plaidoirie magnifique, mais il boit trop et court trop les femmes. Il n’aurait pas dû le lancer comme candidat à la présidence de la République. C’est le regret de sa vie. D’ailleurs il était moins bon à la tribune qu’au Palais et catastrophique à la télévision. Là aussi, c’est un peu court. Pour qui a fréquenté Tixier, comme ce fut ma chance et mon honneur, ces travers ont existé – la boisson et les femmes – mais que pesaient-ils à côté du véritable génie oratoire, au Palais et à la tribune, celle des meetings plus que celle de l’Assemblée ? Tixier, par le procès Salan, est entré dans l’histoire judiciaire et dans l’histoire littéraire, à l’égal de Cicéron – voire, disait le Bâtonnier Charpentier, plus haut que Cicéron… à l’égal de Démosthène. Style noble en même temps que dépouillé, simple et efficace, à contre-pied de là où on l’attendait là où il se projetait lui-même, mémoire infaillible et péroraison sublime improvisée à l’audience, selon les réquisitions : « Le Procureur général me fournira ma conclusion » ! Ce très grand art savait se reproduire dans des affaires plus modestes, beaucoup moins glorieuses, mais servies avec le même talent. N’avoir pas vu, pour ce qu’ils étaient, Denoix de Saint Marc et Tixier-Vignancour, c’est un grave défaut de perception. Il ne peut s’expliquer que par le regard de l’auteur, beaucoup trop centré sur lui-même.

    Peut-il en être autrement dans des mémoires ? Le Pen nous donne une synthèse brillante et claire de sa vision politique, plutôt sombre, pour ne pas dire désespérée, mais tout cela, hormis l’enfance et l’adolescence, la Bretagne, les parents et la mer, reste à la surface des êtres et des événements. L’ensemble manque de recul et de profondeur. Peut-être aurait-il eu intérêt à se relire, au moins dans la seconde partie où la phrase est plus relâchée et où des erreurs de détail, inexactitudes de faits pour qui a connu ce temps, gênent la lecture.

    La fin, en revanche, les cinquante dernières pages retrouvent quelque chose de l’allant du début. Les phrases sont plus parlées qu’écrites. Mais en s’adressant directement au lecteur – « il faut que je vous explique » – Le Pen nous fait entrer dans la confidence et se livre à celui qui le lit, en toute franchise, tel qu’il est ou tel qu’il se voit : sentinelle ? Prophète ? En tout cas un personnage hors du commun et dont la liberté de parole a une vertu libératrice.

    En notre temps où s’étend « le monde clos fermé de barbelés », c’est un courant d’air frais et puissant – le vent du large – qui passe et cela fait du bien.   

    Jacques Trémolet de Villers