Islam et blasphème, par Annie Laurent
1°/ En 2001, un procès a été intenté par la Grande Mosquée de Paris et la Ligue des droits de l’homme contre le romancier Michel Houellebecq pour avoir déclaré que la nature de l’islam est « de soumettre » (Lire, septembre 2001). Il fut relaxé en 2002 au motif que la critique d’une religion ne constitue pas un appel à la haine contre ses fidèles.
2°/ En 2004, le film Soumission, considéré comme blasphématoire, a valu à son réalisateur, le cinéaste hollandais Théo Van Gogh d’être assassiné par des islamistes.
3°/ En 2005, le quotidien danois Jyllands-Posten publia par solidarité une dizaine de dessins représentant Mahomet. Suite au tollé qui s’ensuivit, le gouvernement regretta cette publication puis le directeur du journal présenta des excuses, promettant de ne plus recommencer.
4°/ En 2006, France-Soir reproduisit les caricatures, ce qui valut à son directeur d’être licencié.
5°/ Puis, Charlie-Hebdo édita un numéro spécial reprenant les caricatures complétées par d’autres (février 2006). L’hebdomadaire fut relaxé en 2007, décision confirmée en appel en 2008. Mais, le 7 janvier 2015, 11 personnes travaillant à Charlie-Hebdo ont été assassinées par deux djihadistes.
La justice française a certes tranché en faveur de la liberté d’expression, mais depuis lors une partie des musulmans se mobilise en faveur de la reconnaissance du délit du blasphème telle qu’elle se pratique dans les pays islamiques (cf. Petite Feuille Verte n° 68).