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Actualité France - Page 347

  • Mathieu Bock-Côté : « La France se fait voler son élection présidentielle »

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté, démontre ici [Figarovox, 20.03], comment les affaires ont « vidé la campagne de sa substance politique ». Comment est en quelque sorte volé - sans-doute momentanément - le travail de réflexion de tout un pan de l'intelligence française en réaction contre les trahisons du Système. Nous n'avons pas sa confiance dans la capacité qu'aurait eu François Fillon à incarner et traduire dans les faits cette réflexion traditionaliste dans son fond, indépendamment des problèmes éthiques qui ont soulevé sur sa personne même de légitimes soupçons. La rupture de la droite ou prétendue droite française avec le Système en tant que tel nous semble trop incertaine et trop peu radicale pour mériter cette confiance. Sur le fond des choses, sur la trame de ses analyses et de sa pensée, nous nous considérons néanmoins en accord. Mathieu Bock-Côté est devenu un penseur incontournable du courant antisystème et, en ce sens, antimoderne.  Lafautearousseau    

     

    On l'a dit : l'élection présidentielle de 2017 semblait imperdable pour la droite. Mais rien ne se passe jamais comme prévu en politique et la fragilisation de la campagne de François Fillon depuis quelques semaines est telle qu'il semble de moins en moins certain de participer au deuxième tour de la présidentielle, où pourraient se retrouver face à face Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dans un duel exacerbant comme jamais les tensions et les passions françaises. La chose est d'autant plus dramatique que la candidature Fillon, avant son effondrement, semblait offrir une sortie par le haut à un pays en crise, avec un conservatisme décomplexé qui savait toutefois ne pas être histrionique. Il semblait y avoir là un débouché politique raisonnable à l'exaspération populaire. Le conservatisme semblait la meilleure manière d'éviter le populisme. On ne réécrira pas l'histoire, mais il se pourrait bien qu'une défaite de la droite à la présidentielle soit un jour considérée comme un moment gâché dans l'histoire française.

    L'observateur de la campagne ne pourra s'empêcher, néanmoins, d'y voir un incroyable détournement de démocratie, qui va bien au-delà du sort de François Fillon. Depuis cinq ans, la France était prise de convulsions politiques. Le quinquennat de François Hollande aura poussé jusqu'au bout la reprogrammation terra-noviste de la gauche. Paradoxe ? L'homme qui voulait renouer avec un socialisme en lutte contre la finance aura achevé sa conversion aux questions identitaires et sociétales. En cela, il aura été fidèle à son inspiration mitterrandienne. Mais ces questions ne sont pas insignifiantes : au contraire, elles réfèrent à l'idée de l'homme sur laquelle on fait reposer la cité. À travers elles, on aura assisté à une repolitisation de grands segments de la population qui s'apprêtait à vivre la présidentielle de 2017 à la manière d'une querelle entre visions du monde. La présidentielle devait mettre en scène de grands projets et les Français trancher entre eux comme rarement ils auraient eu l'occasion de le faire dans leur histoire récente. Le peuple français aurait ainsi confirmé sa vocation de peuple politique par excellence.

    Mais ce n'est pas ce qui arrive. L'élection se vide de sa substance politique et le système médiatique, effrayé depuis quelques années par la montée des thèmes conservateurs qui alimenteraient la « droitisation » de la France, reprend le contrôle de la vie démocratique en définissant ses thèmes.

    L'élection présidentielle ne porte plus sur le fond des choses. La France se fait voler son élection présidentielle. On pourrait aussi parler d'une élection présidentielle avortée : la poussée conservatrice ne sera pas traduite politiquement. La quête de la transparence éthique, qui n'est évidemment pas condamnable en elle-même, écrase le politique et étouffe un conflit qui aurait pu mettre en scène de manière féconde les contradictions du pays en renouvelant les grands termes de la polarisation politique. Et qu'est-ce qu'une élection présidentielle sans substance politique, sinon une mascarade faite pour dégoûter l'homme ordinaire de la chose publique ?

    Le combat des visions et des programmes ne parvient plus à prendre forme. Les aspirations profondes du pays sont de nouveau déportées vers les marges politiques ou condamnées à l'émiettement électoral. Ce n'est pas un problème absolument nouveau, toutefois : cela fait une trentaine d'années qu'il y a en France une dissociation grave entre l'offre et la demande politiques ce qui a favorisé de nombreuses jacqueries électorales, généralement autour de l'enjeu européen, et la recherche d'une troisième voie qui n'est jamais vraiment parvenue à se faire une place dans un système partisan bloqué. De Séguin à Chevènement en passant par Pasqua et de Villiers, ils auront été nombreux à chercher à reformuler les termes du jeu politique, sans vraiment y parvenir. La poussée du Front national, au-delà de son rachitique électorat d'origine, s'inscrivait aussi dans ce contexte. Le décalage entre le pays et son système politique s'accentuera.

    Nous sommes témoins d'un détournement de démocratie à grande échelle. La France bouillonnait politiquement depuis 5 ans. Des grandes manifestations autour des questions sociétales aux enjeux essentiels remués par la multiplication des attentats islamistes, en passant par le déploiement de la question identitaire et la nécessaire remise en question d'un multiculturalisme ne disant pas son nom et de l'immigration massive, l'élection devait non seulement donner un nouveau président à la France, mais un nouveau cap au pays. Ce ne sera probablement pas le cas, et la protestation populaire peinera à se convertir en politique de redressement. Cela doit être d'autant plus insupportable pour un grand pan du pays que la droite, à travers le travail de nombreux essayistes et intellectuels, avait mené un authentique travail de renouvellement programmatique. Ces débats refoulés ne disparaîtront pas. Il ne suffit pas de cesser de parler d'une question pour la faire disparaître - la politique n'est pas un pur exercice de communication. Ils risquent toutefois d'entraîner un pourrissement de la vie politique française et de séparer le pays en deux camps irréconciliables. L'impuissance politique est mortifère pour la démocratie.

    La politique trouve sa grandeur lorsqu'elle permet de saisir les grands enjeux d'une époque et de les traduire en options intelligentes et raisonnables offertes à la population. Elle devient médiocre et détestable lorsqu'elle met en scène seulement de petites guerres de clans en lutte pour un pouvoir qui sert moins à servir qu'à se servir. Il y a un tel décalage, en ce moment, entre l'importance des enjeux qui devraient être au cœur de la présidentielle et la manière dont elle est menée qu'elle pourrait radicaliser comme jamais le dégoût des Français pour une classe politique qui s'acharne à ne pas être à la hauteur de l'histoire. Personne n'en sortira gagnant. 

    Mathieu Bock-Côté           

  • Le « parti Macron » ? Un agrégat inconstitué d'égos désunis...

     

    Mur-bleu gds.jpgLes extrêmes se rejoignent : à trop pratiquer le fourre-tout, le programme et le parti de Macron seront comme ces « âmes encombrées » dont parlait Thibon, pour dire que rien n'était plus vide qu'elles. Trop de ralliements, trop disparates, vont vite finir par aboutir au contraire de la croissance et du nombre...

    En effet, Thibon a raison : « Rien n'est plus vide qu'une âme encombrée ». S'il est normal, pour un responsable politique, de chercher à réunir, à rassembler ; s'il est, même, flatteur pour lui d'attirer vers son programme des gens de tous horizons, il y a quand même un problème qui se pose lorsque l'ouverture devient trop large, et se fait, littéralement, « à tous » : à ce moment-là, un programme commun devient, non seulement impossible, mais la seule présentation d'un tel « mouvement », prétendu conçu pour régénérer la politique, pour la « faire autrement », devient, outre une impossibilité de fait, une véritable escroquerie intellectuelle, et morale. 

    Comment Macron va-t-il piloter cet attelage où tout va à hue et à dia ? Quelle personne sensée peut-elle croire un seul instant qu'un Pierre Bergé et un François Bayrou soient réunis par quelque chose de vraiment politique et de vraiment commun ? Qu'il y ait un quelconque rapport entre un Robert Hue et un Alain Madelin ? Qu'on peut à la fois faire applaudir Alain Juppé et recevoir le soutien de Daniel Cohn-Bendit... 

    Certes, très probablement aucune de ces personnes ne serait ministre, en cas de victoire à l'élection du mouvement qui marche (vers quoi ?). Mais la même incongruité que l'on note en relevant les noms des personnalités marquantes ralliées à ce prétendu projet, improbable, voire impossible, on la retrouve à la base, chez les électeurs : comment Emmanuel Macron fera-t-il coexister (pardon : « marcher » !) ensemble, et longtemps, des gens qui vont des déçus du fillonisme aux rivages de la gauche extrême ?

    Le penser, c'est être inconscient. Le promettre aux Français, c'est, évidemment, leur mentir. 

    Et quand l'inconscience marche appuyée sur le bras du mensonge...  • 

     

  • La présidentielle, et après ?

     

    par Hilaire de Crémiers

    Les candidats font comme si tout se jouait dans leurs discours. La question est autrement plus difficile.

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgLa France a devant elle encore deux mois de luttes électorales pour la présidentielle, plus de trois pour les législatives. La violence qui se déchaîne n’en est qu’à ses débuts. Celui qui sera élu à la présidentielle sortira d’un champ de bataille si chaotique et si fumeux qu’il lui sera impossible, malgré toutes les prétentions, de rassembler les Français. C’est à ce moment-là qu’il convient de se placer pour mieux évaluer les conséquences de cette élection.

    Ni les ordonnances ni les référendums ne suffiront à régler les problèmes. Le général de Gaulle qui y eut abondamment recours et qui avait pris soin, de plus, dans la Constitution de 1958, de restreindre le domaine de la loi au profit de la décision réglementaire, avait pourtant à sa disposition une majorité parlementaire : il en avait besoin, ne serait-ce que pour les lois de finances.

    Quelle majorité pour quel président ?

    Même si l’élection présidentielle entraîne les élections législatives, il est à prévoir que, dans les circonstances actuelles, l’effet d’entraînement aura une moindre portée. Et pour cause : les Français régleront leurs comptes. Seul le candidat dit de droite et du centre, s’il en est encore un, pourrait se constituer avec quelque assurance une majorité ; et encore serait-elle friable et incertaine, tant elle aurait accumulé de vindictes et de rancœurs.

    Que faire ? Et comment faire ? « Faire » est, d’après le titre de la plaquette de Fillon et les dires de chacun des candidats, leur préoccupation première. Comme si tous admettaient implicitement que l’inertie était la loi propre du régime. Et de fait ! Tous sont donc dans l’urgence et prétendent agir et vite ; à les entendre, les milliards vont valser dans un sens ou dans l’autre avec beaucoup d’énergie ; rien ne leur fait peur.

    Sur leur tribune, dans leur programme, ils décident de tout : du revenu de chacun, de la feuille de paie, des impôts, des assurances et des mutuelles, du travail, de la formation depuis la petite enfance jusqu’à la vieillesse, de la santé, de la vie, de la fin de vie, de la mort, du nombre de fonctionnaires, du licite et de l’illicite, de ce qu’est la République et de ce qu’elle doit assurer à chaque Français. Ils parlent et, dans leur esprit, c’est déjà fait ; tant qu’il s’agit de discours, il est vrai, c’est si facile de faire ! Certes, à pareil compte, il s’en écrira encore des pages et des pages de lois, d’ordonnances, de décrets, de règlements, de circulaires et d’articles de codes !

    Toutefois, les candidats ont beau développer en ce moment avec lyrisme et conviction leur projet ou leur apparence de projet, celui qui gagnera la présidentielle l’emportera dans de telles conditions qu’une fois élu et les élections législatives passées, il risque fort de se heurter très vite à l’impossibilité pratique de gouverner. Comment s’opérera le report des voix au second tour ? Comment voteront les mêmes électeurs aux législatives de juin ? Hamon le sait-il ? Et Macron, le discoureur qui dit n’importe quoi et que Bayrou rallie ? Et Fillon lui-même ? Et Marine Le Pen ? Qui a conscience du problème ?

    Quoi qu’il en soit, le gagnant sera de toute façon mal élu, n’ayant comme seul appui populaire que la minorité du corps électoral qui l’aura choisi au premier tour. Le choix du second tour sera passionnel et s’effectuera fondamentalement par opposition. Le président ainsi désigné ne sera pas en mesure de donner à l’État un prestige suffisant pour lui permettre d’exercer son autorité. Élu par défaut, par hasard, par humeur, par consigne, par refus, par obstruction, quelle politique pourra-t-il mener ?

    La crise de régime

    Le plus terrible est que tout le monde le sait, au moins en son for intérieur. Mais personne ne veut en tirer les conséquences. Chacun poursuivra son jeu, comme si de rien n’était. Le même régime avec les mêmes protagonistes pour continuer sur la même fatale déclivité, sans qu’aucun « volontarisme », pour reprendre leur jargon, puisse améliorer une mécanique institutionnelle détestable en elle-même. Comme sous la IIIe, comme sous la IVe République, et pour finir comment ?

    Car le drame arrive : à l’intérieur, parce que la nation française éclate, parce que les zones dites de non-droit, c’est-à-dire de trafics en tous genres et de salafisme actif se comptent maintenant par centaines et qu’un rien peut déclencher l’explosion, parce que le pays, en raison de politiques idiotes, s’appauvrit de jour en jour, parce que l’État prélève plus de la moitié de la richesse nationale (57 %) sans plus rendre de services équivalents et qu’il est endetté sans mesure et avec des risques considérables, parce que les ménages normaux et les entreprises qui font vivre le pays sont pressurés, parce que l’École n’éduque ni n’instruit plus, parce que l’esprit public est corrompu et que la France n’intéresse plus ni les dirigeants ni les médias. Qui peut prétendre agir dans un tel cadre ? La crise de régime est là, c’est évident ; elle ne fait que commencer.

    Et le drame est d’autant plus inquiétant que le monde alentour change : les billevesées mondialistes se dissipent. L’Amérique pense d’abord à elle, de même l’Angleterre ; les prochaines élections européennes révèleront les mêmes tendances. L’Europe institutionnelle n’existe plus que comme une superstructure insupportable. Elle vient encore de céder avec le CETA aux pressions des multinationales sous couvert de traité avec le Canada. Au prochain sommet européen, la Grèce sera une fois de plus éreintée. L’euro ne sert plus que l’Allemagne qui le quittera quand il ne la servira plus. Les faits s’imposent, les uns après les autres, durement.

    Il ne sert à rien de mépriser les réactions populaires en les qualifiant de « populismes », mot facile de technocrates installés et d’économistes sûrs de leur expertise qui vivent du système. Nicolas Baverez qui décrit par ailleurs parfaitement le mal économique français, déclare a priori que tout protectionnisme est « inintelligent », tout ça pour fustiger le Front national. Il serait aisé de lui répliquer que tout libre-échangisme décrété de manière absolue peut aussi être parfaitement absurde, quand tous les pays du monde, obéissant à la plus élémentaire règle de survie, cherchent évidemment à protéger leur peuple, leur économie, leur société. Pourquoi la France serait-elle le seul pays au monde à devoir se sacrifier au dogme du libre-échange ?

    Et, plus simplement, le libre-échange est-il un dogme ? Pourquoi ces vaines querelles entre Français, aimant la France, voulant sincèrement le bien commun, sur cette question du protectionnisme et du libéralisme, entendu au sens économique du terme. Colbertisme ou libéralisme à la Say ou à la Bastiat ? C’est une vieille dispute. Elle a son intérêt.

    L’État national n’a pas à trancher ; il fait du Colbert quand c’est nécessaire ; et autant que nécessaire ; la France s’en est bien portée. Et, s’il le faut, il ouvre son commerce et son économie quand il y voit un moyen de progresser, un avantage à se procurer. Bref, il n’est pas idéologue. Il n’est pas prisonnier d’un système ; il ne durcit pas ses positions de principe comme le fait automatiquement tout parti qui simplifie et dialectise. L’État doit être au-dessus ; il transcende. La France ne s’en sortira que quand le chef de l’État sera au-dessus des partis, transcendera tous les clivages pour incarner la France.

    C’est de souveraineté dont la France a besoin et non de partis. Elle aspire à ce pouvoir « régalien » qui lui fait défaut : « La souveraineté, disait Jean Bodin, est le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint ». Telle est la première des libertés politiques.  

    Politique magazine mars 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Pourquoi la France doit rendre Ibrahima, guinéen de 19 ans, à son pays...

    Manifestation de soutien à Ibrahima, devant la Préfecture des Bouches-du-Rhône

     

    Mur-bleu gds.jpg« Il n'est de richesse que d’hommes », disait déjà Jean Bodin, au XVIème siècle.

    Les néo-colonialistes, les pilleurs de l'Afrique, qui lui volent sa principale richesse (ses habitants et, surtout, sa jeunesse), les vampirisateurs de l'avenir africain : bref, tout ce que la planète bobo-gaucho-immigratio-trotsko et tout le petit monde du multitout (multiculti, multiethni...) est en émoi, à Marseille : Ibrahima, Guinéen de 19 ans, en situation irrégulière, est en voie d'expulsion ! 

    Il n'en faut pas plus aux belles consciences précitées pour être dans un état de surexcitation qui leur ôte tout jugement raisonnable, et tout bon sens.

    Déjà, le Modac (pour « Module d'accueil et d'accompagnement pour les élèves nouvellement arrivés en France », ouf !) ment en expliquant qu’« il a quitté le Congo, a traversé la mer et est arrivé en Italie ». Cela peut paraître anecdotique, mais ne l'est pas, en fait, car cela montre la mauvaise foi, et jusqu'à quel niveau de mensonge peuvent aller les néo-colonialistes, pilleurs d'Afrique et vampirisateurs de son avenir dont nous parlions au début : il faudrait savoir, ce jeune homme, il est Guinéen ou Congolais ? 

    Mais laissons ce mensonge, et allons au fond du problème...

    La vérité est que les vrais amis de l'Afrique et des Africains ne peuvent qu'être révulsés par cette monumentale hypocrisie que constitue l'alliance hideuse du Fric et de l'Idéologie :

    •  le Fric, « la Fortune anonyme et vagabonde » comme le disait L'Action française, la Finance internationale, veut des quasi esclaves venus des pays pauvres pour les faire travailler en les sous-payant, tirer ainsi les salaires vers le bas, et augmenter ses profits... 
     
    • l'idéologie mondialiste, qui veut abolir les frontières, les communautés historiques, les traditions, bref tout ce qui s'oppose à elle, veut diluer nos vieilles nations occidentales dans un flot continu d'étrangers, submergeant tout, effaçant tout de nos racines gréco-romaines, de notre religion chrétienne, de notre peuplement européen... 

    Et donc, allons-y gaiment, main dans la main, l'extrême-gauche (genre Besancenot et autres) et les grandes banques (genre Lehman Brothers et autres) voient d'un très bon œil le gigantesque déplacement de population Sud-Nord, le « vidage » de l'Afrique de sa ressource première. Chacun y trouve son compte : les banques, du fric, et l'extrême-gauche révolutionnaire, la fin (espère-t-elle) de ces maudites nations historiques qui résistent encore un peu, tant bien que mal, à ses utopies mortifères. 

    Mais c'est, bien sûr, l'inverse qu'il faut faire : il faut cesser de piller l'Afrique, et même lui rendre ce qu'on lui a volé : ses habitants. En l'occurrence, puisque c'est son cas qui a motivé cette note, le jeune Ibrahima, 19 ans, Congolais ou Guinéen, on ne sait même pas, mais en tout cas Africain.

    Maintenant, si vous interrogez individuellement chacune de ces belles âmes qui - « idiots utiles », comme le disait cyniquement Lénine - prêtent la main à cette forme moderne de traite négrière, d'esclavage économique, sans même plus rien comprendre à ce qu'elles font, tant elles sont mécanisées, tant on leur a bourré le crâne; si, donc, vous les interrogez, chacune vous jurera, la main sur le cœur, qu'il agit par idéal, par « fraternité », par « partage » et toute autre genre de niaiserie... 

    Ils en seraient presque touchants, ces « idiots utiles », tellement ils sont sincères, dans la manipulation et la mécanisation qu'ils subissent.

    On en oublierait presque que, dans les faits, ils sont bien les complices, les maillons d'une chaîne qui a un résultat bien précis : piller l'Afrique, la ruiner, vampiriser son avenir.

    Beau travail, mesdames et messieurs les belles consciences (de gauche, évidemment : les autres, s'abstenir) !

    « Idiots utiles », on vous dit. Mais « idiots utiles » complices des négriers des temps modernes... 

  • (Re)vive le roi ! Macron n’a pas de programme, Marin de Viry, oui !

     

    Par Thomas Morales

    Encore une fois, ce n'est pas nous qui le disons ; cet article n'émane pas de Lafautearousseau, il n'est pas signé de l'un de nos rédacteurs ; il a été publié le 19 mars, dans Causeur et nous en approuvons chaque ligne. Qu'y rajouter ? Il suffit de lire. L'essentiel est dit.  Lafauterousseau

     

    morales.jpgLe constat est partagé par tous les citoyens lucides. La bassesse morale de notre société, sa cupidité dégoulinante de mièvres sentiments et son impudeur tapageuse, sont de puissants moteurs à l’abstention pour certains, à la fronde pour d’autres. Pour régler ce désordre, s’extraire d’un système aussi cadenassé que vérolé, Marin de Viry opte pour une France « catholique et royale » dans « Un roi immédiatement », un essai décomplexé paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux. Les bonnes consciences de Droite et de Gauche s’étoufferont à la lecture de ce plaidoyer pro-domo, en l’espèce la Maison de France, les autres liront avec délectation ce pamphlet féodal, pure souche, assez revigorant dans le paysage actuel.

    C’est du brutal ! A la fois drôle, provocant, d’une logique implacable, pétillant de références philosophiques et de vérités acides sur notre déplorable époque. La virtuosité intellectuelle de l’auteur ne doit pas masquer son cri de Terreur. Cette longue plainte qui prend sa source dans le dévoiement de nos Institutions, la pente fatale dans laquelle une classe politique dépassée et défaitiste nous a jetés par manque de courage et de vision, il y a maintenant plusieurs décennies. Aujourd’hui, le peuple sans idéal, englué dans le conformisme et l’argent tout puissant, cherche en vain son salut. Il erre dans la Démocratie sentant au plus profond de son âme, sa fragilité constitutionnelle et son absence de substrat. Les réseaux sociaux et les élections, ces deux faces d’une même pièce jouée d’avance, lui ont ôté toute volonté de transcendance. L’apathie règne et le débat prend la forme d’un simulacre. Alors, quand tout a lamentablement foiré, pourquoi pas un roi ? Pour nous amener (sans user de la torture) à cette solution politiquement très incorrecte, la mécanique de Viry et son style coruscant marchent à plein (ancien) régime. On suit les étapes progressives du désenchantement d’un homme qui a cru jadis aux vertus d’une République émancipatrice et qui déplore l’effondrement de ses valeurs, voire sa vacuité.

    Une exigence quasi-existentielle

    Sous le ton trompeur de la blague, Viry dépèce méthodiquement la bête médiatico-politique, toujours aussi satisfaite d’elle-même et dotée d’une arrogance crasse. Tout y passe : les communicants gourous, les partis liberticides, les pubards rigolards, les professeurs distributeurs de moraline, les journaux exsangues, les ministres hors-sol, enfin tous les agents démobilisateurs. L’écrivain en appelle non pas à un sursaut, plutôt à une sorte d’élévation, une exigence quasi-existentielle, il faudrait donc serrer les rangs autour de figures proscrites par les manuels scolaires, les valeureux Bayard, Jeanne ou Godefroy. « J’associe la monarchie à l’idée d’une liberté venue d’en haut, qui ne gêne pas la liberté venue d’en bas, la nôtre. J’associe la monarchie aux noces du grand et du petit. C’est-à-dire au bénéfice du petit », écrit-il. Il va même jusqu’à l’associer à « l’idée du bonheur personnel ». Derrière sa rhétorique jubilatoire qui dégomme tous les totems, la sincérité de son Te Deum cueille le lecteur quand il parle d’un roi « portier de l’invisible » ou quand il transgresse les images folkloriques de la monarchie pour ne conserver que cette passerelle vers « une communauté engagée dans l’histoire ». Ce livre révolutionnaire par sa forme et son propos commence par un échange de mails entre le narrateur-professeur et son étudiante, un condensé délirant de toutes nos tares. On en redemande, le règne du « sympa » supplanté par celui du « cool » dans les rapports humains démontre notre état palliatif. La meilleure définition du journalisme, lue depuis un bail, est la suivante : « dans sa version dévoyée, une industrie de séquençage, de formatage, et de distribution numérique des préjugés ». Fermez le ban ! S’en suit une conversation avec une ravissante collègue allemande, Brigit à la dialectique aussi redoutable que son anatomie. Chez Viry, le retour du roi peut s’opérer même dans la République, c’est un espoir à méditer. Et puis un livre qui fait référence à Aldo Maccione et au « Guépard » pour appuyer sa logique aura toujours mon adoubement !  

     

    Un roi immédiatement de Marin de Viry – Editions Pierre-Guillaume de Roux

    Marin de Viry

    Thomas Morales
    Né en 1974, Thomas Morales est journaliste indépendant et écrivain.

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    « Un roi immédiatement » ... Un livre dont on parle déjà beaucoup, dont on reparlera

    « Un roi immédiatement » ... Un livre dont on parle déjà beaucoup : réactions dans les commentaires ...

    Et si, pour redresser la France, on restaurait la monarchie ? C'est sur Boulevard Voltaire que la question a été posée

  • La disparition de la famille programmée par le droit fiscal

     

    par Arnaud Le Gall

    La destruction fiscale de la famille traditionnelle est un objectif des idéologues qui nous gouvernent, à défaut de diriger notre pays, depuis des décennies. La politique fiscale des derniers quinquennats a été ouvertement anti-familiale. 

    Ces dernières évolutions apparaissent comme d’aimables plaisanteries en comparaison de ce qui pourrait attendre le contribuable responsable d’une famille nombreuse si les visées idéologiques de la gauche étaient poursuivies jusqu’à leur terme.

    Un  panorama des mesures fiscales anti-familiales significatif

    Sans prétendre à l’exhaustivité, on commencera par la plus visible et la plus sensible de ces mesures : la réduction du plafond du quotient familial. Le quotient familial a pour objectif de prendre en compte les capacités contributives du foyer fiscal, l’idée étant, qu’à revenu égal, un foyer qui comporte plus d’enfants qu’un autre dispose d’une moindre capacité contributive et qu’il est donc logique de réduire sa charge fiscale .

    Le quotient familial aboutit à accorder au foyer fiscal une réduction d’impôt pour chacune des personnes à charge composant le foyer. Plus le nombre d’enfants à charge est important et plus les revenus sont élevés, plus la réduction d’impôt est importante. Pour limiter cet effet, le quotient familial est plafonné depuis l’imposition des revenus de 1982 : la loi fixe chaque année un plafond à la réduction d’impôt accordée par chaque demi-part fiscale se rajoutant à une part pour un parent isolé ou à deux parts pour un couple marié.

    Le plafond de droit commun a connu une hausse significative entre l’imposition des revenus de 2001 et ceux de 2002 pour lesquels il est passé de 11060 FF , soit 1686 €, à 2051 €. Il a ensuite progressé lentement pour atteindre 2336 € pour les revenus des années 2010 et 2011. La gauche l’a brutalement réduit à 2000 € pour l’année 2012 puis à 1500 € pour 2013. Il atteint péniblement 1512 € pour 2016. Cette évolution s’inscrit dans une politique ciblant les familles nombreuses payant l’impôt sur le revenu, le nombre de foyers fiscaux concerné étant, selon les chiffres officiels, estimé à 1,3M dont 0,84 M se situant dans la tranche à 30% .

    Elle s’inscrit également dans une réforme de la politique des allocations familiales visant à réduire l’effet redistributif du système d’allocation. Les victimes sociologiques de cette mesure sont parfaitement ciblées : les familles nombreuses appartenant à la classe moyenne qui ne constituent pas, ordinairement, le fond de commerce électoral de la gauche.

    D’autres mesures plus discrètes et de moindre ampleur ont également accru la charge fiscale des familles nombreuses. C’est le cas de la limitation, depuis l’imposition des revenus de 2012, du barème applicable aux frais kilométriques qui ne dépasse désormais plus 7 chevaux fiscaux, étant précisé qu’une partie significative des voitures indispensables aux familles nombreuses a une puissance fiscale supérieure à ce seuil et que cette limitation réduit ainsi le montant de la déduction pour frais professionnels des foyers ayant opté pour l’évaluation réelle de ces frais .

    C’est également le cas, depuis l’imposition des revenus de 2013, de l’intégration, dans le revenus imposable des retraités, des majorations de pensions de retraite pour charges de famille . C’est la double peine pour les retraités ayant élevé des familles nombreuses : leur revenu disponible ayant été réduit lors de leur activité professionnelle, il est, à nouveau, amputé lors de leur retraite.

    Absence de mesure palliative

    On soulignera également l’absence de toute mesure palliative dans la réduction du nombre de demi-parts lors du départ des enfants. Le départ de l’aîné d’une famille de deux enfants ne fait perdre qu’une demi-part au foyer, contre deux demi-parts pour les foyers de trois enfants, le rang de chacun des enfants se trouvant décalé. Ainsi, jusqu’à ce qu’il ne reste que deux enfants, le départ de chacun des premiers enfants d’une famille nombreuse fait donc perdre une part complète au foyer fiscal.

    Mais tout ceci n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les familles si la gauche lance sa dernière bataille contre la famille en imposant l’individualisation de l’impôt sur le revenu.

    Le prélèvement direct s’appuie sur la notion de foyer, c’est-à-dire le feu autour duquel la famille se rassemble. Or la famille constitue, depuis la disparition des corps intermédiaires, le dernier bastion de résistance à un Etat tout-puissant qui a pour objectif de créer une société d’individus atomisés incapables de lui résister et attendant de lui qu’il les prennent en charge de la conception jusqu’à l’incinération. Au plan fiscal, l’outil de suppression de la famille réside dans la suppression du foyer fiscal et l’individualisation de l’impôt sur le revenu : E. Macron veut permettre aux foyers d’opter pour une imposition séparée des conjoints , B. Hamon a prévu de l’imposer .

    Le prélèvement à la source a déjà pour objectif dissimulé de contraindre les contribuables à opter pour une imposition séparée. Ce mécanisme, ahurissant par sa complexité qui provient de l’extrême complexité de l’impôt lui-même, est incohérent en ce qu’il ne supprime pas entièrement l’année de décalage entre le paiement de l’impôt et la perception du revenu. Sa mise en place impliquait, au préalable, de simplifier les règles fiscales. Or, dans une tradition politique bien française, on s’est contenté de modifier le mode de recouvrement, sans toucher à l’impôt lui-même. Le système inventé par le gouvernement ne dispense donc pas des régularisations de fin d’année et de l’imputation des crédits et réductions d’impôt sur l’année suivante.

    Conséquences de la suppression du foyer fiscal

    L’instauration d’un taux de prélèvement proportionnel sur les revenus versés par les tiers (employeurs, caisse de retraite …) risque d’entraîner la disparition rapide du foyer fiscal, dès lors que le législateur a prévu que les conjoints pourront opter pour une imposition séparée, afin que le taux de prélèvement tienne compte du niveau de revenus de chacun de ses membres .

    Une telle mesure vise, en réalité et au regard de l’absence d’égalité salariale entre les hommes et les femmes, à inciter celles-ci à demander une imposition individuelle afin de ne pas supporter un taux de prélèvement identique à celui de leur mari. Au final, le foyer paiera le même montant global d’impôt sur le revenu mais chacun des deux aura le sentiment d’avoir contribué proportionnellement à ses moyens.

    L’individualisation de l’impôt et la suppression du foyer fiscal vont nécessairement s’accompagner d’un alourdissement de l’impôt. La suppression de l’imposition par foyer provoquera mécaniquement la suppression du mécanisme du quotient familial. La prise en charge de la capacité contributive devra alors s’appuyer sur un autre mécanisme. C’est là que les choses se gâtent pour les familles ainsi que le montre l’exemple qui suit.

    Un couple marié dans lequel seul le mari travaille, avec 4 enfants à charge (5 parts) et un revenu net de frais professionnels de 64 800 €, paye actuellement 2275 € d’IR brut. Dans le cadre de l’individualisation de l’impôt, celui-ci s’élèvera à 13 790 € , soit une augmentation de 11 515 €. La jurisprudence actuelle du Conseil constitutionnel exige de prendre en compte la capacité contributive du contribuable au regard de ses charges de famille : on peut donc supposer que le législateur maintiendra le niveau de la réduction résultant actuellement du quotient familial, soit 5864 €.

    Pour que l’individualisation de l’IR se fasse à imposition constante, c’est-à-dire pour que le montant de l’impôt demeure à son niveau actuel (2275 €), le contribuable devrait donc bénéficier d’une réduction d’impôt supplémentaire de 5651 € pour combler entièrement la différence entre les deux impôts (11515 – 5864 = 5651 €) . Dès lors que l’individualisation vise directement les familles, l’octroi d’une telle réduction supplémentaire est hautement improbable.

    Au vu des éléments actuellement disponibles, il est plus que certain que la suppression de l’imposition par foyer se traduira par une augmentation significative de l’impôt sur le revenu.   

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  • Livres & Actualité • L’islam ou la République

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

     

    Lina Murr Nehmé, franco-libanaise, spécialiste du Moyen Age et de la Renaissance, nous avait dans son dernier ouvrage sans concession ouvert les yeux sur la montée du terrorisme islamique Fatwas et Caricatures La Stratégie de l’Islamisme. Elle reprend sa plume ou plutôt son épée pour pourfendre et dénoncer le double langage des tenants d’une religion qui tend à s’imposer en Europe.

    Si nous ne sommes pas étonnés par les omissions volontaires de Tariq Ramadan et la duplicité de Tareq Oubrou, on sera particulièrement intéressé par le portrait du Révérend Dalil Boubakeur. Certes le Maître de la mosquée de Paris, essaie de défendre un Islam de paix, mais sa soumission obligée au gouvernement algérien, l’oblige parfois à louvoyer.

    La formation des Imams dont il assure une part de responsabilité pose un problème d’incompatibilité avec le laïcisme, les lois de la République et plus encore, notre héritage judéo-chrétien transmis par nos Rois et prélats. A cet égard, le constat d’échec de Jean-Pierre Chevènement dans ses exigences avec les représentants du culte musulman est révélateur. La pierre de non-achoppement étant la liberté sans faille pour tout musulman, résidant en France, de rejeter sa religion première ou de se convertir.

    Une large partie de l’ouvrage, reconstitue la colonisation du territoire qui devait devenir l’Algérie. Nos généraux et soldats n’en sortent pas grandis mais l’imagerie autour d’Abdel Kader, non plus.

    Ce livre est à rapprocher de l’œuvre d’Hamed Abdel-Samad (de nationalité allemande et d’origine égyptienne) intitulé « Le Fascisme islamique » dans lequel il ne manquait pas de déclarer : « l’idéologie fascisante ne s’est pas introduite dans l’islam avec la montée en puissance des Frères musulmans, mais est ancrée dans les origines historiques mêmes de l’islam« .

    On ne saurait aussi ignorer les mises en garde permanente contre la progression de l’islamisme en France, de Boualem Sansal, écrivain algérien d’expression française, et essayiste, honoré par de nombreuses récompenses dont celle du Grand prix du roman de l’Académie française (2015). 

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    Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur, ce qu’ils cachent, de Lina Murr Nehmé, édition Salvator 254 pages, 22 € 

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  • Les ouvriers oubliés de la présidentielle et de la République

     

    Par Jean-Philippe CHAUVIN

     

    1345578492.2.jpgDoit-on parler de la question ouvrière en 2017 ? Elle est, en tout cas, l'une des grandes absentes du débat présidentiel, comme si elle n'était qu'une annexe mineure des débats économiques et sociaux, et qu'elle n'avait plus de sens sur la scène politique française. Il est vrai que les ouvriers ne représentent plus « que » 5 millions de personnes environ, et que leur nombre s'effrite chaque année un peu plus devant l'avancée de la robotisation, les délocalisations et la poussée permanente de la tertiarisation des sociétés. Le monde paysan a connu le même processus de déperdition numérique et d'effacement de sa visibilité aux yeux de nos contemporains depuis plus d'un siècle, processus accéléré par les fameuses « Trente Glorieuses » et le triomphe de la société de consommation depuis les années 1960 en France comme dans le reste de l'Europe. Aujourd'hui, les ouvriers sont quasiment effacés de la représentation médiatique de notre société contemporaine, et l'éclat de rire des chroniqueurs de M. Ruquier devant le candidat d'extrême-gauche Philippe Poutou, un authentique ouvrier industriel, signifiait, d'une certaine manière, le congé que la Gauche donne désormais à une classe productrice manuelle qu'elle ne veut plus reconnaître en France, si ce n'est comme une masse pourvoyeuse de votes populistes... L'ouvrier français n'est-il pas, effectivement, la « mauvaise conscience » d'une Gauche qui, jadis ouvriériste, a préféré les sirènes de l'altérité lointaine ou exotique à la défense et pérennisation d'une classe de travailleurs un peu trop proches et parfois attachés à des traditions qui leur donnaient « corps et sens » dans une société qui « du passé fait table rase » ? 

    Pourtant, il y aurait de quoi débattre et proposer sur les conditions de formation, d'accès à l'emploi ou des pratiques et calendrier de travail, voire sur le cadre industriel ou sur l'organisation des chantiers, etc. Sans oublier les questions salariale et de la pénibilité du travail dans certains secteurs d'activité (industrie, bâtiment, etc.), et celle de la santé des ouvriers, dont l'espérance de vie générale serait de sept ans moins élevée que celle des cadres ou des enseignants, tandis que leur espérance de vie sans incapacité majeure ou « en bonne santé » (trop peu évoquée et pourtant beaucoup plus significative) serait encore plus éloignée de celle des salariés du tertiaire... 

    Souvent, la question ouvrière n'est abordée qu'au moment des fermetures d'usines, quand il est déjà trop tard pour sauver les emplois eux-mêmes, et sous l'angle d'une désindustrialisation qui serait dans le cours du temps et dans la logique de la mondialisation, et contre laquelle certains nous expliquent doctement qu'il est inutile de lutter... Les ouvriers sont les grands sacrifiés de la mondialisation, et ce n'est pas seulement vrai en France ! La condition ouvrière dans les pays ateliers d'Asie ou d'ailleurs n'a rien à envier à celle que décrivaient Zola, London et Simone Weil en leurs temps respectifs... Et celle des ouvriers français de 2017 est désormais fort dépendante des intérêts et des spéculations de quelques financiers ou actionnaires qui ne laissent s'installer les unités de production que là où ils seront sûrs de faire les meilleurs bénéfices, sans trop regarder au sort de ceux qui leur permettront ces dividendes de plus en plus souvent fruits d'une exploitation brutale des travailleurs locaux.

    Alors, que faire ? Doit-on se résoudre à l'abandon des classes ouvrières françaises pour complaire aux investisseurs ? Doit-on s'empêcher de penser aux améliorations possibles des conditions de travail en France ? Sûrement pas ! Et le vieux royaliste social que je suis espère bien que la question ouvrière ne sera pas vue sous un angle seulement économiste ou compassionnel mais qu'elle sera posée dans des termes de mieux-être au travail, de qualité et d'intégration dans les nouveaux équilibres écologiques et sanitaires, ne serait-ce que pour permettre aux ouvriers d'usine comme du bâtiment (entres autres) d'espérer vivre mieux et plus longtemps au regard des chiffres d'aujourd'hui, y compris après la période professionnelle. 

    Non, la question ouvrière, qui peut se décliner en multiples questions professionnelles, productives et sanitaires, ne doit pas être négligée, ni dans cette campagne présidentielle ni hors et après celle-ci ! Sans doute faudra-t-il la rappeler régulièrement aux hommes politiques qui ont tendance à ne voir que les chiffres et à oublier ceux, les ouvriers, qui leur donnent de la consistance par leur rude travail quotidien. 

    Dans l'histoire, et sauf quelques notables exceptions comme celle du Front Populaire (avec les erreurs, voire les fautes de celui-ci dont les conséquences se firent sur le long terme et au dépens de la France comme de ses travailleurs) mais aussi de l'époque gaullienne, la République n'a guère eu beaucoup d'égards envers les ouvriers, préférant les fusiller en 1848 à Paris comme en 1908 à Draveil, puis les matraquer ensuite avant que de les juger et condamner ces dernières années pour mieux décourager toute colère et toute contestation ouvrières.

    IMG 2.jpg

    insigne des Camelots du Roi

    En ouvrant une ancienne brochure royaliste des années 1900, je tombe sur ces quelques phrases auxquelles j'avoue souscrire entièrement, en attendant mieux encore par l'action politique et la conquête sociale : « Les intérêts du Roi et de la classe ouvrière sont confondus. Le Roi exilé, c'est la classe ouvrière maintenue dans la servitude ; le Roi sur le Trône, c'est l'abolition du prolétariat, c'est le droit de cité restitué à la classe ouvrière ». Oui, le droit de cité, le droit de se faire entendre et respecter par les forces financières et industrielles, et celui d'être écoutée et, éventuellement et autant que faire se peut, soutenue par une classe politique qui, aujourd'hui, préfère parler de « valeurs de la République » mythiques plutôt que de préserver les intérêts concrets des ouvriers, ceux d'ici et de maintenant. 

    Puisque la République ne veut pas assurer la défense ouvrière française, il faudra bien que les royalistes, sociaux par nature, assument avec d'autres (qu'ils soient de droite ou de gauche, des marges ou des centres, syndicalistes ou indépendants), cette régence-là, en préparant le recours à cette Monarchie qui, pour s'enraciner, se devra d'être sociale et politique à la fois, juste et forte, protectrice et fédératrice. En un mot : royale ! 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

     

  • Tous royalistes ? Nous ne sommes pas les seuls ...

     

    Michel Houellebecq, sur la monarchie :


    -  C'est un régime qui a fait ses preuves, ce qui n'est pas forcément le cas des régimes postérieurs. La monarchie a quand même beaucoup amélioré le pays (...), c'est une option tout à fait envisageable.

    - Là, en 2017 ?...

    Oui, l'idée se défend...

    - Est-ce qu'il faut détruire la place de la République ?

    - Ce ne serait pas une catastrophe... J'éprouve une grande nostalgie : l'époque Napoléon Ill [est] la dernière belle époque de la France.

     

    La Revue des Deux-Mondes, juillet-août 2016

  • Policier condamné, tapis rouge au dictateur islamique : deux fautes lourdes du Système en deux jours.

    Ile-de-France : des policiers dans la rue contre la condamnation de Damien Saboundjian

     

    Mur-bleu gds.jpgLa semaine dernière :

    I. D'abord, on a appris que Damien Saboundjian - le policier qui avait tué un braqueur en cavale (Amine Bentounsi) - venait d'être condamné à cinq ans de prison (avec sursis tout de même). Ce policier avait été acquitté, sa condamnation intervient en appel. 

    On ignore si le gouvernement va se pourvoir en cassation. Pour l'instant, entre le braqueur en cavale et ledit gouvernement, le Système ne fait rien, ne dit rien, ne protège pas « son » policier » ; donc, concrètement, préfère la racaille à la police ! Et qu'on ne vienne pas nous parler de justice indépendante. Lorsqu'un gouvernement qui se respecte prétend assurer « la sécurité des biens et des personnes », il prend les lois et règlements qu'il faut pour protéger d'abord ceux qui protègent la société. Acquitté, Damien Saboundjian a déjà été jugé, ce qui est une erreur. Car, à partir du moment où un délinquant armé s'évade, il est dangereux, et, poursuivi, il peut faire feu à tout moment, quinze secondes avant ou quinze secondes après, et tuer un ou plusieurs policiers. Damien Saboundjian a donc bien fait de le mettre hors d'état de nuire. Il devrait être protégé par la présomption de légitime défense. Il est certainement triste que la mise hors d'état de nuire du malfrat se soit faite par la mort de celui-ci, mais entre la mort d'un délinquant et celle d'un policier, notre choix est fait. Celui du Système, aussi, semble-t-il. Mais un système contre « sa » police, l'expérience montre que cela ne dure pas très longtemps. Un haut responsable du syndicat Alliance l'a d'ailleurs dit très clairement, à la télé : cette annonce est un signal fort donné aux policiers, qui vont se dire que, dorénavant, il vaudra mieux, pour eux, regarder ailleurs. Au moins c'est franc, c'est dit...

    Quoi qu'il en soit, la horde entourant les Bentounsi a hurlé de joie et de slogans haineux à l'énoncé du verdict infâme : elle - et tous les délinquants dont regorge maintenant notre douce France - a très bien compris le message !

    Tant que la « justice » (?) enverra des signaux forts comme celui-ci aux délinquants (vous pouvez y aller !) les hordes ne cesseront de se renforcer : jusqu'où ?...

    II. Ensuite on a eu « l’affaire du ministre Erdogan » : Erdogan est un dictateur islamique, un danger pour la paix. Il veut tous les pouvoirs. Cela le regarde, lui et son peuple. Il a envoyé un « petit télégraphiste » rameuter les communautés turques de Hollande et de France. La Hollande a eu bien raison d'empêcher son ministre de venir parler chez elle à la communauté turque, pour faire campagne en faveur du prochain référendum turc.

    Erdogan a réagi en traitant les Hollandais de fascistes et nazis ! La France, par contre, ou, du moins, le Système, a eu tort de laisser le ministre pro Erdogan venir faire son sale boulot, sa sale propagande, chez nous, à Metz.

    Il faut choisir son camp. Toujours, en toutes circonstances.

    Laisser condamner un policier qui défend la Société ; laisser un pro-dictateur islamique faire librement sa propagande chez nous : notre Système a, très clairement, choisi. 

  • Mathieu Bock-Côté : « Macron, c'est la globalisation et le gauchisme culturel »

     

    Par Mathieu Bock-Côté 

    Figarovox résume ainsi cette chronique [22.02] : « Le macronisme est une synthèse de tout ce dont la France veut s'extirper, estime Mathieu Bock-Côté. Pour le sociologue, "  le mondialisme à outrance et le gauchisme culturel sont en contradiction avec les aspirations qui viennent des profondeurs du pays "». Il y a plus de deux ans qu'article après article, lus dans Le Figaro, Causeur, ou les médias québécois auxquels il collabore,  nous avons mesuré et signalé la proximité des analyses de Mathieu Bock-Côté, de sa pensée profonde, avec les nôtres, celles de notre tradition, de notre école. Et ce tant dans leur fond - le corpus doctrinal qui les sous-tend, que dans leur appréciation des faits d'actualité, de la situation française et européenne en tant que telles, dont Mathieu Bock-Côté a une parfaite connaissance.  Cette analyse du phénomène Macron dit ici, en profondeur, tout l'essentiel.   Lafautearousseau      

     

    1985674552.3.jpgLa victoire de Benoît Hamon a d'ailleurs confirmé la validité des caricatures les plus sévères du Parti socialiste, comme si ce dernier, à défaut de se maintenir au pouvoir, se repliait sur sa base la plus étroite, en contemplant dans l'entre-soi militant une utopie régressive. On s'imaginait donc Macron s'imposer au premier tour en laissant de côté une gauche folklorique et en recevant l'appui de cette frange de la droite étrangère au conservatisme, déçue de l'échec d'Alain Juppé. Ce néo-giscardisme annonçant une France enfin heureuse dans la mondialisation car libérée du souvenir de sa gloire perdue n'était pourtant pas étranger au fameux programme de Terra-Nova, prétendant rassembler en une même coalition la France prospère des métropoles et celle des banlieues.

    Se présentant avec culot comme un candidat antisystème alors qu'il était adoubé par les grands médias, et promettant une révolution sans prendre la peine de donner le programme l'accompagnant, Emmanuel Macron s'est revendiqué d'une pensée complexe, faisant éclater les clivages, alors qu'il ne fait qu'assumer une forme de mondialisme correspondant aux nouveaux clivages engendrés par notre époque. Ses appels répétés à l'innovation, son style à la fois prophétique et managérial, son usage revendiqué de l'anglais pour s'adresser aux Européens, reflète bien la psychologie des élites mondialisées qui réduisent la politique à un exercice d'adaptation à un monde en mutation. On assistait à la grande revanche des élites mondialisées ! On aurait tort, pourtant, de ne pas voir son flirt de plus en plus poussé avec la gauche idéologique.

    Le fondateur d'En marche, on le sait, a d'abord décrété l'inexistence de la culture française. Mais ce qui peut sembler une aberration effrayante aux yeux du commun des mortels est conforme à la vulgate universitaire qui au nom du pluralisme identitaire, fait éclater toute référence possible à la nation. Il n'y a plus d'identité culturelle partagée et d'œuvres exemplaires témoignant du génie d'une civilisation : il n'y a plus qu'un no man's land juridique. L'histoire de France ne raconte plus l'histoire d'une nation mais celle d'une population qu'on ne saurait unifier sans faire violence à sa diversité. À quoi intégrer les immigrés, si la France n'est plus qu'un grand vide ? Qu'est-ce que les voyageurs du monde entier viennent chercher en France, si elle n'existe pas ?

    Macron s'est aussi permis de nazifier implicitement l'histoire de la colonisation, en l'associant à un crime contre l'humanité. Rares sont ceux qui aujourd'hui, entretiennent une mémoire heureuse de la colonisation, ce qui se comprend. La fameuse pensée complexe est rarement revendiquée en la matière. Mais si plusieurs intellectuels s'étaient déjà permis cette simplification grossière de l'histoire coloniale, aucun homme politique ne s'était permis une formule aussi brutale, qui heurte non seulement de grands pans de la population mais aussi le simple bon sens historique, comme si chaque expérience négative devait être rabattue sur celle des grands crimes du vingtième siècle.

    Plusieurs se sont demandés s'il s'agissait simplement d'une stratégie pour gagner le vote des banlieues. L'immigration massive a constitué dans les banlieues une population qui se sent étrangère à la France et qui répond favorablement à ceux qui entretiennent cette identité victimaire, d'autant qu'elle est cultivée par une mouvance islamiste qui s'oppose à toute forme d'assimilation. Macron avait déjà invité la France à assumer sa part de responsabilité après les attentats de novembre 2015, comme si elle était finalement coupable des crimes dont elle était victime. Chose certaine, il adhère sans état d'âme au multiculturalisme. On peut croire aussi que Macron, au-delà de tout calcul, a témoigné de l'état d'esprit d'une jeunesse qui ne comprend tout simplement plus l'histoire occidentale autrement que dans le langage de la repentance.

    Macron a aussi embrassé les grandes revendications sociétales qui sont aujourd'hui jugées comme des symboles de progrès pour les différentes minorités dans lesquelles la gauche croit trouver les nouvelles catégories sociales à émanciper. C'est une forme de libéralisme sociétal décomplexé qui prétend toujours étendre les droits de l'individu en le détachant de tout ancrage anthropologique. On chante la souveraineté de l'individu : à terme, il devrait pouvoir circuler librement à travers le monde en connaissant autant de mues identitaires qu'il le voudra, comme s'il n'était rien d'autre qu'un nomade flottant dans un monde sans le moindre point fixe. Le libéralisme sociétal et le gauchisme culturel, lorsqu'ils s'accouplent, dynamitent toute forme d'appartenance héritée.

    On ne saurait jouer au devin et annoncer qui remportera la présidentielle de 2017. Mais une chose semble à peu près certaine : c'est une forte poussée conservatrice qui s'est fait sentir en France depuis près de cinq ans, et pour peu qu'on s'intéresse à ses origines intellectuelles et politiques, on constatera qu'elle s'enracine dans un malaise par rapport à l'hypermodernité qui s'est déployé sur près de deux décennies. Le macronisme semble être une synthèse de tout ce dont la France veut s'extirper. Le mondialisme à outrance et le gauchisme culturel sont en contradiction avec les aspirations qui semblent venir des profondeurs du pays. Pour cela, certains voient déjà la candidature de Macron se désintégrer. Ce n'est pas inimaginable. Il serait étrange que la France reconnaisse un sauveur dans un homme qui finalement, semble la dédaigner.  

    « Le libéralisme sociétal et le gauchisme culturel, lorsqu'ils s'accouplent, dynamitent toute forme d'appartenance héritée. »

    Mathieu Bock-Côté

    4047151000.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Contre Macron, le Hollande en plus jeune

     

    Mur-bleu gds.jpgLes lecteurs de Lafautearousseau le savent : depuis que ce site existe, c'est-à-dire depuis dix ans, nous ne donnons pas de consignes de vote. Notre rôle est de préparer les esprits pour une réinstauration de la royauté, pas de participer aux jeux stériles du Pays légal, forcément suivis de désillusions, chaque fois plus cruelles pour nos concitoyens. Ce fut le thème du brillant colloque qui s'est tenu à Marseille, samedi dernier (4 mars) : nous ne nous désintéressons pas de ce qui fait l'actualité politique de notre pays, mais nous n'allons pas nous diviser, éventuellement, entre nous, sur le choix de tel ou tel candidat, à élire dans le cadre d’un système qui est pervers et qui, on ne l'a que trop vu, ne fera finalement que décevoir. Que chacun choisisse donc, en conscience, celui ou celle qu'il pense être le mieux à même de l'être, et que le moins de temps et d'énergie possible soit enlevé au seul militantisme qui vaille : celui qui consiste, dans l'esprit de l'Action française, à être « réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime » (Léon Daudet).

    Cependant, nous ne nous interdisons pas de signaler ce qui nous semble devoir l'être, notamment lorsque la malfaisance du programme d'un candidat apparaît particulièrement grave. Ainsi écrivions-nous, en conclusion d'une note du 25 octobre 2016* : « ...Voilà, très rapidement, pourquoi, si d'aventure il venait à remporter l'élection, dès le résultat annoncé, l'ennemi s'appellerait : Juppé ! »

    Ainsi, et de même, clôturerons-nous aujourd'hui par le même énoncé, où seul le nom de l’intéressé aura changé : « si par malheur il venait à remporter l'élection, dès le résultat annoncé, l'ennemi s'appellerait Macron ! »

    Mais, pour commencer, pourquoi nous opposer ainsi, radicalement, à Macron ?

    D'abord parce que, lancé comme un « produit » marketing depuis plusieurs mois, et sous son aspect « moderniste », « jeune », « branché », « Geek » qui comprend l’évolution du monde et de la technique, Macron n'est rien d'autre que le vieux Hollande et son programme, qui aurait subi une opération de chirurgie esthétique, et nous reviendrait avec les mêmes vieilleries, mais paraissant une génération de moins..

    Ensuite, et preuve de sa nocivité, quels sont les ralliements à Macron ? « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es », disait Goethe. Dis-moi qui te soutiens, je te dirai si tu nous conviens, pourrions-nous dire à Macron. Et la réponse ne fait aucun doute, lorsqu'on voit, derrière le sémillant homme encore jeune, tant de vieux chevaux de retour, tous imposteurs du politiquement correct : Laurent Joffrin, Pierre Bergé, BHL, Jacques Attali, Alain Minc, Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit, Robert Hue, Alain Madelin, Bertrand Delanoë... Sans oublier le dernier des caïmans, rescapé du « dégagisme  » qui a « viré » Dufflot et Valls, Sarkozy et Juppé, mais rescapé seulement parce qu'il n'était candidat à rien : François Bayrou soi-même !

    Et le sémillant homme encore jeune voudrait nous faire croire qu'il va faire du neuf avec toutes ces vieilleries ? Qu'il incarne une nouvelle façon de faire de la politique, avec tous ces pachydermes, ces pithécanthropes ?

    Mais aussi parce que Macron, ce serait la synthèse entre le libéralisme économique et le libéralisme culturel :

    dans le domaine économique, il est pour la dérégulation, pour la fin du salariat et l’ubérisation de la société, pour la suppression des nations et des frontières, pour une immigration massive, qu'il annonce comme un bienfait pour l’économie...

    dans le domaine culturel, ce libertaire - dont le fondement idéologique est la doctrine relativiste - est pour une société multiculturelle, pour le « libéralisme des mœurs », pour la fin de la famille traditionnelle, pour le droit des minorités (sexuelles, ethniques et tout ce qu'on voudra, pourvu que cela fasse sauter toutes les digues qui tiennent encore dans notre société) ...

    Encore fait-on court, ici, pour ne pas épuiser le lecteur, à défaut d'épuiser le sujet !

    Oui, vraiment, « si par malheur il venait à remporter l'élection, dès le résultat annoncé, l'ennemi s'appellerait Macron ! » 

     
    * Contre Juppé [25 octobre 2016] 

     

  • Vincent Trémolet de Villers : Quand la folie Macron s'empare du « cercle de la raison »

     

    Ce qu'Alain Minc appelait « le cercle de la raison » s'enthousiasme pour la campagne d'Emmanuel Macron. Le succès du candidat d'En marche ! est pourtant, en tous points, déraisonnable. C'est ce que Vincent Trémolet de Villers expose ici avec finesse et lucidité [Figarovox, 13.03]. Un journaliste et un intellectuel de la jeune génération, de plus en plus présent dans les médias, presse, radios et télévisions, où il exprime souvent, sur des sujets essentiels, des idées que nous partageons ... En la circonstance, Macron c'est sans-doute irrationnel, mais c'est aussi un danger pour la France.    LFAR

     

    « Un fou, c'est celui qui a tout perdu, sauf la raison. » Le phénomène Macron donne curieusement envie de renverser la phrase de Chesterton. Les applaudissements frénétiques, les admirations extatiques de ses partisans laissent penser qu'ils ont perdu la raison, mis leur esprit critique en jachère pour laisser pousser les mille fleurs de la passion. Le paradoxe est que le fondateur d'En marche ! est soutenu par ceux-là mêmes qui se méfiaient des foules qui chavirent, des slogans qui claquent, des facilités médiatiques.

    64402cf4-c30c-45de-8ed4-432bcaae7240.jpgAlain Minc, parrain politique du jeune prodige, avait tracé les contours, au siècle dernier, du « cercle de la raison ». C'était lors d'une autre élection présidentielle et ce fameux cercle entourait Édouard Balladur. Aux impératifs européens, atlantistes avec une teinte timidement progressiste, s'ajoutait le culte des experts, du droit, des chiffres. La politique était une chose trop sérieuse pour la laisser aux bateleurs d'estrade, aux sourires hollywoodiens, aux combinaisons acrobatiques. Précision, constance, distance formaient la trinité de la compétence. Aux foucades des Berlusconi de tous poils, on préférait l'austérité d'un Jacques Delors, politique dévoué et sacrifié à l'intérêt supérieur de la Commission.

    Et puis… Et puis les mêmes, comme emportés par les foules, les flashs qui crépitent, ont troqué leurs costumes sombres pour le tee-shirt coloré du helper d'En marche ! Ceux qui se défiaient du culte de la personnalité soutiennent sans complexe un candidat qui s'expose chaque semaine dans les journaux, se casse la voix, étend les bras en croix et ne renie pas sa « dimension christique ». La politique, pour eux, c'était le « champ du possible » : c'est de la « magie », proclame Emmanuel Macron. Le pouvoir devait se désencombrer des fantasmes qui l’accompagnent : c'est « une mystique », poursuit le fondateur d'En marche ! La démagogie, c'était dire au peuple ce qu'il voulait entendre : « Je vous aime, farouchement », lance le jeune homme à la foule en délire.

    Le cercle de la raison écoute, sagement assis, en rang serré, les discours interminables du n + 1 qui « invite » « celles et ceux » des participants à « cheminer », pour « débloquer » la société et « ensemble », « avancer » vers une société « apaisée », « ouverte » pour que « chacune et chacun » trouvent une place. Selfies, cris du public, l'étrange psychologie des foules en marche ne semblent pas gêner ceux qui fustigeaient, il n'y a pas si longtemps, les tentations populistes des meetings populaires.

    Ces défenseurs ardents de la vie de l'esprit ne se sont pas plus émus devant Révolution, l'ouvrage d'Emmanuel Macron dont la quatrième de couverture donne pour seul texte une photo plein sourire du candidat !

    De la même façon, ces pointes fines des démonstrations chiffrées, des courbes et des clés de répartitions font campagne pour un candidat qui se vante de préférer la vision au projet, l'incarnation aux propositions, l'immaturité à la sagesse et l'inexpérience à l'habitude de l'exercice du pouvoir.

    Quelle majorité à l'Assemblée ? On s'arrangera le moment venu ! Et la proportionnelle, ce n'est plus dangereux, la proportionnelle ? Il faut de tout pour faire un Parlement. Et les réformes, il faut des réformes ? On exonérera 80 % de la population de la taxe d’habitation ! Comment gouverner avec dans le même camp Robert Hue et Alain Madelin, Patrick Braouezec et Renaud Dutreil ? Si tous les gars du monde voulaient se donner la main, vous répondra-t-on.

    Nous ne sommes pas dupes et aucun des soutiens d'Emmanuel Macron ne l'est vraiment. Dans cette affaire, le syndrome du Guépard, « il faut que tout change, pour que rien ne change », joue à plein. Plutôt que de chanter les bonheurs de la globalisation, on l'habillera de tricolore : Jeanne d'Arc annonce Jean Monnet, la culture française n'existe pas, mais le Puy du Fou vaut le déplacement. Comme dans le Canada de Trudeau, tout concourt à l'apparition d’« une humanité réconciliée, délivrée de ses différences profondes, où les identités pourraient circuler librement et sans entraves dans un paradis diversitaire » (Mathieu Bock-Côté). Il arrive toutefois que l'on s'y perde. On songe alors au Soulier de satin : « C'est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c'est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant, et c'est ce que vous ne trouverez pas amusant qui est le plus drôle. » Ne cherchez plus à comprendre: Macron, c'est irrationnel. 

    Vincent Tremolet de Villers           

    Vincent Trémolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats du Figaro et du FigaroVox

  • Avant les élections, des « fake news » financières en série

     

    par Ludovic Greiling

     

    « Les marchés rassurés par le discours de François Fillon » titrait Le Figaro du 1er mars, après l’annonce par l’ancien premier ministre de son maintien dans la course à la présidentielle.

     

    506226741.jpg« Sur les marchés, on appelle cela le « spread » Le Pen. Ou la « prime de risque » Le Pen en bon français » écrivait le rédacteur en chef des Echos le 27 janvier dernier, lançant cette thématique dans les médias industriels.

    Les « marchés » ont-ils été rassurés par le discours de François Fillon ? Les taux d’intérêts de l’Etat français augmentent-ils à cause de la possibilité de voir Marine Le Pen arriver au pouvoir, comme le répètent désormais les grandes chaines ? Un simple coup d’œil sur l’analyse technique dément ces allégations.

    Le 1er mars, l’indice des plus grandes entreprises cotées en France a grimpé continuellement dès l’ouverture de la séance, à 9 heures, totalement indifférent aux affres de l’affaire Fillon (annulation surprise de sa visite au salon de l’agriculture, puis conférence de presse annonçant qu’il poursuivait sa campagne).

    CAC-40-1er-mars-2017.png

    Graphe 1 - CAC 40 le 1er mars 2017. Les spéculateurs sont indifférents à l’affaire Fillon.

    Quant aux rendements des obligations d’Etat, ils suivent une hausse généralisée dans la zone occidentale, en raison d’une petite pique d’inflation.

    L’introuvable « spread Le Pen »

    Depuis le mois de septembre, les gérants obligataires prennent leurs bénéfices sur ces titres, alors que ceux-ci ont connu une bulle financière historique ces trois dernières années. Le rendement de l’obligation d’Etat allemand est ainsi passé d’un territoire négatif (-0,14%) à un taux de 0,4%, celui de l’Italie a grimpé de 1,15% à 2,3%. Des mouvements similaires ont été observés en Espagne, mais aussi en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

    « Un mouvement général et bienvenu » commentait un gérant obligataire il y a un mois.

    Et l’Etat français ? Il lui en coûte désormais 0,9% annuel pour s’endetter à dix ans auprès des banques privées, contre 0,2% en septembre.

    Le fameux écart avec les taux allemands n’a quasiment pas bougé…

    Le très politisé Institut Montaigne

    Dernière fake news, la répétition en boucle d’une étude de l’Institut Montaigne. Selon cet organisme, l’accession de Marine Le Pen à l’Elysée pourrait amputer le PIB français de 10 points de PIB. Problème : l’Institut Montaigne est engagé dans cette campagne présidentielle.

    Présidé jusqu’en janvier dernier par l’ancien patron d’Axa, Henri de Castries, qui est aujourd’hui le principal soutien du candidat Fillon, le lobby est aussi inextricablement lié au candidat Macron. L’association En marche ! est en effet domiciliée à l’adresse personnelle de Laurent Bigorgne, le directeur de l’Institut Montaigne.

    A l’approche de l’élection présidentielle, les analyses économiques ont une fâcheuse tendance à se politiser… 

    Fake news : fausses nouvelles

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  • La mairie de Paris condamnée, et avec elle Anne Hidalgo : il va falloir rembourser les aides à l'Islam !

     

    Mur-bleu gds.jpgNotre « grain de sel » de ce jour sera très court. Il consistera surtout à lire l'article - qui se passe de commentaires - auquel le lien ci-dessous donne accès, article paru dans le journal suisse politiquement très incorrect Les Observateurs.

    Cet article date d'un an (janvier 2016) : il n'a curieusement pas intéressé Le Canard enchaîné ni les journaleux bobos-gauchos, qui se sont bien gardés de nous en informer. Informer, honnêtement et impartialement, ne serait-ce pas là, pourtant, leur mission première, et centrale ?

    Bizarre, bizarre. Vous avez dit bizarre ?...  

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