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Actualité France - Page 345

  • Comment  « Le Monde » expose sur une pleine pagne signée Jean Birnbaum que « Boutang reprend le pouvoir »

      

    Par Jean Birnbaum

    Le Monde du 31.03.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur + - Copie - Copie.jpgAu printemps 2016, alors qu’il dîne avec François Hollande à l’Élysée, l’acteur Fabrice Luchini évoque ses lectures du moment. Le comédien confie qu’il est plongé dans un livre de Pierre Boutang (1916-1998), poète éruptif, philosophe difficile et journaliste ­cogneur, en son temps pétainiste et disciple favori de Charles Maurras à l’Action française (AF). « Vous lisez Boutang ! C’est l’écrivain préféré de mon père ! », répond Hollande, au grand étonnement de son hôte.

    Mais, en l’occurrence, le président se révélait simplement normal. Car Boutang, depuis l’origine, c’est l’histoire d’un père qui revient sans cesse harponner les fils, faisant retour depuis les lieux les plus divers : un dossier du « Figaro littéraire » et un souvenir de Bernard-Henri Lévy, un ­livre de Patrick Buisson, mais aussi un dialogue télévisé avec le philosophe George Steiner, une réunion de La ­Manif pour tous ou une revue de chrétiens pro-israéliens.

    Relation au père

    Bien sûr, on doit commencer par mentionner l’enjeu biographique. Rappeler la relation de Boutang à son propre père, ingénieur déclassé, camelot du roi et grand lecteur du pamphlétaire antisémite Edouard Drumont : « Un jour, j’étais chez Boutang à Saint-Germain-en-Laye, se souvient Rémi Soulié, auteur de Pour saluer Pierre Boutang (Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016). Il a ouvert une commode, en a sorti une photo de son père, il avait les larmes aux yeux ».

    Mais Boutang le fils est à son tour ­devenu père, père biologique, père symbolique aussi, et l’aura qui est la sienne aujourd’hui reste largement liée à l’accueil protecteur que cet ogre normalien réserva aux jeunes gens venus frapper à sa porte. À ces fils adoptifs, Boutang parlait de Maurras, mais aussi de littérature et même du chanteur Renaud…

    Comme Rémi Soulié, Jean-François Colosimo, patron des Éditions du Cerf, fut de ceux-là : « J’avais 17 ans. Ce fut ­l’irruption du génie à l’état brut. Par la suite, quand je suis parti en Grèce, sans moyens, avec l’idée de vivre dans un ­monastère du mont Athos, Boutang me demandait au téléphone : “Où êtes-vous ? Donnez-moi votre adresse pour que je vous envoie de l’argent”. »

    Boutang a fait du lien paternel le fil rouge de sa vie mais aussi de sa pensée, et c’est ce choix qui lui confère aujourd’hui une influence renouvelée, au moment où une frange de la droite française renoue avec ce que l’écrivain hussard Antoine Blondin nommait « l’âge de Pierre »… Aux femmes et aux hommes qui cherchent à réarmer ­intellectuellement la famille réactionnaire, sa philosophie du père fournit des réponses dans au moins trois ­domaines : ceux de la filiation, du pouvoir et de la civilisation

    La filiation, d’abord. Plutôt qu’un territoire charnel, la France selon Boutang est une culture qui vous tombe dessus, une langue qui vous élit. Pour lui, l’héritage forme le seul horizon digne de ce nom ; c’est la gratitude qui nous jette en avant. « Dès le berceau, nous naissons avec une dette que nous n’avons pas contractée et qui est impayable : voilà l’idée anthropologique de Boutang », note la philosophe Chantal Delsol.

    Pendant Mai 68, Boutang enseigne au lycée Turgot, à Paris, et il sent d’emblée que l’insurrection en cours produira cette révolution du désir dont il combat certaines figures tutélaires : ­« Althusser à rien, Lacan à pas grand-chose », fredonne celui qui signera un essai intitulé Apocalypse du désir (Grasset, 1979). Au slogan soixante-huitard, « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ! », Boutang semble rétorquer : « Marche, compagnon, l’origine est devant toi ! » Cette origine détermine toute vie humaine, dit-il, et elle est indissociable de la différence des sexes telle que la Bible l’a fondée (un héritage peu présent chez Maurras,­davantage travaillé par la mort que tourné vers la vie).

    « Une vraie influence sur le mouvement royaliste »

    Ainsi n’est-il guère étonnant que la pensée politique de Boutang ait inspiré une partie de La Manif pour tous. Certes, celle-ci est souvent « boutangienne sans le savoir », précise Gérard Leclerc, éditorialiste au journal Royaliste et à Radio Notre-Dame. Mais le lien existe, et il n’est pas que théorique : « Boutang a une vraie influence sur le mouvement royaliste, qui a lui-même plus d’influence sur les droites qu’on ne le croit. Un certain nombre de gens liés à La ­Manif pour tous viennent de là, et même quand il n’est pas explicitement cité, Boutang pèse », ajoute Chantal Delsol.

    « L’Action française est un peu la ­franc-maçonnerie des réactionnaires, ­confirme Francis Venciton, jeune militant de l’AF Provence. Parmi les fondateurs de La Manif pour tous, pas mal de gens sont issus de l’AF ou l’ont fréquentée, et nous avons contribué à orienter son argumentaire. » Or pour ces royalistes qui nourrissent les nouvelles mobilisations de droite, la voix de Boutang compte à nouveau. Après avoir longtemps été effacé pour raison de querelles internes, son visage est réapparu sur les autocollants de ­l’Action française. « Boutang revient en force à l’AF, constate Axel Tisserand, auteur d’essais sur le royalisme. Il permet de penser au moins deux questions qui ont été remises au centre par La Manif pour tous : celle de la filiation et celle du consentement populaire. »

    Après la filiation, donc, le pouvoir. Là encore, il y va d’un déplacement par rapport à la figure paternelle de Maurras. Quand celui-ci refusait toute souveraineté populaire et ancrait le pouvoir du prince sur l’autorité et la légitimité, son disciple indocile insiste sur un troisième pôle : celui du consentement. Dès lors, les monarchistes peuvent sortir de l’impasse émeutière et devenir non plus les démolisseurs de la démocratie, mais ses veilleurs impitoyables. Acceptant désormais le fait républicain, ils exigent que le pouvoir soit incarné par un père populaire.

    Antisémite de ­culture

    Voilà pourquoi Boutang finira par soutenir la Ve République gaullienne : « Pour Boutang, de Gaulle réunit les fils de l’histoire de France en coiffant la ­monarchie d’un bonnet de Marianne », résume Jean-François Colosimo. Voilà aussi pourquoi Boutang peut inspirer une partie de la droite contemporaine, comme en témoigne Jérôme Besnard, essayiste et membre de l’équipe de campagne de François Fillon : « Boutang a compris que la crise de légitimité produite par 1789 était toujours ouverte. Quand on l’a lu, on sait que pour retrouver cette légitimité il ne faut pas avoir peur d’aller au peuple. Après tout, de Gaulle a réalisé son coup d’État sans qu’un seul coup de feu soit tiré… » Et en dernière instance, là encore, toute légitimité d’avenir exige de renouer avec l’héritage spirituel de la France.

    Pourtant, cet héritage est-il exclusivement chrétien ? Après la filiation et le pouvoir, nous voici venus au troisième enjeu, celui de la civilisation. Par rapport à Maurras, Boutang a peu à peu ­accompli, ici, un déplacement encore plus douloureux. Antisémite de ­culture, auteur de textes et de gestes où suintait la haine des juifs, Boutang a fini par considérer que le nouvel esprit du sionisme prenait le relais d’une chrétienté défaillante.

    Alors que l’Europe politique devenait une construction supranationale, Boutang regardait Israël avec tendresse, car à ses yeux cette nation perpétuait les formes que l’Europe abandonnait : un État souverain, un peuple en armes, une identité millénaire. « L’homme européen ne se trouve pas éminemment en Europe, ou n’y est pas éveillé. Il est, paradoxe et scandale, en ­Israël », écrivait Boutang dans son journal, La Nation française, en juin 1967, à la veille de la guerre des Six-Jours. 

    Une nouvelle alliance judéo-chrétienne 

    Cinquante ans plus tard, alors que des figures de droite, comme l’ancien ­ministre de la défense Hervé Morin, appellent à « israéliser » la France en termes sécuritaires, les textes de Boutang nourrissent les arguments de [ceux qui prônent une nouvelle alliance judéo-chrétienne : « Le lien de Boutang avec Israël, c’est le lien non seulement avec l’origine du christianisme, mais aussi avec l’origine comme telle, qu’il faut sans cesse reconquérir, assure ­Olivier Véron, le patron des provinciales, qui republie des classiques de Boutang, dont Reprendre le pouvoir (1978). Quand on prétend faire face au terrorisme islamiste, on ne peut pas se contenter d’invoquer la République, il faut remonter aux sources de la civilisation occidentale, à ses sources juives et chrétiennes, qui fondent l’idée d’une société. Pour Boutang, cela impliquait de désobéir à Maurras, qui défendait l’héritage catholique sans prendre au sérieux la spiritualité. »

    Et de fait, qu’il ait pensé la filiation, le pouvoir ou la civilisation, à chaque fois Boutang a relancé l’héritage de Maurras dans une forme d’infidélité fidèle qui ne pouvait le laisser en paix : « Boutang n’a jamais vraiment trahi Maurras, note François Huguenin, spécialiste de l’Action française. En 1942, il a rejoint Giraud en Algérie, pas de Gaulle. De même, il n’a jamais rompu radicalement avec l’antisémitisme, comme l’ont fait les chrétiens après Vatican II. Dans les deux cas, pour lui, cela aurait été tuer le père ­publiquement. Or si Boutang a bien tué le père, c’est souterrainement. Un jour, il a failli me foutre dehors parce que je lui avais demandé s’il entretenait un rapport filial avec Maurras. Il hurlait : “Vous ne savez pas ce qu’est la ­paternité !” J’avais touché juste… »

    En 1958, dans un article important ­publié par la revue Esprit, l’historien Jacques Julliard affirmait que la pensée de Maurras avait constitué le seul grand effort tenté, au XXe siècle, « pour donner à la droite française une doctrine ferme et cohérente ». Aujourd’hui, alors que les idées de cette famille politique ont à nouveau le vent en poupe, certains de ses enfants sont tentés de ­renouer avec Maurras.

    Mais son nom est définitivement ­associé à l’aventurisme impuissant et à la collaboration sanglante. Désireux de se rebrancher sur cette tradition sans avoir à en assumer les erreurs et les compromissions, les nouveaux réactionnaires se tournent parfois vers Boutang, ce fils qui a mis à mort un père aimé et défaillant… pour mieux maintenir en vie sa famille.

    Le Monde n°22462 du 31 mars 2017.

     

    Reprendre le pouvoir, de Pierre Boutang, introduction de Olivier Véron, Les provinciales, 2016.

    La Politique, la politique considérée comme souci, de Pierre Boutang, postface de Michaël Bar-Zvi, Les provinciales, 2014.

    Le petit boutang des philosophes, introduction à la philosophie de Pierre Boutang, par Henri Du Buit, Les provinciales, 2016

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    Notre premier commentaire de l'article de Jean Birnbaum

  • Réponse à Jean Birnbaum

     

    Par Francis Venciton

    Parmi de nombreux autres membres de notre famille d'esprit, Francis Venciton est cité dans l'article du Monde de Jean Birnbaum. Il y est à juste titre présenté comme jeune militant de l’AF Provence. Il se trouve que Francis Venciton a réagi à cet article et qu'il a rédigé la pertinente réponse que voici. LFAR

     

    photo.JPGJe ne lis jamais Le Monde. Mais Monsieur Jean Birnbaum est très sympathique et a écrit un livre que j’apprécie sur les relations de la gauche et de la religion. De plus, il a sorti le 30 mars un article sur Pierre Boutang, où il me fait l’honneur de me citer. L’article dans un style agréable développe deux idées : la première, que la Manif pour tous aurait été boutangienne et que le philosophe vulcanique aurait retrouvé une influence secrète chez la droite-conservatrice-réactionnaire ou tous autres qualificatifs à la Lindenberg qui nuisent à la subtilité globale du propos. La seconde, qu’il y aurait une problématique de l’éternel retour du Père chez Boutang.

    Cette double approche nous semble poser problème. Tout d’abord quelle hiérarchie doit-on lui accorder ? Ensuite, la seconde idée s’inscrit dans une approche biographique qui est incomplète. Pourquoi ne pas parler de Pierre-André Boutang ou de Yann Moulier-Boutang ? Deux fils de Boutang dont les carrières et les positionnements divergent largement du père. Et puis, s’il faut parler de la relation à Maurras pourquoi revenir aux rengaines rassies de l’antisémitisme, ce qui donne presque l’impression que Maurras n’a parlé que de ce sujet et que le plus grand mérite de Boutang serait non pas son œuvre métaphysique et littéraire, mais d’être devenu pro-israélien. C’est un peu comme de dire que la vertu d’une œuvre comme celle de Dante par exemple ne vaudrait que par son implication chez les Guelfes.

    5lmz5q-HC.jpgPlus encore Birnbaum explique que ce que Boutang a apporté de nouveau, par rapport à Maurras ce sont les questions du consentement populaire et de la paternité. Ce qui est faux : nous renvoyons Monsieur Birnbaum à la « Politique naturelle » qui introduit Mes idées politiques et aux pages de Maurras sur le suffrage universel ou la décentralisation. Il n’y perdra pas son temps et verra comment Boutang a tonifié, réargumenté, nuancé des positions maurrassiennes.

    Les fulgurances boutangiennes ne sont pas là. Disons qu’elles sont plus secrètes. L’on s’étonnera d’ailleurs que Birnbaum n’évoque pas le livre de Boutang sur Maurras, qui lui aurait fourni des informations plus conséquentes sur l’idée de la mort du père maurrassien que le contre-sens de François Huguenin. Il est une absence étonnante : alors que l’article porte sur le père, la question du roi est inexistante ? Comme si l’une ne portait pas l’autre.

    Si on croise les deux axes de l’article, un autre problème surgit : avancer que la Manif pour tous s’inspire d’un argumentaire établi par un philosophe ayant connu des difficultés en matière de paternité permettrait de porter le discrédit sur tout un mouvement, réduit à une pépinière de névrosés. Ne faisons pas à monsieur Birnbaum de procès d’intention : il ne le dit pas. Il ne le sous-entend pas non plus. Mais son analyse peut être lue en ouvrant cette attaque. La double approche de l’article pose problème. Elle en constitue même la limite.

    Il convient de soulever un dernier point : c’est la conclusion de monsieur Birnbaum, qui dit assez joliment qu’au fond Boutang aurait tué le père pour sauver la famille. Si, aujourd’hui, on assiste à un tournant « réactionnaire » d’inspiration maurrassienne, la référence à Boutang permettrait de contourner la mauvaise réputation d’une telle inspiration. L’on ne voit pas bien l’utilité de cette remarque : BIRNBAUM ACCUSE-T-IL CEUX QUI SE RÉFÈRENT À BOUTANG DE BLANCHIMENT DE MAURRASSISME ?

    Il serait bien inspiré de nous en dire plus. 

  • Olivier Rey : « Le vide de la campagne nourrit le désarroi des Français »

    « Si Macron est révélateur de l'état de la France, alors le pronostic vital de celle-ci est engagé » Olivier Rey (affiche d'Emmanuel Macron grimé en clown, à Toulouse). - Photo ERIC CABANIS/AFP

     

    headshot.jpgMorceaux choisis

    « Il est stupéfiant de voir un candidat à la présidence déclarer qu'il n'y a ni culture française ni art français - seulement des crimes contre l'humanité français »

    « Simone Weil a reconnu dans le passé le besoin le plus vital de l'âme humaine. Elle jugeait qu'aujourd'hui, la conservation du peu qui nous reste devrait devenir presque une idée fixe »

    « Les authentiques conservateurs en sont réduits à remettre en cause de fond en comble le système, à prendre des allures révolutionnaires. Malgré eux, ils sont obligés de prôner le changement. Mais le mot n'a pas le même sens selon ceux qui l'emploient. Pour les « progressistes », promouvoir le changement consiste à prolonger, voire à amplifier encore les dynamiques actuelles. Pour les conservateurs, il s'agit de les contrecarrer. » 

     

    Ancien élève de l'École polytechnique, chercheur au CNRS, Olivier Rey est mathématicien, philosophe des sciences, essayiste et romancier. Il a notamment publié Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (Le Seuil, 2006), Après la chute (Pierre-Guillaume de Roux Éditions, 2014) et Quand le monde s'est fait nombre (Stock, «Les Essais», 2016).

    Source : Figarovox 14.04 - OLIVIER REY            

  • Pendant la campagne la plus nulle et la plus misérable qu'on ait jamais vue, le monde continue de tourner...

     

    Mur-bleu gds.jpgDes nouvelles du front

    Emmanuel Hollande est tellement ridicule que cela commence à se voir, et à se savoir : il a reçu un 5 sur 20 de la part du Jury du 7/9 de France info (c'est dire !). Motif : lors de son meeting raté de Marseille (après celui raté de la Réunion et celui, raté aussi, de Pau) il a voulu « faire peuple », « faire jeune », et a lancé un ridicule « on craint degun » (« personne », en provençal). Eh, oui ! c'était tellement grotesque que même France info s'en est rendu compte !

    Dans le même meeting, il a dit qu'il avait « honte » du pourcentage de voix que réalisait Marine Le Pen à Marseille et en Provence. Mais c'est lui qui devrait avoir honte de tenir un propos pareil ! Si des citoyens français jugent bon de voter Le Pen, ou Fillon, ou Mélenchon, ou qui que ce soit, qui est-il, lui, pour décréter que c'est une honte ? Quel langage et quelle pensée de division, pour quelqu'un qui prétend vouloir représenter, et conduire, le peuple français !

    Le précédent Comte de Paris parlait, lui, en Roi, en roi rassembleur, lorsqu'il disait, à une époque où le Parti Communiste représentait environ le quart des électeurs, qu'on ne saurait exclure de l'effort national les vingt-cinq pour cent de Français qui votaient communiste...

    Enfin, voilà notre Emmanuel adoubé par François Hollande, qui lui donne un baiser de la mort dont ledit Emmanuel ne veut surtout pas. Il n'empêche : ce qui est dit est dit, et les choses déjà claires le sont encore plus maintenant qu'elles sont comprises par tous pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire officielles :  Macron, c'est Hollande, et Hollande, c'est Macron... 

    Et pendant ce temps, ailleurs, au Japon, au Maroc, heureux pays...

    Le Japon n'a reçu que 28 réfugiés en 2016 ! Ne vous moquez pas, ils ont tout de même fait un effort : c'est malgré tout un de plus qu'en 2015 (27) ! Et nous, pendant ce temps-là, nous leur construisons un « camp humanitaire » à Grande-Synthe, qui a coûté quatre millions d'euros au contribuable, c'est-à-dire à nous tous, et que nos chers Afghans - se battant avec les Irakiens - ont tout simplement cramé. Merci les gars ! C'est beau, la reconnaissance. C'est beau, aussi, le « vivre ensemble ». Surtout quand c'est nous qu'on paye... Maintenant, navrés, les pseudo « humanitaires » se demandent gravement, et la mine contrite, où ils vont aller. Qu'ils aillent donc se réfugier... chez eux, et qu'ils nous fichent la paix ! Vient un moment où les choses doivent être dites, alors disons-le franchement : les pseudo-migrants nous fatiguent, pour rester polis ! Nous les aimons beaucoup, les Afghans, les Somaliens, les Irakiens, les Erythréens et toute la terre entière. Nous les aimons comme Jeanne d'Arc aimait les Anglais : « Chez eux ! ». 

    Le Maroc, lui, depuis la mi-janvier, a interdit la fabrication et la vente de burqas. Un peu partout dans le royaume, et surtout dans le nord, où les salafistes sont un peu plus nombreux qu'ailleurs, les femmes portent volontiers le hijab (qui couvre les cheveux, mais laisse voir l'intégralité du visage), qui est depuis longtemps une tenue traditionnelle. Mais les salafistes promeuvent le port du niqab, à partir duquel on peut glisser insidieusement vers la burqa, et ainsi de suite.

    Heureusement pour lui, le Maroc a la chance d'être gouverné par un roi sage, Mohamed VI, qui n'est pas décidé à laisser trop la bride sur le cou aux dits salafistes. C'est-à-dire aux provocateurs. Etant descendant du Prophète, et Amir al mouminine (Commandeur des Croyants), le roi peut se permettre de surveiller de près les provocateurs islamistes.

    On devrait l'inviter pour une année sabbatique à la Goutte d'Or et dans certains autres lieux de notre ex « douce France », pour qu'il y remette un peu d'ordre ! 

  • Et si c’était vrai ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Philippe Val, dont on sait qu’il a exercé de hautes responsabilités à Charlie Hebdo (1992-2009) et à France Inter (2009-2014), vient de déclarer sur France 5, à propos du roman Soumission, que ce qui n’était que fiction voici deux ans est maintenant un commentaire de l’actualité. Sans doute fait-il référence à l’ambiance de violences généralisées dans laquelle nous vivons désormais, du fait de certains. Et, par là même fait-il écho à la définition réaliste de Stendhal pour lequel « un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin » (Le Rouge et le Noir). Mais, alors que certaine échéance s’approche, qu’en est-il de la chronique d’un cauchemar annoncé que constitue le roman d’anticipation de M. Houellebecq ? Son récit repose en effet sur un second quinquennat de M. Hollande, marqué par un délitement du pays qui favorise l’irrésistible montée en puissance d’un islamisme intérieur doux (« fraternité musulmane ») et l’élection en 2022 du candidat musulman, contre Mme Le Pen mais avec, comme il se doit, le soutien des autres grands partis et l’inévitable ralliement de M Bayrou : les « élites » se soumettent, la société est islamisée. 

    Si le renoncement de M. Hollande semble donner tort à l’écrivain, en fait le pire reste malheureusement possible. Le bon sens le plus élémentaire invite en effet à considérer que le candidat Macron n’est que l’avatar, même subliminal, de M. Hollande. Dans Un président ne devrait pas dire ça, M. Hollande déclare d’ailleurs explicitement : « Emmanuel Macron, c’est moi ! ». On peut lire par ailleurs (Boulevard Voltaire, 13 avril) le scénario tout à fait crédible proposé par M. Bernadac de la manipulation que constitue la « candidature de substitution » de M. Macron, lequel n’aurait été au départ que le « prête-nom » d’un M. Hollande bien incapable de se représenter. Le soutien en creux de M. Hollande et la distance affichée par M. Macron à l’égard de son mentor n’infirment nullement, bien au contraire, ce scénario. 

    Or, pour rester dans le cadre « islamique » du roman de M. Houellebecq, on ne peut qu’être inquiet des propos et des propositions de M. Macron dont on peut dire qu’ils ne feront que conforter dans sa conscience communautaire une partie grandissante de la population. D’abord bien évidemment parce que M. Macron ne remet pas en cause l’aspect purement quantitatif de la question musulmane en France : dans la droite ligne des dernières présidences, ce serait avec lui encore et toujours plus d’immigrés donc forcément, vu la provenance de ces derniers, encore et toujours plus de mahométans. Ensuite parce qu’il se veut un chaud partisan de la discrimination positive, laquelle consisterait à favoriser, au détriment des malheureux « Gaulois », la « diversité », c’est-à-dire pour l’essentiel des ressortissants français  issus de l’immigration, donc des musulmans. 

    On se souvient des drapeaux étrangers, drapeaux de pays musulmans bien entendu, brandis, place de la Bastille, par les partisans et électeurs de M. Hollande, après sa victoire de mai 2012. Cinq ans après, à trois semaines de l’élection présidentielle, M. Macron ne veut voir dans son public « marseillais » que des Algériens, des Tunisiens, des Comoriens, des Maliens, etc., c’est-à-dire en fait des musulmans, peut-être français, mais d’abord considérés dans leur identité originelle islamique. Pis : en déplacement à Alger, il n’a pas hésité à flatter bassement un pouvoir algérien qui hait la France et se réclame de l’islam, envoyant un signal catastrophique aux millions de bi-nationaux franco-algériens vivant de ce côté-ci de la méditerranée. 

    Alors, oui, si M. Macron devait être élu, ce serait pour le pire. On préférerait que le roman de M. Houellebecq restât ce qu’il devrait rester : une fiction.  

  • Quand Octave Mirbeau fulminait contre « le système politique bourgeois », de fait la République ...  

     

    XVM616cbcbe-0e29-11e7-997b-2ceb961d41db.jpgOctave Mirbeau - écrivain détesté de beaucoup de talent dit Sacha Guitry - critique ici frontalement ce qu'il nomme le système politique bourgeois, qui se prétend abusivement républicain, alors qu’il ne fait qu’assurer la mainmise d'une minorité sur tout le pays, avec la bénédiction des électeurs moutonniers, « plus bêtes que les bêtes » : aussi appelle-t-il ses lecteurs à faire la grève des électeurs *. Nous ne reprenons pas un tel appel à notre compte. Il relève d'une lecture critique. Après quoi on admettra que la réflexion de Mirbeau contient de fortes vérités. Les actuels débats électoraux en sont l'illustration ...  LFAR  

    « Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »**  

    * la grève des électeurs

    ** Son article, intitulé « La Grève des électeurs », a paru dans Le Figaro le 28 novembre 1888 et a été diffusé par les groupes anarchistes à des centaines de milliers d’exemplaires à travers l’Europe.

  • LA VRAIE NATURE DE LA RÉPUBLIQUE

     

    PAR YVES MOREL 

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat FilIon suffit à le montrer : aucun plan concerté n'a été nécessaire.

    Nous ne reviendrons pas ici sur le fond de l'affaire et sur la récente mise en examen de l'ancien Premier ministre pour détournement de fonds publics, recel d'abus de biens sociaux et manquement aux règles de transparence des élus. Ce qui nous intéresse présentement est le fait que l'hallali a été sonné contre non pas un homme politique comme un autre, sans égard à son programme de candidat et à ses attaches partisanes (au nom de l'impartialité de la justice), mais contre le candidat alors favori (jusqu'au 25 janvier, selon les sondages) à l'élection présidentielle, et dont le programme, s'il était appliqué, signifierait l'enterrement de toutes les mesures dites sociales prises par la gauche depuis 1981. Ni Alain Juppé, ni même Nicolas Sarkozy (pourtant eux aussi lestés d'un passé judiciaire chargé) n'auraient essuyé une telle offensive générale s'ils avaient remporté la primaire de la droite en novembre dernier.

    La gauche, assise éthique et politique permanente de la République, admet l'alternance à la condition impérieuse que la droite au pouvoir ne revienne en aucun cas sur ses « acquis » en quelque domaine que ce soit. Et la droite le sait si bien qu'elle s'est scrupuleusement tenue à cette ligne de conduite depuis 1981, chaque fois qu'elle a exercé le pouvoir.

    Cela ne signifie d'ailleurs pas que lesdits acquis soient si définitivement acquis que ça. Le cas échéant, la gauche ne répugne pas à les rogner, comme en témoigne l'action du gouvernement Valls (mars 2014-décembre 2016). Mais elle seule peut le faire, et d'ailleurs, elle le fait incomplètement et sans en remettre en question les fondements et les lignes directrices, et en poursuivant par ailleurs son entreprise continuelle de subversion morale et culturelle. On parle alors de « gauche moderne », « réaliste », « responsable », et on invoque les mânes du grand Michel Rocard, noble figure du groupe Bilderberg et de la Trilatérale.

    C'est parce qu'il entendait sortir la droite de son double rôle de gestionnaire passif d'un ordre social de gauche, et d'alibi démocratique dans le cadre d'une fausse alternance, que François Fillon a été pilonné comme on l'a vu dernièrement. Née des oeuvres de la gauche, la République est in essentia de gauche et le restera.

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat suffit à le montrer. Aucun plan concerté n'a été nécessaire. Le Canard enchaîné a lancé l'affaire sans consulter préalablement personne, le parquet financier a ordonné l'enquête comme par réflexe, l'État a laissé les mains libres à la justice, les médias se sont déchaînés instinctivement. L'organisme républicain a tout naturellement sécrété ses anticorps contre l'antigène Fillon. Anatole France le disait déjà, en son temps : « la République gouverne mal, mais se défend bien ». 

    Politique magazine - Avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • Ces délais de paiement insupportables pour les TPE-PME et qui gangrènent notre Economie...

    Le bâtiment du ministère des Finances, à Bercy

     

    Mur-bleu gds.jpgArrêtons-nous aujourd'hui sur un sujet économique, rapporté et expliqué par le chroniqueur de France info ; assez bien pour que nous puissions nous contenter d'y renvoyer le lecteur.

    Et, puisque nous sommes en période électorale, voici une proposition que l'on s'étonne de n'entendre formulée par personne : pourquoi, au moins pour les sommes dues par une quelconque autorité publique (Etat, collectivité territoriale, Hôpital...), les banques où les TPE-PME ont leur compte ne seraient-elles pas tenues de considérer ces sommes comme « actif » ? La puissance publique paiera forcément, donc, pourquoi infliger des agios à une TPE-PME, voire la pousser à la fermeture pure et simple ?

    Reste le scandale des (grands) groupes privés qui - comme l'explique le journaliste - préfèrent faire fructifier l'argent qu'ils doivent plutôt que de payer rapidement ceux (les petites entreprises) à qui ils le doivent, quitte à payer une amende, de toute façon inférieure à ce que leur rapporte leur boursicotage économiquement criminel.

    Car l'argent, comme le disait Maurras, doit servir à... servir. Il doit servir à l'économie réelle, à ceux qui entreprennent, créent de la richesse, donc des emplois. Et non à une spéculation boursière malsaine menée par des financiers qui ont tout en tête, sauf le Bien commun.

    Gardons-nous des faciles « yaka », « izonka » ou « ifokon », mais il semble clair que, dans ce domaine, la loi parait être la seule solution. On en fait tant d'inutiles, ou de non respectées, que, pour une fois, le recours à la loi - qui nous paraît mauvais quand il est systématique - semble s'imposer, afin de réduire les délais et d'alourdir les peines, drastiquement, dans un domaine comme dans l'autre... 

    Ecouter [ou lire] ...

    http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/le-brief-eco-delais-de-paiement-les-grands-groupes-continuent-de-se-moquer-des-tpe-et-pme_2089281.html

  • Corse … Pays basque … Guyane … Fessenheim...

    Ericka Bareigts (ministre des Outre-mer) s'adressant au peuple guyanais
     
     

    Mur-bleu gds.jpgCorse … Pays basque …

    De soi-disant « nationalistes » ne veulent pas du FN (Marine ou Marion). Ils sont républicains-démocrates, mais pas trop ! Par ailleurs, beaucoup de ces nationalistes ont soutenu les terroristes du FLNC ou de l'ETA. Logique, quand tu nous tiens ! Comme on dit à Marseille - puisqu'on en parle beaucoup en ce moment : Mélenchon y était dimanche, après Macron et avant Fillon, ce mardi -  le jour où les couillons voleront, il y en a qui seront chefs d'escadrille. Et même beaucoup pourraient postuler pour être ministre de l'Air !...

    Allez, vive la Corse et vive le Pays basque, quand même ! Ces deux magnifiques contrées ne se réduisent évidemment pas à quelques énergumènes, qui ont dû forcer sur la fumette !

    Guyane : une « île », un « peuple » : n'en jetez plus !

    On s'en souvient, car c'était il y a très peu de temps, Emmanuel Macron avait mis ses pas dans ceux d'un Jean-Louis Debré qui déclarait - à propos de la Corse, justement - qu'il ne voyait pas l'avenir de l'île... séparée du continent ! Macron, lui, dans la grande lignée comique de nos hommes politiques, a répondu à une question sur la Guyane, parlant du département comme... d'une île ! Il fallait le faire, direz-vous, eh, bien ! il l'a fait ! Peu de temps après, s'ouvrait le conflit social que l'on connaît. Madame le ministre des Outre-mer (pourquoi « des » ?), refusant d'abord de se déplacer, a fini par venir sur place (et pas sur l'île !) et a même cru bon de présenter ses excuses « au peuple guyanais ». Tiens donc ! Il n'y a pas si longtemps, l'inénarrable Eric Besson avait déclaré (le 5 janvier 2010) : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage ». Donc, la France n'est pas un peuple, mais la Guyane oui. C'est même une île (pour Macron) : comme aurait dit Pascal, vérité au-delà de l'Atlantique, erreur en-deçà ! 

    Fessenheim : un décret de fermeture pour rien !

    Plutôt que de prétendre prendre un décret pour « fermer » Fessenheim, Ségolène Royal aurait mieux fait de « la fermer » tout court. Cela lui aurait évité le ridicule.

    En effet, de toute façon, il est prévu que la centrale ne peut fermer avant la mise en service effective de l'EPR de Flamanville. Ce qui n'arrivera certainement pas avant la fin de l'année 2018. Alors, à quoi sert-il de prendre un décret-bidon, annonçant une fermeture bidon, publié par un ministère-bidon, d'un gouvernement qui ne l'est pas moins. Encore ne dira-t-on rien du semble-président de ce gouvernement, parce que nous avons encore le respect de la fonction. Mais nous n'en pensons évidemment pas moins...

    Ségolène veut faire croire qu'ainsi la promesse électorale de François Hollande sera tenue : ce serait comique, si ce n'était pitoyable.

    Dans quel état se trouve ce lamentable Pays légal !...  

  • L'erreur de vocabulaire de M. Mélenchon

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLa Monarchie est souvent citée en ce moment, querelle présidentielle oblige,  mais il y a erreur des partisans de la Sixième République sur le sens et la portée de ce mot et des institutions qu'elle peut définir en France. La « monarchie présidentielle » évoquée par M. Mélenchon n'est pas une monarchie au sens historique du terme, elle n'en est que la caricature, et elle semble être une monocratie quinquennale renouvelable plutôt qu'une monarchie héréditaire et successible telle que l'a connue la France et telle que les royalistes le souhaitent.

    La monocratie, c'est le pouvoir d'un homme de parti qui gouverne sans autre légitimité que celle, provisoire et désormais toujours contestée, du suffrage universel, que cela soit directement ou par le biais de la représentation démocratique et parlementaire. Le président peut se croire Antigone, mais il n'est que Créon, et il manque à l'élu, parfois présenté comme « homme providentiel », cette hauteur donnée par la liberté originelle de la Couronne qu'elle doit à son mode de transmission, la succession héréditaire. Né fils de roi et « presque roi », devenu entièrement roi par l'effacement de son prédécesseur (par la mort ou le renoncement), le monarque ne doit rien aux intrigues et aux alliances électorales, et il peut, au cours de son règne, « supporter » (mais non pas soutenir, gare à la confusion !) des gouvernements de tendance différente et antagoniste de l'un à l'autre, sans être soumis à l'un comme à l'autre. L'indépendance royale, dans la Monarchie à la française, n'est pas un obstacle à la direction du pays mais une garantie de la continuité de l’État et de sa permanence malgré les aléas de la vie politique et parlementaire : un gouvernement peut tomber, avoir failli ou être en difficulté, la magistrature suprême de l’État est toujours là, visible et active. C'est une présence rassurante en des temps qui le sont moins... 

    Quand la monocratie personnalise le pouvoir présidentiel à l'extrême, la Monarchie le « familiarise » et le monarque incarne le pouvoir arbitral sans se confondre avec l'arbitraire et avec un parti quel qu'il soit : si le portrait du roi peut trôner dans les administrations et les salles municipales, il n'est pas une affiche électorale permanente comme le dénonçaient jadis quelques militants opposés au président du moment quand celui-ci était candidat à sa propre réélection (ce qui n'est pas le cas avec l'actuel locataire en fin de bail de l’Élysée). 

    incident1-1.jpgLa confusion entre monocratie et monarchie, confusion entretenue (parfois de bonne foi, d'ailleurs) par les partisans de MM. Mélenchon et Hamon, est néanmoins compréhensible, non au regard de la réalité historique mais au regard de l'image que certains (fort nombreux, au demeurant) se font de la Monarchie elle-même qu'ils confondent avec l'apparat que la République a récupéré sans pour autant en comprendre toujours le sens et la portée qu'il pouvait avoir sous la Monarchie absolue de François Ier à Louis XVI, voire au-delà avec la Restauration : quand la Monarchie pense le prestige comme un moyen de gouverner et de se représenter aux yeux des autres États en assumant la part de « spectaculaire utile » qui, d'ailleurs, peut survivre à travers un riche patrimoine aujourd'hui devenu attraction touristique (un des atouts de la France...), la République se l'approprie sous la forme d'avantages privés avec, parfois, quelques corruptions certaines qui émaillent la longue suite des Républiques sans s'en défaire autrement qu'en promesses et qu'en paroles... Est-il nécessaire de donner des noms ? Cette dernière décennie présidentielle a de quoi remplir encore quelques gazettes à scandales et tant d'éprouvettes à indignations... 

    9782868397775FS.jpgNon, décidément, la République n'est pas la Monarchie royale : se battre « contre la Monarchie » n'a pas grand sens dans notre pays, surtout si c'est juste l'alibi pour renouer avec les mauvais précédents de la Troisième et de la Quatrième Républiques... La Cinquième, si elle peut parfois emprunter quelques aspects de la Monarchie (et parfois les meilleurs, comme un hommage du vice à la vertu) et si elle a pu vouloir, par la volonté de son fondateur, renouer avec une tradition monarchique d'autorité et de liberté de l’État, reste bien une République, malgré tout : c'est d'ailleurs ce dernier aspect-là du régime né en 1958 qui, en grignotant peu à peu les vestiges de la logique capétienne remise en valeur par le général de Gaulle, a motivé l'effacement de moins en moins discret de notre pays sur la scène diplomatique mondiale, processus accéléré depuis une décennie à travers les deux quinquennats successifs de MM. Sarkozy et Hollande. 

    En fait, contrairement à une idée reçue et évidemment fausse, ce n'est pas d'un excès de Monarchie dont souffre la France aujourd'hui mais, bien au contraire, d'une républicanisation de plus en plus accentuée des institutions, de cette déresponsabilisation contemporaine de la magistrature suprême de l’État au risque de ne plus assumer les fonctions qui devraient être les siennes : ce n'est pas, soulignons-le, une bonne nouvelle, ni pour l’État ni pour la nation et encore moins pour les peuples de France... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Macron, héritier ridicule et scandaleux du tout aussi ridicule et scandaleux Eric Besson

    Emmanuel Macron et Mehdi Belmadjoub (à sa gauche) à Marseille

     

    Mur-bleu gds.jpgQui a oublié l'effarante déclaration d’Éric Besson - ministre d'ouverture « de gauche » nommé avec six ou sept autres compères de la même gauche par un Sarkozy fraîchement élu - à propos du peuple français ? Voici : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

    Déclaration effarante, et scandaleuse, certes, mais, plus que tout peut-être, grotesque. Pour paraphraser Fouché, auteur du fameux « pire qu'un crime, c'est une faute », on aurait pu dire « plus qu'une provocation c’est une niaiserie » ... Nous n'avions d'ailleurs pas manqué, sitôt prononcés, le 16 février 2010, de relever le crétinisme intrinsèque de ce propos insane.

    Voilà qu'à Marseille, lors de sa grande réunion publique du samedi 1er avril, à Marseille, Macron a mis ses pas, en quelque sorte, dans ceux d’Éric Besson ; et a tenu à s'inscrire dans cette « grande » (!) tradition de la provocation, sorte de Jeux Olympiques de la stupidité.

    Non seulement parce qu'il a cru devoir « faire peuple », faire « couleur locale » en lançant un grotesque et loufoque « On craint dégun !», se couvrant de ridicule. Mais surtout parce que, confondant, comme à son habitude, vocifération et éloquence (il ne se rend pas compte qu'il est burlesque, à se presque casser la voix, comme cela, à chaque fois ?) Macron a terminé son discours en signalant l'origine des citoyens présents dans la salle : Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens.., comme une grande célébration du « vivre-ensemble ». Du moins pour les étrangers ou « Français de plastique », car, des Français de souche, c'est-à-dire de nous, il n'a pas été question. Comme Eric Besson, monsieur Macron semble n'avoir que mépris pour « ces gens-là », dont il fait pourtant partie, comme lui ! Mais voilà, quand on préfère les étrangers aux habitants du pays, quand on pratique un tranquille « racisme inversé », on ne voit, dans une ville provençale du pays de France, que des « Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens... »;

    Ce rendez-vous marseillais du candidat d'En Marche ! n'a d'ailleurs pas été un grand succès : comme à celui de la Réunion, beaucoup de personnes ont quitté le meeting bien avant son terme : «  C'est très ennuyeux « , disait l'un ; «  Je voudrais une vision pour le pays, quand même » , disait un autre ; un autre encore : «  Il ne va pas assez au fond des choses, il est trop superficiel »; les journalistes présents pour couvrir l'évènement, et qui ont organisé - surpris par cette désertion massive - un micro-trottoir pour ces déçus du macronisme réel, ont aussi entendu, et rapporté, des « il reste dans la banalité », «  sans idées concrètes », « c'est du vide, c'est du vent, il ne joue que sur les émotions », « il se met en valeur à travers un autre parti, c'est vraiment dommage. Ils n'ont que le mot FN à la bouche en fait »...

    Mais surtout, le candidat affirme avoir réuni 6 000 personnes, alors que la salle - d'une capacité de 7 000 places - avait été coupée en deux par un rideau noir... Noir ? Espérons que c'est un présage, car, nous ne nous en cachons pas, si nous ne donnons pas de consigne de vote, nous prenons résolument parti contre Macron, comme, à l'époque de la primaire à droite, nous avions pris parti contre Juppé...  

    Macron, paraît-il, commence à baisser dans les sondages, et si cela devait continuer, nous dirions - comme Houellebecq parlant de la République - que nous n'aurions rien à regretter. •

    A Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Rions un peu, d'eux : la grandiloquence révolutionnaire, mais aussi les décisions de Justice, revues et corrigées, à la sauce Besson !

  • Décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon...

     

    Mur-bleu gds.jpgNous ne parlons pas, en disant cela, du succès populaire indéniable qu'a représenté la mobilisation du Vieux-Port, dimanche passé, comparable, d'ailleurs (en un peu moins importante malgré tout) à la mobilisation sur les plages du Prado, lors de la campagne de 2012. Ni des qualités personnelles que nous n'hésitons pas à reconnaître volontiers à Mélenchon : c'est un tribun, qui s'exprime correctement, sans vulgarité, et même avec élégance, souvent ; un tribun cultivé, de surcroit ; et, par moment, on sent poindre chez lui, oui, du patriotisme, un amour sincère de la France qui s'oppose à la haine, au mépris, à la condescendance qu'expriment envers elles tant de prétendus meneurs du Pays légal. Enfin, Mélenchon est un vrai militant, comme nous, et, à ce titre, il mérite le respect des militants que nous sommes. Il s'est dit « très fatigué » récemment, durant son meeting de Châteauroux, et son discours à Marseille n'a pas duré une heure. Pourtant, la voix était forte, mais si, d'aventure, Mélenchon était affaibli, ce serait pour nous une raison supplémentaire de reconnaître en lui un adversaire véritable - on va le voir - mais un adversaire digne de respect.

    Surtout lorsque - ce fut peut-être le meilleur moment de son discours - il s'est carrément démarqué de la niaiserie de Macron sur la culture française qui, d'après lui, n'existerait pas : Mélenchon a été clair et net, il ne veut pas s'associer à ceux qui souhaiteraient porter en terre le cercueil de la culture française ; et Jean-Luc de citer ses peintres, musiciens, savants, artistes, penseurs et autres qui ont « étonné le monde »  (il reprend l'expression de Jean Dutourd, ce grand royaliste) : un moment de pur bonheur, et un menhir de taille dans le jardin de ce pauvre niais de Macron...

    Non. Quand nous disons que, décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon, nous voulons parler du fond de son discours. Car, il faut bien le reconnaître aussi, une fois les points positifs relevés, les points négatifs ne manquent pas ! On nous dit - et c'est vrai... - que, dans la forme, Mélenchon a changé : moins de hargne et d’agressivité ; quasiment plus de drapeaux rouges, mais presque uniquement du tricolore ; même un rameau d'olivier en pochette, le jour des Rameaux, pour parler de paix (mais ne rêvons pas, la conversion de Mélenchon n'est pas pour demain !) ...

    Malheureusement, comme dans la parabole de l'Evangile, l'ivraie a été mélangée au bon grain, et l'on ne peut que rejeter catégoriquement l'essentiel d'un discours finalement, pour l'essentiel, révolutionnaire et immigrationniste.

    D'abord, Mélenchon a plusieurs fois exalté (il le fait toujours) la Révolution. Pour lui, aucun doute, elle est glorieuse, elle est grande, elle est l'origine de tout ce qui est bon. Mais comment ne voit-il pas, lui qui est intelligent et cultivé, la monstrueuse contradiction dans laquelle il se place de lui-même : c'est la Révolution qui, en assassinant le Roi et en aboutissant à la République idéologique - qui en est issue et trouve en elle son fondement (voir le préambule de la Constitution) - a remplacé le pouvoir du roi par le pouvoir de l'Argent. « De l'autorité des princes de notre race, nous sommes passés sous la verge des marchands d’or » écrit Maurras, dans L'Avenir de l'Intelligence. Mais Mélenchon n'a, semble-t-il, pas lu Maurras... Dans ces conditions, parler en bien du « volcan de la Révolution française » comme le fait, lyrique, Mélenchon, c'est tout simplement... stupéfiant ! 

    Par ailleurs, Mélenchon n'hésite pas à revenir sur « la Vertu », qu'il appelle de ses vœux, au sommet de l'Etat. Alors, là, attention : la vertu, l'Incorruptible, les régénérateurs à la Saint Just, on a les a déjà eus, on a déjà vu ce que cela a produit : la Terreur, le Génocide vendéen, quelque chose comme six à sept cent mille morts. Alors, franchement, merci bien, mais on a déjà donné. Merci, mais non merci !...

    Mélenchon le cultivé donne raison à Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes »

    Ensuite, tout aussi imbuvable que son révolutionnarisme, l'immigrationnisme à la fois gnangnan et pleurnichard, mais aussi terriblement anti national de Mélenchon ne passe pas ; ne peut absolument pas passer... 

    D'autant plus que, sur ce sujet, Mélenchon perd carrément les pédales et se laisse emporter - comme en 2012, sur les plages du Prado - par une démagogie immigrationniste de bas étage. On se souvient qu'elle lui avait coûté cher à l'époque : arrivé à Marseille avec pas loin de 20% dans les sondages, il avait en une seule soirée de lyrisme pro-berbère perdu presque la moitié de son score, et devait finir à un peu plus de 11%. L'expérience, cruelle, ne lui a semble-t-il pas servi de leçon. Il a « remis ça », dimanche, et en a même remis une sacrée couche ! 

    Il s'est dit fier de « la France métissée », ajoutant que « ses enfants sont mes enfants » : ah, bon ? les terroristes de Paris et de Nice, et d'ailleurs ? Mohamed Merah et Abdelhamid Abaoud, et les autres ? Scandaleux, révoltant, répugnant... 

    Et comme si ce chiffre justifiait l'injustifiable, Mélenchon - qui parlait récemment de 11 millions d'immigrés - a décrété dimanche qu'ils étaient 25% de la population nationale aujourd'hui, soit 16,5 millions. Mais, juste ou faux, qu'est-ce que le chiffre, en soi, vient faire là-dedans ? La vérité est que l'immigration-invasion que nous subissons depuis 1975 est bien l'une des causes majeures de nos problèmes ; Mélenchon pourra déployer tout le lyrisme et toutes les incantations qu'il voudra, cela ne changera rien à l'affaire... 

    Enfin, cerise sur le gâteau - mais, là, il n'aurait pas dû : Mélenchon nous a pris pour des imbéciles. Or, il ne faut jamais prendre les gens pour des imbéciles : cela les énerve... Il nous a sorti qu'à ses origines Marseille a été créée par l'immigration, puisque Gyptis a choisi... un Grec pour époux.

    Oui, mais son Grec venait d'Europe, pas d'Afrique. C'était « une immigration est-ouest » et pas « nord-sud », comme le disait le précédent roi du Maroc, Hassan II, qui s'y connaissait en Islam, lui qui était (et son fils aujourd'hui, après lui) Amir al mouminine, c'est-à-dire Commandeur des Croyants. Et si Gyptis a choisi un étranger, son étranger n'était ni musulman ni maghrébin ; il a très probablement mangé du sanglier lors du repas de noce, comme Obélix, parce qu'on était en terre celte (eh oui, Mélenchon, chez « nos ancêtres les Gaulois », ne vous en déplaise !) ; et il l'a fait sans refuser le plat, ou sans demander qu'il fût hallal ; et il n’a pas voilé son épouse en rentrant chez eux !

    Voilà : nous avons préféré finir par un sourire, pour réagir à l'énormité de Mélenchon... 

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    Les chiffres et la dure réalité condamnent Mélenchon et ses incantations révolutionnaires...  [23.3.2017]

  • La bonne photo au bon moment ... L'aveu

     

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