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Idées & Politique • Fin de campagne

 

par Gérard Leclerc

Jeudi 20 avril 2017 

rubon9-071ca.jpgEnfin ! Enfin, nous arrivons au bout de cette campagne électorale. Peut-être ai-je tort de m’exprimer ainsi, car l’impatience d’en finir pourrait être demain relayée par le désolation d’une nouvelle impasse, ou pire encore du chaos. Certes, il ne faut jamais parier pour le pire, et même si c’est la crise institutionnelle qui s’imposait dans les prochains mois, il faudrait espérer contre toute espérance, en se persuadant que souvent le sursaut peut jaillir de l’abîme. Il s’agit de ne décourager personne, et surtout pas les courageux militants qui se sont engagés, corps et âmes, dans un combat qu’ils croient nécessaire. Mais c’est la situation qui rend perplexe l’observateur que je suis. Un observateur nullement détaché, mais suffisamment indépendant pour tenter de juger les choses sans trop de préjugés.

Dans ma perplexité, je me suis saisi avidement des deux pages du Monde, où trois philosophes allemands éminents étaient invités à exposer leur analyse de la situation politique en France. Je ne puis dire que j’ai été déçu, car j’ai trouvé aussi bien chez Sloterdijk, Habermas que Streeck, des éléments intéressants, grâce au regard extérieur qu’ils projettent sur notre pays. Néanmoins, ces trois esprits puissants n’ont pas produit en moi le dénouement que j’escomptais, peut-être avec présomption. J’ai cru comprendre qu’ils attendaient beaucoup d’Emmanuel Macron, pourvu qu’il gagne la compétition, mais ils m’ont donné l’impression d’investir le compétiteur de leurs propres espoirs en une reconfiguration des forces politiques qui est, à mon sens, plus que problématique. Et lorsque nos philosophes mêlent à leur supputation des vœux qui s’adressent au pays des Lumières, je ne marche pas du tout, ce supplément d’âme masquant ce qu’il y a de hasardeux dans leur pari.

Et puis Wolfgang Streeck contredit l’optimisme de ses collègues, en montrant la vanité d’une médiation qui ne résoudra en rien les difficultés d’un monde bousculé par ce qu’il appelle « la logique du perpétuel ajournement de la faillite ». Non, il n’y a rien dans tout cela de propre à nous sortir de nos incertitudes, sauf une invitation à dire non à l’à quoi bon et à la fin de l’histoire. La nôtre ! 

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 avril 2017

Gérard Leclerc

Commentaires

  • C'est plus que jamais un vote qui entraine un changement de civilisation. Il faut savoir ce que nous voulons , garder la France de nos aïeux tout en modernisant ou vivre dans un hexagone multi culturel et mondialisé.
    C'est la croisée des chemins et jamais une élection n'a êté autant manipulée et n'est aussi importante. Il ne faut pas faire l'impasse ce n'est pas le moment . Après il sera trop tard.

  • "Perpétuel ajournement de la faillite" : le Politique ajuste le réel à l'inconnu du devenir, juste sur la ligne de crête. Toute autre position est sous-optimale. La faillite effective s'observe au jour le jour, celle des plans savants et du Projet

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