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Actualité France - Page 344

  • LA VRAIE NATURE DE LA RÉPUBLIQUE

     

    PAR YVES MOREL 

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat FilIon suffit à le montrer : aucun plan concerté n'a été nécessaire.

    Nous ne reviendrons pas ici sur le fond de l'affaire et sur la récente mise en examen de l'ancien Premier ministre pour détournement de fonds publics, recel d'abus de biens sociaux et manquement aux règles de transparence des élus. Ce qui nous intéresse présentement est le fait que l'hallali a été sonné contre non pas un homme politique comme un autre, sans égard à son programme de candidat et à ses attaches partisanes (au nom de l'impartialité de la justice), mais contre le candidat alors favori (jusqu'au 25 janvier, selon les sondages) à l'élection présidentielle, et dont le programme, s'il était appliqué, signifierait l'enterrement de toutes les mesures dites sociales prises par la gauche depuis 1981. Ni Alain Juppé, ni même Nicolas Sarkozy (pourtant eux aussi lestés d'un passé judiciaire chargé) n'auraient essuyé une telle offensive générale s'ils avaient remporté la primaire de la droite en novembre dernier.

    La gauche, assise éthique et politique permanente de la République, admet l'alternance à la condition impérieuse que la droite au pouvoir ne revienne en aucun cas sur ses « acquis » en quelque domaine que ce soit. Et la droite le sait si bien qu'elle s'est scrupuleusement tenue à cette ligne de conduite depuis 1981, chaque fois qu'elle a exercé le pouvoir.

    Cela ne signifie d'ailleurs pas que lesdits acquis soient si définitivement acquis que ça. Le cas échéant, la gauche ne répugne pas à les rogner, comme en témoigne l'action du gouvernement Valls (mars 2014-décembre 2016). Mais elle seule peut le faire, et d'ailleurs, elle le fait incomplètement et sans en remettre en question les fondements et les lignes directrices, et en poursuivant par ailleurs son entreprise continuelle de subversion morale et culturelle. On parle alors de « gauche moderne », « réaliste », « responsable », et on invoque les mânes du grand Michel Rocard, noble figure du groupe Bilderberg et de la Trilatérale.

    C'est parce qu'il entendait sortir la droite de son double rôle de gestionnaire passif d'un ordre social de gauche, et d'alibi démocratique dans le cadre d'une fausse alternance, que François Fillon a été pilonné comme on l'a vu dernièrement. Née des oeuvres de la gauche, la République est in essentia de gauche et le restera.

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat suffit à le montrer. Aucun plan concerté n'a été nécessaire. Le Canard enchaîné a lancé l'affaire sans consulter préalablement personne, le parquet financier a ordonné l'enquête comme par réflexe, l'État a laissé les mains libres à la justice, les médias se sont déchaînés instinctivement. L'organisme républicain a tout naturellement sécrété ses anticorps contre l'antigène Fillon. Anatole France le disait déjà, en son temps : « la République gouverne mal, mais se défend bien ». 

    Politique magazine - Avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • Ces délais de paiement insupportables pour les TPE-PME et qui gangrènent notre Economie...

    Le bâtiment du ministère des Finances, à Bercy

     

    Mur-bleu gds.jpgArrêtons-nous aujourd'hui sur un sujet économique, rapporté et expliqué par le chroniqueur de France info ; assez bien pour que nous puissions nous contenter d'y renvoyer le lecteur.

    Et, puisque nous sommes en période électorale, voici une proposition que l'on s'étonne de n'entendre formulée par personne : pourquoi, au moins pour les sommes dues par une quelconque autorité publique (Etat, collectivité territoriale, Hôpital...), les banques où les TPE-PME ont leur compte ne seraient-elles pas tenues de considérer ces sommes comme « actif » ? La puissance publique paiera forcément, donc, pourquoi infliger des agios à une TPE-PME, voire la pousser à la fermeture pure et simple ?

    Reste le scandale des (grands) groupes privés qui - comme l'explique le journaliste - préfèrent faire fructifier l'argent qu'ils doivent plutôt que de payer rapidement ceux (les petites entreprises) à qui ils le doivent, quitte à payer une amende, de toute façon inférieure à ce que leur rapporte leur boursicotage économiquement criminel.

    Car l'argent, comme le disait Maurras, doit servir à... servir. Il doit servir à l'économie réelle, à ceux qui entreprennent, créent de la richesse, donc des emplois. Et non à une spéculation boursière malsaine menée par des financiers qui ont tout en tête, sauf le Bien commun.

    Gardons-nous des faciles « yaka », « izonka » ou « ifokon », mais il semble clair que, dans ce domaine, la loi parait être la seule solution. On en fait tant d'inutiles, ou de non respectées, que, pour une fois, le recours à la loi - qui nous paraît mauvais quand il est systématique - semble s'imposer, afin de réduire les délais et d'alourdir les peines, drastiquement, dans un domaine comme dans l'autre... 

    Ecouter [ou lire] ...

    http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/le-brief-eco-delais-de-paiement-les-grands-groupes-continuent-de-se-moquer-des-tpe-et-pme_2089281.html

  • Corse … Pays basque … Guyane … Fessenheim...

    Ericka Bareigts (ministre des Outre-mer) s'adressant au peuple guyanais
     
     

    Mur-bleu gds.jpgCorse … Pays basque …

    De soi-disant « nationalistes » ne veulent pas du FN (Marine ou Marion). Ils sont républicains-démocrates, mais pas trop ! Par ailleurs, beaucoup de ces nationalistes ont soutenu les terroristes du FLNC ou de l'ETA. Logique, quand tu nous tiens ! Comme on dit à Marseille - puisqu'on en parle beaucoup en ce moment : Mélenchon y était dimanche, après Macron et avant Fillon, ce mardi -  le jour où les couillons voleront, il y en a qui seront chefs d'escadrille. Et même beaucoup pourraient postuler pour être ministre de l'Air !...

    Allez, vive la Corse et vive le Pays basque, quand même ! Ces deux magnifiques contrées ne se réduisent évidemment pas à quelques énergumènes, qui ont dû forcer sur la fumette !

    Guyane : une « île », un « peuple » : n'en jetez plus !

    On s'en souvient, car c'était il y a très peu de temps, Emmanuel Macron avait mis ses pas dans ceux d'un Jean-Louis Debré qui déclarait - à propos de la Corse, justement - qu'il ne voyait pas l'avenir de l'île... séparée du continent ! Macron, lui, dans la grande lignée comique de nos hommes politiques, a répondu à une question sur la Guyane, parlant du département comme... d'une île ! Il fallait le faire, direz-vous, eh, bien ! il l'a fait ! Peu de temps après, s'ouvrait le conflit social que l'on connaît. Madame le ministre des Outre-mer (pourquoi « des » ?), refusant d'abord de se déplacer, a fini par venir sur place (et pas sur l'île !) et a même cru bon de présenter ses excuses « au peuple guyanais ». Tiens donc ! Il n'y a pas si longtemps, l'inénarrable Eric Besson avait déclaré (le 5 janvier 2010) : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage ». Donc, la France n'est pas un peuple, mais la Guyane oui. C'est même une île (pour Macron) : comme aurait dit Pascal, vérité au-delà de l'Atlantique, erreur en-deçà ! 

    Fessenheim : un décret de fermeture pour rien !

    Plutôt que de prétendre prendre un décret pour « fermer » Fessenheim, Ségolène Royal aurait mieux fait de « la fermer » tout court. Cela lui aurait évité le ridicule.

    En effet, de toute façon, il est prévu que la centrale ne peut fermer avant la mise en service effective de l'EPR de Flamanville. Ce qui n'arrivera certainement pas avant la fin de l'année 2018. Alors, à quoi sert-il de prendre un décret-bidon, annonçant une fermeture bidon, publié par un ministère-bidon, d'un gouvernement qui ne l'est pas moins. Encore ne dira-t-on rien du semble-président de ce gouvernement, parce que nous avons encore le respect de la fonction. Mais nous n'en pensons évidemment pas moins...

    Ségolène veut faire croire qu'ainsi la promesse électorale de François Hollande sera tenue : ce serait comique, si ce n'était pitoyable.

    Dans quel état se trouve ce lamentable Pays légal !...  

  • L'erreur de vocabulaire de M. Mélenchon

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLa Monarchie est souvent citée en ce moment, querelle présidentielle oblige,  mais il y a erreur des partisans de la Sixième République sur le sens et la portée de ce mot et des institutions qu'elle peut définir en France. La « monarchie présidentielle » évoquée par M. Mélenchon n'est pas une monarchie au sens historique du terme, elle n'en est que la caricature, et elle semble être une monocratie quinquennale renouvelable plutôt qu'une monarchie héréditaire et successible telle que l'a connue la France et telle que les royalistes le souhaitent.

    La monocratie, c'est le pouvoir d'un homme de parti qui gouverne sans autre légitimité que celle, provisoire et désormais toujours contestée, du suffrage universel, que cela soit directement ou par le biais de la représentation démocratique et parlementaire. Le président peut se croire Antigone, mais il n'est que Créon, et il manque à l'élu, parfois présenté comme « homme providentiel », cette hauteur donnée par la liberté originelle de la Couronne qu'elle doit à son mode de transmission, la succession héréditaire. Né fils de roi et « presque roi », devenu entièrement roi par l'effacement de son prédécesseur (par la mort ou le renoncement), le monarque ne doit rien aux intrigues et aux alliances électorales, et il peut, au cours de son règne, « supporter » (mais non pas soutenir, gare à la confusion !) des gouvernements de tendance différente et antagoniste de l'un à l'autre, sans être soumis à l'un comme à l'autre. L'indépendance royale, dans la Monarchie à la française, n'est pas un obstacle à la direction du pays mais une garantie de la continuité de l’État et de sa permanence malgré les aléas de la vie politique et parlementaire : un gouvernement peut tomber, avoir failli ou être en difficulté, la magistrature suprême de l’État est toujours là, visible et active. C'est une présence rassurante en des temps qui le sont moins... 

    Quand la monocratie personnalise le pouvoir présidentiel à l'extrême, la Monarchie le « familiarise » et le monarque incarne le pouvoir arbitral sans se confondre avec l'arbitraire et avec un parti quel qu'il soit : si le portrait du roi peut trôner dans les administrations et les salles municipales, il n'est pas une affiche électorale permanente comme le dénonçaient jadis quelques militants opposés au président du moment quand celui-ci était candidat à sa propre réélection (ce qui n'est pas le cas avec l'actuel locataire en fin de bail de l’Élysée). 

    incident1-1.jpgLa confusion entre monocratie et monarchie, confusion entretenue (parfois de bonne foi, d'ailleurs) par les partisans de MM. Mélenchon et Hamon, est néanmoins compréhensible, non au regard de la réalité historique mais au regard de l'image que certains (fort nombreux, au demeurant) se font de la Monarchie elle-même qu'ils confondent avec l'apparat que la République a récupéré sans pour autant en comprendre toujours le sens et la portée qu'il pouvait avoir sous la Monarchie absolue de François Ier à Louis XVI, voire au-delà avec la Restauration : quand la Monarchie pense le prestige comme un moyen de gouverner et de se représenter aux yeux des autres États en assumant la part de « spectaculaire utile » qui, d'ailleurs, peut survivre à travers un riche patrimoine aujourd'hui devenu attraction touristique (un des atouts de la France...), la République se l'approprie sous la forme d'avantages privés avec, parfois, quelques corruptions certaines qui émaillent la longue suite des Républiques sans s'en défaire autrement qu'en promesses et qu'en paroles... Est-il nécessaire de donner des noms ? Cette dernière décennie présidentielle a de quoi remplir encore quelques gazettes à scandales et tant d'éprouvettes à indignations... 

    9782868397775FS.jpgNon, décidément, la République n'est pas la Monarchie royale : se battre « contre la Monarchie » n'a pas grand sens dans notre pays, surtout si c'est juste l'alibi pour renouer avec les mauvais précédents de la Troisième et de la Quatrième Républiques... La Cinquième, si elle peut parfois emprunter quelques aspects de la Monarchie (et parfois les meilleurs, comme un hommage du vice à la vertu) et si elle a pu vouloir, par la volonté de son fondateur, renouer avec une tradition monarchique d'autorité et de liberté de l’État, reste bien une République, malgré tout : c'est d'ailleurs ce dernier aspect-là du régime né en 1958 qui, en grignotant peu à peu les vestiges de la logique capétienne remise en valeur par le général de Gaulle, a motivé l'effacement de moins en moins discret de notre pays sur la scène diplomatique mondiale, processus accéléré depuis une décennie à travers les deux quinquennats successifs de MM. Sarkozy et Hollande. 

    En fait, contrairement à une idée reçue et évidemment fausse, ce n'est pas d'un excès de Monarchie dont souffre la France aujourd'hui mais, bien au contraire, d'une républicanisation de plus en plus accentuée des institutions, de cette déresponsabilisation contemporaine de la magistrature suprême de l’État au risque de ne plus assumer les fonctions qui devraient être les siennes : ce n'est pas, soulignons-le, une bonne nouvelle, ni pour l’État ni pour la nation et encore moins pour les peuples de France... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Macron, héritier ridicule et scandaleux du tout aussi ridicule et scandaleux Eric Besson

    Emmanuel Macron et Mehdi Belmadjoub (à sa gauche) à Marseille

     

    Mur-bleu gds.jpgQui a oublié l'effarante déclaration d’Éric Besson - ministre d'ouverture « de gauche » nommé avec six ou sept autres compères de la même gauche par un Sarkozy fraîchement élu - à propos du peuple français ? Voici : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

    Déclaration effarante, et scandaleuse, certes, mais, plus que tout peut-être, grotesque. Pour paraphraser Fouché, auteur du fameux « pire qu'un crime, c'est une faute », on aurait pu dire « plus qu'une provocation c’est une niaiserie » ... Nous n'avions d'ailleurs pas manqué, sitôt prononcés, le 16 février 2010, de relever le crétinisme intrinsèque de ce propos insane.

    Voilà qu'à Marseille, lors de sa grande réunion publique du samedi 1er avril, à Marseille, Macron a mis ses pas, en quelque sorte, dans ceux d’Éric Besson ; et a tenu à s'inscrire dans cette « grande » (!) tradition de la provocation, sorte de Jeux Olympiques de la stupidité.

    Non seulement parce qu'il a cru devoir « faire peuple », faire « couleur locale » en lançant un grotesque et loufoque « On craint dégun !», se couvrant de ridicule. Mais surtout parce que, confondant, comme à son habitude, vocifération et éloquence (il ne se rend pas compte qu'il est burlesque, à se presque casser la voix, comme cela, à chaque fois ?) Macron a terminé son discours en signalant l'origine des citoyens présents dans la salle : Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens.., comme une grande célébration du « vivre-ensemble ». Du moins pour les étrangers ou « Français de plastique », car, des Français de souche, c'est-à-dire de nous, il n'a pas été question. Comme Eric Besson, monsieur Macron semble n'avoir que mépris pour « ces gens-là », dont il fait pourtant partie, comme lui ! Mais voilà, quand on préfère les étrangers aux habitants du pays, quand on pratique un tranquille « racisme inversé », on ne voit, dans une ville provençale du pays de France, que des « Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens... »;

    Ce rendez-vous marseillais du candidat d'En Marche ! n'a d'ailleurs pas été un grand succès : comme à celui de la Réunion, beaucoup de personnes ont quitté le meeting bien avant son terme : «  C'est très ennuyeux « , disait l'un ; «  Je voudrais une vision pour le pays, quand même » , disait un autre ; un autre encore : «  Il ne va pas assez au fond des choses, il est trop superficiel »; les journalistes présents pour couvrir l'évènement, et qui ont organisé - surpris par cette désertion massive - un micro-trottoir pour ces déçus du macronisme réel, ont aussi entendu, et rapporté, des « il reste dans la banalité », «  sans idées concrètes », « c'est du vide, c'est du vent, il ne joue que sur les émotions », « il se met en valeur à travers un autre parti, c'est vraiment dommage. Ils n'ont que le mot FN à la bouche en fait »...

    Mais surtout, le candidat affirme avoir réuni 6 000 personnes, alors que la salle - d'une capacité de 7 000 places - avait été coupée en deux par un rideau noir... Noir ? Espérons que c'est un présage, car, nous ne nous en cachons pas, si nous ne donnons pas de consigne de vote, nous prenons résolument parti contre Macron, comme, à l'époque de la primaire à droite, nous avions pris parti contre Juppé...  

    Macron, paraît-il, commence à baisser dans les sondages, et si cela devait continuer, nous dirions - comme Houellebecq parlant de la République - que nous n'aurions rien à regretter. •

    A Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Rions un peu, d'eux : la grandiloquence révolutionnaire, mais aussi les décisions de Justice, revues et corrigées, à la sauce Besson !

  • Décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon...

     

    Mur-bleu gds.jpgNous ne parlons pas, en disant cela, du succès populaire indéniable qu'a représenté la mobilisation du Vieux-Port, dimanche passé, comparable, d'ailleurs (en un peu moins importante malgré tout) à la mobilisation sur les plages du Prado, lors de la campagne de 2012. Ni des qualités personnelles que nous n'hésitons pas à reconnaître volontiers à Mélenchon : c'est un tribun, qui s'exprime correctement, sans vulgarité, et même avec élégance, souvent ; un tribun cultivé, de surcroit ; et, par moment, on sent poindre chez lui, oui, du patriotisme, un amour sincère de la France qui s'oppose à la haine, au mépris, à la condescendance qu'expriment envers elles tant de prétendus meneurs du Pays légal. Enfin, Mélenchon est un vrai militant, comme nous, et, à ce titre, il mérite le respect des militants que nous sommes. Il s'est dit « très fatigué » récemment, durant son meeting de Châteauroux, et son discours à Marseille n'a pas duré une heure. Pourtant, la voix était forte, mais si, d'aventure, Mélenchon était affaibli, ce serait pour nous une raison supplémentaire de reconnaître en lui un adversaire véritable - on va le voir - mais un adversaire digne de respect.

    Surtout lorsque - ce fut peut-être le meilleur moment de son discours - il s'est carrément démarqué de la niaiserie de Macron sur la culture française qui, d'après lui, n'existerait pas : Mélenchon a été clair et net, il ne veut pas s'associer à ceux qui souhaiteraient porter en terre le cercueil de la culture française ; et Jean-Luc de citer ses peintres, musiciens, savants, artistes, penseurs et autres qui ont « étonné le monde »  (il reprend l'expression de Jean Dutourd, ce grand royaliste) : un moment de pur bonheur, et un menhir de taille dans le jardin de ce pauvre niais de Macron...

    Non. Quand nous disons que, décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon, nous voulons parler du fond de son discours. Car, il faut bien le reconnaître aussi, une fois les points positifs relevés, les points négatifs ne manquent pas ! On nous dit - et c'est vrai... - que, dans la forme, Mélenchon a changé : moins de hargne et d’agressivité ; quasiment plus de drapeaux rouges, mais presque uniquement du tricolore ; même un rameau d'olivier en pochette, le jour des Rameaux, pour parler de paix (mais ne rêvons pas, la conversion de Mélenchon n'est pas pour demain !) ...

    Malheureusement, comme dans la parabole de l'Evangile, l'ivraie a été mélangée au bon grain, et l'on ne peut que rejeter catégoriquement l'essentiel d'un discours finalement, pour l'essentiel, révolutionnaire et immigrationniste.

    D'abord, Mélenchon a plusieurs fois exalté (il le fait toujours) la Révolution. Pour lui, aucun doute, elle est glorieuse, elle est grande, elle est l'origine de tout ce qui est bon. Mais comment ne voit-il pas, lui qui est intelligent et cultivé, la monstrueuse contradiction dans laquelle il se place de lui-même : c'est la Révolution qui, en assassinant le Roi et en aboutissant à la République idéologique - qui en est issue et trouve en elle son fondement (voir le préambule de la Constitution) - a remplacé le pouvoir du roi par le pouvoir de l'Argent. « De l'autorité des princes de notre race, nous sommes passés sous la verge des marchands d’or » écrit Maurras, dans L'Avenir de l'Intelligence. Mais Mélenchon n'a, semble-t-il, pas lu Maurras... Dans ces conditions, parler en bien du « volcan de la Révolution française » comme le fait, lyrique, Mélenchon, c'est tout simplement... stupéfiant ! 

    Par ailleurs, Mélenchon n'hésite pas à revenir sur « la Vertu », qu'il appelle de ses vœux, au sommet de l'Etat. Alors, là, attention : la vertu, l'Incorruptible, les régénérateurs à la Saint Just, on a les a déjà eus, on a déjà vu ce que cela a produit : la Terreur, le Génocide vendéen, quelque chose comme six à sept cent mille morts. Alors, franchement, merci bien, mais on a déjà donné. Merci, mais non merci !...

    Mélenchon le cultivé donne raison à Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes »

    Ensuite, tout aussi imbuvable que son révolutionnarisme, l'immigrationnisme à la fois gnangnan et pleurnichard, mais aussi terriblement anti national de Mélenchon ne passe pas ; ne peut absolument pas passer... 

    D'autant plus que, sur ce sujet, Mélenchon perd carrément les pédales et se laisse emporter - comme en 2012, sur les plages du Prado - par une démagogie immigrationniste de bas étage. On se souvient qu'elle lui avait coûté cher à l'époque : arrivé à Marseille avec pas loin de 20% dans les sondages, il avait en une seule soirée de lyrisme pro-berbère perdu presque la moitié de son score, et devait finir à un peu plus de 11%. L'expérience, cruelle, ne lui a semble-t-il pas servi de leçon. Il a « remis ça », dimanche, et en a même remis une sacrée couche ! 

    Il s'est dit fier de « la France métissée », ajoutant que « ses enfants sont mes enfants » : ah, bon ? les terroristes de Paris et de Nice, et d'ailleurs ? Mohamed Merah et Abdelhamid Abaoud, et les autres ? Scandaleux, révoltant, répugnant... 

    Et comme si ce chiffre justifiait l'injustifiable, Mélenchon - qui parlait récemment de 11 millions d'immigrés - a décrété dimanche qu'ils étaient 25% de la population nationale aujourd'hui, soit 16,5 millions. Mais, juste ou faux, qu'est-ce que le chiffre, en soi, vient faire là-dedans ? La vérité est que l'immigration-invasion que nous subissons depuis 1975 est bien l'une des causes majeures de nos problèmes ; Mélenchon pourra déployer tout le lyrisme et toutes les incantations qu'il voudra, cela ne changera rien à l'affaire... 

    Enfin, cerise sur le gâteau - mais, là, il n'aurait pas dû : Mélenchon nous a pris pour des imbéciles. Or, il ne faut jamais prendre les gens pour des imbéciles : cela les énerve... Il nous a sorti qu'à ses origines Marseille a été créée par l'immigration, puisque Gyptis a choisi... un Grec pour époux.

    Oui, mais son Grec venait d'Europe, pas d'Afrique. C'était « une immigration est-ouest » et pas « nord-sud », comme le disait le précédent roi du Maroc, Hassan II, qui s'y connaissait en Islam, lui qui était (et son fils aujourd'hui, après lui) Amir al mouminine, c'est-à-dire Commandeur des Croyants. Et si Gyptis a choisi un étranger, son étranger n'était ni musulman ni maghrébin ; il a très probablement mangé du sanglier lors du repas de noce, comme Obélix, parce qu'on était en terre celte (eh oui, Mélenchon, chez « nos ancêtres les Gaulois », ne vous en déplaise !) ; et il l'a fait sans refuser le plat, ou sans demander qu'il fût hallal ; et il n’a pas voilé son épouse en rentrant chez eux !

    Voilà : nous avons préféré finir par un sourire, pour réagir à l'énormité de Mélenchon... 

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Les chiffres et la dure réalité condamnent Mélenchon et ses incantations révolutionnaires...  [23.3.2017]

  • La bonne photo au bon moment ... L'aveu

     

    Subliminal ? Nouvelle affiche électorale ?

  • Fin de régime

    La visite de François Hollande à Mont-de-Marsan 

     

    Par Hilaire de Crémiers

    Analyse. Les élections présidentielles ne peuvent déboucher avec les législatives qui suivent, que sur une crise de régime.

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgLes sycophantes mènent leur ballet. Institution éminemment démocratique qui sévissait déjà dans l’Athènes décadente. La dénonciation sort des officines de la Hollandie, file vers les salles de rédaction, excite les magistrats, incendie les réseaux sociaux. Chacun se croit en droit de juger. Le parti socialiste, toute la gauche dite de gouvernement qui joue les offusqués, oublie aujourd’hui les scandales qui ont défrayé la chronique de la Mitterandie pendant plus d’une décennie, après les premières révélations de l’affaire Urba en 1991. 

    Le passé, le présent et le futur

    Ils ont enterré Henri Emmanuelli samedi 25 mars en grande pompe républicaine à Mont-de-Marsan. Tous les caciques de la Gauche installée, prébendée, rémunérée et nourrie – que de pauvres gens ! – étaient là, alignés sur leurs chaises, à côté de François Hollande. À quoi pensaient-ils, tous, avec ces regards perdus, comme affaissés sur de douloureux abîmes intérieurs. Ces beaux messieurs qui affectent avec condescendance l’affranchissement de toute foi religieuse, songeaient peut-être que ce serait, comme dit le poète, bientôt leur tour. Finie la vie ! Les confortables prébendes et la jouissive fièvre de la politique politicienne ! Eux aussi, mais oui, tout comme lui, ils y passeront ! Hollande s’est voulu bravache, selon son habitude. Braver Dieu, en se croyant drôle, c’est son truc depuis ses 18 ans. Comme ses compères, à peu près tous à son image, sortis des bons collèges ! « Si Dieu existe, et que Henri l’a rejoint, il aura fort à faire avec lui. Mais que Henri sache bien – tiens, mais comment pourrait-il savoir ? – que la République aujourd’hui le salue et ne l’oubliera jamais ». La République est-elle donc une divinité ? Parle-t-elle et voit-elle, ou est-ce Hollande qui la fait parler et voir avec son ton de prédicateur ? Ah, les idoles ! Le psalmiste déjà s’en gaussait : « Os habent et non loquentur, oculos habent et non videbunt ».

    Mais cet Henri Emmanuelli dont Hollande a fait l’éloge, avait été condamné en 1997 à dix-huit mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de droits civiques. En tant que trésorier du parti socialiste ! Péché pardonné donc. L’onction républicaine couvre tout. Il est bon de se sentir purgé. Les lois d’amnistie, d’auto-amnistie devrait-on préciser, de 1988–1990 sont censées avoir tout mis au net. Grâce soit rendue à la République et à l’efficace de ses sacrements ! Pourtant les faits peccamineux ont continué par la suite, tant du côté socialiste que du côté du RPR et de l’UMP. Faut-il reprendre la longue litanie des « affaires » ? Jusqu’à Cahuzac, Le Roux… ? Et les comptes de campagne pour les présidentielles validés par le Conseil constitutionnel pour le bon ordre républicain, ainsi que l’a révélé Dumas ? 

    Politique d’initiés

    Hollande lui-même, avec tous ses réseaux, n’a-t-il pas pratiqué avec délectation ces arcanes du pouvoir, en mystérieuses initiations ? Tous les livres qui paraissent sur lui, écrits pour la plupart par des journalistes de gauche, prouvent sa suffisance autant que sa maîtrise en la matière. Il met toute sa vanité dans cette manière d’être : je suis celui qui sait. Le ridicule n’est pas loin.

    Ce n’est pas pour rien qu’il est allé en pèlerinage rue Cadet le 27 février dernier, premier chef de l’État à rendre ainsi une visite officielle au temple des temples. Il s’agissait, bien sûr, de rendre grâce... à la « divinité », mais aussi d’appeler à l’aide avec grande imploration, selon la tradition des loges, dans l’implacable lutte contre toute résurgence dans la vie publique nationale du moindre soupçon de tradition française et chrétienne. Lutte acharnée qui autorise tous les coups et dans laquelle lui-même se dit, jusqu’en ses déplacements à l’autre bout du monde, totalement investi comme d’une mission supérieure et qu’il a bien l’intention de poursuivre après la fin de son mandat. Il n’est pas inutile d’écouter le baragouin de cet homme, par ailleurs profondément inculte et qui n’a réussi sa carrière qu’en ayant l’intelligence mécanique de réciter, aussi sottement qu’il le fallait, tous les poncifs de la croyance officielle. 

    Ce que voudrait la France

    La question aujourd’hui, à quelques jours maintenant de l’élection présidentielle, est parfaitement claire. Le peuple français, dans la mesure où il en reste encore un, est majoritairement dans un état d’esprit que l’analyse électorale qualifie de droite. Il veut l’ordre, la justice, la paix sociale, l’arrêt de la submersion migratoire, le respect des libertés, la sauvegarde des familles, la protection du patrimoine tant public que privé, l’intégrité du territoire national et la garantie des frontières, la fin de la bureaucratie inutile, la liberté d’entreprendre, de vivre et d’éduquer, le changement radical dans la conception même de l’Europe dont l’anniversaire du traité fondateur n’a suscité aucune liesse, la sortie des filets contraignants de Bruxelles, la relance économique pour en finir avec le chômage de masse. Bref une France souveraine et fière qui retrouve son indépendance et capable d’effectuer au-delà des partis les réformes indispensables ; et il y en a beaucoup à faire qu’aucun parti au pouvoir ne fera jamais. Voilà ce que pense au fond une bonne partie des Français qui, sans le dire ni même sans se le dire de manière consciente, ne croient plus dans les institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui ; il est, d’ailleurs, quelques enquêtes d’opinion – rares mais sûres – pour le manifester clairement.

    Ce qui se passe en Guyane est sur ce point révélateur. Le gauchisme taubiresque n’a rien à voir avec le problème qui, toutes proportions gardées, ressemble à celui de la France et de toute son outre-mer. Territoires abandonnés, au motif de politiques aussi stupides que prodigues en gabegies insensées ! Telle est la réalité partout. Ça commence à se savoir et à ne plus se supporter. La dérisoire visite des deux ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, deux fantômes du moment aux noms inconnus, Fekl et Bareigts, ne changera rien au fond de la situation guyanaise.

    Alors cette France va voter. Et comme prévu, mécaniquement, elle va se diviser ou s’abstenir par dégoût. La simple addition des chiffres montrera mathématiquement qu’elle est, selon la terminologie partisane, profondément de droite. Fort mal représentée et encore plus mal gouvernée. Et tout est fait en ce moment pour que ça continue. Comme avant. Le poids du régime écrasera toutes les velléités d’en sortir. Macron qui prétend s’en libérer, n’y arrive pas plus que les autres : les ralliements à son En marche ! sont autant d’entraves pour demain. Tout le monde veut être de la partie qui se jouera avec les législatives. Les vieux apparatchiks tentent de se refaire une jeunesse. Aucun candidat à l’élection présidentielle – si déterminé soit-il – n’est en état de dominer la situation. Ne parlons ni d’Hamon ni de Mélenchon qui ne songent qu’aux recompositions futures. Macron n’est flou que de son incapacité totale de gouverner et d’avoir une majorité. Fillon se heurtera aux obstacles de la machine républicaine dont les premiers seront dressés par son propre camp : composer ou se casser. Marine Le Pen aura contre elle tout l’établissement qui tient l’administration et enserre presque la totalité de la vie politique et culturelle du pays.

    C’est littéralement sans solution. S’imaginer que le système changera parce qu’on en prendra la tête – à la place des autres, bien sûr – est un rêve. Il va encore coûter cher. La désillusion et le désespoir qui s’ensuivront, et désormais très vite, aggraveront la crise de régime. Car, maintenant, la question politique se pose avec une violente acuité : ce n’est plus une question de système comme l’affirment tous les candidats ; c’est une question de régime.  • 

  • Le piège des consignes de vote ou l'illusion politicienne

     

    3578948983.jpgPourquoi nous, qui prolongeons l'Action française parmi d'autres, à notre place, avec cependant quelque expérience, quelque audience, et quelque connaissance du fond de la pensée et du combat d'Action française, sommes-nous plus que réticents à donner des consignes de vote ? Pourquoi renonçons-nous volontiers à l'illusion d'être - par ce moyen - plus présents à la vie politique, d'y participer davantage  ?  

    Primo parce que si l'Action française peut encore compter dans la vie publique française, c'est sans aucun doute sur le plan électoral, ou, ce qui revient au même, numérique, qu'elle a le moins de chances d'y réussir. Boutang - qui a parfois fait savoir à qui,irait son vote personnel - rappelait qu'en la matière nous sommes à peu de choses près « un néant de force ». Autre chose est la force attractive toujours présente, fût-elle inavouée, de notre école de pensée et des capacités militantes qui peuvent en découler. Là se situe, à l'évidence, notre vocation et nos moyens de prospérer. Mieux vaut cette force qui crée l'unité que les pièges immédiatement diviseurs - y compris sous l'angle interne - du débat électoral.   

    Secundo, parce que nos amis, nos lecteurs, nos militants, sont justement pleinement intéressés par les débats en cours et qu'ils y prennent part sans grand besoin qu'on les y invite, même s'il en voient les faiblesses, et plus encore l'indignité, comme d'ailleurs tous les Français. Ils voteront, ils ont même déjà pour la plupart fixé leur choix, fût-ce sans beaucoup d'illusion sur l'efficacité de leur vote, sur son caractère décisif - c'est à dire pérenne et profond - pour l'avenir français. En tant que royalistes et / ou d'Action française , leur horizon est autre. Que vaudraient, en ce sens, les consignes de vote - sans-doute inopérantes et diversement appréciées ou critiquées - que nous pourrions donner ?    

    Les critères de jugement - à supposer sincères les programmes et les discours des candidats, ce qui n'a rien d'acquis - sont pluriels ; ils ne peuvent se réduire à l'unité. Rien ne servirait par exemple de recouvrer notre liberté vis à vis de l'Europe, ou de quelque autre puissance, si la subversion migratoire, idéologique, ou révolutionnaire se perpétuait, voire s'aggravait. Où si le délitement de l'Etat se poursuivait  ?   

    Ainsi, malgré l'empathie qu'il suscite, par son talent de tribun authentique, son extraordinaire capacité d'entraînement, et, parfois, cette sorte de patriotisme populaire qui l'habite et vient, pour le bien comme pour le mal, de sa culture historique, ses positions immigrationnistes encore réitérées hier à Marseille, l'idéologie révolutionnaire à la quelle il reste viscéralement fidèle autant qu'à son imagerie ou son folklore, excluent évidemment Jean-Luc Mélenchon des possibles. Du moins, dans le cadre de recommandations de vote que nous pourrions donner ! Il y a différentes façons de détruire un pays, de lui dérober sa liberté, son identité. S'en garantir suppose en effet la restauration d'une souveraineté nationale authentique et complète, ce qui nous ramène à notre raison d'être. Et, nous propulse déjà au delà la la présidentielle.

    Alors, non, décidément, votez selon votre bon-sens, votre conscience, votre appréciation du bien de notre patrie, Lafautearousseau ne donnera pas - n'a d'ailleurs jamais donné - de consigne de vote. Et maintenez votre engagement plus essentiel pour ce que Pierre Boutang nommait le Principe et le Prince.  

     

    Lafautearousseau

  • Débats dans les « commentaires » ...

     

    4083700128.3.jpgLes « grands sujets » sont aussi traités dans les commentaires que Lafautearousseau reçoit.  Il nous semble intéressant d'en reprendre ici quelques uns datés, grosso modo, de la quinzaine écoulée. La Guyane, le cas Macron analysé par Mathieu Bock-Côté, la promotion de l'arabe à l'école, le royalisme de Michel Houellebecq, les affaires turques ... Ce sont les thèmes abordés. On verra que c'est avec pertinence.  LFAR 

     

    3940282380 - Copie.jpgSur La Guyane sous le joug républicain

    Très bonne et intéressante réflexion sur la colonisation et nos "poussières d'Empire".

    La Guyane est stratégiquement indispensable à cause du Centre spatial mais "phare de lumière" avec un coût de la vie d'un niveau métropolitain augmenté de celui du transport elle n'est pas compétitive économiquement "dans l'océan de misère" à bas coûts. Donc il faut payer en particulier avec "l'argent braguette".

    Pour limiter l'immigration, il faut supprimer la pompe aspirante des aides sociales aux étrangers et expulser à tour de bras comme je l'ai vu faire il y a 20 ans.

    Voir mon article dans la NRU n°37 de juillet 2014. 

    Général (2s) Jardin, chef d'état-major des Forces armées en Guyane (93-95)

    Écrit par : Patrick Jardin - samedi 8 avril 2017

     

    Je veux bien croire que jadis ou naguère ces confettis onéreux aient pu être pour la France de quelque utilité ; il y a quelques années (ou décennies) on parlait de "notre" domaine maritime, le deuxième plus important du monde paraissait-il, source de richesses innombrables et non encore exploitées : pêche et nodules polymétalliques (!).

    Tu parles ! La Guyane, comme Mayotte, sont des boulets qui n'ont jamais servi à rien qu'à importer sur notre territoire des populations de moins en moins assimilables. Et je fais des vœux pour n'avoir pas à écrire la même chose des Antilles et de la Réunion dans quelques années...

    Quand je pense que le brave Pierre Pujo tenait à honneur d'avoir contribué à conserver à la France l'islamique Mayotte, première maternité de notre pays submergée par les flux des Comores voisines...

    La Monarchie, régime ductile, souple, adaptée aux évolutions du Monde aurait certainement su nous débarrasser de ces scories avant qu'il ne soit trop tard...

    (Ah ! Et surtout qu'on ne me dise pas qu'il faut garder la Guyane "pour Kourou" : Kourou fait vivre la Guyane et si elle était indépendante, on pourrait lui payer une redevance d'occupation qu'elle serait ravie d'accepter... Les États-Unis sont bien restés à Guantanamo...).

    Écrit par : Pierre Builly - samedi 8 avril 2017

     

    Bien que cela me fasse mal, je crains bien que tu n'aies raison, mon cher Pierre. 

    Écrit par : Antiquus - samedi 8 avril 2017

     

    L'article de Monsieur Bock-Côté est intéressant car il suscite des idées et des réflexions multiples. Par exemple, l'idée que les "immigrationnistes" idéologiques prétendent demander aux Français de souche qui se sentent bien chez eux et ne demandent rien à personne, de se dés-enraciner en oubliant tout ce que la culture et le mode de vie en France leur a appris à aimer pendant des années et des siècles, afin de faire de la place à des migrants extra-européens, souvent entrés sur le territoire français de façon illégale, qui seraient, quant à eux, légitimes à vouloir conserver leur culture et leur mode de vie d'origine donc leur racines, aussi dissemblables seraient-elles avec celles des Français de souche.

    Ces prétentions sont absurdes et inacceptables.

    Quand on veut s'établir durablement dans un nouveau pays, on se doit d'en accepter et respecter la culture et le mode de vie, quitte à prôner ensuite de façon modérée et par étapes des évolutions souhaitables et acceptables par tous, y compris et surtout par les Français de souche qui ne sont pas nécessairement bornés ni oublieux de leurs racines par amnésie culturelle.

    Écrit par : Gilbert CLARET - jeudi 6 avril 2017

     

    Comme toujours MBC va droit au coeur des choses. En complément de son analyse il faut aller voir le démontage minutieux et très remarquable de ce qui fait de la candidature Macron effectivement un véritable coup d'Etat ! (https://networkpointzero.wordpress.com/2017/03/24/2017-le-coup-detat)

    Rappelons que dés 1970 ,dans une interview accordée a l'Express E.de Rothschild avait déclaré : "Notre ennemi ce sont les Nations". Derrière ce "nous", le futur employeur de Macron comprenait a l'évidence les forces du grand capital et des banques a l'oeuvre dans la mondialisation et la destruction du monde de la longue mémoire.

    Relions également la très juste formule de MBC : " La culture française ne serait qu'un communautarisme parmi d'autres dans un univers soumis a la loi du multiple" et la déclaration en 2010 d'Eric Besson (Ministre de l'Identité Nationale - un comble - nommé par Sarkozy dans le gouvernement...Fillon) : dans un discours prononcé à La Courneuve : "La France n'est ni un peuple,ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage".

    Métissage dont Sarkozy disait a D.de Villepin quelques années plus tôt (Ils se parlaient encore) qu'il était pour la France et l'Europe "la seule solution".

    Cette déclaration de Besson n'entraina aucune réaction de sa part ,ni de celle de Fillon.

    En fait ce n'est pas seulement la négation de la culture française qui est au programme de nos politiques, mais bien celle de la Nation toute entière...

    Écrit par : Richard Portier - jeudi 6 avril 2017

     

    921000373.jpgSur Hier le Ministère interdisait breton ou provençal à l'école. Aujourd'hui, il voudrait bien promouvoir... l'arabe !

    Pour en revenir au sujet de l'article, la question n'est pas seulement de savoir si tel ou tel ministre a conservé une nationalité étrangère, il faut également se demander pourquoi le provençal ou le breton étaient considérées comme ennemies de la république à ses débuts, à l'époque où elles survivaient encore, alors qu'aujourd'hui la même république française recommande la locution de l'arabe ! La réponse qui s'impose est que la république considère d'emblée comme ennemi tout ce qui est "traditionnel' en France, et considère avec bienveillance ce qui est étranger à notre passé. Quand Maurras disait que la république en France était le règne de l'étranger, sa formule allait encore beaucoup plus loin que l'on pouvait le penser.

    Écrit par : Antiquus - jeudi 6 avril 2017

     

    3419872044.jpgSur Tous royalistes ? Nous ne sommes pas les seuls  [A propos de Michel Houellebecq]

    Dès la lecture de ses premiers romans - Extension du domaine de la lutte et les Particules élémentaires -, vilipendés par les bien-pensants qui poussaient des cris de chaisières violées par des soudards en raison de leur rapport cru et dévastateur avec la sexualité, je m'étais dit qu'un type aussi fort pour mettre en exergue la décomposition vitale de notre monde ne pouvait qu'aller loin... 

    Qu'il continue...

    Écrit par : Pierre Builly - vendredi 17 mars

     

    3869240266.2.jpgSur Policier condamné, tapis rouge au dictateur islamique : deux fautes lourdes du Système en deux jours.

    Au risque de passer pour un éternel mauvais coucheur je me permets de poser quelques réserves sur cet éditorial. J’admets parfaitement la première faute : la condamnation à cinq ans de prison avec sursis du policier qui avait tué un gangster armé en fuite. On peut en effet considérer que la Cour d’Assises d’appel a été influencée par les pressions médiatiques insupportables qui sont parties intégrantes du régime que nous subissons.

    Pour la deuxième « faute », en revanche, je serais plus nuancé. LFAR écrit ainsi : « Erdogan est un dictateur islamique, un danger pour la paix. Il veut tous les pouvoirs »Tout en ajoutant, il est vrai, avec raison : « Cela le regarde, lui et son peuple ». Sincèrement, en quoi sommes-nous concernés par le type de régime dans l’Etat turc ? Et par le désir de M. Erdogan de devenir le nouveau sultan du néo-ottomanisme ? Nous pouvons l’être si sa politique s’oppose à nos intérêts, en aucune façon par le « viol de la démocratie » dans un pays étranger qui ne nous concerne pas. Or les refus de visa à l’égard des ministres turcs par les gouvernements allemand et néerlandais ne se réfèrent nullement à la souveraineté de ces pays, ni même à la crainte de voir une affaire de politique interne turque interférer dans leurs cités. Du reste, si ces arguments avaient été utilisés, la Turquie n’aurait pas réagi d’une manière aussi violente. Aussi bien Berlin que La Haye ont mis en avant le non-respect de la démocratie par Erdogan pour refouler à la frontière M. Casutoglu, ce qui constitue à l’évidence une ingérence insupportable dans les affaires d’un pays souverain. Si la France avait agi de même, comme l’éditorialiste de LFAR semble le souhaiter, cette « solidarité européenne » aurait eu pour résultat de bétonner encore davantage l’idéologie occidentaliste mortifère qui nous écrase, nous européens.

    D’ailleurs, qu’est-ce qu’une dictature, et toutes les dictatures sont-elles intrinsèquement perverses ? Nous ne pouvons en opiner que pour notre pays, et sur ce point, la république opprime nos libertés comme bien des dictatures en seraient incapables. Pour en revenir à la Turquie, ce pays a-t-il connu dans son histoire autre chose que des despotismes ? Quant à la religion musulmane, elle est la religion de la Turquie depuis le XIV° siècle et, tout en répétant comme la princesse Bibesco : « la chute de Constantinople est un malheur personnel qui nous est advenu la semaine dernière », il faut nous y habituer. Il est donc nécessaire de négocier avec les despotes mais il ne sert à rien de les juger. En conclusion, il est possible que la France aurait mieux fait de refuser l’entrée du territoire aux ministres turcs, mais certainement pas pour ces raisons détestables.  

    Écrit par : Antiquus - vendredi 17 mars 2017

  • Médias & Actualité • Macron, Fillon, débat présidentiel : Philippe Muray avait tout vu

     

    Une analyse de Vincent Tremolet de Villers            

    Le phénomène Macron, l'affaire Fillon, les débats interminables... La lecture des chroniques de Philippe Muray donne un précieux éclairage à cette campagne indiscernable. [Figarovox, 5.04] Et une intense hostilité envers le Régime, ou le Système, ajouterons-nous.

     

    2395788714.jpgOn ne risque pas de le voir sur BFMTV, moins encore de lire ses tweets. Il est pourtant l'analyste indispensable de cette campagne présidentielle. Philippe Muray nous a quittés il y a onze ans et certains jours il nous semble qu'il est là pour tenir le stylo. Se plonger dans ses chroniques, c'est retrouver à chaque ligne l'actualité que l'on voulait fuir et on imagine aisément l'inventeur des Mutins de Panurge écrire devant un meeting d'Emmanuel Macron : « Un bataillon de “helpers” et de “coworkers” distribue des pancartes “Bougeons les lignes” à chacune et chacun des participants. Ils les brandissent quand passe le prophète de bonheur. Les lignes bougent avec lui, son projet est un cri. Le sky est blue. La France frileuse, enfin, pense Printemps. »

    Ouvrons ses Exorcismes spirituels et suivons ce précieux guide dans le brouillard de cette campagne. Qui est système, antisystème ? « Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui (…) c'est un héros positif et lisse. » Sa révolte ? « C'est le langage de l'entreprise qui se veut moderne. » Mais pourquoi ce jeune rebelle sourit-il sans cesse ? « C'est un sourire près de chez vous, un sourire qui n'hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens », poursuit Muray : « C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien. »

    Muray ne nous renseigne pas seulement sur Macron, il nous éclaire aussi sur la violence médiatique du « Penelopegate ». Le choc entre l'atmosphère chabrolienne de la vie de François Fillon et la morale scandinave qui s'installe dans notre pays rejoint toute sa réflexion sur la disparition du romanesque. Le roman, expliquait-il, est rendu impossible par l'installation de « l'empire du Bien » qui trie le bon grain de l'ivraie et dissipe le clair-obscur par un éclairage sans ombre. Pas de Balzac, sans secret (« Nos études sont des égouts qu'on ne peut curer », dit le notaire Derville dans Le Colonel Chabert ), sans arrangements discrets, sans persienne.

    Dans Purification éthique, il y a vingt cinq ans, Muray écrivait : « Par le dévoilement des turpitudes de la vieille société (en l'occurrence de “la classe politique”) -, l'homme de l'époque actuelle se découvre encore plus propre qu'il ne croyait, encore plus beau, plus sain, plus réconcilié, plus colorisé, plus innocent et plus moral (…). La télé est pure, nous sommes purs. Vous êtes formidables. Quelques salauds, pour le contraste, défilent sur l'écran. C'est la grande purge. »

    Mais c'est surtout cette incroyable profusion de débats qui réalise sa prophétie. Ces débats où les intervenants débattent de la question de savoir si le deuxième débat était à la hauteur du premier et s'il est nécessaire d'en organiser un troisième. « Le débat est devenu une manie solitaire qu'on pratique à dix », écrivait-il dans un célèbre texte intitulé « Il ne faudrait jamais débattre ».

    Il dénonçait un univers où l'on proclame le dialogue et la controverse mais où l'insulte - Christine Angot face à François Fillon -, la dérision - le passage obligé des candidats devant comiques et imitateurs - l'emportent sur la réflexion. Des pratiques démocratiques, équitables et qui pourtant évacuent les inquiétudes qui nous hantent. Le système éducatif qui « dénature complètement les idéaux de l'école républicaine et qui ne transmet plus rien de la France » (Augustin d'Humières*) ? Vous avez une minute trente. Les perturbateurs endocriniens et le terrorisme islamiste, la construction européenne et le statut des attachés parlementaires… Allez ! On enchaîne: sans transition et sans hiérarchie. On se contentera du coup d'éclat de Philippe Poutou ou d'un trait de Jean-Luc Mélenchon. On se demandera si cette « punchline » aura de l'influence sur les prochains sondages dont on remettra en cause, lors d'un débat, la fiabilité.

    Et l'école, la culture, l'intégration, les villes moyennes qui s'éteignent une à une ? Rien ou si peu. Le réel est toujours reporté à une date ultérieure. Muray encore une fois : « On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu'on les mouline dans la machine de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d'un champ de bataille où s'étale l'illusion bavarde et perpétuelle que l'on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu'on le pourra peut-être au prochain débat.» 

    *Un petit fonctionnaire (Grasset).

    Vincent Tremolet de Villers

    Vincent Trémolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox            

  • Société • Poutou, coqueluche de la post-vérité : De Foucault à Boucheron, ça déconstruit sec

     

    Par Emmanuel Dubois de Prisque

    Une chronique que nous avons aimée parce qu'elle dit la vérité et qu'elle la dit avec talent [Causeur, 5.04].

     

    Ce que Christine Angot a raté lors de « L’Emission politique » sur France 2 il y a dix jours, Philippe Poutou l’a réussi hier soir sur BFM, RMC et CNews. Grâce à sa légitimité d’ouvrier, il a réussi à déstabiliser ceux que les médias poursuivent de leur vindicte depuis le début de cette triste campagne. Contrairement à Christine Angot, Philippe Poutou a la hargne sympathique.

     

     

    Lorsqu’il s’agit de taper sur Le Pen ou Fillon, il dit tout haut ce que tous les people pensent tout haut. C’est très bien, mais ce n’est pas pour cela que ces mêmes people voteront pour lui plus tard. Après tout, cela fait longtemps que le NPA ne sert qu’à ça : exécuter les basses œuvres de la bien-pensance, tandis que celle-ci adopte une ligne toujours plus postindustrielle. Philippe Poutou est l’idiot utile des liquidateurs de la classe ouvrière dont il fait partie. Ceux qui aujourd’hui proposent vraiment de la défendre, que ce soit par un accent mis sur l’investissement productif ou sur un protectionnisme intelligent, sont cloués au pilori : ceux qui ne voient l’industrie que comme un long chemin de croix dont l’économie virtuelle ou le revenu universel viendra nous libérer, sont au contraire chouchoutés par les médias…

    Quand Boucheron oint Poutou

    Ce matin sur France Inter, Philippe Poutou a même reçu l’onction de la nouvelle star du monde intellectuel français : Patrick Boucheron. Invité par Patrick Cohen pour nous expliquer ce qu’il faut penser de questions aussi graves que celle du statut de la vérité dans notre monde en miettes, Patrick Boucheron a prétendu pour cela s’appuyer sur la pensée de Michel Foucault. Curieux, alors même que Foucault fut le principal fossoyeur du concept de vérité, en affirmant que la vérité n’existait que comme « effet de vérité » et non pas en elle-même. C’est d’ailleurs dans une certaine fidélité à cette conception purement performative de la vérité que Patrick Boucheron a produit récemment son Histoire mondiale de la France, tentative sans doute réussie de planter le dernier clou dans le cercueil de notre roman national. Inviter Boucheron à nous aider à lutter contre le monde de la « post-vérité », c’est un peu comme inviter un enthousiaste héritier du pyromane en chef que fut Michel Foucault à nous expliquer comment éteindre un incendie.

    Soljenitsyne-Poutou, même combat ?

    Mais ce dernier, sans trop le reconnaître ouvertement, a retourné sa veste à la fin de son existence. Il propose en exemple, dans son tout dernier cours, intitulé Le Courage de la vérité, l’attitude des anciens Grecs et des premiers chrétiens face au pouvoir, à travers la figure du parrèsiaste, celui qui ose dire et incarner la vérité, fût-ce au péril de sa vie. La parrhèsia est un concept omniprésent dans le Nouveau Testament. Son succès dans le christianisme est inséparable de la déchirure dans l’ordre politique dont le Christ est responsable, lorsqu’il instaure l’ordre du monde et celui de Dieu. Cela, Boucheron s’est bien gardé de nous le rappeler, se contentant, lorsqu’il s’est agi de nommer des figures de parrèsiastes, de passer sans transition et sans craindre le ridicule d’Alexandre Soljenitsyne à Philippe Poutou. Voilà donc le monde dans lequel nous nous trouvons : le courage de la vérité autrefois incarné par Soljenitsyne est aujourd’hui incarné par Philippe Poutou. Hier, le courage de la vérité consistait à oser parler face aux loups, aujourd’hui, pour Patrick Boucheron, cela consiste à hurler avec eux.   

    Emmanuel Dubois de Prisque
    Chercheur associé à l'Institut Thomas More

  • Outre-mer & Actualité • La Guyane sous le joug républicain

     

    Par Aristide Leucate 

     

    3266751844.jpgLoin d’être une « île », comme un candidat à la présidence de la République s’est imprudemment risqué à la qualifier, la Guyane française est une survivance d’un temps où notre pays rayonnait jusqu’aux antipodes. Les remous économiques et sociaux qui secouent régulièrement ces lointaines et exotiques dépendances devraient nous amener à reconsidérer l’opportunité de les conserver dans notre giron. Du moins, en l’état.

    Certes, la Guyane représente, à l’instar de Mayotte ou de la Nouvelle-Calédonie, une façade maritime d’importance. Sans faire de notre pays une thalassocratie écrasante, ces vestiges coloniaux lui permettent de tenir son rang dans le concert des puissances maritimes et commerciales mondiales. La Guyane est également le “Cap Canaveral” hexagonal, depuis que le général de Gaulle, en 1965, y a installé le centre spatial et sa base de lancement. Et pourtant, ce département est loin d’être béni des dieux. Dans un article paru dans Le Figaro (28 mars 2017) un haut-fonctionnaire dresse, sans fard, le tableau de la deuxième région française par la superficie : « La Guyane est depuis longtemps une véritable poudrière. Le taux de chômage y atteint plus du double de celui de la métropole : 22 %. Le taux de criminalité y est quatorze fois plus élevé. […] Le taux de fécondité par femme atteint les 3,4 enfants (1,9 en métropole), soit un taux de natalité de 27,6 pour 1 000 habitants. […] Les phénomènes migratoires y sont considérables. La population de ce territoire est composée à 45 % de ressortissants étrangers, la plupart issus de l’immigration du Surinam. L’orpaillage, c’est-à-dire l’exploitation de l’or dans la forêt amazonienne par des trafiquants et contrebandiers, est la source essentielle de la criminalité violente et entraîne des phénomènes de pollution au mercure désastreux pour l’environnement et la santé de la population locale. Tous les facteurs objectifs d’un chaos généralisé se trouvent donc réunis en Guyane. » Tout comme Mayotte, la Guyane concentre la quintessence des malheurs français.

    Tragédie écologique

    Ce n’est que l’écume des événements, car la « grève générale » du 27 mars est le révélateur de blocages qui ne sont pas uniquement sociaux ou économiques. La Guyane se caractérise par un consumérisme exponentiel que la présence envahissante des grandes surfaces vient évidemment renforcer. Il s’ensuit une réduction dramatique des espaces naturels, dévorés par une urbanisation galopante aux incalculables conséquences écologiques. De cette triangulation opérée par « la fonctionnarisation, l’hyperconsommation et l’éclatement de l’urbain », il résulte « une déstructuration et une recomposition du tissu social s’incarnant dans la montée de l’individualisme et la dilution des valeurs traditionnelles, héritées de la plantation ». explique Cédric Audebert, chercheur au CNRS. Implacable constat d’une tiers-mondisation manifeste d’une partie du territoire français, laquelle s’analyse comme un processus de paupérisation progressive des peuples et des cultures colonisées. La fallacieuse décolonisation, revêtue des atours républicains de la départementalisation (ou de la régionalisation) ne pouvait conduire qu‘à d’inexorables et graves déconvenues.

    Les nuées de l’égalité

    Dans un texte magistral écrit en 1934, Charles Maurras observait que de « François Premiers à nos jours, le vrai colon français ne s’est jamais embarrassé des ridicules nuées de l’égalité, ni des rêves de liberté démocratique et républicaine : mais il a toujours reconnu son devoir de fraternité – la fraternité d’un aîné ». Le jacobinisme niveleur, même à des milliers de kilomètres de la métropole, a toujours manqué l’opportunité décentralisatrice, mieux, fédéraliste. Citant un député de la Guadeloupe d’alors, Maurras voulait pour preuve de l’échec du régime son incapacité à se doter d’un « programme colonial d’ensemble » l’empêchant d’avoir « une politique sage et cohérente ». La prétendue « mission civilisatrice » (selon Jules Ferry et Léon Blum) que la République entendait poursuivre dans ses dépendances ultra-marines, à la suite de la Monarchie et du Second Empire, était empreinte d’un racisme à la fois paternaliste et bienveillant. Maurras, encore, ne s’y trompait guère lorsqu’il fustigeait le racisme occupant « une position tout à fait contraire à l’esprit de nos traditions », avant d’asséner : « C’est le racisme qui a tort. » Dans ces colonnes, bien des décennies plus tard, Alain de Benoist remarquera, à son tour, que « l’universalisme politique est toujours gros d’un ethnocentrisme masqué ». Nous serions enclin à répondre au fonctionnaire précité, s’alarmant que « la perte de la Guyane ne serait pas seulement tragique, elle serait désastreuse, irréparable sur le plan géopolitique », que c’est d’abord notre politique métropolitaine qui est désastreuse et que la plus naturelle des géopolitiques consisterait à respecter le terreau anthropo-sociologique, suivant le précepte antique du noli me tangere appliqué aux peuples colonisés. Mais la République n’est pas la monarchie et Hollande – ou son successeur – n’est pas Lyautey.