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Actualité France - Page 340

  • FX Bellamy ou Candide en politique

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    antoine_de_lacoste.pngFrançois-Xavier Bellamy est un brillant et séduisant philosophe catholique, espèce particulièrement rare. Son livre sur « Les Déshérités ou l'urgence de transmettre » a été lu et apprécié par de nombreux lecteurs, à juste titre. Il a parfaitement analysé et jugé la faillite de l'Education Nationale qui, elle, ne transmet plus grand chose.

    Jusqu'à présent notre jeune penseur ne faisait pas de politique, ou si peu : Maire-adjoint de Versailles depuis 2008, sans étiquette, cela n'en fait pas un professionnel de la politique. Il y est délégué à la jeunesse et fonde les Vendredi du Rock qui ont paraît-il un grand succès.

    Y a-t-il urgence à transmettre la culture du rock ? Cela ne semble pas évident mais passons.

    Il travailla également quelques mois au cabinet de Rachida Dati pour y rédiger ses discours.

    Le tournant qui est en train de s'opérer c'est que Bellamy a été investi par Les Républicains pour les prochaines élections législatives. S'il est élu, ce qui est probable à Versailles, notre philosophe va donc changer de métier et exercer la fonction de député.

    Mais entrer dans la cour des grands a un prix. Ce prix s'appelle Front National. Sommé, au cours d'émissions de radio, de se déterminer pour le deuxième tour de la présidentielle, il a esquivé tout en dénonçant cette tyrannie.

    Cela n'a pas dû suffire : il faut condamner pour être adoubé. Surtout si l'on est suspect : Manif pour Tous, Veilleurs, catholique, transmission, le passif est lourd.

    Alors notre plumitif a commis une tribune dans Le Figaro (qui se surpasse ces derniers jours...) du 27 avril : « A droite, tout est à reconstruire, tout commence. »

    Après avoir éreinté (avec talent) le grand favori et « sa stratégie marketing », il entre ensuite dans le vif du sujet et attaque impitoyablement : « Le Front National apparaît pour ce qu'il est : une formidable machine à empêcher le renouveau et à maintenir en fonction les tenants de la déconstruction. Mme Le Pen avait fait élire François Hollande en 2012 et elle s'apprête à rééditer l'exploit. »

    La surprise est grande, à double titre : non seulement par la mauvaise foi du propos mais aussi par sa stupidité. La politique, ou l'ambition, obscurcit l'intelligence parfois.

    Mauvaise foi car l'absence ou la présence de Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle ne change rien pour lui : c'est quand même de sa faute. Son crime est d'exister et surtout d'avoir beaucoup de voix, ce qui en effet dérange. En 2012 elle aurait donc fait élire Hollande en refusant de choisir. Mais que s'apprêtait à faire Sarkozy ? A voter Hollande contre elle s'il avait été éliminé.

    Et en 2017, le crime est pire puisqu'elle pousse l'outrecuidance à être présente au second tour. Pourquoi y est-elle avec Macron d'ailleurs ? Peut-être parce que les électeurs français ne veulent plus des deux partis qui ont exercé le pouvoir ces dernières décennies. Avant de devenir le salarié de l'un des deux, notre philosophe devrait y réfléchir.

    Et d'autre part qui sont les tenants de la déconstruction ?

    Mitterrand et Hollande bien sûr, mais pas Giscard avec l'avortement et le regroupement familial ? Pas Chirac et ses douze ans d'immobilisme, sauf pour Bruxelles et l'immigration ? Pas Sarkozy et ses promesses reniées pour gouverner avec Kouchner et Frédéric Mitterrand ?

    Tout cela est affligeant. Bellamy n'a rien compris.

    Non seulement le constat est faux mais les perspectives qu'il entrevoit sont confondantes de naïveté : « Le travail qui nous attend est immense. Tout est à reconstruire. Tout commence. »

    Avec qui ? Sarkozy qui dirige le parti en sous mains ? Pécresse farouchement favorable à l'avortement ? Les frères Baroin ou Bertrand ?

    Croit-il qu'on lui laissera développer un nouveau projet ? La bonne blague.

    Tous ceux qui ont essayé ont été broyés : Seguin, Millon, Villiers, dans des genres très différents s'étaient écartés du dogme immigrationniste ou européiste. Au bout du compte ils n'ont servi à rien alors qu'ils ont tous été ministres. Philippe de Villiers raconte dans un de ses livres comment, lorsqu'il était ministre de la culture, il a essayé de faire capoter l'installation des colonnes de Buren au Palais-Royal. Peine perdue : le grand constructeur Chirac a rendu son arbitrage et l'on est passé à autre chose.

    Alors quand un ministre convaincu ne peut même pas faire cela que pourrait-il faire contre l'islamisation de la France qui est l'enjeu vital des prochaines années ?

    Bellamy sera député, peut-être ministre un jour. Cela ne changera rien et il ne servira à rien.

    Quel dommage, il aurait été tellement utile ailleurs... 

  • Louvre : le premier sacre du président Macron. Le roi est mort ! Vive le roi !

     

    Un billet de Pierre Branda

    Paru dans Causeur le 8 mai. Macron veut-il remplir ce manque de roi qu'il avait signalé naguère comme l'absence essentielle dans notre semblant de démocratie et son incomplétude, alors même qu'il était encore ministre de l'économie ? Il avait ajouté, de surcroit, que cette fonction n'était pas remplie, que l'Elysée, à cet égard était vide. C'est la question qui est ici posée, non sans quelque ironie justifiée. Peine perdue pour Macron ? Sans aucun doute. Attendons la suite. Les fêtes à venir ... LFAR

     

    En mettant en scène son élection au Louvre, le nouveau président Emmanuel Macron a habilement renoué avec la symbolique royale. Petit passage en revue des heurs et malheurs de ses prédécesseurs républicains le soir de leur sacre. 

    Dans la fraîche nuit parisienne, il s’avance seul vers son destin, digne et grave. Pour un peu, je m’attendais presque à entendre en fond sonore le tube de Jean-Jacques Goldman Je marche seul tandis qu’il foulait les pavés du Louvre. Non le moment est plus solennel. C’est l’hymne à la joie de Beethoven qui accompagne les premières heures du président élu.

     

     

    Il faut y voir un symbole européen mais pas seulement. Nous sommes dans une mise en scène soigneusement léchée et qui a pour but de légitimer celui que nous venons de porter à la présidence de la République. Car pour beaucoup si sa démarche est volontaire, son costume de président paraît encore trop grand pour lui. Néanmoins, en terme d’image, il marque sûrement un point. L’entrée sur la scène de la future reine fut cette fois plus réussie que lors de la soirée du premier tour. En guise de démonstration amoureuse, nous n’avons eu droit qu’à un mano à mano fort tendre.

    2012, Hollande à la Bastille…

    On est en effet assez loin de la fête socialiste à la Bastille d’il y a cinq ans. D’emblée François Hollande nous était apparu débonnaire, l’habit mal ajusté et pour tout dire un peu gauche. La suite de son mandat a ensuite conforté cette première opinion. En mai 2012, le baiser furtif à Valérie Trierweiler parut improvisé et si peu glamour. On ignorait encore ce qui se tramait en coulisses…*

     


    Prise de parole de Francois Hollande à la… par francoishollande

     

    2007 : Sarkozy commet son péché mortel

    Si l’on remonte dix ans plus tôt, après une communion populaire à la Concorde, Sarkozy avait commis le pêché (quasi) mortel de fêter sa victoire au Fouquet’s, comme l’aurait fait un nouveau riche. Ensuite, il ne put se défaire de son image de parvenu, de président « bling-bling », finalement éloigné des préoccupations des Français. Là encore, on ne savait presque rien de ses démêlés conjugaux. Tout à ses problèmes domestiques, le président élu en mai 2007 voulait avant tout impressionner l’élue de son cœur, Cécilia, avec le succès que l’on sait. Pour Sarkozy comme pour Hollande, le premier sacre fut donc raté car ni l’un ni l’autre n’avait vraiment étudié les codes présidentiels voire dynastiques pour toute entrée en fonction. Par la suite, ils tentèrent de rattraper cette légitimité perdue mais en vain. En 1981, la montée vers le Panthéon de François Mitterrand fut à contrario un génial coup de communication. Le premier président socialiste de la Ve République inscrivait dès le premier jour son règne républicain dans la grande histoire socialiste et humaniste, roses à la main, pour honorer la mémoire de Jaurès comme de Jean Moulin ou de Victor Schoelcher. Sa politique de gauche ne dura ensuite même pas deux ans mais c’est ce n’est point le sujet. L’histoire a retenu que dès son élection, il est devenu un monarque républicain et disons le pour sa légende, c’était là l’essentiel.

     

     


    1981 : Visite de François Mitterrand au Panthéon. par LePoint

     

    La marche du Premier consul

    Alors qu’en sera-t-il pour Emmanuel Macron ? Remarquons d’abord qu’il reprend à son compte une symbolique très forte. Le Louvre est l’ancienne demeure des rois et il a prononcé son discours presque à l’emplacement de l’ancien palais des Tuileries, siège presque permanent des différentes monarchies qui se succédèrent en France de 1792 jusqu’à 1870, année au cours de laquelle le bâtiment fut victime d’un incendie qui entraîna ensuite sa destruction. Quand il était devenu Premier consul en 1799, Napoléon Bonaparte avait également mis en scène son arrivée dans ce palais encore républicain sans la présence d’une Joséphine reléguée en coulisses pour quelque temps encore. Ce faisant, il entendait lui aussi s’inscrire dans une certaine forme de continuité tout en ne tournant pas complètement le dos à la Révolution. Sa légitimité s’en trouva conforté et il devint empereur cinq ans plus tard après avoir réformé la France en profondeur. Un autre sacre l’attendait mais cette fois à Notre-Dame de Paris.

    Du sublime au ridicule…

    Pour revenir à notre époque, affublé d’un manteau bleu marine (un clin d’œil à sa concurrente malheureuse ?), Emmanuel Macron espère donc se hisser au niveau des plus grands. Il a d’ailleurs justifié son choix du Louvre en rappelant l’histoire dynastique du lieu et paraît ainsi vouloir en terminer avec la désacralisation de la fonction qu’il occupe désormais. En quelque sorte, il veut à nouveau faire résonner le cri qui saluait l’avènement d’un nouveau monarque tout en l’adaptant à la situation présente : Le petit roi Hollande est mort ! Vive le grand roi Macron ! Mais attention : « Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas » avait prévenu Napoléon. Il ne faudrait pas que notre président en marche ne fasse le pas de trop.   •

    Pierre Branda
    Historien niçois.

  • Incarné par Hollande hier, par son « fils » Macron aujourd'hui, l'adversaire demeure le Système !

     

    Mur-bleu gds.jpgLe fils politique de François Hollande, candidat par ailleurs choisi et IMPOSE par la cléricature médiatique, est donc le nouveau visage de ce Système mortifère qui, inexorablement, déclasse et rabaisse la France.

    Mais s'il est un président légal, certes, on peut parfaitement penser, et dire, que le nouveau président peut être regardé comme n'étant pas légitime.

    Pourquoi ?

    Notamment parce qu'il ne représente pas un nombre suffisant de Français, et, là, ce sont les chiffres qui le disent : 

    1. :

    - 3 millions de non-inscrits et 6,5 millions de mal inscrits, qui pour telle ou telle raison ne votent donc pas (source : France info ) ;

    - plus de 10 millions d'abstentionnistes (exactement 10.577.572 : 25,4%) ;

    - plus de 4 millions de bulletins blanc ou nuls (11,47%) ;

    2. :

    Ce qui relativise forcément - et fortement -les résultats des candidats

    - 20 millions 750.000 pour Macron (66,1%) ; 

    - 10 millions 644.000 pour Marine Le Pen (33,9%).

    Le total des trois premières catégories de Français représente donc 23 millions et demi voix, soit presque 3 millions de plus que ce qu'a obtenu Emmanuel Macron.

    Ajouté aux voix de Marine Le Pen, ce total monte à 34 million de voix, quasiment 14 millions de plus que le nombre de voix recueillies par Emmanuel Macron.

    Emmanuel Macron représente donc largement moins de la moitié des Français, et de plus tout le monde sait pertinemment qu'une grande partie de ses électeurs, certes difficile à quantifier, n'a pas voté «pour» lui mais «contre» l'autre candidat (selon une enquête Ipsos pour le Cevipof et Le Monde publiée le 2 mai, 60% de ses électeurs affirment voter pour lui « par défaut »); et cela sous l'effet du bourrage de crâne et du matraquage hallucinant pratiqué par la caste médiatique, qui fait de la France l'un des derniers pays staliniens au monde.

    Du reste, dès dimanche soir, les amis de Jean-Luc Mélenchon n'ont pas manqué de s'exprimer :

    - "Nous avons un président qui est faible", a estimé Raquel Garrido, une porte-parole de La France insoumise, soulignant qu'il y avait "beaucoup de votes par défaut".

    -"J'affirme ici sans manquer de respect à Monsieur Macron qu'il est minoritaire dans le pays (...), et malheur à celui qui croit utiliser cette Ve République autoritaire pour imposer des choses que les Français ne veulent pas", a prévenu Alexis Corbière, porte-parole du candidat de La France insoumise.

    Il n'est évidemment pas question, ici, de prétendre changer le Système, ou de refuser un fait accompli. Il est simplement question de faire remarquer que, si cette façon de procéder est parfaitement légale - proclamer élu un président qui, l'un dans l'autre, ne reçoit l'adhésion franche que de 7 millions de Français - , elle peut tout aussi bien être regardée comme parfaitement illégitime.

    Elle condamne le Système, autant que ses échecs dans tous les domaines (6 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres, 8 millions 1/2 de mal-logés...) 

    Elle fonde et justifie notre action la seule « réellement d'opposition », car « prêchant ouvertement » contre le régime lui-même, selon les expressions employées, en d'autres temps, par Léon Daudet. 

  • Onze millions

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    On le savait depuis des mois, c’est arrivé : le candidat opposé à Mme Le Pen au second tour a été élu.

     

    Certains, dans les deux camps, mais pour des raisons bien différentes, ont fait mine de croire jusqu’au bout que rien n’était « joué » : les partisans de M. Macron pour mieux instrumentaliser un F.N. réduit au rôle de repoussoir électoral, les partisans de Mme Le Pen parce que victimes de l’illusion démocratique générée par le système lui-même.

     

    Voici donc M. Macron élu. Elu avec 65% des suffrages exprimés. On pourrait ergoter et faire valoir que, compte tenu des millions de non-inscrits et d’abstentionnistes (sans parler des bulletins blancs et nuls), il aura obtenu à peine plus de 16,5% du total des Français en âge de voter au 1er tour et environ 40% au 2nd tour. Ce petit calcul en guise de réponse à M. Bayrou qui fait mine de croire que M. Macron représente deux Français sur trois : disons deux sur cinq au mieux, ce qui donne d’ailleurs une idée assez précise, arithmétique à l’appui, de ce que l’on nomme la souveraineté populaire en France démocratique.

     

    N’importe, foin des pourcentages, il est élu. Et pourtant, malgré quinze jours d’un matraquage médiatique ininterrompu en sa faveur et la coalition de la quasi totalité des politiciens et des membres de la « société civile » au sens large, ils auront été onze millions à dire explicitement non, par leur vote en faveur de Mme Le Pen, à son projet essentiellement financier, libéral et euro-mondialiste. Mieux : malgré la campagne sans envergure intellectuelle, parfois même incohérente et finalement décevante d’une Mme Le Pen, manifestement pas à la hauteur de l’enjeu et de ses propres prétentions, ils auront été onze millions à dire, avec elle, oui à la souveraineté nationale, et non à l’immigration sauvage et incontrôlée.

     

    M. Macron, en bon petit soldat du système, a fort logiquement remporté cette élection. A défaut de vaticiner, on peut penser qu’il ne sera ni un président-fainéant comme M. Chirac, ni un président oublieux de la plupart de ses promesses comme MM. Sarkozy et Hollande; on peut penser aussi que le scénario le plus probable dépend du résultat des prochaines élections législatives : soit il sera contraint à une cohabitation hasardeuse, soit il pourra mettre en oeuvre (ou tout au moins essayer) ce qu’il a dit et que nous avons assez condamné ici même. Cela pourrait même dégénérer, avec M. Macron dans le rôle de M. Hollande, en scénario du pire : voir se réaliser la fiction imaginée par M. Houellebecq c’est-à-dire la désagrégation accélérée du pays, désormais miné par l’islamisme, avec une élection « ethnique » dès 2022.

     

    Mais ce serait sans compter avec ces onze millions. Cette fois encore, grâce à M. Macron, dont certains affirment qu’il a été piloté par l’Elysée, le système a survécu. Rien ne dit qu’il en sera toujours ainsi. Comme le dit le poète, « lui seul croit encore au long temps de son règne » : onze millions de Français auront pris date pour rappeler que cette fois-ci pourrait bien être la dernière. 

  • Pour le roi toujours !

     

    Par Stéphane Blanchonnet

    Cette tribune a été publiée samedi dernier, dans Boulevard Voltaire, sous le titre : « Pour Marine le 7 mai, pour le roi toujours ! ». Le 7 mai est passé et l'on connaît le résultat de cette présidentielle, détestable pour la France. Stéphane Blanchonnet en indique la raison : « Aujourd’hui, (...) le pays est menacé gravement dans sa souveraineté et son identité » par cette forme de « sécession intérieure » qu'incarne Macron. Sans donner de consignes de vote formelles, selon notre règle, nous avons, nous aussi, largement exposé ici nos motifs de faire barrage au candidat postmoderne du Système, estimant nos lecteurs assez grands pour en tirer la conclusion. Macron est devenu président de la République, il sera notre adversaire ; dans tous les cas, maintenant, nous le jugerons aux actes. Stéphane Blanchonnet a surtout raison d'indiquer que notre horizon est au delà du Système : « nous ne croyons pas que le bien commun puisse être intégralement et durablement servi dans le cadre des institutions républicaines ». Formule euphémique, mais juste. C'est pourquoi, Lafautearousseau appelle ses lecteurs et amis à participer au grand colloque et au Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc les 13 et 14 mai. La présence du Prince Jean de France au colloque du samedi 13, sera hautement symbolique de l'horizon politique qui est le nôtre. Pour la France.  Lafautearousseau 

     

    3764833947.2.jpgL’Action française a toujours consacré autant d’énergie à défendre l’héritage qu’à préparer le retour de l’héritier. Ses militants ont donné leurs vies par milliers pour défendre la patrie pendant la Grande Guerre et elle n’a jamais cessé, depuis, de pratiquer le « compromis nationaliste ». Comme les princes de la Maison de France, Philippe VIII et Henri VI, qui ont bravé la loi d’exil en 1914 et en 1940 pour rejoindre l’armée, l’Action française n’a jamais déserté le rempart.

    Aujourd’hui, alors que le pays est menacé gravement dans sa souveraineté et son identité, il est hors de question de faire le choix de la sécession intérieure en appelant à l’abstention ou à un dérisoire vote blanc. 

    Nous avons pris nos responsabilités en choisissant le vote souverainiste au premier comme au second tour. Nous voterons donc sans hésiter Marine Le Pen le 7 mai. 

    Toutefois, nous ne croyons pas que le bien commun puisse être intégralement et durablement servi dans le cadre des institutions républicaines. Celles-ci, malgré les améliorations apportées par le général de Gaulle, favorisent toujours les clivages de classe ou d’idéologie, exploités par les partis au détriment de l’intérêt général et, trop souvent, au bénéfice d’intérêts particuliers. Le grand week-end que nous organisons autour de la fête nationale de Jeanne d’Arc (célébrée officiellement par la République chaque deuxième dimanche de mai depuis 1920 mais que l’Action française s’honore d’avoir initiée) nous donnera l’occasion de rappeler que nous sommes encore et toujours royalistes !

    Le samedi 13 mai en particulier, veille du cortège traditionnel, nous nous associons avec le Cercle de Flore pour organiser un grand colloque sous le haut patronage et en présence du prince Jean de France. Les intervenants de ce colloque, qui rencontrera nous l’espérons le même succès que celui de l’an passé autour de Marion Maréchal-Le Pen, chercheront à approfondir, une semaine après le second tour, la question du service du bien commun dans son rapport avec la forme, républicaine ou royale, des institutions. 

    Stéphane Blanchonnet

    Professeur agrégé de lettres modernes Président du Comité directeur de l'Action française [CRAF]

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  • Humour : Liesse hier soir au QG de campagne du candidat Micron, nouveau président de la république

     

    Jean de Maistre, lecteur assidu de Lafautearousseau et qui y écrit régulièrement de remarquables commentaires,   a posté, samedi dernier, veille du scrutin, le petit essai d'anticipation, de politique fiction, qui suit et qui prend aujourd'hui plus de saveur ou, si l'on veut, plus de sens encore. On sait que, pour la fête et la liesse qui devaient marquer sa victoire, Macron eût souhaité pour cadre la Tour Eiffel, symbole de modernité, que la Mairie de Paris lui a refusé. Il s'est rabattu sur l'esplanade du Louvre et les jardins des Tuileries, symboles monarchiques s'il en est, aussi bien que de cette culture française dont il a pourtant nié l'existence. Nous ne les souhaitons pas à la France, mais il est assez probable que la politique d'ouverture à l'immigration, européiste et mondialiste d'Emmanuel Macron va maintenant susciter et devoir gérer des fêtes d'un autre type. Moins drôle, assurément. Merci à Jean de Maistre.  LFAR      

     
    Le 7 mai 2017, 22 heures
     
    Il y avait liesse hier soir au QG de campagne du candidat Emmanuel François Micron, nouveau président de la république.
     
    Dans l’assistance en fête, nous avons pu remarquer Mr Barak Obama s’entretenant avec Monsieur Ferdinand de Lesseps et Serge Alexandre Stavisky, M. et Mme Actiftoxique, Mr et Mme Cac40 et leur fille Capitalisationboursière, Mr et Mme Dow Jones, Monsieur et Mme Goldman-Sachs et leur fils Lloyd Blankfein, Monsieur Cash Flow, Mr et Mme Retoursurinvestissement et leurs charmantes filles Thune, Flouze et Pèze, Mr et Mme Produitsdérivés, Mme Merkel à la tête d’une délégation de 30 000 migrants, de nombreux journalistes de l’audiovisuel public venus chercher leurs chèques de campagne. Le monde des Lettres et des arts était représenté en la personne de Black M, candidat au fauteuil d’Alain Finkielkraut à l’Académie en France, de graphitomanes de rues, de sculpteurs de nuages, de facilitateurs d’événémentiels, c’est-à-dire de tout ce qui compte dans la pensée en France aujourd’hui.
     
    Les supporters du candidat Micron se sont rendus à la Tour d’Argent, louée pour l’occasion, et l’on a pu y voir Mme Taubira sur les genoux du baron de Rothschild, Robert Hue partageant une flûte de champagne avec François Fillon, en écoutant les bons mots de Daniel Cohn-Bendit, M. Jacques Attali venu présenter son 136ème plan de Gouvernement mondial, Mme Medef échangeant ses premières impressions avec Messieurs Effemi et Ohemcé, Arlette Laguiller venue fêter la défaite de la haine, s’entretenant chaleureusement avec Mme Actiondividendeprioritaire.
     
    Un incident très drôle est venu légèrement perturber ce grand moment d’espérance républicaine : deux chômeurs de longue durée se sont présentés à la porte de la Tour d’Argent en demandant s’il n’y aurait pas des restes. Le service d’ordre a jeté les deux importuns à la Seine sous les applaudissements des supporters.
     
    Pendant ce temps, la belle jeunesse de Vaulx en Velain et de Trappes fêtait à sa façon la victoire de son candidat en brûlant quelque centaines de voitures, flambant comme l’espoir qui nous anime, en criant «’ Elle a perdu la sale française, on a gagné ! Bouffons de Français ». Merci à cette belle jeunesse de contribuer à ce grand moment de soulagement après que nous ayons frôlé le retour aux jours les plus sombres de notre histoire, là où vit la bête immonde dont le ventre est toujours fécond.
     
    Des personnes bien informées laissaient entendre que le premier décret du nouveau président viserait à rétablir le suffrage censitaire, interdisant aux pauvres (vous savez, ces gens qui n’ont pas de travail, se nourrissent de raviolis en boîte, boivent  de la bière en regardant The Voice à la télévision) de faire entendre leur voix fétide aux élections. Les supporters de Monsieur Micron ont entonné l’internationale mondialiste dont les premiers vers sont des paroles d’espoir pour tous ceux qui vivent tournés vers le futur :
    Debout les nantis de la terre,
    Debout les gavés de la faim
    La Bourse tonne en son cratère
    C’est l’irruption de l’emprunt
     
    Puis ce fut la Carmagnole !
     
    Ah ça ira, ça ira, ça ira, tous les RMIstes à la lanterne
    Ah ça ira, ça ira, ça ira tous les CDD on les pendra
    C’est une ère lumineuse qui s’ouvre en France ! Meilleurs vœux au nouveau président.   
  • Médias & Actualité • Débat d'entre deux tours, le mensonge de Macron : c'est bien lui qui a vendu SFR à Patrick Drahi

     

    C'est du moins ce qu'expose ici [lien ci-dessous] le site Wikistryke.

    Au cours de la campagne, BFM TV a été nommée « Télé Macron ». Et cela s'est vu ... A la limite, de cette connivence organisée, il n'est guère besoin de preuves. Que Macron ait menti au cours de son débat avec Marine Le Pen est une autre affaire.  LFAR 

    http://www.wikistrike.com/2017/05/debat-le-pen-macron-macron-a-menti-c-est-bien-lui-qui-a-cede-sfr-a-patrick-drahi-preuves-a-l-appui.html

  • Société & Actualité • Le vibrant réquisitoire de Régis Debray contre Emmanuel Macron

     

    Par Arnaud Guyot-Jeannin

    Il est naturellement intéressant de savoir comment Régis Debray a réagi aux péripéties de la présidentielle et au cas Macron, phénomène imprévu de la consultation, elle-même gouvernée par les médias, selon le mode le plus totalitaire qui soit. Debray est, si l'on nous passe l'expression, un électron libre, une intelligence aux analyses non-conformistes, elles aussi souvent inattendues. Mais un homme d'esprit et de culture, qui n'a pas cessé d'être attaché aux réalités de notre civilisation, de notre histoire, de la terre où nous sommes nés. Il suffit de lire ce qu'il pense d'Emmanuel Macron pour en prendre la mesure.  Dans cette intéressante chronique [Boulevard Voltaire, 3.05], Arnaud Guyot-Jeannin analyse les récents propos de Régis Debray qui éclairent la figure de Macron d'un jour qui ne suscitera pas la sympathie. C'est le moins que l'on puisse en dire !  LFAR

     
    ad2d62187246b67bb88c9d87ec2fa1a9.jpeg.jpgRégis Debray s’avère un brillant pourfendeur du candidat d’En marche ! Emmanuel Macron. À l’occasion de la publication de son livre ce 4 mai, Civilisation – Comment nous sommes devenus américains (Gallimard), il commente l’actualité de l’élection présidentielle dans la presse.
     
    D’abord, Régis Debray plante le décor dans Le Monde du jeudi 4 mai lorsqu’il rappelle les deux destinations qui ont le plus profité électoralement à Macron « le patriote » autoproclamé : « Mais où a-t-il obtenu son meilleur score, au premier tour, avec une majorité absolue ? Chez les Français de New York et de la City, patriotes un peu étranges, disons : évasifs. » Une ironie qui fait mouche !
     
    De la City à la Rotonde, il n’y a qu’un pas que Régis Debray franchit sans hésiter en affirmant qu’il faut empêcher que le monde se défasse, « c’est-à-dire conserver autant que faire se peut l’imparfait du subjonctif, la Sécurité sociale, les poulets de ferme, une vieille méfiance envers les banques d’affaires, plus une tendance invétérée à préférer la souveraineté du peuple à celle du people, des copains du Fouquet’s ou de la Rotonde ». Et d’avouer sincèrement : « Certes, quand on est un bobo, et j’en suis un, on aime mieux le chic rive gauche que le fric rive droite, mais il y a tant de passerelles entre Neuilly et Montparnasse. » Et sur ce que symbolise la fête de la Rotonde : « Et cette fête impudique, sans attendre, avec les vedettes très in du Tout-Paris branché… Allez les ploucs, vous n’avez pas le choix, alignez-vous, et vite ! »
     
    Mais revenons au résultat du premier tour… S’adressant cette fois-ci à Alain Finkielkraut dans L’Express, Régis Debray constate qu’un vote de classe a eu lieu et auquel correspond une attitude type de l’électorat : « […] Le clivage des classes aura rarement été aussi net. Le Pen : petites villes industrialisées et zones rurales, les paumés [NDLR : un dernier terme un peu condescendant]. Fillon, la bourgeoisie tradi, à Paris, le XVIe et le XVIIe, les satisfaits, vieux patrimoine. Mélenchon : 34 % en Seine-Saint-Denis et à Mantes-la-Jolie, les mécontents qui ont raison de l’être, Macron : le haut de gamme aisé, diplômé et heureux » (« L’autre débat de l’entre-deux-tours », propos recueillis par Alexis Lacroix et Anne Rosencher, du 3 au 9 mai). 
     
    Debray fait appel alors à ses souvenirs : « Notre vaillant et futur président a, en effet, réussi une belle synthèse entre la tradition catholique sociale [NDLR : plutôt « démocrate-chrétienne »], Bayrou et Delors, et la ligne protestante, Rocard et Jospin. Cette martingale miraculeuse avait fait défaut à son lointain prédécesseur, Lecanuet, candidat à la présidentielle de 1965, démocrate-chrétien, agrégé de philo, jeune et photogénique, européen et atlantiste qui lui aussi voulait casser le système et remettre, textuellement, “la France en marche” » (Le Monde).
     
    Il reste à Régis Debray de décrire Macron comme un archétype hypermoderne, une tête de pont du néolibéralisme mutant : « Le néo-protestantisme sécularisé, c’est le substitut culturel du self-made-man […] Le post-moderne estime pouvoir tout choisir de son existence, y compris lui-même, sans fil à la patte. Pas de destin, pas d’appartenance à subir et le moins de passé possible. On préfère le conceptuel au charnel. D’où l’attrait pour une Europe hors-sol, la cité conceptuelle par excellence » (L’Express).
     
    À l’instar du candidat Mélenchon, pour lequel il a voté au premier tour – même s’il ne partage pas toutes ses vues -, Régis Debray ne tient pas à dire pour qui il votera au deuxième tour. En tout cas, il va lui être difficile de glisser un bulletin Macron dans l’urne. Ses arguments assument une insoumission résolue à l’ordre libéral-libertaire et post-national.   

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    Journaliste et essayiste
  • Société & Actualité • Non, la moitié de la France n’est pas « fasciste »

     

    Jean-Paul Brighelli dresse ici [Bonnet d'âne, 3.05] un tableau réaliste de la situation politique et sociale française à la veille du second tour de cette présidentielle. Sa réaction est globalement la nôtre - en tout cas, elle est non-conformiste et courageuse - même si nous pouvons ne pas être d'accord sur tel ou tel point particulier. On lira cette chronique comme on prend un grand bol d'air frais et sain . Sur le dégoût qu'inspire cette présidentielle nullissime et pestilentielle, nous sommes à l'unisson avec une large majorité de Français. Et avec Jean-Paul Brighelli, bien-sûr.  LFAR   

     

    164510964.jpgLes noms d’oiseaux volent bas depuis quelques jours. Voter MLP, ce serait donc voter fasciste. Ou mieux : nazi. À point Godwin, point Godwin et demi. Et voter blanc c’est tout pareil — un demi-point de mieux !

    Claude Rochet, qui a fait une brillante carrière dans le privé et dans le public, professeur des universités et vieux spécialiste du fascisme français, a beau expliquer dans une tribune rigoureuse ce qu’est le fascisme, et comment le vrai fascisme a toujours été du côté des puissances économiques, c’est sur Marine Le Pen que l’on s’acharne. Et mieux que cela : sur tous ceux qui n’appellent pas à voter pour son adversaire. Mélenchon, tu n’as pas honte d’être fasciste ?

    Pourtant, comme le souligne mon ami Jacques Sapir analysant le programme de MLP, « la décence devrait obliger cette même meute de reconnaître qu’il n’y a rien de « fasciste » ni dans son programme ni dans le comportement de son mouvement. Où sont donc les milices armées qui tiendraient les rues ? Depuis des années, elles viennent d’une toute autre mouvance que le FN. A prétendre que le FN est « antirépublicain » on s’expose de plus à une contradiction évidente : si ce mouvement fait courir un danger à la République, il devrait être interdit et ses responsables emprisonnés. Si tel n’est pas le cas, c’est que ce parti n’est pas un danger pour la République. A vouloir se draper dans l’Histoire, cette meute journalistique et écrivassière se prend les pieds dans le tapis. Le programme défendu par Mme Marine le Pen est un programme populiste, avec ses bons mais aussi ses mauvais côtés. C’est un programme souverainiste, même s’il n’est pas exempt de dérapages, comme sur la question du droit du sol et de la protection sociale. On peut le contester, on peut même le réprouver. Mais, en faire un épouvantail est d’un ridicule achevé. Non, nous ne sommes pas dans l’Allemagne de 1933. Nous ne sommes même plus dans la France de 2002. Les choses ont profondément changé, sauf peut-être l’inconscience crasse de cette meute bavante qui nous rejoue la même partition qu’elle nous avait jouée lors du référendum de 2005. Et, il faut le souligner, elle avait été battue à l’époque ! »

    Je suis loin d’approuver moi-même tout le programme de Marine Le Pen. Par exemple, ne pas vouloir scolariser aux frais de la République les enfants de migrants est une grosse bourde : il faut les sur-scolariser, et deux fois plutôt qu’une, et leur apprendre la langue française qui sera leur vraie patrie, et à travers eux scolariser leurs parents. Mais ce sera facile, dans les classes dédoublées que nous promet Macron. 

    Que je sache, ce ne sont pas les fascistes qui, le 1er mai, tentent de faire brûler les policiers — et s’en réjouissent. C’est une section CGT — désavouée par Martinez, légèrement débordé par ses troupes. À noter que Hollande ne s’est pas rendu au chevet du policier le plus gravement atteint — il a trop à faire à exhorter ses troupes à voter Macron. Le marionnettiste est sorti de son cagibi élyséen.Oui, le vrai fascisme a toujours été du côté des puissants — il n’est populiste que dans ses moyens. Aude Lancelin a dressé un état enfin lucide de la presse française, sidérée, chère âme, de ce que la quasi-totalité des médias soutienne Toufriquet. Ce qui met la France, au palmarès de Reporters sans frontières, au 45ème rang, « quelque part entre le Botswana et la Roumanie », ajoute la journaliste. Et de préciser: « Le tout à cause, contentons-nous de citer l’organisme international sur ce point, « d’une poignée d’hommes d’affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias qui ont fini par posséder la grande majorité des médias privés à vocation nationale. » Jamais une situation pareille de mainmise quasi totale sur la presse ne s’était vue en France depuis 1945. »

    Oui, le vrai fascisme n’est pas dans une résurgence d’Auschwitz — il faut toute la rhétorique échevelée d’Arno Klarsfeld pour oser le dire —, mais un enfant inavoué, quoique vigoureux, du néo-libéralisme qui a fait des médias son bac à sable préféré. Ceux qui ont célébré le mieux la première place de Macron au soir du 1er tour, ce sont les boursiers qui se sont rués dès le lendemain sur les actions des banques — entre + 8 et + 10% en moyenne.

    Alors, si vous êtes banquier, ou grand industriel, ou gros propriétaire terrien ; si vous participez peu ou prou au dernier cercle du pouvoir — particulièrement du pouvoir bruxellois ; si vous êtes dans les petits papiers de Jacques Attali ou de Jean-Pierre Jouyet ; si vous complotez gaîment avec l’Institut Montaigne ou prenez vos ordres à l’Union des Organisations Islamiques de France — alors oui, votez Macron. Il est votre homme. Il est, comme le résume très bien Onfray, le paquet de lessive qui lavera plus blanc vos petits et vos grands bénéfices.

    Mais dans tous les autres cas…

    Et cela fait du monde.

    La loi nous fait obligation de ne plus rien publier de politique à partir de vendredi 20 heures. Je vous prépare donc pour cette date un joli article sur l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites — ou quelque chose d’approchant. En attendant, bonne lecture — et pensez de temps en temps à moi, qui signe de mon nom ces chroniques du temps présent. 

    Bonnet d'âne

  • PRÉSIDENTIELLE : LA PREUVE PAR NEUF DE L'HYPOCRISIE DU SYSTÈME

     

    Par Yves MOREL

    Plus qu'aucune autre sans doute, l'actuelle campagne présidentielle met en pleine lumière l'hypocrisie de notre système politique.

     

    L'Etat-PS cherche à se prolonger par la fausse alternative Macron

    Considérons tout d'abord la situation singulière du candidat socialiste et la profonde division de son parti. Benoît Hamon — personnalité on ne peut plus insignifiante, soit dit au passage — a été élu en novembre dernier, par les adhérents et sympathisants du PS, candidat de ce dernier à l'élection présidentielle. Et ce, à la faveur d'une « primaire » expressément conçue pour permettre au bon peuple de gauche de désigner lui-même ce candidat, et qui obligeait les élus et les cadres du parti socialiste à soutenir ce candidat.

    Or, à quoi assistons-nous ? A son lâchage général et sans vergogne par tous les caciques du PS, de Manuel Valls à Jean-Yves Le Driant en passant par Gérard Collomb, Bertrand Delanoé, et une palanquée d'autres, qui se rallient à Emmanuel Macron, dont ils supputent la victoire, en lequel ils voient le continuateur de leur politique, et dont ils espèrent obtenir quelque portefeuille ou autre gratification. Jamais on n'avait vu un candidat à l'élection présidentielle trahi par tous les notables de son parti, et ce au mépris de la base militante et du suffrage populaire. Les notables du PS nous donnent la preuve éclatante de leur mépris total du suffrage universel, théoriquement socle de la démocratie républicaine. Avec le plus profond cynisme, ils jettent aux orties leurs grands principes démocratiques et décident seuls, en fonction non de l'intérêt général, mais, en premier lieu de leurs intérêts de politiciens en quête de prébendes (ou soucieux de les conserver), en second lieu, de leurs propres conceptions de ce que doit être ou rester la France : une nation émasculée, puisqu'amputée officiellement de sa souveraineté et enchaînée à une Europe technobureaucratique néolibérale, mondialiste, multi-culturaliste, moralement décadente et pervertie, assise sur l'idéologie des droits de l'homme, de la femme et du mouflet. Et, dès lors que François Hollande ne peut ni ne souhaite solliciter le renouvellement de son mandat, et que Manuel Valls a été récusé par la base du PS, il ne reste d'autre solution que de se rabattre sur Emmanuel Macron, ex-socialiste, ex-ministre de l'Economie de Hollande, ex-cadre dirigeant de la banque Rotschild, pour continuer, avec quelques modifications, la politique du quinquennat qui s'achève.

    La gauche, maîtresse absolue de la vie de la nation

    Et là réside le secret (de Polichinelle, du reste) de notre république. Quoique théoriquement souverain, le peuple ne décide pas de son destin et ne choisit pas ses dirigeants. Ce sont la classe politique et les lobbies idéologiques, économiques et financiers, qui décident, et eux seuls. Ainsi que l'avait démontré Augustin Cochin, il y a un siècle, à propos des sociétés de pensée et des clubs révolutionnaires, le peuple n'intervient que pour approuver, pour plébisciter une politique conçue et décidée en dehors de lui, dont il ignore presque tout et à laquelle il ne comprend rien (et dont il est toujours — et fatalement — déçu). Cela n'est que trop connu, et aussi vieux que la démocratie elle-même.

    Mais la présente campagne présidentielle présente une caractéristique nouvelle... et inquiétante. Il s'agit d'une évolution préoccupante, consistant dans le fait que la gauche — celle du PS, des lobbies, des clubs de réflexion et autres thinks tanks — interdit désormais toute alternance. A vrai dire, ce n'est pas aussi nouveau que cela, nous exagérons un peu. Car la gauche a toujours gouverné ce pays, fût-elle dans l'opposition. Elle a toujours imposé ses idées et ses réformes, même aux régimes et gouvernements de droite, et ce depuis la Révolution française. Les progrès de sa domination des esprits et de la vie politique ont été constants. Après la Révolution, les grandes étapes en ont été la IIe République (1848), l'Empire libéral (1866-1870), la conquête des institutions de la Ille République par les républicains (1879), la marginalisation définitive de la droite intellectuelle et politique à partir de 1945, la subversion morale de 1968, et la conquête du pouvoir par les socialistes (1981). Alors qu'elle se trouvait encore dans l'opposition, à la fin des années 70, la gauche affirmait haut et fort son intention de créer, une fois au pouvoir, « une situation irréversible », c'est-à-dire caractérisée par l'impossibilité, pour la droite, de revenir sur ses réformes et son oeuvre de subversion morale et sociale lorsqu'elle reconquerrait le pouvoir par la grâce du suffrage universel. Ce n'était pas là paroles en l'air. En effet, depuis 1981, aucun des présidents et gouvernements de droite que nous avons connus, ne sont revenus sur les « conquêtes » de la gauche, que ce soit en matière politique, économique et sociale. Sous peine de se voir vilipendée comme réactionnaire et confrontée à des manifestations quasi insurrectionnelles, la droite au pouvoir a dû renoncer à toutes ses velléités de mettre en oeuvre sa propre politique, et se résigner à conserver les « acquis » octroyés par ses adversaires, en raison de l' « effet cliquet » qui interdirait tout retour en arrière au nom des droits et des libertés garantis par la Constitution, droits et libertés ne pouvant évoluer que dans le sens d'une extension continue. C'est « l'effet cliquet » : une superstition fabriquée pour garantir les positions avancées de la gauche et tenir lieu d'alibi à toutes les lâchetés de la droite. Désormais, cette dernière n'était autorisée à revenir au pouvoir (le temps d'une législature, puis d'un quinquennat) que pour donner l'illusion d'une véritable possibilité de changement, pour donner à une gauche fatiguée et en difficulté le temps de pause nécessaire pour se mettre au vert et se requinquer, avant de revenir aux affaires. La droite devait se contenter de ce rôle de dupe et de faire-valoir démocratique qui la condamnait à l'inaction, à l'impuissance et à la défaite au nom de son adhésion aux « valeurs de la République », autrement dit aux valeurs de la gauche.

    La présente campagne présidentielle nous donne l'occasion de vérifier l'exactitude de notre assertion. Pourquoi la gauche, à l'Elysée, à Matignon, à la Chancellerie, parmi les « poids lourds » du PS, dans les journaux et autres médias, au sein de l'intelligentsia, s'acharne-t-elle contre François Fillon, le candidat de « Les Républicains » à l'élection suprême ? Tout simplement parce que, tel qu'il se présente depuis sa campagne des « primaires » de novembre dernier, il apparaît comme celui qui entend rompre totalement avec l'orientation générale de gauche imprimée par le PS et ses satellites (PRG, EELV) à la politique française depuis 1981. Certes, il y a loin des paroles aux actes, des programmes à leur réalisation (c'est la règle, dans notre belle démocratie), et on peut gager qu'en cas de victoire en mai prochain, Fillon au pouvoir ne réalisera pas le tiers de son projet. Mais enfin, il se présente sous ce jour, et la gauche ne se sent pas rassurée car elle sait qu'il aura les coudées franches au Parlement (en cas de nette victoire), à défaut de les avoir dans la rue, et elle connaît sa détermination (attestée par ses passages aux Affaires sociales, à l'Education nationale et à Matignon). Elle redoute donc d'avoir non plus un faux adversaire en carton pâte, mais un ennemi résolu à défaire ce qu'elle a fait ; et sa réputation de conservateur catholique achève de nourrir l'inquiétude. Ce n'est pas qu'elle tienne absolument aux « conquêtes sociales » des « travailleurs » : elle-même n'a pas hésité à les rogner dans le passé (avec Bérégovoy) et plus récemment (avec Valls et la « loi Travail »). Mais elle s'estime seule qualifiée pour le faire, et elle entend le faire non suivant une orientation conservatrice, mais dans le cadre du mondialisme néolibéral et de son corollaire, la subversion des moeurs et de la société (loi Taubira, théorie du genre, réformes Vallaud-Belkacem en éducation).

    Aussi s'emploie-t-elle à barrer la route de l'Elysée à FilIon. Et, puisque Hollande, Valls et consorts sont décriés et incapables de rester au pouvoir, et puisque, par ailleurs, Hamon ne convainc personne, elle jette son dévolu sur Macron, qui fut l'un de siens et qui apparaît comme le mieux à même de poursuivre sa politique. Si Macron n'avait pas existé, elle se serait doucement résignée à voir un Juppé entrer à l'Elysée ; ce dernier aurait géré mollement le pays sans écorner les acquis de la gauche ; mais les électeurs de droite lui ont préféré Fillon.

    Ainsi donc, ce que nous montre cette campagne électorale, avec une lumière plus crue que d'habitude, avec une évidence criante, c'est que c'est la gauche qui commande, lors même qu'elle est discréditée dans l'opinion et désavouée par le suffrage universel. C'est elle, qui adoube ou tolère le candidat de la « droite républicaine » à la présidence de la République, conçu pour assurer un simple intérim.

    L'illusion Le Pen

    Mais, dira-t-on, quid de la probabilité de l'élection de Marine Le Pen ? Vétille ! La présidente du FN ne peut accéder au pouvoir : présente au second tour de la présidentielle, elle se briserait contre le mur d'airain du « front républicain ». Lors même qu'elle serait élue, le gouvernement qu'alors elle nommerait ne parviendrait jamais à réunir une majorité parlementaire pour le soutenir et voter ses lois.

    Notre classe politique le sait, mais brandit l'épouvantail du « danger lepéniste », garant de la docilité de l'électorat. Les électeurs peuvent très théoriquement porter Marine Le Pen au pouvoir, mais celle-ci, à peine élue, serait frappée d'impuissance et contrainte à la démission.

    Le procès de la République

    En résumé, cette campagne présidentielle se présente comme aussi surréaliste et démentielle que cynique. Nos compatriotes vomissent Hollande, Valls et le PS, mais ils sont condamnés à l'avènement d'un président qui sera leur continuateur, et ce malgré la liberté du suffrage. Jamais la preuve de l'hypocrisie de notre système démocratique n'a été à ce point administrée. Du plombage de la candidature de Fillon à l'élection non certaine mais fort probable de Macron, tout, dans cette campagne, nous montre que ce n'est pas le peuple, théoriquement souverain, qui gouverne, mais la camarilla politicienne. Augustin Cochin, antirépublicain, l'avait compris il y a cent ans, et ses analyses furent confirmées, il y a quarante ans, par François Furet, républicain et homme du système, et par les très nombreux et convaincants éditoriaux d'Hilaire de Crémiers, dans Politique magazine. Cette campagne présidentielle, c'est le procès de la République.

    Repris du n°48 de Restauration Nationale

  • La visite de Macron à Oradour : une ignominie

    A qui fera-t-il croire que ce n'était pas une visite électorale

     

    Mur-bleu gds.jpgMacron prétend qu’« il ne faut pas oublier », alors qu'il participe du crime de mémoricide du génocide vendéen.

    Une odieuse action de récupération moralino-politique de l'horreur d'Oradour. Une indécence malsaine qui pue : il n'y a pas d'autre mot pour qualifier la honteuse visite (!) de Macron à Oradour-sur-Glane.

    Car, pourquoi le candidat du PC et du Medef, de Hollande et du pédophile Cohn-Bendit, de Juppé-Sarko-NKM etc.… et Robert Hue, est-il allé à Oradour ? Pour, selon lui - mais il ment - « ne pas oublier » !

    Alors, oui ! Nous pouvons affirmer qu'Emmanuel Macron a menti. Car, comment peut-il prétendre qu’ « il ne faut pas oublier » , lui qui incarne et prétend présider le Système qui a commis le premier génocide des temps modernes, le génocide vendéen ? Et qui ajoute à ce premier crime, justement parce qu'il le nie, un second, aussi terrible : celui de mémoricide ?

    Comment cet homme, qui accepte le génocide vendéen et, pire encore, le nie, ose-t-il venir nous dire qu'il ne faut « jamais oublier Oradour » ? Avec lui, la tartufferie passe les bornes !

    Bien sûr qu'il ne faudra jamais oublier Oradour.

    Ni, surtout, la République qui en est directement responsable :

    - elle qui a perdu une paix glorieusement mais trop chèrement acquise : un million et demi de jeunes français, couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue ;

    - elle qui, malgré les objurgations d'un Bainville, d'un Maurras, d'un Daudet, mais aussi de tant d'autres, n'a pas démembré l'Allemagne, à peine âgée de quarante-huit ans, en 1918 ;

    - elle qui n'a pas préparé la France à la revanche que l'Allemagne, de son côté, a préparée dès cette date ;

    - elle qui a désarmé mentalement et militairement la France, préférant aider la République espagnole et gâchant les dernières années qui restaient avant 39 pour nous mettre au niveau d'une Allemagne transformée par Hitler en forge de Vulcain ;

    - elle dont le Pays légal a délibérément ignoré les dénonciations par Bainville, dès 1930, de « l’énergumène », du « monstre », du « minotaure » Hitler et « la persécution d’Israël » ainsi que « les camps de concentration ». 

    Alors, monsieur Macron-Hollande, si vous voulez que l'on n'oublie pas, chiche ! nous vous prenons au mot !

    Commencez donc par ne pas oublier, commencez donc par reconnaître, le génocide vendéen, matrice de tous les génocides qui suivront, de même que la sinistre Révolution française est la matrice de tous les totalitarismes du XXe siècle. 

    Commencez donc par apprendre leur Histoire aux jeunes Français, une histoire dont la vérité officielle - qui n'est qu'un grossier mensonge - les a privés : l'horreur absolue d'Oradour avait déjà eu lieu cent cinquante ans auparavant, en 1794, par des mains françaises, dans le petit village des Lucs-sur-Boulogne, et elle est le fait des sinistres Colonnes infernales de la Convention, envoyées sur place avec les ordres écrits de Robespierre et de Lazare Carnot, des ordres que tout un chacun peut consulter...

    Commencez donc par reconnaître la culpabilité de la République idéologique française dans le désastre de 39-45, et tout ce qui s'en est ensuivi, afin qu'on commence à y voir un peu plus clair.

    Alors, et alors seulement, on pourra vous prendre au sérieux, et voir dans vos propos lors de votre misérable exploitation du drame d'Oradour autre chose que ce qu'il y a : une minable tentative de récupération moralino-politicienne d'une page terrible de notre Histoire, dont le Système mortifère qui nous accable est le premier responsable.  

    A consulter dans Lafautearousseau ...

    L'album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerre de géants..., voir : Quand Oradour-sur-Glane était en Vendée

  • Propos signé Molière, dédié au candidat Macron  

     
     
    On sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde,
    Par de sales emplois s'est poussé dans le monde ;
    Et que par eux son sort, de splendeur revêtu,
    Fait rougir le mérite et gronder la vertu.
    Cependant, sa grimace est partout bienvenue ;
    On l'accueille, on lui rit ; partout il s'insinue ;
    Et, s'il est par brigue un rang à disputer,
    Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.
     
    Le Misanthrope, Acte I, scène I
     
     
    Merci à Jean de Maistre, pour son envoi

  • L’entreprise de racolage de Macron dézinguée par Finkielkraut

     

    Par Nicolas Gauthier

    Au moment où nous rédigeons ces lignes s'est achevé le débat indigne et sans qualité ayant infligé deux heures et demie d'écoute dégradante et inutile à des millions et des millions de Français. Achèvement de la plus insane des campagnes présidentielles qui ait existé sous nos cinq républiques. Il paraît radicalement impossible qu'un Chef de l'Etat digne de gouverner comme il convient un grand pays comme la France, puisse jamais sortir de telles procédures  - qui laissent le spectateur sidéré, abattu, dégoûté.  Epuisement du régime ? Autres exemples : les deux sujets de cette nouvelle excellente chronique, comme souvent celles de Nicolas Gauthier, parue dans Boulevard Voltaire, hier, 3 mai. Sans autres commentaires.  LFAR  

     

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    La campagne de second tour d’Emmanuel Macron ? Après le grotesque – la récupération de ceux qui font le show –, l’ignoble : l’instrumentalisation des victimes de la Shoah.

    Le grotesque, pour une fois, n’est pas totalement de son fait, mais de celui d’artistes pétitionnaires – au nombre de cent – appelant (quelle surprise) à faire « barrage à Marine Le Pen ». Inutile, chez ces gens, de chercher les têtes d’affiche de leurs arts respectifs, s’agissant plutôt de têtes de gondole destinées aux soldes de printemps ; bref, de troisièmes ou quatrièmes couteaux jouant à se faire peur avec une possible Nuit des petits canifs.

    Leur texte est grotesque à double titre. Par sa formulation hasardeuse, déjà : « Le Front national ne cesse de tirer à boulets rouges sur l’art contemporain, c’est-à-dire sur les formes de l’art sans précédent » [définition pour le moins sujette à caution, NDLR]. C’est pourtant là que réside l’éminente fonction de l’art qu’est la subversion, qui va du léger déplacement au renversement scandaleux. La liberté de penser et de créer, la liberté d’inventer et d’affirmer, la liberté d’interpréter et de critiquer le monde comme il va ou ne va pas, sont choses précieuses, ô combien ! »

    Aussi précieuses que leurs subventions publiques, soit l’argent du contribuable ? Nos anarchistes d’État ne le précisent pas.

    Pis : ces mutins de Panurge, incapables d’aller au bout de leur logique, n’appellent même pas à voter pour Emmanuel Macron, puisqu’il est reproché à ce dernier de vouloir privilégier « mécénat et partenariat privé ». Nos chers zartistes ne devraient pourtant pas faire la fine bouche, à en juger du goût de latrines de milliardaires tels que Bernard Arnault, jamais avare de prébendes. Surtout lorsque distribuées avec un mauvais goût très sûr aux tenants d’un art « conceptuel » aux concepts plus que flous, art volontiers « dérangeant », mais ne dérangeant finalement plus personne : le bourgeois contemporain, au même titre que l’antifâchiste classique, donne aujourd’hui d’indéniables signes de fatigue.

    Après le grotesque, l’ignoble. Et là, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron ne prêtent plus à rire, au contraire de la très distrayante pétition plus haut évoquée. 

    Ainsi, ce dimanche 30 avril, après une visite à Oradour-sur-Glane, le jeune Trogneux était-il en marche vers le mémorial de la Shoah, dans le IVème arrondissement parisien, histoire de rendre hommage à « toutes ces vies fauchées par les extrêmes ». Suivez le regard appuyé et l’œil en coin. Les extrêmes ? Le Pen ou Mélenchon ? Quel cadavre planqué dans l’armoire en caleçon à croix gammées ? Ce n’est pas pour rien que sa Brigitte lui a enseigné le théâtre ; de boulevard, semble-t-il. 

    Puis, toujours en roue libre, le même d’assener : « Nous avons aujourd’hui un devoir qui est double, le devoir de mémoire. Nous avons aussi le devoir que cela n’advienne plus jamais, en acceptant en rien l’affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d’autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge. »

    S’il avait poursuivi de ses assiduités sa prof d’histoire plutôt que celle de français, Emmanuel Macron aurait su que l’un des premiers à s’être historiquement « réfugié » dans le négationnisme n’était autre que Jean-Gabriel Cohn-Bendit, frère de Dany Cohn-Bendit, l’un des premiers soutiens du micro-parti En marche ! Comme quoi « l’affaiblissement moral » se niche aussi dans les meilleures familles, entre aîné révisionniste et cadet appréciant les mains enfantines dans sa braguette…

    Cette visite aux allures de racolage sur des lieux de mémoire a provoqué la sainte colère d’Alain Finkielkraut qui, ce dimanche, sur les ondes de RCJ (Radio communauté juive), lors de l’émission hebdomadaire « L’Esprit d’escalier », présentée par Élisabeth Lévy, s’insurge de la sorte : « C’est le fils de déporté en moi qui hurlait. On ne peut pas faire de l’extermination des Juifs un argument de campagne. Les morts ne sont pas à disposition. Le devoir de mémoire dont on parle tant consiste à veiller sur l’indisponibilité des morts. »

    Pour ce philosophe, dont une grande partie de la famille est morte en déportation, de tels comportements paraissent, à juste titre, relever plus encore de l’obscénité que de l’ignominie : « La question du négationnisme demande tout autre chose qu’une halte rue Geoffroy-l’Asnier [adresse parisienne du mémorial en question, NDLR] pour mobiliser l’électorat juif contre Marine Le Pen, car ce ne sont pas des jeunes militants du FN qui rendent impossible l’enseignement de la Shoah dans les écoles ou qui vont chercher des faits alternatifs aux camps de la mort. De cette terrible réalité, je ne vois guère d’écho dans la campagne d’Emmanuel Macron. Il ne cesse de faire des clins d’œil aux jeunes des banlieues et réserve ses coups à la bonne vieille bête immonde. »

    Il n’empêche qu’à reculons et du bout des doigts, Alain Finkielkraut déposera néanmoins un bulletin Macron dans l’urne ce dimanche prochain, tout en se désolant de la sorte : « Marine Le Pen sera peut-être battue, mais comment se réjouir d’une victoire du faux ? » Il y a, décidément, des pas qu’Alain Finkielkraut peine à franchir, posant de bonnes questions tout en y apportant de mauvaises réponses, tel qu’affirmait jadis Laurent Fabius à propos d’un certain Jean-Marie Le Pen. 

    Journaliste, écrivain