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Actualité France - Page 339

  • Macron et Poutine : les enjeux de Versailles

    par Jacques Sapir-

     

    874684168.jpgLa visite que Vladimir Poutine doit faire en France le lundi 29 mai excite beaucoup l’imagination des journalistes et du personnel politique. Le fait qu’il sera reçu au château de Versailles, avec un decorum tout à fait singulier est l’une des causes de cette excitation. Elle montre surtout que les enjeux, que ce soit pour Vladimir Poutine ou pour Emmanuel Macron de cette visite ne sont pas entièrement perçus. Il est en effet hautement symbolique que Vladimir Poutine soit le premier dirigeant reçu par le nouveau Président de la République. 

    Les enjeux pour Emmanuel Macron

    Dans quel contexte cette visite aura-t-elle lieu ? À l’heure actuelle, les relations bilatérales entre la France et Russie sont sévèrement contraintes par la politique de l’Union européenne à l’égard de la Russie. Ces contraintes dépassent la simple question des sanctions, dont l’importance, hors les sanctions financières, a été plus symbolique que réel. L’Union européenne a développé depuis 2014, qu’on l’approuve ou qu’on le réprouve, une véritable politique d’hostilité vis-à-vis de la Russie. Ce sera donc un test pour savoir si le Président Macron veut alléger la contrainte de l’UE et mettre en œuvre une politique plus française, plus tournée vers les intérêts de la France, envers la Russie ou s’il place la politique étrangère française sous le cadre de l’UE.

    Le fait qu’il souhaite que cette visite ait lieu avec un décorum tout particulier à Versailles ne doit pas être considéré comme une indication quant à la réussite ou non de cette visite. Cela traduit uniquement l’importance que revêt cette visite. Elle constitue, il est vrai, pour Emmanuel Macron, son véritable baptême du feu en politique internationale. De plus, Emmanuel Macron sait très bien que cette visite sera scrutée à la fois par ses opposants comme par ses soutiens. Son action envers la Russie et Vladimir Poutine sera donc observé avec un grand intérêts à la fois par ses opposants (le parti des « Républicains », mais aussi la gauche radicale de M. Melenchon et le Front national de Marine le Pen sont tous en faveur d’une amélioration des relations franco-russes) et par ses partisans (qu’il s’agisse du MODEM de François Bayrou, du Parti socialiste ou de son propre parti maintenant appelé LREM). Si cette visite devait se conclure par une annonce dramatique quant à l’amélioration des relations bilatérales, il serait fortement critiqué par ses propres amis. Si la visite est un échec, ses adversaires cette fois le critiqueront. On peut donc penser que cette visite débouchera sur certaines améliorations dans les relations bilatérales, mais rien de particulièrement spectaculaire. Mais cela ne signifie pas qu’un processus général d’amélioration n’aura pu être lancé par cette visite, un processus qui se déroulera dans les prochains mois.

    Emmanuel Macron, en tant que nouveau président français, doit montrer d’abord qu’il a à l’esprit les intérêts français (quelque chose qui avait un peu manqué à François Hollande). Il doit, ensuite, montrer qu’il défend des principes (mais nous devons voir quel principe viendra en premier). Enfin il est clair qu’il cherchera à user de cette visite à son avantage politique. Il a été fortement attaqué lors de la campagne présidentielle pour son manque d’expérience dans le traitement des affaires internationales. Il essaiera donc de montrer que ces attaques n’étaient pas fondées. Dans une certaine mesure, les enjeux sont très élevés pour lui, car c’est sa première expérience dans la diplomatie mondiale et il a désespérément besoin de faire une impression durable ou l’image d’un «gamin inexpérimenté» lui collera à la peau.

    Emmanuel Macron a explicitement déclaré qu’il voulait des «bonnes relations» avec la Russie. Il est définitivement un homme pragmatique, et non pas quelqu’un dont la pensée internationale est profondément chargé d’idéologie, tout comme le furent M. François Hollande, l’ancien président, ou encore les ministres des Affaires étrangères de ce même François Hollande, qu’ils s’agissent de Laurent Fabius ou de Jean-Marc Ayrault. Dans ce contexte, il n’est donc pas si surprenant que le premier chef d’Etat étranger à être invité à Paris soit M. Poutine. Soit dit en passant, il existe maintenant une concurrence au sein de l’Union européenne, et plus précisément entre la France, l’Allemagne et l’Italie pour améliorer les relations avec la Russie et particulièrement les relations économiques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de divergences entre la France et la Russie, soit au Moyen-Orient, soit à l’Ukraine. Mais ces différences et divergences ne sont pas considérées comme un obstacle à l’amélioration des relations avec la Russie. 

    Les enjeux pour Vladimir Poutine

    De même, cette visite présente des enjeux importants pour Vladimir Poutine. D’une part, elle met fin à la tentative des pays de l’UE pour « isoler » la Russie. Cette politique n’avait guère de sens, et elle s’est traduit dans les fait par un resserrement des relations entre la Russie et la Chine, mais aussi par une montée en puissance de l’Organisation de Coopération et de Sécurité, ce que l’on appelle « l’organisation de Shanghai ». Le fait que l’Inde et le Pakistan aient décidé formellement de rejoindre l’OCS est bien la preuve que cette politique d’isolement était d’une grande futilité. Mais, elle a provoqué des dommages importants aux relations entre les pays de l’Union européenne et la Russie et, de ce point de vue, la visite à Versailles de Vladimir Poutine peut marquer le début d’une nouvelle période, plus empreinte de pragmatisme.

    D’autre part, Vladimir Poutine entend bien concrétiser lors de cette visite de nouvelles avancées dans le domaine économique. Il faut ici comprendre la logique des relations économiques entre la Russie et les pays de l’UE à travers deux prismes. Le premier est celui de l’évolution actuelle de l’économie russe. Cette dernière est sortie de la crise dans laquelle l’avait plongée l’effondrement des prix du pétrole. Mais, la reprise pourrait être insuffisante eu égard aux objectifs politiques du gouvernement russe. Le second est celui des développement de l’Union Eurasienne, qui s’avère chaque jour un projet de plus en plus important. Dans le développement de cette Union Eurasienne, la question de l’équilibre des relations entre la Chine et la Russie apparaît comme fondamentale. Qu’il s’agisse du projet de la « Route de la Soie » ou qu’il s’agisse des relations triangulaires entre la Russie, la Chine et le Kazakhstan, le fait que la Russie ne puisse s’adosser à de bonnes relations avec les pays de l’Union européenne est un problème.

    La Russie, en effet, a tout intérêt à se présenter comme un « pont » entre l’Union Eurasienne et les pays d’Europe occidentale. De bonnes relations avec ces derniers auront des répercussions très favorables au sein même de l’Union Eurasienne. On comprend ainsi tout l’intérêt, pour Vladimir Poutine, que cette visite se conclue, comme on l’a dit, non pas sur des résultats immédiatement spectaculaires, mais sur un processus de normalisation progressive des relations avec les pays de l’Union européenne. Tel est donc l’enjeu pour Vladimir Poutine de cette rencontre de Versailles.

    Il est peu douteux qu’il ne soit sensible à l’attention d’Emmanuel Macron qui le reçoit dans un cadre fastueux. Mais il est tout aussi peu douteux qu’il se laisse aveugler par les ors que l’on déploiera pour lui. Vladimir Poutine est avant tout un réaliste ; c’est aussi un pragmatique, une caractéristique qu’il partage donc avec Emmanuel Macron. 

    Voici donc ce que cachent les ors de Versailles. Les deux Présidents, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de Vladimir Poutine, ont donc un intérêt commun à ce que cette visite se passe bien. Mais, Emmanuel Macron se tromperait lourdement s’il se figure recevoir un Président Russe affaibli ou en difficulté. Les problèmes actuels de l’économie russe sont parfaitement solvables avec les moyens de la politique économique russe. Quant à Vladimir Poutine, il doit lui aussi comprendre que les enjeux pour son pays d’une issue favorable de cette visite sont importants. Il prendrait un gros risque, et ferait certainement une grave erreur, en traitant Emmanuel Macron comme un « gamin inexpérimenté ». Ces deux dirigeants doivent tirer un trait sur le dogmatisme qui imprégnait les relations franco-russes du temps de François Hollande. Le fait que l’un et l’autre soient des pragmatiques est plutôt de bonne augure. 

    Le blog de Jacques Sapir RussEurope

  • Poutine est revenu ! Le Tsar chez Louis XIV...

     

    Mur-bleu gds.jpgUn bon moment de vraie, de belle et bonne télé information, ce lundi 29 mai, avec les excellents commentaires de Pascal Boniface, sur BFM/TV, qui nous a fait vivre, en direct, l'arrivée de Vladimir Poutine à Versailles. Pascal Boniface nous a changés, l'espace de quelques dizaines de minutes, de la médiocrité affligeante, de l'ignorance crasse, de la partialité révoltante de journaleux qui confondent en permanence carte de presse et carte de parti (n'importe lequel, pourvu qu'il soit de gauche et politiquement correct). Merci à lui, et bravo, puisque la dureté des temps fait que, maintenant, quand quelqu'un fait normalement son travail, on est amené à le féliciter pour ce simple fait ! 

    Car l'événement est d'importance  : après les cinq années calamiteuses du pitoyable nain qui nous a servi de lamentable semble-président, le nouveau Chef de l'Etat, faisant acte de realpolitik, a invité Vladimir Poutine en France. Mais les relations s'étaient terriblement - et stupidement - dégradées entre nos deux pays frères - frères en Europe et en chrétienté, au moment où l'Islam, pour la troisième fois, attaque l'Europe.

    Il n'était donc pas facile de sortir, par le haut, de l'impasse dans laquelle le sous-préfet aux champs, vous savez, ce pauvre François « normal », nous avait engagés, en ce qui concerne nos rapports avec un pays objectivement allié, dans les grandes difficultés du moment présent.  

    C'est là que Louis XIV intervint ! Eh ! oui, Louis XIV ! Pascal Boniface a eu l’ « intelligence historique » ; il a su élever sa réflexion, et ses commentaires, au niveau qui convenait ; et il a très clairement expliqué que, au point calamiteux où les choses en étaient arrivées, un banal rendez-vous, une simple invitation, fût-elle d'Etat, ne pouvaient pas « recoller les morceaux ».

    XVM204f74b2-212d-11e7-834a-2675150b5d1e.jpgIl a donc fallu, d'abord, trouver un prétexte pour tendre la main à celui que l'on a sottement humilié hier (« sanctions »  débiles et contre productives, puisqu'elles nous pénalisent autant, sinon plus, que la Russie ; affaire des Mistral, qui a entamé notre crédibilité sur le marché très couru de la vente de matériel militaire; critiques de toute façon inopérantes sur l'affaire de la Crimée etc.) : la célébration des trois cents ans de la visite à Versailles de Pierre le Grand, en 1717, a fait l'affaire. Le tsar, à l'époque, voulait moderniser la Russie, il « importait » Versailles à Peterhof, comme tous les princes de cette époque, où la France dominait le monde. Dominait, non par la force brute mais par l'éclatant et magnifique visage de sa civilisation, aimable et aimée, par ses architectes, ses écrivains, ses peintres, ses savants, elle qui était, par ailleurs, « la Grande nation », la Chine de l'Europe, du point de vue démographique... 

    Certes, cette visite se déroula deux ans après la mort du Roi-soleil, en 1717, et c'est l'enfant-roi Louis XV que Pierre le Grand, en un geste de surprenante bonhomie - surprenante, mais de bon aloi - éleva dans ses bras, bousculant étiquette, protocole et gens guindés de tout poil (on dirait, aujourd'hui, « coincés »).

    Mais le palais, lui, reste bien le palais-temple du Roi-soleil, qui attire toujours les foules du monde entier, trois siècles après, tellement il symbolise, représente et, osons-le mot, personnifie le génie français, à l'instar de nos cathédrales, du Mont Saint-Michel ou des châteaux de la Loire.

    Et Poutine ne serait pas venu, même à l'Elysée, comme l'a très bien expliqué Pascal Boniface. Les affronts avaient été trop nombreux ; ils avaient duré trop longtemps ; trop de paroles démentes avaient été dites (songeons aux propos honteux d'un Laurent Fabius, qui commence décidément à être bien fatigué...). Le prétexte trouvé, il fallait un lieu qui fût à la hauteur de l'événement, qui exaltât le moment, qui symbolisât qu'une page se tournait, enfin. Un simple palais, fût-ce l'Elysée, ne pouvait convenir, parce qu'il avait été terni pendant cinq ans par un petit sous-préfet aux champs, benêt de surcroît, et parce que c'est de là qu'étaient parties toutes ces attaques aussi grotesques qu'inconsidérées contre notre allié naturel d'aujourd'hui.

    L'endroit s'imposait donc de lui-même : les ors de Versailles, la magnificence de Louis-le-Grand-en-tout, comme l'appelait l'immense Pierre Puget.

    On songe, alors, au quatrain fameux de Guitry :

    On nous dit que nos Rois dépensaient sans compter,

    Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils ;

    Mais, quand ils construisaient de semblables merveilles,

    Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?

    Oui, Guitry a raison, évidemment. Mais son propos va bien au-delà du simple argent, du simple matériel : Versailles « fonctionne » encore, tel que l'a voulu Louis XIV, pour ce pour quoi il a été imaginé, puis réalisé. Comme un outil de gouvernement, un lieu de pouvoir, un lieu de ce pouvoir royal qui mena une authentique politique de civilisation, qui a "étonné le monde", selon le joli mot de Jean Dutourd. Comme le siège du rayonnement français. Comme l'exemple insurpassable, et du reste insurpassé, du génie national français. 

    Si l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu, l'invitation faite au tsar d'aujourd'hui par notre Chef de l'Etat est un bel hommage rendu par cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, à notre Royauté traditionnelle, qui nous a emmenés si loin, si haut, qu'elle en impose encore aujourd'hui !  

  • Éric Zemmour : « Ce quartier de la Porte de la Chapelle où les femmes n'ont plus droit de cité…»

     

    Dans une chronique donnée au Figaro le 26.05, Eric Zemmour démontre comment le harcèlement de rue dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, est « un moyen efficace pour occuper l'espace public, le conquérir, ­l'islamiser, le purifier de sa mécréance ». 

    Nous nous contenterons de reprendre ici les quatre courts extraits significatifs suivants :

     

    XVM14f65c8c-408d-11e7-a87f-0e95404dcfa0.jpg« C'est sans doute le hasard. Mais après la présidentielle. Cette histoire de femmes chassées des rues dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, a attendu sagement son tour. Pendant la campagne présidentielle, les femmes étaient les bienvenues ; depuis, elles sont maltraitées. C'est beau, le hasard. »

    « La campagne est terminée. Le réel est de nouveau autorisé à montrer son vilain visage. Mais strictement encadré par la sémantique appropriée. »

    « Si vous rappelez qu'une des grandes différences entre les patriarcats islamique et chrétien, c'est justement l'enfermement des femmes, vous êtes islamophobe. »

    « Ne comptez pas sur la droite pour en parler. Elle tient un bien meilleur thème de campagne : la hausse de la CSG. Il paraît que les chefs de la droite sont gaullistes : ils ont, comme le Général, une certaine idée de la France… Ne comptez pas sur le nouveau pouvoir non plus : Macron a été élu par ceux qui ont les moyens d'ignorer ce genre de désagréments. Leurs femmes et leurs enfants ne se rendent jamais Porte de la Chapelle. Et les ministres, de Philippe à Collomb, ont une conception « bienveillante » de la laïcité. C'est-à-dire qu'ils y ont renoncé. »  

    Éric Zemmour : « Ce quartier de la Porte de la Chapelle où les femmes n'ont plus droit de cité…»    (Pour les abonnés au Figaro Premium)

  • Islam & Société • Le danger djihadiste

     

    par Gérard Leclerc

     

    rubon9-071ca.jpgLe danger djihadiste qui hante en ce moment tous les pays d’Europe, et que vient de ranimer l’odieux attentat de Manchester, a-t-il une portée civilisationnelle ? Cela prête à controverse dans le monde intellectuel. Alain Finkielkraut et Régis Debray se sont opposés sur le sujet. L’opinion du second, que nous citions déjà hier à propos de l’orchestration médiatique des attentats, est formelle : « Une menace sécuritaire ne constitue pas une offre civilisationnelle crédible, et l’islamisme n’en a aucune à proposer. Il peut causer des désordres, non constituer un ordre de rechange ; mettre à mal ici et là la civilité, non mettre en pièce une civilisation. » La démonstration qui suit est éloquente. L’islamisme extrémiste est fort de son fanatisme et de ses coups d’éclat, mais il est dans l’incapacité d’organiser un ordre, un empire. Ses succès sont momentanés, et il ne dispose d’aucun des moyens scientifiques, industriels, culturels, capables de substituer son mode de vie au nôtre.

    La réplique intervient du côté des contradicteurs qui prient l’habitant du quartier latin de franchir la Seine, pour se rendre compte de ce qui se passe dans d’autres secteurs de Paris. Il y a un scandale dénoncé, ces jours-ci, dans le quartier Chapelle-Pajol, où les femmes n’ont plus droit de cité, insultées quotidiennement, lorsqu’elles s’avisent de sortir dans la rue : « Désormais, témoignent des gens du secteur au Parisien, notre quartier est abandonné aux seuls hommes : plus une femme dans les cafés. Pas un enfant dans le square Louise de Marillac. Certaines d’entre-nous se terrent chez elles. » N’est-ce pas le président François Hollande lui-même qui déclarait que certaines zones de banlieues avaient fait sécession d’avec le pays et que la puissance publique se trouvait paralysée, incapable de réagir efficacement ? N’est-ce pas par le biais démographique, agent du « grand remplacement », que peut se produire la mutation de civilisation ? Et même, si on ne va pas jusque-là, n’est-ce pas notre société qui est en risque de désagrégation, ajoute Alain Finkielkraut. Régis Debray n’est pas convaincu. Malgré son importance, il croit le phénomène limité. « L’islam préoccupation, oui, obnubilation, non. » La discussion se poursuivra, elle n’est pas prête de se clore ! 

    France catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 mai 2017.

  • Religion & Société • Barbarin: taper sur les cathos, c’est amusant et sans danger

     Le cardinal Barbarin à Lyon, septembre 2016. SIPA

     

    L’ascension du cirque médiatico-judiciaire

    Par Régis de Castelnau

    On sera globalement d'accord avec cet intéressant et courageux billet de Régis de Castelnau [Causeur, 25.05]. L'indécente campagne, tous médias confondus, contre le cardinal Barbarin, rappelle, toutes proportions gardées, les immenses campagnes de même provenance menées naguère contre le pape Benoît XVI. Du Ralliement à la République autoritairement imposé aux Français par Léon XIII [1892], aux sanctions vaticanes contre l'Action française [1926], jusqu'à son immigrationnisme et son mondialisme actuels, l'Eglise Catholique est pourtant allée - sans en tirer aucun profit - de concession en concession au monde moderne, ou postmoderne. Jusqu'à, semble-t-il, avoir tiré un trait sur l'Europe chrétienne, réputée perdue, y compris en haut-lieu par les autorités catholiques les plus conservatrices. Pourquoi attaque-t-on ou défend-on encore l'Eglise ? Sans-doute parce qu'elle est consubstantielle de ce que fut l'Europe chrétienne qu'elle a largement contribué à former et de ce qu'il en reste ; en raison de son ordre interne, qui demeure en grande part étranger au démocratisme, au subjectivisme, au relativisme régnants ; à cause des principes d'ordre moral qu'elle continue d'affirmer à l'opposé de la doxa, parfois avec quelque courage. Sans compter ce qui la définit de supérieur et de transcendant qui fait qu'elle ne peut - sans reniement radical - se prosterner devant le mercantilisme absolu et les idoles matérialistes de la société marchande mondialisée. Celle-là même, pour revenir au cardinal Barbarin, qui n'hésite pas à traîner dans la boue les meilleurs serviteurs de l'Eglise.  LFAR  

     

    DzuWvVmc.jpgLe cardinal Barbarin, prélat pénible, avait fait l’objet l’année dernière d’un joli lynchage, mais qui, surprise, ne fut que médiatique. Parce que la Justice refusa de se laisser instrumentaliser et intimider. Et appliqua le droit. Oui oui, ça arrive. D’où un ferme classement sans suite des plaintes fantaisistes, après une enquête préliminaire fouillée. Malgré les interventions intempestives de membres du gouvernement socialiste, en particulier Manuel Valls, et une campagne de presse acharnée. L’objectif n’était pas de poursuivre et de faire condamner les prêtres ayant commis des abus sexuels. Mais bien de faire un carton sur une autorité ecclésiastique.

    Comme d’habitude, j’étais intervenu pour ma classique dénonciation de ces lynchages médiatico-judiciaires que je n’aime pas trop. Pour être qualifié « d’avocat catholique bien connu », sur Canal+, ce dont je ne me lasse pas.

    On nous annonce aujourd’hui que les « victimes » remettent le couvert, en choisissant, comme par hasard, la procédure de « citation directe » à l’initiative de particuliers. Normalement, c’est le parquet qui diligente les poursuites, mais il existe une particularité en droit pénal français, celle qui « délègue » aux particuliers qui se prétendent victimes la possibilité d’engager des poursuites. C’est une procédure assez rare. En effet la voie normale, après le classement sans suite du parquet, pour ceux qui voulaient continuer à s’acharner, aurait été de saisir un juge d’instruction par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile.

    Ainsi ne soit-il pas

    Ah oui, mais non, plutôt que de tomber sur un nouveau bec après une instruction contradictoire, c’est beaucoup plus intéressant d’aller directement à l’audience, de convoquer les médias, de citer des vedettes peoples : en clair, organiser un cirque pour le journal télé et la presse gourmande. Il est probable qu’on y verra, entre autre Flavie Flament chargée par le gouvernement socialiste d’un rapport sur la prescription en matière d’abus sexuels. Sur le plan juridique tout cela ne devrait normalement aller nulle part, et déboucher sur des relaxes. Mais on ne sait jamais, avec une bonne pression médiatique, et comme c’est déjà arrivé, la rigueur juridique pourrait partir en vacances. Et puis de toute façon on va se régaler de voir les mitrés sur le banc d’infamie. Ce qui est quand même l’objectif premier.

     

    Déjà la presse s’est mise au diapason et nous annonce : «Pédophilie: le cardinal Barbarin cité à comparaître en septembre ». Joli, non ? Cela laisse penser tranquillement que monseigneur Barbarin est poursuivi (par le parquet bien sûr) devant le tribunal pour pédophilie. C’est un mensonge, mais si on respecte la déontologie journalistique dans la titraille, on ne va pas s’en sortir. Il y a du papier à vendre et des clics à compter.

    Allez, continuons à taper sur les cathos, c’est amusant, et en plus c’est sans danger. 

    Régis de Castelnau
    avocat

  • Société & Actualité • Affaires et moraline : Un système par essence immoral ...

     

    823330531.jpgAinsi, moins de trois semaines après son élection à la présidence de la République, malgré le luxe de précautions mis en œuvre - et affiché - malgré ses prétentions à l'exemplarité, à la probité, etc. Emmanuel Macron, à la même enseigne que son médiocre prédécesseur, se trouve confronté à la première affaire de son jeune quinquennat. Jeune, comme lui. Peut-être à tous les sens du qualificatif, y compris celui qui est péjoratif ...

    Dans cette brève vidéo - enregistrée sous la présidence de François Hollande - Hilaire de Crémiers montre que le mensonge, l'amoralité, sont non pas accidentels, mais foncièrement constitutifs du régime. Ils en imprègnent les hommes; deviennent un fait institutionnel et, par contagion, un fait social. A quoi s'ajoute la moraline intéressée dispensée par les médias et la vigilance avide de pouvoir des juges.

    De quoi méditer en profondeur sur notre actualité ...   

     

    Un Systeme par essence immoral - LAFAUTEAROUSSEAU- Vimeo - 6'36''

  • Humeur & Actualité • André Bercoff : « La morale c'est comme la culture, moins on en a, plus on l'étale »

     

    Par André Bercoff     

    Nos lecteurs savent que nous apprécions les articles d'André Bercoff. Pour son style, sa langue, simple, directe, fleurie. Mais aussi pour sa lucidité, son bon sens, sa capacité à voir la réalité en face, d'un regard sans détours, à dire les choses telles qu'elles sont. Sur fond d'affaire Ferrand, André Bercoff dénonce ici [Figarovox, 26.05] la tartufferie des discours sur la moralisation de la vie publique. On ne peut qu'approuver.  LFAR

     

    449832132.3.jpgDonc, il s'agit de moraliser définitivement la vie politique. De faire en sorte que, désormais, la totalité des princes qui nous gouvernent soit revêtue de probité candide et de lin blanc, sauf à encourir les foudres d'une justice impitoyable.

    Les emplois fictifs de Fillon, les dérives fiscales de Cahuzac, la phobie administrative de Thevenoud, les égarements de Guéant, les fausses factures des vraies campagnes, les rétro-commissions aux partis politiques, tout cela, c'est fini. Chapitre clos. Le président Macron a promis de laver plus blanc..

    Mais que se passe t-il ? Quels sont ces bruits fâcheux qui circulent, alors que le premier gouvernement du nouveau régime vient à peine d'être formé ? Le même Canard qui avait triomphalement ouvert le Fillongate révèle que Richard Ferrand, l'âme de la campagne macronienne, le plus fidèle des grognards, avait contribué à l'enrichissement de son épouse sur le dos de mutualistes bretons, et rémunéré son fils, faute de trouver un non illettré dans sa région.Par ailleurs, à en croire les accusations de Corinne Lepage, le garde des Sceaux, spécialement chargé de rédiger le rapport sur la moralisation de la vie politique, aurait eu à Paris, pendant cinq ans, une secrétaire payée sur les fonds de la députée européenne Marielle de Sarnez, co-fondatrice du Modem et elle-même actuellement ministre. Tout ceci sans compter les vacances subventionnées d'Alain Tourret et les débordements oratoires de Marlène Chiappa.

    Cela fait beaucoup pour un Emmanuel Macron qui a fait de sa virginité politique une vertu et de son exigence éthique un étendard. De deux choses l'une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c'est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens. D'autant plus que les Français attendent d'abord, de ceux qu'ils ont élus, tout bêtement, tout simplement, qu'ils fassent leur métier. Le chômage, la dette, la dépense publique, le terrorisme, l'immigration, les désertifications, les déficits : point n'est besoin de continuer un inventaire des problèmes que tous connaissent et qui ne seront pas résolus, loin s'en faut, par l'absorption répétée et surmédiatisée de pilules de moraline à haute dose. Et rappelons à la cohorte des Tartuffe, adeptes, comme d'habitude des deux poids deux mesures que la morale c'est comme la culture : moins on en a, plus on l'étale. Les sermons, comme les serments, ne doivent plus être les alibis du sur-place. Il est minuit, docteur Macron. 

    « De deux choses l'une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c'est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens. »

    André Bercoff 

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Donald Trump, les raisons de la colère a été publié chez First.           

  • Emmanuel Macron et la Monarchie : ambiguïté ou complicité ?

     

    Par Jean-Philippe CHAUVIN

     

    1345578492.2.jpgAinsi, la République s'est donné un nouveau président en un dimanche qui, s'il fut d'abord d'élection, fut aussi d'abstention : M. Emmanuel Macron a rassemblé autour de son nom à la fois ceux qui souhaitaient un nouvel élan et ceux qui tremblaient devant un nom qui continue de courir depuis les débuts de la Cinquième République en une dynastie républicaine d'opposition ; ceux qui espéraient et ceux qui craignaient ; ceux qui y croyaient et ceux qui n'y croyaient pas... Élu, l'ancien candidat est reconnu président, même s'il reste encore officiellement [au 8.05] une semaine de présidence Hollande : déjà, il endosse la posture présidentielle avant que d'en arborer les insignes. 

    Et pourtant, dans cette soirée de dimanche fraîche en température et aux places urbaines désertées, hormis les environs du Louvre, la République a semblé prendre les atours de l'ancienne Monarchie, au moins pour quelques minutes... Comme le retour étrange des fantômes d'un palais qui fût celui des rois avant de devenir le musée de la nation. Ce soir-là, ce n'était plus la Bastille détruite ni la République triomphante de Léopold Morice qui accueillaient le nouvel élu, mais la colonnade de Claude Perrault et les échos des Tuileries, comme une sorte d'hommage à ce qui avait permis à la France d'être et de paraître, à ces rois qui, selon la formule célèbre, « ont fait la France » avant que la République ne s'y installe. L'avancée solitaire au rythme de l'hymne européen (mais qui, pour beaucoup, est d'abord une musique classique de « majesté »...) dans une sorte de lumière irréelle et avec une solennelle lenteur, pouvait rappeler la cérémonie d'un sacre sous les voûtes de la cathédrale de Reims et cette même symbolique d'un homme entrant dans l'histoire par la porte du Pouvoir. Les journalistes les plus avisés ne s'y sont pas trompés, évoquant l'aspect « monarchique, royal, voire royaliste » de cette étrange entrée en présidence, avant même la cérémonie de passation des pouvoirs du 14 suivant ! Un de mes correspondants du soir résumait tout cela en une formule lapidaire : « l'hommage du vice à la vertu »... 

    louvre.jpgMais il nous faut avouer un sentiment étrange : M. Macron fait effectivement appel à ce qui fait vibrer notre fibre monarchique, et certains royalistes n'y sont pas indifférents, comme le prouvent quelques uns des noms qui l'accompagnent, dont celui de Stéphane Bern qui incarne, pour nombre de nos concitoyens, cet amour de la France et de son histoire, plus royal que républicain. Et ce n'est pas la première fois qu'il rappelle aux Français leurs racines nationales et royales, de son discours d'hommage à Jeanne d'Arc à Orléans à sa visite au Puy-du-Fou aux côtés de Philippe de Villiers. Sans oublier non plus cet entretien de juillet 2015, publié dans Le 1, dans lequel il souligne l'incomplétude de la démocratie et toute l'importance de l'incarnation royale, de « la figure du Roi » qui manque à la France : « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. » Ce passage de l'entretien fait désormais partie de ces morceaux de papier que l'on range dans le portefeuille pour le ressortir à l'occasion, comme une sorte de talisman intellectuel... ou de rappel utile ! 

    leprince-et-emmanuel-macron.pngMais M. Macron n'est pas le Roi, nous le savons et nous le redisons, et, si je lui reconnais cette volonté de renouer avec une part monarchique de l'héritage français, ses liens forts avec l'oligarchie financière et son européisme revendiqué ne peuvent qu'inquiéter ceux qui pensent le social sans négliger les devoirs de l'économique : l'élu présidentiel saura-t-il sortir de sa posture de candidat des élites pour devenir ce Chef de l’État qui se doit d'être celui de tous, y compris des plus faibles, pour rendre au Politique ses lettres de noblesse sociale ? Laissons le temps à l'avenir de trancher avant que cela soit celui de l'histoire ! 

    Et si, au bout du compte et au fond de l'impasse de la République, c'était « la figure du Roi » qui, justement, sortait de ce nouveau règne élyséen, comme un « complément » ou, mieux, comme la seule et juste alternative politique et institutionnelle ? Il n'est pas interdit de le croire, ni impossible de le préparer : après tout, le rôle des royalistes n'est pas de suivre les fourgons de la République mais de monter dans les locomotives de l'histoire... 

    Photo ci-dessus : Le Prince Jean de France et Emmanuel Macron se sont rencontrés à l'inauguration du Musée de Thiron-Gardais. 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

  • Macron lave plus blanc ? Peut-être, mais, chez les autres !

     

    Mur-bleu gds.jpgL’ « affaire Ferrand », pour l'instant, au gouvernement, c'est « silence radio » :

    - Bayrou a perdu sa langue (si quelqu'un la retrouve, écrire au journal, qui transmettra...) ;

    - Macron déjeune à Bruxelles avec Trump, invité par lui à l'ambassade états-unienne. Après avoir fait allégeance à dame Merkel, le voilà qui la fait à l'oncle Sam : encore un petit coup de rabot pour la France, un pas de plus vers le rapetissement de notre dignité nationale ;

    - aucun membre du gouvernement ne s'explique (la devise d'En Marche c'est « Courage, fuyons ! » ?) ;

    - quant à Ferrand, on croit revivre - non, on revit - l’ « affaire Fillon » en janvier-février. Ce sont les mêmes mots : « Je regrette », « si c'était à refaire, je ne le referais pas », « il n'y a rien d’illégal ». Il a même parlé de « boules puantes » lui aussi, et a répondu avec morgue et suffisance, avec un côté hautain et presque méprisant aux premiers journalistes qui l'interrogeaient.

    On a déjà entendu toutes ces formules, on a déjà vu toutes ces postures, et cela fait un peu drôle de les réentendre et de les revoir si tôt, chez quelqu'un qui fait partie de la troupe qui va tout renouveler, vous savez, la troupe qui s'est mise En Marche vers un avenir radieux, plus blanc que blanc, et qui a même pris une journée de plus, avant l'annonce du gouvernement, pour vérifier que tout allait bien ! La bonne blague ! Politique gadget, quand tu nous tiens ! 

    Soyons sérieux. De quelque côté que l'on prenne la chose, Richard Ferrand a, de fait, favorisé sa femme, et aussi son fils. Evidemment, dans toute l'histoire de l'humanité, et de la France, on a vu franchement pire, bien pire ; oui, mais voilà : nous sommes maintenant dans un contexte et un climat particulier, où - Dieu et la morale de nos ancêtres ayant été évacués de tout l'espace officiel - la déesse Moraline, imposée par la cléricature médiatique et la caste dominante journalo-bobo, règne en maîtresse absolue, bien plus intolérante et bien plus tyrannique que lui et que les anciennes façons de faire...

    Après l' « affaire Fillon », il n'est même pas nécessaire de poser la question de savoir si Richard Ferrand doit, ou non, démissionner : il aurait dû le faire depuis la parution du Canard enchaîné, nouvel Evangile de l'Etablissement politiquement correct, nouvelle Bible de la Moraline publique de notre société hyper morale, le mot étant pris ici, bien sûr, au sens que lui donne la caste politico-médiatique.

    Parce que, les codes nouveaux ayant été posés, et imposés, c'est dorénavant le mercredi que se fait le Jugement, non dernier - puisqu'il est hebdomadaire - mais souverain et sans discussion possible. Et donc, tôt ou tard, la mise à mort inéluctable qui en découle. Car déesse Moraline n'est pas douce, ni tendre, ni gentille ; elle ne plaisante pas, elle ne rigole pas : avec elle c'est « la mort », comme aux bons vieux temps de la « sainte guillotine », même si, malgré tout, déesse Moraline se contente de la mort politique (il y a tout de même un progrès, par rapport à Robespierre !). Demandez à Fillon, il sait, lui, ce que veut dire « mise à mort » ou « assassinat » politique !...

    Aujourd'hui, c'est au tour de Richard Ferrand, l'un des preux chevaliers blancs du super preux-super chevalier blanc, Macron, d'être pris dans la nasse, dans les filets des mailles duquel on ne s'échappe pas vivant, politiquement. 

    Il s'est mis en marche, il y a peu de temps, Richard Ferrand. Mais il était au bord de l'abîme, et ne le savait pas. Et il a fait un grand pas en avant... 

  • Prince Jean de France : « Être Libre pour agir en vue du bien commun »

     

    A la suite de sa participation au colloque « Refonder le Bien Commun » organisé par le Cercle de Flore, le 13 mai, le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d'intérêt.  LFAR 

     

    lfar - Copie.jpg« Il y a quelques jours avait lieu à Paris un colloque sur le bien commun en politique. Je ne reviendrai pas sur sa définition qui fait de lui le bien du tout qu’est la société tout en contribuant au bien des parties, un peu comme le soleil qui donne sur un paysage un éclairage particulier en plus de réchauffer les personnes qui en font partie. Je souhaiterai en fait faire une digression sur l’un de ses piliers, la liberté ou plus concrètement son exercice.

    De mon point de vue, la liberté ce n’est pas penser et faire ce que l’on veut. C’est un peu plus subtil que cette vision très individualiste. Je pense que la liberté consiste tout d’abord à voir le bien, ce que toute chose désire et qui la perfectionne. Ensuite une fois que ce bien a été vu, il faut le choisir, ce qui n’est pas chose aisée car nous sommes souvent mus par nos passions et nos travers qui nous entraînent de l’autre coté. Enfin une fois choisi, il faut le réaliser et ne pas s’arrêter en chemin. 

    Ces deux définitions étant posées, celle de la fin que recherche la société et celle de sa condition importante, il s’agit maintenant de réaliser ce bien. Certes nous vivons dans un monde imparfait, mais lors d’un entretien donné il y a quelques années avant la sortie de mon livre « Un Prince Français » j’exprimais le fait qu’il fallait laisser respirer les français. Force est de constater, quasiment une décennie après, qu’il est de plus en plus difficile dans l’espace public et privé de notre pays d’exercer cette liberté en vue du bien commun : liberté de disposer de ses biens, liberté d’entreprendre, liberté d’exprimer ses idées, liberté de choisir une bonne éducation pour ses enfants, liberté de défendre la vie, liberté de vivre sa foi. Tout ce qui, en fait, permet une certaine indépendance aux personnes qui composent la société et qui contribue à leur bien et à celui de la société.

     

     

    A cela s’ajoute une tendance à ne plus débattre sur le fond mais à systématiquement attaquer la personne, son physique, son entourage et je ne sais quoi d’autre. Bien que parfois cela n’apparaisse pas de façon aussi marquée, j’ai quand même l’impression que c’est en train de passer dans les mœurs. Malheureusement, le vingtième siècle l’a montré plusieurs fois, le totalitarisme n’est jamais très loin. » 

    Jean de France, Duc de Vendôme
    Domaine Royal le 22 mai 2017
     
  • Premiers nuages sur la tête de Macron, le président à la mode bobo

    Conseil sur le terrorisme autour d'Emmanuel Macron
     
     
    Mur-bleu gds.jpgSans parler de « l’affaire Ferrand », que nous évoquerons demain, deux couacs ont marqué ce début de semaine, ou cet après-Manchester, comme on voudra : Pour commencer, l'inquiétante et affligeante vacuité des réactions - tardives - du président si mal élu : dire par exemple que « les terroristes ont une cible : le monde libre et la jeunesse », est-ce que, sérieusement, quelqu'un peut penser que cela soit une réaction à la hauteur des faits, et un vocabulaire digne du Chef de l'Etat français ?
     
    1. D'abord, de quels terroristes s'agit-il ? D'êtres étranges, venus d'ailleurs, ou de nulle part ? Mystère, semble-t-il. Notre président sait qu'il y a « terrorisme », mais sans plus. Inquiétant... Et découvrir, aujourd'hui, que « le monde libre » est la cible des terroristes islamistes - parce que, nous, nous savons de qui il s'agit, à la différence du président - n'est-ce pas un peu comme... découvrir l'eau tiède ? Quant à prétendre que « la jeunesse » est leur cible, on nous pardonnera, mais c'est carrément idiot. Il y avait des jeunes à Nice, aux terrasses des cafés de Paris, au Bataclan ; il y en avait partout ailleurs dans le monde là où les lâches assassins de l'ombre ont frappé. Non, vraiment, ce « jeunisme » de mauvais aloi du président jeune sonne très, très mal...
     
    2. Ensuite, cette désastreuse image des quatre ministres devant le perron de l'Elysée, pour parler de Manchester : quatre hommes, pas de femmes (bonjour la parité !), et deux vieux (Bayrou et Collomb, bonjour le rajeunissement et le changement des visages !)∗. Attention, et qu'on nous comprenne bien : ce qui nous choque, ce n'est pas qu'il y ait ou non des femmes en un moment aussi grave, ou qu'il y ait deux ministres âgés. Ce qui nous choque c'est l'hypocrisie et la tartufferie :
     
    - nous ne sommes ni « jeunistes » ni « anti seniors » : seules les compétences doivent primer pour nommer aux plus hauts postes. Jeanne d'Arc avait achevé sa grandiose mission à 19 ans, et Léonard de Vinci a peint la Joconde a plus de soixante ans. Nous pensons donc qu'on ne doit ni privilégier ni rejeter la jeunesse, en soi ; ni faire la même chose pour l'âge mûr. Mais, justement, c'est ce que Macron a fait : il a dit, avec moi ce sera la jeunesse, et il s'est enfermé dans le piège de l'imbécile parité. Résultat : dès que les choses sont un peu sérieuses, zéro femme et deux vieux routiers de la politique, dont le dernier des Caïmans, Bayrou. Franchement, ce n'est pas sérieux. On se souvient encore du sort des ministres femmes de Juppé (les « Jupettes », virées dès le premier remaniement) ; on parlera longtemps de cette image malheureuse du perron de l'Elysée après Manchester, qui se révèlera certainement néfaste pour Macron, à terme...
     
    - et quand nous parlons d’ « imbécile parité », nous voulons simplement dire que, là aussi, ce n'est pas le sexe mais la compétence qui doit faire nommer tel ou telle. Supposons - c'est une hypothèse d'école - que l'on doive recruter dix personnes à dix postes importants. Se présentent dix femmes remarquables, et dix hommes totalement incompétents. Il faudra bien sûr nommer les dix femmes et ne retenir aucun homme. Ou l'inverse, si les choses se présentent inversées. Mais poser en principe que l'on prendra tout le temps et en toutes circonstances moitié d'hommes et moitié de femmes, voilà bien une aberration - le type même de la fausse bonne idée bobo - dans laquelle notre président s'est enfermé sottement.
     
    Nous le disons d'autant plus volontiers que, vis-à-vis des femmes et de la confiance qu'on peut leur faire, notre Royauté a presque neuf siècles d'avance sur cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, qui en est réduite à des gadgets de gamin pour donner l'impression qu'elle a encore quelque chose à dire ! En effet, six fois, dans notre Histoire, sous la Royauté, la totalité du pouvoir, sur la totalité du pays (et pas seulement un ministère) a été confiée à des femmes ! Et, excusez du peu, quatre fois à des femmes étrangères ! Et, réexcusez du peu, la première d'entre elles, Blanche de Castille, reçut deux fois les pleins pouvoirs, une fois au début du règne de Louis IX (minorité) et l'autre lorsque le roi partit en Terre sainte.
     
    Alors, il est où le « féminisme » ? Elle est où, la « promotion de la femme » ? Royauté ou République, c'est lequel des deux régimes qui est le plus « avancé », le plus « ouvert », le plus « jeune », le plus... -  allez, disons-le ! - moderne ? 
     
    Sans compter que, quelques heures plus tard, invité de Jean-Jacques Bourdin, le premier flic de France dévoilait follement que Salman Abedi était « sans doute » passé par la Syrie et qu'il avait des liens « avérés » avec le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l'attentat. Les enquêteurs britanniques avaient averti leurs homologues européens mais s'étaient bien gardés de divulguer l'information : ils n'ont pu que qualifier de « désespérante « (sic !) la bourde monumentale du nouveau ministre, qui commence bien mal !  
      

  • Manchester : la seule réponse à la guerre, c'est la guerre !...

     

    Mur-bleu gds.jpgIl y avait quelque chose d'irréel, ce mardi, à 13 heures, en écoutant - de bout en bout - le JT de France 2, présenté par Marie-Sophie Lacarrau.

    Et même, disons-le, quelque chose qui mettait mal à l'aise. Pas une fois, pas une seule, non, à aucun moment, ne fut employé le terme de « terrorisme islamiste ». On nous a bien dit et répété que nous étions en guerre, que la guerre continuait, que l’« horreur », que la « barbarie » avaient encore frappé »; ça, oui ! Mais, nommer l'ennemi, celui qui nous fait cette guerre : ça, non ! Dire qu'il s'agit du « terrorisme », certes, mais du « terrorisme islamiste », cela écorcherait la bouche de nos journaleux et autres adeptes du politiquement correct, pour qui l'essentiel est, avant tout, de ne pas stigmatiser, de ne pas faire d'amalgame ! 

    La chose prit un autre relief à la fin de ce journal évidemment chamboulé et exclusivement consacré à Manchester : commencé comme d'habitude à 13 heures, il s'acheva à 13h46 ; or, passant sur BFM/TV on eut, une minute après, soit à 13h47, l'annonce de la revendication du crime par Daech.

    Prenant les gens pour des imbéciles, les journaleux et autres soumis dont parle avec justesse Houellebecq pourront bien dire, pour se défendre, que jusqu'à 13h47 on n'avait, justement, pas de revendication. Or, tout, dès le début rattachait le drame de Manchester à l'islamisme radical. 

    La question est donc : comment faire une guerre - et, à fortiori, la gagner - si l'on ne nomme pas l'adversaire ? Si l'on ne sait pas, ou, pire encore, si l'on ne veut pas savoir, ne pas voir qui est l'ennemi ?

    Laissons donc là ces journaleux et soumis pitoyables et misérables, et passons à la seule question qui vaille : que faire ?

    La réponse est simple : on nous fait la guerre, on nous attaque ? Défendons-nous, et faisons la guerre, et gagnons-la ! En commençant par le commencement : créer des Cours martiales, comme cela s'est toujours fait en temps de guerre, pour juger les actes de trahison, désertion, défaitisme, propagande contre l'armée française etc. Et comme les Cours martiales, en général, condamnent à mort, fusillons sans délai les traîtres et autres agents de l'ennemi, comme ce Salah Abdeslam que nous engraissons depuis plus d'un an (incarcéré depuis le 28 avril 2016). 

    Autre mot répugnant entendu ce même jour, tenu par un journaleux : « les personnes qui reviennent ». Comment ça, « les personnes qui reviennent » ! Qu'il s'agisse de Français de souche ou d'étrangers français de plastique, à qui le Système a follement donné un petit rectangle de plastique, croyant que, par magie, cela les rendait Français, ils ont pris les armes pour l'armée qui nous fait la guerre ; ils ont trahi : Cour martiale, condamnation, fusillés !

    Et, si l'on ne veut pas faire la guerre, alors qu'on nous fiche la paix avec les petites bougies, les peluches, les petits dessins et papiers, et autres niaiseries du genre « priez pour Manchester », ou « je suis Manchester » : on n'a pas écrasé le nazisme avec des bougies, des peluches ou des dessins sur des petits bouts de papier ! Et quand ils ont compris la détermination des Kamikazes, les USA ont envoyé deux bombes atomiques sur le Japon !

    Il faut, simplement, savoir ce que l'on veut : ou on se bat, ou on se tait. Manifestement, comme Houellebecq le signale, il y a un parti de la soumission, de la collaboration avec l'Islam conquérant. Et puis il y la partie - dont nous sommes, évidemment - de ceux qui refusent cet Islam conquérant, qui veulent résister pour notre liberté à tous, de Français et d'Européens.

    Laissons donc les collabos collaborer, et posons le problème clairement, afin que les choses soient bien établies : l'Islam nous agresse, pour la troisième fois (après 711, par l'Espagne, et 1453, par Constantinople) : nous avons par deux fois relevé le défi, et fini par chasser l'envahisseur, même si ce fut long et difficile. Jamais deux sans trois ! 

  • Les « terroristes » de 89 sont toujours là... A la fête de Jeanne d'Arc à Paris et Marseille, par exemple ...

    Les mêmes terroristes - ceux dont il est ici question - semant violence et destruction dans les rues de nos villes, sans qu'il y soit jamais mis fin   

     

    Mur-bleu gds.jpgLa Révolution a été faite par la violence et la Terreur. Elle est née dans elle, par elle, et seulement grâce à elle. Ainsi, bien sûr, que la République dont elle a accouché. Même Emmanuel Macron, alors ministre, l'avait affirmé, reconnaissant avec raison que le peuple français n'avait pas voulu la mort du Roi...

    Et, si Lénine parlait - en un autre domaine - de « maladie infantile du communisme », on peut parler, à propos de Révolution et de Républiques, de leur maladie congénitale, en rappelant ce mot si juste de Gustave Thibon faisant remarquer le lien - génétique, pourrait-on dire - entre « le chaos explosif des révolutionnaires » et « le chaos figé des conservateurs du désordre ». La République, devenue le régime de la France, puis maintenant un véritable Système, emploie alternativement, en fonction de la situation et de ses besoins, l'une ou l'autre forme de ce « chaos ». Qu'elle est. Aucun nuage ne se présente-il à l'horizon ? Elle offre le spectacle rassurant d'un régime calme et normal, cachant soigneusement l'immense fleuve de sang d'où elle est sortie. Des oppositions, des dangers surgissent-ils ? Les descendants des sectionnaires de Robespierre sont toujours là car, c'est bien connu, « la république gouverne mal mais se défend bien » ...

    A Paris et à Marseille, on a pu voir, à l'occasion de cette dernière Fête de Jeanne d'Arc, que la violence terroriste des héritiers de la Révolution et de sa République était loin d'avoir disparu, bien au contraire.

    A Paris, à la fin du colloque du Cercle de Flore du samedi 13 mai, auquel le Prince Jean de France participait, un groupe d'une cinquantaine de terroristes a surgi, soudain, pensant probablement disperser le colloque, ou quelque chose dans ce genre. Les militants royalistes les ont promptement fait déguerpir, par un usage approprié de la force, mise au service de la raison...

    A Marseille, le jeudi 18, en fin d'après-midi, autre scénario : le dépôt de gerbe et l'allocution prononcée au pied de la statue de Jeanne d'Arc des Réformés (en haut de la Canebière) ne fut perturbé que par des cris haineux d'une vingtaine de terroristes, auxquels il fut décidé de ne même pas répondre - comme à Paris - en les forçant à se taire.

    Il n'en demeure pas moins que ces deux événements nous permettent de renvoyer à ceux qui aiment la manier - en la « retournant » à leur intention - la fameuse phrase : il est encore fécond, le ventre d'où est sorti la bête immonde !

    La bête immonde, c'est le Terrorisme, né en France avec et par la Révolution, qui a causé le génocide vendéen, le premier des temps modernes, et la mort d'environ six cent mille Français. Un terrorisme qui s'est survécu au fil des décennies, avec une Louise Michel, et la mise à feu de Paris pendant la Commune ; avec la sinistre Epuration de 44-45, et l'assassinat de milliers de Français...

    L'amusant - si l'on peut employer ce mot, ici - c'est que le terrorisme est pratiqué par des groupuscules qui s'auto nomment « antifascistes », alors qu'ils ne sont que de « prétendus » antifascistes : les fascistes, ce sont bien eux, ceux qui veulent interdire l'expression de toute autre idée que la leur, et ne faire régner qu'une loi, la leur ; qu'un parti, le leur. Et qui sont les frères, les fils et filles de tous les fascismes et terrorismes venus des origines terroristes de la République, le fascisme rouge du marxisme offrant d'ailleurs de curieuses similitudes avec le fascisme vert de Daech, qui, comme la Révolution, fait commencer l'Histoire avec son apparition, et cherche à détruire autant qu'il peut tout ce qui l'a précédé... 

  • Les leurres de la société civile

    Le nouveau gouvernement affiche une moitié de personnes issues de la « société civile ». /Reuters

     

    823330531.jpgFrançois d'Orcival a eu raison de dénoncer « les leurres de la société civile » et de les dénoncer au moment opportun. C'est à dire au moment  où le Système - ce que les maurrassiens appellent aussi Pays légal - pour surmonter ses crises,  met en avant la société civile et fait monter jusqu'à lui, en fait en les intégrant,  quelques membres de ladite société civile. Cette dernière ainsi sollicitée, mise à contribution, en fait récupérée, ne doit pas être confondue avec ce qui subsiste du Pays réel. S'il en est un,  celui-ci se compose de Français dans leurs familles, leurs métiers, leurs villes ou leurs régions. Et qui, sous sa forme actuelle, sont à mille lieues des rouages nauséabonds du Système. 

    Ce qu'écrit François d'Orcival [Figaro magazine du 20.05] mérite d'être lu - en particulier par les lecteurs de Lafautearousseau - raison pour laquelle nous reprenons ci-dessous cet article in extenso.   LFAR

     

    francois-d-orcival-direct-8.jpgLa « société civile » est de retour, le summum de la démocratie, la France d'en bas, nous les citoyens, les « vrais gens ». Elle prolifère par temps politique : l'année dernière, celle des primaires de la droite et de la gauche, nous avions eu droit à une « primaire citoyenne » qui a avorté ; à la présidentielle, sur les 61 candidats inscrits au Conseil constitutionnel qui prétendaient aux parrainages, une quarantaine se revendiquaient de la société civile, autant de zozos retournés depuis dans l'anonymat. Et sur les onze candidats finalement retenus, cinq ont recueilli 91 % des voix... Eh bien, revoilà la société civile pour les législatives !19 000 de ces « citoyens » se sont présentés pour obtenir l'investiture de La République en marche - Emmanuel Macron en a retenu 1 sur 33 ! Et naturellement les plus « politiques ».
    Il n'y a pas de société civile opposée à une société militaire, religieuse ou étatique. C'est pourtant un phénomène qui s'est construit contre une classe politique (aujourd'hui on dit « politico - médiatique ») ressentie comme trop homogène, par ses origines sociales, intellectuelles et professionnelles. Jean-Pierre Chevènement et ses deux complices (Gomez et Motchane) n'avaient pas tort quand ils dénoncèrent, il y a cinquante ans, fin 1967, « l'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise ». Six mois plus tard, et sans savoir qu'ils préfiguraient la « société civile », quelques milliers d' « enragés» levaient les barricades de Mai 68 en signe de révolte contre le pouvoir. Avant que celui-ci ne reprenne la main.

    Certes, Mai 68 n'est pas resté sans suite. On a vu la « société civile », à travers ses réseaux, lobbies, cercles et clubs, en un mot sa floraison d'associations, pénétrer lentement les institutions, jusqu'à gangrener le coeur de l'Etat. Pour autant, la société civile reste un leurre ; il n'y a que les naïfs pour s'improviser « politiques », comme si la politique n'était pas un apprentissage, des procédures, un métier. La société civile permet surtout aux seuls détenteurs du pouvoir de faire croire au citoyen qu'il est le coq quand il n'est que le dindon d'une farce préparée par les chefs. C'est tout leur talent de savoir ainsi renouveler les têtes et les troupes pour les conduire, en bon ordre, à voter comme il faut.