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Actualité France - Page 339

  • Humeur & Actualité • André Bercoff : « La morale c'est comme la culture, moins on en a, plus on l'étale »

     

    Par André Bercoff     

    Nos lecteurs savent que nous apprécions les articles d'André Bercoff. Pour son style, sa langue, simple, directe, fleurie. Mais aussi pour sa lucidité, son bon sens, sa capacité à voir la réalité en face, d'un regard sans détours, à dire les choses telles qu'elles sont. Sur fond d'affaire Ferrand, André Bercoff dénonce ici [Figarovox, 26.05] la tartufferie des discours sur la moralisation de la vie publique. On ne peut qu'approuver.  LFAR

     

    449832132.3.jpgDonc, il s'agit de moraliser définitivement la vie politique. De faire en sorte que, désormais, la totalité des princes qui nous gouvernent soit revêtue de probité candide et de lin blanc, sauf à encourir les foudres d'une justice impitoyable.

    Les emplois fictifs de Fillon, les dérives fiscales de Cahuzac, la phobie administrative de Thevenoud, les égarements de Guéant, les fausses factures des vraies campagnes, les rétro-commissions aux partis politiques, tout cela, c'est fini. Chapitre clos. Le président Macron a promis de laver plus blanc..

    Mais que se passe t-il ? Quels sont ces bruits fâcheux qui circulent, alors que le premier gouvernement du nouveau régime vient à peine d'être formé ? Le même Canard qui avait triomphalement ouvert le Fillongate révèle que Richard Ferrand, l'âme de la campagne macronienne, le plus fidèle des grognards, avait contribué à l'enrichissement de son épouse sur le dos de mutualistes bretons, et rémunéré son fils, faute de trouver un non illettré dans sa région.Par ailleurs, à en croire les accusations de Corinne Lepage, le garde des Sceaux, spécialement chargé de rédiger le rapport sur la moralisation de la vie politique, aurait eu à Paris, pendant cinq ans, une secrétaire payée sur les fonds de la députée européenne Marielle de Sarnez, co-fondatrice du Modem et elle-même actuellement ministre. Tout ceci sans compter les vacances subventionnées d'Alain Tourret et les débordements oratoires de Marlène Chiappa.

    Cela fait beaucoup pour un Emmanuel Macron qui a fait de sa virginité politique une vertu et de son exigence éthique un étendard. De deux choses l'une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c'est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens. D'autant plus que les Français attendent d'abord, de ceux qu'ils ont élus, tout bêtement, tout simplement, qu'ils fassent leur métier. Le chômage, la dette, la dépense publique, le terrorisme, l'immigration, les désertifications, les déficits : point n'est besoin de continuer un inventaire des problèmes que tous connaissent et qui ne seront pas résolus, loin s'en faut, par l'absorption répétée et surmédiatisée de pilules de moraline à haute dose. Et rappelons à la cohorte des Tartuffe, adeptes, comme d'habitude des deux poids deux mesures que la morale c'est comme la culture : moins on en a, plus on l'étale. Les sermons, comme les serments, ne doivent plus être les alibis du sur-place. Il est minuit, docteur Macron. 

    « De deux choses l'une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c'est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens. »

    André Bercoff 

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Donald Trump, les raisons de la colère a été publié chez First.           

  • Emmanuel Macron et la Monarchie : ambiguïté ou complicité ?

     

    Par Jean-Philippe CHAUVIN

     

    1345578492.2.jpgAinsi, la République s'est donné un nouveau président en un dimanche qui, s'il fut d'abord d'élection, fut aussi d'abstention : M. Emmanuel Macron a rassemblé autour de son nom à la fois ceux qui souhaitaient un nouvel élan et ceux qui tremblaient devant un nom qui continue de courir depuis les débuts de la Cinquième République en une dynastie républicaine d'opposition ; ceux qui espéraient et ceux qui craignaient ; ceux qui y croyaient et ceux qui n'y croyaient pas... Élu, l'ancien candidat est reconnu président, même s'il reste encore officiellement [au 8.05] une semaine de présidence Hollande : déjà, il endosse la posture présidentielle avant que d'en arborer les insignes. 

    Et pourtant, dans cette soirée de dimanche fraîche en température et aux places urbaines désertées, hormis les environs du Louvre, la République a semblé prendre les atours de l'ancienne Monarchie, au moins pour quelques minutes... Comme le retour étrange des fantômes d'un palais qui fût celui des rois avant de devenir le musée de la nation. Ce soir-là, ce n'était plus la Bastille détruite ni la République triomphante de Léopold Morice qui accueillaient le nouvel élu, mais la colonnade de Claude Perrault et les échos des Tuileries, comme une sorte d'hommage à ce qui avait permis à la France d'être et de paraître, à ces rois qui, selon la formule célèbre, « ont fait la France » avant que la République ne s'y installe. L'avancée solitaire au rythme de l'hymne européen (mais qui, pour beaucoup, est d'abord une musique classique de « majesté »...) dans une sorte de lumière irréelle et avec une solennelle lenteur, pouvait rappeler la cérémonie d'un sacre sous les voûtes de la cathédrale de Reims et cette même symbolique d'un homme entrant dans l'histoire par la porte du Pouvoir. Les journalistes les plus avisés ne s'y sont pas trompés, évoquant l'aspect « monarchique, royal, voire royaliste » de cette étrange entrée en présidence, avant même la cérémonie de passation des pouvoirs du 14 suivant ! Un de mes correspondants du soir résumait tout cela en une formule lapidaire : « l'hommage du vice à la vertu »... 

    louvre.jpgMais il nous faut avouer un sentiment étrange : M. Macron fait effectivement appel à ce qui fait vibrer notre fibre monarchique, et certains royalistes n'y sont pas indifférents, comme le prouvent quelques uns des noms qui l'accompagnent, dont celui de Stéphane Bern qui incarne, pour nombre de nos concitoyens, cet amour de la France et de son histoire, plus royal que républicain. Et ce n'est pas la première fois qu'il rappelle aux Français leurs racines nationales et royales, de son discours d'hommage à Jeanne d'Arc à Orléans à sa visite au Puy-du-Fou aux côtés de Philippe de Villiers. Sans oublier non plus cet entretien de juillet 2015, publié dans Le 1, dans lequel il souligne l'incomplétude de la démocratie et toute l'importance de l'incarnation royale, de « la figure du Roi » qui manque à la France : « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. » Ce passage de l'entretien fait désormais partie de ces morceaux de papier que l'on range dans le portefeuille pour le ressortir à l'occasion, comme une sorte de talisman intellectuel... ou de rappel utile ! 

    leprince-et-emmanuel-macron.pngMais M. Macron n'est pas le Roi, nous le savons et nous le redisons, et, si je lui reconnais cette volonté de renouer avec une part monarchique de l'héritage français, ses liens forts avec l'oligarchie financière et son européisme revendiqué ne peuvent qu'inquiéter ceux qui pensent le social sans négliger les devoirs de l'économique : l'élu présidentiel saura-t-il sortir de sa posture de candidat des élites pour devenir ce Chef de l’État qui se doit d'être celui de tous, y compris des plus faibles, pour rendre au Politique ses lettres de noblesse sociale ? Laissons le temps à l'avenir de trancher avant que cela soit celui de l'histoire ! 

    Et si, au bout du compte et au fond de l'impasse de la République, c'était « la figure du Roi » qui, justement, sortait de ce nouveau règne élyséen, comme un « complément » ou, mieux, comme la seule et juste alternative politique et institutionnelle ? Il n'est pas interdit de le croire, ni impossible de le préparer : après tout, le rôle des royalistes n'est pas de suivre les fourgons de la République mais de monter dans les locomotives de l'histoire... 

    Photo ci-dessus : Le Prince Jean de France et Emmanuel Macron se sont rencontrés à l'inauguration du Musée de Thiron-Gardais. 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

  • Macron lave plus blanc ? Peut-être, mais, chez les autres !

     

    Mur-bleu gds.jpgL’ « affaire Ferrand », pour l'instant, au gouvernement, c'est « silence radio » :

    - Bayrou a perdu sa langue (si quelqu'un la retrouve, écrire au journal, qui transmettra...) ;

    - Macron déjeune à Bruxelles avec Trump, invité par lui à l'ambassade états-unienne. Après avoir fait allégeance à dame Merkel, le voilà qui la fait à l'oncle Sam : encore un petit coup de rabot pour la France, un pas de plus vers le rapetissement de notre dignité nationale ;

    - aucun membre du gouvernement ne s'explique (la devise d'En Marche c'est « Courage, fuyons ! » ?) ;

    - quant à Ferrand, on croit revivre - non, on revit - l’ « affaire Fillon » en janvier-février. Ce sont les mêmes mots : « Je regrette », « si c'était à refaire, je ne le referais pas », « il n'y a rien d’illégal ». Il a même parlé de « boules puantes » lui aussi, et a répondu avec morgue et suffisance, avec un côté hautain et presque méprisant aux premiers journalistes qui l'interrogeaient.

    On a déjà entendu toutes ces formules, on a déjà vu toutes ces postures, et cela fait un peu drôle de les réentendre et de les revoir si tôt, chez quelqu'un qui fait partie de la troupe qui va tout renouveler, vous savez, la troupe qui s'est mise En Marche vers un avenir radieux, plus blanc que blanc, et qui a même pris une journée de plus, avant l'annonce du gouvernement, pour vérifier que tout allait bien ! La bonne blague ! Politique gadget, quand tu nous tiens ! 

    Soyons sérieux. De quelque côté que l'on prenne la chose, Richard Ferrand a, de fait, favorisé sa femme, et aussi son fils. Evidemment, dans toute l'histoire de l'humanité, et de la France, on a vu franchement pire, bien pire ; oui, mais voilà : nous sommes maintenant dans un contexte et un climat particulier, où - Dieu et la morale de nos ancêtres ayant été évacués de tout l'espace officiel - la déesse Moraline, imposée par la cléricature médiatique et la caste dominante journalo-bobo, règne en maîtresse absolue, bien plus intolérante et bien plus tyrannique que lui et que les anciennes façons de faire...

    Après l' « affaire Fillon », il n'est même pas nécessaire de poser la question de savoir si Richard Ferrand doit, ou non, démissionner : il aurait dû le faire depuis la parution du Canard enchaîné, nouvel Evangile de l'Etablissement politiquement correct, nouvelle Bible de la Moraline publique de notre société hyper morale, le mot étant pris ici, bien sûr, au sens que lui donne la caste politico-médiatique.

    Parce que, les codes nouveaux ayant été posés, et imposés, c'est dorénavant le mercredi que se fait le Jugement, non dernier - puisqu'il est hebdomadaire - mais souverain et sans discussion possible. Et donc, tôt ou tard, la mise à mort inéluctable qui en découle. Car déesse Moraline n'est pas douce, ni tendre, ni gentille ; elle ne plaisante pas, elle ne rigole pas : avec elle c'est « la mort », comme aux bons vieux temps de la « sainte guillotine », même si, malgré tout, déesse Moraline se contente de la mort politique (il y a tout de même un progrès, par rapport à Robespierre !). Demandez à Fillon, il sait, lui, ce que veut dire « mise à mort » ou « assassinat » politique !...

    Aujourd'hui, c'est au tour de Richard Ferrand, l'un des preux chevaliers blancs du super preux-super chevalier blanc, Macron, d'être pris dans la nasse, dans les filets des mailles duquel on ne s'échappe pas vivant, politiquement. 

    Il s'est mis en marche, il y a peu de temps, Richard Ferrand. Mais il était au bord de l'abîme, et ne le savait pas. Et il a fait un grand pas en avant... 

  • Prince Jean de France : « Être Libre pour agir en vue du bien commun »

     

    A la suite de sa participation au colloque « Refonder le Bien Commun » organisé par le Cercle de Flore, le 13 mai, le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d'intérêt.  LFAR 

     

    lfar - Copie.jpg« Il y a quelques jours avait lieu à Paris un colloque sur le bien commun en politique. Je ne reviendrai pas sur sa définition qui fait de lui le bien du tout qu’est la société tout en contribuant au bien des parties, un peu comme le soleil qui donne sur un paysage un éclairage particulier en plus de réchauffer les personnes qui en font partie. Je souhaiterai en fait faire une digression sur l’un de ses piliers, la liberté ou plus concrètement son exercice.

    De mon point de vue, la liberté ce n’est pas penser et faire ce que l’on veut. C’est un peu plus subtil que cette vision très individualiste. Je pense que la liberté consiste tout d’abord à voir le bien, ce que toute chose désire et qui la perfectionne. Ensuite une fois que ce bien a été vu, il faut le choisir, ce qui n’est pas chose aisée car nous sommes souvent mus par nos passions et nos travers qui nous entraînent de l’autre coté. Enfin une fois choisi, il faut le réaliser et ne pas s’arrêter en chemin. 

    Ces deux définitions étant posées, celle de la fin que recherche la société et celle de sa condition importante, il s’agit maintenant de réaliser ce bien. Certes nous vivons dans un monde imparfait, mais lors d’un entretien donné il y a quelques années avant la sortie de mon livre « Un Prince Français » j’exprimais le fait qu’il fallait laisser respirer les français. Force est de constater, quasiment une décennie après, qu’il est de plus en plus difficile dans l’espace public et privé de notre pays d’exercer cette liberté en vue du bien commun : liberté de disposer de ses biens, liberté d’entreprendre, liberté d’exprimer ses idées, liberté de choisir une bonne éducation pour ses enfants, liberté de défendre la vie, liberté de vivre sa foi. Tout ce qui, en fait, permet une certaine indépendance aux personnes qui composent la société et qui contribue à leur bien et à celui de la société.

     

     

    A cela s’ajoute une tendance à ne plus débattre sur le fond mais à systématiquement attaquer la personne, son physique, son entourage et je ne sais quoi d’autre. Bien que parfois cela n’apparaisse pas de façon aussi marquée, j’ai quand même l’impression que c’est en train de passer dans les mœurs. Malheureusement, le vingtième siècle l’a montré plusieurs fois, le totalitarisme n’est jamais très loin. » 

    Jean de France, Duc de Vendôme
    Domaine Royal le 22 mai 2017
     
  • Premiers nuages sur la tête de Macron, le président à la mode bobo

    Conseil sur le terrorisme autour d'Emmanuel Macron
     
     
    Mur-bleu gds.jpgSans parler de « l’affaire Ferrand », que nous évoquerons demain, deux couacs ont marqué ce début de semaine, ou cet après-Manchester, comme on voudra : Pour commencer, l'inquiétante et affligeante vacuité des réactions - tardives - du président si mal élu : dire par exemple que « les terroristes ont une cible : le monde libre et la jeunesse », est-ce que, sérieusement, quelqu'un peut penser que cela soit une réaction à la hauteur des faits, et un vocabulaire digne du Chef de l'Etat français ?
     
    1. D'abord, de quels terroristes s'agit-il ? D'êtres étranges, venus d'ailleurs, ou de nulle part ? Mystère, semble-t-il. Notre président sait qu'il y a « terrorisme », mais sans plus. Inquiétant... Et découvrir, aujourd'hui, que « le monde libre » est la cible des terroristes islamistes - parce que, nous, nous savons de qui il s'agit, à la différence du président - n'est-ce pas un peu comme... découvrir l'eau tiède ? Quant à prétendre que « la jeunesse » est leur cible, on nous pardonnera, mais c'est carrément idiot. Il y avait des jeunes à Nice, aux terrasses des cafés de Paris, au Bataclan ; il y en avait partout ailleurs dans le monde là où les lâches assassins de l'ombre ont frappé. Non, vraiment, ce « jeunisme » de mauvais aloi du président jeune sonne très, très mal...
     
    2. Ensuite, cette désastreuse image des quatre ministres devant le perron de l'Elysée, pour parler de Manchester : quatre hommes, pas de femmes (bonjour la parité !), et deux vieux (Bayrou et Collomb, bonjour le rajeunissement et le changement des visages !)∗. Attention, et qu'on nous comprenne bien : ce qui nous choque, ce n'est pas qu'il y ait ou non des femmes en un moment aussi grave, ou qu'il y ait deux ministres âgés. Ce qui nous choque c'est l'hypocrisie et la tartufferie :
     
    - nous ne sommes ni « jeunistes » ni « anti seniors » : seules les compétences doivent primer pour nommer aux plus hauts postes. Jeanne d'Arc avait achevé sa grandiose mission à 19 ans, et Léonard de Vinci a peint la Joconde a plus de soixante ans. Nous pensons donc qu'on ne doit ni privilégier ni rejeter la jeunesse, en soi ; ni faire la même chose pour l'âge mûr. Mais, justement, c'est ce que Macron a fait : il a dit, avec moi ce sera la jeunesse, et il s'est enfermé dans le piège de l'imbécile parité. Résultat : dès que les choses sont un peu sérieuses, zéro femme et deux vieux routiers de la politique, dont le dernier des Caïmans, Bayrou. Franchement, ce n'est pas sérieux. On se souvient encore du sort des ministres femmes de Juppé (les « Jupettes », virées dès le premier remaniement) ; on parlera longtemps de cette image malheureuse du perron de l'Elysée après Manchester, qui se révèlera certainement néfaste pour Macron, à terme...
     
    - et quand nous parlons d’ « imbécile parité », nous voulons simplement dire que, là aussi, ce n'est pas le sexe mais la compétence qui doit faire nommer tel ou telle. Supposons - c'est une hypothèse d'école - que l'on doive recruter dix personnes à dix postes importants. Se présentent dix femmes remarquables, et dix hommes totalement incompétents. Il faudra bien sûr nommer les dix femmes et ne retenir aucun homme. Ou l'inverse, si les choses se présentent inversées. Mais poser en principe que l'on prendra tout le temps et en toutes circonstances moitié d'hommes et moitié de femmes, voilà bien une aberration - le type même de la fausse bonne idée bobo - dans laquelle notre président s'est enfermé sottement.
     
    Nous le disons d'autant plus volontiers que, vis-à-vis des femmes et de la confiance qu'on peut leur faire, notre Royauté a presque neuf siècles d'avance sur cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, qui en est réduite à des gadgets de gamin pour donner l'impression qu'elle a encore quelque chose à dire ! En effet, six fois, dans notre Histoire, sous la Royauté, la totalité du pouvoir, sur la totalité du pays (et pas seulement un ministère) a été confiée à des femmes ! Et, excusez du peu, quatre fois à des femmes étrangères ! Et, réexcusez du peu, la première d'entre elles, Blanche de Castille, reçut deux fois les pleins pouvoirs, une fois au début du règne de Louis IX (minorité) et l'autre lorsque le roi partit en Terre sainte.
     
    Alors, il est où le « féminisme » ? Elle est où, la « promotion de la femme » ? Royauté ou République, c'est lequel des deux régimes qui est le plus « avancé », le plus « ouvert », le plus « jeune », le plus... -  allez, disons-le ! - moderne ? 
     
    Sans compter que, quelques heures plus tard, invité de Jean-Jacques Bourdin, le premier flic de France dévoilait follement que Salman Abedi était « sans doute » passé par la Syrie et qu'il avait des liens « avérés » avec le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l'attentat. Les enquêteurs britanniques avaient averti leurs homologues européens mais s'étaient bien gardés de divulguer l'information : ils n'ont pu que qualifier de « désespérante « (sic !) la bourde monumentale du nouveau ministre, qui commence bien mal !  
      

  • Manchester : la seule réponse à la guerre, c'est la guerre !...

     

    Mur-bleu gds.jpgIl y avait quelque chose d'irréel, ce mardi, à 13 heures, en écoutant - de bout en bout - le JT de France 2, présenté par Marie-Sophie Lacarrau.

    Et même, disons-le, quelque chose qui mettait mal à l'aise. Pas une fois, pas une seule, non, à aucun moment, ne fut employé le terme de « terrorisme islamiste ». On nous a bien dit et répété que nous étions en guerre, que la guerre continuait, que l’« horreur », que la « barbarie » avaient encore frappé »; ça, oui ! Mais, nommer l'ennemi, celui qui nous fait cette guerre : ça, non ! Dire qu'il s'agit du « terrorisme », certes, mais du « terrorisme islamiste », cela écorcherait la bouche de nos journaleux et autres adeptes du politiquement correct, pour qui l'essentiel est, avant tout, de ne pas stigmatiser, de ne pas faire d'amalgame ! 

    La chose prit un autre relief à la fin de ce journal évidemment chamboulé et exclusivement consacré à Manchester : commencé comme d'habitude à 13 heures, il s'acheva à 13h46 ; or, passant sur BFM/TV on eut, une minute après, soit à 13h47, l'annonce de la revendication du crime par Daech.

    Prenant les gens pour des imbéciles, les journaleux et autres soumis dont parle avec justesse Houellebecq pourront bien dire, pour se défendre, que jusqu'à 13h47 on n'avait, justement, pas de revendication. Or, tout, dès le début rattachait le drame de Manchester à l'islamisme radical. 

    La question est donc : comment faire une guerre - et, à fortiori, la gagner - si l'on ne nomme pas l'adversaire ? Si l'on ne sait pas, ou, pire encore, si l'on ne veut pas savoir, ne pas voir qui est l'ennemi ?

    Laissons donc là ces journaleux et soumis pitoyables et misérables, et passons à la seule question qui vaille : que faire ?

    La réponse est simple : on nous fait la guerre, on nous attaque ? Défendons-nous, et faisons la guerre, et gagnons-la ! En commençant par le commencement : créer des Cours martiales, comme cela s'est toujours fait en temps de guerre, pour juger les actes de trahison, désertion, défaitisme, propagande contre l'armée française etc. Et comme les Cours martiales, en général, condamnent à mort, fusillons sans délai les traîtres et autres agents de l'ennemi, comme ce Salah Abdeslam que nous engraissons depuis plus d'un an (incarcéré depuis le 28 avril 2016). 

    Autre mot répugnant entendu ce même jour, tenu par un journaleux : « les personnes qui reviennent ». Comment ça, « les personnes qui reviennent » ! Qu'il s'agisse de Français de souche ou d'étrangers français de plastique, à qui le Système a follement donné un petit rectangle de plastique, croyant que, par magie, cela les rendait Français, ils ont pris les armes pour l'armée qui nous fait la guerre ; ils ont trahi : Cour martiale, condamnation, fusillés !

    Et, si l'on ne veut pas faire la guerre, alors qu'on nous fiche la paix avec les petites bougies, les peluches, les petits dessins et papiers, et autres niaiseries du genre « priez pour Manchester », ou « je suis Manchester » : on n'a pas écrasé le nazisme avec des bougies, des peluches ou des dessins sur des petits bouts de papier ! Et quand ils ont compris la détermination des Kamikazes, les USA ont envoyé deux bombes atomiques sur le Japon !

    Il faut, simplement, savoir ce que l'on veut : ou on se bat, ou on se tait. Manifestement, comme Houellebecq le signale, il y a un parti de la soumission, de la collaboration avec l'Islam conquérant. Et puis il y la partie - dont nous sommes, évidemment - de ceux qui refusent cet Islam conquérant, qui veulent résister pour notre liberté à tous, de Français et d'Européens.

    Laissons donc les collabos collaborer, et posons le problème clairement, afin que les choses soient bien établies : l'Islam nous agresse, pour la troisième fois (après 711, par l'Espagne, et 1453, par Constantinople) : nous avons par deux fois relevé le défi, et fini par chasser l'envahisseur, même si ce fut long et difficile. Jamais deux sans trois ! 

  • Les « terroristes » de 89 sont toujours là... A la fête de Jeanne d'Arc à Paris et Marseille, par exemple ...

    Les mêmes terroristes - ceux dont il est ici question - semant violence et destruction dans les rues de nos villes, sans qu'il y soit jamais mis fin   

     

    Mur-bleu gds.jpgLa Révolution a été faite par la violence et la Terreur. Elle est née dans elle, par elle, et seulement grâce à elle. Ainsi, bien sûr, que la République dont elle a accouché. Même Emmanuel Macron, alors ministre, l'avait affirmé, reconnaissant avec raison que le peuple français n'avait pas voulu la mort du Roi...

    Et, si Lénine parlait - en un autre domaine - de « maladie infantile du communisme », on peut parler, à propos de Révolution et de Républiques, de leur maladie congénitale, en rappelant ce mot si juste de Gustave Thibon faisant remarquer le lien - génétique, pourrait-on dire - entre « le chaos explosif des révolutionnaires » et « le chaos figé des conservateurs du désordre ». La République, devenue le régime de la France, puis maintenant un véritable Système, emploie alternativement, en fonction de la situation et de ses besoins, l'une ou l'autre forme de ce « chaos ». Qu'elle est. Aucun nuage ne se présente-il à l'horizon ? Elle offre le spectacle rassurant d'un régime calme et normal, cachant soigneusement l'immense fleuve de sang d'où elle est sortie. Des oppositions, des dangers surgissent-ils ? Les descendants des sectionnaires de Robespierre sont toujours là car, c'est bien connu, « la république gouverne mal mais se défend bien » ...

    A Paris et à Marseille, on a pu voir, à l'occasion de cette dernière Fête de Jeanne d'Arc, que la violence terroriste des héritiers de la Révolution et de sa République était loin d'avoir disparu, bien au contraire.

    A Paris, à la fin du colloque du Cercle de Flore du samedi 13 mai, auquel le Prince Jean de France participait, un groupe d'une cinquantaine de terroristes a surgi, soudain, pensant probablement disperser le colloque, ou quelque chose dans ce genre. Les militants royalistes les ont promptement fait déguerpir, par un usage approprié de la force, mise au service de la raison...

    A Marseille, le jeudi 18, en fin d'après-midi, autre scénario : le dépôt de gerbe et l'allocution prononcée au pied de la statue de Jeanne d'Arc des Réformés (en haut de la Canebière) ne fut perturbé que par des cris haineux d'une vingtaine de terroristes, auxquels il fut décidé de ne même pas répondre - comme à Paris - en les forçant à se taire.

    Il n'en demeure pas moins que ces deux événements nous permettent de renvoyer à ceux qui aiment la manier - en la « retournant » à leur intention - la fameuse phrase : il est encore fécond, le ventre d'où est sorti la bête immonde !

    La bête immonde, c'est le Terrorisme, né en France avec et par la Révolution, qui a causé le génocide vendéen, le premier des temps modernes, et la mort d'environ six cent mille Français. Un terrorisme qui s'est survécu au fil des décennies, avec une Louise Michel, et la mise à feu de Paris pendant la Commune ; avec la sinistre Epuration de 44-45, et l'assassinat de milliers de Français...

    L'amusant - si l'on peut employer ce mot, ici - c'est que le terrorisme est pratiqué par des groupuscules qui s'auto nomment « antifascistes », alors qu'ils ne sont que de « prétendus » antifascistes : les fascistes, ce sont bien eux, ceux qui veulent interdire l'expression de toute autre idée que la leur, et ne faire régner qu'une loi, la leur ; qu'un parti, le leur. Et qui sont les frères, les fils et filles de tous les fascismes et terrorismes venus des origines terroristes de la République, le fascisme rouge du marxisme offrant d'ailleurs de curieuses similitudes avec le fascisme vert de Daech, qui, comme la Révolution, fait commencer l'Histoire avec son apparition, et cherche à détruire autant qu'il peut tout ce qui l'a précédé... 

  • Les leurres de la société civile

    Le nouveau gouvernement affiche une moitié de personnes issues de la « société civile ». /Reuters

     

    823330531.jpgFrançois d'Orcival a eu raison de dénoncer « les leurres de la société civile » et de les dénoncer au moment opportun. C'est à dire au moment  où le Système - ce que les maurrassiens appellent aussi Pays légal - pour surmonter ses crises,  met en avant la société civile et fait monter jusqu'à lui, en fait en les intégrant,  quelques membres de ladite société civile. Cette dernière ainsi sollicitée, mise à contribution, en fait récupérée, ne doit pas être confondue avec ce qui subsiste du Pays réel. S'il en est un,  celui-ci se compose de Français dans leurs familles, leurs métiers, leurs villes ou leurs régions. Et qui, sous sa forme actuelle, sont à mille lieues des rouages nauséabonds du Système. 

    Ce qu'écrit François d'Orcival [Figaro magazine du 20.05] mérite d'être lu - en particulier par les lecteurs de Lafautearousseau - raison pour laquelle nous reprenons ci-dessous cet article in extenso.   LFAR

     

    francois-d-orcival-direct-8.jpgLa « société civile » est de retour, le summum de la démocratie, la France d'en bas, nous les citoyens, les « vrais gens ». Elle prolifère par temps politique : l'année dernière, celle des primaires de la droite et de la gauche, nous avions eu droit à une « primaire citoyenne » qui a avorté ; à la présidentielle, sur les 61 candidats inscrits au Conseil constitutionnel qui prétendaient aux parrainages, une quarantaine se revendiquaient de la société civile, autant de zozos retournés depuis dans l'anonymat. Et sur les onze candidats finalement retenus, cinq ont recueilli 91 % des voix... Eh bien, revoilà la société civile pour les législatives !19 000 de ces « citoyens » se sont présentés pour obtenir l'investiture de La République en marche - Emmanuel Macron en a retenu 1 sur 33 ! Et naturellement les plus « politiques ».
    Il n'y a pas de société civile opposée à une société militaire, religieuse ou étatique. C'est pourtant un phénomène qui s'est construit contre une classe politique (aujourd'hui on dit « politico - médiatique ») ressentie comme trop homogène, par ses origines sociales, intellectuelles et professionnelles. Jean-Pierre Chevènement et ses deux complices (Gomez et Motchane) n'avaient pas tort quand ils dénoncèrent, il y a cinquante ans, fin 1967, « l'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise ». Six mois plus tard, et sans savoir qu'ils préfiguraient la « société civile », quelques milliers d' « enragés» levaient les barricades de Mai 68 en signe de révolte contre le pouvoir. Avant que celui-ci ne reprenne la main.

    Certes, Mai 68 n'est pas resté sans suite. On a vu la « société civile », à travers ses réseaux, lobbies, cercles et clubs, en un mot sa floraison d'associations, pénétrer lentement les institutions, jusqu'à gangrener le coeur de l'Etat. Pour autant, la société civile reste un leurre ; il n'y a que les naïfs pour s'improviser « politiques », comme si la politique n'était pas un apprentissage, des procédures, un métier. La société civile permet surtout aux seuls détenteurs du pouvoir de faire croire au citoyen qu'il est le coq quand il n'est que le dindon d'une farce préparée par les chefs. C'est tout leur talent de savoir ainsi renouveler les têtes et les troupes pour les conduire, en bon ordre, à voter comme il faut. 

  • Premiers pas

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On ne saurait reprocher à M. Macron d’avoir voulu redonner un peu de la gravité qui convient à l’exercice du pouvoir.

     

    De ses premiers pas, M. Legrand (France Inter) a pu dire justement : « Il a su s’imprégner de la sacralité de la fonction, et (pour l’instant du moins) revêt bien cet habit si particulier, parfois problématique, du monarque républicain. »

     

    Certes, les élections législatives de juin seront déterminantes pour la suite du quinquennat. Certains signaux, plus ou moins explicites, ont cependant été déjà envoyés. D’abord, évidemment, ceux de la campagne présidentielle du nouveau chef de l’Etat. On a bien compris que l’axe de sa pensée politique est de permettre à la France, en « optimisant » ses atouts, d’avoir toute sa place dans le village mondial libéral considéré comme le nouvel horizon indépassable. M. Macron se propose donc de réformer, comme voulait le faire déjà M. Giscard d’Estaing en 1974. En utilisant, pour parler comme les journaleux, des éléments de langage que ce dernier doit approuver (« libérer les énergies », « exigence et bienveillance », « pragmatisme », etc.) et qui font dire à M. Gattaz  qu’« on est sur un nuage ».

     

    Mais la campagne présidentielle, encore présente dans les esprits, l’a aussi montré : M. Macron ne peut pas ignorer le contexte partisan dans lequel s’inscrit forcément sa présidence. Si le gouvernement de M. Philippe comprend beaucoup de ministres reconnus pour être plutôt compétents, la distribution des portefeuilles relève quand même d’un subtil équilibre politicien - « On est chez Darty » remarque plaisamment M. Legrand. M. Macron se place ainsi dans la continuité de ce que d’aucuns appellent « le système ». D’ailleurs, pour M. Zemmour (RTL), « Macron fait en grand ce que Sarkozy avait fait en tout petit. » Son souci manifeste de réduire les deux vieux partis (LR et PS),  pour conforter ainsi un centre majoritaire réunissant « deux Français sur trois », réaliserait là encore le voeu de MM. Giscard d’Estaing et Bayrou réunis.

     

    Le dynamisme de M. Macron, son volontarisme et son optimisme, l’apparence transpartisane qu’il se donne volontiers, peuvent paraître sympathiques. Son côté gaullien, « jupitérien » selon lui, le fait qu’il veuille être l’homme de la circonstance (« Aujourd’hui, le temps est venu pour la France de se hisser à la hauteur du moment », allocution du 14 mai) pourraient même susciter un certain consensus. Mais ce ce n’est pas avec des mots qu’on réglera les vrais problèmes de la France - à commencer par sa souveraineté et son identité, lesquelles conditionnent tout le reste dans la mesure où ce sont elles qui donnent sens à tout le reste. « Macron, c’est que de la com » (M. Corbière, CNews). « Macron, c’est Henri IV » (M. Bern, Le Parisien). Voilà certainement deux exagérations. La réalité se chargera, et assez vite, de montrer ce qu’il en est. 

  • Atlantico est-il encore le site libéral des origines ? Il pose - ici - un vrai problème ... A méditer

     

    En outre, Atlantico ajoute à son titre le judicieux commentaire suivant :  

    Avec une proportion de 46% de Français qui s'estiment être des perdants de la mondialisation, ce qui est le plus mauvais score après l'Italie (53%), la France semble bien plus fragile sur cette question que l'élection d'Emmanuel Macron ne pouvait le laisser supposer.
  • Société & Actualité • « Société civile » : un trompe-l'oeil

     

    Une analyse de Patrice de Plunkett

    dans son blog, le 20.05 - Et nous sommes d'accord ...

     

    hqdefault.jpgLa Macronie représente surtout la France d'en-haut : ce qu'à Bruxelles on appelle « société civile » depuis un certain rapport de la Commission. Coup d'œil sur ce gouvernement et ces candidats :   

    Qu'est-ce que «la société civile » ?  Aucune définition précise n'en est donnée ; c'est une expression variable dont le sens dépend du lieu, du moment et de l'interlocuteur. Et pour cause : c'est une arme déguisée. L'expression est apparue dans les années 1980, au moment où pointait la grande offensive néolibérale contre « l’Etat ». L'universitaire liégeois Gautier Pirotte analyse cette genèse stratégique dans l'étude qu'il a publiée en 2008 à La Découverte : le mythe d'une « société civile » fut lancé pour persuader l'individu que ses potentialités étaient « bloquées » par « les rouages d'un Etat extrêmement présent ». En 2001, la Commission de l'UE publie un Livre blanc de la gouvernance européenne qui fait avancer d'un cran l'opération : la « société civile », affirme-t-il, sera le pilier de la construction de l'Union ; un pilier de la « gouvernance » destinée à faire pièce aux Etats politiques. Les analystes anti-libéraux ripostent aussitôt que cette « gouvernance » (terme emprunté au management) n'est autre qu'une « manière de gérer le néo-libéralisme » en réduisant le rôle des instances politiques au nom d'une émancipation de la « société civile ». Mais les « instances politiques » n'ont pas été capables de discerner le péril ; ou, l'ayant discerné, s'en sont fait le complice pour des raisons coulissiers...

    Faite principalement au nom de « l’expertise » (autre élément de langage néolibéral), l'OPA de M. Macron sur l'Etat se fait également au nom de la « société civile ». Plus de la moitié des 526 candidats LREM aux législatives en sont déclarés « issus ». Parmi eux, peu d'employés et de chômeurs ; moins de 10 % de membres des professions intermédiaires (alors qu'ils sont 30 % de la population) ... Mais beaucoup de médecins, d'avocats d'affaires, de cadres du privé et de hauts fonctionnaires ! 68 % des candidats LREM viennent des professions supérieures (comme dans l'Assemblée sortante, mais avec deux fortes progressions : le nombre de « consultants » et de « conseillers en communication », et le nombre de diplômes de grandes écoles jusque chez les rares candidats d'origine étrangère : par exemple celui de la 6e du 93, Alexandre Aïdara, qui a fait Centrale et l'ENA. La « société civile » en Macronie, c'est un club.  

    C'est donc - déplore Libération - le « miroir déformant » d'une société « sans chômeurs ni retraités ou presque, sans ouvriers », et où les seuls « représentants de la diversité » faisaient déjà partie de la France d'en-haut... Selon la formule de notre blog avant-hier, le pays qui va mal sera représenté par le pays qui va bien. Exactement comme auparavant. Mais d'un pied plus léger, bien sûr. Et quelle prestance chez notre jeune Président ! der Junge, comme dit la chancelière. 

    Patrice de Plunkett : le blog

  • Société & Actualité • Macron le militaire sur les Champs-Elysées: trois hypothèses pour une remontée. En Marche ou au pas ?

     

    Jérôme Leroy

    De la politique ? Oui mêlé de métapolitique, de réflexions sur des sujets de société. Avec le style, l'intelligence, la perspicacité, l'humour de Jérôme Leroy. Tout ce qui touche aux armées est aussi d'ordre régalien (royal) et intéresse aussi les royalistes, qui sont des patriotes, à titre particulier. [Paru dans Causeur le 18.05].  LFAR

     

    1620021216.jpgOn a beaucoup glosé sur la remontée des Champs-Elysées, dont même l’habileté des cadreurs avait du mal à cacher à quel point les rangs des spectateurs étaient clairsemés, par le président Macron à bord d’un très martial command-car.

     

     

     

    Que l’on nous permette, sur cette scène inaugurale du quinquennat, trois hypothèses.

    Hypothèse 1: Emmanuel Macron appartient à cette génération qui n’a pas eu à faire son service militaire et ça lui manque. « J’appartiens à cette génération de Françaises et de Français, dont l’arrivée à l’âge adulte s’est confondue avec la professionnalisation de nos armées et la suspension de la conscription. Aussi n’ai-je pu faire mon service militaire », a-t-il déclaré à plusieurs reprises en parlant de sa biographie. La restauration d’un service militaire universel et de courte durée est d’ailleurs au programme de La République en marche.

    Hypothèse 2:  Du haut de son command-car, il nous dit: « Je vous préviens, je suis le chef des armées et je vais engager mes troupes sur tous les fronts atlantistes au nom du Vrai, du Beau et du Bien. » Car l’atlantisme a toujours été la ligne de la politique étrangère des pays libéraux et européens, vraiment libéraux et vraiment européens, pas comme ces Français encore infectés par le gaullisme malgré les présidences de Giscard, Mitterrand, Sarkozy et Hollande (on fera une petite exception pour Chirac qui a su dire non à la guerre en Irak en 2003).  Au premier chef de ces pays modèles en politique étrangère, il y a bien sûr l’Allemagne, si chère au cœur du nouveau président.  Il faut donc que la France elle aussi s’aligne sur les Etats-Unis comme autrefois les démocraties populaires s’alignaient sur le grand frère soviétique.

     

    Hypothèse 3, dite de l’indice sémiologique : « Oui, je vous ai bien eus, je viens de réussir en moins de deux ans un coup d’Etat parfait, selon un scénario pensé et réalisé par le capitalisme financiarisé et ses principaux relais qui vont pouvoir en finir, grâce à moi et à mon allure moderne,  avec l’exception française, son jacobinisme, son état providence, son goût pour l’égalité.  Ceci est un putsch, d’un genre nouveau, mais on sait en Europe, depuis la Grèce de 2015, qu’il n’y a plus besoin de chars pour renverser un régime. »

    L’hypothèse 1 est purement psychologique, l’hypothèse 2 purement politique, l’hypothèse 3 pourrait être qualifiée de complotiste, mais doit tout de même être l’occasion de nous rappeler qu’il existe deux erreurs en matière de complot: en voir partout, ce qui est une pathologie dangereuse et n’en voir nulle part, ce qui est d’une naïveté qui confine à la bêtise à moins d’être totalement ignorant en matière d’histoire. Le command-car du président Macron serait donc à la fois la satisfaction d’une frustration, le signe politique de nouvelles allégeances françaises et le clin d’oeil presque amusé à des commanditaires tout aussi amusés.

    La vérité est sans doute composée, en des proportions variables, des trois hypothèses précédentes. En tout cas, c’est ce qu’il faudrait avoir en tête pour qui voudrait écrire un roman, dans quelques années,  sur cette prise du pouvoir qui, dès qu’on aura un peu pris de recul, apparaîtra comme proprement invraisemblable dans un pays comme le nôtre. Même en tenant compte de sa désorientation,  de ses fractures profondes et de la propagande inégalée et la ferveur hagiographique délirante en la faveur de l’Elu par les médias « mainstream ». 

    Jérôme Leroy
    écrivain.

  • Un nouveau gouvernement fort peu nouveau, fort peu crédible : ceux qui ont voté Macron, ne venez pas vous plaindre !

     

    Mur-bleu gds.jpgDe quoi accouche la montagne de « promesses Macron » ? De rien de bien spécial, de bien particulier, de bien nouveau. En fait, d'une minuscule et ridicule petite souris. D'un gouvernement improbable de dosage / équilibre / combinazione : tout ce dont les Français ne veulent plus et que Macron avait promis d'abolir !

    - L'ingérable / imprévisible / intenable Hulot à l'écologie : la bonne nouvelle c'est qu'on est quasiment certain que Notre-Dame-des-Landes ne se fera pas !

    - Incompréhensible : Le Drian seul vrai bon ministre de Hollande / seul vendeur de Rafales viré des Armées. L'efficacité à la Macron ? On tremble !

    - Loufoque : le dernier des caïmans (Bayrou) et sa comparse Sarnez ministres ! Macron avait promis de renouveler et rajeunir : chapeau l'artiste !

    Comme le disaient déjà les Romains : « Parturiunt montes : nascetur ridiculus mus ! »