Livres & Actualité • L’islam ou la République
Lina Murr Nehmé, franco-libanaise, spécialiste du Moyen Age et de la Renaissance, nous avait dans son dernier ouvrage sans concession ouvert les yeux sur la montée du terrorisme islamique Fatwas et Caricatures La Stratégie de l’Islamisme. Elle reprend sa plume ou plutôt son épée pour pourfendre et dénoncer le double langage des tenants d’une religion qui tend à s’imposer en Europe.
Si nous ne sommes pas étonnés par les omissions volontaires de Tariq Ramadan et la duplicité de Tareq Oubrou, on sera particulièrement intéressé par le portrait du Révérend Dalil Boubakeur. Certes le Maître de la mosquée de Paris, essaie de défendre un Islam de paix, mais sa soumission obligée au gouvernement algérien, l’oblige parfois à louvoyer.
La formation des Imams dont il assure une part de responsabilité pose un problème d’incompatibilité avec le laïcisme, les lois de la République et plus encore, notre héritage judéo-chrétien transmis par nos Rois et prélats. A cet égard, le constat d’échec de Jean-Pierre Chevènement dans ses exigences avec les représentants du culte musulman est révélateur. La pierre de non-achoppement étant la liberté sans faille pour tout musulman, résidant en France, de rejeter sa religion première ou de se convertir.
Une large partie de l’ouvrage, reconstitue la colonisation du territoire qui devait devenir l’Algérie. Nos généraux et soldats n’en sortent pas grandis mais l’imagerie autour d’Abdel Kader, non plus.
Ce livre est à rapprocher de l’œuvre d’Hamed Abdel-Samad (de nationalité allemande et d’origine égyptienne) intitulé « Le Fascisme islamique » dans lequel il ne manquait pas de déclarer : « l’idéologie fascisante ne s’est pas introduite dans l’islam avec la montée en puissance des Frères musulmans, mais est ancrée dans les origines historiques mêmes de l’islam« .
On ne saurait aussi ignorer les mises en garde permanente contre la progression de l’islamisme en France, de Boualem Sansal, écrivain algérien d’expression française, et essayiste, honoré par de nombreuses récompenses dont celle du Grand prix du roman de l’Académie française (2015). •

Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur, ce qu’ils cachent, de Lina Murr Nehmé, édition Salvator 254 pages, 22 €
Doit-on parler de la question ouvrière en 2017 ? Elle est, en tout cas, l'une des grandes absentes du débat présidentiel, comme si elle n'était qu'une annexe mineure des débats économiques et sociaux, et qu'elle n'avait plus de sens sur la scène politique française. Il est vrai que les ouvriers ne représentent plus « que » 5 millions de personnes environ, et que leur nombre s'effrite chaque année un peu plus devant l'avancée de la robotisation, les délocalisations et la poussée permanente de la tertiarisation des sociétés. Le monde paysan a connu le même processus de déperdition numérique et d'effacement de sa visibilité aux yeux de nos contemporains depuis plus d'un siècle, processus accéléré par les fameuses « Trente Glorieuses » et le triomphe de la société de consommation depuis les années 1960 en France comme dans le reste de l'Europe. Aujourd'hui, les ouvriers sont quasiment effacés de la représentation médiatique de notre société contemporaine, et l'éclat de rire des chroniqueurs de M. Ruquier devant le candidat d'extrême-gauche Philippe Poutou, un authentique ouvrier industriel, signifiait, d'une certaine manière, le congé que la Gauche donne désormais à une classe productrice manuelle qu'elle ne veut plus reconnaître en France, si ce n'est comme une masse pourvoyeuse de votes populistes... L'ouvrier français n'est-il pas, effectivement, la « mauvaise conscience » d'une Gauche qui, jadis ouvriériste, a préféré les sirènes de l'altérité lointaine ou exotique à la défense et pérennisation d'une classe de travailleurs un peu trop proches et parfois attachés à des traditions qui leur donnaient « corps et sens » dans une société qui « du passé fait table rase » ?
La semaine dernière :
La victoire de Benoît Hamon a d'ailleurs confirmé la validité des caricatures les plus sévères du Parti socialiste, comme si ce dernier, à défaut de se maintenir au pouvoir, se repliait sur sa base la plus étroite, en contemplant dans l'entre-soi militant une utopie régressive. On s'imaginait donc Macron s'imposer au premier tour en laissant de côté une gauche folklorique et en recevant l'appui de cette frange de la droite étrangère au conservatisme, déçue de l'échec d'Alain Juppé. Ce néo-giscardisme annonçant une France enfin heureuse dans la mondialisation car libérée du souvenir de sa gloire perdue n'était pourtant pas étranger au fameux programme de Terra-Nova, prétendant rassembler en une même coalition la France prospère des métropoles et celle des banlieues.
Les lecteurs de Lafautearousseau le savent : depuis que ce site existe, c'est-à-dire depuis dix ans, nous ne donnons pas de consignes de vote. Notre rôle est de préparer les esprits pour une réinstauration de la royauté, pas de participer aux jeux stériles du Pays légal, forcément suivis de désillusions, chaque fois plus cruelles pour nos concitoyens. Ce fut le thème du brillant colloque qui s'est tenu à Marseille, samedi dernier (4 mars) : nous ne nous désintéressons pas de ce qui fait l'actualité politique de notre pays, mais nous n'allons pas nous diviser, éventuellement, entre nous, sur le choix de tel ou tel candidat, à élire dans le cadre d’un système qui est pervers et qui, on ne l'a que trop vu, ne fera finalement que décevoir. Que chacun choisisse donc, en conscience, celui ou celle qu'il pense être le mieux à même de l'être, et que le moins de temps et d'énergie possible soit enlevé au seul militantisme qui vaille : celui qui consiste, dans l'esprit de l'Action française, à être
Alain Minc, parrain politique du jeune prodige, avait tracé les contours, au siècle dernier, du « cercle de la raison ». C'était lors d'une autre élection présidentielle et ce fameux cercle entourait Édouard Balladur. Aux impératifs européens, atlantistes avec une teinte timidement progressiste, s'ajoutait le culte des experts, du droit, des chiffres. La politique était une chose trop sérieuse pour la laisser aux bateleurs d'estrade, aux sourires hollywoodiens, aux combinaisons acrobatiques. Précision, constance, distance formaient la trinité de la compétence. Aux foucades des Berlusconi de tous poils, on préférait l'austérité d'un Jacques Delors, politique dévoué et sacrifié à l'intérêt supérieur de la Commission.
« Sur les marchés, on appelle cela le « spread » Le Pen. Ou la « prime de risque » Le Pen en bon français » écrivait le rédacteur en chef des Echos le 27 janvier dernier, lançant cette thématique dans les médias industriels.
Notre « grain de sel » de ce jour sera très court. Il consistera surtout à lire l'article - qui se passe de commentaires - auquel le lien ci-dessous donne accès, article paru dans le journal suisse politiquement très incorrect Les Observateurs.
Lisez la courte page d'accueil de France info, du jeudi 9 février [Lien ci-dessous] ; et écoutez, en bas de page, les 2'05" d'entretien du journaliste avec Raspail, sur son ouvrage étonnamment prémonitoire* : évidemment, dans la maison France info, on va immédiatement frémir et se faire peur, en agitant les mots d' « extrême-droite », « racisme » et autres niaiseries.
Mais, enfin, malgré cette puérilité affligeante - et révélatrice de l'état d'esprit de la très grande majorité de ceux qui sont aux manettes de l'audio-visuel - donnons acte à Franck Mathevon d'avoir, au moins, le temps d'une chronique, braqué les projecteurs sur un vrai visionnaire, un grand Français, un « lanceur d'alerte », en somme, comme on dit volontiers, aujourd'hui.
Les actuelles joutes présidentielles nous démontrent à l'envi toute la dangerosité mais aussi le ridicule de cette course au Pouvoir de quelques ambitions personnelles et partisanes qui oublient les réalités pour s'attacher les votes des électeurs, du moins durant les jours de scrutin. Les promesses ne font pas un programme et les programmes ne tiennent pas leurs promesses, et les citoyens l'ont compris qui, pour beaucoup, désespèrent de voir des solutions concrètes et crédibles sortir des urnes printanières. La Nouvelle enquête sur la Monarchie* est aussi l'occasion de rappeler qu'il existe, au-delà de la République et de ses différentes formes, un « autre régime » que l'on peut, au regard de l'histoire et de la contemporanéité républicaines qualifier de « nouveau », hors et au-dessus des partis et de leur système...
Car, contrairement au Conseil constitutionnel, le roi n'est pas nommé par des personnalités institutionnelles et partisanes, ni en fonction de choix politiques : là encore, sa naissance le préserve de ce choix fait par d'autres que le « hasard contrôlé » inhérent à la Monarchie héréditaire et successible. De plus, le roi est le symbole visible, l'incarnation de la nation plurielle sans parti-pris, le double trait d'union, temporel entre le passé et le présent, et politique entre les toutes les composantes constituées de la France : il n'est pas l'homme d'un parti ou d'une partie contre l'autre, il est au-dessus des partis et des parties, et sa force est de ne jamais dépendre d'eux puisqu'il ne leur doit rien, et sûrement pas sa légitimité, de nature et d'origine « extra-démocratique », ce qui lui permet de garantir le libre exercice par chacun de ses droits, libertés et pouvoirs, sans interférer sur ceux-ci. Le roi est l'autorité « au-dessus » qui permet les libertés à tous les niveaux de la nation ; il est le sommet de la pyramide des pouvoirs et la condition de la nécessaire subsidiarité qui fait vivre, à tous les degrés de l'échelle, les pouvoirs concrets. La Tour du Pin résumait cela en expliquant qu'il fallait remettre la Monarchie dans l’État et la Démocratie dans les provinces, les communes et tous les autres corps intermédiaires : c'est, encore et toujours, le sens même du combat royaliste, un combat qui ne cherche pas la victoire d'un parti royaliste mais l'établissement d'une Monarchie sans parti-pris, pour servir le pays et non « se servir ». L'actuelle présidentielle, avec son lot de promesses et de scandales, semble bien loin d'une telle perspective : elle est, aujourd'hui, le meilleur argument a contrario de la Monarchie et il serait bien dommage de ne pas le faire savoir à nos concitoyens...
Alors que la campagne électorale en vue du prochain scrutin présidentiel bat déjà son plein à travers le lamentable spectacle des « primaires » de la droite comme de la gauche, dont les candidats rivalisent de médiocrité, comment ne pas se prendre à rêver d’un changement de régime puisque celui-ci, depuis des décennies, ne cesse de défaire la France ?
Un sondage, c’est un peu comme la bombe atomique du tonton de Boris Vian qui la fabrique dans son garage et qui comprend soudain une chose évidente :