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Actualité France - Page 353

  • Le morne printemps qui attend l’Europe, chronique d’une fin de règne

    Boutique de souvenirs à Saint-Pétersbourg (Sipa)

     

    Par Roland Hureaux

    Les méandres glauques et les conditions extravagantes, sans précédent de l'actuelle campagne pour l'élection présidentielle mobilisent l'attention des Français sidérés par l'affligeant spectacle. Ce dernier ne doit pas, toutefois, nous dissimuler la situation de l'Europe et du monde, qui est, du moins pour nous, Français et Européens, tout aussi inquiétante. Roland Hureaux - dont il faut signaler qu'il fut l'un des participants au brillant colloque organisé à Paris par l'Action française le 7 mai 2016* - dresse ici de cette situation un tableau synthétique assez complet pour en dégager avec réalisme, bon sens, lucidité et connaissance des sujets, les lignes de force [Causeur, 14.02]. Dans les circonstances que Roland Hureaux décrit avec exactitude, les Français patriotes, dont les royalistes, ne devraient pas manquer de se poser la question de notre régime politique. La France suivra-t-elle insouciante de son avenir, le déclin européen ? Ou aspirera-t-elle à un sursaut qui permettrait son redressement et pourrait entraîner celui de l'Europe ? Il est clair que notre actuel régime politique en serait de toute évidence incapable.  LFAR   

     

    hureaux.jpgL’Europe occidentale se trouve aujourd’hui en état d’apesanteur. Tout ce qui a déterminé sa politique au cours des dernières années est en train de s’effondrer mais elle ne le sait pas encore.

    Le 20 janvier dernier, Donald Trump a pris ses fonctions à la Maison blanche ; il a déjà nommé Rex Tillerson, proche de Poutine, au poste de secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères). Dans quelques semaines, Trump et Poutine se rencontreront en tête à tête. Ils régleront sans doute une série de problèmes, principalement celui du Proche-Orient, peut-être celui de l’Ukraine. Ils parleront aussi de la Chine. Parleront-ils de l’Europe occidentale ? Ce n’est même pas sûr. D’abord parce qu’il n’y a rien d’urgent à régler, ensuite parce que, dès lors qu’ils se sont mis d’accord, l’opinion des Européens leur importera bien peu. Et ensuite ? Il n’est pas absurde de prévoir que si les bonnes relations des deux puissances se confirment, ils instaurent une sorte de cotutelle sur l’Europe de l’Ouest.

    La déréliction de l’Europe occidentale

    La déréliction de pays d’Europe occidentale est grande. D’abord en raison de leur situation économique et sociale : récession, chômage, insécurité, dénatalité, immense frustration des peuples. Ensuite en raison de leurs engagements des dix dernières années. Le refus de Jaques Chirac de participer en 2003 à la guerre d’Irak a été le dernier acte de résistance d’un gouvernement européen à Washington. Depuis lors, les positions des gouvernements, des partis dominants, des principaux décideurs et des médias ont été de se ranger sans nuances sur la politique américaine à l’égard de la Russie et concernant le Proche-Orient ; une politique qui a consisté en Europe à envenimer le conflit ukrainien et à prendre des sanctions vis-à-vis de Moscou, à sévèrement blâmer un homme aussi modéré qu’Helmut Schmidt, et au Proche-Orient à soutenir des mouvements djihadistes pour déstabiliser ou renverser les régimes établis de longue date mais désignés à la vindicte publique par Washington.

    Ce ne sont nullement les intérêts de l’Europe qui expliquent cette politique, c’est l’assujettissement de ses dirigeants. Ce n’est pas à vrai dire sur la politique américaine en tant que telle qu’ils se sont alignés mais sur l’idéologie néoconservatrice qui l’inspire depuis 25 ans. Or cette idéologie a reçu en novembre 2016 un coup fatal : la défaite de Hillary Clinton qui l’incarnait, pour laquelle tous le Européens sans exception, au mépris du principe de non-ingérence, avaient pris parti, puis un autre : la défaite de djihadistes soutenus par les Occidentaux dans les rues d’Alep.

    La réaction des principaux dirigeants européens face à la victoire de Trump a été significative : communiqués froids, leçons de morale aussi sournoises que ridicules (de la part de la chancelière allemande en particulier). La réaction aux événements du Proche-Orient n’a pas été moins désolante : dénonciation insensée de crimes de guerre imaginaires, tentatives de la France de changer in extremis la Charte des Nations-Unies pour autoriser l’ingérence humanitaire au moment où celle-ci venait de montrer un peu partout son caractère désastreux, encouragements des Britanniques à certains groupes djihadistes pour qu’ils rompent la trêve décidée autour de Poutine, et reconduction des sanctions imposées à la Russie alors qu’on sait que les Etats-Unis ne vont pas tarder à les lever : au lieu de prendre les devants, les Européens s’enfoncent dans le déni.

    Face à l’effondrement de l’idéologie néoconservatrice (ultralibérale en économie et libertaire dans le sociétal) qui a le même caractère intégrateur et mondialiste que l’idéologie européenne façon Bruxelles, les Européens sont aujourd’hui comme un canard sans tête qui continue à marcher sans réaliser qu’il est déjà mort. Le traité transatlantique qui constituait en quelque sorte une extension de la mécanique européenne à l’Atlantique-Nord est enterré.

     

    Entre deux géants

    Mais le plus grave pour l’Europe est qu’elle a désormais affaire à deux géants : Poutine plus populaire que jamais dans son pays et prestigieux vainqueur au Proche-Orient, Trump qui a réussi l’exploit de se faire élire contre son parti, contre la totalité de l’oligarchie économique et des médias.

    Aucun de ces deux hommes n’a de raison d’avoir la moindre sympathie pour les dirigeants actuels d’Europe occidentale qui ont tous pris parti contre eux, sur le terrain diplomatique et militaire pour Poutine, dans l’arène électorale pour Trump. Le troisième grand homme, plus inquiétant, est Erdogan dont les ambitions se heurtent à une situation intérieure très perturbée et que Poutine a du mal à tenir en bride. Nettement éloigné de l’Europe de Bruxelles, il reste un homme fort.

    Face à ces grands, quel désastre ! L’Allemagne n’a pour ainsi dire plus de chancelière tant Angela Merkel s’est discréditée en ouvrant de manière irresponsable le pays à un million de migrants, la France a un président zombie, dévalué sur la scène internationale et qui n’a même pas pu se représenter. L’Italie a vu la démission de l’illusionniste Renzi, si politiquement correct. Mme May semble en meilleure posture mais, encore mal connue à l’étranger, elle semble absorbée par les mille et une difficultés juridiques du Brexit, sans doute parce que, d’aucun côté de la Manche, personne n’ose comme Alexandre trancher le nœud gordien. Et ne parlons pas de Juncker dans ses heures de lucidité ! Tout cela sur fond de crise de l’euro, sauvé in extremis dans l’affaire grecque par la pression d’Obama. Que fera Trump la prochaine fois ?

    Il se peut que l’Europe occidentale telle qu’elle fonctionne aujourd’hui s’avère incapable, de manière structurelle, de produire de vrais leaders. Ce printemps, en attendant de savoir ce qui sortira de l’élection présidentielle française, première du calendrier, le vide sidéral qui est aujourd’hui celui de l’Europe occidentale, va paraître au grand jour. C’est tout un cycle historique qui se termine pour elle.  

    Roland Hureaux

    essayiste

    * « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »

  • La macro énormité d’Emmanuel Macron : « Il n'y a pas une culture française » ...

    Meeting à Lyon, le 4 février 2017

     

    1903076588.10.jpgOui, vous avez bien lu, il a osé le dire : « Il n'y a pas une culture française ; il y a une culture en France : elle est diverse, elle est multiple ». Signé : Macron (lors de son meeting à Lyon, le 4 février 2017).

    Sans crainte du ridicule, Macron a donc mis ses pas dans ceux du grotesque Eric Besson, qui avait osé déclarer en son temps* : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

    Que répondre à de tels Niagara de stupidité ? De tels Everest de bêtise pure ? Et encore, on reste gentils, et polis...

    Alors, comme ça, il n'y a donc pas de culture française ? Mais, qu'est-ce qu'elle t'a appris, Manu, Brigitte ? Elle n'est pas professeur de français ? Bon, on conçoit sans peine que tu n'as pas dû faire « que » de la littérature quand tu étais avec elle. Il a fallu, sans doute, faire les courses, s'occuper des tâches ménagères, arranger un peu la maison, et puis tout un tas de choses - on n'a pas trop d'idées, là, comme ça - mais vous avez sûrement dû faire tout un tas de trucs, tous les deux, et avoir un temps bien employé. Du moins, on vous le souhaite.

    Mais, vraiment, elle ne t'a jamais parlé de Molière ? Ni de Racine ? Exit donc, Racine, et Molière avec...

    Et Verlaine ? Non plus ? Et Montaigne, Pascal, Voltaire, Chateaubriand ? Non, vraiment, rien ? Cela ne te dit rien ?

    En somme, depuis que tu es avec elle, Balzac est au niveau de Black M (ou, pourquoi pas, au-dessous) ?

    Eh ! bien, vive les profs !

    On se demande bien à quoi elle t'a servi, Brigitte ! Enfin, on veut dire, « au niveau du culturel », comme on dit dans le jargon. Dans un de leurs meilleurs sketches, Les Inconnus disaient que « dans culture, il y a ture ». On espère que, candidat à la fonction suprême, tu as pris le mot « culture » dans sa globalité, et pas dans une seule de ses « parties » !

    Bon, maintenant, soyons sérieux. Le père Besson avait déjà insulté le peuple français ; voici le tour du père Macron, en mode « macro ». Pas de culture française ! Le moindre rappeur sub-saharien, eructeur de sons bizarroïdes sur des textes (?) qui ne le sont pas moins, promu l'égal de François Villon ou de ce pauvre Ruteboeuf qui, pour le coup, aura bien raison de se plaindre et de se lamenter ! Le moindre pourrisseur des murs de nos villes (baptisé « grapheur » par la sous-culture du politiquement correct) promu l'égal de Philippe de Champaigne ou de Cézanne ! On en passe, et des pires !

    Osons une question simple ; la seule qui vaille d'être posée, mais c'est une question qui fâche : et si on arrêtait de délirer ?

    Et si vous commenciez, un tout petit peu, à ouvrir les yeux, un tout petit peu. A sortir de votre bulle dorée : d'élu, haut fonctionnaire et ministre pour l'un (Besson) ; de banquier, haut fonctionnaire et ministre pour l'autre (Macron).

    C'est vrai qu'on vous demande, là, l'impossible : car, si vous faites cela, vous sortez du Système que vous représentez si bien, que vous incarnez, que vous êtes. Et, justement, vous n'êtes plus rien ; du moins, plus rien d'autre que de simples citoyens, comme nous. Vous perdez ce qui vous rend différents. Mais, différents, pas pour le meilleur : pour le pire... 

    * Nous avions relevé cette grotesque déclaration d’Éric Besson dès qu'elle fut prononcée, le 16 février 2010. A retrouver, le cas échant, au moyen du lien suivant :

    Rions un peu, d'eux : la grandiloquence révolutionnaire, mais aussi les décisions de Justice, revues et corrigées, à la sauce Besson !

  • Qu'il prenne garde, le trotskyste Cédric Herrou !

     

    1903076588.10.jpgCédric Herrou se présente comme un paysan. Il lève le poing gauche, et parle pourtant plus comme un révolutionnaire bien formé, bien aguerri aux méthodes de l'agit-prop, que comme un céréalier, un maraîcher ou un éleveur ! Il est paysan comme la moindre personne dans la rue est Pape ou roi d'Espagne ! Quand on le voit à la télé, il est assez souvent vêtu « façon clown », bonnet de laine jaune vif, écharpe rouge vif aussi, pantalon d'une autre couleur encore. Mais ce clown, plutôt burlesque, a un je-ne-sais-quoi de trop sérieux ; voire même d'inquiétant dans le regard. Son vrai « métier » ? : prêter la main au passage de la frontière par des clandestins, et, donc, de fait, se faire l'un des maillons de la chaîne des « passeurs », en clair, des trafiquants de chair humaine, des négriers des temps modernes. Le beau paysan que voilà !

    Il vient d'être condamné symboliquement à 3.000 euros d'amende, mais avec sursis. Autant dire, rien. D'ailleurs, enhardi par ce succès, et par l'aide des trotskystes, ses frères, il annonce, fièrement, qu'il continuera.

    Fort bien.

    Mais qu'il prenne garde, le trotsko Herrou. Il s'est trouvé, en Allemagne et en France, lors des derniers attentats meurtriers, quelques terroristes de Daech déguisés en « clandestins ». Oh, pas beaucoup ; pas des milliers, ni des centaines, juste quelques-uns. Mais pour les braves types (hommes, femmes et enfants) qui ont croisé leur route, qui se sont trouvés, comme dit la chanson, « au mauvais moment au mauvais endroit », ces « juste quelques-uns » ont signifié la fin de leur existence ; des familles brisées, détruites, ravagées.

    Alors, nous n'avons qu'un seul commentaire à faire, face à ce désolant personnage, à son action scélérate, et à ce non moins désolant verdict. C'est qu'il vaut mieux pour lui - le trotsko Herrou - que, dans les jours, semaines et mois qui viennent, il n'y ait pas d'attentat meurtrier commis par un seule de ces « clandos » qu'il a fait passer en France.

    Car, si tel était le cas - comme, on vient de le dire, cela l'a été déjà en Allemagne et en France - alors les citoyens français, à défaut d'une justice clémente envers ceux qui se mettent hors la loi pour aider des hors la loi - seraient en droit de venir sonner à la porte de sa maison, dans les Alpes maritimes, vallée de la Roya, pour lui demander des comptes... 

  • Éric Zemmour : « François Bayrou, ou l'oxymore permanent »

     

    Par Eric Zemmour           

    CHRONIQUE [Figaro, 8.02] - « Un livre pour annoncer une candidature à la présidentielle : un classique de la vie politique française dont use à son tour François Bayrou.»  De la lecture de ce livre qui est aussi celui d'un homme de culture, d'enracinement, y compris paysan, et de perspectives historiques toujours présentes, mais, concomitamment, d'un homme voué aux nuées et aux compromissions du Système, Eric Zemmour dégage les contradictions qui stérilisent et tuent. Lui aussi pétri d'expérience, d'Histoire et de lectures, Zemmour raisonne avec la lucidité et le réalisme de Bainville. « Le grand Bainville », dit-il souvent. Et avec le temps, point dans ses raisonnements, ses jugements, cette forme de pitié qui s'était fait jour avec l'âge chez Bainville pour ses contemporains victimes ou acteurs d'un Système dévastateur. En un sens, toutes proportions gardées, Zemmour est dans cette filiation bainvillienne. Et c'est une chance pour l'Intelligence française d'aujourd'hui. Les royalistes français ont sans-doute quelques titres à ressentir et apprécier cette chance plus que d'autres ...  Lafautearousseau  

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgJean-Jacques Rousseau nous avait conseillé d’ « écarter tous les faits ». Quand on ouvre un ouvrage de François Bayrou, surtout à la veille d'une campagne présidentielle, et qu'on lit dans l'introduction « contrairement à ce que disent les benêts, quand la crise s'avance, l'expérience ne nuit pas », on doit faire un effort pour « écarter tous les faits », en l'occurrence les entêtants parfums tactiques, le cynisme usé des ambitions élyséennes qui ressortent comme crocus au printemps, et la banalité commerciale de ces livres de politiques, mélange de confession personnelle et de programme électoral, qui ne sont que des moyens d'autopromotion médiatique. Avec le dernier livre de Bayrou, il y a d'évidence tout cela ; mais il y a autre chose : la réflexion d'un des derniers « agrégés qui sache écrire ». La culture du lettré est à double tranchant pour le politique : elle marque sa supériorité sur ses pairs, mais aussi révèle plus crûment ses contradictions qui sont celles de toute sa classe, et de notre époque. François Bayrou ou l'oxymore permanent.

    Bayrou est un fils de paysan qui aimait les livres ; un barrésien qui ne renie rien de la « terre et les morts » ; un catholique qui retrouve des accents péguystes lorsqu'il fulmine contre la domination de l'argent ; un lecteur avisé de Simone Weil qui considère que « l’enracinement » est un des besoins essentiels de l'homme. Il croit au peuple français, à son identité, et ne pense pas que l'Histoire de France ait commencé en 1789 : « C’est avec un peuple que l'on gouverne et non pas contre lui », nous dit-il avec conviction. Mais dans le cadre de son projet européen, il est allié (on pourrait dire même qu'il s'est acoquiné) avec des gens qui nient l'idée même de peuple (Cohn-Bendit), qui pensent qu'il faut gouverner contre les peuples (le cercle de la raison cher à Alain Minc) et en tout cas sans le peuple (les technocrates bruxellois et les juges européens). Il admire à la fois de Gaulle et Monnet, alors que celui-ci a toujours combattu celui-là, et que celui-là a toujours méprisé celui-ci. Il compare les frontières à des lignes Maginot, alors que c'est depuis que nous les avons abolies que nous ne maîtrisons plus rien : capitaux, marchandises, hommes, autant de « libertés » imposées par l'Europe pour mieux désarmer la souveraineté des États.

    Il veut une démocratie ouverte en Europe alors qu'une démocratie nécessite l'existence préalable d'un peuple européen qui n'existe pas. Une démocratie ouverte en Europe signifierait la fin de la construction européenne car elle mettrait au grand jour les terribles rapports de forces entre nations, entre l'Allemagne et la France, entre le Nord et le Sud, entre l'Ouest et l'Est, que les technocrates bruxellois tentent d'occulter par leur jargon et leurs pratiques oligarchiques.

    Il défend avec une farouche sincérité la langue française mais il se retrouve toujours dans le camp de ceux qui l'ont abandonnée à Bruxelles.

    Il n'est pas de ces aveugles volontaires qui se refusent à admettre la montée inexorable de ce qu'il appelle une « double répudiation entre Français et Arabes ». Il défend l'idée d'un « habeas corpus des nations », un droit de la nation française à rester ce qu'elle est, dans son histoire, ses paysages, son mode de vie. Mais il était prêt à soutenir à la présidentielle un Alain Juppé, adepte honteux du multiculturalisme et des « accommodements raisonnables » qu'il avait observés au Canada. Il exalte comme notre atout majeur notre démographie dynamique qui nous permettra dans moins de vingt ans de rattraper la population allemande, comme si nous devions préparer la prochaine guerre contre celle qu'il nous présente pourtant comme notre sœur européenne ; mais il tait pudiquement les rapports de forces démographiques qui penchent depuis une dizaine d'années, selon le très politiquement correct Insee lui-même, en faveur du dynamisme démographique des familles immigrées.

    Il n'ignore pas que l'islam impose la domination absolue de la religion sur toutes les activités humaines, mais il veut croire que cette opposition philosophique peut se dissoudre dans les compromis du réel. Il pense que la laïcité est « la volonté la plus achevée du respect de l’autre », alors qu'elle est l'arme la plus efficace pour empêcher la religion de conquérir l'espace public, ce que l'islam réussit pourtant avec une rare efficacité dans toutes les cités où les musulmans sont devenus majoritaires. Il s'obstine depuis des décennies à ne pas comprendre que son modèle Henri IV est venu après et non avant les guerres de religion, et que l'Édit de Nantes ne fut qu'une trêve et ne régla rien du tout.

    L'ancien ministre de l'Éducation nationale ne dissimule rien de la lutte inexpiable qui oppose depuis des décennies pédagogistes et traditionalistes, ceux qui défendent l'enseignement comme une animation contre les partisans de la transmission ; mais il fait semblant de ne pas voir que les premiers ont écrasé les seconds. Il est fier d'avoir gagné une bataille (provisoire) en remettant le latin en 5e alors qu'on sait désormais que l'effondrement du niveau en maths a été opéré à partir du remplacement des sections C et D par une grande section S, décidé alors qu'il était rue de Grenelle.

    Lire du Bayrou, c'est y voir plus que les traditionnelles et souvent pittoresques circonvolutions d'un centriste qui veut ménager la chèvre et le chou, la droite et la gauche, le diable et le bon Dieu ; c'est lire et déceler toutes les contradictions d'un homme politique français depuis les années 1980. C'est le contraire des idées claires dont il se revendique, mais cette confusion des esprits et ces contradictions d'un homme et d'une ambition avortée éclairent les linéaments d'un choc frontal entre le peuple et les élites, et l'incapacité de la première génération qui n'a pas connu la guerre à éviter les conflits qui s'annoncent. C'est plus que l'échec d'un homme politique à s'extraire du marigot politicien pour oser affronter réellement le conformisme des élites parisiennes. C'est dévoiler quelques ressorts profonds du désespoir français.  

    « Il défend avec une farouche sincérité la langue française mais il se retrouve toujours dans le camp de ceux qui l'ont abandonnée à Bruxelles » 

    Eric Zemmour 

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    Résolution française, François Bayrou. L'Observatoire, 324 p., 16,90 €.           

  • Au pas du canard

    Pas de l'oie à La Havane

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    On ne fera croire à personne que Le Canard enchaîné a trouvé, comme par hasard, un beau matin de janvier 2017, les divers documents qui lui ont permis de porter le coup que l’on sait à la candidature de M. Fillon. Celui, celle, ceux qui ont informé l’hebdomadaire satirique l’ont sans doute fait avec l’objectif, en grande partie atteint, de nuire. Certains ont tout de suite pensé à un sordide règlement de comptes entre politiciens de droite. Hypothèse certes crédible. En fait, plombé par cette affaire, M. Fillon pourrait bien ne pas être ce fameux second du premier tour auquel la victoire finale contre Mme Le Pen semble assurée. C’est désormais M. Macron qui a le vent en poupe. 

     

    Il se trouve que ce même M. Macron suscite toujours de fortes sympathies jusque dans les rangs du gouvernement (Mme Royal ne tarit pas d’éloges à son sujet) et peut-être même un peu plus haut : on est donc en droit de se demander si le coup ne viendrait pas plutôt de ce côté-là. On ne peut en tout cas que constater la rapidité avec laquelle la « Justice » s’est saisie de l’affaire, emboîtant le pas du Canard et réagissant illico à chaque nouvelle révélation. Or, aux ordres de la Chancellerie, le Parquet national financier est forcément lié au pouvoir actuel. De plus, créé en 2014, à la suite de « l’affaire Cahuzac », il est dirigé par Mme Houlette, elle-même sous l’autorité du procureur général de Paris, Mme Champrenault - toutes deux nommées par M. Hollande d’après la suggestion de Mme Taubira et avec la bénédiction de Mme Royal.

     

    Pour effacer toute suspicion, le mieux serait que le Canard fasse lui-même preuve de transparence en dévoilant ses sources. Il ne le fera certainement pas au nom de la bien commode déontologie, les journalistes pouvant s’exempter de ce qu’ils exigent de tout un chacun. Ce qui compte, paraît-il, ce sont les faits. Mais qui fait les faits ? Les médias, justement. Parce que, comme l’écrit M. Bilger dans Les citoyens sont des journalistes comme les autres ! : « les "faits" ne constituent pas un socle fixe et incontestable qu’il suffirait au journaliste de transmettre […] ils sont d’une certaine manière, à partir d’un noyau dur souvent infime, construits, élaborés et interprétés. »  

     

    Les médias bénéficiant de subventions publiques et les journalistes d’une niche fiscale, on est en droit d’attendre la plus grande rigueur intellectuelle. La question du fait tel qu’il est présenté se pose avec encore plus d’acuité dans le cas du service public où des journalistes rémunérés (certains, grassement) avec l’argent de tous les Français sont à l’évidence, dans leur très grande majorité, des militants d’idéologie gaucharde qui ne se privent jamais d’instiller leurs idées. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter France Inter, de regarder France 2 (3, 5, etc.). D’ailleurs, dans l’affaire Fillon, tout le service public a marché lui aussi au pas du Canard. On comprend donc que Me Goldnadel ait lancé une pétition contre « la mainmise scandaleuse de la gauche sur l’audiovisuel public ». Ce serait faire justice à tous les Français que de leur proposer avec le service public une information honnête dans ses comptes rendus et équilibrée dans ses commentaires. 

     

  • Quand la France s’éveillera

     

    Par Frédéric Marc 

    « 1789, Mai 68, ne sont que les manifestations d’une apostasie lente et progressive qui atteint son apogée dans ce que nous vivons aujourd’hui. » Une réflexion intéressante, au tour parfois personnel, mais où la référence à Bernanos est ici bienvenue, parce qu'elle ramène aux sources de nos maux et à leur actualité [Boulevard Voltaire, 12.02]. Selon Henri Massis, « Bernanos, c'était un camelot du roi ». On en a ici une évidente illustration.  LFAR

     

    En 1974, Alain Peyrefitte prophétisait : Quand la Chine s’éveillera… 40 ans après, la Chine s’est réveillée et que voyons-nous ? Des robots.

    À l’aéroport d’Amsterdam, les avions-cargos de la China Cargo Airlines, dans une noria infernale, déversent en Europe des produits manufacturés au rythme d’un avion par demi-heure (j’étais en transit dans cet aéroport, je les ai comptés).

    L’autre jour, en attendant le départ de ma fille pour sa première colonie de vacances, j’ai sympathisé avec une maman chinoise. Nous avons échangé sur les différences entre les enfants français et chinois.  

    « Les enfants chinois n’ont pas de doudou et ne sucent pas leur pouce, disait-elle l’air désolé. Nous, Chinois, avons été éduqués comme des robots, on apprend tout, on est capables dès la petite enfance d’enregistrer des tonnes d’informations mais on est incapables d’inventer, d’imaginer. J’ai fait des études en France et j’étais terrorisée à l’idée de devoir composer une rédaction, d’imaginer quoi que ce soit. »

    ​‌C’est ce que me disait un étudiant chinois rencontré sur les bancs de l’université : « Ce qu’on aime chez vous, Français, c’est l’esprit critique et novateur. »

    Il m’est ainsi apparu une évidence : la France a une vocation, mais cette vocation est endormie par des siècles de conformisme bourgeois et d’emprise matérialiste. Oui, des siècles, car n’imaginez pas que tous nos maux remontent à Mai 68. Croyez-vous que la PMA et la GPA soient nées spontanément de cerveaux dérangés ? Le mal français est profond. Il faut remonter à Descartes : le dualisme cartésien, ce grand péché français… faisait de l’homme « un ange conduisant une machine », disait Maritain.

    1789, Mai 68 ne sont que les manifestations d’une apostasie lente et progressive qui atteint son apogée dans ce que nous vivons aujourd’hui, et ses limites, à cause de ou grâce à l’islamisme conquérant.

    Macron, marionnette inconsistante fabriquée par les banquiers et les multinationales, essaie de nous vendre la France des robots.

    Nous lui opposerons La France contre les robots

    Dans ce livre écrit au sortir de la guerre, Bernanos prophétisait ce qui nous arrive : 

    « Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu’à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne. […]

    Le danger n’est pas dans les machines, sinon nous devrions faire ce rêve absurde de les détruire par la force, à la manière des iconoclastes qui, en brisant les images, se flattaient d’anéantir aussi les croyances. Le danger n’est pas dans la multiplication des machines, mais dans le nombre sans cesse croissant d’hommes habitués, dès leur enfance, à ne désirer que ce que les machines peuvent donner. »

    ​‌Dans un passage intitulé « La révolution de la liberté », Bernanos ajoute : « Je suis un homme de l’ancienne France, [cet homme dont] le caractère, le “tonus” vital venait du climat moral et mental dans lequel il avait été formé […] L’homme de l’ancienne France, cher lecteur, vous paraîtrait aisément aujourd’hui un anarchiste. » »

    Quand, donc, l’ancienne France s’éveillera-t-elle ? Ouvrez donc les yeux.

    La Manif pour tous a été le signal de ce réveil. Mai 2017 pourrait être cette révolution de la liberté.

    Et ne nous leurrons pas : la France ne sera pleinement réveillée que quand elle aura retrouvé son honneur et ses racines chrétiennes, ce que Bernanos appelle « sa magistrature spirituelle », n’en déplaise aux laïcards hargneux.

    Alors la France pourra redevenir ce qu’elle a toujours été : la figure de proue de l’Europe. Cette terre où on peut être heureux comme Dieu en France.

    Mais pour que Dieu revienne en France, il faut l’avoir dans son cœur. 

    Cadre culturel
     
  • Patrick Buisson : « la démocratie, rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, un expédient pour basse époque ? »

     

    Les lignes qui suivent, puissantes et pénétrantes, toutes marquées d'authentique esprit contre-révolutionnaire, ne sont pas de Charles Maurras, venues de temps lointains  ... Mais du premier des conseillers du précédent président de la République française, Patrick Buisson. « Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? » demande-t-il. Il en fut l'un des rouages les plus hauts placés de 2007 à 2012. Sans illusion et sans abandon ni de ses convictions de fond ni de sa lucidité critique. Est-ce folie de supposer possible qu'en certaines circonstances déterminées un tel régime pourrait s'effondrer sur lui-même, se défausser, laisser la place ? A méditer. Lafautearousseau 

     

    bv buisson.jpg« Il y a quelque chose de particulièrement sinistre dans l'atmosphère qui nimbe les heures crépusculaires d'une fin de règne en régime démocratique. Au sentiment d'inachevé, que souligne l'impuissance à s'inscrire dans le temps long de l'histoire, se mêle la sourde aversion que suscite chez tout esprit épris d'unité la perspective d'être de nouveau confronté au fanatisme mou d'une campagne électorale, au mimodrame d'une guerre civile. Telle est ma fracture intime : avoir développé une expertise au sujet d'un processus dont la résultante collective ne me paraît pas toujours ordonnée au bien commun. Car si l'élection présidentielle est bien ce moment où l'on confronte les projets, c'est aussi le moment où s'accomplit un rituel de séparation qui dresse les Français d'abord en plusieurs factions rivales, puis en deux camps apparemment irréconciliables. Là est la malédiction du nombre abstrait, anonyme, informe, que Victor Hugo résuma en une formule fulgurante : « Je suis le Médiocre immense. [...] Je suis Tous, l'ennemi [...] de Tout. » Là est aussi la critique la plus aiguë de la démocratie : la multitude opposée à l'unité, la fragmentation à l'indivisibilité, le dénombrement contre le rassemblement. Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? La célèbre sentence de Churchill qui fait de « la démocratie le pire régime à l'exclusion de tous les autres » ne semble-t-elle pas nous dire que, finalement, la démocratie n'est rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, presque un expédient pour basse époque ? Dans le feu de l'action, le gérant démocratique ne se pose que rarement ce genre de question. Sauf à l'heure des comptes. Alors, il vacille, titube, se perd dans une interminable introspection traversée par un fort sentiment d'injustice dès lors qu'il en vient à envisager la défaite. » 

    Patrick Buisson

    La Cause du peuple - Perrin - 2016 [Pages 283-84]

  • Théâtre & Politique • La résistible ascension de… Marine Le Pen ? Les « fils » de Brecht se trompent de cible

     

    Par Jean-Paul Brighelli

    Une critique théâtrale selon Brighelli [Bonnet d'âne, 8.02], ce n'est jamais tout à fait innocent de différentes remarques idéologiques, sociétales ou politiques. Avec son style, sa langue, sa lucidité, son esprit. Tout ce que l'on aime chez lui et qui a toujours grand sens. Même dans les cas où comme dirait Causeur, on n'est pas d'accord.  LFAR  

     

    2304514035.jpgJ’y suis allé pour Philippe Torreton, piètre analyste politique mais très grand comédien, et à la fin, j’ai applaudi tous les acteurs, tous remarquables, quelles que soient parfois les pitreries lourdingues que leur impose le metteur en scène, Dominique Pitoiset. La nécessité par exemple de faire jouer l’Acteur (Gilles Fisseau) à poil pendant 15 minutes ne m’est pas apparue clairement — sinon parce que depuis quatre ou cinq ans, depuis qu’Olivier Py a joué à ça avec un Roi Lear lamentable, tout scénographe qui se respecte doit dénuder au moins un personnage. Le dernier épisode, c’était un Mariage de Figaro pathétique, mis en scène par Rémi Barché à la Criée, le mois dernier, où le Comte exhibait sa chipolatas étique et Chérubin ses œufs sur le plat.

    Les spectateurs en tout cas ont beaucoup applaudi. Reste à savoir quoi. J’ai peur qu’ils aient surtout apprécié le miroir de connivence que leur tendait la mise en scène — des bobos marseillais pratiquant abondamment l’entre-soi, fiers de ne pas appartenir à la majorité qui dans cette ville votera MLP, et d’autant plus confortés dans leurs convictions électorales (Hamon ? Mélenchon ? Le NPA peut-être…) qu’ils sont sûrs que leur candidat ne sera pas qualifié pour le second tour. C’est un vote snob sans conséquence. Il ferait beau voir qu’ils élussent quelqu’un qui menât une vraie politique de gauche… Derrière les Communards de luxe se cachent toujours des Versaillais repus.

    La pièce de Brecht est à l’origine (1941) une allégorie transposant dans le monde d’Al Capone l’ascension d’Hitler au pouvoir. Hervé Briaux, le Président, c’est Hindenburg ; Daniel Martin (Goebbel), c’est Goebbels, dont il affecte la claudication ; P.A. Chapuis (Rom), c’est Ernst Röhm, le chef des S.A. éliminé par les S.S. durant la Nuit les Longs Couteaux, qui conclut presque l’histoire. Dans la pièce originelle, un bateleur passe régulièrement le long du quatrième mur avec un panneau explicitant la correspondance entre la fable et l’Histoire. 

    Dominique Pitoiset s’est voulu plus malin que l’auteur et a déshistoricisé la pièce au maximum, « afin de mettre ses pas dans ceux de Brecht, dit le programme, et de s’attacher à distinguer non seulement Hitler derrière Ui, mais surtout, derrière Hitler, les mécanismes qui rendent possibles — y compris aujourd’hui — une telle prise de pouvoir ». Hello Trump, bonjour Marine. Ou quelque chose comme ça.

    Une Ascension pavée de bonnes intentions, donc, mais à laquelle manquent une giclée de bon sens historique et un doigt d’analyse pour que le cocktail soit digeste.

    En décontextualisant la pièce, on fait d’Hitler une figure ordinaire du tyran : c’est gommer un peu vite la spécificité de l’hitlérisme. Et le recours, au tout début, au « Va pensiero » de Nabucco (le chœur des Juifs en exil à Babylone) est bien tout ce qu’il reste du projet monstrueux du Führer. Le principe de la double historicité, explicité par Brecht dans la conclusion fameuse de la pièce (« Il est encore fécond, le ventre dont est sortie la bête immonde ») d’ailleurs supprimée pour une raison obscure, aurait suffi à un spectateur moyennement intelligent pour tisser des liens avec le présent, si nécessaire. À trop enfoncer le clou…

    Quant à affirmer (c’est le final bleu-blanc-rouge de la mise en scène) que MLP est une dérivation d’Arturo Ui (et Rom, c’est Philippot ?), c’est rater ce qui, en 2017, en plein néo-libéralisme mondialisé, est la vraie tentation fasciste. Non pas tel ou telle candidat(e) de l‘ordre et de la nation (deux gros mots, comme chacun sait), mais justement les représentants si lisses de la barbarie douce (version Le Goff) et de la dérégulation mondialisée. Et croire qu’il vaut mieux une pseudo-démocratie aux ordres du « Consortium » (ainsi a été traduit par Dominique Pitoiset le « trust du chou-fleur » originel de Brecht) plutôt qu’un(e) patriote est une conviction d’une naïveté renversante.

    La bande sonore, très étudiée dans son éclectisme, fournit une illustration éclatante de ce confusionnisme historique. La séquence Nabucco, projetée sur un écran, a été enregistrée le 12 mars 2011 à l’opéra de Rome, avec Riccardo Muti au pupitre profitant de l’occasion, en présence de Silvio Berlusconi, pour demander au public de résister — avec une pluie de tracts tombant du poulailler comme dans Senso. Puis alternent la Toccata et Fugue de Bach (c’est le côté allemand) ou les Carmina Burana de Orff (pour le côté teuton), et en fil conducteur le rock « métal industriel » du groupe Rammstein, vaguement suspect — à son corps défendant, autant que je sache — de sympathies néo-nazies. Avec une jolie séquence sur Bésame Mucho — que Consuelo Velazquez a composé en 1941, l’année même d’Arturo Ui. Clin d’œil qui ajoute à la confusion : la tyrannie n’est pas de toujours, elle n’est pas une tentation inhérente à l’homme, elle est le produit d’un contexte historique et économique. Hitler est sorti du traité de Versailles, Pol Pot de la guerre du Viet-nam, et Goldmann Sachs de la financiarisation mondialisée. Le fascisme actuel n’a pas le visage d’une blonde, mais celui d’un système. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force, parce qu’il est plus simple de finir une pièce sur un Torreton éructant en silence que sur l’assimilation de la « bête immonde » à la mondialisation décomplexée qu’incarnent aujourd’hui certains.   

    Jean-Paul Brighelli
    Enseignant et essayiste, anime le blog Bonnet d'âne hébergé par Causeur

  • Société • Ragots, buzz et petites phrases : la vie politique otage des « canards déchaînés »

     

    Par André Bercoff  

    On doit pouvoir penser sans trop de risque de se tromper que même le claviste, même le correcteur - s'il en est encore, ce dont on a de bonnes raisons de douter - prennent plaisir à la lecture des articles d'André Bercoff. Ici, plus de langue de bois, d'idéologie alambiquée, de poses façon bobos. Bercoff observe avec esprit, lucidité, humour, style, le spectacle politicien [Figarovox, 9.02]. Comme nous tous. Et avec du cœur, avec le sens de la France. A-t-il conscience que - par delà les hommes, leurs faiblesses et leurs vices qui sont de tous temps et de tous régimes - l'horrible situation que nous donnent à voir nos soi-disant élites, tient pour une large part - avec fonction aggravante - à ce que désormais tout le monde appelle le Système ? Et que ce système se nomme, en France, république et démocratie ? Question amicalement ouverte ...   LFAR         

     

    449832132.2.jpgIl était temps que le précis de décomposition française exhibe, eu égard à son acuité, des allures de Foire du Trône.

    La soi-disant montagne des primaires a accouché de drôles de petites souris qui courent affolées dans tous les sens, en se demandant d'où jailliront les prochains coups de griffes des chats déchaînés de la rumeur. Du jamais vu, à quelques semaines du plus important scrutin de la Vème République. Puisque personne, dans les tribus politiques, n'est désormais au-dessus de tout soupçon, les médias de la réacosphère, de la gauchosphère et de la conosphère s'en donnent à tweet joie. Désormais, ce n'est plus chaque jour, mais chaque heure qui amène son lot de vraies-fausses révélations, échos, buzz, paroles rapportées et aussitôt démenties, répétitions lancinantes et ininterrompues : de quelque côté qu'on tourne le regard, on ne perçoit que corruption qui poudroie et indignation qui verdoie. Résultat : un triomphe indivis de la stratégie perdant-perdant.

    Disparus la dette, le chômage, la sécurité, l'immigration, la précarité, la pollution, le trou de la Sécu, les retraites, la pauvreté et autres fariboles qui devraient pourtant constituer, à quelques encablures des élections, l'essentiel des débats et des affrontements. Plus question de tout cela, sinon, l'espace d'un instant, l'évocation d'une bavure policière ou des dernières foucades du président américain. Ce qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, constitue l'unique objet de notre ressentiment, c'est désormais Fillon et sa Pénélope : emplois fictifs, prébendes injustifiées, indignation de l'intéressé, sourire des uns et délectation des autres. Hier encore, on se gaussait des maîtresses du locataire de l'Elysée et de la manière dont l'une d'elles se vengeait. Aujourd'hui, c'est sur le vainqueur de la primaire de droite et du centre qu'il s'agit de concentrer le tir, afin de le faire disparaître une fois pour toutes. Les autres ne sont pas en reste ; la Toile bruisse de la présumée homosexualité de l'un, du fait que la femme d'un autre a un poste très important dans l'une des plus grandes multinationales du pays, qu'un troisième a pour le Qatar les yeux de Chimène, et que d'autres encore, estampillés de gauche, possèdent un patrimoine à faire rougir d'envie un bourgeois richissime.

    Cette guerre des boutons revue et corrigée par les réseaux sociaux et les canards déchaînés, pourrait prêter à sourire si elle ne véhiculait une impression désastreuse, celle depuis longtemps connue, déjà entendue et de nouveau actée du « tous pourris ». Tout se passe comme si une France au cou coupé voletait en tous sens, noyant plus ou moins joyeusement ses représentants dans l'eau sale du marigot de ragots devenus vérités folles. Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation? 

    « Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation ? »

    André Bercoff   

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Il vient de faire paraître Donald Trump, les raisons de la colère chez First.         

  • Un chef d’État, un vrai !

     

    par Hilaire de Crémiers

    C’est ce qu’attend la France. Pas un candidat qui réussit, mais un chef. Et qui sera en mesure de prendre toutes les décisions qui s‘imposent pour le salut de la France.

     

    2771589182.jpgSerait-il possible que la France ait un jour un chef de l’État ? D’une légitimité telle qu’elle soit incontestable ? Qu’il puisse être cette personne dont la constitution de la Ve République définit la fonction en son titre II, de l’article 5 à l’article 19 ? Mais voilà : son mode de désignation est aujourd’hui tel qu’il empêche l’exercice correct de cette magistrature parce qu’il porte atteinte à l’esprit même de l’institution.

    La France sans chef

    De l’effroyable chaos partisan que crée, maintenant de manière durable, l’élection présidentielle, avant, pendant et après, peut-il émerger une personnalité capable « d’assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État », « d’être le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des traités », « de nommer » souverainement « le Premier ministre », « de soumettre au référendum » un projet de loi, « de signer les ordonnances et les décrets » délibérés en Conseil des ministres, sans provoquer immédiatement l’effervescence des factions opposées ; et que dire s’il s’avisait de prendre des mesures extraordinaires qui seraient exigées par des circonstances exceptionnelles ?

    À trois mois de la prochaine élection présidentielle qui mettra fin au calamiteux quinquennat de François Hollande et qui est censée ouvrir une ère nouvelle, n’y a-t-il donc personne pour énoncer avec simplicité cette évidente contradiction qui est au coeur de notre système politique et qui en altère profondément le fonctionnement ? Chacun des candidats, actuels ou futurs – et ils sont déjà nombreux ! – est trop persuadé que son tour viendra une prochaine fois pour vouloir mettre en cause des procédés institutionnellement aussi nocifs.

    Et les partis qui vivent politiquement et financièrement de ce désordre permanent ne se risqueront pas à en interrompre le cours, la France dût-elle en périr. En France – et parce qu’elle est la France et que son histoire est une leçon en elle-même –, cette situation est plus grave qu’elle ne le serait en aucun autre pays civilisé. Cette chienlit perpétuelle lui est funeste. Pas un Français qui ait le cœur un peu haut placé, pour ne pas le ressentir !

    L’avilissement de la fonction

    Les primaires de la gauche comme celles de la droite ont illustré la vanité et la vacuité de la politique politicienne en France. Quel avilissement ! Ravaler la dignité du chef de l’État à cette comparution devant des jurys de journalistes ! Quel misérable spectacle que celui d’une nation réduite dans son expression à une salle de classe ! Des petits « profs » qui font les savants et qui harcèlent de questions péremptoires de minables élèves qui doivent répliquer à la moindre injonction. Mais la direction de la France ne relève pas d’un concours !

    D’où l’absurdité de tant de paroles et d’engagements : à droite, des palanquées de chiffres soupesées aux balances d’improbables budgets ; à gauche, des palanquées de promesses, de droits à « qui qu’en veut », selon la chanson, de faire naître des enfants ou de les tuer à volonté et gratuitement, de mourir, de jouir, de ne plus travailler, jusqu’au revenu universel financé sur le miracle de recettes introuvables.

    Voilà un futur chef de l’État qui doit dire ce qu’est l’école « républicaine », comment il faut y enseigner, à quel âge l’enfant doit être orienté, mais tout aussi bien comment l’hôpital devrait fonctionner, quel est le périmètre de la Sécurité sociale, ou encore combien de gendarmes, de policiers, de juges, de médecins il convient de déployer sur le territoire. Et chacun de rajouter des précisions, des projets dans son programme, sans jamais s’arrêter sur les vraies causes de tant de gabegies, de pagailles, d’incuries, de désorganisation généralisée.

    Où est le chef de l’État ?

    Qui aura le courage de dire : « Et la France ? » Le vrai chef de l’État s’occupe de la France et de la France seule, ce qui ne veut pas dire isolée. C’est sa mission essentielle. Il assure la politique générale du pays ; il lui donne sa place dans le monde ; il garantit l’ordre intérieur qui permet la prospérité et conforte les libertés réelles.

    Si le chef de l’État remplit bien sa fonction, les affaires de la France se porteront d’autant mieux ; tout le monde en tirera profit. Comment ces vérités élémentaires ne sont-elle jamais rappelées ?

    Le chef de l’État n’a pas à répondre à toutes les envies du moindre hurluberlu qui se prend pour un citoyen supérieur, aux réclamations des éternels agités, aux hurlements des groupuscules qui s’imaginent être la conscience avancée du monde et qui ne sont généralement que des instruments de puissances obscures et financièrement vicieuses.

    Et il n’est pas chargé de répartir les richesses, de juger des bons et des mauvais élèves, de promouvoir l’égalité partout, de changer les mœurs, d’endoctriner le peuple, d’accueillir l’étranger au mépris des intérêts les plus certains du Français, de légaliser à tour de bras les dispositifs qui aboutissent à la destruction des familles, des traditions, des patrimoines, des consciences, de la vie. L’État a usurpé toutes ces fonctions qui justifient le politicien dans ses prétentions ; il se comporte exactement comme une contre-Église, mais totalitaire, ce qu’il est devenu de fait et de droit et ce qui est voulu. Les dernières lois en sont l’illustration.

    Aucun homme politique n’est vraiment libre par rapport à cette sourde et continuelle pression qui est une oppression. Il ne peut pas parler de la France et à la France ; il est contraint à un langage convenu, ce qu’on appelle des éléments de langage. Pour plaire à qui ?

    C’est une fin de régime

    L’élu de la primaire de la gauche sera confronté, d’une part, à Jean-Luc Mélenchon et, d’autre part, à Emmanuel Macron. Il n’a évidemment aucune chance et il devra se désister, ce qui sera une fin ridicule. Cela a déjà été prévu dans ces colonnes. Aujourd’hui Macron rallie les suffrages ; il se montre plus candidat que tous les autres candidats. Est-ce la marque d’un futur chef de l’État ? Il dit tout et le contraire de tout, autrement dit rien. Ça plaît ! Sauf qu’il se croit et ce n’est jamais bon de trop se croire.

    Fillon, lui, sera attaqué de toutes parts – et ça ne fait que commencer ! – de l’extérieur et de l’intérieur de son parti et, à chaque fois qu’il cédera à quelque chantage, il fragilisera sa position. Il oscillera, au milieu de factions et d’ambitions qui se déchirent, entre la crainte d’être soupçonné de quelques velléités réactionnaires à cause de son électorat premier et la peur de perdre le soutien des puissants à qui il sera forcément redevable.

    Marine Le Pen joue sa partie. Elle a l’avantage d’une position patriotique nette qui plaira de plus en plus à des Français dépouillés de leur nationalité, de leur civilisation, de leur travail, de leur milieu de vie. Mais, à force de réduire son programme, sous l’influence de son entourage, à la seule économie dirigée et assistée, sans tenir compte des aspirations d’une France qui veut revivre spirituellement, elle risque de perdre son souffle dans une guerre impitoyable où, malgré toutes ses protestations, elle sera considérée comme l’Ennemi du genre humain.

    Le plus probable et même le certain, c’est que l’élu de la présidentielle – quel qu’il soit – se trouvera dans une situation de déliquescence politique telle que, même avec une majorité à la chambre, il sera bien en peine de gouverner malgré les rodomontades des campagnes électorales et qu’il suffira de quelques difficultés majeures, dès aujourd’hui prévisibles, sécuritaires, économiques, sociales et surtout financières pour que la question du pouvoir se repose dans toute son acuité.
    À quand la recherche d’une vraie légitimité ? 

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  • Inadmissibles violences d'Aulnay-sous-Bois : les journaleux ont choisi leur camp, « l’évangile selon saint Théo » 

     

    Mur-bleu gds.jpg« Qu’est-ce qui a motivé cette interpellation ? » Voilà la bonne question, celle par quoi il faut commencer, la seule qui vaille d'être posée : elle l'est ce matin du mercredi 8 février, sur France info, par un syndicaliste policier ; presque une semaine après !

    Il n'y a pas encore de faits absolument et intégralement établis dans ce que l'on peut appeler « l’affaire d’Aulnay », car tout bouge tout le temps et France info nous apprend même qu'une personne chargée de l'enquête n'a pas encore visionné la totalité des vidéos ! On ne peut donc pas - pas encore... - prendre une position définitive et adopter la réaction qu'elle induit, puisqu'on ne sait pas encore avec certitude qui a tort, qui a raison ; qui dit la vérité, qui ment ; qui a fait quoi, et pourquoi.

    Mais la cléricature médiatique n'en a cure : elle a déjà tout fait : le procès, la condamnation (des policiers, évidemment), et la béatification-canonisation de « Théo », adopté par l'ensemble des journaleux et appelé uniquement ainsi, affectueusement « Théo », alors que, normalement, toute personne possède un nom et un prénom, non ?

    Dans l'état actuel des choses, il semble seulement avéré que, au cœur de « la cité des 3.000 » d'Aulnay, connue pour du trafic de stupéfiants, quatre policiers patrouillent, le jeudi 2 février, quand une dizaine d'individus poussent le cri bien connu : « ça pue », qui avertit les guetteurs de l'arrivée des forces de l'ordre.

    Les quatre agents parviennent à contrôler une dizaine de personnes sur les lieux. L'une refuse et rapproche son visage d'un des policiers en geste de défi. Le policier repousse l'individu fermement, et c'est à ce moment précis que le « jeune » - finalement interpellé - aurait attrapé l'un des policiers par le col, puis lui aurait tenu, en criant, des propos injurieux ; il lui aurait donné un coup de poing sur la pommette gauche. Les quatre agents décident alors de le prendre à part pour l'interpeller. L'un d'entre eux le ceinture mais le jeune homme se débat « très violemment ». C'est à ce moment-là qu'un des agents aurait sorti sa matraque télescopique « pour frapper Théo aux jambes », « pour l'empêcher de donner des coups de pieds ».

    Après, il est clair qu'il s'est passé quelque chose. Il est non moins clair qu'il faut attendre que Justice et Police établissent définitivement la matérialité des faits avant de réagir. 

    Cependant, on peut d'ores et déjà affirmer deux choses.

    1. La réaction tribale des « jeunes » des cités est absolument inadmissible, et montre une fois de plus à quel degré de décadence nous en sommes arrivés. Les nuits de destruction systématique de mobilier urbain (que nous payons par nos impôts), d'incendie de véhicules particuliers (appartenant à des gens qui n'ont rien à voir avec « l’affaire ») le font comprendre aux plus obtus, aux plus aveugles, aux plus sourds : il y a chez nous, dans ce qui est encore notre « douce France », des centaines, des milliers de « zones de non-droit » où la racaille fait ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut... Et, bien sûr, cela n'est pas normal. Quel que soit l'évènement auquel on se réfère, aucune bande - ici, ethnique - ne devrait pouvoir mettre un morceau de France à feu et à sang. A Sevran, Villepinte, Clichy (communes voisines d'Aulnay) des chariots de supermarchés remplis de bouteilles pleines d'essence sont jetées n'importe où sur n'importe quoi. Bravo les « jeunes » ! Les réparations, après, c'est nous qu'on paye...

    Le Système, qui mène depuis 1975 la suicidaire politique d'immigration-invasion que l'on sait ne fait que récolter ce qu'il a semé... mais dont il nous impose les conséquences désastreuses. 

    2. La réaction des journaleux est révélatrice : alors que les déclarations du « jeune » interpellé ont varié à plusieurs reprises (des « déclarations évolutives » !) les journaleux ont adopté le jeune « Théo » et ne parlent plus de lui que de cette façon, amicale, chaleureuse, affectueuse : « Théo ». On dirait un membre de la famille, un petit frère ! Deux paysans français se suicident chaque jour, mais, là, les journaleux n'en parlent pas. Et, a fortiori, ne les appellent pas par leur prénom. Pourquoi cette hâte, alors que « l’affaire » n'est pas encore totalement élucidée, à prendre parti pour « Théo », cet amour pour « Théo », « Théo » par ci, « Théo » par-là : franchement, cette affection soudaine est louche, quand on connaît les opinions des journaleux, qui confondent si volontiers carte de presse et carte de parti (de gauche, et immigrationniste, évidemment). Rien que cela suffirait à rendre le « jeune » interpellé suspect...

    Dernière chose : dite par l'interpellé plusieurs jours plus tard, les accusations d'insultes racistes (« bamboula » et autres) n'ont plus été reprises par lui, ensuite. Il y a fort à parier que SOS Racisme ou le Cran, dès le début de l'affaire, le 2 février, auraient hurlé à la mort si ces insultes avaient bien été proférées. Là c'est silence radio, qui équivaut à un aveu : l'interpellé a menti. Curieusement, depuis, il ne cesse même d'appeler au calme.

    Bizarre, bizarre... Vous avez dit bizarre ? 

  • La Droite française ... qui n'a su lire ni Gramsci ni Michéa

     

    3578948983.jpgLa Droite ou ce qui en tient lieu ne s'est jamais réellement souciée de libérer l'Ecole, partant la jeunesse de France, de la tutelle jalouse, autoritaire, monopolistique, de la Gauche, voire de l'extrême-gauche, de l'idéologie qu'elle y impose et des désastreux pédagogistes.

    Ces puissances tutélaires extrêmement autoritaires, à la bolchevique, gouvernent l'Education nationale en quelque sorte de droit sous toutes nos républiques, y compris la Ve ; De Gaulle ne s'est pas intéressé à cette question, pas plus que ses successeurs se réclamant de son héritage.  L'on eut mai 68 et le long et inexorable déclin de l'Ecole française, jusqu'au désastre actuel.

    N'accusons pas la gauche d'y avoir jeté toutes ses forces : elle est là pour ça ;  elle met en pratique son idéologie qui n'est pas secrète. La Droite, à l'inverse, porte une terrible responsabilité dans cette affaire : elle a laissé faire ; elle a souvent poursuivi, repris à son compte la politique de la gauche la plus idéologique, elle y a prêté, de fait, son concours. Mauriac, en son temps, ce qui veut dire il y a bien longtemps, avait fait à De Gaulle, le reproche d'abandonner la jeunesse française à son triste sort, de la laisser en des mains destructrices.

    La Droite française - économiste plus que tout - s'est moquée des domaines de la culture : de l'Ecole, de l'Université, des artistes, des journalistes et des écrivains,  de l'idéologie. Elle n'a su lire ni Gramsci ni Michéa. Elle a tout abandonné à ses adversaires qui sont aussi, souvent ceux de la France.  Elle en récolte aujourd'hui les fruits amers, autant que ceux produits par sa propre inconduite.

    L'importance de ce sujet nous a amenés à en faire l'axe de nos publications d'aujourd'hui. Lafautearousseau   

  • Nouvelle offensive du totalitarisme à l’école

     

    par Yves Morel

    L’année 2016 aura vu, entre autres, une nouvelle offensive socialiste contre l’enseignement libre. Sur la suggestion de Mme Vallaud-Belkacem, le gouvernement a pris deux mesures dirigées contre ces établissements… 

    invoquant l’article 14 déciès de sa liberticide loi Egalité et Citoyenneté, adoptée en décembre dernier, il a obtenu du Parlement l’autorisation de préparer dans les six mois une ordonnance instituant un régime d’autorisation remplaçant la simple déclaration actuelle ;

    par le décret n° 2016-1452 du 28 octobre 2016, relatif au contrôle de l’enseignement dans les établissements libres ou dans les familles, il fait du « socle commun » de connaissances le critère majeur de ladite autorisation. Ainsi, les établissements libres devront aligner leurs programmes et méthodes sur ceux de la « grande maison ».

    Ces mesures ont été adoptées au mépris de l’opposition des établissements privés, de leurs personnels, de la Fédération nationale de l’Enseignement privé, de l’association des parents d’élèves des établissements hors contrat (FPEEI), de l’Association des Maires de France et des parlementaires d’opposition. De plus, afin de s’épargner toute joute parlementaire et d’empêcher le débat de s’installer dans le pays, avec le risque de se trouver acculé au retrait de son projet, comme en 1984, le pouvoir s’apprête à légiférer par ordonnances.

    Belle leçon de démocratie de la part de gens qui n’ont que ce mot à la bouche ! Mme Vallaud-Belkacem inscrit son projet dans le cadre de la lutte contre la radicalisation de la jeunesse.

    Ne feignons pas de ne pas comprendre le dessein réel du pouvoir socialiste. Il ne s’agit pas de lutter contre la radicalisation des jeunes, mais d’assurer l’alignement idéologique, moral et politique de l’enseignement libre sur l’Éducation nationale. Un propos d’une collaboratrice du ministre en dit long : Mme Caroline Beyer affirme que « la liberté de l’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect des valeurs de la République ».

    C’est clair : non le respect de la morale et du droit, mais celui des « valeurs de la République », c’est-à-dire du conformisme de gauche, du politiquement correct qui imbibe toute notre société et enserre les âmes et les cœurs. La radicalisation musulmane importe peu aux socialistes ; ce dont ils se défient, c’est de la morale chrétienne des écoles catholiques hors contrat, de leurs programmes originaux, de leurs pratiques pédagogiques différentes, si loin de l’idéologie universaliste et égalitaire « républicaine ».

    L’actuel ministère aura-t-il le temps de légiférer avant l’élection du printemps prochain ? Et, dans l’affirmative, François Fillon défera-t-il ce qui aura été fait, s’il est élu ? On ne sait, mais assurément la liberté de l’enseignement (quoique inscrite dans la Constitution) ne va vraiment pas de soi dans ce pays. 

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  • Enseignement : Le « prédicat » ? Ce sera le désastre de la « lecture globale » appliqué à la grammaire

     

    Mur-bleu gds.jpg« Il faut en finir avec ce carnaval. », disait Maurras, en parlant de l'Ecole.

    Oui, il faut en finir avec les niaiseries, absurdités et ravages des pédagogistes à la Meirieu, qui fabriquent à la chaîne des petits français « dys » en tout : on a commencé par la dyslexie, maintenant on ne compte plus les enfants (puis, évidemment, les adultes...) atteint de dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysphasie et autre dysgraphie. 

    Et tout cela pourquoi ? Parce que, en maternelle, au lieu de s'en tenir aux saines méthodes qui avaient très largement fait leurs preuves, les pédagogistes ont inventé des trucs abracadabrantesques, bien à eux, qui ont fait et font encore, et feront, des milliers, des dizaines de milliers de victimes. A vie...

    Or, non seulement, ces assassins de l'intelligence et des jeunes cerveaux n'en démordent pas, mais, pire, ils étendent leurs cingleries à d'autres domaines. Par exemple, les voilà maintenant qui s'en prennent au Complément d'objet direct, qu'ils remplacent par « le prédicat » !

    Confusion assurée pour les jeunes esprits, car, pour bien manier la notion de « prédicat » (le mot remonte à Aristote !), un enfant doit d'abord « être au clair » avec la construction et la compréhension d'une phrase correctement construite. Or, si l'on veut bien commencer les choses, c'est par le commencement qu'il faut... commencer ! : une phrase, c'est un sujet, un verbe et un complément. Sans oublier, bien sûr, l'indispensable point, qui marque comme la respiration de la pensée. Ces compléments, dit Jeanne Larghero (professeur de philosophie), nous apprennent « qui fait quoi, où, comment et à quelle heure. » Etudier la grammaire nous enseigne donc à bien construire nos phrases et nos propos, qui exprimeront ainsi notre pensée de la façon la plus fidèle possible.  

    Quand l'enfant aura bien assimilé tout cela, et si l'on y tient absolument (mais est-ce bien nécessaire ? N'y a-t-il pas d'autres priorités ?) on pourra alourdir son programme, déjà chargé, avec « le prédicat » et autres subtilités qu'on ne peut manier que lorsqu'on a d'abord acquis les bases fondamentales de l'expression.

    Aujourd'hui, avec nos pédagogistes destructeurs, on veut à tout prix faire du Secondaire dans le Primaire et du Supérieur dans le Secondaire ; ce qui aboutira, immanquablement, à devoir faire faire du Primaire... dans le Supérieur ! 

  • De quelle réalité le prédicat est-il le nom ?

     

    par FM

    L’introduction récente de la notion de prédicat dans l’apprentissage de la grammaire française a suscité de violentes réactions contre les pédagogues modernes qui, non contents de modifier l’enseignement de l’orthographe,  s’en prennent maintenant à l’enseignement de la grammaire. Mais a-t-on justement instruit le procès de cette nouvelle réforme ?

    Lucie Martin, l’une des « professeures », qui a lancé la polémique, précise ce qu’il faut entendre par prédicat : « Un nouvel intitulé est apparu, issu du travail des linguistes, appelé le prédicat. C’est, dans une phrase, ce qui se définit par « ce qu’on dit du sujet ». Par exemple, dans la phrase « Lucie a passé de bonnes vacances de Noël », le sujet, c’est Lucie, et le prédicat c’est ce qui est dit sur Lucie. Et que dit-on sur Lucie ? Qu’elle a passé de bonnes vacances de Noël. Le prédicat dans cette phrase, c’est donc « a passé de bonnes vacances de Noël ». » Exit, selon Lucie Martin, l’étude des  compléments ; repoussée aux calendes grecques, la question des accords du participe passé puisque seule une approche analytique de la phrase permettait de la résoudre. Jean-Paul Brighelli, qui signe dans Le Point, la plupart des billets sur l’éducation, souligne les dangers d’une telle réforme : « Si on leur parle de prédicat au lieu de COD, on leur donne un cadre général en les privant du détail. C’est les emmener au bord de l’eau sans les faire boire. Il y a une entreprise de démolition de la langue, une volonté de n’en avoir qu’une vision utilitaire pour pouvoir seulement lire un ordre ou une recette de cuisine ! »

    La fin de l’étude analytique ?

    Le conseil supérieur des programmes se défend d’un tel procès d’intention : la notion de prédicat ne consiste pas à faire passer à la trappe l’étude analytique de la langue française. « Le « prédicat », précise-t-il, ne se substitue pas aux compléments du verbe comme l’ont affirmé différents commentateurs dans les médias. Il comprend le verbe et ses compléments si celui-ci en a ; les compléments continuent donc d’être étudiés systématiquement. » Le prédicat est simplement, dans l’esprit du CSP, un bon outil pour « entrer » dans l’analyse grammaticale. Il n’abolit pas cette dernière. Michel Lussault, le président du CSP, informe ses contradicteurs que cette notion a été introduite depuis longtemps au Québec sans poser le moindre problème ; elle a d’autre part pour elle de faire l’objet de savants travaux universitaires dont on trouve de fait la recension dans l’éminente Revue de linguistique et de didactique des langues (LIDIL), en particulier dans le numéro 37 qui a trait à la syntaxe et à la sémantique des prédicats. Un gage d’honorabilité.

    Si ces précisions rassurent, suffisent-elles à indemniser cette nouvelle démarche de toute critique ? Le polémiste est, à un moment donné, tenté, pour convaincre son lectorat, d’accuser le trait : ce faisant,  sa critique prend l’allure d’une caricature qui dessert son point de vue. C’est souvent la manière de Brighelli. On le comprend : les dégâts qu’occasionne la caste des théoriciens de la pédagogie sont si irritants qu’on est tenté d’exprimer sa colère, à s’en époumoner à longueur d’articles. Mais ces dégâts sont à la fois si redoutables et si pernicieux qu’on ne peut faire l’économie de dévoiler les fondements philosophiques qui les inspirent.

    Précisions du CSP…

    Si l’on prend soin, en effet, de lire attentivement les précisions du CSP, précisions qu’on trouve sur son site officiel, on s’aperçoit que cette réforme, comme bien d’autres, est motivée par le souci de « donner les moyens d’analyser des énoncés de formes très différentes et en incitant à s’intéresser à leur sens ». Dans cette perspective, le CSP indique « qu’il a fait le choix de limiter le plus possible la terminologie d’étiquetage ». Le décor est planté : la division de la phrase en éléments simples (sujet/prédicat) conduirait plus sûrement à appréhender le sens de la phrase qu’en étiquetant les unités qui la composent (sujet/verbe/COD, COI, Compléments circonstanciels etc…). Cette nouvelle approche « doit permettre, selon Michel Lussault, de saisir la phrase comme un énoncé signifiant et pas seulement comme une suite de mots à étiqueter » (Le Parisien). On retrouve ici cette fameuse dichotomie entre le sens et le savoir, jugé trop technique, peu en prise directe avec la vie. Il ne sert à rien, suivant cette approche, se moque Lussault, « d’apprendre des étiquettes ». Cette dichotomie entre le sens et le savoir sous-tend toutes les réformes qui concernent l’apprentissage de la langue. A ce titre, la méthode syllabique (B et A : BA) qui nous servit à apprendre à lire est également « découplée du sens » : on décida que la méthode globale de lecture installait plus directement « l’apprenant » au cœur du sens. De même, l’apprentissage des règles d’orthographe apparaît, suivant de tels principes, comme un considérable alourdissement au regard de l’exaltante envie de s’exprimer qui motive, comme on sait, des générations de lycéens. Je ne répèterai pas ici les critiques qu’on peut trouver sur la méthode globale dans l’apprentissage de la lecture, et je ne veux pas ajouter à maints articles un billet d’humeur sur une orthographe qui serait devenue négociable, prétend-on. Veut-on dénoncer les réformes qui mettent en péril l’enseignement de la langue, il faut commencer par s’en prendre au principe que j’ai mis ici en exergue. Ses effets ne se font d’ailleurs pas sentir seulement dans le domaine de l’acquisition des connaissances : à faire de l’école, un lieu de vie plus qu’un lieu de savoir, un lieu d’expression démocratique où se libère enfin la parole du futur jeune citoyen, à considérer que l’élève est au centre du système éducatif, et non plus le savoir qu’on y enseigne, on détruit l’autorité, on remet en question le principe même de la transmission, comme l’a bien montré François-Xavier Bellamy dans son beau livre sur la transmission.

    Vertus de l’étiquetage

    C’est ce principe fondateur -et ravageur- de la démarche pédagogique moderne qu’on retrouve ici et qu’il faut encore et toujours dénoncer : outre que prétendre échapper à l’étiquetage est imbécile (qu’est-ce que la notion de « prédicat », si ce n’est une étiquette ?), affirmer que l’étiquetage, sous prétexte que le savoir en s’y montrant de manière trop voyante nous éloignerait de la compréhension,  est une opération mécanique dénuée de sens est une contre-vérité. L’opération de l’étiquetage a des vertus centrales. Etiqueter, c’est résumer sous l’égide d’une étiquette tout le savoir que contient l’objet à laquelle elle se réfère ; c’est l’étape terminale d’une enquête portant sur une réalité donnée et c’est un moyen commode de retrouver le savoir qui s’y trouve déposé. « L’étiquette » de COD renvoie à l’idée que l’action du verbe s’exerce sur un objet, que la désignation de l’objet complète l’information que le verbe a commencé de donner et, de surcroît, elle donne une indication sur la construction du verbe. Chacun s’y retrouve : même si, aux yeux des linguistes, l’étiquette peut être discutable, elle désigne un savoir pratique qui permet au jeune élève de s’orienter dans la langue et dans le monde. Je ne suis pas sûr, par contre, que la notion de « prédicat » soit aussi simple à décrypter et que dans le magasin des espèces exotiques de nos Diafoirus modernes, les jeunes cervelles s’y retrouvent mieux. D’autre part, que nos éminents théoriciens y songent : jeter le discrédit sur l’étiquetage, c’est, à terme, condamner la démarche scientifique : que serait la botanique ou la zoologie si elles étaient dépourvues du souci de classer les espèces ? Je ne peux penser qu’en classant. Je ne peux m’orienter dans l’infinie diversité du réel qu’en nommant les choses. Je ne m’éveille au spectacle du réel qu’en assurant mes prises sur lui : l’emploi de la  terminologie est indispensable dans cette entreprise.

    La fin de la grammaire ?

    Cette rectification philosophique nous permet de pointer les effets délétères de cette réforme. On peut d’abord augurer que les « apprenants » habitués à s’emparer du matériel linguistique, en se fondant sur une terminologie complexe et pauvre tout à la fois (un  seul terme pour une réalité globale) répugneront ensuite à se plonger dans les distinctions d’une grammaire analytique qu’on leur promet pourtant. Il faudra donc renoncer à resservir les classifications de la grammaire classique, puisqu’il est, dès le départ entendu, qu’elles relèvent de toute façon d’une démarche scolastique pesante. Faut-il y voir, de la part de nos théoriciens de la pédagogie, un calcul stratégique ? Je serais plutôt tenté d’y voir une nouvelle preuve de leur coupable ingénuité : il suffit sans doute à leurs yeux de réformer pour qu’un changement bénéfique notable s’ensuive nécessairement. Leur célébration de la réforme permanente les détourne d’en considérer les effets. Il y a, du coup, chez eux une méconnaissance crasse des mécanismes mentaux, un intérêt nul pour une science qui s’attacherait à dégager les procédés par lesquels on peut faire croître une jeune intelligence. De leur côté, les enseignants qui y croient encore s’évertueront à enseigner la notion de prédicat sans s’apercevoir que l’esprit de l’élève habitué à n’appréhender le réel que d’une manière globale ne peut plus consentir ensuite à effectuer un effort d’analyse. On peut prédire, à partir de là, le développement de cette réforme : les principes de la grammaire traditionnelle subiront à leur tour quelques adaptations, avant d’être tenus pour des outils inutilement pesants. Au mieux, on se souviendra de leur pertinence mais ne sachant leur trouver un emploi, on les considèrera comme de plaisantes antiquités, au même titre que la méthode syllabique en lecture, réputée pour avoir produit des effets bienfaisants, mais qu’on répugne aujourd’hui à trouver opérationnels. Toujours est-il que dans ce souci exclusif de s’orienter immédiatement vers le sens, on largue les précautions, jugées toujours trop formelles, qu’on doit prendre avec les règles. Mais il ne faut pas chercher ailleurs l’incapacité  de beaucoup d’élèves à lire correctement un texte, à se soucier de l’orthographe des mots, à accorder une importance minimale à la syntaxe, à la ponctuation…

    Le prédicat au service de la servitude

    Si l’enseignement d’une grammaire authentique est, à ce jeu, gravement hypothéqué, la construction des repères de l’enfant permise par le repérage rigoureux des fonctions d’un message est assurément compromise, elle aussi. Le linguiste Alain Bentolila insiste sur les bienfaits de la grammaire traditionnelle : l’analyse grammaticale permet à l’enfant de maîtriser les choses. Il prend un exemple : « Dans la phrase « Je construis une maison avec des briques et du ciment », ce qui importe à l’enfant c’est de savoir que la maison est un objet sur lequel on agit, que les briques et le ciment sont des compléments de moyen ou d’accompagnement. Vous allez situer votre action dans le temps et lui donner du sens. C’est très concret, la grammaire. » En simplifiant, d’entrée de jeu, l’acquisition des formes grammaticales, on ne prépare plus l’enfant à agir efficacement sur les choses.

    Je pointerai un dégât ultime de cette démarche et ce n’est pas le moindre : en habituant l’élève à envisager le message dans sa globalité, on ne dresse pas son esprit, à accueillir celui-ci avec une certaine suspicion ; le prédicat étant « tout ce qu’on dit -indistinctement- sur le sujet », le détail de ce qu’on dit sur lui perd son relief, cesse d’accrocher l’attention. A terme, faudra-t-il s’étonner que le récepteur du message soit devenu étrangement passif et … politiquement malléable ?

    Je découvre ainsi de quelle réalité le prédicat est le nom : elle s’appelle régression intellectuelle, imbécilité, et pour finir servitude politique.

    Mais du côté des théoriciens de la pédagogie, bref de ceux qui décident depuis des décennies de l’avenir de l’éducation de nos enfants, l’installation de cette réforme, apparemment minime, renvoie à une réalité dans la compréhension de laquelle, seule la théologie peut nous guider : elle s’appelle l’angélisme.

    Ce sera l’objet d’un prochain article. 

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