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La longue marche des centristes

 

par Louis-Joseph Delanglade

 

Cette campagne présidentielle, décidément plus minable que les précédentes (ce qui n’est pas peu dire), risque bien de déboucher sur le pire des résultats. Campagne, tout le monde en convient, nulle sur le fond et d’une grande vulgarité dans la forme. La théâtralisation maximale des postures politiciennes confine au grotesque : scènes de ménage à gauche entre MM. Hamon et Mélenchon, trahisons en série chez socialistes et républicains, grandeur et décadence de la maison Fillon, hystérisation jusqu’au plus haut niveau de l’Etat du danger que représenterait Mme Le Pen, etc. Et, pour aller au bout de la mascarade, voici enfin le chevalier blanc, celui qu’attendaient depuis des lustres médias et officines, banquiers et idéologues, européistes et libéraux, celui dont le prénom est déjà tout un programme : Emmanuel Macron !

 

Depuis qu’il lui a apporté son soutien, le vieux politicien qu’est M. Bayrou se montre surtout soucieux de donner tout son sens à cette candidature. Se prenant tantôt pour Monsieur Loyal, tantôt pour le dernier des prophètes, il présente ainsi « son » candidat comme l’incarnation tant attendue du « centre » (« matinale » de France Inter, 29 mars). Sans doute parce que l’élection de M. Macron peut sembler probable, M. Bayrou est littéralement « habité » : il avait des convictions, maintenant il a la foi. Il sait et parle ex cathedra. La décomposition du pays et des deux partis qui le dirigent ? « Je l’ai analysée depuis longtemps ». La future majorité législative ? « Il ne peut y avoir qu'une seule majorité aujourd'hui et cette majorité, elle est centriste ».  Les candidats  étiquetés « En marche » arriveront donc en tête au second tour ? « Je n’ai aucun doute sur ce sujet », etc.

 

Quand il parle de son candidat, M. Bayrou tient des propos qui relèvent de l’hagiographie. L’élection programmée de M. Macron est présentée comme une marche triomphale. Oui, il fédère sous sa bannière convaincus de la première heure et ralliés de fraîche date. Oui, il saura nous faire sortir de l’actuel système fait « d’impuissance et de décomposition ». Oui, il nous délivrera aussi d’une gauche ringarde « 1981 » et d’une droite factieuse « 1934 » (sic). Oui, une fois élu, il « créera » une majorité présidentielle. Bayrou, ce cheval de retour, en prophète d’un Macron rédempteur : c’est censé être beau, c’est peut-être ridicule, c’est certainement dangereux.

 

Dangereux parce qu’il y a un fond à tout cela. Croyons sur ce point M. Bayrou,  qui en appelle non seulement à MM. Valls et Juppé (qu’au fond rien ne sépare si ce n’est des « étiquettes ») mais même au défunt M. Rocard, dont la deuxième gauche avait vocation à dériver jusqu’au centre : M. Macron est là pour accomplir enfin le centrisme dans toute sa radicalité, pour incarner ce qu’il conviendrait de nommer l’extrême-centrisme. Au programme, selon M. Bayrou lui-même : « Europe solide, liberté économique, projet social ». Nous traduisons : renforcement des méfaits de l’Union européenne et du libéralisme débridé au détriment et pour le malheur de ceux qui travaillent et produisent de la richesse en France. 

Commentaires

  • La conclusion concise de LJD s'arrange pour dire l'essentiel : il est aujourd'hui avéré que mondialisme et européisme ont appauvri nos sociétés et y ont même créé de la misère. Ce qui est à l'opposé du prétendu "souci" social des centristes. Contradiction majeure qui fait de la candidature Macron, soutenue par les éléphants socialistes,  une imposture. Le souci social est bien plus réel chez Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. 

  • Nous allons comme d habitude ! Dans le mur ! Depuis la fin de la Monarchie nos concitoyens font n importe quoi Ils n ont aucune mémoire .... Comptemplons avec envie ! Ces royaumes qui nous entourent ....

  • Ce qui fait peur c'est l'hypnose et la ferveur des spectateurs entourant le nouveau messie Macron qui se prend pour une Jeanne d'Arc teintée de Bonaparte et que chacun veut approcher et toucher comme pour rechercher la guérison de tous les maux.
    Regard vers le ciel mains levés attitudes christiques le jeune Macron subjugue les médias et enthousiasme les foules , il peut dire n'importe quoi et son contraire , ses fans pardonnent tout . il est à la fois la nouveauté et le sauveur.
    Macron est devenu celui qui rallie tous les laissés pour compte de la politique l'étoile brillante des espoir déçus et le refuge des oubliés.
    Il est celui qui fait rêver parce qu'il est jeune et nouveau et on ne peut rien contre.
    Chacun parle beaucoup du peuple mais un peu moins de la France beaucoup du mondialisme inévitable et un peu moins de la paix qu'il faudrait conserver en Europe .Dans cette époque où la recherche matérialiste de l'accomplissement personnel prime sur l'intérêt de la nation, il est pratiquement impossible de prêcher la rigueur qui permettrait un redressement nécessaire profitable à tous.

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