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Idées, débats... - Page 423

  • Cinéma • La Mort de Staline

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    La Mort de Staline, une comédie dramatique, anglo-française, de Armando Iannucci avec Steve Buscemi (Nikita Kroutchev), Simon Russel Beale (Beria), Michael Palin (Molotov), Jason Isaacs  (Maréchal Joukov), Adrian LcLoughlin (Joseph Staline), Rupert Friend et Andrea Riseborough (les enfants de Staline, Vasily et Svetlana), d’après la BD éponyme de Fabien Nury.

     

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    Même si la loi Belin d’avril 1941 lui a donné un bon petit goût de révolution nationale, quoi de plus jouissif que de manifester le 1er mai en allant voir La Mort de Staline ! 

    Certes René Belin avait été lui-même Secrétaire Général de la CGT en 1930 ; relevons néanmoins que la loi de 1947, substituée à la première par la IVème République (le « grand remplacement » juridique), porte la signature de Maurice Thorez,  Ministre d’État, vice-président du conseil, celui-là même qui avait été nommé secrétaire général du Parti Communiste en 1936, avant d’être porté « déserteur » en octobre 1939  (pacte germano-soviétique oblige) et d’aller se planquer, avec sa femme, en URSS  de juin 1940 à décembre 1944 ! 

    343197-partisans-parti-communiste-russe-deposent.jpgLa Mort de Staline, on se croirait dans Tintin au pays des Soviets, avec une bonne bouffée d’anticommunisme primaire ; anticommunisme, bien davantage - et c’est tant mieux -  qu’antistalinisme quand on voit que les camarades et successeurs n’ont rien à envier au « Petit père des peuples ».

    Une « fresque » historique, un « documentaire » dont l’humour rappelle celui de La vie est belle réalisé en 1998 par Roberto Benigni. 

    Le communisme, qu’on s’en souvienne, c’est, selon Stéphane Courtois dans Le livre noir du communisme, cent millions de morts dont vingt millions en U.R.S.S.   

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Une réflexion de la plus grande actualité

     

    « Encore un siècle de journalisme et tous les mots

    se mettront à puer »

    F. Nietzsche

    Cité par Raphaël Enthoven

  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [2]

    René Cassin devant le Haut Tribunal Rabbinique

     

     

    Face au nazisme, l’appel de Londres 

    L’avancée des troupes allemandes l’oblige à quitter la France. Le 23 juin 1940 il s’enfuit vers le Royaume-Uni où il reçoit « du consul de Grande-Bretagne à Paris un document lui donnant le statut d’agent officiel du gouvernement de Sa Majesté. »[1] Le 29 juin il rencontre de Gaulle qui la veille a été reconnu chef des Français libres par Churchill ; il est chargé de préparer un projet d’accord entre les deux hommes qui permettra « de donner un statut juridique aux troupes qui reconnaissent l’autorité du Général, tout en leur assurant un financement britannique. »[2] Ce gouvernement républicain en exil au Royaume-Uni prend le nom de Comité français de libération nationale (CFLN). Si Cassin est rapidement mis au placard par de Gaulle, qui le marginalise « en le cantonnant à son administration »[3], il devient en revanche « l’une des figures majeures du camp allié. »[4] 

    Ardent partisan du cosmopolitisme, l’exil à Londres est l’occasion pour René Cassin d’apporter une « contribution capitale (…) à la pensée des droits de l’homme »[5] et de dessiner les contours des futures Nations unies : « Avec d’autres exilés londoniens, il commença à examiner les buts de guerre alliés afin de faire sortir du conflit un ʽʽnouvel ordre internationalʼʼ démocratique. »[6]

    Les convictions politiques de Cassin s’avèrent en pleine adéquation avec celles de l’élite britannique. Notamment il « admirait l’institut royal pour les affaires internationales de Chatham House ; il appréciait la revue de presse étrangère qu’il lui fournissait. C’était […] un groupe d’experts indépendants investis dans des recherches et débats sur des questions qui intéressaient le Foreign Office. »[7] Ce think tank est la plus ancienne coterie mondialiste, l’ancêtre des plus connus Groupe Bilderberg, Council on Foreign Relations et Commission Trilatérale. 

    En plus de son poste de commissaire national à la justice et à l’instruction auprès du gouvernement en exil dirigé par de Gaulle, René Cassin devient président de l’Alliance israélite universelle (AIU), fondée au XIXe siècle par Isaac-Adolphe Crémieux. Il « se voit chargé par de Gaulle de reprendre les rênes d’une institution grâce à laquelle ʽʽtous les Juifs d’Orient parlent le français et ont adopté notre culture comme la leurʼʼ. »[8] Sa défense du judaïsme va de pair avec son combat pour les droits de l’homme : « Cassin était tout désigné pour […] parler au nom de la France libre sur les droits de lʼHomme. Depuis 1940, comme ferme défenseur de la SDN, il avait prôné de nouvelles initiatives sur ce projet, et après la création des Nations unies, le 1er janvier 1942, il avait appelé à fonder cette organisation sur une affirmation des droits de lʼHomme plus ferme et plus ample que celle sur laquelle avait reposé la SDN. »[9] 

    Alors que le 31 juillet 1945, Cassin est nommé vice-président du Conseil d’État, il est également chargé après-guerre de rédiger l’architecture philosophique de l’ONU. Cette mission aboutit à la présentation, le 10 décembre 1948 à Paris, de la DUDH devant l’assemblée générale de l’ONU. Pour Cassin l’enjeu est de « limiter la souveraineté de l’État et faire avancer le droit de recours des individus contre la violation de leurs droits, par les États où ils vivent »[10]. Il entend que soit inaugurée l’ère de la justice universelle. Cet idéal qui l’anime résulte de la congruence qui existe entre la pensée républicaine issue de 1789 et le judaïsme moderne. 

    Un chef de sa communauté 

    Les premières responsabilités qu’a eues Cassin dans l’engagement auprès de ses coreligionnaires étaient celles d’administrer lʼAIU : il « se rendit en Palestine où il resta du 15 janvier au 18 janvier 1942. Il s’y présenta lui-même comme le champion des liens entre Français et Britanniques au Moyen-Orient. Il vit aussi que les Arabes aussi bien que les juifs répondaient positivement à de Gaulle et à la France libre. Il fut particulièrement frappé, là comme au Liban, par le succès de lʼAIU qui faisait flotter le drapeau de la langue française et des valeurs républicaines. Il en serait le président l’année suivante (son engagement actif dans lʼAIU remontait à cette mission). »[11] 

    Chef de lʼAIU à partir de 1943, Cassin le restera trente années durant, devenant « l’une des premières personnalités juives »[12] du monde. L’« universaliste juif laïque »[13] qu’il est « joue le rôle d’une sorte de ministre des Affaires étrangères de la communauté juive francophone »[14]. Ce statut important, il lʼacquiert dans le contexte des affres de la Seconde Guerre mondiale : « Après 1943, il a une sorte de circonscription à représenter : un monde juif, et il sʼy emploie à Paris, à Casablanca, à New York et à Jérusalem. La guerre a quasiment fait de lui un homme dʼÉtat juif. »[15] Dès le milieu des années 1940 il devient ainsi un homme puissant, fort dʼun vaste réseau dont la dimension est internationale. Dans la famille Cassin, il nʼest pas le seul à occuper une fonction importante à lʼintérieur de sa communauté : « Son frère Fédia joua un rôle dirigeant dans la communauté juive de Marseille : il présidait le consistoire et le Bʼnai Bʼrith. »[16] 

    Lʼhorreur de cette guerre face au nazisme convainc Cassin de la pertinence de lʼidéologie sioniste : il « était une personnalité officielle française au sionisme, du moins après 1945. »[17] Pas au point, cependant, de faire son alyah en Israël après sa création, en mai 1948 : « Cassin était un sioniste de la diaspora, un homme convaincu que les Juifs qui souhaitaient vivre une vie collective en Palestine devaient être libres de le faire. »[18] En tant que président de lʼAIU, Cassin a fait pression pour accélérer la naissance de lʼÉtat hébreu et faciliter la migration des Juifs en Eretz Israël : « lʼAlliance faisait tout ce quʼelle pouvait pour promouvoir la partition de la Palestine et la création de lʼÉtat dʼIsraël. Le 9 juin 1947, Cassin lui-même signa et envoya au secrétaire général de lʼONU, Trygue Lie, un ʽʽMémorandum de lʼAIU sur le problème palestinienʼʼ, qui plaidait sans équivoque la cause de la création dʼun État. Après la Shoah, faciliter lʼimmigration juive en Palestine ʽʽest le premier devoir de la communauté internationaleʼʼ. »[19] 

    Sans conteste il « était un sioniste dévoué au sens où sa loyauté envers Israël était très profonde, et de plus en plus au fur et à mesure que passaient les années »[20]. Cet attachement sincère et fort explique pourquoi il « fit adhérer lʼAIU au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), fondé en 1944 pour coordonner la restauration de la communauté juive »[21] vivant en France. Mais les convictions de Cassin se heurtèrent avec la politique menée par le général de Gaulle, qui, selon les termes de Pierre Bloch, « nʼétait ni antisémite, ni prosémite. Il ignorait le problème. Il nʼy avait pour lui que des Français. »[22]  (A suivre)  • 

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 140.

    [2]  Ibid., p. 148.

    [3]  Ibid., p. 146.

    [4]  Idem.

    [5]  Idem.

    [6]  Idem.

    [7]  Ibid., p. 202.

    [8]  Catherine Nicault, La France et le sionisme. 1897-1948. Une rencontre manquée ?, Paris, Calmann-Lévy, 1992, p. 203.

    [9]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 208.

    [10]  Ibid., p. 270.

    [11]  Ibid., p. 195.

    [12]  Ibid., p. 368.

    [13]  Ibid., p. 378.

    [14]  Idem.

    [15]  Ibid., p. 379.

    [16]  Ibid., p. 399.

    [17]  Ibid., p. 381.

    [18]  Ibid., p. 386.

    [19]  Ibid., p. 383.

    [20]  Ibid., p. 396.

    [21]  Ibid., p. 399.

    [22]  Cité par Daniel Amson, op. cit., p. 8

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    Dossier spécial Mai 68

  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [1]

    « Reçu à l’Elysée avec les membres du Conseil constitutionnel au début de l’année 1968, il aurait déclaré au Général de Gaulle : je considère que la position que vous avez prise, les propos que vous avez tenus au sujet du conflit israélo-arabe, ne sont pas acceptables de la part du Chef de l’État. Je vous le dis respectueusement mais fermement. […] Monsieur le Président, je suis inquiet, très inquiet pour l’avenir. En réalité, l’ancien " ami fidèleʼʼ, était devenu un opposant, qui écrivait après le discours prononcé par Charles de Gaulle à Montréal le 24 juillet 1967 : ʽʽIl n’appartient pas à des Français de peser sur les décisions d’une population qui a, sans notre concours, prouvé sa capacité de vivre et qui est très à même de savoir disposer de son sortʼʼ. » 

    Daniel Amson, De Gaulle et Israël, Paris, PUF, 1991, p. 53-54. 

     

    Cet épisode, où René Cassin avertit d’une façon véhémente le général de Gaulle qu’il est inquiet pour son avenir, est jusqu’ici passé inaperçu parmi ceux qui, historiens ou sociologues, se sont essayés à identifier les causes profondes de l’irruption de Mai 68. Cassin signale à de Gaulle qu’il a largement franchi la ligne rouge et qu’il va bien assez tôt en payer le prix, ce qui suggère que ce personnage a pu être l’un des instigateurs occultes du mouvement de mai-juin 1968.

    Dans la famille des élites globales mobiles, Cassin est le juriste. Expert ès droits de l’homme, spécialiste du droit international, il fut chargé par elles de rédiger la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DUDH), proclamée le 10 décembre 1948 à Paris par la toute jeune Organisation des nations unies (ONU). 

    Les origines 

    René Cassin voit le jour à Nice le 5 octobre 1887. Il naît dans « une famille de classe moyenne juive prospère qui avait fait fortune au milieu du XIXe siècle »[1]. Sa famille est typique de ce qu’on appelait alors les « israélites français », ces juifs assimilés à culture républicaine. Cela faisait longtemps qu’elle vivait sur le sol hexagonal : « Les Cassin étaient venus à Nice entre 1840 et 1860, mais leurs ancêtres vivaient dans le sud de la France depuis des générations. »[2] Les Cassin sont au fond des juifs libéraux, soucieux de conserver leurs racines religieuses tout en se montrant résolus à se fondre dans le moule républicain. « Comme son père, René accomplit les rites juifs de passage à la responsabilité personnelle, la bar-mitzvah. Son oncle Honel Meiss lui apprit à lire les passages des prophètes et de la Torah »[3]. René, en outre « républicain et libre penseur comme son père, […] est assez détaché de la tradition pour faire sa vie avec une femme qui n’est pas juive. »[4]           

    Très bon élève, il obtient son baccalauréat à 17 ans. En 1904 il s’inscrit en droit et en histoire à la faculté d’Aix-en-Provence. C’est un étudiant brillant : en 1908 il « monte » à Paris pour achever ses études de droit qu’il finance en travaillant pour le Recueil des lois et décrets. En 1914 il termine ses études titulaire d’un doctorat de droit civil. Sa thèse porte sur la théorie des obligations. 

    Parcours politique et professionnel 

    Politiquement, René Cassin se situe à gauche. Il fut d’ailleurs l’ « un des rares notables de gauche à rallier de Gaulle »[5]. À la manière d’un Pierre Mendès-France ou d’un Romain Gary, il n’a « jamais adhéré au gaullisme partisan »[6]. Son meilleur ami est Paul Ramadier, qui est un militant socialiste et un journaliste à LʼHumanité. Lui penche pour le radicalisme. Mais son engagement politique est plutôt tardif. En 1931 il s’inscrit à la section du Ve arrondissement de Paris du parti radical. « Cassin ne fit pas seulement acte de loyauté envers le parti radical-socialiste, mais aussi envers son président, Édouard Herriot, qui l’avait nommé huit ans plus tôt à la délégation française à la SDN. »[7], c’est-à-dire la Société des nations, ancêtre de l’ONU. 

    C’est d’abord son parcours de juriste qui prime, notamment tout ce qui touche au droit international, qu’il voit comme le meilleur outil pour œuvrer à la paix. Incontestablement, l’épreuve de la Grande guerre a compté dans son soutien en faveur d’une instance internationale de délibération et de règlement des litiges. Mobilisé le 1er août 1914, il est blessé suffisamment tôt pour ne connaître « ni Verdun, ni la Somme, ni les gaz, ni le pilonnage des tranchées. »[8] Réformé, sa carrière de professeur de droit peut commencer. De 1916 à 1919 il est chargé de cours de droit civil et pénal à l’université d’Aix. Il est reçu en 1920 à l’agrégation de droit privé et de droit criminel. Il est d’abord affecté à la faculté de Lille, jusqu’en 1929, puis celle de Paris. 

    L’entre-deux-guerres et la SDN 

    L’expérience vécue par René Cassin durant la Première Guerre mondiale l’amène à prendre à bras le corps la cause des anciens combattants et des mutilés de guerre. Dans les années 1920 il lance un mouvement international des anciens combattants dont le siège se trouve à Genève. À partir de 1924 il devient également membre de la délégation française à la SDN, jusqu’aux accords de Munich (1938) qui signent l’échec du projet. Au sein de la SDN, Cassin intègre « un groupe d’hommes qui développaient des perspectives internationalistes, de formation juridique pour la plupart »[9] et formaient ainsi une coterie d’élites globales mobiles favorables à une gouvernance mondiale guidée par les principes humanistes de la république universelle, ou éthique des droits de l’homme. 

    « Dès le début, Cassin est un partisan de la Société des Nations. […] [I]l avait l’inébranlable conviction que la seule façon d’empêcher le retour de la guerre était de forger un ordre international qui proscrirait le recours aux armes quand grandiraient les tensions internationales. Il partageait le point de vue de lord Grey, ministre britannique des Affaires étrangères, qui répétait que si seulement il y avait eu, dans l’été 1914, un lieu, une institution où les grandes puissances auraient pu exposer leurs griefs, la guerre n’aurait jamais éclaté. C’est cette même conviction qui fait que, après 1918, Cassin et beaucoup d’autres anciens combattants se tournent vers Genève et la jeune SDN. »[10] Mais la SDN disparaît vite et l’ascension d’Hitler menace la paix. Pour René Cassin, quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les Alliés sont engagés dans une « croisade des droits de lʼHomme »[11], suggérant implicitement que ce conflit avait une nature religieuse. (A suivre).   

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, René Cassin et les droits de lʼhomme : le projet dʼune génération, Fayard, Paris, 2011, p. 25.

    [2]  Ibid., p. 26.

    [3]  Ibid., p. 33.

    [4]  Ibid., p. 41.

    [5]  Serge Berstein, Pierre Birnbaum (dir.), De Gaulle et les élites, Paris, La Découverte, 2008, p. 39.

    [6]  Ibid., p. 68.

    [7]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 108.

    [8]  Ibid., p. 43.

    [9]  Ibid., p. 94.

    [10]  Ibid., p. 81-82.

    [11]  Ibid., p. 137.

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    Dossier spécial Mai 68

  • Le nouveau régime libre-échangiste

     

    Par  Mathieu Bock-Côté 

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCe que Mathieu Bock-Côté écrit ici dans son blogue du Journal de Montréal [ 26.04] nous paraît de première importance, plus, peut-être, que jamais. Il s'agit d'une recension d'un ouvrage de Simon-Pierre Savard-Tremblay qui s'intitule Despotisme sans frontières, qui vient de paraître et dont le titre dit presque tout. Mathieu Bock-Côté en fait une remarquable synthèse, juste, forte et savamment équilibrée. Nous n'y ajouterons presque rien. Il faut la lire. Nous aussi avons écrit que le libre-échange des biens, des hommes et des idées, qui date de la nuit des temps, doit se régler selon les circonstances, les époques et les lieux. En fonction des biens-communs particuliers des peuples et des Etats. Mais il devient despotique et destructeur lorsqu'il se mue en idéologie ou prétend s'imposer comme dogme universel. Il nous semble que c'est ce que démontre ici brillamment Mathieu Bock-Côté. Et cela est important parce qu'il s'agit de notre destin et même de notre survie.   LFAR   

     

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    Il est courant, aujourd’hui d’affirmer que la mondialisation est en crise et que son système s’est profondément déréglé. L’heure est à la révolte contre la mondialisation, et elle s’exprime de nombreuses manières, comme on l’a vu avec le référendum grec contre l’austérité, la résistance wallonne contre le CETA, la victoire du Brexit ou l’élection de Donald Trump. Cette révolte est à la fois portée par la gauche et par la droite, si ces catégories veulent encore dire quelque chose dans les circonstances. Mais contre quoi se révolte-t-on, exactement? Contre un mouvement historique irrépressible, condamnant cette révolte à n’être qu’un baroud d’honneur? Ou contre un régime politique qui ne dit pas son nom mais qui s’est mis en place sur une cinquantaine d’années et qui a transformé radicalement notre rapport au monde ?

    C’est à cette question que Simon-Pierre Savard-Tremblay a cherché à répondre dans Despotisme sans frontières, un très intéressant opuscule qu’il vient de faire paraître chez VLB. Et sa réponse est claire: la mondialisation telle que nous la connaissons est un régime qu’il faut nommer comme tel et combattre comme tel. C’est-à-dire que la mondialisation s’est installée au fil des décennies à coup d’accords internationaux de plus en plus secrets et de plus en plus contraignants, généralement au nom de l’idéal d’un libre-échange globalisé, qui serait l’expression naturelle et bienheureuse de l’humanité enfin délivrée du politique, des frontières et des souverainetés, qui diviserait l’humanité contre elle-même et la soumettrait au règne de l’arbitraire. Elle représenterait une mutation du cosmopolitisme le plus radical, prenant le relais, à sa manière, de l’internationalisme prolétarien. Le nouveau régime du libre-échange domestique les États, qui n’ont désormais plus qu’une mission centrale: aménager leur pays de manière à le rendre le plus compatible possible avec les exigences de la mondialisation. En fait, c’est la démocratie qui est domestiquée, puis neutralisée, car condamnée à l’insignifiance. L’État ne gouverne plus: il n’est que gestionnaire.

    Mais SPST insiste : le libre-échange tel qu’on le pratique aujourd’hui n’est pas le libre-échange en soi, qui ne saurait se laisser enfermer dans une définition aussi idéologiquement contraignante. Il y a une différence fondamentale entre favoriser le commerce entre les nations et créer un environnement juridique supranational favorable au règne des corporations, qui consacre en fait l’hégémonie de ces dernières, au point même de leur permettre de poursuivre les États devant les tribunaux lorsqu’ils jugent qu’une politique ou un règlement les empêche de tirer un profit optimal de leurs investissements. Et on ne saurait assimiler au protectionnisme la remise en question du moindre accord de libre-échange, quel qu’il soit. Notre monde ne doit pas choisir entre l’ouverture et la fermeture, comme le prétendent les idéologues mondialistes que notre auteur ne cesse de remettre en question. Les hommes politiques auraient tout avantage à se délivrer de cette propagande qui étouffe la réflexion dans une fausse alternative entre le bien et le mal. On ne saurait assimiler le bien politique à la perspective glaçante du sans-frontiérisme.

    0bc2a567-fd9a-48ea-9b53-fa426d1c1cb9_ORIGINAL.jpgSPST insiste: il ne s’oppose pas au libre-échange en soi mais à une forme de radicalisation du libre-échange qui vise à homogénéiser juridiquement et socialement la planète en programmant la dissolution des États et des nations. «Le «nouveau libre-échange» vise à ce que les pays du monde aient des législations quasi identiques pour que le capital puisse circuler d’un territoire à l’autre en ayant droit au traitement princier» (p.13). Mais à la différence des critiques habituels de la mondialisation, qui basculent tôt ou tard dans une forme de fantasme socialisant, SPST demeure sur terre et pose un objectif politique réaliste: le retour graduel, mais résolu, à l’État-nation, au nom d’un projet qu’il nomme à la suite de plusieurs la démondialisation. Il cherche à nous montrer de quelle manière on pourrait s’y engager et nous rappelle qu’il n’est en rien contraire à une grande coopération entre les peuples. SPST contribue ainsi, notons-le en passant, à une redéfinition nécessaire du souverainisme québécois, pour lui permettre d’entrer dans une nouvelle époque. Les souverainistes ne gagneront rien à toujours vouloir se plier à la définition médiatique de la modernité.

    Cet ouvrage est une belle réussite. La matière en elle-même est extrêmement complexe et SPST parvient à la rendre intelligible en la ramenant vers ce qu’on pourrait appeler les fondamentaux de la science politique: il pose la question du régime, il se demande qui commande, il cherche à identifier les intérêts sociaux qui tirent avantage des institutions, et ceux qui sont laissés dans les marges. En d’autres mots, l’objet de son livre est moins économique que politique, et c’est ce qui fait sa force. Personne ne croit qu’on sortira demain de la mondialisation, et qu’il faille la rejeter en bloc. Mais il s’agit, pour chaque nation, de reconstruire sa souveraineté, de lui redonner de la substance, car elle-seule est garante de la possibilité d’une expérience démocratique authentique. En fait, SPST veut nous convaincre que le nouveau régime du libre-échange s’accompagne d’une civilisation dégradée, qui abime notre humanité, nous déracine et nous condamne à la sécheresse existentielle: celle du consommateur absolu. Il s’agit, pour emprunter ses mots, «de recréer un mode de vie sain qui nous reconnecte à notre humanité» (p.126). Il veut nous convaincre, et nous convainc.  •   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Mai 68 : Présentation

    Si, lorsquʼil sʼagit de donner un sens à cet événement, Mai 68 est lʼobjet dʼune controverse féroce – tant à propos de la cause de lʼirruption de la crise que de lʼimpact quʼelle a produit sur la société française –, ses laudateurs et ses contempteurs sʼaccordent pour en souligner lʼimportance décisive. Tous partagent le point de vue selon lequel ce moment de « communication explosive »[1] fut un « événement matriciel »[2], cʼest-à-dire fondateur, initiateur de quelque chose de nouveau, une rupture en somme. Pour Régis Debray, cʼest le « renaissance » de la « République bourgeoise »[3], quand Jean-Claude Michéa la qualifie de « Grande Révolution libérale-libertaire »[4]. Ces deux figures de la gauche intellectuelle rejoignent ainsi le camp de ceux qui, issus de la droite, font le procès de Mai 68. 

    En janvier dernier, dans un éditorial au ton très polémique, le directeur de Libération, Laurent Joffrin, sʼattaquait à une certaine gauche, coupable selon lui dʼêtre à lʼorigine dʼun « réquisitoire oblique qui impute à 68, sous des oripeaux révolutionnaires, le triomphe du marché, lʼouverture des frontières au libre-échange, qui aurait livré le pays aux grands vents de la mondialisation américanisée, sapé la souveraineté nationale pour le compte des multinationales. »[5] Or comme eux il considère que Mai 68 était une « fausse révolution, […] une révolte contre les traditions qui contestaient la liberté individuelle »[6]. Dans un autre périodique typiquement bobo, lʼhebdomadaire Télérama, Olivier Pascal-Mousselard et Vincent Rémy insistent sur le rôle joué par « une jeunesse en plein boom » qui provoqua un « séisme » sans précédent, faisant entre la France dans une « pétillante modernité »[7]. Dans leur texte ces deux derniers comparent, comme le premier dans son éditorial, Mai 68 à 1789. 

    Tel est donc le postulat de départ de ce dossier : comme lʼaffirment aussi Henri Mendras et Patrick Buisson, Mai 68 est peu ou prou assimilable à une seconde révolution française, qui transforma profondément les structures anthropologiques, culturelles, morales, économiques et politiques de la France contemporaine. Une nouvelle phase, au fond, du « Grand remplacement », le vrai : la substitution du culte ancestral – catholique, apostolique et romain – par celui des droits de lʼhomme, la laïcité.   

    [1]  Maurice Bantigny, La Communauté inavouable, Paris, Éd. du Minuit, 1983, p. 135.

    [2]  Ludivine Bantigny, « Assignés à hériter : quelques mouvements étudiants en miroir (1968-2006), in Ludivine Bantigny et Arnaud Baubérot (dir.), Hériter en politique : filiations, générations et transmissions politiques (Allemagne, France et Italie, XIXe – XXIe siècle), Paris, PUF, 2011, p. 296.

    [3]  Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire, Maspero, Paris, 1978, p. 10.

    [4]  LʼEnseignement de lʼignorance et ses conditions modernes, Castelnau-le-Lez, Climats, 1999, p. 46.

    [5]  Libération, 20-21 janvier 2018.

    [6]  Idem.

    [7]  Télérama, 23 décembre 2017-5 janvier 2018.

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    Dossier spécial Mai 68

  • Idées • Vidéo : un bref reportage de TV Libertés sur notre colloque « Maurras, l'homme de la politique »

    Maurras : D'illustres admirateurs et quelques grands amis ...

     

    2293089609.14.jpgRetrouvez ce reportage de TV Libertés. Il s'agit de notre colloque sur Charles Maurras organisé à Marseille samedi dernier 21 avril. Au programme : dialogue avec les participants, jeunes et moins jeunes, avec des intervenants, etc. Des impressions intéressantes, des explications éclairantes : une courte vidéo à ne pas manquer.  LFAR

     

    � Retrouvez le reportage de TV Libertés au sujet... - Action française - Centre Royaliste d Action française - Lafautearousseau - Vimeo.

     

    Lire aussi dans LAFAUTEAROUSSEAU la série d'articles consacrés à ce colloque ...

    Un colloque maintenu malgré l'ultra-gauche ...

    Merci à l'ultra-gauche violente et aux médias qui l'ont relayée : notre «Colloque Maurras» s'est tenu, bien tenu, et a «fait le buzz» comme jamais !

    Impressions d'une participante au colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique »

    « Colloque Maurras » : Quelques images supplémentaires ...

    Très bonne nouvelle : L'unité des royalistes refaite en Provence

    Colloque « Maurras, l'homme de la politique » : Au-delà de la caricature, l’homme

  • Cinéma • Red sparrow

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Red sparrow, un film d’espionnage américain de Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence (Dominika), Matthias Schoenaerts (l’oncle), Charlotte Rampling (Matron), Joel Edgerton (Nake Nash) et Mary-Louise Parker (Stéphanie Boucher). 

     

    GT Champagne !.JPGJ’évoquais la Môme Moineau à propos de Lady Bird… nous y voilà presque aujourd’hui avec ce moineau rouge, Red sparrow, adapté du premier roman d’un ancien agent secret, Jason Matthews. 

    J’ai toujours peur de m’ennuyer, et même de m’empoisonner, en allant voir des films d’espionnage auxquels souvent je ne comprends rien,  mais – May, comme dirait Theresa – celui-ci n’est-il pas d’actualité en pleine affaire Skripal quand, faute de savoir gouverner leurs pays respectifs, les dirigeants politiques occidentaux s’efforcent de « réinventer » la guerre froide... et peut-être pire. Est-ce un hasard, d’ailleurs, si le méchant oncle de l’héroïne a un faux air de Wladimir Poutine ?

    J’avoue aussi qu’Arthur de Watrigant, de la revue L’incorrect et TV Liberté, avaient retenu mon attention en comparant le décolleté des moineaux à des ceintures d’explosif… 

    « Mais faut dir’ qu’je m’étais crevé les yeux

    En regardant de trop près son corsage… »

    (Georges Brassens) 

    Un thriller violent et érotique mais de bonne facture, dont les rebondissements retiennent l’intérêt pendant deux heures vingt au cours desquelles on ne cesse de se demander qui trahit qui ?... Et il n’est pas sûr que l’on puisse y apporter une réponse.  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Livres & Histoire • « Philippe d’Orléans. Frère de Louis XIV »

     

    Le 16 mai prochain paraîtra chez Perrin cette biographie « Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV » par Elisabetta Lurgo. En voici la présentation. 

     

    9782262075163ORI.jpg« Peu de figures ont été autant maltraitées que celle de Monsieur, Philippe de France, duc d’Orléans et frère de Louis XIV. Sa personnalité, assez complexe et fascinante, est écrasée par celle du Roi-Soleil, qui occupe le devant de la scène. Presque toutes les sources lui sont hostiles.

    Sa première épouse, Henriette-Anne Stuart, en parle avec une hostilité acharnée ; dans les lettres débordantes de sa seconde femme, Elisabeth-Charlotte de Bavière, le mépris se mêle à l’indulgence et à la tendresse. Pour sa cousine, la Grande Mademoiselle, il demeure le prince gâté de son enfance. Ses précepteurs et conseillers se désespèrent de ne pas retrouver en lui les ambitions qu’ils s’empresseraient de cultiver à sa place. Il est vrai que son homosexualité, qu’il cultivait ouvertement, l’a beaucoup desservi chez ses contemporains et auprès de la postérité. 

    La présente biographie s’emploie précisément à extraire Philippe d’Orléans de cette image pesante et déformante et à montrer un prince en action, par ailleurs mécène remarquable, valant bien davantage que sa trouble réputation. Elle nous restitue aussi la voix de Monsieur, qui s’est retrouvé muet au rendez-vous de l’Histoire. »

    « Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV », Elisabetta Lurgo, Perrin, 2018, 450 p.

  • Quoi de moins dans l’air du temps que ce royal baby ?

     

    Par Gabrielle Cluzel

    « Quoi de moins dans l’air du temps que ce nouveau-né ? Quoi de plus désuet que l’importance accordée à sa filiation ? » C'est la question que pose cette chronique [Boulevard Voltaire, 24.04] sur un sujet apparemment futile qu'un regard trop rapide classera comme people. Gabrielle Cluzel apporte au contraire une réponse en même temps élégante et profonde qui, bien-sûr, ne concerne pas la seule Angleterre.  

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

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    En ce lundi 23 avril, toute la presse sérieuse s’est prise pour Closer. Les médias en ligne, entre l’évacuation d’une université bloquée et le vote d’une loi à l’Assemblée, nous ont impérieusement sonnés, pour ce que l’on appelait jadis un carnet rose, enfin, en l’occurrence, bleu, avant que les féministes ne se mettent en tête d’emmêler toutes les couleurs : Kate est entrée à la maternité. Kate est sur le point d’accoucher. Kate a accouché d’un garçon. De vous à moi, hein, c’est un peu du grand n’importe quoi. Nous déranger pour « ça » ! Ce que l’on en a à cirer, franchement, nous autres qui ne sommes même pas anglais… Et sait-on, au moins, son prénom, à ce petit ? On clique, ni vu ni connu, sur le lien.

    Moment de grâce dans une actualité de brutes. Repère charmant auquel on peut s’accrocher pour souffler dans un monde liquide où tout ce que l’on croyait immuable semble emporté par le courant. Et il faut croire, si l’on en juge par la royalbabymania, qu’il s’agit là d’une aspiration largement partagée.

    Pourtant, quoi de moins dans l’air du temps que ce nouveau-né ? Quoi de plus désuet que l’importance accordée à sa filiation ? Quoi de plus « genré » que le ménage princier que forment ses parents ? Quoi de plus sobre et de moins transgressif que les tenues de sa mère ? Quoi de plus classique que les prénoms – George (Alexander, Louis), Charlotte (Elizabeth, Diana) – de sa fratrie honorant discrètement toute une lignée d’aïeuls, quand leurs sujets, à l’instar des Français, n’aiment rien tant, puisqu’à l’état civil, aussi, il est interdit d’interdire, qu’assembler d’improbables phonèmes pour donner à leur progéniture des prénoms aussi uniques qu’éphémères ? Et tout cela fascine. Comme un conte de fées. Un vrai conte de fées, avec la mignonne chute d’antan. Qui, alors, n’était pas seulement « ils se marièrent (ou pas) et eurent beaucoup d’argent ».

    Alors, bien sûr, dans quelques jours, on célébrera Jeanne d’Arc, qui les a boutés où l’on sait. Alors, naturellement, à la fin des déjeuners de famille arrosés, on chante toujours, en levant son verre, « et merde pour le roi d’Angleterre ». N’empêche que la perfide Albion, avec son poupon, a gagné. C’est le monde entier qui rentre en communion avec son principe premier. Ou, en tout cas, avec le dernier maillon, renouvelé à chaque nouveau-né, de la longue chaîne qui maintient son identité, toute brouillée, abîmée, menacée que celle-ci – comme la nôtre – puisse paraître, toute falote, « potdefleurisée » et parfois même sotte que sa famille royale puisse parfois sembler. God save the royal baby !   • 

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • L’avenir de la nation, l’avenir du nationalisme

    Drapeaux  ...  

    Par  Mathieu Bock-Côté 

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCe sont des concepts fondamentaux que manie Mathieu Bock-Côté - brillamment comme toujours - dans cette tribune du Journal de Montréal [23.0]. On y ressent l'influence que la question québécoise exerce sur sa réflexion. Comme notre attachement à la France dont nous voyons le déclin au fil des deux derniers siècles, fonde notre propre nationalisme. Maurras le définissait, non comme un absolu, mais comme une « douloureuse obligation » du temps présent. L'actuelle évolution géopolitique du monde, si on l'observe bien, nous semble lui donner raison. Au reste, le livre de Gil Delannoi porte un sous-titre : La nation contre le nationalisme, ou : La résistance des nations. L'on peut en débattre !   LFAR  

     

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    La science politique, lorsqu’elle est bien pratiquée et s’abstient de verser dans les modes idéologiques, peut être d’une grande aide pour clarifier notre compréhension de la vie politique et des concepts à partir desquels nous cherchons à la saisir.

    C’est la première réflexion que nous inspire spontanément la lecture de La nation contre le nationalisme (PUF, 2018), le remarquable essai du politiste français Gil Delannoi. Disons-le tout de suite, le titre est un peu trompeur, car si Delannoi n’hésite pas à critiquer les excès du nationalisme, il s’occupe surtout à dissiper le brouillard idéologique qui l’entoure, en rappelant que si la politologie française en entretient une conception exagérément négative, au point d’en faire une pathologie politique immédiatement condamnable, il n’en est pas nécessairement ainsi ailleurs dans le monde. Le nationalisme, nous dit Delannoi, n’a rien de diabolique. Il y en a de bons usages, comme de mauvais. Pour le dire avec ses mots, Delannoi essaie « avant tout de comprendre ce que sous-entendent la natiophobie et la passion d’abolir les frontières qui ont cours aujourd’hui » (p.11). Il ajoute même qu’à « son extrême, cette natiophobie revient aujourd’hui à nazifier tout passé national pour cause d’exclusion de l’Autre » (p.240). Tel est l’air que nous respirons, en effet.

    1517452255_9782130800460_v100.jpgQu’est-ce qu’une nation ? Cette question, attachée à une célèbre conférence de Renan prononcée à la Sorbonne en 1882, continue de travailler la philosophie politique et les sciences sociales ; même elles en proposent rarement une définition satisfaisante, et encore moins exhaustive. La nation, nous dit Delannoi, est à la fois politique et culturelle. C’est une communauté politique avec un substrat historique particulier, qu’on ne juge pas a priori interchangeable avec un autre. Ces deux dimensions ne coïncident pas toujours, ou du moins se recoupent souvent imparfaitement. Delannoi entend d’abord définir la nation comme forme politique singulière, qu’il distingue de la cité et de l’empire, en rappelant qu’elle semble le plus à même d’accueillir et de permettre l’expérience de la démocratie dans la modernité. Mais Delannoi le note bien, « la plupart des théoriciens récents de la nation et du nationalisme ont envers leur objet d’étude une attitude allant de l’hostilité à la condescendance » (p.17). La remarque est très fine : ceux qui étudient la nation sont généralement en mission pour la déconstruire, comme si elle représentait un artifice historique vieilli. L’antinationalisme est habituel dans l’enseignement universitaire en plus d’être la norme chez les intellectuels qui considèrent généralement l’attachement à une nation historique et à sa souveraineté comme une forme de crispation identitaire. Cette absence radicale d’empathie pour ceux qu’on appellera les gens ordinaires attachés à leur patrie fait en sorte qu’on fera passer toute forme de patriotisme pour une forme de xénophobie. La modernité radicale est l’autre nom du refus du particulier.

    À la recherche d’une définition du nationalisme, Delannoi propose la suivante : « le nationalisme est la volonté de faire coïncider la forme culturelle et la forme politique de la nation autant que possible. Telle est l’impulsion qui engendre et entretient le nationalisme : superposer davantage les deux dimensions culturelle et politique de la nation » (p.122). Le nationalisme, nous dit Delannoi, « est la volonté pour un groupe d’endurer l’adversité, de résister à l’extinction sur une base nationale. Au sens culturel, c’est préserver une langue, un territoire, un mode de vie. Au sens politique, ce nationalisme de faible intensité appelle une autonomie politique locale ou provinciale. Il ne parvient pas toujours à accéder à la souveraineté étatique, bien qu’il vise souvent celle-ci comme ultime garantie de l’indépendance Son premier ressort est de craindre que, privé de moyens politiques et de continuité culturelle, le groupe ou le pays identifiés à une nation disparaisse » (p.123). On pouvait ou non approuver la tentation d’accession à l’indépendance des Catalans ces derniers mois : elle n’avait rien de risible, comme ont pu le dire certains commentateurs. Elle n’était pas non plus inintelligible dans les catégories de la modernité. Chose certaine, une communauté politique n’est jamais une association strictement formelle, dépassionnée, où des individus étrangers à la chose publique cohabitent pacifiquement sans rien avoir en partage.

    Si la prose de Delannoi est toujours mesurée, il ne s’interdit pas, néanmoins, de lancer quelques piques aux post-nationaux fiers de l’être qui dominent l’université et les médias. Ainsi, il demande : « un nouveau monde fait de cités financières et d’empires territoriaux présente certainement quelques avantages comparatifs sur un monde international classique fait de nations. Mais pour qui ? Et à quel prix ?» (p.11) Il ajoute que « l’absence de frontière est un luxe d’enfants gâtés, profondément antipolitique » (p.231). De manière audacieuse mais tout à fait lucide, il conteste aussi l’idée souvent reprise qui fait du nationalisme le grand coupable de la seconde guerre mondiale, en rappelant que le nazisme était une doctrine de la race et non pas de la nation. Il conteste même l’idée que la première guerre soit une guerre des nationalismes: il y voit plutôt un affrontement des empires (p.148-156). Ceux qui répètent sans cesse que, « le nationalisme, c’est la guerre » se contentent d’une facilité rhétorique qui leur donne à la fois l’impression de comprendre le mal qui hante l’histoire de la modernité et de se positionner en surplomb sur le commun des mortels encore ignorant des ravages du sentiment national. En fait, ils se condamnent à ne pas comprendre le dernier siècle et certains besoins fondamentaux de l’âme humaine.

    Redisons-le, La nation contre le nationalisme est un essai d’une richesse conceptuelle extraordinaire, et il faut s’y jeter pour apprécier toutes les observations de l’auteur que nous n’avons pas pu noter ici, par souci de ne pas transformer cette recension en long commentaire de l’ouvrage. Sans jamais se transformer en militant, Delannoi nous démontre de manière convaincante qu’un monde sans nations serait probablement un monde moins humain. À la lumière d’une philosophie politique qui se tient loin de l’esprit de système, et qui médite sur la liberté humaine et ses conditions historiques, Delannoi nous offre ici un livre brillant qui passionnera à la fois ses compatriotes soucieux de mieux comprendre le phénomène national et les nôtres qui trouvent trop peu d’ouvrages sur les tablettes capables de fonder théoriquement ce que nous appellerons encore sans gêne le nationalisme québécois.     

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Médias : « On s'étonne que les téléspectateurs français acceptent sans broncher cette médiocrité triomphante »

     

    3214517770.jpgA propos de notre citation de Nietzsche mise en ligne hier, J.G. de Wargny a posté, dans les commentaires, les intéressantes réflexions qui suivent. Le sujet n'est pas anodin : les médias sont un élément essentiel de notre décadence. Merci pour cette réaction !   Lafautearousseau

     

    « Encore un siècle de journalisme et tous les mots

    se mettront à puer »

    Nietzsche

    image.jpgOn ne pouvait mieux résumer en quelques mots le discrédit qui caractérise cette profession.

    Pour le cas particulier de la France, des auteurs notamment espagnols et sud-américains comme Manuel Chaves Nogales et Alejo Carpentier ont magistralement démasqué ces médias menteurs, manipulateurs et cyniques à la solde de ploutocrates et d'idéologies mortifères.

    Les médias audiovisuels hexagonaux en sont un exemple frappant avec leurs oligarques, leurs apparatchiks et leurs sycophantes rémunérés grassement.

    Quand on voit ce que la télévision publique coûte avec son personnel pléthorique pour des résultats globalement lamentables, la plupart des programmes sont d'une rare indigence, on ne peut qu'être indigné.

    On s'étonne que les téléspectateurs français acceptent, sans broncher, cette médiocrité triomphante.

    Quant à ses dirigeants nommés par le gouvernement, ils devraient avoir honte !

    Mais, l'eau de la Seine, elle, continue à couler indifférente à tant de vacuité assourdissante ! 

  • Un colloque maintenu malgré l'ultra-gauche ...

    Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale ouvre le colloque avec Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, et Christian Franchet d'Espèrey, rédacteur-en-chef 

     

    2293089609.14.jpgNous retrouverons  dès demain la grande actualité, l'actualité politique. Nous aurons le temps d'en traiter. Nous revenons ce lundi sur notre colloque de ce dernier samedi à Marseille. 

    Colloque que la gauche et l'ultra-gauche radicale prétendaient interdire par la menace ou par la force dont ils sont des habitués, et le faire annuler. Ce qui ne s'est pas produit. 

    Nous retraçons plus loin ces circonstances assez particulières et mouvementées parce qu'elles disent  la situation de notre pays ; de notre société.  

    Ce ne sont pas seulement les organisateurs du colloque, mais aussi les participants, qui ont dû s'organiser - ils l'ont fait de grand coeur - pour faire face à une situation qui a quelque chose à voir avec ce qu'en France on a appelé la Terreur, car la chose et le mot ont été inventés par et dans notre pays autour de 1793. 

    Ce qu'a été ce brillant colloque heureusement maintenu, ce qu'est sa teneur, nous ne le dirons pas ici car une vidéo que nous mettrons en ligne assez vite et plus tard des actes seront bientôt disponibles.   

    Disons seulement que ce colloque a été studieux, érudit et brillant. Joyeux aussi, parce que maintenu. Et parce que les équipes de jeunes ont su le prolonger au moment des repas - de midi et du soir - en organisant avec talent et avec dévouement de somptueux buffets où la discussion et l'amitié furent à l'honneur.   

    De beaux moments d'unité maurrassienne dans toute sa profondeur. Il faut en remercier les organisateurs et  les intervenants*. 

    « J'ai mes livres, j'ai mes disciples, j'ai l'avenir devant moi » avait lancé Maurras à ses indignes accusateurs de Lyon...  

    * Hilaire de Crémiers, Christian Franchet d'Espèrey, Stéphane Blanchonnet, Jean-Philippe Chauvin, Jean-Baptiste Donnier, Bernard Pascaud, Gérard Leclerc et Jacques Trémolet de Villers.

  • Merci à l'ultra-gauche violente et aux médias qui l'ont relayée : notre «Colloque Maurras» s'est tenu, bien tenu, et a «fait le buzz» comme jamais !

    Entretien avec La Provence, samedi 21 avril

     

    2293089609.14.jpgLes médias sont à la fois partiaux et ignorants. En particulier à notre sujet... Ils ne s'expriment sur Maurras, sur nous-mêmes, qu'à coup de clichés, toujours les mêmes, sans savoir et sans comprendre. Leur « pensée » apparaît mécanisée. Et bien-sûr leur vocabulaire aussi ; il est de ce fait totalement prévisible, parfaitement  obligé, totalement répétitif d'un article l'autre. Leurs formules toutes faites, leur vocabulaire toujours identique à lui-même et dont l'on pourrait dresser un catalogue somme toute assez drôle et assez pauvre, suppléent en l'espèce à leur incompétence. Le tout est toujours malveillant.  

    Les médias que nous venons d'évoquer relayent en revanche systématiquement les haines et les slogans de l'ultra-gauche et des ligues dites antiracistes, en réalité antifrançaises. C'est le cas général : sur le plan national (France Inter, par exemple, qui a ouvert ses flashes d'information matinaux de jeudi et vendredi dernier sur l'indignation que notre colloque était censé soulever à Marseille. Faux !) comme sur le plan régional.  Et c'est tout particulièrement le cas de La Provence, quotidien en situation de quasi monopole local, qui, quoiqu'il s'en défende, compte parmi ses rédacteurs plusieurs  militants dits antifas. Situation absurde car nous ne sommes ni racistes, ni fascistes. Ils l'ignorent ou veulent l'ignorer. 

    Notre colloque devait se tenir à Marseille au Centre Cormier*, qui appartient à l'ordre dominicain. (Il s'agissait d'une location de salle). Alors, l'on a fait écrire pour la circonstance de vieux catholiques de gauche ou d'ex « résistants » indignés. Les « Jeunes socialistes » locaux (moins de 10 militants !) ont protesté par communiqué, l'on a interpellé l'archevêque de Marseille. Mais ce dernier a rappelé que les Dominicains sont une congrégation autonome et qu'il n'a pas autorité sur leur programmation. Et puis l'on a adressé aux pères dominicains des menaces plus agressives qui venaient des groupuscules de la gauche radicale, entraînés à les mettre à exécution dans toute la France, avec les plus extrêmes violences, contre les biens, les personnes, les forces de l'ordre et leurs adversaires politiques. Une autre forme de terrorisme dont tout le monde connaît les exactions. Les images de ces exactions sont dans toutes les mémoires. Très peu dans celle des médias... Il n'était pas impossible que le couvent soit victime d'agressions, que les messes soient troublées... En dernier ressort, les responsables des forces de l'ordre ont fait savoir qu'elles seraient trop occupées pour protéger le colloque... Le Centre Cormier, dans ce cas, avec notre parfait accord, ne pouvait plus continuer de mettre sa salle de conférence à notre disposition. Ceci fut décidé vendredi dernier à midi, pour un colloque devant s'ouvrir le lendemain matin, samedi, à 9 h 30... 

    Nous décrivons ce processus qui relève de la petite histoire, non par goût de l'étalage, que nous n'avons pas, mais pour pointer la situation dans laquelle notre pays, notre société, se trouvent aujourd'hui ; où en sont, chez nous, les libertés publiques et, en particulier tout simplement la liberté d'esprit et d'expression. C'est dans des circonstances analogues que les mêmes, il y a quelques semaines, avaient fait plier face à leur tapage le ministre de la Culture, Mme Nyssen, qui avait bel et bien inscrit Charles Maurras sur la liste des commémorations nationales pour 2018 et dut l'en retirer, mettre au pilon le catalogue y afférent et affronter la démission de dix des membres du Haut Comité chargé de les préparer, sur les douze qu'il comptait. Exit, d'ailleurs, le dit Haut Comité, désormais défunt.  

    Allions-nous plier, nous aussi, annuler le colloque, renoncer à le tenir ? C'est le bruit qui a couru. Mais ce n'était pas notre intention. Elle fut de trouver une salle de substitution**, de n'en rien dire à personne, surtout pas aux médias qui nous harcelaient de questions sur ce point précis, et de nous organiser de sorte que la totalité des inscrits, tous les participants ou presque, puissent être présents au colloque, non reporté mais seulement déplacé, le lendemain matin, avec très peu de retard, pour prendre part aux conférences et aux débats, ce qui fut tout à fait réussi. L'indignation avait changé de camp, une certaine colère s'y faisait sentir aussi, et les efforts de tous ont fait de cette journée de réflexions et d'échanges, une réussite remarquée.

    Le matin même était paru sur une page presque entière de La Provence l'entretien que nous y avons donné [Gérard POL pour Lafautearousseau] et que l'on pourra tenter de lire si l'on se reporte à l'illustration en haut de page. L'article répond aux caractéristiques habituelles des publications de La Provence, telles que nous les avons évoquées plus haut. Tout l'attirail habituel y est : le titre, les substantifs, les verbes, les adjectifs, les insinuations ... Les propos que nous y tenons sont à IMG_0853.JPGlire - au moins pour partie - au prisme de la partialité et de la propagande médiatique .... 

    Le Colloque a été ouvert autour de 10 heures par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, en compagnie de Christian Franchet d'Espèrey son rédacteur-en-chef, devant une salle comble.   

    * Rues Sainte-Victoire et Edmond Rostand à Marseille

    ** Novotel, avenue du Prado.  

  • Lafautearousseau vous invite au colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique » pour le 150e anniversaire de sa naissance. Et c'est demain !  

     

    2293089609.14.jpgL'on peut encore s'inscrire au colloque. Mais en urgence ! Voir modalités ci-dessous.  

    Le 150ème anniversaire de la naissance de Charles Maurras sera par ailleurs commémoré le lendemain dimanche 22 avril.   

    Manifestations organisées conjointement par Lafautearousseau, la Fédération Royaliste Provençale, le Cercle de Flore et le Cercle Vauban. 

    Programme des interventions (9 h30 - 17 h 30)

    Modérateur : Hilaire de Crémiersdirecteur de Politique magazine et de La nouvelle Revue Universelle

    • Maurras, au-delà de la caricature, l’homme, par Christian Franchet d’Espérey, rédacteur en chef de La nouvelle Revue Universelle.

    • Maurras, l’homme de la liberté par Jean-Philippe Chauvin , professeur d’histoire.

    • Maurras, l’homme de l’ordre, par Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française.

    • Maurras, l’homme de la paix par Bernard Pascaud, président de la Restauration Nationale.

    • Maurras, l’homme de la cité par Jean-Baptiste Donnier, professeur de Droit.

    • Maurras, l’homme de la Nation par Axel Tisserand, écrivain.

    • Maurras, l’homme de l’universel par Gérard Leclerc, journaliste et écrivain.

    • Maurras, l’homme du Roi par Jacques Trémolet de Villers, avocat et écrivain.

    PAF 10 € - Jeunes 6 € (Entrée et pauses-café) - Déjeuner libre. 

    Règlements par chèque à l'adresse suivante : Les Amis de Lafautearousseau, 48 rue Sainte-Victoire 13006 Marseille (Ordre Les Amis de Lafautearousseau).

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