On couronne donc Charles III, aujourd'hui. Parlons clair : la chose, en soi, ne nous intéresse pas. Pourquoi ? Parce que le type de royauté qu'il représente n'est absolument pas, mais alors pas du tout, celui que nous voulons pour la France; nous, c'est-à-dire les révolutionnaires royalistes (ou "alter-révolutionnaires"), révolutionnaires du désordre "républicain idéologique" établi, où "le chaos figé des conservateurs du désordre" a succédé au "chaos explosif des révolutionnaires"...(Gustave Thibon).
Il ne nous intéresse pas plus que celui de la douzaine d'autres royautés d'Europe, où le roi (ou la reine) "règnent" mais ne "gouvernent" pas.
Attention : nous ne disons pas que ces royautés "ne servent à rien", car, même si le roi ou la reine n'a pas de pouvoirs direct sur les affaires, sa seule présence au sommet de l'État permet de "libérer" le poste suprême de l'élection, donc des conflits, et - on l'a bien vu avec Élisabeth II - d'être un symbole tout sauf négligeable d'unité nationale, de fierté, d'entente par-delà les oppositions; et, surtout, d'incarner la Nation, et d'être la forme pérenne et visible de ce "temps long" qui manque cruellement à notre pauvre construction idéologique républicaine, qui a sombré depuis belle lurette dans le "court-termisme", dont tout le monde s'accorde à reconnaître les méfaits...
Ainsi, on pourrait faire une pirouette en disant que, même si les monarchies d'Europe ne servent à rien, en apparence, elles servent quand même, sur le fond, à quelque chose, qui n'est pas négligeable...
Mais, nous, nous voulons autre chose; nous voulons, en accord avec nos mille ans d'histoire, un Roi qui règne et qui gouverne. Nous voulons - comme le disait Maurras - nous accomoder de "la révolution-fait" mais nous dépêtrer de la "révolution-idée", et nous re-brancher - si on nous passe l'expression - sur notre tradition royale séculaire; celle qui, certains l'oublient, a (tout de même !) fait la France. Tout simplement.
Et, en France, le roi a toujours régné et gouverné, même si, à partir du très grand Louis XVIII, ce Régime royal, "le plus souple" (comme le disait Léon Daudet) s'accommodait parfaitement de "la Charte" (on dit aujourd'hui : "la Constitution").
En somme, il suffirait de deux petites transformations de la Constitution de la Vème, rédigée par un de Gaulle intimement royaliste :
• d'abord, supprimer le court Préambule de cette Constitution, qui affirme se baser sur les principes de 89, c'est-à-dire, qu'on le veuille ou non, le Terrorisme d'État et un Totalitarisme idéologique de fait. Et remplacer ce court Préambule par un autre, tout aussi court, qui se contenterait d'affirmer - par exemple - que la France est une vieille Nation historique d'Europe, lentement surgie du fond des Âges, héritière de la Gaule et, avant elle, des Celtes et des Basques; et qu'elle le fruit heureux du travail millénaire et de l'immense effort commun des Rois, de l'Église et du Peuple... Point.
• ensuite, un deuxième court ajout, stipulant que les pouvoirs du Chef de l'État sont assurés par le Chef de la Maison de France, le Comte de Paris, à titre héréditaire, avec transmission automatique du pouvoir au Dauphin, premier-né de la Famille royale...
À ceux qui trouveraient ceci irréaliste, rappelons juste qu'il y a bien un roi, en Europe, aujourd'hui, et un vrai; un roi qui a plus de pouvoirs que n'en avait Louis XIV; ce roi, c'est le Président de la République idéologique française.
Mais, même s'il est bien réel et qu'il a, lui, un vrai pouvoir de direction des affaires, ce roi-là n'est qu'un ersatz, une pâle copie, dont nous ne nous satisfaisons pas : il ne reste que cinq ans (sept à l'époque du septennat) et le sommet de l'État demeure en permanence soumis, par l'élection, à toutes les pressions des partis, de l'étranger, des intérêts multiples et, surtout, de l'Argent.
Voilà pourquoi nous voulons "libérer" l'État, par la tête, en le "nationalisant par la Royauté", selon la belle formule de Léon Daudet.
Alors, et donc, roi pour roi, nous préférons l'original !
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