Le président Macron n’est certainement pas le responsable de toutes les calamités qui tombent sur la France ou l’Europe, même si un certain nombre d’entre elles prennent leur source dans une politique imprévoyante et démagogique depuis des décennies et dont il est aussi le fidèle héritier. Ce n’est pas lui qui a inventé la COVID, pas plus que l’invasion de l’Ukraine par les Russes. Il n’en demeure pas moins que le Président de la République sait habilement « surfer » sur la couardise d’une bonne partie de Français plutôt âgés qui constituent l’essentiel de son électorat. Les militants de canapé qui s’expriment souvent courageusement derrière un clavier pour, sans vergogne, et avec la plus grande véhémence, condamner les non-vaccinés hier, et ceux qui prennent un peu de distance face à la médiatisation du conflit aujourd’hui.
Sa démarche diplomatique, reste cependant difficile à mener pour la raison simple, qu’il ne dispose pas des moyens de faire évoluer la position du camp dit « occidental », n’ayant de mandat ni de Bruxelles, la vraie instance de décision européenne, ni de Biden, le seul chef de l’OTAN. Les mains vides, il se présente donc pour parler des heures avec Poutine sans apporter de propositions concrètes n’étant pas mandaté. Que se disent ils en dehors des échanges moralisateurs d’usage. On peut se le demander. Entre chaque tentative, il fait des déclarations publiques résolument hostiles au Kremlin, communication oblige, et annonce sur les médias aux Français que cela va de plus en plus mal.
Tout le monde loue ses efforts malheureusement inutiles, et beaucoup, au vu des sondages en hausse, montrent qu’ils sont prêts à reconduire ce « chef de guerre » qui mouille la chemise pour la paix, même si son impuissance apparaît trop évidente pour les observateurs éclairés.
On est donc, semble-t-il, reparti pour un tour au nom de l’unité nationale derrière le chef, un nouveau quinquennat plein de « celles et ceux » et de « en même temps » pour satisfaire l’union de la gauche bourgeoise et libérale et la droite molle et craintive. Déjà habitués au confinement, les va‑t’en guerre du LREM, en admiration légitime devant le patriotisme ukrainien, sont déjà tout disposés à se terrer dans d’improbables abris, et attendre que le chef de l’Etat, qui est aussi le chef des armées, avec des munitions pour trois jours, arrête l’ogre Russe sur le point de se ruer sur la France.
Après tout, on a le « Clémenceau » qu’on mérite et peut être que pour la postérité il sera appelé un jour le « père La Victoire ». Son entrée en campagne plutôt sobre, qui n’est en fait qu’une formalité, le place tout de suite au-dessus de la mêlée avec l’avantage certain d’être aux affaires du pays (et même du monde) en ces temps du retour du tragique. Du haut de cette estrade, il ne jette même pas un œil sur les candidats concurrents, lesquels n’auront d’autres recours que de chercher à séduire les abstentionnistes, énorme réservoir, et les distraire de leurs parties de pêche déjà programmées pour le premier tour des présidentielles.