Le changement ? Quel changement ? par Louis-Joseph Delanglade
 Lorsque le 6 mai 2012, de nombreux drapeaux étrangers ont salué la victoire de M. François Hollande, place de la Bastille, nombreux ont été ceux qui ont voulu y voir, pour le meilleur ou le pire, un symbole fort du changement tant annoncé. Ces drapeaux représentent bien évidemment, d’un point de vue sociologique, et jusqu’à la caricature, les deux France : celle qui cherchera toujours à privilégier l’étranger, celle qui se raidit dans un patriotisme défensif. Mais il serait bien naïf de penser que quelques drapeaux, français ici, afro-asiatiques là, suffisent à infléchir véritablement le cap d’une politique.
Lorsque le 6 mai 2012, de nombreux drapeaux étrangers ont salué la victoire de M. François Hollande, place de la Bastille, nombreux ont été ceux qui ont voulu y voir, pour le meilleur ou le pire, un symbole fort du changement tant annoncé. Ces drapeaux représentent bien évidemment, d’un point de vue sociologique, et jusqu’à la caricature, les deux France : celle qui cherchera toujours à privilégier l’étranger, celle qui se raidit dans un patriotisme défensif. Mais il serait bien naïf de penser que quelques drapeaux, français ici, afro-asiatiques là, suffisent à infléchir véritablement le cap d’une politique. 
Quitte à décevoir, voire à choquer, nous dirons donc que l’élection de M. François Hollande - par ailleurs jugée comme l’événement le plus important de l’année en France – est plutôt une sorte de non-événement : il ne s’est en fait rien passé d’essentiel ce 6 mai 2012, rien en tout cas qui soit susceptible d’être déterminant pour la suite en modifiant la situation du pays.
Certes, on a pu constater une différence entre l’ancien président – plutôt agité, inconséquent, contradictoire - et le nouveau – apparemment calme, discret, hésitant. On peut aussi se gargariser de mots et dire que, désormais, la « gouvernance » n’est plus la même mais, outre que cela est faux (ériger en mode de gouvernement un comportement inverse du précédent, n’est-ce pas, encore, faire de la « com » à la Sarkozy ?), cela consiste de toute façon à privilégier les apparences (comme le dit si bien M. Eric Zemmour : « Le mot même de gouvernance prouve qu’il n’y a plus de gouvernement »).
Quid du fond dans tout cela ? Nos journalistes, dans leur palmarès 2012, citent volontiers deux exemples qu’ils qualifient de « majeurs » : le soutien apporté à l’opposition armée syrienne et la signature du pacte budgétaire européen. Or, dans les deux cas, la continuité entre les deux présidents est totale. En prenant position contre le régime de Damas, pour des rebelles armés et financés par les monarchies du golfe (dont les rapports avec la mouvance islamiste sunnite restent douteux), M. François Hollande poursuit la ridicule (voir les pantalonnades de M. Bernard-Henri Lévy) et dangereuse (voir les résultats) « politique » arabe dont son prédécesseur a donné le modèle dans l’affaire libyenne. En signant le pacte budgétaire européen, « à la virgule près » comme le soulignent certaines excellentes mauvaises langues, M. François Hollande a donné son aval à un document préparé par son prédécesseur, confirmant par là leur identité de vues sur une certaine Europe, laquelle, gangrenée au plus haut niveau par l’idéologie mondialiste est bien incapable de nous défendre contre les impérialismes économiques chinois ou américain.
Rien n’a donc changé, pour le plus grand malheur du pays. Règne toujours un monstre idéologique, qu’on pourrait nommer « social-libéral-démocratie », qui organise en son sein une alternance fictive, uniquement fondée sur des prévalences mais sans jamais remettre en cause l’essentiel, c’est-à-dire la lente et continue dégradation d’un pays notamment miné par la subversion démographique et livré en pâture aux intérêts des élites mondialisées.


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 Jean-François Mattéi nous a donné il y a déjà trente mois un nouveau sujet de réflexion avec un livre intitulé « le procès de l’Europe ». La lecture de cet ouvrage est, comme toujours, pleine d’enseignements et même dispensatrice de plaisir. Jamais, en effet, on n’y trouve d’austères périodes, ni surtout de langage obscur ou ampoulé comme malheureusement de nombreux philosophes nous en infligent trop souvent le déchiffrement. Non, Mattéi parle en clair, dans un français hellénique, nous donnant sans cesse à penser avec le jeu des étymologies, un exercice que nous ont transmis les grecs, et qui révèle le sens des mots cachés sous l’acception commune. Parler avec élégance et naturel des choses graves et essentielles est le propre des grands esprits. Ils ne sont pas très nombreux par les temps qui courent. A l’érudition et la clarté, Mattéi ajoute le courage, puisque le sujet de son livre est  la culpabilisation de l’Europe et sa mise en accusation par la pensée dominante. A-t-on le droit de vouloir que l’Europe soit autre chose qu’un marché ou une expression géographique ? Peut-on être fier de son identité européenne alors que tant de penseurs, de Julien Benda à Bédarida, en passant par Frantz Fanon, pointent du doigt les crimes qui jalonnent l’Histoire de notre vieux continent, simple excroissance à l’extrémité de l’Asie ? Mattéi, non seulement se refuse à plaider coupable, mais réclame le non-lieu.
Jean-François Mattéi nous a donné il y a déjà trente mois un nouveau sujet de réflexion avec un livre intitulé « le procès de l’Europe ». La lecture de cet ouvrage est, comme toujours, pleine d’enseignements et même dispensatrice de plaisir. Jamais, en effet, on n’y trouve d’austères périodes, ni surtout de langage obscur ou ampoulé comme malheureusement de nombreux philosophes nous en infligent trop souvent le déchiffrement. Non, Mattéi parle en clair, dans un français hellénique, nous donnant sans cesse à penser avec le jeu des étymologies, un exercice que nous ont transmis les grecs, et qui révèle le sens des mots cachés sous l’acception commune. Parler avec élégance et naturel des choses graves et essentielles est le propre des grands esprits. Ils ne sont pas très nombreux par les temps qui courent. A l’érudition et la clarté, Mattéi ajoute le courage, puisque le sujet de son livre est  la culpabilisation de l’Europe et sa mise en accusation par la pensée dominante. A-t-on le droit de vouloir que l’Europe soit autre chose qu’un marché ou une expression géographique ? Peut-on être fier de son identité européenne alors que tant de penseurs, de Julien Benda à Bédarida, en passant par Frantz Fanon, pointent du doigt les crimes qui jalonnent l’Histoire de notre vieux continent, simple excroissance à l’extrémité de l’Asie ? Mattéi, non seulement se refuse à plaider coupable, mais réclame le non-lieu. 
