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L'aventure France racontée par les cartes...

1860 : Paris passe à vingt arrondissements...

1860 : Paris passe à vingt arrondissements...

1er janvier 1860 : la Ville de Paris passe de douze à vingt arrondissements : c'est le Paris que nous connaissons, dans ses limites d'aujourd'hui...

Les communes de Belleville, Grenelle, Vaugirard et La Villette sont annexées dans leur totalité à la capitale.
Gentilly, Ivry, Montrouge, Neuilly-sur-Seine et Saint-Mandé subsistent, mais perdent une partie de leur territoire....

Six enceintes ont été construites au cours des siècles, Paris englobant au fur et à mesure ses faubourgs.
Ces enceintes successives sont celles de la cité gallo-romaine, de Philippe Auguste, de Charles V, de Louis XIII, des " Fermiers Généraux ", de Thiers.

Dix-huit ans après la construction de l’enceinte bastionnée de Thiers, la Chambre des Députés adopte, le 26 mai 1859, un projet de loi décidant que les limites de Paris seront portées, à partir du 1er janvier 1860, jusqu’à la rue Militaire de l’enceinte : en conséquence, les territoires qui se trouvaient compris entre le mur des " Fermiers Généraux " et l’enceinte de Thiers furent annexés à Paris....

C'est, semble-t-il, la dernière mutation de la "ville capitale", chère au coeur de tous les Français, capable du meilleur comme du pire; et dans laquelle, de fait, se sont passées les évènements les plus glorieux et les plus tragiques...

Déjà l'empereur Julien l'Apostat - qui appréciait le séjour de Lutèce - la célébrait, vantant l'eau de son fleuve qui était "bonne à voir et à boire" (c'était, il est vrai, il y a très, très longtemps...); depuis, les éloges se sont succédés : on en retiendra deux ici, celui de Montaigne, et celui de Sacha Guitry...

1. De Michel de Montaigne :
"Je ne veux pas oublier ceci, que je ne me mutine jamais tant contre la France que je ne regarde Paris de bon œil : elle a mon cœur dès mon enfance ; et m’en est advenu comme des choses excellentes ; plus j’ai vu depuis d’autres villes belles, plus la beauté de celle-ci peut et gagne sur mon affection : je l’aime par elle-même, et plus en son être seul que rechargée de pompe étrangère : je l’aime tendrement, jusques à ses verrues et à ses taches : Je ne suis Français que par cette grande cité, grande en peuples, grande en félicité de son assiette, mais surtout grande et incomparable en variété et diversité de commodités, la gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde. Dieu en chasse loin nos divisions ! Entière et unie, je la trouve défendue de toute autre violence : je l’advise que de tous les partis le pire sera celui qui la mettra en discorde ; et ne crains pour elle qu’elle-même ; et crains pour elle certes autant que pour autre pièce de cet État. Tant qu’elle durera, je n’aurai faute de retraite où rendre mes abbois ; suffisante à me faire perdre le regret de tout autre retraite..."

4. De Sacha Guitry :
"Mais être Parisien ce n'est pas être né à Paris : c'est y renaître ; et ce n'est pas non plus y être, c'est en être ; et ce n'est pas non plus y vivre, c'est en vivre... Car on en vit, et on en meurt. Être de Paris ce n'est pas y avoir vu le jour ; c'est y voir clair."