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  • Les sifflets du stade (suite …) : Jacques Chirac, le baril de poudre et la boite d’allumettes…..

              Enfin un qui ne s’étonne pas ! L’étonnant n’est-il pas que l’on s’étonne ? demandions-nous (1) . Charles de Saint Sauveur, dans Le Parisien du 16 octobre, écrit un billet réaliste et lucide, sous le titre Ces élèves qui ne se sentent pas français.

              Normalement, quand on plante un pommier, on doit bien s‘attendre à récolter des pommes ! Oui mais voilà, le personnel du Pays Légal républicain (en général) et Jacques Chirac (en particulier) ne semblent pas forcément toujours branchés sur le bon sens de monsieur tout-le-monde. C’est-à-dire qu’ils donnent l’impression de penser qu’ils peuvent s’affranchir de cette dure loi d’airain, valable pour tous, en tous temps et dans tous les pays : à savoir qu'on a toujours, forcément et fatalement, les conséquences de ses actes.

              Et qu'ils refusent aussi son corollaire : Tu jugeras de l’arbre à ses fruits....

               Le Pays Légal, et Jacques Chirac, semblent plutôt adeptes de ce que l'on pourrait qualifier de pensée magique. On dirait bien qu’ils se sont imaginé qu’il suffisait simplement de répéter « Liberté, Egalité, Fraternité », ou « Valeurs républicaines«  ( ?! ) , pour qu’aussitôt, et comme par enchantement, toute personne venue d’ailleurs soit transformée en un citoyen vertueux, adepte et propagateur zélé desdites « valeurs » ( dont on aimerait bien d’ailleurs –un jour, une fois, rien qu’une fois....- que Chirac ou un membre du Pays Légal nous dise noir sur blanc quelles elles sont…). Un peu comme un sorcier qui fait, autour de son totem, une danse pour faire tomber la pluie. Il croit peut-être que sa danse va faire venir la pluie ; il est peut-être sincère. Mais bon, nous savons tous que si la pluie doit venir, ou ne pas venir, ce n’est pas la danse d’un sorcier qui va en être la cause…

               N’ont-ils pas agi un peu comme cela, Chirac et le Pays Légal ? N'ont-ils pas joué les apprentis sorcier, en faisant venir en masse des populations fort étrangères à nos mœurs, coutumes, croyances, habitudes fondamentales etc..., et en pensant d’une façon insensée que de simples paroles mille fois répétées suffiraient à les rendre solubles dans notre culture ? On voit bien qu’il n’en n’est rien, que la greffe ne prend pas (du moins pour une bonne part des nouveaux venus, pas pour tous…), et que cela n’a rien d’étonnant.

               En agissant comme il l'a fait en 1975, Jacques Chirac n'a rien fait d'autre que d'installer une poudrière chez nous, un volcan, une bombe à retardement......

              Voici le texte de Charles de Saint Sauveur : éloquent !

              Ces élèves qui ne se sentent pas français.....

              «Je ne suis pas du tout surpris par les sifflets », raconte Iannis Roder, professeur d’histoire dans un collège ZEP de Seine-Saint-Denis et auteur d’un livre-témoignage, « Tableau noir » (Editions Denoël, 16 €). « Après les matchs contre l’Algérie et le Maroc, je savais comment ce France - Tunisie allait se terminer… Dans mon collège, de très nombreux élèves, une quinzaine par classe environ, expriment une volonté affichée de désaffiliation nationale.

               Ils portent des sweat-shirts aux couleurs du Maroc, écrivent Algérie en force sur leur trousse, disent que la Marseillaise, que je leur fais apprendre en 4 e , n’est pas leur hymne, ou que ça sert à rien. Ils ont un vrai problème de positionnement identitaire : pas question d’apparaître français. Pour certains, être céfran, c’est la honte, c’est être un bouffon, un bolos (quelqu’un qui a peur), voire un jambon-beurre. Tous ou presque mais pas les Asiatiques préfèrent revendiquer la nationalité d’origine de leur famille, même lointaine. La France, ce n’est pas leur patrie, mais un pays dans lequel ils vivent, une nationalité administrative, juste des papiers. Bref, ils ne se sentent pas français. »

               Lors de la coupe du monde, ils soutiennent d’autres équipes

               Pendant la Coupe du monde 2002, raconte l’enseignant, ses élèves de 4 e et de 3 e soutenaient toutes les équipes possibles, mais pas la France. Et même quand elle gagnait, en 2006, ils lui disaient : M’sieur, y a pas un Français dans l’équipe ! Je me souviens que, lors d’un devoir d’éducation civique, une photo de trois joueurs Zidane, Karembeu, Petit était accompagnée de cette question : En quoi l’équipe de France témoigne-t-elle de la diversité de la population française ? Beaucoup m’ont répondu : Il y a un Arabe, un Noir et un Français… Seul le Blanc était considéré comme Français, alors que tous portaient le maillot tricolore », conclut Iannis Roder.

     

               Normalement, quand on plante un pommier, on doit bien s'attendre à récolter des pommes, non ? disions-nous au début de notre réflexion. Mais quand on crée la situation qu'observe Charles de Saint Sauveur, on doit s'attendre à quoi ?.....

               Merci, Chirac !.....

     

             

    (1) : Voir la note Réaction n° 1 : « Ils » s’étranglent parce que La Marseillaise a été sifflée… : mais l’étonnant n’est-il pas que l’on s’étonne ?...... " dans la Catégorie " Ainsi va le monde" ( 16 octobre ).            

  • « Z » comme Zemmour : C'est au tour de Maxime Tandonnet de lancer un rappel à l'ordre aux journalistes ...

    Nous ne sommes pas nécessairement en tous points d'accord avec Maxime Tandonnet (haut fonctionnaire, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République). En particulier, nous ne croyons pas que le rôle d'Eric Zemmour puisse être réduit à « l'expression dans les médias de cette sensibilité ou souffrance populaire, nostalgie de la France d'autrefois ». Souffrance et nostalgie ... Maxime Tandonnet ne cède-t-il pas à la facilité et à la simplification, sans compter un rien de condescendance ? Néanmoins sa défense justifiée d'Eric Zemmour et son rappel à l'ordre aux journalistes, parus dans FigaroVox, nous paraissent particulièrement bienvenus. Et donc à saluer !  Lafautearousseau  

     

    131.jpg« Je regrette d'avoir donné la parole à Éric Zemmour pendant 5 ans, je me rends compte que j'ai banalisé ses idées » a déclaré Laurent Ruquier, à propos de l'émission On n'est pas couché de France 2. Ce remord tardif ne manque pas de surprendre. Eric Zemmour a été en effet pendant cinq ans l'un des piliers de cette émission, avec son ami Naulleau. L'un exprimait le point de vue de droite et l'autre celui de gauche. Tous deux jouaient, avec beaucoup de talent et de complémentarité, un rôle de provocation à l'égard des invités politiques. Cette émission leur doit beaucoup de son succès. Laurent Ruquier donne ainsi le sentiment de renier son ancien compagnon d'émission, sous la pression du politiquement correct. La repentance qu'il exprime, plusieurs années après, est particulièrement ambigüe. Ainsi, pendant cinq ans, Eric Zemmour aurait proféré des propos inadmissibles, sans que l'animateur n'en ait eu conscience. Il ne s'en rend compte qu'aujourd'hui, soudain, des années après... Ce lynchage rétrospectif, sans précédent, souligne la puissance du conformisme qui pèse aujourd'hui sur le monde médiatique et politique.

    Ce conformisme procède d'une certaine forme de déni de la réalité qui caractérise la France politique et médiatique, la France dite « d'en haut ». En effet, une atmosphère particulièrement lourde pèse en ce moment sur notre pays dans sa profondeur, que nul ne veut voir. Un sondage récent, des plus sérieux (CEVIPOF janvier 2015), montre que l'état d'esprit des Français est à la méfiance (32%), à la morosité (32%), à la lassitude (29%). 61% pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien. 59% n'ont confiance ni en la gauche ni en la droite. 76% ressentent envers la politique soit du mépris, soit de la méfiance, soit de l'ennui. 85% pensent que les dirigeants politiques ne tiennent pas comptent de ce que « pensent les gens comme eux ». 82% sont fiers d'être français et 68% se sentent Français seulement ou plus Français qu'Européens. Enfin 50% pensent que la France doit se protéger du monde et 18% s'ouvrir davantage.

    Or, Eric Zemmour n'y est strictement pour rien. Il n'est pas responsable des 5,5 millions de chômeurs, de l'inquiétude qu'inspirent le communautarisme, le jihadisme et le terrorisme; de la ghettoïsation des banlieues; des paroles de mépris ou comportements scandaleux de certains dirigeants politiques, en particulier depuis quatre ou cinq ans, qui ont tant révulsé la France. Les propos du journaliste, dans leur ensemble (pas tous), reflètent sans aucun doute une sensibilité qui est forte dans l'opinion, bien au-delà de toute considération partisane, une nostalgie du passé, un malaise réel et largement répandu. Il exprime un malaise mais il n'en est évidemment pas la source, l'origine. Lui faire porter le chapeau des angoisses et de la morosité ambiante, le tenir pour responsable de la montée, en réaction, du sentiment national - au point de le chasser rétroactivement d'une émission de télévision qui lui doit tant - est une attitude qui relève à l'évidence de la quête du bouc émissaire.

    Eric Zemmour n'est pas non plus responsable de la poussée lepéniste dans les sondages et les élections locales. Les seuls vrais responsables en sont les dirigeants politiques qui ont donné le sentiment aux Français de les abandonner comme le souligne l'enquête de CEVIPOF, et pire, bien souvent, de les mépriser. Nous assistons d'ailleurs à un gigantesque matraquage en faveur du courant lepéniste, une obsession qui s'est emparée du discours politique - à droite, à gauche, on ne parle plus que de lui -, des émissions de télévision et de radio. Accuser Eric Zemmour d'en faire la promotion, dans un contexte où toute la France médiatique assure cette promotion en permanence, revient là aussi à traiter le journaliste en coupable idéal.

    La vraie question posée est celle de l'expression dans les médias de cette sensibilité ou souffrance populaire, nostalgie de la France d'autrefois, qu'exprime, à sa manière Eric Zemmour. La télévision doit-elle être aseptisée, purifiée, apurée de toute parole ou vision discordante ? Doit-elle se contenter de relayer un discours officiel: tout ne va pas si mal dans la France socialiste; l'insécurité, l'immigration, l'exclusion massive des jeunes, les zones de non droit et les ghettos des banlieues, sont pour l'essentiel des vues de l'esprit, voire divagations populistes. Le droit de s'exprimer à la télévision et à la radio doit-il, à l'avenir, bénéficier avant tout aux tenants de l'idéologie dominante - et à quelques épouvantails en guise de repoussoir ? La télévision et la radio doivent-ils être des instruments de propagande, de formatage des esprits, ou bien une source d'information, respectueuse de la pluralité des opinions, de tous les points de vue, incluant la sensibilité de la France populaire ?

    Il existe un principe simple qui a été totalement négligé et ignoré: la neutralité qui s'attache à tout service public, organisme bénéficiant de subventions publiques, financé par les contribuables quelles que soient leurs opinions. Faut-il le rappeler ? Le service public de l'audiovisuel, ses animateurs et journalistes, ont en principe un devoir d'impartialité et d'égale ouverture à toutes les opinions tant qu'elles restent dans les limites de la légalité. Les médias font partie des trois institutions dans lesquelles les Français ont le moins confiance (30%), juste devant les syndicats et les partis politiques, d'après le sondage CEVIPOF. Il est temps que les médias balayent devant leur porte plutôt que de se donner des boucs émissaires.

     

    Maxime Tandonnet est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Au coeur du volcan, Flammarion 2014. Il tient un blog.

     

  • Société • Climatiquement incorrect …

    Le nouveau tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : écologie oblige ! © Copyright : DR

    Par Péroncel-Hugoz

    A la veille du Sommet climatique de Paris, sur le succès duquel comptent MM. Hollande et Fabius pour redorer leur piteux blason, Peroncel-Hugoz s’en donne à cœur joie, en mordant tout azimuts … Et Lafautearousseau n'a pas résisté à la tentation de publier cette chronique dès aujourd'hui, en guise d'introduction iconoclaste à l'ouverture de la COP 21, demain lundi...  LFAR.

     

     peroncel-hugoz 2.jpg« Climatosceptique », « climato-alarmiste », « réchauffiste », « climatocorrect » ou « incorrect », « climato-optimiste » ou « pessimiste » et même « climato-agnostique », je ne cite pas tous les néologismes surgis à la faveur des empoignades médiatiques provoquées depuis plus d’un an à travers les cinq  continents par la perspective de la Conférence mondiale de Paris, à partir du 30 novembre, sur le « réchauffement climatique ». 

    Pour ma part, je ne me suis pas jeté dans ce vaste débat journalistique, car d’une part je n’ai aucune conviction scientifique sérieuse à avancer sur le thème climatique ; d’autre part, j’ai lu de longue date l’ouvrage un peu oublié d’Emmanuel Leroy-Ladurie, professeur au Collège de France, « Histoire du climat depuis l’an mil »*, et sur cette base de solide érudition je me suis forgé une religion (si j’ose dire !)  personnelle : le ou plutôt les climats ont toujours été, par définition, irréguliers, aussi loin que remonte notre mémoire savante. 

    C’est donc faire injure au climat que de l’accuser d’être « déréglé », de lui-même ou par la faute des hommes, car le climat est tout simplement … le climat, si vous m’autorisez cette lapalissade … De tout temps, et sous toutes les latitudes, il y a eu des cycles plus froids ou plus chauds, des hivers doux et des étés humides, des raz-de-marée, des inondations, des sécheresses, des épidémies et ça continue sous nos yeux. Des climatologues portugais viennent même de publier dans la revue « Science » un rapport établissant que l’Atlantique a produit il y a 70.000 ans, un mégatsunami, suite à l’effondrement d’un volcan de l’archipel du Cap-Vert, ce qui projeta d’énormes rochers à près de 300 m du rivage. 

    Cependant les « climato-corrects » professent, eux, que l’ère industrielle est responsable du « trou de la couche d’ozone » (on emploie moins cette effrayante expression depuis quelques mois …) et des « gaz à effets de serre » (dont on nous rebat les oreilles tous les jours sans jamais expliquer au citoyen de base ce que c’est exactement …).  Et de nous culpabiliser avec des pauvres ours blancs sur leur banquise fondante ou bien, ça a été moins exploité, une dame hindoue en très chic sari rose réfugiée avec son agneau sur un îlot rongé par les flots montants … Sur cette lancée, New-York, Londres, Marseille et Casablanca devraient bientôt devenir de nouvelles Venise … Ce ne serait d’ailleurs peut-être pas négatif pour le tourisme ? Passons. 

    La colère de Mme Morizet 

    En France, les discussions font rage au point que notre confrère Philippe Verdier, le très écouté Monsieur Méteo de la chaîne France 2, a été licencié dans l’heure pour avoir publié « Climat Investigation »** où il s’interroge sur le « dogme » du « réchauffement climatique », en tout esprit de modération et de curiosité propre à un journaliste digne de ce nom. Eh bien non ! Il ne faut pas contrarier MM Hollande et Fabius qui clament partout leur croyance dans les dangers proches du réchauffement, croyance que ne partage pas vraiment le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Or les Etats-Unis sont, de loin, le principal pollueur de la planète. Les forêts canadiennes mortes en savent quelque chose … Si les émanations industrielles de la Chine à l’Allemagne, via Safi au Maroc ou l’étang de Berre en France, sont partout nuisibles et pour les bronches humaines et pour les fruits et les fleurs, rien ne prouve vraiment que les dites émanations ont un effet direct sur le fameux « réchauffement ». 

    Les Européens qui ne croient plus à rien, ni en Dieu, ni en la Providence, ni au Hasard se sont imaginés que l’Homme, nouveau démiurge, pouvait à volonté régler ou dérégler les climats à sa guise … Quelle outrecuidance ! Et la très snob Mme Nathalie Morizet, caution de gauche de l’ex-président Sarkozy, a traité carrément de « connards » les climatosceptiques … 

    Terminons quand même sur une note d’humour, même s’il s’agit d’humour noir : le dessinateur Goubelle a publié récemment une caricature dans l’hebdo populaire parisien « VSD » où l’on peut voir deux barbus de Daech, ramasser les tracts que l’aviation française largue sur Mossoul et Raqqa entre deux bombardements, des tracts qui, selon l’humoriste, sont en fait des invitations au «Califat islamique » pour qu’il participe, lui aussi, à la Conférence climatique de Paris …  MM Hollande et Fabius, je vous l’ai dit, sont prêts à tout pour que le Sommet climatique soit un succès. Inchallah. On vient même de changer la couleur du tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : vert au lieu du rouge habituel. Vert Islam ou Vert Ecologie ? Les deux sans doute car il faut ratisser le plus large possible …  

    * Champs-Histoire, 2 tomes, Flammarion

    ** Ed . Ring. Paris

  • Tandonnet, un Macron de droite ? Le régime actuel, selon lui : « un monstrueux boulet pour notre pays »

     

    Après la survenue des déclarations surprise d'Emmanuel Macron, paraît maintenant cette chronique de Maxime Tandonnet, de droite quant à lui et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Et voici du même coup relancé ce qui aura été le débat de cet été  - que Le Figaro résume en titrant : « La France, République ou monarchie ? ». Débat ouvert par Emmanuel Macron début juillet et que Péroncel-Hugoz a caractérisé de façon simple  : « Soudain le mot magique de « Roi » est réapparu comme une grosse pierre jetée dans la mare politique parisienne… Il a suffi de quelques propos du plus en vue des ministres socialistes actuels… » Maxime Tandonnet réitère ce geste, un mois plus tard. La droite n'est désormais plus en reste dans la remise en cause du régime républicain. Et voici de nouveau le mot magique de « Roi » qui réapparaît dans la mare politique parisienne… L'ensemble est d'importance. Il sera temps d'y revenir. LFAR

     

    Alors que l'on fête les trois cents ans de la mort de Louis XIV, Maxime Tandonnet estime que la France souffre de n'avoir pas su choisir entre République et monarchie. 

     

    131.jpgAilleurs en Europe, de ce que je vois ou entends dire, la vie politique ne donne pas ce sentiment de vaudeville, d'impuissance et de prétention tournant au ridicule, qui se dégage de la situation en France. En Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, par exemple, la vie publique fonctionne, tourne plus ou moins bien mais avance, des décisions sont prises, des choix parfois douloureux accomplis, un gouvernement existe. Les citoyens n'éprouvent pas cette sensation d'une fuite des dirigeants dans l'imposture de la communication à outrance, les polémiques, les manipulations, postures, mises en scène dans la seule perspective de la préservation ou de la conquête des postes.

    La France souffrirait-elle de n'avoir pas choisi entre République et Monarchie ?

    La République idéale confie le pouvoir aux citoyens. Elle a été définie dans la Constitution de 1793, restée lettre-morte. Ce texte, rédigé par les Girondins, mérite d'être relu. Il rejette la personnalisation ou l'accaparement durable du pouvoir. Celui-ci est impersonnel au sens où il n'existe pas de détenteur nominatif permanent de l'autorité (une exception est possible en période de crise). Le seul souverain est le peuple. Toutes les décisions importantes sont prises par référendum populaire. Des assemblées de citoyens dans les quartiers effectuent les choix locaux. Les députés sont élus pour un an renouvelable, donc sous le contrôle étroit des citoyens. Le pouvoir exécutif est responsable devant les citoyens qui peuvent destituer les ministres par une pétition. « La France n'a jamais eu qu'une bonne Constitution, celle de 1793, qui malheureusement n'a jamais été appliquée » a pu dire un professeur de droit public. Utopique ? Sans doute en partie, mais l'esprit de ce texte est intéressant.

    La Monarchie constitutionnelle est aussi une possibilité. Après tout, nous sommes un pays européen et plusieurs grandes nations européennes de tradition démocratique sont des monarchies : le Royaume-Uni, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique… Ce n'est pas un régime honteux dès lors que la réalité du pouvoir au quotidien incombe à une assemblée élue au suffrage universel et un Premier ministre responsable devant elle. Une famille incarne la continuité nationale. Un souverain héréditaire est placé au sommet de l'Etat, même s'il n'est pas en charge de l'exercice du pouvoir au quotidien, sa mission étant avant tout symbolique. Cette formule à l'avantage d'éviter le basculement de la vie publique dans la frénésie mégalomaniaque : la place au sommet est déjà occupée, quoi qu'il arrive et elle n'est donc plus à prendre… 

    La France a un système hybride, ni République, ni monarchie. Elle n'est pas une République, au sens de la Constitution de 1793, dans la mesure où sa vie publique échappe aux citoyens et à la recherche du bien commun pour devenir l'otage des calculs carriéristes et narcissiques d'une poignée d'individus qui l'ont ainsi confisquée. Mais elle n'est pas non plus une monarchie car ces personnages sont en concurrence permanente, ce qui vaut au pays une surenchère dans la démagogie et l'imposture. En outre, faute d'un roi incontesté - qu'il soit le peuple souverain ou le monarque héréditaire - des roitelets ou postulants roitelets, médiocres sur le plan humain comme intellectuel, sont animés avant tout par une vanité aveugle, et non par des sentiments d'honneur et de dévouement au bien commun.

    L'ère du général de Gaulle a permis de masquer ces contradictions pendant une décennie. Lui bénéficiait d'une légitimité historique, issue du 18 juin 1940, lui conférant un statut particulier de personnage de l'histoire, comme il en vient un tous les deux siècles. Mais lui une fois parti, ce système bancal ne pouvait que sombrer dans le chaos et la comédie grotesque qui devient un monstrueux boulet pour notre pays. 

     

    Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

     

  • Barroso chez Goldman Sachs : l'arrogance de l'Europe d'en haut envers l'Europe d'en bas

     

    Par Maxime Tandonnet

    L'entrée de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs a déclenché une vaste polémique. Maxime Tandonnet montre comment cette nomination va renforcer le sentiment de défiance des peuples européens vis à vis de l'UE [Figarovox 11.07]. Mais, bien plus, il en conclut : « Aujourd'hui, rien ne permet de penser que l'Union européenne y survivra. » Point de vue partagé par Lafautearousseau.    

      

    1955827291.jpg« José Manuel Barroso va apporter une analyse et une expérience immense à Goldman Sachs ». Le recrutement de l'ancien président de la Commission européenne par la banque d'affaires américaine et son communiqué dithyrambique, illustrent le drame de la vie publique sur le vieux continent. Il symbolise la coupure et l'incommunicabilité entre deux mondes, celui des élites dirigeantes et celui des peuples. La banque d'affaires et M. Barroso donnent le sentiment d'avoir concocté leur accord sans la moindre idée de son effet dévastateur sur les opinions publiques. L'Europe officielle ne cesse de fustiger le « populisme » croissant des peuples du vieux continent. Pourtant, ce pacte ne fait que le nourrir et l'amplifier. L'embauche de l'ex-président de la Commission paraît destinée à conforter le reproche permanent qui est fait aux institutions de l'Europe : celui de leur connivence avec la finance mondiale. Elle fournit du pain béni aux formations qualifiées de populistes, de droite comme de gauche, qui triomphent en ce moment dans les sondages et pensent tenir aujourd'hui la preuve de leur accusation : « l'Union européenne, vulgaire succursale de la pieuvre financière ». L'arrivée de M. Barroso au poste de « directeur non exécutif » de Goldman Sachs donne le sentiment de tomber à point pour justifier l'accusation de complicité entre Bruxelles et l'Argent. Le symbole est dévastateur. Il donne une image d'arrogance de l'Europe d'en haut envers l'Europe d'en bas.

    Les années Barroso, de 2004 à 2014,ont été particulièrement sombres pour le projet européen. Elles ont été marquées par le rejet franc et massif par les peuples français et hollandais d'une Constitution européenne jugée bureaucratique et anti-démocratique. Ces années ont été celles d'une épouvantable crise financière et économique, qui s'est traduite par l'explosion du chômage dans toute l'Europe de 2008 à 2011, dont le secteur bancaire est tenu pour le premier responsable. Elles ont vu la Grèce plonger dans la misère, l'humiliation, la dépendance financière et une profonde fracture se creuser entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud. Puis, la crise des migrants s'est déclenchée en 2011 à la suite des « printemps arabes » et de la déstabilisation de la rive Sud de Méditerranée, ne cessant de s'amplifier jusqu'à son paroxysme de 2015, dans l'impuissance absolue d'une Union européenne engluée dans ses dogmes et son incapacité à développer une volonté politique commune pour frapper les passeurs esclavagistes.

    La banque d'affaire prête à l'ex-président de la Commission « une profonde compréhension de l'Europe ». Ces mots, au regard du bilan des années Barroso, exhalent un parfum d'ironie. D'ailleurs, l'hypocrisie suinte de ce pantouflage au sommet, que le nouveau « directeur non exécutif » justifie par l'engagement de Goldman Sachs en faveur des « plus hauts principes éthiques ».

    La nouvelle du recrutement de M. Barroso par la banque d'affaire américaine intervient à un moment dramatique pour l'Europe, ébranlée par le Brexit. Aujourd'hui, rien ne permet de penser que l'Union européenne y survivra. Les années Barroso ont précipité le basculement de l'Europe en une zone d'influence prépondérante de l'Allemagne, sur le plan économique et politique, comme l'a souligné l'emprise de la chancelière Merkel sur la gestion de la crise des migrants. Le projet européen, fondé sur une « union toujours plus étroite entre les peuples » et « l'égalité des Etats devant les traités » (article 4) a été frappé au coeur. 61% des Français, 48 % des Britanniques, Allemands, Espagnols ont désormais une image négative de l'Union (Pew research center juin 2016). L'Europe est-elle concevable à terme dans le rejet de ses peuples ? Pour reprendre la formule de Jean Monnet, le recrutement de M. Barroso par la Goldman Sachs constitue un « petit pas » supplémentaire dans la destruction de l'idéal européen.   

     Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

    Maxime Tandonnet           

    A lire aussi sur Lafautearousseau ...

    Patrice de Plunkett : Transfert de M. Barroso chez Goldman Sachs à Londres

  • Pourquoi les Bourses mondiales jouent aux montagnes russes, par Marc Rousset.

    La Bourse de Paris a repris 5,16 %, lundi 18 mai, suite à un nouveau vaccin américain qui a soulevé des espoirs irréalistes et démesurés. La place new-yorkaise a terminé aussi chaque jour dans une direction différente, depuis le début de la semaine, signe d’une forte volatilité. En fait, les Bourses sont assises sur un volcan car elles se refusent à voir l’éléphant de la crise économique qui attend dans le couloir.

    marc rousset.jpgC’est bien l’Union européenne qui empruntera 500 milliards d’euros avec la garantie de tous les États de l’UE, mais l’UE ne pourra rembourser ces emprunts qu’avec un nouvel impôt européen, ou en demandant aux États de rembourser en fonction de leurs pourcentages respectifs dans le PIB de l’UE. Des subventions seraient accordées à certains pays ou à des secteurs économiques en fonction de leurs besoins, et il y aurait donc bien mutualisation au niveau de l’UE avec un taux d’emprunt plus faible et redistribution des ressources vers les plus démunis. Mais la chancelière Merkel a seulement fait un geste politique : l’Allemagne, grande gagnante du système actuel, suite au laxisme des pays du Sud, leur a seulement proposé un os à ronger.

    Les pays sérieux et frugaux tels que l’Autriche, la Hollande, la Suède, le Danemark et la majorité des Allemands n’ont pas encore dit leur dernier mot et peuvent contre-attaquer en demandant que des prêts soient accordés et non pas des dons, tout cela se terminant probablement par un mixage prêts/dons. De plus, ces 500 milliards ne représentent que 3,6 % du PIB de la zone euro (14.000 milliards d’euros), soit une goutte d’eau par rapport à l’hyperendettement existant (95 % du PIB) et à l’océan des besoins. L’Allemagne va dépenser 900 milliards d’euros pour ses propres problèmes, la France 500 milliards d’euros. La réalité, c’est qu’il y a toujours deux forces pour mettre fin à l’euro : l’Allemagne qui ne veut pas payer pour le « Club Méditerranée des pays du sud », qui se retranche derrière les traités de l’Union européenne et la Cour de Karlsruhe ; et, d’autre part, l’Italie, avec la France dans sa roue, qui va très vite se retrouver dans une situation impossible, n’ayant plus que la dévaluation d’une nouvelle monnaie nationale pour faire face à ses obligations.

    L’espoir de reprise économique en V est risible. La dette des pays de l’Union européenne pourrait passer à 120 % du PIB d’ici fin 2020. Pour tous les économistes, le pire est à venir, la crise du coronavirus n’étant que le verre d’eau qui fait déborder le vase déjà plein en janvier 2020. Le MEDEF propose d’étendre la prime des voitures électriques boudées par les Français aux 700.000 voitures thermiques que les constructeurs ont en stock et dont ils ne savent que faire.

    Le plan franco-allemand a ramené le taux d’emprunt italien, qui était monté jusqu’à 2,228 %, à 1,601 %, mais l’endettement italien devrait bondir de 135 % du PIB à 155 % du PIB d’ici fin 2020, soit 2.400 milliards d’euros. De nouvelles frictions avec les pays « frugaux » pourraient faire remonter les taux italiens à la verticale.

    La tendance à long terme de l’or, si l’on considère un simple graphique depuis 1971, est clairement à la hausse, avec l’index technique actuel du RSI (relative strength index) de 70 qui renforce la probabilité. La Bourse américaine est toujours surévaluée avec un ratio P/E (cours/bénéfice) qui est actuellement de l’ordre de 30. Le métal précieux pourrait atteindre les 3.500-4.000 dollars l’once dans les trois années à venir. Rien d’étonnant puisque le bilan de la Fed est en train d’exploser, fin mai, à plus de 7.000 milliards de dollars, alors qu’il était à 4.200 milliards de dollars, seulement, fin février 2020.

    Si l’on évalue le coût de la facture des dépenses de l’État fédéral pour éviter le coût de la Grande Dépression aux États-Unis, ce pourrait être jusqu’à 10.000 milliards de dollars, soit une augmentation de 50 % de la dette publique américaine, alors que l’on est, à ce jour, à 2.000 milliards de dollars, avec une demande supplémentaire des démocrates de 3.000 milliards de dollars. C’est toujours la même chanson partout dans le monde : toujours plus de dépenses publiques et de dettes !

    Tout cela ne peut se terminer que par une immense explosion à venir et un nouvel ordre monétaire international fondé exclusivement sur l’or, contrairement à ce qui avait été décidé en 1945 à Bretton Woods (Gold Exchange Standard).

  • Où est passée la France « d'en bas » ?

     

    Par   

    TRIBUNE - Maxime Tandonnet, expose ici en termes très concrets comment, tandis que la France d'en haut s'étourdit avec le phénomène #balancetonporc et bientôt avec les célébrations de mai 68 et des JO, ou d'autres encore, la France d'en bas et ses millions de chômeurs et de pauvres est oubliée [Figarovox, 24.10]. Cette fracture nous semble relever d'une certaine façon, tout en l'actualisant, de la vieille distinction maurrassienne entre Pays Légal et Pays Réel, si souvent reprise en toute occasion. Elle est annonciatrice d'affrontements et de violence. Maxime Tandonnet n'y apporte sans-doute pas les réponses qui seraient les nôtres. Mais il pose avec lucidité et pertinence les justes questions.  Lafautearousseau   

     

    131.jpg« Tout cela va très mal finir » aurait déclaré en privé le président Sarkozy. Que voulait-il dire par là ? Deux France évoluent en parallèle et l'abîme entre elles, ne cesse jour après jour de se creuser un peu plus. 

    La France dite « d'en haut », ses milieux dirigeants, ses responsables publics et politiques, ses réseaux d'influence, ses médias radio-télévision, ses experts, ses milieux financiers, se porte plutôt bien.

    La personnalisation médiatique du pouvoir, autour du plus jeune président de l'histoire, atteint un niveau vertigineux, jamais égalé, oscillant entre l'exaltation et l'exaspération, dans un monde factice, illusoire, surmédiatisé, où le culte du chef est l'écran de fumée qui recouvre, de quinquennat en quinquennat, l'impuissance publique à régler les problèmes des Français.

    De même, les crises d'hystérie s'enchaînent à un rythme endiablé, venues des Etats-Unis, après l'affaire des statues dites racistes, la dernière en date autour des scandales sexuels et du « balancetonporc » comme le montre si bien M. Gilles Goldnadel.

    La course aux lynchages bat son plein comme dans un jeu de « soft terreur » ayant le déshonneur public pour guillotine. Dernier « suspect », dernier lynché: le député M. Lassale, longtemps coqueluche des médias. Nul n'échappe désormais au syndrome de l'arroseur arrosé, au spectre d'une dénonciation, pas même les bourreaux eux-mêmes, comme le couperet s'est un jour abattu sur la nuque des Robespierre, Saint Just et Fouquier-Tinville

    La fuite dans les commémorations solennelles est elle aussi de routine. Il est logique que cette France dite d'en haut s'apprête à célébrer mai 1968, son acte de naissance, avec son culte du nivellement et de la table rase, son « interdit d'interdire », ses « CRS = SS » et son individu-roi qui s'exprime dans le célèbre - et ambigu - « jouissez sans entraves ». De même, la France dite d'en haut s'enivre par avance dans l'éblouissement des jeux olympiques de Paris 2024, comme pour oublier le présent et le monde des réalités.

    Mais au-dessous du grand maelström hystérique, où en est la France dite « d'en bas », celle de la majorité silencieuse et des tracas de la vie réelle ?

    Où sont passés les 5 à 6 millions de chômeurs ? Les 2 millions de bénéficiaires du RSA ?, les 8 à 9 millions de pauvres et les 3,2 millions de mal logés ?

    Que ne ferait-on pas pour noyer dans un tumulte stérile la pire tragédie de l'histoire de notre pays depuis 1945, celle d'une France ensanglantée par le terrorisme islamiste ?

    Et qui parle encore des squats et des bidonvilles qui prolifèrent sur le territoire ? Où en est la crise migratoire, les arrivées incontrôlées en Europe de centaines de milliers de personnes victimes des passeurs criminels ? Où en est l'aéroport de Nantes, voulu par l'Etat, confirmé par référendum, mais bloqué par les zadistes ?

    Et la situation des cités sensibles, les territoires perdus de la République, les trafics qui y règnent, les phénomènes de communautarisme et de repli identitaire, la tragédie de leurs habitants surexposés à la violence et qui ne demandent qu'à vivre en paix ?

    Où en sont les milliers de collèges et de lycées en crise, où les professeurs débordés par le chaos, insultés, giflés, ne parviennent plus à faire leur métier de transmission des savoirs fondamentaux ?

    En 2017 s'est déroulé un événement politique d'une portée capitale, historique, passé quasi inaperçu : le taux d'abstention aux élections législatives, le cœur de toute démocratie, pour la première fois dans l'histoire, a dépassé les 50% signant ainsi le naufrage de la démocratie française, dans l'indifférence générale.

    Cette fracture entre les deux France, la France dite d'en haut qui se noie dans les gesticulations de sa bulle médiatique et la France dite d'en bas confrontée à la tragédie du monde réel, est la source de tensions explosives, qui peuvent s'enflammer à tout moment, sous une forme ou sous une autre, dans la rue ou par un vote de destruction en 2022. Certes, aucun signe d'une explosion imminente n'est aujourd'hui décelable mais rien n'est plus calme qu'un magasin de poudre, une demi-seconde avant l'étincelle.  •

    Maxime Tandonnet est historien. Auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République (éd. Perrin, 2013) et Au cœur du Volcan, carnet de l'Élysée (éd. Flammarion, 2014), il vient de publier Les parias de la République (éd. Perrin, 2017). Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Racines chrétiennes de l'Europe : réponse à Pierre Moscovici

     

    Pierre Moscovici, commissaire européen en charge de l'économie, a déclaré le 8 mai qu'il ne « croyait pas aux origines chrétiennes de l'Europe ». Maxime Tandonnet montre ici à fort juste titre [Figarovox - 11.05] comment la négation de l'histoire, de la connaissance des faits et du passé est devenue l'un des piliers de l'Europe moderne. Naturellement, à son pur détriment.  LFAR

     

    Tandonnet.jpgPierre Moscovici, commissaire européen en charge de l'économie, a déclaré le 8 mai qu'il ne «croyait pas aux origines chrétiennes de l'Europe». Le débat n'est pas nouveau. Il avait dominé les travaux de rédaction de la «Constitution européenne» en 2005. A l'époque, la France et le président Jacques Chirac étaient en pointe du refus d'inscription de cette notion dans le texte, s'opposant à la Pologne, l'Italie, l'Allemagne. Finalement, l'idée d'inscrire les racines chrétiennes dans la Constitution européenne avait été écartée. Puis, cette dernière avait été rejetée par les référendums français de mai et hollandais de juin 2005.

    D'un point de vue historique, la négation des racines chrétiennes de l'Europe est une contre-vérité. L'Europe est née sur les ruines de l'Empire romain dont le christianisme était devenu la religion officielle à la suite de la conversion de Constantin en 312. Elle est issue d'une longue épreuve d'affrontement entre des peuples germains convertis au christianisme pour la domination politique sur le continent. Le baptême de Clovis en 498, puis l'alliance des Carolingiens avec le pape ont constitué des étapes décisives de l'apparition de l'Europe. L'Empire de Charlemagne, proclamé en 800, qui couvre grosso modo un territoire correspondant à l'Europe occidentale, se confond avec la chrétienté. Il en est le protecteur et le bras armé. Il se donne pour objectif la conversion des peuples voisins (saxons, Frisons, Avars) et le début de la reconquista de l'Espagne musulmane.

    Jusqu'au XVIIIe siècle, pendant au moins treize siècles, le christianisme est, de fait, le ciment des sociétés européennes. Dans les périodes obscures du Moyen-âge, de chaos, d'invasions, de destructions, le savoir est préservés dans les monastères et les abbayes. Les croisades pour la reconquête des «lieux saints» obsèdent les esprits pendant deux siècles. La légitimité du monarque est «de droit divin». La féodalité est soudée par des liens de vassalité, d'essence religieuse. Le christianisme et ses rituels imprègnent profondément la vie quotidienne. Le clergé dispense l'enseignement, soigne les malades, assiste les pauvres, encadre l'existence quotidienne. L'intervention divine est l'explication de tout événement: épidémie, guérison, bonne ou mauvaise récolte, défaite ou victoire militaire... D'ailleurs, s'il est une caractéristique commune au patrimoine architectural de l'Europe, c'est bien la présence partout des églises.

    Quand M. Moscovici affirme «ne pas croire aux racines chrétiennes de l'Europe», il se situe sur un terrain inapproprié. Le sujet ne relève pas de la croyance mais du savoir. De fait, il prononce des paroles de nature idéologique. Il porte un jugement personnel sur une question qui est de l'ordre factuel. Dans son esprit, la négation des racines chrétiennes de l'Europe vaut reconnaissance du caractère multiculturel de l'Europe et de sa vocation à intégrer la Turquie. Il opère une confusion, classique, entre histoire et idéologie. Or les deux ne sont pas forcément liées. Rien ne l'empêcherait d'admettre la vérité historique - l'Europe a des racines chrétiennes - et d'ajouter que de son point de vue, l'Europe doit changer, poursuivre sa déchristianisation et sa marche vers une société multiculturelle.

    De fait, la négation de l'histoire, au sens de la connaissance des faits, du passé, des racines, est devenue l'un des piliers de l'Europe moderne. Il n'est pas innocent que l'histoire chronologique ait été largement bannie de l'enseignement et des manuels scolaires. La droite au pouvoir n'est pas exempte de tout reproche. N'a-t-elle pas supprimé en 2010 l'enseignement de l'histoire en terminale scientifique au prétexte d'un rééquilibrage entre les filières? Aujourd'hui, le latin et le grec disparaissent du programme des collèges. La «mémoire» n'existe que pour aviver la mauvaise conscience. La connaissance de l'histoire, voire la simple curiosité historique, factuelle, bien au contraire, paraissent vouées à s'effacer. La logique dominante est celle de la table rase, héritée des idéologies totalitaires du XXe siècle. L'entreprise de déculturation bat son plein: l'histoire politique et littéraire, les langues anciennes, l'orthographe. L'idéal, conscient ou inconscient, est d'engendrer peu à peu un homme neuf, un Européen parfait, apuré de son patrimoine culturel, religieux, intellectuel. C'est-à-dire un homme réduit à sa fonction de consommateur et d'agent économique, privé des outils de l'esprit critique et qui se prêtera plus facilement à toutes les manipulations idéologiques y compris extrémistes, de droite comme de gauche. 

    Maxime Tandonnet           

    Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Marc Rousset : Le tsunami financier sera déclenché par l’envolée des taux d’intérêt

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Selon Claudio Borio, économiste en chef de la BRI (Banque des règlements internationaux), « il ne reste plus beaucoup de médicaments dans la pharmacie pour soigner le patient ou le soigner en cas de rechute ».

    Les nuages sont nombreux à l’horizon : guerre commerciale sino-américaine, ralentissement économique en Chine, budget italien explosif, négociations sur le Brexit, un prince assassin fragilisé en Arabie saoudite et, surtout, les premiers effets du resserrement monétaire avec des taux d’intérêt en hausse.

    Le projet de budget italien pour 2019 prévoit un déficit augmenté de 22 milliards d’euros, à 2,4 % du PIB, multiplié par 3, très éloigné des 0,8 % promis par le précédent gouvernement de centre gauche. L’ancien Premier ministre Matteo Renzi, qui était dans les bonnes grâces de Bruxelles, avait pu proposer des déficits de 2,9 % pendant trois années d’affilée. C’est la raison pour laquelle Matteo Salvini répète à qui veut l’entendre « Me ne frego » (« Je m’en fous »), le cri de ralliement des chemises noires de Mussolini pendant les années 1930. Juncker, de son côté, estime le budget inacceptable, d’où un dialogue de sourds.

    L’Italie est un véritable volcan financier car les banques italiennes détiennent non seulement 350 milliards de créances pourries (22 % du PIB), mais aussi 387 milliards d’euros de la dette publique dont la valeur s’érode, ce qui entraîne inéluctablement des pertes et la diminution de leurs capitaux propres. Les taux actuels de 3,58 % de la dette publique italienne (131 % du PIB) ont toutes les chances de s’envoler, avec une possible dégradation de la note souveraine fin octobre. L’écart avec le taux allemand à 10 ans de 0,46 % est déjà de 3,12 %. Le calme avant la tempête.

    La dette chinoise totale représente 250 % du PIB, d’où le durcissement des conditions de crédit, la diminution des investissements publics et des projets de « nouvelles routes de la soie », le ralentissement de la croissance autour de 6 %, soit son plus bas niveau depuis neuf ans, et la chute de 20 % de la Bourse de Shanghai.

    Aux États-Unis, la probabilité est grande pour que la Fed continue de resserrer la vis monétaire en vendant 50 milliards de dollars d’obligations par mois, ce qui commence à se ressentir sur les taux obligataires, désormais à 3,23 %, soit le plus haut niveau depuis 2011. La Fed souhaiterait aussi augmenter le taux d’intérêt à court terme de 2,25 % à 2,50 %, le 19 décembre, afin de prévenir l’inflation et de pouvoir baisser les taux si, demain, une récession apparaît. Trump pratique, en fait, une relance budgétaire très dangereuse de « fuite en avant » à contretemps. Les programmes militaires sont en hausse de 6 %, pour atteindre le chiffre ahurissant de 601 milliards de dollars, tandis que les impôts diminuent. Le déficit budgétaire 2019 atteindra 1.000 milliards de dollars ; l’endettement de la consommation atteint les 4.000 milliards de dollars et la dette publique devrait s’élever à 40.000 milliards en 2030, soit le double de la dette actuelle !

    Le grand krach de 1929 a commencé quand les actions s’évaluaient à trente fois leurs gains annuels. Aujourd’hui, elles représentent presque 10 % de plus. Mais il semble aussi que les taux à dix ans des obligations, après avoir chuté régulièrement pendant quarante ans depuis 1980, repartent à la hausse, ne serait-ce que pour éviter le croisement illogique des courbes d’intérêt à court terme et à long terme. Or, de 1940 à 1980, soit pendant le même laps de temps, cela avait été exactement le contraire, avec une hausse continue des taux d’intérêt jusqu’à près de 16 % en 1980. Nous sommes donc à la veille d’un gigantesque krach des actions et des obligations. Les banquiers centraux contrôlent plus difficilement les taux obligataires que les taux à court terme. Pour certains observateurs, le krach obligataire a même déjà commencé en Italie et aux États-Unis.

    Les capitaux propres des banques européennes, dans une union monétaire et bancaire incomplète, sont incapables de faire face à un krach boursier, obligataire et bancaire. Les capitaux propres de la BNP s’élèvent à 107 milliards d’euros, soit 5 % seulement des 1.960 milliards d’euros de son bilan – une taille comparable au PIB de la France. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de banques centrales, dans le monde, achètent à nouveau de l’or. Tous nos malheurs ont commencé il y a cinquante ans, lorsque Nixon annonça, le 15 août 1971, la fin de la convertibilité du dollar en or !   ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Ne pas nous excuser d’être ce que nous sommes, et même en cultiver la fierté !, par Christian Vanneste.

    Zemmour le rappelait récemment : avec sa finesse intellectuelle, Jean Baudrillard se demandait, ironique, si SOS Racismes n’était pas comme SOS Baleines, un appel, subliminal dans ce cas, pour sauver les racismes, dont on n’a jamais autant parlé que maintenant. Comme un troupeau de moutons menés par des loups, beaucoup d’occidentaux décérébrés par un enseignement castrateur, une information abêtissante, et une propagande pavlovienne nichée jusque dans le divertissement, qui a remplacé la culture, ou dans la publicité, ont pris le chemin de la repentance, de la haine de soi, du suicide collectif.

    christian vanneste.jpgOn se frappe la poitrine en s’accusant de l’esclavage auquel, cependant, la colonisation du XIXe siècle a mis fin, on s’agenouille pour demander pardon pour les fautes qui auraient été commises par des arrière-arrière-grands parents envers des arrière-arrière-grands parents, on abat des statues, on débaptise des monuments, on tue une histoire, on désertifie une culture, on brûle un héritage, celui dont la transmission avec reconnaissance et fierté assure l’identité d’un peuple ou d’une civilisation. Ce mouvement, une fois encore généré par la folie américaine, nourrie, c’est vrai de déconstruction à la française, se répand en France jusqu’à l’absurde. Si les Français existent encore, avec leur bon sens, et leur esprit de résistance, ils devraient refuser cette émasculation mimétique et devant l’énorme fatras de stupidités, de mensonges, de provocations et de saccages, proclamer qu’ils sont fiers de leur histoire et tout particulièrement de leur passé colonial, qui a permis de faire rayonner la France dans le monde à travers sa langue, sa science et ses techniques, sa médecine, et son humanisme universaliste qui lui revient, déformé, en boomerang.

    La démographie est le véritable moteur de l’histoire. Lorsque les Européens sont devenus beaucoup plus nombreux, ils ont entrepris la conquête de nouveaux territoires. Le progrès scientifique et technique permettait de nourrir plus d’individus, d’en maintenir en vie un plus grand nombre, de traverser les mers et les océans, d’imposer la puissance de l’armement. Moraliser rétrospectivement ces événements, en accuser les acteurs revient à mettre en examen l’éruption des volcans ou le déclenchement d’un typhon. Il y a dans l’histoire au-delà de la volonté des hommes, prisonniers de l’esprit de leur temps, des mouvements qui ont la force impersonnelle des phénomènes physiques. Les grandes invasions ou la colonisation en font partie. Mais la démographie européenne s’est tarie. La médecine européenne a au contraire multiplié les populations du reste du monde, et notamment des anciennes colonies, et le rapport de forces s’est inversé jusque chez les anciens colonisateurs à travers l’immigration. La morale et la justice ont peu à voir avec cette réalité dont il faut prendre conscience objectivement. Simplement, il faut rejeter la pathologie qui accompagne cette évolution en chargeant les Européens, les Occidentaux en général de ce que Scruton avait appelé l' »oïkophobie », la haine de la maison et de son héritage. Cela avait commencé par l’horreur ressentie après les deux guerres mondiales dévastatrices nées de l’Europe et plus légitimement encore face à la monstruosité de la Shoah mise en oeuvre par le nazisme. De proche en proche, la culpabilité collective avait gagné, et puisque, décidément l’Occident (y compris la Russie) écrasait le reste du monde par sa richesse et ses progrès, il fut admis au nom de l’égalité que toutes les cultures se valaient et devaient être également respectées. Levi-Strauss dénonçait justement l’ethnocentrisme, la hiérarchie des cultures. Il fut bientôt dépassé par ceux qui instillèrent l’idée que la culture des « dominants » ne valait pas celle des dominés puisqu’elle l’avait aliénée. La déconstruction était en marche et contaminait nos prétendues élites. Elle atteignait même de manière inattendue un président de la République qu’on croyait gaulliste et de droite : Jacques Chirac, son musée Branly et sa censure de mon amendement sur « le rôle positif de la présence de la France outre-mer ». Ces excès de politesse furent pris par beaucoup pour des accès de faiblesse dont nous voyons les malheureux résultats lorsque des hordes incultes et ignorantes nous somment de démonter nos monuments, parce qu’il nous faudrait nous excuser d’être blancs… dans un pays qui ne tenait pas compte de la couleur de la peau !

    Nous n’avons pas à nous faire pardonner qu’un opéra de Mozart ou de Wagner, une symphonie de Mahler soient plus enrichissants pour l’esprit que le bruit du tam-tam, qu’un tableau de Van-Eyck, de Raphaël ou de Monet le soient davantage qu’un masque africain, qu’un temple grec ou une cathédrale gothique soient des monuments du génie humain. Il y a d’autres civilisations enterrées par l’histoire, d’autres cultures éblouissantes en Chine, en Inde, en Iran, etc… mais tout ne se vaut pas. La fierté légitime pour la nôtre est une vitamine nécessaire à notre survie. Encore faut-il la connaître, comme il faut connaître et admirer les hommes qui ont bâti notre nation, des hommes comme Colbert ou Faidherbe qui l’ont renforcée ou défendue. Les barbares de l’intérieur ou venus d’ailleurs n’ont pas à nous priver de ce que nous sommes. Bien sûr, on citera Montaigne : » Chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage ». Mais ce relativisme est la courtoisie des grandes cultures. Dans « Voltaire ou le Jihad », Jean-Paul Brighelli a, hélas, fermé la parenthèse enchantée ouverte par l’humanisme européen : » Voilà quarante ans que nous nous suicidons lentement… que les barbares frappent à la porte.. pour nous signifier que nous sommes morts. »

  • Validation du passe sanitaire : des circonstances (trop) exceptionnelles ?, par Jean Bouër.

    La Constitution est bonne fille, et le Conseil d'État bon garçon. Fermement appuyé sur l'idée que nous sommes en guerre, il justifie toutes les mesures extraordinaires inventées par un gouvernement enivré par la liberté qu'il se donne, qu'on mesure à celles qu'il nous ôte.

    Le 26 juillet dernier, dans le cadre d’un référé, le Conseil d’État refusa de suspendre le décret 2021-955 du 19 juillet 2021 du Premier ministre qui rendait obligatoire le passe sanitaire dans certains établissements accueillant au moins 50 personnes. Le raisonnement de la plus haute juridiction de l’ordre administratif s’appuie sur un considérant (le septième) qui combine deux jurisprudences classiques relatives aux compétences de l’administration. Ce recours à un raisonnement étoffé permet de justifier une extension du passe sanitaire à des situations que la loi du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire n’envisageait pas, puisque ce justificatif n’était exigé que dans les cas où des établissements et des rassemblements devaient accueillir un grand nombre de personnes. En effet, le décret du 19 juillet 2021 constituait le premier texte à rendre obligatoire le passe sanitaire à des situations où le public est d’une taille bien plus modeste (à partir de 50 personnes), ce qui constituait un démenti cinglant aux annonces initiales qui ne l’envisageaient que dans des contextes de foule… Cette exigence avait suscité des inquiétudes de la part de certaines associations, notamment sportives, qui craignaient de faire fuir des personnes ne souhaitant absolument pas présenter ce sésame des temps modernes…

    Le premier de ces raisonnements est relatif au pouvoir de police générale du Premier ministre. Dans le sillage de l’arrêt Labonne de 1919 (CE, 8 août 1919, Rec. 737), ce dernier se voit reconnaître un pouvoir de police générale sur tout le territoire (dans cet arrêt, le titulaire était initialement le président de la République au regard des lois constitutionnelles de 1875, même si, dans les faits, c’est le président du conseil qui exerçait ses compétences). Au niveau national, l’autorité qui gère l’ordre public est donc le Premier ministre. Le second de ces raisonnements est la théorie des « circonstances exceptionnelles » (CE, 28 juin 1918, Heyriès, Rec. 651 ; CE, 28 février 1919, Dames Dol et Laurent, Rec. 208) : en vertu de cette théorie, l’administration peut, dans certaines conditions (guerre, éruption d’un volcan, etc.), s’affranchir de certaines conditions relatives à la légalité de ces actes (conditions de fond ou de forme). Autrement dit, le respect de la légalité peut être relativisé dans certaines circonstances (exemple : en temps d’invasion militaire, la situation d’un maire de commune qui institue des taxes, alors que seule la loi peut le faire). Dans le cadre de ces « circonstances exceptionnelles », le Conseil d’État inclut une « épidémie avérée » ; en l’espèce, le Conseil d’État s’appuie sur différentes données pour constater « une dégradation de la situation sanitaire », mais qui « pourraient se révéler encore plus préoccupantes » au regard de la progression du variant, le tout sur fond de population encore vaccinée à moitié (dans le huitième considérant)… Ou comment le contexte dramatique (?) actuel a permis, sans peine, de caractériser cette « épidémie avérée ».

    Critique de la déraison pure…

    En combinant ces jurisprudences, on en arrive donc à renforcer les pouvoirs de police générale du Premier ministre, mais en justifiant des restrictions étendues, nullement envisagées par l’arrêt Labonne qui avait seulement validé la création du permis de conduire… En effet, au nom de ces « circonstances exceptionnelles », il devient alors possible de justifier des restrictions générales et étendues dans des situations de la vie quotidienne. Une restriction caractérise normalement l’exercice du pouvoir de police : en soi, au nom de l’ordre public, on peut limiter ou réguler certaines activités qui, par exemple, échappent à tout cadre normatif. Or, dans le cas présent, il ne s’agit plus d’adopter des règles dans un domaine où pouvait encore régner un flou juridique (dans l’arrêt Labonne de 1919, avant l’adoption du décret du mars 1899 portant réglementation sur la circulation des automobiles, il n’y avait aucune contrainte pour conduire une voiture) mais de restreindre des libertés élémentaires, comme la liberté d’aller et venir exercée dans un cadre on ne peut plus général : celui de nos déplacements quotidiens, comme le fait d’aller dans un cinéma ou de se rendre dans une salle de sport (rappelons que l’obligation du permis de conduire répondait au développement de l’usage d’un engin motorisé sur la voie publique).

    Cette fois-ci, le pouvoir de police générale ne permet plus seulement d’encadrer : il en vient à interdire drastiquement des actions de la vie quotidienne dès lors qu’une condition n’est pas remplie (la présentation du fameux passe). Les différents usagers qui se sont vu imposer un passe sanitaire à l’entrée de certains établissements de loisir avant l’entrée en vigueur de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire pour laquelle le Conseil constitutionnel n’avait pas rendu ce 5 août une décision en auront ainsi fait les frais… Or, au regard des circonstances actuelles, mais aussi en tenant compte de la proportionnalité qui doit s’imposer aux mesures de police conformément à la jurisprudence Benjamin (CE, 19 mai 1933, Rec. 541), n’aurait-il pas fallu se limiter au simple respect des gestes barrières et à l’exigence du port du masque, comme on le fit précédemment, au lieu de demander un passe sanitaire ? Un peu comme dans les transports… En outre, à la différence de décisions où les « circonstances exceptionnelles » étaient retenues parce que le législateur n’était pas en mesure d’adopter une loi en raison, par exemple, d’une guerre (CE, 16 avril 1948, Laugier, Rec. 161), on pouvait simplement attendre, étant donné qu’il n’y avait pas de difficulté à ce qu’il statuât, ce qu’il fit d’ailleurs estivalement le 25 juillet dernier. Le législateur n’était donc pas empêché. En tout cas, pas par les vacances…

    La question est donc simple – et elle n’est pas que juridique : au nom d’une situation particulière due à l’énième rebondissement d’une pandémie, faut-il soumettre à autorisation une partie de notre quotidien ? Il ne s’agit plus de donner un cadre à une activité particulière et bien spécifiée (conduire une voiture, donc un engin motorisé, sur la voie publique), comme c’était le cas avec le permis de conduire. On mesure à quel point, dans une crise donnée, le cumul de deux jurisprudences peut être explosif. Telle une charge virale…

    Illustration : Jean Castex, un homme à la hauteur des circonstances exceptionnelles.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Validation du passe sanitaire : des circonstances (trop) exceptionnelles ?, par Jean Bouër.

    Le 26 juillet dernier, dans le cadre d’un référé, le Conseil d’État refusa de suspendre le décret 2021-955 du 19 juillet 2021 du Premier ministre qui rendait obligatoire le passe sanitaire dans certains établissements accueillant au moins 50 personnes.

    Le raisonnement de la plus haute juridiction de l’ordre administratif s’appuie sur un considérant (le septième) qui combine deux jurisprudences classiques relatives aux compétences de l’administration. Ce recours à un raisonnement étoffé permet de justifier une extension du passe sanitaire à des situations que la loi du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire n’envisageait pas, puisque ce justificatif n’était exigé que dans les cas où des établissements et des rassemblements devaient accueillir un grand nombre de personnes. En effet, le décret du 19 juillet 2021 constituait le premier texte à rendre obligatoire le passe sanitaire à des situations où le public est d’une taille bien plus modeste (à partir de 50 personnes), ce qui constituait un démenti cinglant aux annonces initiales qui ne l’envisageaient que dans des contextes de foule… Cette exigence avait suscité des inquiétudes de la part de certaines associations, notamment sportives, qui craignaient de faire fuir des personnes ne souhaitant absolument pas présenter ce sésame des temps modernes…

    Le premier de ces raisonnements est relatif au pouvoir de police générale du Premier ministre. Dans le sillage de l’arrêt Labonne de 1919 (CE, 8 août 1919, Rec. 737), ce dernier se voit reconnaître un pouvoir de police générale sur tout le territoire (dans cet arrêt, le titulaire était initialement le président de la République au regard des lois constitutionnelles de 1875, même si, dans les faits, c’est le président du conseil qui exerçait ses compétences). Au niveau national, l’autorité qui gère l’ordre public est donc le Premier ministre. Le second de ces raisonnements est la théorie des « circonstances exceptionnelles » (CE, 28 juin 1918, Heyriès, Rec. 651 ; CE, 28 février 1919, Dames Dol et Laurent, Rec. 208) : en vertu de cette théorie, l’administration peut, dans certaines conditions (guerre, éruption d’un volcan, etc.), s’affranchir de certaines conditions relatives à la légalité de ces actes (conditions de fond ou de forme). Autrement dit, le respect de la légalité peut être relativisé dans certaines circonstances (exemple : en temps d’invasion militaire, la situation d’un maire de commune qui institue des taxes, alors que seule la loi peut le faire). Dans le cadre de ces « circonstances exceptionnelles », le Conseil d’État inclut une « épidémie avérée » ; en l’espèce, le Conseil d’État s’appuie sur différentes données pour constater « une dégradation de la situation sanitaire », mais qui « pourraient se révéler encore plus préoccupantes » au regard de la progression du variant, le tout sur fond de population encore vaccinée à moitié (dans le huitième considérant)… Ou comment le contexte dramatique (?) actuel a permis, sans peine, de caractériser cette « épidémie avérée ».

    Critique de la déraison pure…

    En combinant ces jurisprudences, on en arrive donc à renforcer les pouvoirs de police générale du Premier ministre, mais en justifiant des restrictions étendues, nullement envisagées par l’arrêt Labonne qui avait seulement validé la création du permis de conduire… En effet, au nom de ces « circonstances exceptionnelles », il devient alors possible de justifier des restrictions générales et étendues dans des situations de la vie quotidienne. Une restriction caractérise normalement l’exercice du pouvoir de police : en soi, au nom de l’ordre public, on peut limiter ou réguler certaines activités qui, par exemple, échappent à tout cadre normatif. Or, dans le cas présent, il ne s’agit plus d’adopter des règles dans un domaine où pouvait encore régner un flou juridique (dans l’arrêt Labonne de 1919, avant l’adoption du décret du mars 1899 portant réglementation sur la circulation des automobiles, il n’y avait aucune contrainte pour conduire une voiture) ; mais de restreindre des libertés élémentaires, comme la liberté d’aller et venir exercée dans un cadre on ne peut plus général : celui de nos déplacements quotidiens, comme le fait d’aller dans un cinéma ou de se rendre dans une salle de sport (rappelons que l’obligation du permis de conduire répondait au développement de l’usage d’un engin motorisé sur la voie publique).

    Cette fois-ci, le pouvoir de police générale ne permet plus seulement d’encadrer : il en vient à interdire drastiquement des actions de la vie quotidienne dès lors qu’une condition n’est pas remplie (la présentation du fameux passe). Les différents usagers qui se sont vu imposer un passe sanitaire à l’entrée de certains établissements de loisir avant l’entrée en vigueur de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire pour laquelle le Conseil constitutionnel doit rendre ce 5 août une décision en auront ainsi fait les frais… Or, au regard des circonstances actuelles, mais aussi en tenant compte de la proportionnalité qui doit s’imposer aux mesures de police conformément à la jurisprudence Benjamin (CE, 19 mai 1933, Rec. 541), n’aurait-il pas fallu se limiter au simple respect des gestes barrières et à l’exigence du port du masque, comme on le fit précédemment, au lieu de demander un passe sanitaire ? Un peu comme dans les transports… En outre, à la différence de décisions où les « circonstances exceptionnelles » étaient retenues parce que le législateur n’était pas en mesure d’adopter une loi en raison, par exemple, d’une guerre (CE, 16 avril 1948, Laugier, Rec. 161), on pouvait simplement attendre, étant donné qu’il n’y avait pas de difficulté à ce qu’il statuât, ce qu’il fit d’ailleurs estivalement le 25 juillet dernier. Le législateur n’était donc pas empêché. En tout cas, pas par les vacances…

    La question est donc simple – et elle n’est pas que juridique : au nom d’une situation particulière due à l’énième rebondissement d’une pandémie, faut-il soumettre à autorisation une partie de notre quotidien ? Il ne s’agit plus de donner un cadre à une activité particulière et bien spécifiée (conduire une voiture, donc un engin motorisé, sur la voie publique), comme c’était le cas avec le permis de conduire On mesure à quel point, dans une crise donnée, le cumul de deux jurisprudences peut être explosif. Telle une charge virale…

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon...

     

    Mur-bleu gds.jpgNous ne parlons pas, en disant cela, du succès populaire indéniable qu'a représenté la mobilisation du Vieux-Port, dimanche passé, comparable, d'ailleurs (en un peu moins importante malgré tout) à la mobilisation sur les plages du Prado, lors de la campagne de 2012. Ni des qualités personnelles que nous n'hésitons pas à reconnaître volontiers à Mélenchon : c'est un tribun, qui s'exprime correctement, sans vulgarité, et même avec élégance, souvent ; un tribun cultivé, de surcroit ; et, par moment, on sent poindre chez lui, oui, du patriotisme, un amour sincère de la France qui s'oppose à la haine, au mépris, à la condescendance qu'expriment envers elles tant de prétendus meneurs du Pays légal. Enfin, Mélenchon est un vrai militant, comme nous, et, à ce titre, il mérite le respect des militants que nous sommes. Il s'est dit « très fatigué » récemment, durant son meeting de Châteauroux, et son discours à Marseille n'a pas duré une heure. Pourtant, la voix était forte, mais si, d'aventure, Mélenchon était affaibli, ce serait pour nous une raison supplémentaire de reconnaître en lui un adversaire véritable - on va le voir - mais un adversaire digne de respect.

    Surtout lorsque - ce fut peut-être le meilleur moment de son discours - il s'est carrément démarqué de la niaiserie de Macron sur la culture française qui, d'après lui, n'existerait pas : Mélenchon a été clair et net, il ne veut pas s'associer à ceux qui souhaiteraient porter en terre le cercueil de la culture française ; et Jean-Luc de citer ses peintres, musiciens, savants, artistes, penseurs et autres qui ont « étonné le monde »  (il reprend l'expression de Jean Dutourd, ce grand royaliste) : un moment de pur bonheur, et un menhir de taille dans le jardin de ce pauvre niais de Macron...

    Non. Quand nous disons que, décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon, nous voulons parler du fond de son discours. Car, il faut bien le reconnaître aussi, une fois les points positifs relevés, les points négatifs ne manquent pas ! On nous dit - et c'est vrai... - que, dans la forme, Mélenchon a changé : moins de hargne et d’agressivité ; quasiment plus de drapeaux rouges, mais presque uniquement du tricolore ; même un rameau d'olivier en pochette, le jour des Rameaux, pour parler de paix (mais ne rêvons pas, la conversion de Mélenchon n'est pas pour demain !) ...

    Malheureusement, comme dans la parabole de l'Evangile, l'ivraie a été mélangée au bon grain, et l'on ne peut que rejeter catégoriquement l'essentiel d'un discours finalement, pour l'essentiel, révolutionnaire et immigrationniste.

    D'abord, Mélenchon a plusieurs fois exalté (il le fait toujours) la Révolution. Pour lui, aucun doute, elle est glorieuse, elle est grande, elle est l'origine de tout ce qui est bon. Mais comment ne voit-il pas, lui qui est intelligent et cultivé, la monstrueuse contradiction dans laquelle il se place de lui-même : c'est la Révolution qui, en assassinant le Roi et en aboutissant à la République idéologique - qui en est issue et trouve en elle son fondement (voir le préambule de la Constitution) - a remplacé le pouvoir du roi par le pouvoir de l'Argent. « De l'autorité des princes de notre race, nous sommes passés sous la verge des marchands d’or » écrit Maurras, dans L'Avenir de l'Intelligence. Mais Mélenchon n'a, semble-t-il, pas lu Maurras... Dans ces conditions, parler en bien du « volcan de la Révolution française » comme le fait, lyrique, Mélenchon, c'est tout simplement... stupéfiant ! 

    Par ailleurs, Mélenchon n'hésite pas à revenir sur « la Vertu », qu'il appelle de ses vœux, au sommet de l'Etat. Alors, là, attention : la vertu, l'Incorruptible, les régénérateurs à la Saint Just, on a les a déjà eus, on a déjà vu ce que cela a produit : la Terreur, le Génocide vendéen, quelque chose comme six à sept cent mille morts. Alors, franchement, merci bien, mais on a déjà donné. Merci, mais non merci !...

    Mélenchon le cultivé donne raison à Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes »

    Ensuite, tout aussi imbuvable que son révolutionnarisme, l'immigrationnisme à la fois gnangnan et pleurnichard, mais aussi terriblement anti national de Mélenchon ne passe pas ; ne peut absolument pas passer... 

    D'autant plus que, sur ce sujet, Mélenchon perd carrément les pédales et se laisse emporter - comme en 2012, sur les plages du Prado - par une démagogie immigrationniste de bas étage. On se souvient qu'elle lui avait coûté cher à l'époque : arrivé à Marseille avec pas loin de 20% dans les sondages, il avait en une seule soirée de lyrisme pro-berbère perdu presque la moitié de son score, et devait finir à un peu plus de 11%. L'expérience, cruelle, ne lui a semble-t-il pas servi de leçon. Il a « remis ça », dimanche, et en a même remis une sacrée couche ! 

    Il s'est dit fier de « la France métissée », ajoutant que « ses enfants sont mes enfants » : ah, bon ? les terroristes de Paris et de Nice, et d'ailleurs ? Mohamed Merah et Abdelhamid Abaoud, et les autres ? Scandaleux, révoltant, répugnant... 

    Et comme si ce chiffre justifiait l'injustifiable, Mélenchon - qui parlait récemment de 11 millions d'immigrés - a décrété dimanche qu'ils étaient 25% de la population nationale aujourd'hui, soit 16,5 millions. Mais, juste ou faux, qu'est-ce que le chiffre, en soi, vient faire là-dedans ? La vérité est que l'immigration-invasion que nous subissons depuis 1975 est bien l'une des causes majeures de nos problèmes ; Mélenchon pourra déployer tout le lyrisme et toutes les incantations qu'il voudra, cela ne changera rien à l'affaire... 

    Enfin, cerise sur le gâteau - mais, là, il n'aurait pas dû : Mélenchon nous a pris pour des imbéciles. Or, il ne faut jamais prendre les gens pour des imbéciles : cela les énerve... Il nous a sorti qu'à ses origines Marseille a été créée par l'immigration, puisque Gyptis a choisi... un Grec pour époux.

    Oui, mais son Grec venait d'Europe, pas d'Afrique. C'était « une immigration est-ouest » et pas « nord-sud », comme le disait le précédent roi du Maroc, Hassan II, qui s'y connaissait en Islam, lui qui était (et son fils aujourd'hui, après lui) Amir al mouminine, c'est-à-dire Commandeur des Croyants. Et si Gyptis a choisi un étranger, son étranger n'était ni musulman ni maghrébin ; il a très probablement mangé du sanglier lors du repas de noce, comme Obélix, parce qu'on était en terre celte (eh oui, Mélenchon, chez « nos ancêtres les Gaulois », ne vous en déplaise !) ; et il l'a fait sans refuser le plat, ou sans demander qu'il fût hallal ; et il n’a pas voilé son épouse en rentrant chez eux !

    Voilà : nous avons préféré finir par un sourire, pour réagir à l'énormité de Mélenchon... 

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Les chiffres et la dure réalité condamnent Mélenchon et ses incantations révolutionnaires...  [23.3.2017]

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    =François Hollande chahuté et sifflé à Carmaux, en terre socialiste, qui vote à gauche depuis près de 120 ans, et à près de 80% ! Manuel Valls contesté dans son propre parti, par "ses" propres députés (il en est réduit à menacer de "sanctions" les "frondeurs" !...), et qui ne présente qu'un plan de mesures "de poche" là où il faudrait un vrai plan de réformes structurelles; des "jeunes" radicalisés, peut-être au nombre de 70.000, dont 700 sont déjà partis en Syrie pour le djihad : le Système, par sa politique insensée, nous fait vivre sur un volcan...; les militaires qui - à bon droit - se plaignent de notre "armée de bout de ficelles" : on le voit en Centrafrique, mais c'est partout pareil, en France, alors que, comme le rappelle Jean-Dominique Merchet (voir notre Navigation sélective d'hier...), "le monde entier arme, alors que l'Occident désarme !..."  

    C'est de cela et de bien d'autres choses encore, que nous parlerons cette semaine, après que Louis-Joseph Delanglade aura ouvert notre "semaine" de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens... 

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg

    IMG_0096.jpg= Mardi, on jettera un oeil, comme nous avons pris l'habitude de le faire de temps en temps, sur les commentaires et les liens partagés, lsur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste, sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste, ou sur notre quotidien...  

    On commencera par un commentaire de Jean-Louis Faure, d'accord avec Louis-Joseph Delanglade, et deux liens qu'il envoit par sur l'Ukraine (Aymeric Chauprade) et la Syrie; puis un "J'accuse", d'Hélène Richard-Favre; un "Travail du dimanche et emploi : illusions et réalités", de Jean-Philippe Chauvin; un Christian Vanneste, De Jaurès aux 50 milliards, le mal français...; un lien de Denis Blanc (via Michel Yves Michel), sur la prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, le dimanche de Pâques; l'annonce de la création d'un Institut Cicéron, dans "Le Rouge et le Noir"... et quelques autres liens encore, arrivés d'ici mardi...

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    pantheon fronton.jpg= L'actualité plus immédiate nous l'a déjà fait repousser deux fois : c'est mercredi que nous passerons la note où l'on parlera du Panthéon. Il y a peu, avec Simone Weil, Franck Ferrand et Denis Tillinac, nous avons bien parlé des ridicules mythes creux du Système : en voici un qui prend l'eau de toute part. Ou, plutôt, qui sentait déjà mauvais - très mauvais... - et dans lequel, maintenant, on dirait bien qu'il y a, ou qu'il risque bien d'y avoir,  le feu...
     
    Dans son "lundi" du 24 février dernier, Mémoire sélective ? Louis-Joseph Delanglade avait pointé l'erreur que commettait François Hollande, qui versait dans un communautarisme de mauvais aloi : "...En inaugurant à la Grande Mosquée de Paris, ce mardi 18 février, le « mémorial du soldat musulman », M. Hollande a choisi délibérément de s’inscrire dans un « mémoriel » discriminatoire..."
     
    Il s'agissait évidemment d'un geste politique envers un électorat ("noir et arabe", comme dit Louis-Georges Tin, président du CRAN !...) qui a voté "Hollande" à 93%, mais qui se trouve fort dépité depuis que le gouvernement de ce même Hollande vient lui expliquer que le petit Mohamed pourra s'appeler Leïla, et que "Mehdi met du rouge à lèvres", théorie du genre oblige ! Hollande pensait rassurer "son" électorat. Las ! Le florentinisme a ses limites, et il arrive assez souvent à celui qui veut être machiavélique de se prendre les pieds dans le tapis. En "mettant" Jean Zay au Panthéon, les "soldats musulmans" et leurs famillens savent qu'ils sont morts pour un "torche-cul" - Jean Zay dixit, dans l'un de ses "poèmes" (!) : effet désastreux sur le-dit électorat garanti...

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    CATONEO 1.jpgJeudi, la patte à Catoneo proposera une critique de Poutine.
    Catoneo prendra tous les poutinophiles à rebrousse-poil; et parmi eux, n'en doutons pas, plusieurs lecteurs de ce quotidien, qui ne manqueront probablement pas de lui répondre, et c'est très bien ainsi : le ronronnement douillet d'un politiquement correct à notre façon, une vérité unique et définitive, des certitudes qui nous maintiendraient dans un "entre nous" satisfait, peut-être confortable, mais intellectuellement ravageur, serait la pire des choses dans ces colonnes, où l'on veut réflechir, et affiner les positions par le débat, pourvu qu'il soit positif et courtois.
    Catoneo dira donc, sans mâcher ses mots, ce qu'il pense de Poutine... et ceux qui auront des objectionss à lui opposer feront crépiter les claviers !...
     
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    hollande et XI JINPING.jpgEnfin, vendredi, on aura l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers : L'impossible équation d'Hollande.

    Comme le dit la légende de la photo ci-contre : "Xi Jinping et François Hollande : l'un est l'empereur d'un pays conquérant, l'autre un médiocre politicien"...

    "Nos institutions sont en ruine, voilà le constat qui s'impose aujourd'hui. Le dernier scrutin ne fait que le révéler. Les prochains seront encore plus démonstratifs..."

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    Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    SPOT5_H1.jpg=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, "la France" : des origines de Saint Tropez et de sa "Bravade" au lancement du satellite Spot 5... en passant par : la première remise du Prix des Jeux Floraux de Toulouse; Jeanne d'Arc, qui brise le siège d'Orléans; Charles IX, qui lance la coutume du Muguet du Premier mai...; François premier, qui ordonne la reconstruction de Vitry en Perthois; Richelieu, qui devient ministre; la pose de la première pierre de la Chapelle de la Sorbonne; La Fontaine, qui entre à l'Académie française; Lille, qui devient française par la paix d'Aix-la-Chapelle; la fondation de l'Ecole militaire de Saint Cyr; Bonaparte, qui vend la Louisiane aux Etats-Unis; le début des travaux du Canal Saint Martin; la bataille de Camerone; la statue de la Basilique Notre-Dame d'Afrique, à Alger, couronnée Reine d'Afrique; l'inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban à Harissa; Camille Jenatzy, premier homme à dépasser les 100 km/h, avec sa "Jamais contente"; le premier vol de l'Airbus A 330...

    Et une Evocation : quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème, humaniste,

  • 153 Députés contre le rap poubelle...

                Nos lecteurs se souviennent que, suite à notre note "Tendres rappeurs, rap d'amour....." (Catégorie "Réagir au processus de dé-civilisation"), un lecteur nous avait envoyé le document suivant :  rapfrancaisJB.pdf  que nous avions publié dans la note "Rap "français" (?!).....", le 18 septembre dernier (toujours dans la Catégorie "Réagir au processus de dé-civilisation").

    violences rap francais.jpg
    (extrait d'un site internet spécialisé (!) dans le rap...):  "... LIM, lui, n’hésite pas à utiliser la vulgarité, afin de bien illustrer ses idées prônant la violence plutôt que la parole, comme dans sa chanson "Nique lui sa mère".....

               "En route pour un voyage au bout de la vulgarité, de la haine, de la barbarie -écrivions-nous alors- pour un pays mental où l'on a définitivement franchi les bornes de ce que Finkielkraut appelle le processus de dé-civilisation. Et, comme dirait l'autre, on sait que lorsque les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites !...

                Mais attention, "ils" sont chez nous, et "ils" tiennent des quartiers, des zones entières de nos villes et campagnes. La République danse sur un volcan..., avons-nous souvent titré: pense-t-on sérieusement que "ça" n'aura pas, forcément, certaines conséquences ?....."

                Un autre lecteur nous a envoyé récemment, à ce sujet, le courrier d'un député qui, avec un nombre important de ses collègues, essaie de "faire quelque chose" pour nettoyer les écuries d'Augias d'un Système qui, non seulement ne fait rien pour éradiquer sérieusement de telles insanités, mais encore -par le bais de subventions multiples et d'une politique (?) de démission généralisée et de laxisme écoeurant encourage et favorise de facto cette vulgarité, cette dé-civilistaion  dont parle Finkielkraut.

                On s'étonnera juste que le député Gonnot appelle "chanson" ces monceaux d'ordures et d'insanités. Et qu'à 153, sur un sujet pareil, ils ne fassent pas plus de bruit à l'Assemblée. Mais l'initiative méritait malgré tout d'être notée.....  Commentaire de fin ? Comment appelle-t-on un Système qui tolère "ça" ? Qui ferme les yeux sur "ça" ? Une seule solution : l'expulsion !

                Voici le texte.

    François-Michel Gonnot, Député UMP de l’Oise.

    Je figure parmi les quelques 153 députés UMP qui ont demandé il y a plusieurs mois au Ministre de la Justice – jusqu’ici sans succès - que des poursuites judiciaires soient ouvertes contre quelques groupes de rap qui, dans des chansons que fredonnent les banlieues et qui se vendent même à la FNAC, insultent gravement notre pays et menacent nos compatriotes de façon totalement inacceptable.

    Les membres de ces groupes sont étrangers ou d’origine étrangère. Ils ont été accueillis dans notre pays et y font aujourd’hui fortune en vendant leurs insanités. On ne peut accepter, et aucun gouvernement au monde n’accepterait, de tels faits. Jugez par vous-même, et attention c’est souvent « hard » :

    I : LE GROUPE 113 - Extrait de leurs chansons (!!!!!) :

     

    j' crie tout haut : " J'baise votre nation " 
    L'uniforme bleu, depuis tout p' tit nous haïssons 
    On remballe et on leur pète leur fion. 
    Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter, 
    Du commissaire au stagiaire: tous détestés ! 
    A la moindre occasion, dès qu' tu l' peux, faut les baiser. 
    Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France.

     

    II : LE GROUPE SNIPER - Extrait de "J'aime pas" :

    J'aime pas ce pays la France et le latin, son système son baratin. 

     

                                        Extrait de leur "La France" :

     

    Pour mission exterminer les ministres et les fachos
    La France est une garce et on s'est fait trahir 
    On nique la France sous une tendance de musique populaire 
    Les frères sont armés jusqu'aux dents, tous prêts à faire la guerre 
    Faudrait changer les lois et pouvoir voir Bientôt à l'Élysée des arabes 
    et des noirs au pouvoir. Faut que ça pète ! 
    Frère, je lance un appel, on est là pour tous niquer
    La France aux français, tant qu' j 'y serai, ça serait impossible. Leur 
    laisser des traces et des séquelles avant de crever.

    Faut leur en faire baver

    v' la la seule chose qu'ils ont méritée.
    T'façon j'ai plus rien à perdre, j'aimerais les faire pendre. Mon seul 
    souhait désormais est de nous voir les envahir. Ils canalisent la révolte 
    pour éviter la guerre civile. 

    III : SALIF - Extrait d'une de ses "chansons" (!) :

    Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, quoi 
    Rien à foutre, d' façon en face c'est des flics 
    C'est U.N.I.T.Y., renoi, rebeu, babtou, tway 
    Mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble. Ca y 
    est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les vitres sont
    cassées, Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage, Faut que Paris crame. 
    On redémarre la guillotine, pire qu'à Djibouti. La
    France pète, J'espère que t'as capté le concept. 

    IV : Ministère Amer - Extrait de "Flirt avec le meurtre" : 

    j'aimerais voir brûler Panam au napalm sous les flammes façon Vietnam 
    tandis que ceux de ton espèce galopent où 24 heures par jour et 7 jours 
    par semaine J'ai envie de dégainer sur des f.a.c.e.s d.e c.r.a.i.e
    dommage (...) que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays me
    retirer ma carte d'identité, avec laquelle je me suis plusieurs fois 
    torché.

    V : SMALA - Extrait de "Du miel les abeilles" : 

    La France est un pays de pute
    Mafia K'1 fry
    j' suis fier d'être rebeu. J'peux pas trahir mon couscous au lait caillé.
    J'ai passé toute ma jeunesse à racaille (...) 
    Comme le gros Nacine, le gros Nordine, mes potos 
    Les Algériens, danger ils ont du mal à nous gérer 
    Les Algériens, danger le passé on l'a mal digéré

    VI : LUNATIC - Extraits de "Temps mort" :

    ALLAH à Toi seul l'homme doit toute son adoration, les vrais savent. On 
    a pas oublié, l'or que le pape porte au cou est celui qui nous a été 
    pillé. Allo c'est B2O encore en chien d' chiennes, les hyènes ressentent 
    la tumeur et moi j' suis d'humeur palestinienne. 
    Qui veut la paix, prépare la guerre, j' te l' rapelle.
    vote pour emmener les porcs à la morgue, 
    Eh négro ! C'est l'heure d' manger, 
    Brûler leur sperme en échantillons, souder leurs chattes 
    J'suis pas le bienvenu, mais j' suis là,(...),
    j' suis venu manger et chier là. 
    Quand j'vois la France les jambes écartées j' l' encule sans huile. Z'ont 
    dévalisé l'Afrique... J'vais piller la France Tu m' dis "la France un
    pays libre" (...) attends-toi à bouffer du calibre. J'rêve de loger dans 
    la tête d'un flic une balle de G.L.O.C.K. 

                            Extraits de "Mauvais Oeil" : 

    Les colons nous l'ont mis profond. A l'envers on va leur faire, 
    On est venu récupérer notre dû
    Dans vos rues on va faire couler votre pu
    Attends toi à plus d'un attentat 
    Ici en France, loin des ambiances "pétard" 14 juillet
    Microphone ouvert et nos actions s'amorcent féroces
    A.L.I., Booba, Lunatic, Hauts de seine, on te saigne. 
    Extraits de leur chanson "Guerre/Jihad" :
    on repartira avec leur argent, leur sang et
    leurs pes-sa (sapes=fringues)
    La France n'est pas territoire neutre.