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  • À Nancy, aujourd'hui, à partir de 14 heures... Et Vive la Lorraine !

    Librairie "Les Deux Cités"
     
    @DeuxCitesLib
    Aujourd'hui, mardi 5 janvier, votre librairie nancéienne est pavoisée aux couleurs ducales afin de célébrer la fête nationale lorraine ! Jean-Marie Cuny sera présent à partir de 14h pour dédicacer ses derniers ouvrages et lever son verre à la Maison de Lorraine.
     

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  • Sur Valeurs Actuelles, justice pour les victimes - (Charlotte d'Ornellas).

    En quelques secondes sa vie a basculé. Il y a neuf mois, son mari, Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, était lâchement assassiné par trois racailles.

    "Aucune famille ne doit plus jamais vivre ce que nous vivons depuis neuf mois. Aucun citoyen ne doit redouter l’heure du coucher, ce moment terrifiant ou toutes les angoisses surviennent.

    Personne ne doit vivre ou redouter la perte d’un être cher dans des circonstances gravissimes."

    La lettre de Véronique Monguillot : https://www.valeursactuelles.com/poli...

  • Éphémérides du mois d'octobre : Table des matières...

    FLEURDEL VERSAILLES.jpg1 : 1291 : Philippe le Bel autorise la construction du Pont Valentré. 1680 : Mort de Pierre-Paul Riquet. 1684 : Mort de Corneille. 1793 : Deuxième Loi de Carnot organisant le Génocide vendéen. 1872 : Création de L'Arlésienne, de Bizet. 1855 : Citroën présente la DS. 1969 : Concorde franchit le mur du son. 1999 : Création du Parc Régional naturel des Causses du Quercy. 2016 : Patrick Demouy publie Le Sacre du Roi...

    2 : 1369 : Du Guesclin nommé Connétable. 1535 : Jacques Cartier découvre le site où d'élèvera Montréal. 1754 : Naissance de Louis de Bonald. 1725 : Mort de Nicolas Cugnot, père du fardier, la première automobile. 1851 : Naissance de Ferdinand Foch. 1853 : Mort de François Arago. 1892 : Mort d'Ernest Renan.

    3 : 1468 : Arrestation de Louis XI à Péronne. 1634 : Louis XIII se proclame Capitaine des Mousquetaires... 1886 : Naissance d'Alain Fournier. 1914 : Mort de Joseph Dechelette. 1961 : Henri-Germain Delauze fonde la COMEX. 1985 : Création du R.A.I.D. 1987 : Mort de Jean Anouilh. 2011 : Jules Hofmann, Prix Nobel de Médecine. 2023 : Anne L'Huillier et Pierre Agostini, Prix Nobel de Physique...

    : 1289 : Naissance du futur Louis X, le Hutin. 1226 : Mort de Saint François d'Assise. 1582 : Adoption du Calendrier Grégorien. 1898 : Début des travaux du métro parisien. 1961 : Renault présente la 4L. 1945 : Création de la Sécurité sociale. 1958 : Fondation de la Vème République. 2022 : Alain Aspect reçoit le Prix Nobel de Physique.

    5 : 1285 : La paroisse Saint-Matthieu l'ancienne, de Perpignan, reçoit quatre épines de la couronne du Christ. 1688 : Colbert règlemente définitivement l'appellation "Savon de Marseille". 1795 : Bonaparte mitraille les royalistes sur les marches de l'église Saint Roch. 1864 : Naissance de Louis Lumière. 1896 : Début de la visite du Tsar Nicolas II à Paris. 1914 : Premier combat aérien. 1918 : Mort de Roland Garros. 1980 : Découverte du Trésor de Rethel. 2005 : Installation définitive des Globes de Coronelli à la BNF. Jean-Pierre Sauvage, Prix Nobel de Chimie. 2019 : Ouverture du Conservatoire national de la mémoire des Français d'Afrique du Nord...

    6 : 105 Avant J-C : Les Cimbres et les Teutons détruisent deux armées romaines à Orange... 1773 : Naissance de Louis-Philippe. 1789 : Sur Versailles habité par le roi régnant, le soleil se lève pour la dernière fois... 1815 : Mort de Christophe Oberkampf. 1914 : Mort d'Albert de Mun. 2008 : Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier reçoivent le prix Nobel de médecine.

    7 : 1337 : Début de la Guerre de Cent ans. 1461 : Mort de Jean Poton de Xaintrailles. 1666 : Louis XIV signe le décret ordonnant la construction du Canal du Midi. 1800 : Surcouf s'empare du Kent. 1948 : Citroën présente la 2CV. 2020 : Emmanuelle Charpentier reçoit le Prix Nobel de Chimie.

    8 : Célébration de Sainte Réparate... 1111 : Consécration de la cathédrale d'Avignon. 1517 : François premier signe la charte de fondation du Havre. 1803 : Chute de la météorite d'Apt... 1906 : Naissance de Léopold Senghor. 1973 : Mort de Gabriel Marcel. 1981 : Abolition de la peine de mort.

    9 : 44 Avant JC : Fondation de Lyon. 272 : Martyre de Saint Denis. 1156 : Première Ostension de la Sainte Tunique d'Argenteuil. 1480 : Création des Bandes de Picardie... 1721 : Naissance de Jean-François Oëben. 1801 : Arrêté prescrivant la construction de la future Rue de Rivoli... 1860 : Ouverture au public du Jardin d'Acclimatation. 1890 : Premier vol de l'Éole, de Clément Ader. 1934 : Assassinat du roi Alexandre Premier de Yougoslavie à Marseille. 2012 : Serge Haroche, Prix Nobel de Physique. 2013 : Réouverture, à La Ciotat, du premier cinéma du monde. 2014 : Patrick Modiano reçoit le Prix Nobel de Littérature. 2015 : La rénovation du Château Borély de Marseille primée au Concours "Rubans du Patrimoine"...

    10 : 1613 : Décret de la reine Marie de Médicis en faveur de la Maison "Mellerio dits Meller". 1656 : Naissance de Nicolas Largillière. 1684 : Naissance d'Antoine Watteau. 1720 : Mort de Coysevox. 1930 : Naissance d'Yves Chauvin. 2010 : Mort de Maurice Allais.

    11 : 1416 : Fondation de l'Archiconfrérie de la Sanch, à Perpignan. 1443 : Charles VII crée le Parlement de Toulouse. 1670 : Mort de Louis Le Vau. 1802 : Naissance officielle du parachute. 1865 : Fin de "l'entrevue de Biarritz" entre Bismarck et Napoléon III. 1885 : Naissance de François Mauriac. 1944 : Retour définitif des moines à Saint-Benoît sur Loire. 1960 : Le prince François d'Orléans tué au combat en Algérie. 1971 : Parution de "L'âge d'or du Maurrassisme", de Jacques Paugam. 2009 : Canonisation de Jeanne Jugan.

    12 : 1010 : Charte de création de l'Abbaye de Solesmes. 1160 : Maurice de Sully devient Évêque de Paris. 1428 : Début du siège d'Orléans. 1769 : Naissance d'Aimée de Coigny. 1793 : Début de la deuxième vague de profanation de Saint Denis. 1793 : La Convention décrète Lyon Ville affranchie. 1903 : Inauguration de la statue de Vercingétorix à Clermont-Ferrand. 1918 : Mort d'Émile Guimet. 1924 : Mort d'Anatole France. 1926 : L'Illustration publie l'article touristico-sociologique de Maurras, "À Martigues"... 1931 : Inauguration de la statue du Christ rédempteur de Rio. 1947 : Tende et La Brigue deviennent françaises.

    13 : 54 : Mort de l'empereur Claude, natif de Lyon. 1307 : Arrestation des Templiers. 1344 : Matteo Giovanetti commence à décorer le Palais des Papes. 1870 : Incendie du Château de Saint Cloud. 1914 : Le gouvernement Belge s'installe "administrativement" en Normandie, à Sainte Adresse... 2014 : Jean Tirole, Prix Nobel d'Économie français...

    14 : 1066 : Bataille d'Hastings. 1670 : Première du Bourgeois gentilhomme, à Chambord. 1710 : Louis XIV institue la seconde Capitation. 1793 : Ouverture du pseudo-procès de Marie-Antoinette. 1806 : Victoire d'Iéna. 1831 : Mort de Jean-Louis Pons. 1839 : Invention du mot "Algérie". 1899 : Début des cérémonies du XXVème centenaire de la fondation de Marseille. 1992 : Georges Charpak, Prix Nobel de physique. 2019 : Esther Duflo, Prix Nobel d'Économie.

    15 : 1505 : Commande des portes de la cathédrale d'Aix-en-Provence. 1667 : Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins. 1805 : Début de la bataille d'Ulm. 1815 : Napoléon arrive à Sainte-Hélène. 1917 : Exécution de Mata Hari. 1931 : Parution du "Napoléon" de Bainville. 1934 : Mort de Raymond Poincaré. 1998 : Inauguration de la Ligne 14 du Métro parisien (Meteor). 2009 : Mort de Paul Barba-Negra. 2015 : Inauguration du nouveau Musée de l'Homme.

    16 : 709 : Aubert, évêque d'Avranches, préside la dédicace de la première église du mont Tombe, futur Mont Saint Michel... 1620 : Naissance de Pierre Puget. 1628 : Mort de François Malherbe. 1760 : Mort du Chevalier d'Assas et du sergent Dubois. 1760 : Louis XV, aux origines de la Cristallerie de Baccarat. 1793 : Assassinat de Marie-Antoinette. 1813 : Début de la bataille et défaite de Leipzig. 1902 : Première utilisation des empreintes digitales. 1919 : Consécration de la basilique du Sacré Coeur de Montmartre.

    17 : 1260 : Dédicace de la nouvelle cathédrale de Chartres. 1564 : Charles IX donne ses nouvelles armoiries à la ville de Salon. 1610 : Sacre de Louis XIII. 1742 : Antoine Claude Maille est reçu Maître vinaigrier... 1793 : Défaite des Vendéens à Cholet. 1794 : Les cinq premières moniales de Valenciennes guillotinées... 1849 : Mort de Chopin. 1957 : Albert Camus reçoit le Prix Nobel de littérature. 1999 : Mort de Pierre Debray.

    18 : Célébration de Saint Luc, Patron du Service de Santé des Armées... 1534 : Affaire des Placards. 1685 : Révocation de l'Édit de Nantes. 1698 : Début de la construction de Neuf-Brisach. 1748 : Traité d'Aix-le-Chapelle. 1793 : Mort de Bonchamp. 1859 : Naissance d'Henri Bergson. 1893 : Mort de Charles Gounod. 1924 : Ouverture du premier Concours du Meilleur Ouvrier de France... 1988 : Maurice Allais reçoit le Prix Nobel de l'économie. 2015 : Canonisation de Louis et Zélie Martin.

    19 : 1781 : Capitulation de Yorktown. 1812 : Début de la Retraite de Russie. 1862 : Naissance d'Auguste Lumière. 1916 : Naissance de Jean Dausset. 1943 : Mort de Camille Claudel. 1997 : Thérèse de Lisieux proclamée Docteur de l'Église.

    20 : 303 : Martyre de Saint Caprais. 1677 : Naissance de Stanislas Leszczynski. 1805 : Victoire d'Ulm. 1827 : Bataille de Navarin et indépendance de la Grèce. 1854 : Naissance de Rimbaud. 1854 : Naissance d'Alphonse Allais.

    21 : 1520 : Découverte de Saint Pierre et Miquelon. 1650 : Naissance de Jean Bart. 1680 : Fondation de la Comédie française. 1805 : Désastre de Trafalgar. 1830 : Aux origines des "Monuments Historiques"... 1848 : Publication des Mémoires d'Outre-tombe. 1945 : Les femmes votent pour la première fois... 1947 : L'Abbaye de Jumièges et son parc classés monuments historiques. 1991 : Authentification de la Grotte Cosquer. 1999 : Hélène Carrère d'Encausse, première femme Secrétaire perpétuel de l'Académie française. 2012 : Canonisation de Jacques Berthieu, premier saint de Madagascar et de l'Océan Indien.

    22 : 741 : Mort de Charles Martel. 1784 : Le jeune Bonaparte reçoit son brevet de "cadet-gentilhomme"... 1797 : Le premier saut en parachute. 1835 : Création de l'AFP. 1906 : Mort de Paul Cézanne. 1973 : Création du Parc naturel régional du Haut Languedoc. 2009 : Mort de Pierre Chaunu.

    23 : 1295 : Auld Alliance (traité d'alliance défensive entre la France et l'Écosse). 1698 : Naissance d'Ange-Jacques Gabriel. 1749 : Naissance de Nicolas Appert. 1793 : Décret de la Convention ordonnant la destruction des statues de la galerie des rois de Notre-Dame de Paris. 1812 : Coup d'État manqué du Général Mallet. 1844 : Naissance d'Édouard Branly. 1852 : Naissance de Louis Forain. 1940 : Hitler rencontre Franco à Hendaye. 1957 : Albert Camus publie sa Lettre ouverte, Le sang des Hongrois...

    24 : 996 : Mort d'Hugues Capet. 1260 : Clôture de la semaine de festivités organisées pour la consécration de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. 1599 : Henri IV répudie la reine Margot. 1648 : Signature des Traités de Westphalie. 1806 : Du 24 au 26, Napoléon, après Iéna, couche à Sans-Souci... 1868 : Naissance d'Alexandra David-Neel. 1944 : Mort de Louis Renault. 2019 : Exposition exceptionnelle au Louvre pour le 500ème anniversaire de la mort de Léonard de Vinci.

    25 : 732 : Charles Martel arrête les Maures à Poitiers. 1415 : Désastre d'Azincourt. 1653 : Mort de Théophraste Renaudot. 1685 : Début de la construction du Pont Royal. 1722 : Sacre de Louis XV. 1791 : Dernière Messe à Cluny. 1824 : Ouverture du premier Grand magasin. 1826 : Mort de Philippe Pinel, fondateur de la psychiatrie moderne. 1836 : Érection de l'Obélisque de Louxor, Place de la Concorde. 1838 : Naissance de Georges Bizet. 1977 : Création du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne. 1980 : Mère Térésa  visite les "Missionnaires de la Charité" de Marseille... 2007 : Premier vol commercial pour l'Airbus A380.

    26 : 1396 : Mort de Jean de Beaumetz. 1289 : Bulle papale Quia Sapientia par laquelle Nicolas IV fonde l'Université de Montpellier.  1562 : Date possible du départ définitif de France de Jean Goujon. 2010 : Ouverture de l'Exposition "Sciences et Curiosités à la Cour de Versailles"...

    27 : Évocation : Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé... 

    28 : 878 : Le Pape Jean VIII consacre le première église carolingienne de Vézelay. 1362 : L'abbé de Saint Victor de Marseille devient pape, sous le nom d'Urbain V. 1533 : Le pape marie le futur Henri II à Marseille. 1628 : Fin du siège de La Rochelle. 1696 : Naissance du Maréchal de Saxe. 1714 : Arrivée de l'ambassade de Perse à Marseille. 1924 : Début de la Croisière noire. 1952 : Le Mystère II, premier avion français à franchir le mur du son. 1980 : Le château et l'enceinte de Castelnaud classés Monuments historiques...

    29 : 1825 : À Lyon, la Place Bellecour retrouve sa statue équestre de Louis XIV... 1882 : Naissance de Jean Giraudoux. 1932 : Lancement du Normandie. 1959 : Première parution des Aventures d'Astérix le Gaulois. 1959 : Baptême de Foujita... 1981 : Mort de Georges Brassens. 2008 : Création du Label "Jardin remarquable"...

    30 : 1757 : Naissance de Jean Cottereau, dit Jean Chouan. 1762 : Naissance d'André Chénier. 1794 : Création de l'École Normale Supérieure. 1834 : Inauguration du Pont du Carrousel. 1871 : Naissance de Paul Valéry. 1894 : Naissance de Jean Rostand. 1997 : Après l'échec du premier tir, la fusée Ariane V réussit son deuxième lancement. 2015 : La commune de Vabre déclarée "Juste parmi les Nations"...

    31 : Vers 290 : Martyre de Saint Quentin. 1355 : Le Prince Noir détruit Castelnaudary... 1793 : "Brissot la guerre" est guillotiné.

     

    Et, pour les Éphémérides des mois de Novembre et de Décembre :

    Éphémérides du mois de Novembre...

    Éphémérides du mois de  Décembre...

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : aux origines des représentants actuels de notre Famille de France...

    1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine des représentants actuels de la Famille de France... 

     

    Louis XIII et Anne d'Autriche n'auront que deux enfants - mâles - et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné - le futur Louis XIV - en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.

    Ce dernier est à l'origine de l'actuelle Famille de France, couramment appelée "d'Orléans" mais, évidemment, aussi "Bourbon" que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier...

     1A.jpg1. C'est à partir de la fin du XVIème siècle que l'on prit l'habitude d'appeler "Monsieur" le frère du Roi, ou l'aîné de ses frères : aussi Philippe devint-il "Monsieur" en 1660, à la mort de son oncle Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d'abord, en premières noces, Henriette d'Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté par Louis XVI - qui devait l'être quelques années plus tard... - fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre...).

    "...Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans, ndlr) et épousa la même année Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV... Louis XIV la chargea en 1670 d'une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu'elle réussit à détacher de l'alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d'eau de chicorée, et il est possible qu'elle ait été empoisonnée... (Michel Mourre).

    Elle n'avait que 26 ans : c'est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) : 

    "...Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s'il faut des coups de surprise à nos coeurs enchantés de l'amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? Au premier bruit d'un mal si étrange, on accourut à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le coeur de cette princesse. Partout on entend des cris ; partout on voit la douleur et le désespoir, et l'image de la mort. Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l'accomplissement de cette parole du prophète : le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d'étonnement.
    Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le Roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. Alors ils pouvaient dire l'un et l'autre, avec saint Ambroise : Stringebam brachia, sed jam amiseram quam tenebam : "je serrais les bras ; mais j'avais déjà perdu ce que je tenais"..."

     

    Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Élisabeth de Bavière, dite la princesse Palatine :

    "...Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup..." (Michel Mourre). 

    Louis XIV l'aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. À la suite des Traités de Westphalie (1648), Charle-Louis de Simmern - dont Charlotte était la soeur - recouvra le Palatinat rhénan (en fait, la rive gauche du Rhin, de l'Alsace jusqu'aux portes de Bonn) et le titre d'Électeur du Saint-Empire. Lorsqu'il mourut, sans enfant, Louis XIV revendiqua le Palatinat pour le duc d'Orléans, son frère, mari de la princesse Palatine, soeur du défunt souverain. Le Dauphin conquit le Palatinat en moins de deux mois, mais la coalition de l'Europe, dans la Ligue d'Augsbourg, nous empêcha de le "réunir" au royaume : la Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689/1697), s'achevant par les Traités de Ryswick (1697), obligea Louis XIV à restituer le Palatinat et les autres "réunions", mais nous conservait cependant, et définitivement, l'Alsace. Louis XIV aurait-il réussi dans son entreprise, les villes de Trèves, Mayence, Coblence... seraient, aujourd'hui, des villes françaises...

    Comme Henriette d'Angleterre, première épouse de "Monsieur", la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d'Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée...

    Philippe avait de réels dons de stratège : "...Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d'Orange à Cassel (1677, voir l'Éphéméride du 10 avril, ndlr) et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d'Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d'Anjou, le frustrait des droits qu'il tenait de sa mère Anne d'Autriche sur la couronne espagnole" (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double "déception" le début d'une faille entre les deux branches des Bourbons "de France", qui devait aller en s'élargissant, jusqu'aux conséquences épouvantables que l'on devait voir ?...

     

     1A.jpg2. Bon général, comme son père, Philippe - fils de "Monsieur" et de la princesse Palatine - "se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d'habileté à Neerwinden (1693) qu'il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l'Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707/1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d'Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l'exila de Versailles..." (Michel Mourre).

    François Bluche confirme la bravoure de Philippe : il écrit (dans son magistral Louis XIV, Fayard, page 632), à propos de la bataille de Neerwinden : "...La scène se passe à quelques lieues de Bruxelles. Ici encore, l'acharnement est de mise. Les charges succèdent aux charges, les contre-attaques aux assauts. Luxembourg, M. le Duc, le prince de Conti, le duc de Chartres (futur Régent) prennent des risques, chargeant en personne et à plusieurs reprises..."

    Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, ne donna pas la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n'eut aucun mal à faire "casser" le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent "pour exercer pleinement l'autorité royale".

    "...Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l'appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l'allègement de la dette publique, mais s'acheva en banqueroute (1720)... Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d'Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l'année..." (Michel Mourre). 

    Pour mémoire, c'est lui qui acheta... "le Régent", peut-être le plus beau diamant du monde (voir l'Éphéméride du 6 juin)...

     

    1A.jpg3. Avec son fils, Louis, duc d'Orléans, troisième de la lignée, il n'y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : "...il donna au contraire l'exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l'étude, se fit une grande réputation d'hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d'histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l'abbaye de Sainte-Geneviève" (Michel Mourre).

    Louis d'Orléans est d'ailleurs couramment surnommé "le pieux"...

     

    1A.jpg4. Son fils, Louis-Philippe, quatrième duc d'Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Égalité :

    "Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)... protégeant les savants et les gens de lettres... il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d'importantes sommes à des oeuvres de bienfaisance" (Michel Mourre).

     

    1A.jpg5. C'est son fils Louis-Philippe Joseph qui se fit appeler Philippe-Égalité, et joua sous la Révolution le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l'échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires... Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l'extrême, au point d'en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royale de celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s'opposa à la politique bienfaisante du roi. 

    Plus tard, il devint l'ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d'Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de Grand amiral, et ce qu'il considéra comme un affront - qu'il attribua à Marie-Antoinette - fit de lui le chef de l'opposition. Il ouvrit à la foule - à laquelle il répandait ses largesses... - ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d'agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d'agitation révolutionnaires.

    Il devint clair pour tous qu'il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s'exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. À son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant Amiral... "...Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes (malgré notre estime pour Michel Mourre, le terme de "fuite" est incorrect, et c'est le terme "évasion" qui convient, ndlr) : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Égalité (septembre 1792) et n'hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite  de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d'un grand seigneur de l'Ancien Régime..." (Michel Mourre).

    Recevant ainsi le prix et la récompense de ses forfaits, il fut conduit à l'échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, Place Louis XV, devenue Place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui les y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just...

     

    1A.jpg6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe devait devenir roi en 1830, après l'abdication de Charles X.

    Son règne de dix-huit années fut bénéfique, pour la France, car il s'opposa courageusement aux entreprises folles de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures démentielles et tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien "le dernier cadeau de la monarchie".

    Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l'erreur de ne pas s'entendre, et cette "scission de 1830" devait avoir les plus funestes effets, comme l'a montré également - toujours lui... - Jacques Bainville... Qui a bien montré, aussi, comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel - comme le fera très peu de temps après Louis-Napoléon, futur Napoléon III - ce qui aurait donné au régime royal l'assise populaire et la légitimité qui lui auraient permis de résister aux mouvements d'humeur ultra-minoritaires de quelques extrémistes parisiens, qui ne représentaient en rien ni tout Paris, ni encore moins la France !...

     

    1A.jpg7. Le roi Louis-Philippe eut cinq fils. L'un d'eux, la prince de Joinville, Amiral, avait pour ami un certain Garnier, compagnon de navigation, qui devait être le grand-père - maternel - de Charles Maurras, et qu'il vint visiter dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues. Un autre, le duc d'Aumale, qui vit mourir très jeune ses deux garçons, offrit à la France (très précisément, à l'Institut), son splendide patrimoine de Chantilly et les fabuleuses collections qu'il contient.

    Cependant, seul le prince Ferdinand (ci dessus), père de Philippe et de Robert, duc de Chartres, prolongera la dynastie (les quatre autres, soit n'eurent pas d'enfants, soit les virent mourir très jeunes). Ferdinand devait, lui aussi, mourir assez jeune, et d'une façon tragique (après un accident de fiacre). 

    Il s'illustra dans la conquête de ces terres barbaresques sans nom ni régime clairement définis, qui n'étaient qu'un immense espace soumis nominalement à l'Empire ottoman, mais où seuls régnaient, en fait, la loi du plus fort et l'arbitraire. C'est la France qui devait organiser cet immense espace, en inventant pour lui, et en lui donnant, ce beau nom d'Algérie...

     

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  • Éphéméride du 21 septembre

    1792 : Pseudo élection de la Convention

     

     

     

     

     

    454 : L'Empereur Valentinien assassine Aetius 

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    À la mort d'Honorius, c'est Valentinien III qui devient le nouvel Empereur d'Occident. Avec l'aide du général Aetius, Valentinien lutte pour enrayer la progression des barbares. L'illustre général romain parvient à contenir successivement les assauts de chaque peuple. Il repousse les Wisigoths chez eux, refoule les Francs vers le nord et la rive droite du Rhin, puis écrase les Burgondes.  

    Enfin, à la tête d'une armée très largement composée de guerriers barbares alliés, il chasse les Huns de Gaule : c'est la victoire des Champs catalauniques (voir l'Éphéméride du 20 juin). 

     

    http://his.nicolas.free.fr/Personnes/PagePersonne.php?mnemo=Aetius

     

    http://germanie.wikidot.com/aetius

     

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    1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine des représentants actuels de la Famille de France... 

     

    Louis XIII et Anne d'Autriche n'auront que deux enfants - mâles - et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné - le futur Louis XIV - en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.

    Ce dernier est à l'origine de l'actuelle Famille de France, couramment appelée "d'Orléans" mais, évidemment, aussi "Bourbon" que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier...

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa1. C'est à partir de la fin du XVIème siècle que l'on prit l'habitude d'appeler "Monsieur" le frère du Roi, ou l'aîné de ses frères : aussi Philippe devint-il "Monsieur" en 1660, à la mort de son oncle Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d'abord, en premières noces, Henriette d'Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté par Louis XVI - qui devait l'être quelques années plus tard... - fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre...).

    "...Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans, ndlr) et épousa la même année Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV... Louis XIV la chargea en 1670 d'une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu'elle réussit à détacher de l'alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d'eau de chicorée, et il est possible qu'elle ait été empoisonnée... (Michel Mourre).

    Elle n'avait que 26 ans : c'est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) : 

    "...Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s'il faut des coups de surprise à nos coeurs enchantés de l'amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? Au premier bruit d'un mal si étrange, on accourut à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le coeur de cette princesse. Partout on entend des cris ; partout on voit la douleur et le désespoir, et l'image de la mort. Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l'accomplissement de cette parole du prophète : le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d'étonnement.
    Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le Roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. Alors ils pouvaient dire l'un et l'autre, avec saint Ambroise : Stringebam brachia, sed jam amiseram quam tenebam : "je serrais les bras ; mais j'avais déjà perdu ce que je tenais"..."

     

    Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Élisabeth de Bavière, dite la princesse Palatine :

    "...Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup..." (Michel Mourre). 

    Louis XIV l'aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. À la suite des Traités de Westphalie (1648), Charle-Louis de Simmern - dont Charlotte était la soeur - recouvra le Palatinat rhénan (en fait, la rive gauche du Rhin, de l'Alsace jusqu'aux portes de Bonn) et le titre d'Électeur du Saint-Empire. Lorsqu'il mourut, sans enfant, Louis XIV revendiqua le Palatinat pour le duc d'Orléans, son frère, mari de la princesse Palatine, soeur du défunt souverain. Le Dauphin conquit le Palatinat en moins de deux mois, mais la coalition de l'Europe, dans la Ligue d'Augsbourg, nous empêcha de le "réunir" au royaume : la Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689/1697), s'achevant par les traités de Ryswick (1697), obligea Louis XIV à restituer le Palatinat et les autres "réunions", mais nous conservait cependant, et définitivement, l'Alsace. Louis XIV aurait-il réussi dans son entreprise, les villes de Trèves, Mayence, Coblence... seraient, aujourd'hui, des villes françaises...

    Comme Henriette d'Angleterre, première épouse de "Monsieur", la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d'Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée...

    Philippe avait de réels dons de stratège : "...Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d'Orange à Cassel (1677, voir l'Éphéméride du 10 avril, ndlr) et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d'Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d'Anjou, le frustrait des droits qu'il tenait de sa mère Anne d'Autriche sur la couronne espagnole" (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double "déception" le début d'une faille entre les deux branches des Bourbons "de France", qui devait aller en s'élargissant, jusqu'aux conséquences épouvantables que l'on devait voir ?...

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa2. Bon général, comme son père, Philippe - fils de "Monsieur" et de la princesse Palatine - "se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d'habileté à Neerwinden (1693) qu'il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l'Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707/1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d'Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l'exila de Versailles..." (Michel Mourre). 

    François Bluche confirme la bravoure de Philippe : il écrit (dans son magistral Louis XIV, Fayard, page 632), à propos de la bataille de Neerwinden : "...La scène se passe à quelques lieues de Bruxelles. Ici encore, l'acharnement est de mise. Les charges succèdent aux charges, les contre-attaques aux assauts. Luxembourg, M. le Duc, le prince de Conti, le duc de Chartres (futur Régent) prennent des risques, chargeant en personne et à plusieurs reprises..."

    Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, ne donna pas la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n'eut aucun mal à faire "casser" le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent "pour exercer pleinement l'autorité royale".

    "...Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l'appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l'allègement de la dette publique, mais s'acheva en banqueroute (1720)... Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d'Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l'année..." (Michel Mourre). 

    Pour mémoire, c'est lui qui acheta... "le Régent", peut-être le plus beau diamant du monde (voir l'Éphéméride du 6 juin)...

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa3. Avec son fils, Louis, duc d'Orléans, troisième de la lignée, il n'y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : "...il donna au contraire l'exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l'étude, se fit une grande réputation d'hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d'histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l'abbaye de Sainte-Geneviève" (Michel Mourre).

    Louis d'Orléans est d'ailleurs couramment surnommé "le pieux"...

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa4. Son fils, Louis-Philippe, quatrième duc d'Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Égalité :

    "Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)... protégeant les savants et les gens de lettres... il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d'importantes sommes à des oeuvres de bienfaisance" (Michel Mourre).

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa5. C'est son fils Louis-Philippe Joseph qui se fit appeler Philippe-Egalité, et joua? sous la Révolution? le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l'échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires... Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l'extrême, au point d'en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royale de celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s'opposa à la politique bienfaisante du roi. 

    Plus tard, il devint l'ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d'Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de Grand amiral, et ce qu'il considéra comme un affront - qu'il attribua à Marie-Antoinette - fit de lui le chef de l'opposition. Il ouvrit à la foule - à laquelle il répandait ses largesses... - ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d'agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d'agitation révolutionnaires.

    Il devint clair pour tous qu'il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s'exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. À son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant Amiral... "...Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes (malgré notre estime pour Michel Mourre, le terme de "fuite" est incorrect, et c'est le terme "évasion" qui convient, ndlr) : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Égalité (septembre 1792) et n'hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite  de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d'un grand seigneur de l'Ancien Régime..." (Michel Mourre).

    Recevant ainsi le prix et la récompense de ses forfaits, il fut conduit à l'échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, Place Louis XV, devenue Place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui les y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just...

     

    21 septembre,ryswick,louis xiv,montherlant,azf,nicolle,beaumont,strasbourg,alsace,gallia germanis clausa6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe devait devenir roi en 1830, après l'abdication de Charles X.

    Son règne de dix-huit années fut bénéfique, pour la France, car il s'opposa courageusement aux entreprises folles de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures démentielles et tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien "le dernier cadeau de la monarchie".

    Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l'erreur de ne pas s'entendre, et cette "scission de 1830" devait avoir les plus funestes effets, comme l'a montré également - toujours lui... - Jacques Bainville... Qui a bien montré, aussi, comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel - comme le fera très peu de temps ap

  • D'accord avec... SOS Education : Faut-il supprimer les notes ? Non !...

           C'est dans l'air, comme on dit.... Une nouvelle offensive des idéologues, pédagogistes et consorts... est en cours : supprimons les notes, ces abominations, remplaçons-les par des évaluations (!), et tout ira mieux ! On exagère à peine.....

          Écoutez l'émission de Radio Notre-Dame, dans lequel SOS Éducation donnes ses raisons, que nous approuvons, pour refuser la suppression des notes chiffrées :

           http://soseducation-leblog.com/2010/11/03/radio-faut-il-supprimer-les-notes-a-lecole/#comments

           Juste un commentaire sur cette réflexion d'une des participantes au débat, qui dit en substance : les notes , ça marche pour les "forts", mais ça ne marche pas pour ceux qui ont des problèmes...

           Cette personne s'est-elle demandé si, justement, "ceux qui ont des problèmes" ne font pas, bien souvent, partie de ces enfants que l'on oblige à rester dans l'enseignement général, alors qu'ils n'en ont ni le goût, ni l'envie, ni les capacités ?

            Leurs capacités étant ailleurs, il conviendrait de respecter ces enfants, en leur permettant de développer leurs dons et leurs qualités par l'apprentissage d'une formation. Plutôt que d'imposer le même moule à tous - avec pour conséquence, au final, le gâchis que l'on sait... - il faudrait enfin restaurer l'éminente dignité du travail manuel et de la formation professionnelle.

            Et déclarer enfin, haut et fort, qu'une bonne formation manuelle et professionnelle a autant de valeur, de noblesse et d'intérêt que la formation générale, surtout si celle-ci est subie, et sans profit aucun pour le premier intéressé : l'élève.

            Et qu'elle est, pour tant d'entre eux, une dé-formation générale.....

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  • Vivre la Semaine sainte, par Gérard Leclerc.

    Comment les Chrétiens pourront-ils célébrer la Semaine sainte qui s’ouvre avec le dimanche des Rameaux ? Pourraient-ils bénéficier de leurs églises dans des conditions particulières ? Et qu’en est-il du ministère des aumôniers dans les hôpitaux ?

    Dimanche, ce sera déjà la célébration des Rameaux et l’entrée dans la grande semaine de l’année. Les conditions très particulières dans lesquelles nous la vivrons donnent lieu à des directives propres à chaque diocèse, mais qui convergent toutes vers une participation purement spirituelle des fidèles qui pourront suivre les cérémonies sur leurs écrans ou grâce à la radio. Faut-il aller plus loin ? Trois personnalités viennent de plaider pour une participation plus active, même si elle tient compte des obligations de prudence.

    gerard leclerc.jpgGuillaume Drago, professeur à Paris II, Christophe Éoche Duval, haut fonctionnaire et Geoffroy de Vries, avocat à la Cour, rappellent que les religions ont une fonction fondamentale dans l’épreuve que nous traversons : « Elles contribuent à redonner du lien social, de façon mystérieuse, là où les relations courantes sont interrompues. » Tous trois rappellent aussi que la liberté religieuse ne concerne pas seulement une dimension intérieure et personnelle, mais aussi « une manifestation d’ordre extérieur et collectif ».

    Comment celle-ci peut-elle se traduire concrètement ? Peut-on se fonder sur la possibilité de rassemblements, en milieu clos ou ouverts, de moins de cent personnes ? Les trois signataires évoquent un encadrement par le bénévolat sanitaire confessionnel, tel celui de l’Ordre de Malte pour les catholiques. Franchement, je ne sais pas si cela est possible, mais on sait que les lieux de culte ne sont pas totalement fermés et qu’ils permettent de maintenir un lien précieux pour les médiations nécessaires d’une communion spirituelle, voire sacramentelle.

    Enfin, le texte insiste sur la mission des aumôniers des établissements de santé publique qui doivent être reconnus comme professionnels bénéficiant d’accès aux stocks de masques. Voilà qui rejoint l’appel solennel de Mgr Benoît de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris : « Je demande avec gravité que puisse être respecté ce droit fondamental à être un homme jusqu’au bout de sa vie : que ceux qui en expriment le désir, ou dont la famille le manifeste, puissent bénéficier de la présence du ministre de leur religion à leur côté, pour prier avec eux et pour eux, pour leur tenir la main, pour ne pas les laisser mourir sans bénéficier d’un accompagnement spirituel. »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 avril 2020.

  • Message (trop long) de Macron et sa clique d'apprentis dictateurs : premières réactions, diverses et variées...

    • de Philippe de Villiers :

    Philippe de Villiers
    "Mon livre "Le jour d'après" est en train de se réaliser jour après jour. Ce soir, la France vient de basculer dans un régime totalitaire. Le gouvernement entend disposer de nos corps et de nos esprits. La liberté est morte. La résistance commence."

    • de Marion Maréchal :
    "Emmanuel Macron impose donc la vaccination obligatoire avec un produit toujours en phase expérimentale. Quelle est la logique alors que la grande majorité des français à risques, en particulier les personnes âgées, sont d’ores et déjà vaccinées et donc censées être protégées ?"

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    • du docteur Gérald Kierzek, sur Sud Radio :
     "Avez-vous entendu hier parler du mot "hôpital" ? D'augmenter les moyens de soigner ?... Plus vous allez mettre des barrières comme le vaccin, plus le virus va muter, on le voit avec le Delta en GB"
     
    (extrait vidéo 2'20)
     
     
     
    • de Ivan Rioufol :
     
    - "Sur Europe1, Gabriel Attal porte-parole du gouvernement, tient les non-vaccinés pour coupables d'une reprise épidémique. Au Moyen-Âge, ceux qui étaient soupçonnés d'être responsables de la peste étaient jetés dans des puits. Le même obscurantisme. régression"
     
    - "Avec la Vaccination Obligatoire et le Passe sanitaire, c'est le choix d'une société autoritairement hygiéniste qu'impose Macron en guise de réformes politiques. Les somnambules vont-ils enfin se réveiller face à ce coup de force liberticide ? Hystérie Sanitaire"
     
    • de Gilbert Collard :
     
    "Macron 20h, c'est la stratégie du Père Fouettard : les Français sont en détention sanitaire !"
     
    (extrait vidéo 6'51)
     
    https://twitter.com/GilbertCollard/status/1414670630595829763?s=20
     
     
    • de Benjamin Cauchy :
    "Dans la France de Macron, il est plus facile pour un terroriste d'entrer dans notre pays qu'un non vacciné dans le bistrot de son village. Autorité à géométrie variable."
     
    • de Patrick Edery :
    "Je pense que je vais me faire passer pour un migrant illégal, j'aurai plus de liberté de circulation."
     
     
    • de Jean-Frédéric Poisson :
  • (Communiqués) : Succès d'audience pour le film Cristeros...

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    1. (reçu jeudi matin, de l'équipe de Saje Distribution) :

    En ce jour où l’Eglise fête Saint Christophe Magallanes (joué par Peter O’Toole dans le film), nous voudrions vous adresser un immense merci à chacun de vous pour vos encouragements et votre engagement à mieux faire connaître le film Cristeros.

    Vous êtes déjà plus de 20 000 à avoir vu Cristeros au cours de sa première semaine de sortie. Nombreux sont ceux qui nous manifestent avoir été profondément bouleversés par le film. N’hésitez pas à en témoigner autour de vous car c’est le bouche à oreille qui va désormais permettre au film de s’installer durablement dans les salles obscures.

    Voilà quelques chiffres à l’issue de notre première semaine d’exploitation en salle.
    Sur les 15 nouveautés de la semaine dernière, nous sommes 5e. Ce qui est plutôt honorable, c’est d’avoir réussi à dépasser « Kidon » qui sortait avec 26 copies de plus que nous (et plus de séances par copies en raison des durées respectives des deux films). Sur l’ensemble des films qui étaient à l’affiche cette semaine, nous sortons 15e. Au niveau du nombre de spectateurs moyens par copie, nous sommes 3e du classement, ce qui est plutôt un très bon score, susceptible d’encourager les salles à nous garder (ou à nous prendre).
    La quasi-totalité des 61 salles qui nous ont fait confiance pour la première semaine, nous reprennent à partir de ce mercredi. Nous avons la satisfaction d’accueillir quelques nouvelles salles ce qui fait que nous serons sur 70 copies cette semaine (dont les nouvelles villes suivantes Aix-en-Provence, Anglet (Bayonne-Biarritz), Arras, Chatou, Cran-Gevrier (Annecy), Enghien-les-Bains, Lagny-sur-Seine, Le Grau-du-Roi, Libourne, Lourdes).

    Si vous avez déjà vu le film, et qu’il vous a plus, parlez-en autour de vous, invitez vos amis à aller le voir, profitez de la fête des voisins pour distribuer des tracts que vous pouvez imprimer directement chez vous en cliquant ici. Pensez également à noter le film sur Allociné (5 étoiles si vous pensez qu’il le mérite), à cliquer sur le bouton "Devenir fan" et à laisser un commentaire qui puisse donner envie au grand public d’aller voir ce film.

    Pour finir, voilà un florilège tiré des différents médias qui ont parlé du film (vous pouvez consulter la revue de presse ici) :

    « Bien écrit, bien filmé, bien rythmé, bien joué. Andy Garcia et Oscar Isaac sont parfaits dans leurs costumes de chefs chouans en sombrero. » (Le Figaro Magazine)             « La terreur qui veut essouffler cette foi, est montrée avec force et brio » (Le Monde des religions)
    « Film épique (qui) n’a rien à envier aux blockbusters américains » (Paris Match)
    « Cristeros communique la ferveur mystique de cette guerre animée par une extraordinaire volonté spirituelle » (Le Figaro)
    « Dean Wright raconte un épisode méconnu et passionnant de l’histoire mexicaine » (L’Officiel des spectacles)
    « Le film est servi par une maîtrise technique indéniable, la beauté des paysages mexicain, et le jeu d’Andy Garcia, plutôt convainquant dans son rôle de général qui se convertit dans tous les sens du terme à la cause » (Rue 89)
    « Cristeros raconte avec beaucoup de fougue et d’humanité cette épopée historique et méconnue » (Figaroscope)
    « La présence d'Andy Garcia, Eva Longoria et de Peter O'Toole donnent une idée de la qualité de ce long-métrage » (Direct Matin)
    « Andy Garcia fait mouche dans le rôle d’un général charismatique » (Première)
    « Une histoire vraie, à peine romancée » (La Provence)
    « Une fresque ambitieuse » (Le Dauphiné Libéré)
    « Le plaisir de retrouver un Andy Garcia moustachu en fin stratège de la guérilla » (Le Progrès)
    « Un western historique habité par le souffle de l’épopée » (Air le Mag)
    « Une émouvante épopée mise en scène avec classicisme et porté par un excellent casting » (Télé Poche)
    « Une passionnante fresque historique » (Prima)
    « Une vraie claque à prendre absolument ! » (Mdame Michu)
    « Peter O’Toole qui, pour son avant-dernière apparition, incarne un prêtre à la bonté et à l’humilité forcément désarmantes » (La Vie)
    « Des sommets d’émotions » (Famille Chrétienne)
    « Des scènes d’actions efficaces et un rien de leçon d’histoire » (Panorama)
    « Cristeros est l’un des rares films qu’il faut voir » (L’1visible)
    « Très fidèle à la vérité historique » (Jeunes Cathos blog)
    « Remarquable travail de recherche et de documentation de Michael Love, auteur du script » (Histoire du Christianisme Magazine)
    « Une pléiade de très bons acteurs, des décors superbes, tout a été réuni pour en faire un chef-d’œuvre » (L’Homme Nouveau)
    « Un bon et grand film qu’il faut aller voir ! » (Padre Blog)


    L’Equipe de Saje Distribution

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    2. (reçu vendredi matin, de Jean-Marie Schmitz, à propos du livre d'Hugues Kéraly sur les Cristeros) : 

    Cristeros : Après le film, en savoir plus... 

    Madame, Monsieur,
    Chers amis du Secours de France,

    Le très beau film américano-mexicain qui sort enfin dans les salles françaises éveille aujourd’hui l’intérêt du public pour une page de l’histoire du Nouveau Monde qui s’est trouvée systématiquement falsifiée, voire partout interdite d’Histoire pendant plus de trois générations.

    C’est la plus grande insurrection catholique du XXème siècle, celle d’une nation entière qui se lève pour défendre les libertés de sa foi, mais une insurrection occultée par le clergé et l’Etat mexicains, en raison notamment de son épouvantable conclusion. L’amnistie signée le 21 juin 1929 entre l’épiscopat et le gouvernement de Mexico ressemble en effet comme deux gouttes d’eau au “cessez-le-feu” du 19 mars 1962 en Algérie : l’ouverture du grand permis de massacrer (jusqu’en 1941 !) les combattants qui avaient cru en la parole donnée par les politiques, les diplomates et la Hiérarchie.

    Cette apocalypse recèle bien d’autres tragédies politiques, humaines et spirituelles, en amont et en aval du soulèvement général de 1926-1929, dont le film de Dean Wrigth ne pouvait rendre compte sans sortir du genre épique et narratif qui en fait le principal intérêt.

    Notre ami Hugues Kéraly – qui participe activement aux communications du Secours de France – est remonté aux sources, c’est-à-dire aux témoins. Il a longuement circulé et enquêté sur place, avec l’aide de plusieurs amis mexicains, à une époque où le simple port d’un insigne religieux au Mexique était encore puni d’amende ou de prison…

    A travers son livre, “La véritable histoire des Cristeros” (aux Editions de L’Homme Nouveau), Hugues Kéraly retrace dans toute leur ampleur le sens historique et l’actualité spirituelle de l’insurrection cristera, en l’illustrant par les photographies les plus symboliques de cette tragique épopée.

    A l’heure où 200 millions de chrétiens sont encore persécutés dans le monde, par des régimes qui ont décidé à leur tour d’en finir avec la foi chrétienne, je me permets de vous recommander la lecture de cet ouvrage, remarquablement inspiré, écrit et documenté. 

    Jean-Marie Schmitz
    Président du Secours de France

    Hugues Kéraly, journaliste et philosophe chrétien, a fait ses premières armes dans le grand reportage en Amérique Latine. Sa rencontre avec les survivants de l’épopée cristera, qu’il a pu interroger dans sa langue maternelle, l’espagnol, remonte aux années soixante-dix.

    Cliquez sur ce lien pour vous procurer son livre
    "La véritable histoire des Cristeros"
     

  • En 2022, l’Action française soutiendra Marine Le Pen «faute de mieux» par Ivanne Trippenbach Ivanne Trippenbach.

    Des royalistes français de l’Action française, lors d'un rassemblement en l’honneur de Jeanne d'Arc, le 13 mai 2018 à Paris.

    © Sipa Press

    Ragaillardi par la crise des Gilets jaunes et les confinements, le mouvement nationaliste et royaliste juge la présidente du RN trop normalisée...

    3.pngLe mouvement d’extrême droite, fondé en 1898, revendique 3 000 membres, une implantation dans 70 villes et l’ouverture d’une à trois nouvelles antennes locales chaque mois en France.

    Paris, samedi dernier. Dans un somptueux appartement du XVIIe arrondissement, Jean-Marie Le Pen pousse de la voix. Le fondateur du Front national chante « Vive le roi quand même » en compagnie des dirigeants de l’Action française, le mouvement royaliste héritier de Charles Maurras. Lors de cette rencontre en costume-cravate à fleurs de lys (« sans enjeu politique », tient à préciser l’AF), les convives devisent sur l’avenir de la France, leurs écrits et... Marine Le Pen.

    Deux semaines plus tôt, la présidente du Rassemblement national avait qualifié les membres d’Action française d’« idiots ». « Je ne savais même pas qu’ils existaient encore », ajoutait-elle sur France 3, après leur intrusion de force au conseil régional d’Occitanie, le 25 mars. Une dizaine de militants avait surgi aux portes de l’hémicycle en hurlant, avec une banderole « Islamo-gauchistes, traîtres à la France ». Condamnation unanime de la classe politique, jusqu’au chef de l’Etat évoquant « le vrai visage de l’extrême droite ».

    En réplique, les membres de l’AF rappellent que Marine Le Pen répondait encore à leur revue il y a une dizaine d’années et qu’elle avait assisté en 2007 aux funérailles de Pierre Pujo, dirigeant du mouvement pendant quarante ans et défenseur de l’Algérie française (elle représentait alors son père). « Elle savait où elle mettait les pieds », insiste François Bel-Ker, le secrétaire général. A l’inverse de Marion Maréchal, acclamée par l’AF en 2016, elle n’en a toutefois jamais été l’invitée d’honneur.

     

    Curieusement, des membres de l’AF ne sont pas insensibles à Emmanuel Macron, lui qui déclarait, en 2015 dans Le 1, que la démocratie française souffrait d’un absent, la « figure du roi »

     

    « Potache ». L’épisode de l’intrusion à Toulouse creuse la cassure entre le lepénisme historique et la candidate RN à l’Elysée, qui juge réussie sa décennie de dédiabolisation. Loin d’un Jean-Marie Le Pen qui enregistrait deux disques en l’honneur de l’Action française, dont un chant royaliste entonné par lui-même en ligne sur YouTube... Ou des penchants d’élus locaux, tel Emmanuel Crenne, conseiller régional ex-RN d’Occitanie et fier royaliste : « Je trouve sympathique que la vraie jeunesse entre au conseil régional, c’est potache ! On est loin des Camelots du roi avec leur canne. » Aux élus socialistes qui soupçonnent une complicité interne, il réplique, ironique : « Qu’ils apportent les preuves et qu’ils viennent me chercher. »

    Les « idiots » de l’AF n’ont pas dit leur dernier mot. « C’est celui qui dit qui y est, peste un cadre historique. La pensée maurassienne n’a rien d’idiot, c’est un mouvement de plus de cent ans qui a influencé la politique française. C’est un truc très sérieux, comme le marxisme. » Dans un texte au vitriol contre une Marine Le Pen trop normalisée à leur goût, ils étrillent sa volonté de faire du RN « un parti lisse, dont toutes les aspérités ont été méticuleusement passées à la toile émeri du politiquement correct ». Sévères contre ses revirements sur l’Europe et Schengen, ils jugent que « les Français seraient bien en peine aujourd’hui de citer des mesures fortes du programme du RN ».

    Curieusement, des membres de l’AF ne sont pas insensibles à Emmanuel Macron, lui qui déclarait, en 2015 dans Le 1, que la démocratie française souffrait d’un absent, la « figure du roi ». Le chef de l’Etat a confié à L’Express qu’il trouvait « absurde de dire que Maurras ne doit plus exister ». Devant les hauts fonctionnaires auxquels il annonçait la suppression de l’ENA, il s’est dit « grand admirateur de Bernanos », fervent catholique royaliste qui milita à l’Action française (jusqu’à la rupture des années 1930) et se disait ni de droite, ni de gauche... « Qu’il soit Bernanosien, on applaudit, mais il y a une déconnexion avec sa manière de régenter le pays, une perte de bien commun », regrette François Bel-Ker.

    Entendra-t-on davantage parler de l’Action française ? Depuis 2019, l’association connaît un regain de popularité. « Dieu sait qu’on a été très investi dans les Gilets jaunes, comme pour les Bonnets rouges, affirme son secrétaire général. C’est notre ADN, le pays réel qui se révolte contre le pouvoir éloigné des instances communales...» Les militants de l’AF, inspirés du régionalisme de Maurras, étaient présents sur les ronds-points. La crise sanitaire, ensuite, a boosté leur audience sur Instagram, Twitter, TikTok... 2 000 jeunes sont abonnés aux conférences hebdomadaires de l’AF sur Discord, réseau initialement dédié aux jeux vidéo.

     

    Ses dirigeants espèrent qu’émerge une autre figure, un Philippe de Villiers ou un Eric Zemmour, qui livraient des conférences au Cercle de Flore, au siège de l’AF, il y a quelques années

     

    « Agit-prop ». La disparition de Génération identitaire, dissoute en conseil des ministres le 3 mars, libère le terrain de l’« agit-prop ». Les jeunes militants de l’AF aiment à se comparer aux écolos radicaux d’Extinction Rebellion et comptent multiplier les actions contre « l’islamo-gauchisme ». Un membre influent explique que « l’antisémitisme maurrassien était d’abord un anti-communautarisme » pour dire que musulmans et juifs doivent, selon lui, s’afficher « Français d’abord »... La caisse de résonance est supérieure à leurs happenings anti-République, comme celui de mars 2020, lorsqu’ils avaient pendu un mannequin à l’effigie de Marianne depuis un pont à Toulouse.

    Cette « école de pensée » veut diffuser ses idées sur la souveraineté, les traditions et l’identité, jugées porteuses. A Rennes, les tags anti-musulmans sur une mosquée, dimanche, présentaient une coloration royaliste (« Vive le Roy », « Charles Martel sauve-nous », « catholicisme religion d’Etat »...), mais l’AF réfute toute implication. L’organisation cite plutôt « un certain nombre d’élus RN » réceptifs, même s’ils se font rares. Bruno Gollnisch, ancien vice-président FN, revendiqué « contre-révolutionnaire », confie avoir « de la sympathie » pour l’AF. Agnès Marion, élue RN à Lyon, a rendu un lyrique hommage à l’écrivain royaliste Jean Raspail, adulé par les identitaires, dans la revue de l’AF l’été dernier — mais sans en être adhérente.

    Si le mouvement revendique son indépendance, il avait appelé à voter pour Marine Le Pen « sans hésitation » en 2012. En 2017, il avait soutenu plusieurs candidats souverainistes au premier tour, puis Marine Le Pen au second. Ses dirigeants espèrent qu’émerge une autre figure, un Philippe de Villiers ou un Eric Zemmour, qui livraient des conférences au Cercle de Flore, au siège de l’AF, rue Croix-des-Petits-Champs, il y a quelques années... Mais ils envisagent d’appeler à voter Le Pen en 2022 « faute de mieux », disent-ils, pour coller à leur devise : « Tout ce qui est national est nôtre. »

    Source : https://www.lopinion.fr/

  • Le sort des chrétiens en Turquie, par Annie Laurent

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    LE SORT DES CHRÉTIENS EN TURQUIE

     

    Il y a une volonté politique d’éradiquer les chrétiens de Turquie présents pourtant bien avant les Turcs, cette région étant l’un des berceaux du christianisme. Encore aujourd’hui, ils subissent dans ce pays persécutions et humiliations dans une large indifférence internationale.

    Annie_Laurent.jpgLorsqu’on sillonne la Turquie avec le Nouveau Testament en mains, une réalité s’impose : cet immense territoire, autrefois appelé Asie Mineure,conquis progressivement par les Turkmènes venus d’Asie centrale à partir du XIème siècle, est l’un des principaux berceaux du christianisme. En témoignent la multitude de sites archéologiques et d’édifices religieux : Antioche-sur-l’Oronte, premier siège apostolique établi par saint Pierre ; Tarse, ville natale de saint Paul ; Éphèse, où séjourna la Vierge Marie après la Pentecôte et où se déroula en 431 letroisième concile œcuménique, au cours duquel elle fut proclamée Theotokos (« Mère de Dieu » en grec). Le territoire actuel de la Turquie en accueillit d’ailleurs six en tout, les premiersde l’histoire de l’Église : Nicée (325 et 787), Constantinople (381 et 680) et Chalcédoine (451). Là furent fixées les premières définitions dogmatiques, en particulier celles qui concernent la Trinité et la christologie. D’Asie Mineure sont aussi originaires des Pères et docteurs de l’Église (les saints Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse et Irénée) ; saint Basile de Césarée y organisa un monachisme florissant, notamment en Cappadoce ; des martyrs, tel saint Polycarpe, évêque de Smyrne, y offrirent leur vie par fidélité à Jésus-Christ. Enfin, les sept Églises du livre de l’Apocalypse sont situées en Anatolie.

    Il est donc indéniable que l’Asie Mineure joua un rôle décisif dans la consolidation du christianisme oriental et dans son rayonnement universel. Mais que reste-t-il aujourd’hui de ce passé florissant ? Les chiffres sont éloquents. Selon le chercheur Joseph Yacoub, la présence des chrétiens en Turquie, estimée à environ 20 % au début du XXème siècle, ne constitue plus aujourd’hui que moins de 0, 2 %, soit 100 000 sur 84 millions d’habitants (1).

    Le statut des communautés chrétiennes est généralement présenté comme fixé par le traité de Lausanne (24 juillet 1923), acte international de reconnaissance de la Turquie post-ottomane. Ce document comporte des dispositions relatives aux droits des minorités « non-musulmanes » qualifiées de « protégées ». Il leur garantit « l’égalité devant la loi et le même traitement que celui qui s’applique aux ressortissants musulmans en matières de droits civils, politiques, culturels et religieux » ; recommande « laprotection aux églises, synagogues, cimetières et autres établissements religieux des minorités non-musulmanes » ; et assure que « toutes facilités et autorisations seront données aux fondations pieuses et aux établissements religieux et charitables des minorités » (art. 37 à 44).

    Mais ces minorités n’étant pas nommément désignées dans le texte, l’État turc a décidé unilatéralement de n’en conférer le bénéfice qu’aux Arméniens apostoliques (non catholiques)et aux Grecs du patriarcat œcuménique (2). Les premiers sont sous l’autorité du patriarche Sahak II Machalian, les seconds sous celle de Bartholomée 1er, tous deux résidant à Istamboul. En 1923, les populations arméniennes et grecques, bien que décimées par le génocide et les massacres commis par les troupes kémalistes durant la guerre d’indépendance, étaient encore assez conséquentes, mais aujourd’hui les Arméniens comptent 60 000 fidèles ; quant aux Grecs, il n’en reste que 2 000 !

    A leur égard, les autorités turques adoptent une interprétation restrictive des dispositions du traité de Lausanne. Leurs institutions sont soumises à une loi de 1935 qui demandait aux Églises concernées de dresser l’inventaire de leurs biens et de le déclarer, ce qu’elles ont fait. Mais, en l’absence de décrets d’application, l’État applique à leur égard de sérieuses discriminations ou spoliations, recourant pour cela à des ordonnances de police. Ainsi, en 1970, le séminairesarménien Sainte-Croix (Istamboul)a été fermé arbitrairement ; l’année suivante, une mesure semblable visaitl’institut de théologie du Patriarcat orthodoxe situé sur l’île de Halki, en mer de Marmara. Aucun des deux n’a été rendu à leurs propriétaires. Ces fermetures empêchent d’assurer la relève du clergé local et pourraient entraîner à terme la disparition des deux patriarcats. En effet, selon une règle fixée par l’État, leurs titulaires doivent être turcs et élus par des métropolites (évêques) de nationalité turque.

    Malgré la primauté – d’honneur et/ou de juridiction – du patriarche orthodoxe sur quelque 250 millions de fidèles dans le monde, Ankara ne lui reconnaît pas son titre œcuménique ; pour lui, il n’est que le gérant d’un culte local. En 1994, l’établissement d’une représentation officielle du Patriarcat auprès des institutions européennes de Bruxellesa suscité une protestation du gouvernement au motif que « le patriarcat n’a pas d’existence légale » (3). En fait, aucune des Constitutions dont s’est dotée la République turque (de 1928 à 2016) ne mentionne la reconnaissance de ces Églises.

    Même leurs œuvres caritatives sont entravées dans leur action puisqu’elles sont assujetties à l’impôt sur les sociétés. En 1974, une décision de la Cour de cassation a interdit la vente de propriétés immobilières aux minorités chrétiennes, sous prétexte que cela nuirait à l’intérêt national. Elle exigea aussi la saisie de certains de leurs orphelinats, hôpitaux et écoles au motif qu’elles en étaient devenues propriétaires après 1936. Maigre consolation : le 16 décembre 2019, le président Erdogan a signé un décret autorisant le patriarche arménien à porter son habit religieux hors de ses lieux de culte (4). Au nom de la laïcité, Atatürk avait en effet supprimé les tenues religieuses de tous les rites. 

    Parmi les autres confessions chrétiennesprésentes sur le territoire turc, il faut distinguer deux groupes. Il y a d’abord les Églises de culture syriaque qui se répartissent entre catholiques (chaldéen, syriaque et maronite)ou non (assyrien) – environ 15 000 fidèles en tout. L’État turc a toujours refusé d’appliquer à ces « Orientaux » les clauses du traité de Lausanne relatives aux minorités dont ils remplissent pourtant les critères puisqu’ils disposent dans le pays de structures ecclésiales, notamment des diocèses et des paroisses. Mais seuls les individus sont pris en compte et à ce titre leur est concédée une certaine tolérance pour la pratique du culte. Leurs Églises ne bénéficient d’aucune personnalité juridique et ne peuvent donc ni posséder et gérer des institutions scolaires et sociales propres ou des séminaires, ni construire des églises. Cette interdiction s’applique aussi à la transmission de leur langue et de leur culture. L’Église grecque-catholique, de rite byzantin, est soumise au même traitement.

    Quant aux « Occidentaux » (latins et protestants, 25 000 en tout), ils ne peuvent justifier la légitimité de leur présence dans le pays que sur les lettres que le gouvernement turc adressa aux autorités françaises, italiennes et britanniques en marge du traité de Lausanne, garantissant le maintien sur place de leurs œuvres éducatives et hospitalières fondées plusieurs siècles auparavant par des missionnaires européens. Mais, privés de toute personnalité juridique,ils n’en sont plus que les gérantset ne peuvent acquérir des biens immobiliers, par achat ou héritage, employer du personnel, ester en justice, etc. Pour ces actes, il leur faut recourir à des fidèles laïcs qui agissent en leur nom propre.

    C’est en 1906, sous le règne du sultan-calife Abdulhamid II, qu’a eu lieu la dernière construction d’une église, Saint-Antoine à Istamboul. Il n’y en a d’ailleurs aucune à Ankara, capitale du pays. Dans certains sanctuaires (Saint-Paul à Tarse, la Maison de Marie à Éphèse)transformés en musées payants sous Atatürk, la célébration de messes est soumise à autorisation de l’administration (5). En 2011 et 2013, deux anciennes églises grecques-orthodoxes dédiées à sainte Sophie, l’une à Trébizonde, l’autre à Nicée, qui avaient été converties en mosquées sous les Ottomans puis en musées sous Atatürk, ont été rouvertes au culte musulman.

    « Nous existons et en même temps nous n’existons pas », constatait Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Alexandrette, en 2010 peu avant son assassinat (6). Aucune des démarches entreprises par les papes depuis l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Turquie (1960) n’ont permis de réparer ces injustices.Dans un contexte où l’islamisme se conjugue avec le nationalisme exacerbé, comment s’étonner du développement d’un climat anti-chrétien qui s’est exprimé par une série d’humiliations, de pillages, d’agressions et d’assassinats, y compris contre des prêtres et des pasteurs, durant la première décennie du XXIème siècle ? (7).

     

     

                                                               Annie Laurent

     

     

    _____

    • FigaroVox/Tribune, 20 novembre 2020.
    • Les Juifs font aussi partie des « minorités protégées ».
    • Eglises du monde, n° 92, 1996, p. 91.
    • AgenceFides, 10 février 2020.
    • Ce fut le cas en 1998 lors de la visite de Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, pour jumeler son diocèse avec celui de Smyrne dont dépend Ephèse.
    • Cité par A. Laurent, Les chrétiens d’Orient vont-ilsdisparaître ?, Salvator, 2017, p. 116.
    • Ibid., p. 117-121.
    •  

    Article paru dans La Nef n° 348 – Juin 2022

  • Éphéméride du 22 septembre

    1914 : Mort d'Alain Fournier

     

     

     

     

     

    1209 : Simon de Montfort s'empare de Mirepoix 

     

    Simon de Montfort, qui vient de conquérir Carcassonne le 1er août, s'empare de Mirepoix le jour de la saint Maurice. Il donnera la ville, le 1er décembre 1212, avec un domaine d'environ 200 Km2, à son fidèle lieutenant, Guy de Lévis.

    Celui-ci est à l'origine de la lignée dont est issue le duc de Lévis-Mirepoix, successeur de Charles Maurras à l'Académie française, et qui prononça donc l'éloge de son prédécesseur lors de son Discours de réception, le jeudi 18 mars 1954, conformément à l'usage.

    Il y prononça cette phrase :

    "Il connut sans fléchir les pires vicissitudes et la plus cruelle de toutes. Un nom vient naturellement à mes lèvres. Il eut à subir comme Socrate la colère de la cité..."

     

    Texte intégral du Discours de réception :  

    http://maurras.net/pdf/levis_mirepoix/mirepoix_eloge.pdf  

     

    22 septembre,anne d'autriche,louis xiv,alain fournier,verdunMirepoix : la Grand place et la cathédrale Saint-Maurice

     

     Sur la commune de Mirepoix :

    http://www.histariege.com/mirepoix.htm 

     

     Sur la famille des Lévis-Mirepoix :

    http://belcikowski.org/ladormeuseblogue/?p=28

     

    25 septembre,chardin,rameau,préhistoire,soljénitsyne,vendée,camargue,révolution

     

    1558 : Mort d'un souverain francophone

     

    Beaucoup l'ignorent, mais la langue maternelle de Charles Quint, né à Gand en 1500, est le français. 

    22 septembre,anne d'autriche,louis xiv,alain fournier,verdun

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France face à l'Europe de Charles Quint" : la carte ci-dessus, que cette photo commente, met bien en évidence l'encerclement terrestre quasi complet de la France d'alors par les possessions du Roi-Empereur; le péril mortel qui en découlait pour nous; et donc pourquoi, en 1700, soit deux siècles après la naissance de Charles Quint, Louis XIV accepta le testament de son quatrième et dernier successeur en ligne directe, Charles II, mort sans enfant, acceptant de mener la longue et difficile Guerre de Succession d'Espagne, dont le but était de placer sur le trône espagnol un prince français...

     

    Celui qui fut Charles 1er d'Espagne et Charles Quint d'Allemagne se battit donc presque toute sa vie contre François 1er qui, lui, défendait l'indépendance nationale française contre les rêves de monarchie universelle de l'Empereur.

    Leurs deux fils respectifs - Philippe II d'Espagne et Henri II de France - reprendront le flambeau - si l'on peut dire... - de cette sorte d'interminable guerre civile européenne que fut l'opposition acharnée des monarchies française et habsbourgeoise : Philippe II et Henri II s'opposeront aussi implacablement que leurs parents...

    Souvent hostiles, de ce fait (François 1er fut retenu prisonnier à Madrid après le désastre de Pavie), les rapports des deux hommes - et des deux peuples - étaient cependant ambigus, et parfois empreints d'une réelle estime. Ainsi François premier autorisa, par exemple, son vieil adversaire à traverser la France pour aller châtier une rébellion dans les Flandres; Charles fit donc son entrée à Paris en 1540, après avoir été reçu à Chambord par le roi François, auquel il adressa ce beau compliment :

    "Chambord est un abrégé de ce que peut effectuer l'industrie humaine" (en français dans le texte, évidemment...: voir l'Éphéméride du 1er janvier).

     

    À partir de Charles Quint, il y eut donc, pendant près de deux siècles et demi, une sorte de guerre civile européenne à l'échelle de la France et de l'Espagne, alliée et assimilée à "la Maison d'Autriche" des Habsbourgs. Dans son inconscient collectif, le peuple français finit presque comme par s'accoutumer à cette idée que l'Autriche était notre ennemi perpétuel. Mais, une fois cet ennemi vaincu, et la France triomphante sous Louis XV, ce grand roi comprit que, dès lors, l'ennemi d'hier devenait l'allié nécessaire d'aujourd'hui pour contrecarrer les ambitions d'une nouvelle puissance montante, et aux prétentions dangereuses : la Prusse.

    Cette intelligence politique de Louis XV l'amena à mener le "renversement des alliances" (voir l'Éphéméride du 16 mai), politique magistrale qui ne fut, malheureusement, pas comprise par l'opinion, routinière et passéiste, raisonnant au "passé prolongé" et habitué à considérer l'Autriche comme l'ennemi...

    Bien au contraire, les Encyclopédistes, puis les Révolutionnaires, la République et les deux Empires furent habités par une prussophilie suicidaire et détruisirent l'oeuvre bénéfique des rois de France aux Traités de Westphalie : là où des rois bienfaisants avaient morcelé "les Allemagnes", éliminant donc tout danger de ce côté-là, Encyclopédistes, Révolution, République et Empires lancèrent le mouvement d'unification allemande : ce sera 1870, 1914, 1940...

    Et, ne pas oublier qu'au moment de l'assassinat de Marie-Antoinette, des terroristes aussi sanguinaires qu'inconscients criaient "À mort l'Autrichienne !", faisant preuve d'une xénophobie odieuse, qui est bien l'une des sources lointaines... du racisme !

     

    Dans notre Album Maîtres et témoins... (II) : Jacques Bainville, voir les deux photos Le divorce entre Royauté et opinion (I) et Le divorce entre Royauté et opinion (II)...

     

     

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    1601 : Naissance d'Anne d'Autriche

     

    Elle deviendra l'épouse de Louis XIII, et la mère de Louis XIV.

    Elle est l'une de ces cinq femmes qui, sous la Royauté, exercèrent la totalité du pouvoir (à l'occasion de Régences pour cause de minorité du Roi, ce qui est le cas pour Anne d'Autriche; ou  a l'occasion de Régences pour cause d'absence du Roi, comme ce fut le cas pour Blanche de Castille, lorsque son fils Saint Louis s'absenta de longues années pour la Terre Sainte).

    Il convient de remarquer que, sur ces cinq femmes, trois étaient d'origine étrangère (ce qui est le cas ici,  pour Anne d'Autriche, fille du Roi d'Espagne Philippe III).

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     Les six Régentes de France :
    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

     

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    1743 : Naissance de Quentin Crawford

     

    On sait relativement peu de choses de ce gentilhomme Écossais, né à Edimbourgh et mort à Paris. C'est surtout son grand courage et son grand dévouement envers la famille royale dans la préparation de l'évasion de Varennes qui retiennent l'attention : avec son épouse, Anne-Éléonore Franchi (Anne Éleonore Franchi.pdf) il s'est investi, malgré les dangers, pour la location de la berline et l'établissement des faux papiers de la famille royale (voir l'Éphéméride du 12 juin).

    Appelé Quintin Craufurd en Grande-Bretagne, un site (en anglais) donne ces quelques renseignements sur lui.

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     Écossais, coeur fidèle...

     

    Quintin Craufurd.pdf

     

     

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    1914 : Mort d'Alain Fournier

     

    Henri-Alban Fournier, dit Alain Fournier, est tué au sud de Verdun alors qu'il vient d'avoir 28 ans. 

    "Le Grand Meaulnes", son premier et unique roman, paru en 1913, manqua d'une voix le Prix Goncourt. En 1914, il commencera la rédaction d'un nouveau roman : "Colombe Blanchet", qui restera inachevé.

    Mobilisé dès les premiers jours de la Grande Guerre, il meurt dans les Hauts de la Meuse. Porté disparu avec 20 autres compagnons d'armes, il est jeté dans une fosse commune. Son corps sera finalement identifié en 1991, soit 77 ans après sa disparition.

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  • Éphéméride du 11 octobre

    1416 : Fondation de l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

    11 octobre,parachute,charles vii,versailles,le vau,toulouse,pierre fermat,mauriac,vaux le vicomte,jeanne jugan,sanch,perpignanC'est Saint Vincent Ferrier (Vicent Ferrer, de son nom catalan) qui fonde, en l'église Saint-Jacques de Perpignan, l'Archiconfrérie des Pénitents de la Sanch ("Précieux Sang du Seigneur").

    Il lui assigne deux missions : assister les condamnés à mort et leur donner une sépulture chrétienne; mais aussi commémorer la Passion du Christ par des processions, durant la Semaine sainte.

    Depuis six siècles, pour ces processions, trajet et rituel sont immuables : revêtus d'un sac de pénitence noir (ou rouge) et d'une cagoule (les "caparutxes"), les pénitents de la Sanch, défilent dans les rues de la vieille ville, portant sur leurs épaules des groupes statuaires, les "mistèris", représentant les mystères douloureux du Christ. La procession se déplace durant trois heures, avec des stations devant des reposoirs.

    À partir du XVIIIe siècle, les "Vierges de Douleur", portant une robe noire, et un coeur d'argent traversé de glaives, intègrent le cortège, ainsi que la "Soledat" (Vierge seule au pied de la Croix) et la "Mater Dolorosa", qui tient Jésus mort dans ses bras.

    Le Regidor, caparutxa (pénitent) rouge, porteur d'une cloche de fer, ouvre la marche du cortège; viennent ensuite les tambours, voilés de crêpe noir, qui sont suivis par les mistèris, parés de fleurs, représentant les différentes scènes de la Passion, portés par des pénitents noirs ou rouges et par des femmes en mantille.  

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    http://pyreneescatalanes.free.fr/Decouvrir/Traditions/ProcessionSanch.php 

     

    Et, dans notre catégorie Patrimoine, Racines, Traditions, voir la note/reportage (3 vidéos) Depuis 1416, dans Perpignan la catalane, l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

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    1443 : Création du Parlement de Toulouse
     
     
    Il s'agit du premier Parlement créé en province : c'est Charles VII qui l'a établi, en signant à Saumur l'Édit Royal créant un Parlement à Toulouse.
     
    Cour de justice repris sur le modèle de celui de Paris, créé par saint Louis pour juger en appel au nom du roi, il était réclamé par les États du Languedoc au nom de l'éloignement du Parlement de Paris mais aussi en raison de la spécificité du droit méridional.
     
    Le 4 juin 1444, le nouveau Parlement de Toulouse s'installe dans une salle du château narbonnais (dont il ne reste que de rares vestiges, ci dessous), mais sa rentrée solennelle n'a lieu que le 11 novembre suivant.
     
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    Il reste vraiment peu de choses du bâtiment primitif...
       
     
    Le parlement de Toulouse était le deuxième de France après Paris, par l'ancienneté et l'étendue de son ressort : de l'Armagnac au Rhône et de l'Auvergne aux Pyrénées et à la Méditerranée, il couvrait 15 % du royaume !  

    Traitant des affaires civiles, criminelles et ecclésiastiques, le procès le plus célèbre qu'il ait tenu est celui de l’affaire Calas, du nom de l'homme qu'il condamnera à mort le 9 mars 1762.
     
    Il disparaîtra comme tous les autres Parlements lors de la Révolution.....
     
    Ses archives renferment des trésors, tels le testament olographe de Pierre de Fermat, du 4 mars 1660 (ci dessous)...
     
     
     
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    1670 : Mort de Louis Le Vau
     
     
    Il était Premier Architecte du Roi.
     
    Après avoir construit le château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet, il a collaboré avec Le Brun, le peintre et le décorateur, et Le Nôtre, qui a dessiné les jardins. 
     
    Il a rénové Vincennes, et construit le Collège des Quatre Nations (qui abrite aujourd'hui l'Institut de France).
     
    Il a également édifié la colonnade de Perrault au Louvre (ci dessous), son projet ayant été préféré à plusieurs autres, dont celui du Bernin.
     
    Il a surtout travaillé à Versailles de 1661 jusqu'à sa mort.

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     La cour carrée a été commencée sur l’ordre de Henri II, et achevée sur l'ordre de Louis XIV : avec l’aile de la colonnade il voulut donner à son palais une entrée monumentale en direction de Paris (Colbert voulait même raser l'église historique de Saint-Germain l'Auxerrois, paroisse des rois de France, et "dégager" tout le quartier alentour !...). La façade de Perrault, réalisée entre 1667 et 1670, en complète opposition avec le style renaissance, est un manifeste éblouissant de l’art classique : héritiers directs de l'art grec et romain, les constructeurs français prolongent leurs intuitions, et, probablement, les dépassent. 
     
    La colonnade s’étend sur un soubassement de 183 mètres de long avec un rez-de-chaussée percé de 20 fenêtres bombées, dépourvues de tout ornement; son avant corps central est surmonté d’un fronton triangulaire...
     
    Initialement, Louis XIV, qui tenait en très haute estime Le Bernin - dont la renommée était immense... - avait pensé à lui pour ce projet : mais finalement, Le Bernin vit ses plans refusés; comme fut également refusée une autre statue équestre de Louis XIV (voir l'Éphéméride du 14 novembre) : cet immense artiste ne réalisa donc qu'une seule oeuvre pour le Roi-Soleil, mais une oeuvre magistrale : son buste, qui trône encore aujourd'hui dans le Palais de Versailles (voir l'Éphéméride du 2 juin)...
     
     
     
     
     
     
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    1802 : Naissance officielle du parachute
     
     
    Jeanne Geneviève Labrosse, épouse de Jacques Garnerin, dépose -au nom de son mari - un brevet sur l' "appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci.
    Ses organes essentiels sont une calotte d'étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l'extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l'ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d'air."
     
    Elle l'utilisera dès le lendemain, devenant ainsi la première femme à avoir sauté en parachute. Son mari l'avait précédé cinq ans auparavant: il s'était élancé le 22 octobre 1797 au dessus du parc Monceau. Parvenu à 915 mètres d'altitude, il avait coupé la corde reliant le ballon à la nacelle, qui descendit, suspendue au parachute... 
    C'est le physicien Sébastien Lenormand qui a crée le nom "parachute": il s'était, lui, élancé du premier étage d'une maison, tenant un parasol dans chaque main...
     
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    1865 : Fin de "l'Entrevue de Biarritz" entre Bismarck et Napoléon III
     
     
    Depuis le 4 octobre, le chancelier Bismarck est à Biarritz, où il cherche à s'assurer que Napoléon III soutiendra la politique anti-autrichienne de la Prusse.
     
    Napoléon III, comme beaucoup d'Encyclopédistes, comme les Révolutionnaires, les républicains et l'Empire, est favorable au funeste "principe des nationalités", donc à l'unification allemande, principe qui rompt radicalement avec la sage politique traditionnelle des Rois de France : émietter et diviser l'Allemagne le plus possible - comme on le fit aux Traités de Westphalie... - , afin que la France soit en sécurité et tranquille de ce côté-là de ses frontières.
      
    Napoléon III est trop sûr de lui : il vient, effectivement, de réussir son habile manoeuvre avec l'Italie, et de donner à la France Nice et la Savoie (encore que ses négociateurs aient "oublié" le Val d'Aoste, lequel, sans aucun doute, aurait voté également pour son rattachement à la France...). Il pense naïvement qu'il va "rééditer son coup" du côté du Rhin, alors que Bismarck va, en réalité, se jouer de lui et le manipuler...
     
    Napoléon III, en effet, n'est pas - ou mal... -  renseigné sur la réalité de la puissance allemande que la Prusse est en train de construire - avec notre aide !... - depuis le suicidaire préjugé favorable des Encyclopédistes à son encontre, et depuis que la Révolution, la République et l'Empire ont commencé - en favorisant l'unification allemande - à ouvrir la boite de Pandore, déchaînant, tels des apprentis sorciers, des forces qu'elles seraient incapables de contrôler et qui, finalement et bientôt, allaient se retourner contre nous et nous faire tant de mal (1870, 1914,
  • GRANDS TEXTES (10) : La paille des mots remplace le grain des choses, par Gustave Thibon

    Voici le texte intégral du discours prononcé par Gustave Thibon, lors du deuxième Rassemblement Royaliste de Montmajour, en 1970 : 

    "La paille des mots remplace le grain des choses".

     

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    Gustave Thibon, ici en compagnie de Danielle Masson...

    Mesdames, messieurs et, pour beaucoup d'entre vous, mes chers amis,

    C'est avec une joie vraie que je me trouve aujourd'hui devant vous et je ne vous dirai que quelques mots. Je n'ai ni le temps, ni le goût de vous faire un cours de philosophie politique. Cette philosophie vous la connaissez, elle est dans les œuvres de Maurras, vous pouvez vous y reporter tous les jours.

    L'heure aujourd'hui me semble être à la rencontre, à la fraternité, à la fraternité au sens des hommes qui ont vraiment un père et une patrie et non à la manière de 1789, n'est ce pas ! Donc à la fraternité, peut-être plus qu'à l'étude.

    Vous êtes nombreux et je me réjouis de vous voir nombreux, mais je dois avouer que le nombre en tant que tel n'a jamais représenté pour moi une valeur. Autrement dit, je ne vous considère pas comme une foule mais comme une assemblée, comme une communauté d'êtres divers; divers par leurs  âmes et leurs fonctions, mais unis, unis mais non nivelés, unis par l'amour et pour la défense des mêmes réalités. Car enfin si nombreux que vous soyez, vous n'êtes pas ici pour faire nombre, vous représentez  une synthèse, vous ne représentez pas seulement une addition.

    Car, voyez vous, ce que je hais précisément dans la démocratie, ce qui dés l'aurore de ma pensée m'a incliné vers la solution monarchique et vers les traditions qu'elle incarne et qu'elle couronne, eh bien ! c'est que la démocratie c'est le règne de la quantité sous toutes ses formes : La quantité brutale sous la forme du nombre, sous la forme de la masse, sous la forme de la pesanteur, c'est à dire le règne de tout ce qu'il y a d'anonyme, de matériel, de mécanique dans l'homme et dans le peuple. Autrement dit, la fatalité de la démocratie c'est de cultiver et de dilater jusqu'à l'éclatement le coté quantitatif du réel.

    Par le suffrage universel d'abord - Je n'ai pas à insister sur la loi du nombre; la loi du nombre où le vrai, l'utile, le bien sont livrés aux caprices d'une foule où l'individu manié par des propagandes est appelé à décider non ce qui le concerne et directement là où il a compétence, mais sur des programmes abstraits, lointains, qui par le fait même qu'ils s'adressent à tout le monde ne concernent plus personne. Ce qui, d'ailleurs, vous le savez comme moi et Maurras a passé sa vie à le démontrer, par la centralisation qui en résulte, étouffe toutes les libertés personnelles et locales au nom d'une liberté abstraite et inexistante. Comme je ne veux pas citer seulement Maurras, on peut évoquer ici, Valery qui, parlant quelque part de la démocratie, dit qu'elle est l'art à la fois d'empêcher les hommes de s'occuper de ce qui les regarde et de les faire décider sur ce à quoi ils n'entendent rien.

     

     

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    "...Valery qui, parlant quelque part de la démocratie, dit qu'elle est l'art à la fois d'empêcher les hommes de s'occuper de ce qui les regarde et de les faire décider sur ce à quoi ils n'entendent rien..."

               

     

    Vous parlez de la centralisation. Eh bien ! Là aussi c'est le règne de la quantité sous l'aspect de l'uniformité, c'est à dire c'est l'écrasement de toutes les communautés naturelles : les familles, les métiers, les communes, les provinces. C'est le laminoir administratif qui efface toutes les différences vivantes, qui transforme l'organique en mécanique, qui réduit la physique sociale, la physique sociale au sens profond que Maurras donnait à ce mot qu'il empruntait à Aristote, c'est à dire  qui réduit la physique sociale  à la physique au sens moderne du mot, c'est à dire à la science des corps inanimés. Car c'est à cela qu'on nous réduit. Rien d'étonnant par ailleurs à ce que cet ordre factice qui ne repose pas sur la diversité, sur l'harmonie, soit si étonnamment fragile.

    Car ce n'est pas un ordre en réalité, l'ordre démocratique, c'est du chaos en suspension, c'est du chaos figé, toujours prêt à se changer en chaos explosif, en chaos éruptif. C'est ce que nous voyons d'ailleurs. Nous en savons quelque chose depuis bientôt 200 ans ; car enfin je perds la mémoire du nombre de régimes que nous avons expérimentés, ils sont 13, 17 ou 18 que voulez-vous? On ne comptera plus ! On sera un peu  comme ces braves romaines débauchées qui, paraît-il, comptaient le nombre de consulats par le nombre de leurs maris. Mais enfin la république en a eu beaucoup de maris.

    Eh bien! Il trop clair que cela appelle la subversion, l'uniformité, la pagaille, dans une chaîne sans fin, et ces révoltes, ces révolutions, mêmes si elles naissent d'un instinct d'insatisfaction profond, d'un pressentiment des vraies réalités, dans leur expression elles sont toutes aussi artificielles, abstraites, irréelles que le faux ordre qui leur a donné naissance et qu'elles veulent détruire.

    En réalité dans ces fausses révolutions on se bat pour des fantômes, sous le fouet de propagandes où la paille des mots remplace le grain des choses.

    La plus parfaite de ces images, de la démocratie tranquille et de la démocratie agitée, ces deux formes qui alternent continuellement et qui sont deux formes de paralysie, il faut bien le dire, la paralysie inerte et la paralysie agitante, la dernière étant la maladie de Parkinson si j'ai bonne mémoire, la meilleure image qui peut nous venir à l'esprit c'est celle du désert. Tantôt calme, il donne l'impression de l'unité et dès que le vent s'élève, les grains de sable, précisément parce que rien ne les rattachent et ne les retient, se soulèvent révolutionnairement au grès des souffles extérieurs. On parle beaucoup de mouvements de masses, eh bien c'est un peu massif le mot, il n'y a pas de plus grandiose mouvement de masse qu'une tempête de sable dans le désert. Il n'y a pas non plus grand-chose qui soit plus dépourvu d'âme et de réalité. Eh bien ! C'est précisément la masse que nous refusons.

     

     

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     "...dès que le vent s'élève, les grains de sable, précisément parce que rien ne les rattachent et ne les retient, se soulèvent révolutionnairement au grès des souffles extérieurs...." Tout le contraire de nos enracinements dans une Histoire, une Culture, une Spiritualité venues du fond des Âges !...

             

     

    A l'heure où tant d'intellectuels de gauche ou même de révérends pères nous invitent à massifier notre conscience, moi je trouve que la leur est déjà assez massive comme cela, n'est ce pas ? Eh bien ma foi de toutes nos forces nous disons non ! Et c'est le sens de notre combat. Nous voulons au contraire démassifier le plus possible, autrement dit aérer, ventiler la société. Refaire un ordre appuyé sur la diversité, la hiérarchie, où chaque individu, chaque groupe, chaque province, respire librement, où l'unité est faite du respect, de l'intégration de toutes les différences.

    On vous l'a déjà dit, il faut y revenir toujours, c'est le sens du maurrassisme et le centre de la vérité politique. La seule qui a existé et qui a donné des fruits. Contre ce ras de marais égalitaire et totalitaire, nous voulons avant tout sauver notre qualité d'homme. Tout ce qui nous fait uniques et irremplaçables à tous les niveaux, depuis l'individu jusqu'à la nation en passant par tous les intermédiaires et en les respectant. Nous refusons l'érosion et le déracinement. Tout ce qui tend à nous transformer en grains de sable dans le désert.

    Nous vous convions à la lutte de la qualité contre la quantité, c'est à dire de la vie contre la mort.

    Il y a une ville dans le Languedoc où la rue qui conduit au cimetière s'appelle la rue de l'égalité. Cette égalité nous l'acceptons bien entendu, mais nous l'acceptons dans la mort et non dans la vie. Nous ne tenons pas du tout à transformer la cité humaine en cimetière anticipé, et l'idéal démocratique nous y amène.

    Ici comment conclure sans citer les vers admirables de Mistral qui vivait à quelques lieues d'ici et qui nous convie à ne jamais accepter l'uniformité, la réduction quantitative. Ces vers que je vous dirai d'abord en français ensuite en provençal :

     

     " Il est beau de lutter courageusement

    Comme Majorque en fleurs, contre le battement

    De la mer envieuse

    Et ne jamais subir l'uniforme niveau.

     

    " Es béu de lucha couraouiso

    Como Majorque en flour, contro lou picadi

    De la mar enviouso

    E de jamai subi l'uniforme nivéu.

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • HISTOIRE • Pierre Nora : « Vers une sorte de réaction conservatrice »

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    Pierre Nora appartient à ce que Régis Debray appelle la « haute intelligentsia », qui tend aujourd'hui, sinon vers la droite politique, du moins, selon ses propres termes, vers une sorte de réaction conservatrice. Il convient, à travers un ensemble d'intellectuels somme toute assez différents, d'en saisir toutes les nuances. Pierre Nora en est l'un des acteurs importants. Il est l'un des protagonistes de cet avenir de l'intelligence française dont parlait Maurras et dont, nous savons l'influence qu'il peut exercer sur le destin national. National et au delà. LFAR.   

    L'académicien Pierre Nora revient sur la polémique autour des nouveaux programmes d'histoire. Une controverse qui traduit, selon lui, une profonde crise identitaire.   

    LE FIGARO: Le débat sur la réforme du collège a été très tendu. Que révèle-t-il de notre société ?

    Pierre NORA: Ce qui frappe, c'est l'emballement progressif à partir d'une mesure qui paraissait un simple ajustement à la société déjà décidé de longue date. En fait, cette réforme du collège a été une étincelle qui a mis le feu aux poudres. Un peu comme la décision du mariage pour tous (qui paraissait aussi une mesure « évidente ») a réveillé un volcan dans les profondeurs de la société. Entre ces deux épisodes du quinquennat de François Hollande, il y a quelque chose de semblable. Le mariage pour tous concerne la famille, la réforme du collège a fait prendre conscience aux Français du naufrage où plongeaient l'école et l'enseignement depuis vingt ou trente ans. Or la famille et l'école sont ce qui reste quand il n'y a plus rien. Malgré la décision d'application destinée à couper court, le problème demeure. C'est la grande vertu de cette réforme du collège et de la polémique qu'elle a déclenchée : une prise de conscience collective.

    Vous êtes depuis longtemps l'un des acteurs et observateurs de la vie intellectuelle en France. Considérez-vous qu'elle s'est détériorée ces dernières années ?

    Peut-être le débat s'est-il déplacé des enjeux idéologiques et politiques vers des enjeux biologiques, scientifiques, et climatiques, mais pour ce qui est de la vie intellectuelle en général, on ne peut malheureusement que constater un rétrécissement des horizons et des curiosités. Depuis le déclin et la fin des grandes idéologies rassembleuses. Il y a aussi certainement une atomisation de la vie de l'esprit, où chacun travaille dans sa discipline, sans qu'aucun courant ne réunisse les milieux de pensées isolés. Il y a aussi, à coup sûr, une provincialisation nationale, qui résulte du recul de la langue française à travers le monde, comme en témoigne le nombre très faible des traductions à l'étranger.

    Ma discipline, l'histoire, qui, il y a trente ans, était la curiosité du monde entier, est devenue la cinquième roue de la charrette internationale. Nous payons l'effondrement du système universitaire, qui était le terreau de la vie intellectuelle. Cela nous ramène à la question du collège. C'est-à-dire la grande incertitude sur le message éducatif. Cela étant, s'il n'y a plus de grands courants unificateurs, il me semble que l'on observe deux orientations principales de la vie intellectuelle. Une radicalisation à gauche, dans ce que Régis Debray appelait « la basse intelligentsia », et une orientation de la « haute intelligentsia », sinon vers la droite politique, du moins vers une sorte de réaction conservatrice. 

    Le culte de l'instant est le contrairede la mémoire. Sommes-nous en train de perdre la mémoire ?

    Je dirais tout l'inverse. Nous vivons au contraire sous l'empire de la mémoire et même la tyrannie de la mémoire. Ce phénomène est lié à la dictature du présent. À quoi est-ce dû ? Essentiellement à ce qu'on a appelé « l'accélération de l'histoire ». Le changement va de plus en plus vite dans tous les domaines et nous coupe de tout notre passé. Cela ressemble à ce qui s'est passé au lendemain de la Révolution française, le basculement qui a fait baptiser tout le passé de la France sous le nom d'« Ancien Régime ». La coupure du monde contemporain dans les années 1970-1980 a été plus sourde, mais plus radicale encore. L'arrivée d'un monde nouveau nous a brutalement arrachés au passé, aux traditions, au sentiment de la continuité, à une histoire avec laquelle nous étions de plain-pied, dont on héritait et qu'on cherchait à transmettre. Ce régime a disparu au profit du couple présent-mémoire. Nous sommes dans tous les domaines sollicités, pour ne pas dire condamnés à la mémoire. Un exemple entre mille : ces chefs d'entreprise qui ne voulaient entendre parler que de l'avenir se sont mis à engager des archivistes, à collectionner leurs produits anciens. Les archives elles-mêmes sont moins fréquentées par les historiens que par les familles en quête de leur généalogie. Toutes les institutions de mémoire se multiplient, à commencer par les musées. Les expositions temporaires débordent de visiteurs. Et nous vivons une inflation de commémorations, qui sont l'expression ultime de cette transformation de l'histoire en mémoire.

    Les « panthéonisations » de grandes figures (comme celles qui ont eu lieu mercredi 27 mai) participent-elles de l'histoire ou de la mémoire ?

    De la mémoire, bien sûr, et typiquement, puisqu'elles relèvent de la décision politique. Mais la panthéonisation charrie en général beaucoup d'histoire dans son contenu. Du reste, une fois que l'on a établi la différence entre les deux instances, l'histoire et la mémoire, il faut inversement montrer comment elles se nourrissent l'une de l'autre.

    Pourtant, l'histoire attire les foules (parcs d'attractions, émissions de radio et de télévision, livres, séries télévisées, patrimoine), comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Justement, ce qui se met en place et surtout chez les jeunes, c'est un rapport tout nouveau au passé. L'histoire se cherche et même se perd, mais le passé est partout, écrasant. Dans la littérature, Les Bienveillantes, de Jonathan Littell, en sont un exemple majeur, suivi par beaucoup d'autres. Au cinéma, de Gladiator, par exemple, à Marie-Antoinette, et jusque dans les séries télévisées sur Rome, les Borgia ou bientôt sur Versailles. L'histoire, qui était un lien collectif, se transforme en une mémoire individuelle, affective. Elle subit une appropriation par chacun d'entre nous qui entretient avec le passé un rapport parfois accusateur (dans le culte de la repentance), parfois imaginatif et merveilleux (comme en témoigne l'explosion de la fantasy, qui va du Seigneur des anneaux à Game of Thrones). Le passé est appréhendé comme le merveilleux ou le diabolique de nos sociétés démocratiques. Peut-être même que ce rapport ludique et subjectif au passé est l'une des marques de l'infantilisation du monde. Le passé épouse chaque jour un peu plus les caractéristiques du jeu vidéo.

    « La France traverse une crise identitaire profonde, une des plus graves de son histoire » avez-vous affirmé. Pourquoi ?  

    Cette crise est grave, justement, parce qu'elle n'apparaît pas à l'œil nu. C'était, en revanche, le cas des guerres de Religion, de la Révolution, des autres phénomènes bruyants de notre histoire. La crise contemporaine va plus loin. Quelques éléments très simples en témoignent. La France a été pendant des siècles un pays profondément paysan et chrétien. Le taux de la population active dans l'agriculture est aujourd'hui de moins de 2 %. Vatican II a signalé et accéléré une déchristianisation évidente.

    La France était un pays attaché à sa souveraineté. Elle a éclaté depuis une trentaine d'années vers le haut et vers le bas : insertion difficile dans un ensemble européen, forte poussée décentralisatrice. La fin de la guerre d'Algérie a mis un terme à la projection mondiale de notre pays. La faiblesse de l'État central a fait le reste. En outre, la pression migratoire alimente l'inquiétude de nos concitoyens. Ce n'est pas en soi l'immigration qui fait problème, mais l'arrivée massive d'une population pour la première fois difficile à soumettre aux critères de la francité traditionnelle. Enfin, la France a constamment été en guerre, c'était une nation militaire ; elle est peut-être aujourd'hui « en danger de paix ». Bref, nous vivons le passage d'un modèle de nation à un autre.

    Nostalgie du récit national, de la chronologie, des grands hommes, un peuple a-t-il besoin de mythes ?

    Le système d'information dont la dialectique binaire interdit toute nuance réduit le partage des historiens entre, d'un côté, les partisans du roman national à restaurer et, de l'autre, l'ouverture à une histoire que la pression de la mémoire coloniale a rendue culpabilisatrice. Je ne me reconnais dans aucun de ces deux camps. On assiste aujourd'hui, c'est un fait, à une offensive des avocats d'une restauration du « roman national ». Ce « roman national », dont on m'attribue généreusement la paternité de l'expression, est mort, et ce ne sont pas des incantations qui le ressusciteront. Il exprime une histoire qui ne se fait plus depuis trois quarts de siècle, depuis les Annales. Si roman il y a, il lui faut une belle fin, un happy end. Or, si l'on suit Lavisse, « le maître » du roman national, ce dernier s'achève après la victoire de 1918. Depuis, l'histoire de France a connu nombre de défaites militaires, une baisse d'influence à travers le monde, un chômage envahissant, un avenir d'inquiétude. Inversement, l'histoire globalisée est nécessaire à l'heure de la mondialisation, mais elle dissimule le plus souvent la revendication d'une histoire écrite seulement du point des vues des victimes, et purement moralisatrice, puisqu'elle déchiffre le passé à travers la grille des critères moraux du présent. Ce qu'illustrent les mots choisis dans le programme d'histoire en 4e et 3e « Un monde dominé par l'Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières.» La « domination », condamnable, a remplacé l'« expansion », dont la domination n'est que l'un des effets. Les empires coloniaux sont nés des rivalités entre nations européennes ; quant aux traites négrières, si atroces qu'elles aient été, elles ne sont pas le trait principal des XVIIe et XVIIIe siècles ; mais leur étude est un des effets de la loi Taubira… Nous sommes face au péché de moralisme et d'anachronisme où Marc Bloch voyait la pire dérive du métier d'historien.

    Que répondre à un jeune de 20 ans qui considère que l'histoire ne sert à rien ?

    Lui dire que l'histoire a l'air de ne servir à rien parce qu'elle sert à tout. Qu'elle est au collectif ce que la mémoire est aux individus. Si vous perdez la mémoire, vous savez ce qui arrive. L'Alzheimer historique ne vaut pas mieux que l'Alzheimer cérébral. 

     

    Pierre Nora est un historien français, membre de l'Académie française, connu pour ses travaux sur le « sentiment national » et sa composante mémorielle. Il a notamment dirigé l'ouvrage collectif: Les lieux de mémoire.

    Entretien par Vincent Tremolet de Villers - Figarovox