UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L’école à l’épreuve du Grand Remplacement, par Jean Messiha.

    Jean Messiha prononce un discours à Paris, 20 février 2021 © ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage : 01005342_000054

    Une tribune libre de Jean Messiha

    Le pronostic vital civilisationnel de la France est engagé, selon Jean Messiha. La campagne de promotion de la laïcité à l’école est révélatrice des menaces que fait peser une jeunesse immigrée volumineuse et non assimilée sur le pays.

    9.jpgLes atteintes inédites au principe de laïcité sont devenues telles dans notre société que le ministre de l’Éducation Nationale a dû se fendre d’une campagne très médiatique de promotion de ce principe cardinal dans nos écoles. Une initiative dont l’intensité ne m’inspire, je dois l’avouer, aucun souvenir. Ni en tant qu’élève, ni en tant qu’enseignant à mes heures, ni en tant que parent d’élèves. Ce pilier de la République semblait si solide ! Et pourtant…

    Jean Michel Blanquer n’a pas eu tort. Mais il a tout de même fait violemment réagir les médias de gauche, de nombreux syndicats ainsi qu’une foultitude de commentateurs. En cause, les personnages des huit panneaux publicitaires vantant la laïcité. 19 écoliers, collégiens et lycéens censés représenter la jeunesse scolaire française. 

    Le ministère a peut-être grossi un peu le trait. Mais pas tant que cela

    Des décennies pourtant qu’on reproche à l’« extrême-droite » de voir des « bronzés » partout. Mais cette fois, c’est la bien-pensance qui s’émeut d’en voir autant. Et de fait cette campagne, d’ailleurs plutôt réussie sur le plan photographique avec de jeunes hautement sympathiques, expose des visages et des prénoms majoritairement issus de ce qu’il est convenu d’appeler la diversité. Jugez-en.

    8.jpg

    D.R.

    Milhan, Aliyah, Kellijah, Neissa, Malia, Imran Ismaïl, Elyjah : huit jeunes sur 19 incarnent la composante maghrébo-musulmane de la population française. Edene et Tidiane représentent l’Afrique sub-saharienne, tandis que Ava et Alex illustrent le métissage.  Le jeune Lenny, lui, est à peine discernable. Axelle, quant à elle, porte les traits de la jeunesse indochinoise ou chinoise.

    Surreprésentation des populations « non-blanches »

    Quid des enfants du peuple historique de métropole, sachant que c’est à cette partie du pays que la campagne s’adresse puisque les Outre-Mer, très faiblement islamisés à l’exception de Mayotte, ne sont pas touchés par la contestation de ce ciment du vivre-ensemble ? Pour le dire crûment quid des « Blancs » ? De façon « visible » nous avons Eva, Erynn, Sacha, Paloma, Romane et Simon et peut-être Inès, soit sept sur 19. Clairement, et sans jeu de mots, moins de la moitié. Pourquoi cette composition, qui n’est évidemment pas le fruit du hasard tant la « com » publique et privée est aujourd’hui obsédée par la question de la « juste » représentativité ethnique ? 

    Les critiques du ministre y voient une surreprésentation des populations « non-blanches » car ce serait elles qui posent le plus de problèmes et à qui cette grande valeur républicaine pose le plus de problèmes. Un ami me disait à ce sujet : « tu sais quand on fait une campagne de vaccination contre la grippe on ne montre pas des jeunes en pleine forme en train de faire un footing, mais plutôt des personnes âgées ». Cette explication pourrait se tenir mais la question est plus complexe que cela. Se superposent deux réalités. La première est celle du lent et grand remplacement dans les établissements publics de la jeunesse du peuple européen des origines par la jeunesse de l’immigration arabo-afro-musulmane. Le ministère a peut-être grossi un peu le trait. Mais pas tant que cela.  

    La composition ethnique présentée dans cette campagne publicitaire est en dessous de la réalité dans de nombreux territoires où les jeunes blancs ne sont plus qu’une poignée par classe, soit parce que les parents ont fui ces zones soit, quand ils en ont les moyens, ils mettent leurs enfants dans le privé. C’est moins le cas dans les établissements publics des quartiers encore « corrects » ou « huppés » des centres-villes ou des rares banlieues « préservées ». Le prix au mètre carré agissant encore comme un rempart à l’invasion, on peut y mettre ses gosses à l’école, collège et lycée sans qu’ils ne risquent de se racailliser.  

    « Se racailliser » ? – Mais c’est horrible de parler comme ça ! », zinzinulera la mafia gaucho-macrono-progressiste. Bah, ce n’est effectivement pas le langage que cette mafia utilise dans ses dîners en ville pour expliquer ses propres stratégies d’évitement. Ses chantres parleront plus pudiquement de « problèmes de niveau et de discipline », etc. Ce n’est qu’après quelques verres qu’ils commencent à se lâcher… pour finir par avouer l’inavouable réalité : « Trop d’immigrés ! Et pas n’importe lesquels. Pas les enfants du maçon portugais, du restaurateur chinois, du pizzaiolo italien, etc. ». On se comprend à demi-mots chez « ces gens-là », comme disait Brel. 

    Ne parlez pas de mixité ethnique, dites “mixité sociale”!

    Mais vous allez être rattrapés par la patrouille chers amis évasionnistes de la diversité scolaire, que vous prônez pour les classes populaires blanches. Macron, qui s’en fout car il n’a pas de gosses, et Brigitte qui a enseigné toute sa vie dans l’enseignement privé catholique, veulent « plus de mixité sociale ». Lisez : « plus de mixité ethnique » dans les coins encore à peu près français. Et c’est Emmanuelle Wargon, ministre du Logement habitant une belle villa dans la très chic banlieue est-parisienne de Saint-Mandé, qui est à la manœuvre. Avec France-Stratégie, think-tank gouvernemental, elle traque les zones encore trop blanches afin que l’on y transfère le maximum de non-blancs via le logement social. Du coup, les établissements scolaires seront plus « mixtes ». Au fond, Macron vous met face à vos responsabilités. Vous voulez plus d’immigration en votant pour lui ? Eh bien mettez vos pratiques en cohérence avec votre vote et vivez pleinement le changement de peuple en allant vous installer dans un de ces nombreux territoires où le peuple a déjà changé ! 

    Passons à la deuxième réalité. La laïcité est effectivement menacée partout en France et pas seulement à l’école. L’explication est toujours la même : le grand remplacement dans sa composante principalement islamique, réalité que la campagne publicitaire de Jean-Michel Blanquer tait sciemment comme si la laïcité était seulement une affaire de couleur de peau. En effet, la République a accueilli les Arméniens (fervents chrétiens), les Italiens, les Polonais, les Portugais, les Espagnols, etc., autant d’immigrés qui venaient de pays profondément imprégnés de catholicisme ; la République a également accueilli les Juifs d’Afrique du Nord, souvent très croyants, et naturellement les Chrétiens d’Orient, eux aussi souvent assez dévots. À quel moment cette même République a-t-elle eu à défendre la laïcité face à ces immigrations-là ? Jamais ! C’est l’islam, religion anti-laïque par nature, qui se confronte à ce qui est pour elle une aberration. La preuve est qu’à part les ex-républiques soviétiques d’Asie Centrale soumises, comme la Russie blanche, à une vigoureuse épuration anti-religieuse, et une poignée d’ex-colonies françaises de populations musulmanes mais qui ont hérité de nos institutions, le monde musulman n’est pas laïc. Soit l’islam est religion d’État, soit il est reconnu officiellement comme religion majoritaire et dominante.

    Prenons même la Tunisie dont on nous a tant vanté la quasi-laïcité. Comme le décrit très bien un article du Point du 24 janvier 2014, c’est un fantasme. Cet article affirme que « La Constitution est écrite “Au nom de Dieu le clément, le miséricordieux”, le préambule exprime “l’attachement de notre peuple aux enseignements de l’islam” et l’article premier définit, comme dans la loi fondamentale de 1959, la Tunisie comme “un État libre, indépendant et souverain, l’islam est sa religion ».

    Revenons à notre France. Face à la laïcité, la communauté musulmane se divise en trois catégories. La première catégorie est constituée d’une petite minorité de musulmans de culture qui a pleinement adopté la neutralité religieuse et la défend ardemment. Nous en voyons régulièrement des exemples admirables et courageux sur nos plateaux télé. La deuxième catégorie regroupe une part importante de la Oumma française qui « vit avec » la laïcité, tout en pestant à bas bruit contre cette manifestation de la mécréance qu’elle dénonce à la maison devant les enfants. Et enfin, troisième catégorie, il y a cette minorité qui, elle, est ouvertement contre. Sous prétexte de combat contre l’islamophobie, elle milite pour que notre société tolère la prolifération des signes de séparatisme islamique. Les premiers s’en inquiètent et ils ont raison, les seconds attendent la victoire des troisièmes pour vivre « normalement » c’est-à-dire comme des musulmans dans un pays musulman.

    Le constat est sinistre car le pronostic vital civilisationnel de la France est engagé. Notre nation a été empoisonnée par des « belles âmes » et des « grandes voix » qui, au nom d’un humanisme et d’un « progressisme » totalement dévoyés, ont livré notre société occidentale de progrès à la conquête territoriale et culturelle de peuples, non seulement non-européens mais au mieux rétifs, au pire hostiles à notre mode de vie et à nos modes de pensée. 

    Trop tard?

    Faut-il pour autant baisser les bras et se réfugier dans le fatalisme ? Il est tard. Très tard. Mais pas trop tard. Je partage l’opinion de mon ami Eric Zemmour. La France n’a pas dit son dernier mot. Ou plutôt, elle n’a pas exhalé son dernier souffle. À une autre époque et dans des circonstances beaucoup plus tragiques, les combattants de Stalingrad avaient toutes les raisons de désespérer, de croire que tout était fini, qu’ils ne pourraient jamais venir à bout des loups venus les dévorer. Et pourtant, en se battant rue par rue, maison par maison, en allant puiser au tréfonds de l’âme russe, ils ont trouvé la force de tenir puis, progressivement, de repousser l’invasion. 

    Les temps ont changé et heureusement notre combat est devenu plus idéologique, politique, médiatique, électoral, législatif et juridique. Pour sauver la France il ne sera pas nécessaire de mourir sous les bombes ou de faire face à la mitraille ennemie, mais de choisir, dans les urnes, ceux qui ont fait vœu de faire don d’eux-mêmes à la plus belle des causes. Celle de la France. Celle d’une République que nous entendons garder française.

     

    Economiste et haut fonctionnaire. Président de l’Institut Apollon.
     
  • « Le libéralisme n’est pas viable, parce qu’il tranche ses propres racines », par Imre Csekő.

    Article paru dans le Magyar Nemzet le 5 juillet 2021.

    Patrick Deneen : aujourd’hui, le but de l’idéologie LGBT, c’est la liquidation de la norme hétérosexuelle

    La sensibilisation des enfants dans le domaine sexuel fournit un réel motif d’inquiétude – a confié à Magyar Nemzet Patrick Deneen, pour qui l’élite libérale à la tête des institutions qui gouvernent le monde occidental traite en ennemis tous ceux qui restent attachés aux traditions.

    Ce professeur de l’université Notre Dame, venu en Hongrie à l’invitation du Mathias Corvinus Collegium, l’affirme sans ambages : les conservateurs ont besoin de courage, de sagesse et de prudence, et doivent faire du bien commun leur étendard.

    – Dans l’un de vos articles, vous écrivez que le libéralisme n’est pas viable. Sur quoi s’appuie ce jugement ?

    – Le libéralisme est capable de floraison quand il n’est pas chimiquement pur, mais mélangé à des éléments non-libéraux. Car en réalité, les traditions sur lesquelles le libéralisme s’est construit sont, notamment, la famille, des communautés soudées, la religion et la nation. Telles sont les préconditions du libéralisme, et les véritables sources nourricières de la coexistence des hommes. Or le libéralisme affaiblit toutes ces sources, en tant qu’institutions qui limitent notre liberté. Ce qui, donc, rend le libéralisme inviable, c’est qu’il tranche ses propres racines, dont il aurait besoin pour se perpétuer.

    – Au vu des troubles en cours en Amérique, peut-on dire que nous sommes témoins du moment où le libéralisme montre au grand jour qu’il n’est pas viable ?

    – Oui. Mais c’est déjà ce qu’indiquaient aussi l’élection de Donald Trump, le Brexit et la montée des populismes à travers toute l’Europe. C’est aussi ce à quoi on assiste dans le cas des réactions d’hostilité de l’UE envers la Hongrie et la Pologne. Dans l’idéologie libérale, on observe un très fort sens de la mission, une volonté de réorganiser la société exclusivement autour de l’idée que nos traditions sont des caractères aléatoires que l’évolution sociale doit dépasser. La division à laquelle on assiste est due au fait que l’élite libérale à la tête des institutions qui gouvernent le monde occidental traite en ennemis tous ceux qui restent attachés aux traditions.

    – A votre avis, dans quel état se trouve aujourd’hui la démocratie américaine ?

    – Elle n’est pas en bon état, car on ne voit pas comment le précipice social précédemment mentionné pourrait être comblé. En effet, pour que la politique fonctionne, il faut qu’aucune division ne soit d’une ampleur la situant au-delà du rayon d’action des compromis possibles entre hommes de bonne volonté – entre ceux qui admettent que leurs adversaires ne sont pas des ennemis, mais des concitoyens qui pensent différemment. Or dans l’Amérique d’aujourd’hui, chacun des deux bords voit l’autre camp comme un camp ennemi. Depuis les événements du 6 janvier dernier au Capitole, il arrive désormais que les organes de la sécurité d’Etat enquêtent sur tel ou tel citoyen en raison de ses vues politiques. De mon vivant, aussi loin que je me souvienne, cela ne s’était jamais produit. C’est un phénomène qui rappelle l’Union Soviétique. Certains citoyens, en raison de leurs opinions politiques, sont considérés comme des terroristes, comme l’ennemi intérieur. Il règne aujourd’hui dans mon pays une ambiance vraiment délétère, et je n’observe malheureusement aucune volonté d’y mettre un terme. Joe Biden a beau parler d’unifier le pays, son gouvernement ne reflète en rien une telle intention.

    – Donald Trump ayant crié à la fraude électorale et refusé de reconnaître sa défaite, il a été banni de plusieurs réseaux sociaux. Quant à vous, trouvez-vous imaginable que le scrutin ait été entaché d’irrégularités ?

    – Ce que je peux affirmer avec certitude, c’est que ceux qui dirigent les institutions dont la mission serait d’enquêter sur d’éventuelles fraudes électorales ont fait preuve, concernant ces dernières élections présidentielles, d’un extraordinaire manque d’intérêt. Je ne peux pas savoir s’il y a eu des fraudes ou non, mais ce qui est certain, c’est que la presse et les divers organes de contrôle n’ont pratiquement rien fait pour le vérifier, car tel n’était pas leur intérêt, dans la mesure où leur soutien à la candidature de Joe Biden était évident. Il faut aussi remarquer que ceux-là même qui condamnent la remise en cause de la régularité du scrutin de 2020 sont ceux qui, en 2016, soutenaient mordicus que les élections avaient été truquées moyennant une ingérence russe. A l’époque, des enquêtes parlementaires ont été ouvertes au Congrès, on réclamait l’intervention des services secrets, et des efforts considérables – quoique finalement vains – ont été déployés pour prouver l’irrégularité du scrutin. Je mentionne tout cela pour faire comprendre à quel point, à l’heure actuelle, les partis se font face comme des ennemis, sont devenus incapables de compromis, et tendent fortement à contester la légitimité de toute victoire du camp adverse. Il s’agit donc d’un problème d’ampleur systémique, affectant chacun des deux grands partis.

    – On dirait que nous autres, en Hongrie, à cause de la parenthèse communiste, avons pris des décennies de retard sur l’Amérique en termes de progrès social. Peut-on imaginer que, grâce à cela, ce serait désormais notre tour ? Que c’est nous qui pourrions maintenant avoir quelque-chose à vous apprendre ?

    – Il peut arriver qu’une maladie soit déjà en train de ronger notre organisme, de détruire notre santé, mais sans que le médecin ait encore réussi à la diagnostiquer. C’est peut-être en 2016 – à un moment où la maladie était déjà dans une phase avancée – qu’il est devenu évident que notre société avait radicalement muté. Pour retrouver une époque à laquelle la réflexion sociale chez nous était au même niveau qu’aujourd’hui en Hongrie, il faut remonter loin, peut-être jusqu’aux années 1950. A l’époque, il existait encore une nette majorité de citoyens qui affectaient d’un signe positif la nation, la famille traditionnelle, ou encore la religion. Aujourd’hui, nous repensons à cette époque comme à un âge d’or. La classe ouvrière était très puissante, le plein emploi pratiquement assuré, et l’Etat-providence avait tissé autour des travailleurs un filet de sécurité tel qu’ils n’en avaient jamais connu auparavant. Quand nous regardons la Hongrie actuelle, nous nous rendons compte que ces éléments sont les conditions du rétablissement d’une cohésion nationale chez nous. Aujourd’hui, en effet, on observe plutôt une fracture sociale en cours d’approfondissement, séparant les gagnants et les perdants de la mondialisation, et les plaies sont de plus en plus larges. J’espère que les sociétés d’Europe de l’est n’auront pas à passer par tout cela.

    – Comment décririez-vous le phénomène connu en Occident sous le nom de « culture de l’annulation » (cancel culture) ?

    – C’est un phénomène qui ressemble à s’y méprendre à ce qu’on observait dans l’Union Soviétique, à ceci près que, pour l’instant, on n’emprisonne pas encore les gens en raison de leurs opinions. Mais notez bien que, pour ma part, je crains fort qu’on ne finisse par en arriver là. Ceux qui dirigent les institutions qui orientent la vie sociale – représentant le pouvoir économique, culturel et politique – trouvent intolérable la moindre divergence d’avec l’idéologie libérale. Si quelqu’un ose, par exemple, critiquer la révolution sexuelle, et se rallier à l’idée – encore récemment jugée respectable et partagée par une large majorité – selon laquelle c’est la famille traditionnelle qui doit constituer la norme sociale, les gardiens autoproclamés de l’ordre social vont attaquer ce contrevenant sur les réseaux sociaux. Or, sur le marché du travail, ce phénomène dispose déjà d’une traduction institutionnelle. Il peut arriver qu’un employé perde son poste pour prix d’opinions en contradiction avec la doxa libérale, et que sa carrière soit ruinée.

    – La théorie dite « théorie critique de la race » gagne du terrain : qu’en pensez-vous ?

    – Jusqu’à une date récente, en Amérique, tout le monde s’accordait autour de l’idée traditionnellement américaine selon laquelle Dieu nous a tous créés égaux, comme l’affirme d’ailleurs notre Déclaration d’indépendance. En conséquence de quoi, la création des conditions d’une concurrence loyale, sans discriminations basées sur la race ou le sexe, devrait déboucher sur une société plus juste. C’est cette tradition qui a dégénéré jusqu’à produire la théorie critique de la race, dans laquelle on reconnaît de nombreux éléments marxistes, dans la mesure où elle divise la société en oppresseurs et oppressés en fonction de certains signes différenciateurs. Dans le temps, cet antagonisme était créé à partir d’une opposition de classes – aujourd’hui, c’est la couleur de peau qui sert de critère. Si vous avez la peau blanche, c’est que vous appartenez à la classe des méchants ; si ce n’est pas le cas, alors : à la classe des vertueux. Comme on juge les gens exclusivement à partir de caractéristiques externes, c’est à bon droit que beaucoup se sont demandé s’il ne s’agissait pas en réalité d’une théorie raciste, qui taxe de méchanceté intrinsèque une partie de la population, et confie à ses adeptes la mission de transformer la société de façon à ce qu’elle soit régie par le groupe présenté comme vertueux, et que ce dernier soit en mesure de rééduquer ceux qu’on présente comme méchants.

    – S’agissant d’une théorie dont la base est raciale, un parallèle avec le nazisme ne serait-il pas tout aussi envisageable ?

    – Dans la théorie critique de la race, on retrouve les catégories du pur et de l’impur. C’est une approche manichéenne selon laquelle, pour atteindre l’état paradisiaque, il faut nettoyer le monde de ses éléments d’impureté. C’est la base commune à toutes les idéologies désastreuses et inhumaines. Jadis, en affirmant que nous sommes tous – indifféremment de la couleur de peau et de la classe sociale – pécheurs et condamnés à implorer la rédemption, le christianisme empêchait les hommes politiques de se croire au-dessus des conséquences du péché originel. Il n’est donc pas surprenant de voir cette nouvelle idéologie gagner du terrain aujourd’hui, dans cette époque postchrétienne qui est la nôtre.

    – En Hongrie, ces jours-ci, c’est la question de l’éducation sexuelle des enfants qui s’est transformée en un débat politique très agité. A votre avis, la « sensibilisation » des enfants représente-t-elle un réel danger ?

    – L’inquiétude est hélas justifiée. En Amérique, la révolution sexuelle a opéré une jonction avec les questions raciales. Le mouvement homosexuel a gagné en influence en se greffant sur le mouvement des libertés civiques. Or d’après moi, il existe une différence importante entre le refus de juger d’une personne en fonction de sa couleur de peau et une approche de la sexualité et de tout ce qui en découle basée sur une certaine idéologie. Ce sont deux choses bien différentes, si bien que, au moment précis où les gens ont commencé à percevoir le phénomène LGBT sur le modèle de la question raciale, nous avons perdu la bataille. Je pense que certains de nos caractères donnés les plus fondamentaux ont une place légitime dans l’ordre politique, tandis que d’autres aspects de notre identité ne requièrent pas de reconnaissance et de promotion de la part de l’Etat. Il est fort préoccupant de voir que cette question s’est transformée en une croisade idéologique internationale, qui déferle sur l’ensemble du monde occidental. Le drapeau de la Pride est devenu le symbole de la pureté et de la vertu. Il n’est plus question de tolérance, mais d’acceptation, et même de reconnaissance – notions qui signifient bien davantage que la tolérance (que je soutiens moi aussi), dont le principe est que les gens puissent vivre leur vie comme ils l’entendent, à l’abri de toute persécution. Mais aujourd’hui, ce dont il est question, c’est de faire disparaître la norme hétérosexuelle – chose qui, constituant une menace pour la civilisation, est inacceptable.

    – En Occident, il semble que les conservateurs, depuis des décennies, n’ont de cesse de reculer. Quelle pourrait être l’alternative à cette capitulation toujours plus complète ?

    – Le problème vient en partie de la façon qu’ont les conservateurs de s’auto-définir, dans la mesure où, traditionnellement, ils se fixaient pour objectif final de bloquer les mutations libérales en cours à leur époque. C’est ce que suggère le mot « conservateur » lui-même : qu’on cherche à conserver une chose, qu’on n’est peut-être même pas certain d’être en mesure de définir avec précision. Peut-être aurions-nous besoin d’une meilleure compréhension de l’intérêt général. C’est ce qu’on pourrait appeler le « conservatisme du b

  • Darcos se rachète ?

                Nous n'avons pas été tendres, récemment, avec Xavier Darcos, juste avant ce que nous avons appelé sa chute (1). Une double chute, en fait, puisqu'il s'agissait à la fois de sa fin de gestion désastreuse au Ministère de l'Education nationale, mais aussi -chute "morale" cette fois...- de sa participation inattendue, qui l'avait totalement discrédité, à "l'énorme opération contre Benoît XVI". 

                On se souvient que, hurlant avec les loups et ajoutant sa voix à celle des insensés et des manipulés, il avait qualifié de "criminelle" (2) la pensée et l'action du Pape....

    DARCOS 2.jpg

    (1): voir les trois notes "Adieu Darcos !..." (I, La chute de la maison Darcos….. / II, Violences scolaires : fouilles des cartables et portiques de sécurité ? Non, merci !..... / III, "La" vraie réforme...), dans la catégorie "Éducation".

    (2) : citation complète: en mars, encore ministre de l'Education nationale, il avait affirmé qu' "Aller dire en Afrique qu'il ne faut pas utiliser le préservatif, c'est criminel".

                 Notre réaction s'expliquait par une double déconvenue: après avoir fait naître de réels espoirs, et avoir, de fait, bien commencé au Ministère, il s'était laissé paralyser à son tour par un mammouth devant lequel il avait fini lui aussi, à son tour, par baisser les bras. Et -comme si cela ne suffisait pas !...- cette affligeante participation à la curée anti Pape, et cette scandaleuse déclaration par laquelle il contribuait à saper l'autorité, l'image même de toute autorité.....

                 Or, voici que, sans que le Pape ait rien changé ni à sa doctrine, ni à son action, le même Xavier Darcos, toujours aussi inattendu finalement -mais cette fois, dans le bon sens- se fend d'un excellent commentaire sur l'encyclique, dans L'Osservatore romano. Un commentaire tellement excellent qu'il vaut la peine d'être mis sous les yeux de celles et ceux qui ne l'auraient pas encore lu.

                  On reste cependant perplexe, et confondu. Comment est-il possible, nous le disions à l'instant, que, sans le moindre changement dans les propos ou l'action de Benoît XVI, la même personne -Xavier Darcos- qui l'avait traité de "criminel" déclare aujourd'hui "Puisse son message être entendu !", car il propose "les plus utiles contrepoisons" ?

                  Certes, on préfère lire et entendre cela que l'énormité précédente (l'attitude du Pape est criminelle), mais tout de même...!

                  Voici le texte, dans son intégralité:

    Malaise dans la civilisation

     

                S’adressant à un monde déboussolé, inégalitaire et traumatisé par les spasmes d’une crise globale, l’encyclique Caritas in veritate vient à point nommé, telle une clarté traversant les sombres nuées. Elle permet à S.S. le pape Benoît XVI de repréciser la doctrine de l’Église face aux réalités sociales de ce temps, livré aux lois cyniques du profit et à une interdépendance économique dérégulée. Elle vient annoncer que d’autres pistes sont possibles et nécessaires. Elle va puiser, dans la source du message chrétien, l’espérance d’orientations et de solutions novatrices.

                Benoît XVI célèbre la charité, vertu cardinale de la foi, élan de l’âme vers autrui, « voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église ». Il se situe donc dans le sillage lumineux du Rerum novarum de Léon XIII et du Populorum progressio de Paul VI. Le pape, d’emblée, ressaisit le fondement du christianisme (l’amour, le partage et la justice) pour y trouver remède aux tactiques égoïstes du chacun-pour-soi. Il rappelle que l’Évangile ouvre un chemin pour une société de liberté et d’équité. Car « un christianisme de charité sans vérité peut facilement être confondu avec un réservoir de bons sentiments, utiles pour la coexistence sociale, mais n’ayant qu’une incidence marginale ».

     

    Les dérives du capitalisme généralisé

     

                Jean-Paul II avait frappé l’opinion par le combat de l’Esprit qu’il incarna contre le marxisme soviétique et stalinien. Mais il critiqua aussi les dérives du capitalisme généralisé et anomique. Avec le même souffle, le pape Benoît XVI dresse un constat sévère des dérives criminelles de la mondialisation, dues à une finance fondée sur le gain immédiat de quelques-uns. Ses analyses sont précises, illustrées et vastes. Elles démontrent l’aliénation d’une humanité, ravagée par une inégalité insupportable entre les êtres, les sociétés et les nations.

                Ce constat, assombri par la crise actuelle, exige une redéfinition du développement – qu’on ne saurait réduire à une simple croissance économique continue. Le pape en stigmatise, dans leurs diverses formes visibles, les évidents ratages : exclusion, marginalisation, misère et mépris des droits humains fondamentaux. Le processus de développement a besoin d’un guide : la vérité. « L’amour dans la vérité », c’est « la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière ». Sinon, « l’agir social devient la proie d’intérêts privés et de logiques du pouvoir, qui ont pour effets d’entraîner la désagrégation de la société ».

     

    Le progrès vorace a échoué

     

                Ouvrons les yeux : le progrès vorace, fondé sur des ressorts matériels et spéculatifs, a échoué. Le monde se dévore lui-même, tel Kronos mastiquant ses propres enfants. L’Église propose un autre choix : un « développement intégral », qui assure une émancipation humaniste partagée. Car la croissance est un bienfait, la mondialisation n’engendre pas forcément une catastrophe, la technique n’est pas en soi perverse, mais ces forces brutes doivent être subordonnées à une éthique. Dans ce monde en désarroi, les expériences les plus prometteuses ont commencé par établir de nouvelles relations entre les hommes. Benoît XVI appelle à généraliser ces essais, à explorer les voies du don, de la gratuité, de la répartition. Il condamne la vacuité d’un relativisme aveugle qui prive les hommes d’un sens à leur vie collective. Il blâme ainsi les deux dangers qui menacent la culture : un éclectisme où tout se vaut, sans repères ni hiérarchies, et une uniformisation des styles de vie.

                Face au fiasco de l’avoir et au chaos de l’être, Benoît XVI réclame une nouvelle alliance entre foi et raison, entre la lumière divine et l’intelligence humaine. Même si elle « n’a pas de solutions techniques à offrir », l’Église détient « une mission de vérité à remplir » en vue d’une « société à la mesure de l’homme, de sa dignité et de sa vocation ».

     

    Une condition de survie

     

                Car, si l’on approfondit les apparences, les causes du sous-développement ne sont pas d’abord d’ordre physique. Elles résident davantage dans le manque de fraternité entre les hommes et les peuples : « La société toujours plus globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères. » Le pape lance un appel pour que cette crise nous oblige à reconsidérer notre itinéraire, car, tandis que la richesse mondiale croît, les disparités augmentent. Ce magma, érodant les valeurs, conduit à mépriser la vie dans ses spécificités, à décourager la natalité, à opprimer la liberté religieuse, à terroriser la spiritualité, à décourager la confiance et l’expansion. Il s’agit simplement que les hommes prennent conscience de ne former qu’une seule famille, ce qui exige le retour à des valeurs inusitées : don, refus du marché comme lien de domination, abandon du consumérisme hédoniste, redistribution, coopération, etc.

                La pensée du pape entrevoit le cauchemar d’une humanité enivrée par la prétention prométhéenne de « se recréer en s’appuyant sur les prodiges de la technologie », tels le clonage, la manipulation génétique, l’eugénisme. Mais la source de ces déviances reste unique : la déshumanisation. Car, où que nous vivions et à quelque degré de responsabilité que nous nous situions, chacun de nous peut renouer avec l’amour et le pardon, le renoncement au superflu, l’accueil du prochain, la justice et la paix. Cette conduite relevait de l’exigence morale. Elle est devenue une condition de survie.

                La lecture de cette encyclique, portée par une ferveur spirituelle magnifique, ne donne pas l’impression d’une méditation abstraite ou d’une oraison. Rarement un pape aura touché d’aussi près le réel pour en disséquer les maux et pour proposer, avec pragmatisme et lucidité, les plus utiles contrepoisons. Puisse son message être entendu ! 

  • «Si Salah Abdeslam est à terre, l'idéologie qui lui a fait commettre ses crimes est plus que jamais debout», par Céline

    Salah Abdeslam à droite, Mohamed Amri à gauche et Mohamed Abrini au centre. BENOIT PEYRUCQ / AFP

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le procès des attentats du 13 novembre s'est ouvert le 8 septembre, l'essayiste Céline Pina rappelle qu'il ne faut ne pas confondre justice avec vengeance et que l'enjeu est de nommer l'idéologie des accusés.

    3.jpgLe procès des attentats du 13 novembre est un évènement historique aux enjeux énormes et dont le gigantisme est le premier défi. Évitera-t-on l'éparpillement et la perte de sens qui découle de l'accumulation des questions comme des attentes des parties civiles ? À écouter les commentaires sur les chaînes d'infos, ce n'est pas gagné. Que la compassion pour les victimes soit mise en avant est logique eu égard à l'ampleur du massacre, mais celle-ci est parfois utilisée pour éviter les questions qui fâchent et qui inscrivent ces attentats dans un contexte plus large. Le rôle de l'idéologie politico-religieuse qui alimente le terrorisme, l'islamisme, n'est pas toujours évoqué frontalement, pas plus le fait que son influence, loin de reculer, ne cesse de s'étendre en France et de par le monde.

    Si par son ampleur, ses dimensions et sa durée, ce procès historique est comparé parfois à celui de Nuremberg, une différence majeure saute aux yeux. À Nuremberg, il n'y avait pas que les accusés qui étaient vaincus, leur idéologie aussi était à terre et n'inspirait plus que l'horreur. Il y avait un consensus sur les racines du mal. Ici les accusés ont été vaincus, mais bien que la menace que celle-ci représente ne fasse que grandir sur notre sol, elle suscite toujours l'embarras quand il s'agit de la qualifier précisément, comme d'évaluer la force de son emprise. D'où l'importance de comprendre les filières, les financements et l'organisation qui ont amené les accusés à souvent trouver aides, complicités et soutiens dans nombre de pays, de la Syrie à la Belgique, de la Turquie à la France.

    Il s'agit certes de juger des actes monstrueux, mais aussi d'ouvrir les yeux sur une barbarie qui est trop souvent niée, alors que jamais les violences, sur notre sol ou ailleurs dans le monde, n'ont cessé. Il y a deux jours, c'est un jeune tchétchène radicalisé, profil similaire à l'égorgeur de Samuel Paty qui a été arrêté et remis en liberté alors qu'il avait commencé à organiser un attentat contre Mila. Manifestement le procès Charlie qui a pourtant eu lieu l'an dernier n'a toujours pas dessillé les yeux de nos institutions.

    La provocation est l'arme de ceux qui sont limités dans leurs moyens d'action et n'ont rien à perdre. C'est la vanité du perdant.

    Céline Pina

    Difficile à gérer, ce procès dont il ne faut pas attendre trop de choses a toutefois un mérite, celui d'exister. Certes la première journée s'est révélée éprouvante pour les victimes et les incessantes provocations de Salah Abdeslam pouvaient paraître insupportables, mais ce sont des rodomontades de vaincu qui refuse d'ouvrir les yeux sur le sordide de ce qu'il est et de ce que sera son avenir. Il invoque Allah et le paradis, sa réalité est qu'il est menotté, en prison et qu'il va devoir supporter ce procès sans avoir quoi que ce soit à décider. Sa vérité est qu'il est un assassin et un prisonnier. Le reste n'est que l'expression de sa vacuité intellectuelle et spirituelle.

    Il a beau réciter la shahada, «Je tiens à témoigner qu'il n'y a pas d'autres Dieu qu'Allah et Mohammed est son prophète» quand on lui demande son identité, il n'est pas un martyr en puissance, il n'est qu'un accusé entre les mains d'un système qu'il abhorre mais qui le domine. Si quand il ouvre la bouche, c'est pour clamer sa haine de la démocratie et son refus de l'État de droit, il ne lui reste pas moins soumis. Ne serait-ce le sang qu'il a sur les mains, tout cela relèverait de l'enfantillage. La provocation est l'arme de ceux qui sont limités dans leurs moyens d'action et n'ont rien à perdre. C'est la vanité du perdant. La grande bouche du petit bras. La réponse du président de la Cour, qui le traite comme un gamin sans grand intérêt en lui répondant «Bon on verra cela plus tard» était la meilleure manière de le remettre à sa place. Il va d'ailleurs tenter une nouvelle fois d'enflammer le prétoire en répondant à la question posée sur sa profession, qu'il est un «combattant de l'État islamique». «Ah» lui rétorque à nouveau le président «moi j'avais intérimaire», le ridiculisant un peu plus.

    On peut comprendre que cela ait été très douloureux à vivre pour les victimes, mais que Salah Abdeslam confirme son adhésion fanatique à l'islam politique, comme son absence de tout remord ou de toute prise de conscience n'est pas une surprise. Il est resté le même que celui qu'il était à son arrestation, un petit voyou sans envergure qui s'est construit dans la haine de ce que nous sommes et n'a pas les moyens intellectuels de comprendre une civilisation qui fait le choix de l'état de droit contre la violence arbitraire. Il ne comprend que la domination, la brutalité et le meurtre, le dépassement de la force par la loi lui échappe.

    Une autre dimension du personnage et un des fondamentaux de l'idéologie politico-religieuse à laquelle il adhère ne va pas tarder à être mis au premier plan dès ce premier jour d'audience : la victimisation. C'est ainsi que l'homme se met à se plaindre qu'il est traité comme «un chien» et couine sur sa revanche dans l'au-delà. Certes on peut avoir envie d'accélérer l'échéance et on ne peut reprocher aux victimes leur dégoût face à un tel personnage, mais il sera renvoyé une nouvelle fois dans les cordes par le magistrat responsable du procès, «On n'est pas dans un tribunal ecclésiastique mais dans un tribunal démocratique». Et il le fera rasseoir.

    En attendant, Salah Abdeslam aura une nouvelle fois montré l'arrogance et l'absence totale d'empathie du fanatique qu'il est et aura remis au cœur du procès l'islamisme. Il n'en reste pas moins que tout cela reste du cirque. Ses vociférations ne sont pas celles d'un homme puissant qui se maîtrise et retourne la situation à son avantage, mais celles d'un petit voyou pas assez intelligent pour comprendre la place qu'il occupe vraiment et qui se pousse du col pour se donner du courage.

    Avec la sortie de prison de centaines de djihadistes libérables prochainement, la menace ne cesse même de se renforcer.

    Céline Pina

    Finalement, cet homme du ressentiment et de la vengeance se cogne ici à l'idée de justice. Martin Luther King disait «cette ancienne loi d'œil pour œil laisse tout le monde aveugle». Cela ne signifie pas qu'il faut opposer la bienveillance au fanatisme, le pardon à la violence, mais qu'il faut savoir distinguer la vengeance de la justice. La sanction est nécessaire, mais elle est édictée dans le cadre du logos et de la raison. Le simple fait que ce procès se tienne est déjà en soi une belle réponse à la barbarie.

    Pour le reste, espérer que ces 9 mois et ces 542 tomes (soit 53 mètres linéaires) de procédures accouchent d'une prise de conscience généralisée de la réalité de la barbarie qui nous frappe n'est guère envisageable. Mais cela peut être une étape sur la voie de la lucidité. En effet, si Salah Abdeslam est à terre, l'idéologie qui lui a fait commettre ses crimes est plus que jamais debout. Avec la sortie de prison de centaines de djihadistes libérables prochainement, la menace ne cesse même de se renforcer.

    Or personne n'a encore tiré les leçons du fait qu'un des principaux commanditaires des attentats du 13 novembre, Oussama Atar, ressortissant belge et chef de l'Amn al-Kharij, la branche du service de renseignement de l'État islamique chargé des opérations terroristes a pu organiser ces actions meurtrières grâce en partie au gouvernement belge. L'homme avant d'appartenir à l'État islamique s'était engagé en effet auprès d'Al-Qaïda et avait été condamné à 20 ans de prison en Irak. Pourtant au courant de sa radicalisation le gouvernement belge a exercé des pressions pour le faire libérer et les partis belges Écolo et PS, avec l'appui d'Amnesty International, ont organisé une campagne intitulée «sauvons Oussama». Ils l'ont ainsi rapatrié et libéré en 2012. Aujourd'hui encore, la chape de plomb qui permet à Molenbeek et à d'autres territoires en Belgique et en France d'être des lieux de transit ou de refuge des islamistes et des djihadistes est aussi entretenue par l'aveuglement ou le clientélisme de certains élus. Si ce procès permet aux politiques de regarder ces faits en face, nous y aurons tous gagné beaucoup.

     

    Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

     IMG_0096.jpg

     =Cette semaine sera importante, pour nous, puisque c'est mardi que nous ouvrirons notre Compte Twitter A.F.Royaliste. Evidemment, c'est un engagement pour notre équipe, car ce n'est pas tout que d'ouvrir un compte, encore faut-il l'alimenter, et bien sûr, intelligemment, en présentant nos idées, nos réactions d'une façon attrayante et "aimable", pour les faire accepter et partager : comme pour le quotidien, il ne s'agira pas de remplir pour remplir, et tous ceux qui mènent une action s'inscrivant dans la durée savent qu'il est toujours facile de faire un numéro un : c'est de "tenir" plusieurs centaines, plusieurs milliers de numéros qui est très difficile : nous alimentons déjà le quotidien - ce qui n'est déjà pas si mal - et, depuis un peu plus d'un an et demi, sa Page Facebook...

    Mais c'est le parti que nous prenons pour continuer à progresser...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg=Auparavant, lundi, Louis-Joseph Delanglade aura "ouvert" notre semaine de réflexion en exprimant notre position sur les sujets importants du moment, suivi du Grain de sel de Scipion : son Tropisme allemand a suscité un débat de plus de 25 Commentaires, et son dernier Droit du sol, droit du sang a ouvert, lui aussi, un débat animé, encore en cours, et c'est très bien ainsi... A noter que plusieurs Sites et Blogs ont repris ces sujets (comme c'est du reste régulièrement le cas pour de nombreuses autres notes, PDF, vidéos, Albums ou autres de lafautearousseau...).

    Quant au prochain Champsaur, tout à fait d'actualité, sur les méthodes de renseignement dits par moyen technique, autrement dit les écoutes et ce qu’est la NSA américaine, s'il n'est pas pour les jours qui viennent, il passera au plus tard la semaine prochaine...  

    -----


    capture d'ecran blog.jpg= Mercredi, nous présenterons quelques uns des liens "partagés" sur notre très dynamique Page Facebook Lafautearousseau Royaliste (une toute petite partie). On aura donc Hélène Richard Favre; Dona Rodrigue (sur "Cahuzac, règlements de comptes" ); Karyne Guidasci (sur le retour des otages) ; Dextra (sur "Communauté et communautarisme"); Christian Vanneste (sur la révolte bretonne et "Le courage et la Vérité"), et deux ou trois autres, qui arriveront aujourd'hui et demain... 
     
     -----

    nation.jpg= Restent jeudi et vendredi : si le Champsaur n'est pas prêt, on reviendra sur les propos très révélateurs de Manuel Valls sur la "Nation", qu'il présente comme un "cadeau", une innovation offerte à la France par la Révolution. Ce sera l'occasion de bien montrer comment, justement, à partir de la Révolution, l'idéologie a fait irruption dans la pensée politique, au poi

  • Les Jargonautes (III): Journée-type d'un élève...

                  8 heures : après son départ de sa "cellule éducative de base" -entendez, sa famille: ca commence bien !-  voici le moment de l'arrivée au collège de notre élève (pardon ! notre "apprenant": ah mais !...); dans "l'espace ludique" (la cour de récré) ses copains tapent dans le ballon ? non: dans "le référentiel bondissant": si, si !; et, pour certains, le ballon de rugby ? là, c'est "le référentiel bondissant aléatoire": promis-juré !...

                  Mais "l'apprenant" ne s'arrête pas: croyez-vous qu'il aille en classe ? dans une vulgaire salle de classe ? Que non ! il se dirige vers l'un des multiples "sous ensembles de l'espace éducatif" ! eh ben, il s'en passe des choses, dans nos collèges !...

                  Va-t-il avoir une bonne vieille "interro" ? vous ne comprenez toujours rien: il va subir "une évaluation ponctuelle de l'action éducative spécifique"; et s'il bavarde avec son voisin pendant l'interro ? c'est tout autre chose qu'un vulgaire bavardage: il s'agira d'une "activité verbale non spécifique" ! alors là, on est mort !... Y aviez-vous pensé, quand vous adressiez quelques mots à votre concierge ou à votre voisin, que vous donniez dans le "non spécifique": vos journées n'en acquièrent-elles pas une tout autre dimension ? Évidemment cela "pose" plus que de dire "j'ai bavardé quelques instants avec un-tel..."

                 Aurait-il oublié son crayon ? N'allez surtout pas vous faire remarquer en parlant d'autre chose que d'un... on vous le donne en mille !: "instrument scripteur" ! Si, si....

                Imaginons enfin que notre cher "apprenant" remue un peu trop, et pour tout dire s'agite en classe: ne vous faites pas remarquer en appelant cela de l'agitation ou -horreur passéiste suprême !...- du chahut: apprenez plutôt (et parlez-en à votre docteur de famille pour le recycler) qu'il s'agit d'une "hyper activité motrice perturbante" !

                 Alors là, vraiment: chapeau ! il a fallu qu'ils se les triturent, les méninges, et dans tous les sens ! pour nous pondre celui-là ! Mais ne vous inquiétez pas: le jargon administratif (pardon: le Jargad...) vous réserve encore de savoureuses surprises et découvertes!

                 A bientôt !...

  • A partir d'aujourd'hui, François Hollande n'est même pas un adversaire; l'adversaire de fond, c'est le Système, dont il

            L'élection d'un Président se réclamant d'un courant qui n'est pas majoritaire dans le pays fait que, pour la première fois, de la base au sommet, c'est-à-dire de la Commune à la Présidence de la République, en passant par les Conseils généraux (Départements) et les Conseils Régionaux (Régions), sans oublier le Sénat, l'ensemble de la France, qui vote "d'un côté", est majoritairement géré par "l'autre côté" (il y a, évidemment, l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas rien...).

            Parfaitement légale, mais d'une légitimité parfaitement nulle, cette situation ubuesque est la victoire - posthume et persistante... - de François Mitterand, et celle, bien d'aujourd'hui, de l'incommensurable crétinisme de "la droite la plus bête du monde".

             L'espérance des uns, et leurs illusions, passeront vite, et seront rapidement, et cruellement déçues : on peut faire confiance - si l'on peut dire... - à la Crise, pour cela, et surtout à l'invraisemblable attelage que va "conduire" François Hollande : entre Eva Joly et Mélenchon, d'une part, et un PS plus obsolète et plus passéiste que jamais, le drame, c'est que François Hollande ira ans le mur, et y emmènera la France avec lui....

             La déception des "autres" sera, elle aussi, vite oubliée : Marine Le Pen prépare les Législatives depuis le soir du premier tour, et Coppé prépare... 2017, depuis plus d'un an !

            Notre tâche reste donc la même, totalement inchangée et totalement actuelle : proposer aux Français de sortir de ce Système, de ce court-termisme permanent, de cette remise en cause perpétuelle, de cette conduite erratique des affaires. En posant la seule vraie question : et la France, dans tout ça ? Elle va continuer à descendre et à s'affaiblir, et c'est le Système qui en est le premier responsable : plutôt que de préparer sans cesse de nouvelles élections - et de nouvelles déceptions... - c'est un autre combat qu'il faut mener.

            En proposant de soustraire le sommet de l'État à la lutte incessante des factions, des intérêts catégoriels et de parti, pour laisser la légitime fluctuation de l'opinion s'exercer, mais pour l'étage d'en dessous; et concilier ainsi la stabilité, au sommet d'un État devenu a-démocratique, avec le changement... Changement d'ailleurs non seulement au sommet et du sommet de l'Etat, dans l'optique de reconstruire une Société selon un Ordre véritable et sur la base de justes principes....

            En tout cas, c'est là, dans cette proposition, que se situe notre action, celle qui nous est propre et qui fonde notre raison d'être, notre originalité indissoluble dans les jeux du Système et des Partis; et notre légitimité....

  • Sarkozy ? Dupont-Aignan ? Le Pen ? un(e) autre ?.....

            Nous l'avons dit : nous ne donnerons pas de consigne de vote, préférant consacrer toute notre énergie à la tâche qui est la nôtre en propre, et que personne d'autre que nous ne fera à notre place si nous ne le faisons pas : expliquer, à temps et à contre-temps, que ce n'est pas d'un changement d'homme - ou de femme... - dont la France a besoin, mais d'un changement d'Institution : c'est beaucoup moins gratifiant, mais c'est beaucoup plus profond, et - au sens fort du terme - c'est beaucoup plus politique....

           Ceci ne veut pas dire que nous nous désintéressons de l'avenir immédiat de notre Pays et que nous nous réfugions sur Sirius. Nous suivons la campagne, analysant les programmes et les propositions de chacun, à la lumière de l'intérêt général et du Bien commun.

           Pour le reste, nous voyons bien que se dessinent, chez les royalistes, certaines tendances, et nous ne trouvons pas choquant que les royalistes débattent entre eux : nous pouvons même faire écho, ici, à leurs arguments...

           On sait, par exemple, que la NAR (Nouvelle Action Royaliste)  appelle à voter pour Nicolas Dupont Aignan. Il suffit de lire les commentaires pour voir que certains de nos lecteurs voteront, eux, Sarkozy : c'est le cas de P.H. qui nous demande si nous serions d'accord pour passer un texte, écrit par Jean Marichez, chercheur à l' École de la Paix de Grenoble, et a priori - ce que ne laisserait pas deviner ce "papier"... - "plutôt à gauche". 

            Ce Blog étant ouvert à tous nos amis, nous passons bien volontiers ce texte, en ayant pris soin de prévenir P.H. qu'il devait s'attendre à une pluie de "commentaires", et en rappelant ce par quoi nous avons commencé : pour nous, la tâche essentielle n'est pas de vivre au rythme du Système, ni d'entrer dan son jeu, ni d'y dépenser notre énergie, mais de proposer à nos compatriotes de renouer avec l'Institution royale qui a "fait" la France, et sa grandeur.....

            Voici le texte envoyé par P.H, qui, n'en doutons pas, va "faire pleuvoir"..... :

           Les_resultats_de_Sarkozy.pdf

  • Le numéro 26 de la Nouvelle Revue universelle vient de paraître...

    bainville le meilleur.jpg

    NRU.jpg

           Fondée en 1920 par Jacques Bainville, reprise par l'équipe de Politique magazine, la Nouvelle revue universelle - trimestrielle - est de la même qualité.

                Elle se situe parmi les revues de réflexion comme Commentaires ou Esprit. Nous avons de la chance de disposer d'un tel instrument : à nous de la faire connaître !...

                Abonnez-vous, faites abonner vos amis et connaissances, donnez des adresses de professeurs d’universités, d’intellectuels...

                Au sommaire de ce numéro 26 (octobre-novembre-décembre 2011) :        

      DREYFUS FRANCOIS GEORGES.JPG

                Hilaire de Crémiers redit d'abord que "Peu de gens ont pris la mesure de la gravité de la crise, non pas de celle qui est derrière nous, mais de celle qui est devant nous......

                Et la Revue rend un hommage appuyé à  François-Georges Dreyfus (ci dessus). 

    nouvelle revue universelle 

                 Yvan Blot (ci dessus) traite de Otto von Habsbourg, un homme d'avnt-hier et de demain.. Yves-Marie Laulan signe un Crise structurelle, endettement et révolution copernicienneFrançois Reloujac pose la question : Les banques disposent-elles de fonds propre suffisants ?   Claude Fouquet traite de Dette et banqueroute, et Gilles Varanges explique Un Proche-Orient en voie de libanisation.     

    nouvelle revue universelle

              Xavier Walter (ci dessus) qui vient de nous quitter est présent dans ce numéro, avec les notes qu'il livra à une jeune journaliste sur le livre de Peyrefitte, Quand la Chine s'éveillera..... La jeune journaliste en question ne semblant pas s'être servi de ces notes, dans l'article qu'elle publia le 26 août, Xavier Walter avait décidé de nous en faire profiter.....(pages 93 à 101). Mais on trouvera aussi, de lui, Le catholicisme en Chine (pages 103 à 109).

              Claude Wallaert propose une pièce en un acte, La sorcière d'En-Dor, et le poème Récital. Pierre Chalvidan traite de Action caritative : la spécificité chrétienne, et Ludovic Greling de L'unification politique par l'argent. Yves-Henri Allard propose un Eloge de l'incertitude, et AndréPertuzio (ci-dessous) Le droit des gens n'est plus.

    ANDRE PERTUZIO.jpg 

  • Sur le Blog d'Hilaire de Crémiers...

                L'article que publie cette semaine Hilaire de Crémiers a été rédigé au lendemain des élections municipales et cantonales de 2008, mais il pose le problème permanent des Institutions, dans lesquelles le peuple n'est pas représenté, et dans lesquelles il ne se reconnaît pas, ne se retrouve pas.

                D'où une désaffection grandissante, qui se retrouve - entre autres... - dans une abstentation devenue habituelle, et dont le taux ne cesse de croître à chaque consultation électorale, ce qui est forcément malsain....

                On remarquera que les dernières lignes de l'article, évoquant la stabilité que procure à son pays la reine d'Angleterre, renvoient irrésistiblement à cette réflexion de Christine Ockrent à un journalistes du Times, lors d'un débat télévisé :

                "Vous, vous avez la chance d'avoir la reine d'Angleterre; ce n'est pas notre cas..."

                Voici un court extrait de ce texte, après la photo introductive :

    sarko_carla_et_la_reine_reference.jpg
    "La visite d’État en Angleterre du président français et de son épouse ne peut que donner à réfléchir. Ils ont rencontré une grande dame : elle était reine."

                "Que s’est-il passé une fois de plus ? Les Français désabusés, qui ont cru – encore une fois – à un redressement possible, se sont sentis floués et ils l’ont dit. À leur manière. Ces Français n’ont jamais la parole dans les médias. Ils ne peuvent être comptés que par défaut. Sans être nécessairement ni de gauche ni de droite, au sens partisan du terme, car généralement ils n’aiment pas l’esprit de parti, ils veulent seulement que la France existe, qu’elle ne change pas radicalement de population et de peuplement, qu’elle préserve son identité qui est de civilisation chrétienne millénaire, qu’elle ait du prestige et qu’elle mène une action intelligente et pondérée dans le monde, qu’elle ait une défense appropriée, que la vie sociale y soit sûre, que la culture ne soit par une entreprise de subversion ou d’abrutissement mental mais corresponde au génie français, que la famille et le patrimoine soient protégés, que les enfants apprennent à l’école, qu’il soit possible de travailler sans être poursuivi par le fisc et accablé de prélèvements obligatoires…

                  Bref, des choses fort simples et qui, exprimées, créeraient une étonnante unanimité et, précisons-le, trouveraient vraisemblablement un accord profond dans des populations issues de l’immigration et qui ne demanderaient pas mieux que d’aimer la France, pourvu que la France ait des principes et s’y tienne fermement, au lieu d’agiter des slogans. Oui, toute la question de fond est dans les principes. À jouer avec les principes, sous prétexte de plaire aux subversifs qui tiennent presque tout l’ensemble des moyens de communications, les gouvernements perdent progressivement leur légitimité et finalement leur assise populaire. Reste alors à faire face aux passions déchaînées !....."

  • Sur le Blog d'Hilaire de Crémiers...

                La dernière livraison du Blog d'Hilaire de Crémiers revient sur la boulimie de réformes de Nicolas Sarkozy ( http://leblogdhilairedecremiers.hautetfort.com/ ).

                Dans sa volonté affichée de rupture, le Président a, en effet, lancé un grand nombre de réformes tous azimuts, et plusieurs en même temps, ou peu s'en faut.

                Tout cela est bel et bon, note Hilaire de Crémiers, qui ne conteste ni l'intérêt de ces réformes, ni leur necessité, mais qui remarque que C’est un cadre intellectuel qu’il conviendrait d’abord d’établir. Et qui pose la question : Les réformes, pourquoi ?

                Voici les premières lignes de cet excellent article, qui emmènera - entre autres... - du côté du discours de Benoît XVI à l'Onu, en 2008 (dont on pourra lire le texte intégral)....         

    sarkozy réformes.jpg 

    Une volonté affichée de rupture(s) et de réforme(s) tous azimuts,

    et pour beaucoup lancées en même temps...:

    Nicolas Sarkozy en visite a Nancy, le 12 mai 2009, pour présenter sa reforme de l'hôpital.

                  "ll est des épuisements dont les sociétés ne se relèvent pas. Rien ne sert de crier à la réforme, c’est l’âme qui est atteinte. Et comme un refus obstiné est opposé à  toute volonté de restaurer cette âme dans ses droits imprescriptibles à la vie, le corps social continue à languir et à dépérir : il reste embarrassé de ses maladies comme de ses remèdes qui sont par nature insuffisants pour lui rendre l’énergie spirituelle, par ailleurs perdue.

                  Voilà des réformes dont certaines, sinon toutes, pourraient être bonnes ou apporter des améliorations, mais elles se réduisent à des procédures, à des moyens, à des techniques ; aucun esprit véritable ne se dégage de l’amas des textes ; aucune fin n’est assignée à l’action engagée ; aucun principe n’inspire, ne dirige, n’achève le mouvement opéré. Le risque est de tout perdre, y compris les points positifs de la réforme..."

  • La Dizaine de MAGISTRO...

           Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, il faut aller à l'essentiel ...
    du (bon) sens et des fondamentaux ... un choix de civilisation !

           MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique.

    Des acteurs touchés par la grâce  Marie-Noëlle TRANCHANT  Journaliste culturelle
    Châteaux de cinéma  Marie-Noëlle TRANCHANT  Journaliste culturelle
    Enseignement : au-delà du métier   Hyacinte-Marie HOUARD  Abbé, fondateur de l'IRCOM d'Angers
    Perpétuité soldée  Bertrand GALIMARD FLAVIGNY Journaliste, écrivain
    Ma prédiction pour 2011  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    En République démocratique du Congo, le Cardinal et le Président  Alain JOLY  Pasteur luthérien, Président du Consistoire luthérien de Paris
    Au chevet de Madagascar et de la Côte d'Ivoire  Alain JOLY  Pasteur luthérien
    Pour une Epiphanie des Chrétiens d’Orient  Frigide BARJOT  Parodiste
    Les bergers, premiers chroniqueurs de Noël  Alain JOLY  Pasteur luthérien
    Pour comprendre la crise de l'Eglise  François BRUNE  Prêtre, théologien

            Extrait du Tranchant (Des acteurs touché par la grâce, début) :

    L’Esprit souffle où il veut.

    Et pourquoi pas à travers un film ? Sorti depuis trois mois, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, qui relate les derniers moments des moines de Tibhirine, poursuit sa course à travers le monde. 3 millions de spectateurs l’ont vu en France, 50 pays étrangers l’ont acheté. Le film vient de recevoir une première récompense américaine, le prix de la critique new yorkaise.
    "C’est plus profond que le simple succès. Xavier Beauvois a fait de nous des témoins et des passeurs", dit l’un des acteurs. Toute l’équipe du film a le sentiment d’avoir vécu une aventure qui marque la vie, et qui se prolonge dans les rencontres avec le public, diffusant un esprit de fraternité et de paix dont le cinéma n’est pas coutumier. 
    "Si le tournage était exceptionnel par son intensité et son harmonie, les contacts avec le public ne le sont pas moins" dit Lambert Wilson. Comme il est le plus célèbre des acteurs du film, il est le plus habitué aux hommages populaires. "Mais là, il y a une tonalité nouvelle pour moi. Ce ne sont pas des compliments, mais des remerciements. Après des semaines, la ferveur et l’émotion restent intactes : c’est comme une action de grâces. Je n’ai jamais connu un effet pareil. L’autre nouveauté, pour moi, tient à l’aspect multigénérationnel : les ados ou les personnes âgées s’y retrouvent, en parlent avec le même élan de sincérité".

  • ”Affaire Zemmour” : supprimer lois scélérates et subventions aux associations ”anti liberté d'expression” !.....

            Sage décision que celle prise par Eric Zemmour…

            Il ne fait pas appel, afin de ne pas se laisser engluer dans un débat biaisé et, surtout, afin de ne pas se laisser entraîner à livrer bataille sur le terrain chois par l’ennemi (1) : il vaut mieux porter le débat devant le public – ou le peuple, comme on voudra… - car, là, « ils » ne pourront pas bâillonner ni museler tout une opinion, tout un peuple, ni  le faire taire, comme « ils » le peuvent, en prenant les gens individuellement : ce n’est qu’un jeu, trop facile pour eux, grâce à ces lois scélérates qu’ils ont réussi à imposer par leur terreur intellectuelle à un pouvoir politique lâche, veule mais, surtout, corrompu lui aussi, à la source, par la même idéologie…..

            http://www.la-croix.com/afp.static/pages/110301100710.mkck2ksc.htm

    zemmour

    "A la manière... d'eux..." : leur "meilleur des mondes".....

            Zemmour a donc préféré laisser tomber, de ce côté-là, puisqu’aussi bien, comme il le rappelle avec justesse, il a a été acquitté sur l’essentiel. Et il va porter le fer là où il excelle : devant le public.

            Il a déjà commencé, en participant à une journée UMP sur le trop plein de normes. Il s'est ainsi adressé aux élus (2) pour les appeler à "supprimer" notamment les lois mémorielles, et "l'action pénale pour les associations anti-racistes". Et d'ajouter sous les applaudissements : "Et pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, cela ferait du bien au budget de l'Etat".

            A quoi, bien évidemment, il faut ajouter la suppression de la Halde....

    (1) : "J'aurais, selon les magistrats, "dépassé les limites autorisées du droit à la liberté d'expression". "Je crois savoir ce qu'est la liberté d'expression", a poursuivi le journaliste, citant Montaigne, Voltaire et Zola, "mais je ne sais pas ce que sont les limites de la liberté d'expression, où elles se situent, qui les fixe, comment et au nom de quoi on les fixe".

    (2) : qui sont, tout de même, au pouvoir : n'est-il pas trop facile - ou bête à pleurer, comme on voudra... - de se déclarer "consterné", comme l'a fait Thierry Mariani, par la condamnation de Zemmour ? Plutôt que de se lamenter en versant des larmes de crocodile, il ferait mieux en effet - comme le demande Zemmour ainsi qu'une large part de l'opinion, dont nous.... - d'utiliser "sa" majorité à l'Assemblée pour voter illico, lui et ses camarades "consternés", ce programme de salubrité publique : suppression de la Loi Gayssot et de la Loi Pleven, suppression immédiate de toute aide publique (avec "notre" argent, donc, en provenance de "nos" impôts...) aux associations de guerre civile, suppression de la Halde : mieux vaut être "actif" que "consterné", autre mot qui commence mal !.....

  • Quelques instants en bonne compagnie...(5/15).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

    prince jean couverture.png

                                                                                       237 pages, 19,50 euros

     

    - La crise que traverse le christianisme est-elle pour vous une source d'inquiétude ? Comment l'expliquez-vous ? Vous êtes-vous intéressé à l'évolution récente du christianisme, depuis Vatican II ?

                "...Je pense simplement que la France et, au-delà, l'Europe ont pris une mauvaise direction il y a quarante ou cinquante ans. L'Église elle-même insistait plus sur l'action sociale que sur la foi et l'espérance, ce qui explique sans doute que son audience ait diminué: pourquoi resterait-on fidèle à l'Église si rien ou presque ne la distinguait d'une banale ONG ?

                Je force le trait, mais c'est pour me faire comprendre: si l'Église ne dérange plus nos habitudes, si elle ne bouscule plus nos certitudes, le risque est d'oublier l'essentiel. Annoncer le Christ, ce n'est pas cultiver le consensus ! Être chrétien, c'est accepter d'être différent, de se démarquer, non par plaisir mais par nécessité quand certaines lois méprisent la personne humaine, quand certains comportements choquent le bon sens. Le Christ est un "signe de contradiction" : "Scandale pour les Juifs, folie pour les païens", dit saint Paul. Je pense que nous avons perdu de vue le Christ pendant quelques décennies, mais les choses évoluent bien. Nous le devons à Jean-Paul II dont la pastorale a remis les chrétiens sur les bons rails en recentrant le message sur les "fondamentaux". Nous le devons à Benoît XVI qui approfondit le sillon creusé par son prédécesseur. De nouveau, tout s'organise autour du Christ. Le reste en découle....." (Chapitre 6 - Foi, pages 124/125).

    JEAN PAUL II RATZINGER.jpg
  • Yves Rocher, ou l'esprit des ”petits” patrons, remède à la crise.....

                Au journaliste qui lui demande les raisons de son succès -c'était il y a longtemps, et ce sont maintenant de précieuses images d'archives...- Yves Rocher répond du tac au tac:

    1) mon amour et mon respect de la Nature.

    2) le goût d'entreprendre et du travail bien fait.

    3) mon amour pour ma Bretagne.

                 Ne cherchons pas à faire dire aux choses et aux mots plus qu'elles -et ils- n'en disent, mais n'a-t-on malgré tout pas, là, une attitude, un comportement et un état d'esprit qui sont furieusement aux antipodes de tout ce qui a, précisément, généré "la" crise que nous connaissons ? Et qui est certes, une crise économique, mais, bien plus profondément, une crise beaucoup plus vaste et beaucoup plus générale: une crise de l'Homme; une crise anthropologique et ontologique ?

                  Question à nos lecteurs: qui aura la perspicacité de retrouver l'auteur de ces lignes, qui -convenons-en- s'appliquent parfaitement à cet Yves Rocher dont nous saluons aujourd'hui l'attitude et l'action ?:

                   "Non, ce que j'ai vu de ce pays ne correspond pas à ce que j'entends dire parfois. Les Français ont leurs défauts: ils se querellent souvent entre eux. Jules César le disait déjà des Gaulois ! Mais ils sont industrieux. Ils sont ingénieux. Ils sont généreux. Les uns taiseux, les autres exubérants. Certains croient au ciel, d'autres n'y croient pas. Qu'importe -et même tant mieux ! Ils forment un même peuple. La France ne se ramène pas à deux ou trois classes sociales, elle en a une infinie variété et, dans chaque classe, des hommes remarquables. J'ai touché du doigt, dans mes voyages, la richesse du génie français. J'ai vu des entreprises qui sont des merveilles de savoir-faire dans tous les domaines: l'agro-alimentaire, la pharmacie, la construction aéronautique, l'industrie des parfums et jusqu'au traitement des déchets, où nous avons les usines les plus performantes au monde. J'ai rencontré des responsables de chambres d'industrie, des commerçants, des patrons de PME qui ne baissent pas les bras face à la crise. Tous sont attachés à la qualité de leur production. C'est une très grande force...."

    yves-rocher_359.jpg
    Yves Rocher en 1960