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jargonautes

  • Les Jargonautes. Ou : Pendant une "Journée Pédagogique" ordinaire à l'Education Nationale...

                On était prévenus: le thème de la "Journée" était: Les mécanismes cognitifs, métacognitifs et psychologiques en permanente intrication dans l'apprentissage" (!!!!!!!!!).

                Et de fait, d'emblée, en entrant dans la salle de formation (?) ça démarrait très fort: un appareil projetait déjà sur un tableau blanc interactif un grand Métacognitions négatives (on appréciera le pluriel !...).

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  • Aux cuistres et pédants qui prolifèrent. Ou : actualité de La Bruyère...

                La rédaction des Ephémerides nous a fait retomber, au hasard d'une re-lecture consacrée à La Bruyère, sur le passage suivant, tiré des Caractères.

               On le croirait écrit aujourd'hui, et pour aujourd'hui, lorsqu'on constate (avec effarement parfois...) jusqu'où n'hésitent pas à aller les jargonautes, lorsqu'ils parlent par exemple d'un support de corps (pour un berceau !...) ou d'un référentiel bondissant, pour... un ballon ! Le référentiel bondissant aléatoire étant, lui, le ballon de rugby !...

                Ces trois exemples sont empruntées aux circulaires de formation (?!) diffusées par les IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres), à supprimer de toute urgence...

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  • Les Jargonautes (III): Journée-type d'un élève...

                  8 heures : après son départ de sa "cellule éducative de base" -entendez, sa famille: ca commence bien !-  voici le moment de l'arrivée au collège de notre élève (pardon ! notre "apprenant": ah mais !...); dans "l'espace ludique" (la cour de récré) ses copains tapent dans le ballon ? non: dans "le référentiel bondissant": si, si !; et, pour certains, le ballon de rugby ? là, c'est "le référentiel bondissant aléatoire": promis-juré !...

                  Mais "l'apprenant" ne s'arrête pas: croyez-vous qu'il aille en classe ? dans une vulgaire salle de classe ? Que non ! il se dirige vers l'un des multiples "sous ensembles de l'espace éducatif" ! eh ben, il s'en passe des choses, dans nos collèges !...

                  Va-t-il avoir une bonne vieille "interro" ? vous ne comprenez toujours rien: il va subir "une évaluation ponctuelle de l'action éducative spécifique"; et s'il bavarde avec son voisin pendant l'interro ? c'est tout autre chose qu'un vulgaire bavardage: il s'agira d'une "activité verbale non spécifique" ! alors là, on est mort !... Y aviez-vous pensé, quand vous adressiez quelques mots à votre concierge ou à votre voisin, que vous donniez dans le "non spécifique": vos journées n'en acquièrent-elles pas une tout autre dimension ? Évidemment cela "pose" plus que de dire "j'ai bavardé quelques instants avec un-tel..."

                 Aurait-il oublié son crayon ? N'allez surtout pas vous faire remarquer en parlant d'autre chose que d'un... on vous le donne en mille !: "instrument scripteur" ! Si, si....

                Imaginons enfin que notre cher "apprenant" remue un peu trop, et pour tout dire s'agite en classe: ne vous faites pas remarquer en appelant cela de l'agitation ou -horreur passéiste suprême !...- du chahut: apprenez plutôt (et parlez-en à votre docteur de famille pour le recycler) qu'il s'agit d'une "hyper activité motrice perturbante" !

                 Alors là, vraiment: chapeau ! il a fallu qu'ils se les triturent, les méninges, et dans tous les sens ! pour nous pondre celui-là ! Mais ne vous inquiétez pas: le jargon administratif (pardon: le Jargad...) vous réserve encore de savoureuses surprises et découvertes!

                 A bientôt !...

  • Les Jargonautes (II): Dépêchons-nous d'en rire !...

                En partant du double principe qu'après tout mieux vaut en rire et que -le rire n'étant pas encore taxé- il vaut mieux se dépêcher d'en profiter, voici quelque nouvelles perles du sabir qui sévit dans les circulaires du Ministère de l'Éducation...

                Dorénavant, l'absence répétée d'un élève ne sera plus cataloguée comme telle -ce serait d'un plat, d'un banal...- mais plutôt comme un "dysfonctionnement du processus d'intégration des connaissances spécifiques" ! Ah, qu'en termes pédants ces choses-là sont dites !...Quant à l'heure de cours -qu'il était évidemment trop simple d'appeler ainsi- elle est devenue, qu'on se le dise, ""la mise au niveau optimal des pré-requis intellectuels"  ! Tonnerre de brest ! c'est du sérieux ce qui se passe dans nos écoles, non ? heureusement que les élèves en sortent! oui mais attention: n'allez pas croire qu'ils rentrent chez eux (ce serait d'un trivial !...); non, ils entament alors un "processus de réintégration de la cellule éducative de base"

                ! Ouf, on est rassuré !...

                Étonnez-vous que l'école républicaine idéologique soit en crise, si de tels Himalayas de bêtise y ont droit de cité ! Si les cerveaux de certains maîtres ne tournent pas rond, n'y a-t-il pas lieu d'être très inquiets pour ceux des élèves ? Mais il n'y a pas que les circulaires: il faudra bientôt un dictionnaire pour comprendre le sens -si sens il y a...- de certaines conversations (?) entre certains professeurs: "Moi, je fonctionne par petits groupes" ! (Ah bon ! Au secours !...); "Au niveau de l'industrialisé lourd, je me sens vachement concerné"! (re Au secours !!!): en fait, il s'agissait d'un bâtiment genre Algéco, destiné à remplacer un préfabriqué très vétuste...

                Sachez enfin que les jargonautes ne parlent plus des qualités d'un professeur, ni de son sérieux, mais de son "équation personnelle" !!!

                 Heureusement, nous avons l'aspirine: mais, pour eux, quel(s) remède(s) ?.....   (à suivre...)

  • Les Jargonautes...(I).

                Si Molière est mort -hélas ! que n'avons-nous son talent pour les pourfendre à notre tour !...- la race des fats, sots, prétentieux, cuistres et pédants est toujours aussi active, et aussi ridicule. Trissotin a la vie dure, et de nombreux disciples !... Ne les voyez-vous pas, tout autour de vous, présents chaque jour dans un article -écrit ou parlé- une circulaire, un rapport, un débat ? N'entendez-vous pas, ne lisez-vous pas ces phrases ahurissantes qu'ils lâchent de ci, de là pour en imposer -croient-ils...- et pour épater ?

                 N'ayant pas la réalité de l'intelligence ni du savoir, ils dissimulent leur vide intellectuel -parfois abyssal...- sous un jargon d'autant plus incompréhensible que leur pensée est nulle: c'est dire !... Ainsi en est-il de certains "conseillers" (!) et de certains responsables du Ministère de l'Éducation; on est saisi de vertige à la lecture des textes qu'ils rédigent.

                Quelques exemples: vous connaissiez le tableau noir ? il faudra parler dorénavant de "surface scripturale éducative à usage multiple" ! Bigre, il fallait y penser ! Plus fort: que font les élèves quand ils descendent dans la cour de récréation ? vous pensez, simplet que vous êtes, qu'ils descendent dans la cour de récréation ? Vous n'y êtes pas du tout, mais alors pas du tout, du tout: ces élèves entament un processus de "transfert de l'espace éducatif vers l'espace ludique" !

                Bigre de bigre: il fallait là aussi y penser! 

                D'ailleurs, vous avez tout faux car, et d'un, il ne s'agit pas d' "élèves", mais d' "apprenants"; et de deux, il ne s'agit pas de "cour" mais d' "espace de socialisation"...

                Encore plus fort: qu'est-ce que la paresse ? un manque d'ardeur au travail ? mon pauvre ami, comme vous datez ! il s'agit rien moins que d'un "blocage psycho-affectif des potentialités virtuelles" !

               Voilà comment on parle quand on est jargonaute au Ministère: pauvre gens, mais surtout pauvre France et plus encore pauvre élèves ! voilà des "éducateurs" qui n'ont pas dû lire ce mot de La Bruyère: "Je devine enfin, Acis: vous voulez dire qu'il pleut ? Que ne dites-vous: il pleut ! Est-ce un si grand crime, quand on parle, d'être entendu de tous et de parler comme tout le monde ?"