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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • D'accord avec... Denis Tillinac, critiquant l'inflation insensée des dépenses des Régions...

                ....dans son article du 7 janvier de Valeurs actuelles :

                "S’agissant des régions, mon seul souhait serait qu’elles fassent des économies ; j’en ai un peu marre de la pavane de ces modernes “ducs”, ils démaillent ce que Louis XI puis Richelieu ont eu tant de mal à tisser. La remarque vaut pour les départements,qui embauchent par clientélisme, et même pour les grandes municipalités. La France n’a plus les moyens de rémunérer la fatuité des potentats locaux.L’État se serre plus ou moins la ceinture, il le fallait sous peine d’impotence. Que les régions l’imitent, le contribuable s’en portera mieux et l’ardoise des générations futures sera moins lourde."

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                 Comment, du reste, ne pas être d'accord ? Dans un rapport publié le 16 décembre 2009, la Cour des comptes confirme les chiffres de l’iFRAP en évoquant + 36 % d’augmentation des effectifs publics entre 1980 et 2008. Nous avons en France 20 % d’agents publics dans la population active là où l’Italie en a 14 %, la Suisse 11 % ou le Royaume-Uni 9,5 %.

                 Et 1,4 million de fonctionnaires en plus depuis 1980 ! La Cour des Comptes souligne que la progression de l'emploi public résulte essentiellement des collectivités territoriales (+71 %) et, dans une moindre mesure, des hôpitaux (+ 54 %). Elle rappelle par ailleurs que si les effectifs de l'ensemble de la fonction publique française ont augmenté de 36 % entre 1980 et 2008, l'emploi total en France a progressé deux fois moins vite 18 % ! Cherchez l'erreur: elle s'appelle clientélisme, tout simplement... "On embauche à tour de bras",disait Philippe Séguin, juste avant de partir, à la fin de l'année 2009...

     
                 Rappelons juste que les dépenses de personnel (pensions civiles et militaires comprises) ont représenté près de 300 milliards d'euros en 2007. Des dépenses de personnel qui représentent pour l'Etat près de la moitié des dépenses nettes de son budget. Lorsqu'il titularise un agent, l'Etat s'engage en moyenne à le rémunérer durant cinquante ans (salaires et retraites). Le coût moyen pour l'Etat d'un fonctionnaire tout au long de sa vie est estimé à environ 3,5 millions d'euros, selon la Cour des comptes.
                 Tillinac - et tous ceux qui le disent... - a raison: "la pavane de ces modernes ducs" nous coûte cher, et il serait grand temps qu'elle cesse; et que les Régions "fassent des économies". Mais où est l'Etat fort qui le leur imposera, et qui se dressera contre ces nouvelles féodalités, et contre ces dizaines de Bastilles, solidement tenues, elles (pas comme l'autre...) par de nouveaux privilégiés, aussi arrogants qu'accrochés à leurs privilèges, dont ils sont assoiffés...
  • Affaire Vanneste : Tirer correctement les véritable leçons, extrêmement positives, de sa conclusion heureuse….

               C’est ce qu’a fait avec brio Marie-Joëlle Guillaume dans son éditorial de Famille Chrétienne du 22 Novembre (Numéro 1610).

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              Les bonnes nouvelles sont trop rares pour qu’on ne salue pas l’arrêt rendu le 12 novembre par la Cour de cassation en conclusion de l’affaire Vanneste. Après deux condamnations successives pour « injures publiques », voilà le député blanchi définitivement puisque la Cour –fait rare- a cassé sans renvoi le jugement de la Cour d’appel de Douai. La plus haute juridiction française a estimé que « si les propos litigieux , qui avaient été tenus dans la suite des débats et des votes de la loi du 30 Décembre 2004, ont pu heurter la sensibilité de certaines personnes homosexuelles, leur contenu ne dépasse pas les limites de la liberté d’expression ».

              Décision courageuse, venant au terme d’un processus où tout était allé dans le sens contraire (1) . Et décision d’une grande portée. Car c’est toute l’économie de la loi de 2004, instituant la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) et punissant lourdement tout propos jugé ‘discriminatoire », qui en devient difficilement tenable.

              La loi de 2004, en effet, repose sur deux sophismes, dénoncés vigoureusement avant son adoption par la Commission nationale consultative des droits de l’homme : elle prétend protéger certaines catégories de personnes au mépris de l’égalité universelle des droits ; elle porte atteinte à al liberté d’expression en faisant de tout jugement de valeur dans ce cadre un délit d’opinion.

               En blanchissant le député Vanneste, la Cour de cassation rétablit la distinction, universelle, raisonnable, entre l’injure personnelle et le jugement à portée générale. Autant l’insulte personnelle publique doit être réprimée, autant l’expression des idées –qui s’approuvent, se discutent, se réfutent- ne peut  être que totalement libre, dans un Etat de droit. Ce ne sont pas les rapports de force qui doivent fonder la vérité, mais l’argumentation, l’appel à l’intelligence, la raison commune. Or l’on a assisté ces dernières années à une inquiétante dérive vers l’intériorisation, par le droit, des rapports de force : lois mémorielles piétinant la liberté d’expression et de pensée des historiens, lois anti-discrimination portant atteinte, entre autres, à la liberté de la presse.

              L’arrêt de la cour de cassation est une victoire de l’intelligence sur l’intimidation. Au sens propre,  la Cour a « rendu la justice ».

    (1)    On lira avec profit L’Affaire Vanneste – La  Mise à mort de le liberté d’opinion, par François Billot. Editeur François-Xavier de Guibert, 200 pages, 20 euros.

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  • Francophonie : Nouvelles du ”front”...

              L'Arménie vient d'accéder au rang de membre permanent de l'OIF (l'Organisation Internationale de la Francophonie ), la Thaïlande et la Lettonie s'affiliant pour leur part à cette organisation à titre d'observateur.

              Le XII° sommet international de la Francophonie se tient cette année, comme chacun sait, à Québec. Dans ce Canada français où l'on défend si amoureusement, et si intelligemment, la langue française. Une occasion supplémentaire pour Abdou Diouf de redire très clairement, une fois de plus, le sens et le pourquoi du combat pour le français.....

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               On sait que le secrétaire général de l'OIF ne ménage ni son temps ni sa peine pour ce combat, qu'il mène avec beaucoup d'élégance et de distinction mais aussi - la discrétion n'étant pas un un obstacle, bien au contraire... - d'efficacité. Avec la sérénité qui le caractérise, il a une fois de plus recentré les enjeux : "...Il faut que les positions du français soient sauvegardées, pas contre l'anglais, mais simplement dans un souci de diversité linguistique et culturelle....".

                Pas question, en effet, d'un "choc des cultures", voire d'une guerre, entre latins et anglo-saxons(même si, parfois, on peut avoir l'impression qu'il y a bien antagonisme réel...). Mais tout simplement de constater - et là c'est le simple bon sens qui parle... - que tout ce que l'on dit par exemple, à bon droit, pour la  défense de la bio diversité dans le règne végétal vaut aussi, à l'évidence, du point de vue culturel et linguistique.  

               Tout le monde est ainsi pour  la préservation de la forêt amazonienne, et c'est tant mieux ; ou pour la preservation des diverses variétés de plantes et végétaux, dont sortiront peut-être les remèdes de demain…

               Mais pour la culture ? Qui s’inquiète de la fin prévisible de la « bio diversité » culturelle si l’on ne fait rien pour lutter contre le mouvement hégémonique du globish, et l’appauvrissement généralisé de la pensée qui accompagnerait forcément son triomphe.....

               Abdou Diouf a bien fait de redire à nouveau, avec des mots simples mais justes et clairs, que la promotion du français est tout sauf une opposition à l’anglais ou à quelque autre langue ou culture que ce soit : il s'agit de baucoup plus, et de beaucoup mieux que cela...

  • Répliques, de Finkielkraut, ou l'Art de le conversation...

                Intelligent petit billet de Maryvonne Gasse (1) à propos de l'émission animée par Finkielkraut sur France Culture ( qui porte bien son nom en diffusant de tels moments...).

                Intelligent, mais aussi très pertinent et très profond, et qui pose quelques questions qui vont très loin...

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              "Alain Finkielkraut "vieux jeu" ? C'est l'avis de Cohn Bendit, et c'est tout dire. Pas de portable, pensez donc ! Inclassable, ce professeur de philo. Anticonformiste, ce presque sexagénaire. Intolérant, diront même certains. Et peut-être fier de l'être, en rupture avec l'esprit de "tolérance" instillé par les Lumières, qui tue le bon sens depuis deux siècles.

              Autre chose est la déférence avec laquelle Alain Finkielkraut reçoit ses invités dans Répliques, une émission qu'il anime depuis 1985, le samedi matin sur France Culture, entre 9h et 10h. "Mon rêve, c'est de lancer des échanges qui ne soient pas nécessairement des débats. J'essaie d'animer la conversation dans toutes ses variantes", explique-t-il de sa voix grave et posée.

              Ce qu'il réussit avec brio sur des sujets brûlants : la politique étrangère de la France, le suicide assisté, les métamorphoses de la parenté, le Dieu des chrétiens, le Dieu des musulmans, pour reprendre quelques uns des thèmes abordés au cour de l'année écoulée. Le piment de son émission, c'est de pousser ses invités, avec élégance et pertinence, jusqu'à la fine pointe de leurs pensées, pour croiser leurs thèses sans jamais céder à la flatterie ou à l'agacement. Mais "aujourd'hui, le climat intellectuel se durcit, les accusations pleuvent", déplore ce fils d'un déporté à Auschwitz qui reçoit des courriers antisémites de plus en plus fréquents. "Maintenant, c'est toutes les semaines; avant, c'était tous les deux ans."

              Grande classe et vaste culture. Et une sympathique bienveillance pour Benoît XVI, de la part de ce philosophe agnostique, admirateur d'Emmanuel Lévinas et d'Hannah Arendt. C'est un "pape pensant, élu dans un monde de la bien-pensance", épingle Alain Finkielkraut pour ceux qui sauront lire entre les lignes. "Si la sécularisation c'est la profanation de toutes choses, n'a-t-elle pas manqué son but ? Cette question que soulève Benoît XVI concerne les laïques autant que les religieux", confiait-il récemment à Libération.

              Des paroles qui devraient faire réfléchir. Et on se met à reprendre espoir dans l'intelligence française."

    (1) : Famille Chrétienne du 27 septembre, n° 1602, page 54.

  • L'Elysée républicain se rit de la crise...

                On connaît la chanson d'Alain Bashung :   « Ma petite entreprise / ne connaît pas la crise…. ».

                Il ne faut pas tomber dans la sinistrose. Toutes les entreprises françaises ne sont pas en catalepsie, loin de là ! Un nouvel exemple nous en a été donné, courant octobre, par la petite entreprise dénommée Elysée républicain, dont le moins que l'on puisse dire est, qu'à l'image de celle chantée par Bashung, non seulement elle ne connaît pas la crise, mais qu'elle s'en sort très, très bien....

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              On a en effet appris, fin octobre, que son budget augmentait de 2%.....

              Le budget définitif de la présidence pour 2008 s'élèvera finalement à 110 millions d'euros et non à 100 millions comme prévu dans la loi de finances, compte tenu de l'augmentation de deux charges qui avaient été "sous-estimées",a expliqué l'Elysée dans un communiqué du mois d'octobre.

             Cette réévaluation concerne "les cotisations retraites des personnels du ministère de la Défense ayant exercé à l'Elysée", à hauteur de 4,2 millions d'euros, et "la facturation des moyens de transport aérien du chef de l'Etat" à hauteur de 5 millions d'euros, ajoute le texte.

             L'estimation de ce dernier poste pour le budget 2008 a été "faite sur la base des déplacements du précédent chef de l'Etat en 2006, alors que ceux-ci ont triplé entre ces deux années", justifie la présidence.

             Nous parlions récemment du Sénat. Aujourd'hui c'est la Présidence : qu'on se rassure, même en temps de crise, la soupe est bonne, et elle reste très, très bonne..... Au fait, c'est vrai ce qu'on dit ? qu'on aurait fait une révolution il y a deux cents ans, pour abattre les privilèges ?....

     

  • Rions un peu...: Espèces invasives ou envahissantes: la France et l'Europe menaçées! TF1 sonne l'alerte!.....

             Voici la retranscription du sujet "envoyé"par Patrick Poivre d'Arvor le 17 janvier, lors du JT de 20 heures de TF1, et "dit"par Carole Venuat:

              "Plus de 10.000 espèces exotiques prolifèrent de façon incontrôlée partout en Europe. Selon les scientifiques elles pourraient mettre en danger la biodiversité...Sous ses airs inoffensifs cette coccinelle asiatique est classée ennemi numéro un pour ses congénères européennes....

              La grenouille taureau, originaire d'Amérique, ne se contente pas de toiser les petites françaises avec ses longues cuisses musclées: elle les dévore tout simplement!....

              Animaux, micro organismes, végétaux: toutes ces espèces dites invasives ou envahissantes ont un point commun: elles menacent notre bio diversité...

              Après trois ans de travaux, et pour la première fois, ces spécimens exotiques viennent d'être répertories dans le cadre d'un programme européen. Parmi les 10.700 recensés 15% produisent des dégâts avérés sur l'environnement et l'économie....

              Importés volontairement par des amateurs d'exotisme, ou accidentellement via les transports, le rythme de ces introductions n'a cessé d'augmenter au cours de ces dernières années...

              Sans prédateurs pour la plupart, et sans solutions efficaces pour les éradiquer, ces espèces s'acclimatent sous nos latitudes......."

            Pour illustrer le sujet, on voit d'abord une énorme grenouille, puis un animal qui pourrait ressembler à un castor, et pour finir la caméra filme longuement, au fond des eaux, un herbier de posidonie envahi et asphyxié par la désormais très connue "caulerpa taxifolia": on sait les ravages que provoque, dans les fonds méditerranéens, cette algue "venue d'ailleurs"....)

            TF1 a raison de nous alerter: il est urgent de réagir, et de défendre.... la bio diversité! Aux armes, citoyens!... Attention, cependant: comme le dit la formule célèbre -et consacrée- toute ressemblance avec une situation existante etc...etc.... serait bien sûr purement fortuite et n'engagerait en aucun cas etc... etc....

  • Asservissement technologique ? Par Jacques Trémolet de Villers

     

    2061159193.jpgLa nouvelle subversion, disait Fabrice Hadjadj, au colloque Vauban de l’année dernière, n’est pas idéologique. Elle est technologique. Il parlait surtout de la famille – la tablette électronique a tué la table familiale – et de la filiation – GPA et PMA remplaçant « la transcendance de la culotte ».

    La vie judiciaire française connaît, elle aussi, cette subversion molle qui pianote sur le clavier des ordinateurs. Les greffes, où on parlait peu, voire pas du tout à l’audience, mais où s’en faisaient les préparatifs, sont remplacés par un système informatique. Du coup, les audiences de procédure, où des paroles très brèves préparaient les débats de fond, sont devenues virtuelles. Les seules rencontres magistrats/avocats s’opèrent par ce débat, préparé et circonscrit par « des écritures » qui sont en fait des courriels.

    Les jugements, lorsqu’ils sortent sur les imprimantes, sont beaucoup plus longs qu’ils n’étaient jadis car le système informatique permet de reprendre, d’un seul clic, les conclusions des uns et des autres, sans qu’un greffier – ou un juge – soit tenu de les recopier, à la main ou à la machine. Cette facilité technique a son revers. Elle remplace la synthèse par la reproduction littérale des arguments. De cette paresse intellectuelle, le texte du jugement se ressent, d’autant que la parole, à l’audience, qui est censée souligner le point intéressant, n’est, elle, captée par aucun média, juste notée, quand elle l’est, par le crayon du président ou le stylo d’un assesseur. Maigre autorité que ce « gribouillis » hâtif, tracé au vol d’une formule verbale, face aux déroulés automatiques des conclusions enregistrées sur ordinateurs.

    D’où la tentation, chez beaucoup de magistrats, d’éluder le débat oral considéré comme une perte de temps.

    L’idéal devient le traitement des affaires d’infractions routières où le justiciable peut voir son compte courant amputé de la valeur d’une contravention sans aucune intervention humaine, entre le flash du radar et la saisie bancaire. L’automatisme est parfait.

    Il n’est pas interdit d’imaginer que, pour des affaires de nature semblable, donnant lieu à des jurisprudences bien assises, un traitement informatique donne aux juges, après enregistrement des arguments des parties, une grille de solutions pré-établies entre lesquelles, ils pourront – ou ne pourront pas – choisir.

    La justice pénale échappe encore – sauf les infractions routières – à cet asservissement technologique. Mais une course à l’efficacité vérifiée par la statistique peut lui faire prendre les mêmes prétendus raccourcis.

    Le paradoxe, qui n’est qu’apparent, est qu’avec tous ces automatismes, la durée des procédures s’est encore allongée.

    En réalité, comme dans l’exemple cité par Fabrice Hadjadj, l’instrument n’est pas en cause. Que ce soit la plume d’oie ou la tablette de cire, le papyrus ou l’imprimerie, la machine à écrire ou l’ordinateur, ce qui compte, c’est le juge, et, devant lui, le débat contradictoire où s’affrontent le pro et le sed contra pour que de leur confrontation jaillisse la solution droite.

    C’est dans la tête et le cœur des juges et des avocats que réside la vertu de justice.

    D’où, aurait dit Renan, l’urgente nécessité d’une véritable réforme intellectuelle et morale, qui commence par la remise en ordre des études de droit. 

    Politique magazine

  • 29 août 1914 ... ”Plus que jamais, il s'agit du salut général.” (Léon DAUDET)

    Reçu la réponse de Léon Daudet à ma lettre pessimiste. Il est toujours à La Roche, où il se remet de son accident d'automobile, et, malgré sa tête et sa jambe blessée, il garde sa belle humeur, sa belle confiance. "L'attente nous torture, dit-il, et je vois par votre lettre que vous êtes logé à la même enseigne, à cette différence que je m'attache désespérément à l'espérance. Nous jouons tellement notre peau et, qui pis est, celle du pays !... Oui, il y a les institutions. Mais il y a aussi quelque chose qui compte à la guerre, en dehors de la préparation qui, chez nous, a persisté malgré le régime, - exemple la mobilisation si bien réussie. Ce quelque chose, c'est un tempérament anciennement guerrier qui se réveille. Je parle en dehors de toute métaphysique. Vous vous rappelez nos causeries sur la guerre en Touraine, au dîner de Loches. Cela était déjà terriblement dans l'air. Pourquoi, espèce de diable, n'avez-vous pas voulu prendre une deuxième bouillabaisse à Marseille ? Ô brusques tournants de la vie ! J'en suis pour ma part obsédé. Il est clair que, quel que soit le sort des armes, - et je persiste à l'espérer favorable, - il va venir une vague de nationalisme qui emportera tout. C'est de la physiologie élémentaire. Plus que jamais, il s'agit du salut général."  

    A Charleroi, les Allemands ont bouché des puits de mine ensevelissant tout vifs les ouvriers mineurs qui étaient au fond de la fosse. Quelle réponse à l'Internationale ouvrière et à la fameuse devise des congrès du parti : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" Le socialisme international finit en farce tragique.

     

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    Le général de Castelnau a cinq fils aux armées. Le plus jeune, Xavier, a été tué sous ses yeux. Le père, détournant ses regards, a continué de donner les ordres dont le salut d'une armée dépendait. On n'a rien vu de plus beau en aucun temps.

    Les familles nobles et les familles militaires françaises - parias d'hier - commencent à payer, comme toujours, leur magnifique tribut à la mort des champs de bataille. Je vois sur la liste de ce jour le premier nom connu. C'est Roger de Feué (?), tué à Nomény d'une balle au front. Il était, quand je l'ai connu, voilà déjà une dizaine d'années, un garçon aimable, espiègle, qu'on sentait ardent à aimer la vie et dont le jeune et beau rire sonne encore à mon oreille...

    Je suis très frappé de l'impression persistante de tous ceux qui doivent à leur âge d'avoir vu l'autre guerre, - on ne dira plus désormais en parlant de celle-là "la guerre" tout court, - et qui, en lisant les journaux, ne cessent de répéter : "Comme en 1870 !" Les communiqués officiels entortillés, les explications que l'on donne des mouvements de "concentration en arrière", etc, sont pour ceux-là du déjà lu, comme les paroles de confiance excessive des quinze premiers jours étaient du déjà entendu.    

     

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  • Europe et dénatalité

    Les conjoints des chefs d'Etat au sommet de l'OTAN, le 25 mai 2017  

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Informé par des statisticiens chrétiens des Etats-Unis, notre chroniqueur s’est penché sur le phénomène de «dénatalité» constaté récemment parmi le haut personnel politique en Europe occidentale.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgL’élection cette année à la présidence française d’Emmanuel Macron (39 ans, né en 1977), le plus jeune chef d’Etat français depuis Napoléon Bonaparte (Premier consul à 30 ans, en 1799) a suscité l’attention de chercheurs catholiques nord-américains, dont le journaliste Phil Lawler, connus pour investiguer dans les affaires intimes de leurs contemporains. Ils en ont déduit, par exemple, que si le président Macron reste marié à son épouse actuelle, Brigitte Trogneux (née en 1953, 64 ans, mère de trois enfants par son mariage précédent avec un certain M. Auzière qu’on donne pour «financier»), il n'aura pas de postérité. 

    Sur cette lancée, la curiosité démographique de nos chrétiens anglo-saxons les a conduits à dresser la liste des grands dirigeants d’Europe occidentale, mariés ou « en couple » - mais sans le moindre enfant. Cette liste est longue ; en voici « les stars » : la chancelière allemande, la Première ministre britannique ainsi que les chefs de gouvernement hollandais, suédois, écossais, italien, etc. Le Grand-Duché de  Luxembourg bat, si l’on ose dire, tous les records avec le tout-puissant président en exercice de la Commission européenne, marié sans postérité, et son compatriote le Premier ministre du minuscule Etat luxembourgeois, époux…d’un autre homme. Cette union officielle entre personnes de même sexe est légale depuis 2015 dans cette monarchie catholique créée en 1867 sur une base historique plus ancienne. 

    Lors du sommet du Pacte atlantique, ce printemps, à Bruxelles, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir, avec stupéfaction pour pas mal d’entre eux, la photo des « premières dames » dont les époux participaient à ce sommet. A côté de la reine des Belges et de la « compagne » du Premier ministre belge, on notait la présence de Mme Trump en grand décolleté, de Mme Macron en robe courte, de Mme Erdogan, empaquetée en bleu, et enfin celle du « mari » du chef du gouvernement luxembourgeois… 

    Ce que ces chrétiens américains, férus de statistiques matrimoniales européennes, n’ont pas relevé, c’est le contraste abyssal entre la dénatalité en Europe occidentale, symbolisée par cette photo qu’on n’ose plus guère appeler de « famille » et le grand nombre d’enfants animant la plupart des cours européennes (Danemark, Norvège, Suède, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Espagne) mais aussi la plupart des familles royales seulement prétendantes (Portugal, Italie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, etc.). 

    Un constat s’impose : les couples politiques ne voient guère plus loin que leur propre vie ou carrière tandis que les couples princiers, ayant l’habitude héréditaire de la continuité nationale, essaient, eux, de se projeter dans l’avenir.

    Rendez-vous dans 50 ou 100 ans ! 


    Lire : Philippe d’Edimbourg - Une vie au service de Sa Majesté, par Philippe Delorme, Tallandier, Paris, 2017. 300 p. avec cahier de 24 photos

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 7.07.2017

  • C'est l'Institut BVA relayé par LCI qui nous l'apprend ...

     

    Texte intégral publié par LCI le 30 août ... Sans commentaires !  

     
    VIVE LE ROI – Selon un sondage, une partie non négligeable de l’opinion serait favorable à ce que la fonction de chef de l’Etat soit assumée par un roi, comme c’est le cas dans de nombreux pays européens.

    Abolie en France il y a 168 ans, la monarchie conserve encore et toujours des adeptes. Un sondage réalisé par BVA et publié ce lundi, indique en effet que de nombreux Français pensent que la présence d’un roi au sommet de l’Etat serait bénéfique pour le pays. Près d’un Français sur quatre estime par exemple que cela aurait des conséquences positives sur l’unité nationale (39%) et la stabilité du gouvernement (37%).  Ils étaient à peine 23% en 2007, année où un sondage similaire avait été réalisé. 

    Pour 31% des Français, remplacer le président de la République par un monarque donnerait une meilleure image de la France dans le monde (24% en 2007). L’institut de sondage note cependant un important clivage en fonction de la proximité politique de personnes interrogées. Sans surprise, les sympathisants de droite et du FN sont beaucoup plus ouverts à cette perspective que ceux de gauche. Quand à peine 20% des sympathisants de gauche estiment qu’un roi à la tête de la France peut avoir des conséquences positives sur l’unité nationale, ils sont 50% à droite et 55% au FN.  

    « Le contexte actuel pousse les Français à s’ouvrir à cette possibilité »

    Néanmoins, le changement de régime n’est pas pour de suite car seulement 17% des Français se déclarent réellement favorables à l’idée de voir un roi prendre les rênes du pays. Un chiffre qui lui n’a pas progressé depuis 2007. S’ils ne sont que 4% à gauche à être favorables au remplacement du chef de l’Etat par un monarque, ils sont en revanche 22% à droite. Un chiffre qui monte jusqu’à 37% pour les sympathisants FN. 

    Paradoxalement, si un tel remplacement peut avoir des conséquences positives aux yeux de certains Français, ces derniers ne sont pas tous favorables à une telle extrémité. A noter tout de même que près de trois électeurs sur dix (29%) se disent prêts à voter pour un candidat royaliste au premier tour de la présidentielle. « La série d’attentats qui a touché la France en 2015 et 2016 a mis au cœur du débat la question de l’unité nationale, dans un contexte de défiance à l’égard de l’exécutif, voire de la classe politique dans son ensemble. C’est probablement cette lassitude corrélée à de fortes attentes qui peut expliquer le regain d’intérêt pour un mode alternatif de régime », explique BVA.

    « Il apparaît donc que la proportion des plus convaincus par la monarchie est restée très stable en une décennie, que ce soit sur l’idée qu’un roi exerce la fonction de chef de l’Etat ou sur le vote certain pour un candidat royaliste. Pour autant, le contexte actuel pousse les Français à s’ouvrir à cette possibilité, surtout à droite et à l’extrême droite », conclut l’institut.   

    Enquête auprès d’un échantillon de 1099 Français, représentatif de la population française, âgés de 18 ans et plus et recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 22 au 23 août 2016. 

  • Fiscalité : vive l'Ancien Régime ! Par PIERRE BEYLAU (Le Point)

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    La monarchie avait inventé une multitude d'impôts, mais c'était une plaisanterie à côté de l'arsenal fiscal actuel.

    Dernière trouvaille de nos chasseurs de primes de Bercy : un impôt supplémentaire de 20 % sur les résidences secondaires "en zone de tension" (les grandes agglomérations). Personne ne sait si cette géniale initiative ira à son terme, une précédente tentative, en 2012, s'étant piteusement ensablée face à une levée de boucliers des élus. Mais ce ballon d'essai est emblématique d'une démarche désespérée pour trouver de l'argent par n'importe quel moyen afin de boucher le trou abyssal de nos finances publiques. Nullement en cherchant à réaliser des économies sur le fonctionnement de l'État ou des collectivités territoriales mais en aggravant encore une pression fiscale qui, en deux ans et demi, s'est déjà alourdie de 70 milliards d'euros.

    Jadis, sur les bancs de nos écoles publiques, laïques et républicaines, des instituteurs à blouses grises apprenaient à des enfants uniformément vêtus de tabliers noirs que la Révolution française avait, notamment, été provoquée par l'excès d'impôts. Ils égrenaient la capitation, la gabelle, le centième, la taille, le vingtième. Ils décrivaient - avec quelques exagérations - la condition pitoyable des paysans exsangues et expliquaient doctement que la charge était devenue insupportable. D'où la révolution. CQFD.

    Le jour de la "libération fiscale"

    Des historiens tout à fait sérieux, dont le remarquable Pierre Goubert, ont démontré que la somme de ces impôts de l'Ancien Régime était, somme toute, proportionnellement beaucoup plus légère que la fiscalité moderne. Tout le monde n'était pas logé à la même enseigne : les "pays d'états" (Bretagne, Bourgogne, Provence, Languedoc) possédaient des assemblées qui négociaient âprement le montant de la taille avec les intendants du roi. Ce que ne pouvaient pas faire les "pays d'élection", déjà soumis à la centralisation monarchique. Aujourd'hui, personne ne peut échapper à la broyeuse.

    Un paysan consacrait entre vingt et trente jours de travail au paiement de l'impôt. De nos jours, certains instituts d'inspiration libérale (Institut Molinari, Contribuables associés) fêtent chaque année, en juillet, le jour de la "libération fiscale", c'est-à-dire la journée à partir de laquelle le citoyen-contribuable pourra enfin travailler pour son propre compte, ayant rempli, les six mois précédents, ses obligations fiscales et sociales diverses.

    Comparaison n'est pas tout à fait raison : les impôts de l'Ancien Régime pouvaient affecter les besoins vitaux des populations, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Les Français bénéficient de surcroît de nos jours d'un filet de protection sociale qui explique en partie la pression fiscale. Mais en partie seulement. Et avant de puiser de nouveau dans la boîte à idées maléfiques de l'impôt et de lâcher sa meute affamée de collecteurs de fonds, le gouvernement serait bien inspiré de changer de logiciel. ♦

     

    Pierre Beylau

     

     

  • Le commentaire de Jean-Louis Faure sur le dessin/caricature des ”climatologues”...

    Nous avons publié samedi un très bon dessin de Vial, dans Le Figaro magazine. Jean-Louis Faure a posté, à propos de ce dessin, un commentaire dont la pertinence et la justesse nous semblent mériter d'être publié, justement, mieux que comme un simple "commentaire". Nous le reproduisons donc intégralement ici, cette façon de considérer les choses étant pleinement celle de lafautearousseau.

     

    Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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    Les climatologues

    Signé VIAL - Le Figaro magazine

     

    Commentaires

    Le sordide apport du multimedia est que n’importe quel fantasme devient immédiatement planétaire. Un ordre de bourse fut il farfelu, est transmis à la milliseconde à la surface du globe. Ici le climat ... Sans être très savant restons en à des considérations de simples bon sens qu’un élève de 4ème peut énoncer (au temps où l’on faisait de la géologie en 4ème). Des chiffres objectifs, incontestables.
    Les astrophysiciens estiment l’âge du globe à 4,5 milliards d’années. L’unité de temps géologique communément retenue par les géophysiciens est de l’ordre de 20.000 ans sur une échelle de temps. Les économistes datent la première révolution industrielle à 1820 environ. Les mêmes fixent les premières mesures de la croissance à 1850. Avant cette date le produit des nations était quasiment invariable. De 1850 à aujourd’hui il s’est donc écoulé 170 ans, pendant lesquelles il convient de discriminer les périodes où l’activité humaine a réellement demandé une extraction massive d’énergie fossile. Arrivée de la Chine en «charbon vorace» vers 1980, il y a 30 ans. Si l’on veut être très pessimiste, démarrons au début des 30 glorieuses, en 1945, soit il y a 70 ans environ.
    Mais quelque soit la date de départ de notre commentaire, les moins de 200 ans de l’activité humaine sont une fraction de micron de la pointe bien taillée d’une crayon sur l’échelle linéaire des temps géologiques. Donc évidemment sans effet sur le changement du climat de notre vieille Terre. Le climat a toujours changé, parfois dans des proportions considérables, parfois violemment sur des périodes assez courtes.
    La grotte Cosquer dans les calanques de Marseille, découverte en 1991, sans doute un lieu de culte, a été fréquentée entre, - 27 000 ans et - 19 000 ans. Entrée aujourd’hui à 37 m sous le niveau de l’eau. A ce moment là, elle était dans les collines, à 6 km du rivage, et le niveau de la mer 120 mètres plus bas. C’était la période glacière. Le niveau de la mer s’est élevé de 120 mètres depuis le dernier pic de glaciation, jusqu’à - 6000ans. Il n’y avait à cette époque, ni voitures diesel, ni avions, ni usines en Chine.
    Et bien, la mer est montée de 120 mètres quand même. Et certaines glaciations se sont produites malgré des concentrations très élevées de CO2 ...

    Il ne reste plus qu’à démasquer les forces économiques qui ont un intérêt à développer un discours anxiogène, avec force rapports et conférences internationales. Pour refroidir la Terre et faire baisser le niveau des océans ? Très regrettable que les autorités françaises participent activement à ces billevesées ...

    Écrit par : Jean Louis FAURE | dimanche, 28 décembre 2014

  • Un débat en Occident qui ne sent pas très bon ...

    Un débat absurde venu d’Amérique © Copyright : dr

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Notre confrère Péroncel-Hugoz, qui séjourne actuellement en Europe, y a recueilli quelques échos d’un débat surréaliste agitant les milieux branchés …  Défense de rire !

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLes Etats-Unis d’Amérique se déchirent entre les trompettants partisans de Trump d’un côté, et les partisans pas très hilarants d’Hillary de l’autre côté ; l’Europe occidentale, elle, est en pleine confusion avec le tour que les Britanniques viennent de lui jouer. Ajoutons que partout, à Bruxelles, Francfort, Marseille, Milan, Boston, Vancouver, etc. On s’attend, en toute impuissance, à de nouveaux carnages djihadistes. 

    Et savez-vous de quoi s’occupent, par ces temps d’anxiété généralisée, des «élites» politiques et intellectuelles de l’Occident ? Du statut des cabinets publics, des toilettes bref les WC … Les «transgenres», variété sexuelle nouvelle, surgie au grand jour à la fin du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe occidentale, devront-ils satisfaire leurs besoins naturels chez les hommes ou chez les femmes ? Ou bien faudra-t-il que les Etats créent des lieux d’aisance du troisième type pour que les «transgenres» puissent se soulager en toute bonne conscience, et en tout confort ? ... 

    Il paraît que cette gravissime question a même été agitée début juillet lors de la réception par le président François Hollande, de représentants des «minorités sexuelles» françaises. On s’attend même que le chef de l’Etat français, connu sous le surnom de «Monsieur Petites-Blagues», en forge une, bien salée, sur cet important problème marquant la dernière année de son quinquennat … On croit rêver mais on en est là. 

    Aux Etats-Unis, au moins, la question devrait être résolue puisque les deux candidats à la Maison-Blanche, Mme Hillary et M. Donald, sont pour une fois d’accord : « Il faut laisser les trans se soulager là où ils veulent ». Mais qu’en pensent vrais hommes et vraies femmes, peu soucieux, peut-être, de devoir côtoyer, en de tels lieux, des créatures indéterminées … On n’a encore vu sortir aucun sondage à ce sujet. N’ayons crainte, ça va venir ! Les sondages, ça rapporte… 

    En attendant, malgré la désapprobation du président Obama, qui a fait savoir sa sacro-sainte opposition à toute forme de « discrimination », la ville états-unienne de Charlotte, en Caroline-du-Nord a décrété que les trans devraient se comporter  «en toutes circonstances» en fonction du sexe qui leur est « attribué par leur carte nationale d’identité et non selon leur choix personnel » … 

    Aussitôt, protestations, pétitions de bonnes âmes, un peu partout aux Etats-Unis puis en Europe, continent jamais en retard pour imiter les tendances les plus absurdes venues d’Outre-Atlantique. La polémique s’est même emparée à présent des établissements scolaires où, selon certaines associations, chaque élève «doit pouvoir choisir son sexe lui-même et donc son lieu d’aisance » ! Même des enfants sont ainsi embarqués dans ce tourbillon ridicule. 

    Au moins au Maroc on est à l’abri de faux débats de ce type ! Ouf !  •

    Peroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 15.07.2016

  • Le voyage de Berlin

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    C’est donc à Berlin que M. Obama a décidé de faire ses adieux aux partenaires européens des Etats-Unis. M. Hollande a certes été convié, mais au même titre que Mme May ou MM. Rajoy et Renzi, c’est-à-dire pour être reçu par un couple Obama-Merkel qui avait affiché la veille de leur venue à tous sa profonde complicité. Voilà qui dit tout sur une réalité bien désagréable et qui prouve que rien n’a au fond changé depuis un demi siècle et « l’Europe germano-américaine » que dénonçait alors le mensuel AF-Université. Le constat de la presse française est d’ailleurs unanime et sans appel : Berlin est le centre de l’Europe, Berlin est la capitale de l’Europe.

     

    Certains font mine de déplorer un état de fait qui nous obligerait à admettre que Berlin est non seulement la capitale de la première puissance économique de l’Union (ce qui est vrai) mais aussi la capitale culturelle de l’Union (ce qui est discutable); mais c’est pour mieux en reconnaître la légitimité, légitimité conférée par le respect allemand des sacro-saints « idéaux et […] valeurs dont l’Europe se réclame » (M. Guetta, France Inter) - par exemple en capitulant sans condition devant l’invasion des migrants. M. Obama l’a bien dit, lui qui, ravalant l’Europe au rang de certains autres continents ou sous-continents, dénonce « la montée d’une sorte de nationalisme sommaire, d’identité ethnique ou de tribalisme ».

     

    On objectera évidemment que l’élection de M. Trump va rebattre les cartes. Voire ! L’Allemagne et les Etats-Unis partagent un même attachement, en grande partie dû à la prégnance de leur commune filiation « libéralo-protestante », au capitalisme marchand et, pis, à la financiarisation de l’économie. Ces deux pays sont deux (très) grandes puissances économiques bien faites pour s’entendre et se compléter comme le prouve le développement de leurs échanges (les Etats-Unis sont ainsi devenus cette année le premier partenaire commercial de l’Allemagne, dépassant la France).

     

    La faillite de l’actuelle Union européenne, conjuguée au vide nouveau auquel laisserait place le « désengagement » promis par M. Trump, nous place dans une alternative quasi existentielle : le sursaut ou le déclassement. Le bon sens nous dit que, seule, la France ne pèserait pas lourd et qu’elle a besoin de constituer avec d’autres (dont l’Allemagne) un ensemble crédible. Encore faut-il ne pas se dissoudre dans un tel ensemble - sinon à quoi bon ? Reprocher sa force et son dynamisme à l’Allemagne n’a par ailleurs aucun sens. Il nous faut, en revanche, pour mettre à profit (en jouant de nos quelques atouts) l’opportunité du changement de donne probable en Europe, entamer un processus de rééquilibrage de notre rapport « économique » à l’Allemagne. Cela passe évidemment par la reconstitution d’un tissu économique (industriel, agricole et commercial) aujourd’hui « sinistré ». D’aucuns pensent même à renouer avec « l’ ardente obligation du plan » (De Gaulle, 8 mai 1961). Voilà qui demanderait des choix au politique et des efforts au pays. Au moins le cap serait-il donné. 

     

  • Laïcité : la propagande subventionnée

    Jérôme EHO/ASS, LES PETITS CITOYENS

    Mercredi dernier, à Marseille, au cours d'un débat, Eric Zemmour était interrogé par un jeune homme impatient : « Nous sommes tous d'accord avec vous. Maintenant que faut-il faire ? ». La réponse a été sans détour : « Hé bien, non, justement nous ne sommes pas tous d'accord. Je suis ravi de l'être avec vous, sans-doute même avec la majorité de cette assemblée. Mais ne vous y trompez pas : la gauche, parce qu'un certain nombre d'intellectuels souvent venus de ses rangs réagissent contre la pensée dominante, se répand en lamentations et prétend qu'elle est en train de perdre l'hégémonie idéologique et culturelle. Mais ce n'est pas vrai, c'est un leurre, sa pensée continue de dominer la société française; elle en conserve tous les moyens; la bataille des idées est loin d'être gagnée; les partis - y compris ceux de droite - sont bien incapables de la mener. Elle doit l'être sur le terrain culturel et nous avons bien du chemin à faire, encore, avant de pouvoir chanter victoire ». Le texte qui suit, publié par Valeurs actuelles sur son site (11.06.2015) atteste par l'exemple de la clairvoyance d'Eric Zemmour. Les nombreux signes d'une réaction conservatrice de beaucoup d'intellectuels français, hors des partis politiques, est encore loin de signifier leur victoire. Travaillons ! LFAR     

     

    Document. Et si on s’parlait de la laïcité ? C’est sous ce titre, en apparence anodin, qu’est publié un petit livret à destination des enfants (photo).

    Véritable exemple de novlangue socialiste, le fascicule a été distribué à la presse en marge du congrès du PS à Poitiers. L’association Les Petits Citoyens édite de nombreux livrets à destination des écoles primaires. Au téléphone, elle l’affirme : « Ce sont les communes qui nous les commandent. On n’envoie rien automatiquement. » En apparence ludique, le contenu du livret n’a rien à envier à la propagande de certains pays communistes. Entre deux chapitres sur « le vivre ensemble » et « les citoyens du monde », on peut voir une Marianne noire brandir un drapeau français où il est écrit « laïcité ». Plus loin dans l’ouvrage, on apprend « qu’il ne faut pas avoir peur d’être différent des autres », ou que « faire du sport, c’est aussi vivre ensemble ». Chaque petit chapitre est illustré par un dessin. Là, une jeune fille métisse en costume de superhéros rêve de devenir « Super Égale ». Ici, sur une autre vignette, une jeune fille fait un cauchemar. Elle rêve d’une Marianne poursuivie par des hommes au crâne — forcément — rasé. Et son ami métis de dire : « Elle nous fait un cauchemar antirépublicain ! » Ces petits livrets de propagande socialiste sont soutenus par la Fédération Léo-Lagrange, fondée, en 1950, par Pierre Mauroy. Mais l’association, qui édite également Et si on s’parlait de l’égalité filles-garçons, est aussi financée par l’argent public. Ainsi, l’année dernière, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a versé 100 000 euros à l’association. En 2013, c’est Bruno Le Roux, président du groupe socialiste, qui avait soustrait 150 000 euros de sa réserve parlementaire…         

    valeursactuelles.com