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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Éditorial du "Monde".

    Après la diffusion d’un reportage de "Zone interdite" sur la montée d’un islam incitant au repli identitaire à Roubaix, la présentatrice, Ophélie Meunier, et un témoin sont la cible de menaces de mort...

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/01/s-exprimer-sans-crainte-sur-l-islam_6111823_3232.html

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    1. Jordan Bardella mis en examen pour avoir dit la vérité... :

    Jordan Bardella
    "J’apprends ce soir être officiellement mis en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « République islamique ». Les persécutions physiques ou judiciaires de ceux qui disent le réel en disent long sur l’état de la France. Agissons avant qu’il ne soit trop tard."
     

     

    2. Et, au même moment, on apprend que - toujours à propos de Trappes - l’enquête sur les menaces contre le professeur de philosophie Didier Lemaire a été classée sans suite (c'est dans Valeurs). "Ben, voyons !", comme dit Zemmour...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/trappes-lenquete-sur-les-menaces-contre-le-professeur-de-philosophie-didier-lemaire-classee-sans-suite/

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    3. Il faut relancer le nucléaire ! Zemmour veut créer 14 centrales, prolonger la durée de vie de nos actuelles centrales jusqu'à 60 ans (comme aux USA) et reprendre la technologie française Astrid.

    Il a raison !

    (extrait vidéo 1'50)

    https://twitter.com/Le92avecleZ1/status/1488785426584416257?s=20&t=lQnHdd98N7vqtbUu1zQxNQ

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    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/le-reacteur-du-futur-juge-indispensable-pour-mieux-recycler-les-dechets-nucleaires-889444.html

     

    4. De Marine Le Pen :

    "L'insécurité est l'un des pires échecs du gouvernement. La France est frappée par des émeutes urbaines tous les deux jours. Le vrai bilan d'Emmanuel Macron, c'est une insécurité hors de contrôle !..."

    (extrait vidéo 1'43)

    https://twitter.com/MLP_officiel/status/1488541725979287558?s=20&t=Ef12k5fma3sGYDx9MnKCeQ

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    5. Saccage Paris. Les "forêts" de la mairie de Paris remises en question : "un taillis broussailleux, une trappe à déchets n'apportant ni bien-être, ni confort, ni beauté", selon l’architecte paysagiste Caroline Mollie...

    Voici l'entame de l'article du JDD, réservé aux abonnés... :

    https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/vegetalisation-de-paris-et-de-sa-region-pourquoi-les-microforets-sont-remises-en-question-4090869

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    Enrico Fusto, cofondateur de l’association Boomforest, dans une microforêt plantée en mars 2018 sur un talus du périphérique

     

    6. Les archives du Vatican parlent : selon l'archiviste du Bundestag, Pie XII a envoyé un rapport sur la Shoah aux Américains dès mars 1942, mais ceux-ci ne l'ont pas cru. Il aurait aussi sauvé personnellement 15.000 Juifs.

    D'accord avec l'Abbé Matthieu Raffray :

    Abbé Matthieu Raffray 
     "La fin d'un demi-siècle d'injustice et de mensonges contre Pie XII ? Depuis le temps que les historiens sérieux disaient que l'attitude du Pape avait été admirable. Les calomniateurs d'hier auront-ils la décence de faire amende honorable ?"

    https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2022-01/pie-xii-shoah-michael-feldkamp-archives.html

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    7. Et l'on finira cette série s'aujourd'hui avec ce dessin, "pas mal" (trouvé sur tweeter) :

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    À DEMAIN !

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  • Le numéro 217 de Politique magazine (Octobre 2022)

    Voir la version en ligne

    On est sauvé !

    Elisabeth Borne porte des doudounes, Bruno Le Maire conseille les cols roulés et Gilles Le Gendre, député Renaissance, ex-président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, déclare étendre son linge lui-même À LA MAIN ! Rappelez-vous, Gilles Le Gendre, c’est celui qui déclarait en décembre 2018 qu’il regrettait « le fait d’avoir probablement été trop intelligents, trop subtils, trop techniques dans les mesures de pouvoir d’achat » et que la responsabilité du parti, du gouvernement et du président, « c’est d’expliquer, expliquer, expliquer la complexité du monde ». Ben, là, je crois qu’on y est. Ou pas. Je ne suis pas certain, en fait, que nous dire d’étendre son linge à la main…  La suite ICI

    Rêver ou pleurer, par Hilaire de Crémiers

    À l’occasion des funérailles de la reine d’Angleterre, les journalistes français ont à qui mieux mieux évoqué avec nostalgie une monarchie possible qu’une révolution imbécile a supprimée. La politique ne fait plus rêver les Français. Il suffit de voir à l’œuvre la classe qui les dirige pour comprendre leur dégoût, pour justifier leur mépris. Les plus conscients – malheureusement pas les plus nombreux – se disent avec une amère lucidité que les institutions françaises dans leur ensemble sont régies par un vice politique qui en pervertit le système tout entier. La suite ICI

    Survie de la presse libre ?
     Par Hilaire de Crémiers, Philippe Mesnard, Henri Baclet

     

    Politique Magazine a 20 ans d’âge. Le premier numéro date de juillet-août 2002. Vingt ans ! Maintenant, il faut durer. Et durer dans les circonstances actuelles devient de plus en plus difficile dans le pays qui détient le triste record du monde des taxes et des impôts. Nous sommes amenés à demander à ceux qui le peuvent de nous aider par un don. Faites-le généreusement, s’il vous plaît, selon vos moyens. Merci infiniment pour tout ce que vous avez déjà fait dans le passé. Vous le savez : nous tenons grâce à vous. Aucune aide d’État, aucune subvention, aucun financement extérieur. Vous et vous seuls, nos fidèles lecteurs, permettent la survie d'une presse indépendante. Il suffit de cliquer ICI

     

     

    La guerre en Ukraine sera-t-elle le seuil d’un grand basculement géopolitique ? Par Antoine de Lacoste

    L’empire américain n’a jamais renoncé à s’étendre, surtout au détriment de la Russie. Mais depuis 2014, le Kremlin a progressivement renoncé à l’attentisme, et les pays non-alignés se sont décidés à plus d’autonomie politique et économique. Va-t-on enfin vers un monde multipolaire ? Il y a des guerres qui confirment des tendances, d’autres qui clôturent des cycles, certaines enfin qui en ouvrent. La guerre en Ukraine pourrait bien être tout cela à la fois. Assurément elle confirme une tendance, celle du refus par la Russie de continuer à subir l’encerclement de son territoire par les Américains, via l’Otan. La suite ICI

     

    Le terrorisme moral actuel, stade ultime et vérité de la révolution, par Yves Morel

    La Terreur et sa liberté liberticide voient enfin se réaliser la société tyrannique à laquelle aspiraient les révolutionnaires. Leurs avatars actuels construisent une société libérale aux valeurs étrangères à notre civilisation, en conditionnant en permanence les esprits selon leur nouvelle morale. Depuis le long règne républicain de François Mitterrand (1981-1995) et de l’État-PS, la France vit sous le régime d’un terrorisme intellectuel et moral sans précédent, d’orientation libérale, individualiste et universaliste, régi par le dogme du politiquement correct et assuré par une véritable police de la pensée, prompte à persécuter et exclure les réfractaires.  La suite ICI…

  • Gens de France communique...

    Reçu de Gens de France :

     

    Allant dans le  sens de l’action sociale qu’il nous a annoncée, le prince Jean a emmené tout un groupe de jeunes de la banlieue nord-est de Paris, issus de la « diversité », à la basilique Saint-Denis. Il leur a expliqué le rôle joué par ce sanctuaire dans l’histoire de France, et qui étaient ces rois  dont ils découvraient les gisants. En un mot, il leur a parlé de la France.

    Ces élèves de terminale, sélectionnés pour leurs bons résultats scolaires, comptent faire des études supérieures. Une occasion leur aura été donnée d’entendre un prince de France leur parler de l’œuvre accomplie par sa Famille.

    Cette initiative du Prince va être suivie d’autres. La première sera avec des jeunes d’un quartier nord de Paris, qui pensent déjà à leurs vacances d’été…

     

    Pour lire le compte-rendu :  Gens de France 

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    PS : en complément utile à ce déplacement, les jeunes invités du Prince pourront consulter  notre Album :

          La Basilique de Saint Denis, nécropole royale....

  • Le Président aux obsèques...

              Nicolas Sarkozy a interrompu ses vacances pour assister aux obsèques du Cardinal-Archevêque de Paris (le Premier Ministre et le Ministre de l'Intérieur l'accompagnaient). Ce geste n'est pas anodin, et nous le saluons pour ce qu'il est: s'il s'agit certainement de souligner par sa présence l'importance de la personne et de l'action de Jean-Marie Lustiger (qui le méritait), le Président manifeste aussi, de fait, la reconnaissance par le pouvoir politique de la place de l'Église Catholique, de son rôle et de son influence en France.

              C'est simple, mais c'est aussi beaucoup; en fait, ce qui est curieux, c'est que l'on doive presque s'en étonner, s'en réjouir (tellement la république nous avait habitué à son sectarisme, haineux au pire, méprisant/dédaigneux au mieux....) alors qu'il ne s'agit somme toute que de quelque chose de très normal, étant donné la place et l'importance fondamentale et essentielle -au sens fort du terme- que tiennent christianisme et catholicisme dans notre Histoire, notre Héritage, notre "inconscient collectif"...

  • Idées & Culture • Faut-il renoncer aux fondamentaux ?

     

    Par Henri

    C'est un plaisir que de mettre en lumière les commentaires reçus qui honorent notre blog et complètent son travail. Tel est le cas de celui mis en ligne par Henri, hier sur Lafautearousseau. Il répondait à une question que nous posions en fin de discussion d'un intéressant article sur la gauche et la diversité, repris ici [Cf. lien ci-dessous]. On ne peut qu'aimer sa réponse.  LFAR.

     

    3789950240.jpgFaut-il renoncer aux fondamentaux, demande Lafautearousseau. Non, bien sûr !

    Oui LFAR a mis le doigt sur la faiblesse originaire de la gauche, qui réfléchit encore : derrière ce contrat social fantasmé qui vitrifie ou tyrannise la société, il y a chez beaucoup une nostalgie qui remonte de notre vraie nature, pour une vraie relation concrète à l’autre, fondatrice, et non destructrice, une nostalgie pour tout ce qui dans notre histoire a permis de tisser le lien social , de perdurer en donnant pas à pas du prix à nos humbles actions.

    Oui, il est salutaire de percer la croute ou d’arracher le masque, qui nous étouffe.

    N’est ce pas déjà une prière , qui jaillit chez François Villon dans sa célèbre « Ballade de pendus ».

    « Frères humains, qui après nous vivez,
    N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
    Car, si pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tôt de vous mercis. »

    Avec ce culte idolâtre et finalement carnassier de la diversité, n’avons nos pas endurcis nos cœurs contre nous-mêmes, contre nos frères, étouffé la piété et la pitié ? 

    On ne peut pas être de gauche et multiculturaliste : Le culte de la diversité ruine le modèle social

  • Cinéma • L'Empereur de Paris

     Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : L’Empereur de Paris, un film français de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel (Vidocq),  Fabrice Luchini (Fouché), Freya Mavor (Annette).

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    L’Empereur de Paris, en tout cas, ce n’est pas le Roi des films.

    Dommage, on aurait pu avoir un joli spectacle, intéressant, « de cape et d’épée » dans l’Empire de Napoléon (« Pas Napoléon Barbichette, je veux dire le vrai Napoléon », comme le disait Panisse) alors que l’on assiste à un « western » parisien… en pire.

    Sous prétexte que la plus grande partie de l’action se passe dans les bas-fonds, éclairés par des chandelles, on ne voit rien… et, trop souvent, on n’entend pas !

    maxresdefault.jpgL’histoire de Vidocq est bâclée, et le scénario n’est même pas instructif !

    Certes on ne s’ennuie pas… - et j’avoue que mon épouse est moins sévère que moi – mais, ainsi que le disaient mes professeurs : « peut mieux faire ! ».   

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Revue d'Actu ce Jeudi 21 Mars 2024...

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    Le CENTRE LESDIGUIERES, associé au Cercle Dauphinois de Documentation et de Communication Culturelle avec Jean-Christophe Lévêque, professeur d'économie et Henri Augier, vous invite à une Revue d'Actu ce Jeudi 21 Mars 2024 à 19h Salle des Vignes, avenue Maréchal Randon, 3bis, avant la station essence Esso, station de tramway La Tronche Hôpital.


    La France est au bord de la ruine, son niveau d'endettement bat tous les records historiques de la Vème République. Sa situation économique est de ce fait gravement atteinte, privée des moyens de recouvrer une liberté d'action indispensable à son redressement.
    Le Président et son gouvernement sans majorité parlementaire et sans volonté ni perspective , accumulent les fautes politiques tant à l'intérieur qu'en politique étrangère. Le chaos de ce second mandat s'inscrit dans la déconfiture du Pays légal aux abois face aux colères du Pays réel.
    Il n'y a peu de choses à attendre des élections européennes du mois de juin, ni d'un changement de majorité, la droite renonçant à toutes ses convictions pour accéder au pouvoir en 2027, et abdiquant de son ambition de sortir la France de ce bourbier civilisationnel.
    Nous débattrons ensemble des quelques raisons d'espérer et des moyens à se donner pour tenter de saisir les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter, ainsi que l'étude de l'histoire nous l'a appris.
    Horaire : 19h à 21h30


    Participation aux frais : 10€, 5 € pour les adhérents.
    courriel: centrelesdiguieres@gmail.com
    Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

  • Au cinéma : Les trois mousquetaires, par Guilhem de Tarlé

    Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan » au cinéma Francis Veber – Ville du  Pradet

     

    A l’affiche : Les Trois mousquetaires : Milady, un film français de Martin Bourboulon, avec Eva Green (dans le rôle-titre), François Civil (d’Artagnan), Vincent Cassel (Athos), Pio Marmaï (Porthos), Romain Duris (Aramis), Louis Garrel (Louis XIII), Vicky Krieps (la Reine Anne d’Autriche), Lyna Khoudry (Constance Bonacieux), Eric Ruf (le Cardinal de Richelieu), Marc Barbé (le Capitaine de Tréville), Patrick Mille (le Comte de Chalais), Julien Frison (Gaston de France) et Jacon Fortune-Lioyd (le Duc de Buckingham).

    Les Trois mousquetaires : Milady, et les autres… ils sont (re)venus, ils sont tous là, après le bon premier volet sur d’Artagnan, mais bis repetita non placent…

    Une succession d’images sombres, de chevauchées, de duels et de bagarres entre des individus que l’on distingue mal les uns des autres , cachés sous leurs feutres et « grands manteaux qui (les) calfeutrent ». Il a été trop long le temps qui nous sépare du film d’Artagnan, celui qui nous sépare de la lecture d’Alexandre Dumas, et enfin et, peut-être surtout, celui de nos cours d’Histoire. Ne faudrait-il pas, pour entrer véritablement dans l’action, réapprendre Henri IV et l’Edit de Nantes avec ses garanties territoriales qui ont imposé à Richelieu le siège de La Rochelle contre les Protestants et un Gaston d’Orléans, frère et héritier présomptif (jusqu’à Dieudonné) de Louis XIII ?

    Je ne suis pas sûr d’aller voir le troisième volet que suggère la fin de ce long-métrage.

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  • La Libye du Boulevard Saint Germain : Une guerre civile ? (II/III), par Champsaur.

    La genèse de la révolte. 

    Tout débuta avec le soulèvement de la Cyrénaïque, la ville de Benghazi en particulier. Tripoli était confronté à une insurrection endémique dans cette région frontalière de l’Égypte, qui s’est exacerbée depuis 1990 environ pour donner une date.

    Défections avec armes et bagages étaient fréquentes dans les casernes de l’est du pays. Mal inspiré, Kadhafi libera 110 islamistes en Févier 2011, qui rejoignirent immédiatement Benghazi et sa région. Dans la continuité des évènements de Tunisie, la ville s’enflamma. Émeutes violemment réprimées par les forces armées de Kadhafi, elles dégénérèrent en véritable insurrection. Le soulèvement de Benghazi aboutit à faire passer la plus grande ville de l'est du pays dans le camp de la rébellion.

    Le 24 février 2011, les principaux leaders de l'opposition, d'anciens officiers militaires, des chefs tribaux, des universitaires et des hommes d'affaires se réunirent à El Beïda; pour constituer trois jours plus tard un Conseil national de transition (CNT) sous la présidence de Moustafa Abdel Jalil, ancien ministre de la justice de la Jamahiriya, islamiste dans l’âme, grand défenseur de la charia (nom à retenir pour la suite immédiate ....).

    Le 23 mars, le Conseil établit un Comité exécutif, présidé par Mahmoud Jibril, pour faire office de gouvernement de transition. Le CNT annonça l'évolution de la Libye vers la démocratie et le multipartisme (interdit de rire). 

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    Dans le même temps se met en place en France la diplomatie du boulevard Saint Germain qui aboutira à la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 17 mars 2011. Les acrobaties pour parvenir au vote sont bien décrites dans ce papier du NouvelObs : http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/03/23/libye-histoire-secrete-de-la-resolution-1973.html

    N’importe quel Ministre des Affaires Étrangères aurait démissionné avec fracas. Pas monsieur Juppé. Intégralité de la résolution http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/CS10200.doc.htm

    Et ce qui était protection de populations, s’est vite transformé en renversement du régime, sans considération pour les vives critiques des Russes et des Chinois s’estimant floués. Au fil des mois, alors que la guerre civile faisait rage dans le pays, le CNT fit l'objet d'une reconnaissance internationale accrue, en réalité une mascarade téléguidée par la bannière étoilée. La formation de nouveaux partis politiques fut annoncée à partir de l'été 2011, comme le Parti de la nouvelle Libye ou le Mouvement socialiste libyen Abdessalam Jalloud, ancien numéro deux de Kadhafi, annonça pour sa part la création d'un «Parti de la Justice et de la liberté de la patrie ». Mais la suite connut quelques ratés.

    Monsieur Bernard Henri Lévy ramena dans ses valises Moustafa Abdel Jalil (ci-dessus cité) tel Churchill ramenant De Gaulle en Juin 1940 (comparaison à peine à la hauteur de notre philosophe), pour lui ouvrir les portes de l’Élysée. Étiqueté les jours de vertige, « le père la victoire », pas de limite à l’hyberbole même du plus haut ridicule. Mais l’intéressé ne répondit pas aux espoirs de notre diplomate amateur ! Accusé par la justice militaire (ou ce qui en tient lieu), le 11 décembre 2012 (un an plus tard !), d'abus de pouvoir et d'atteinte à l'unité nationale, dans le cadre de l'assassinat du chef d'état-major des rebelles, Abdelfattah Younès, en juillet 2011, Abdel Jalil jugea plus prudent de mettre quelque distance entre sa personne et les fous furieux qu’il avait participé à mettre en place.

    Lire : Jeune Afrique du 12 Décembre 2012: Libye : Abdeljalil, l'ex-chef du CNT, inculpé dans l'affaire de l'assassinat du général Younès | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

    Et (9 janvier 2013) : http://www.tunisie-secret.com/Mustapha-Abdeljalil-s-est-refugie-en-Tunisie-a-ses-risques-et-perils-_a264.html

    Extrait :

    « … Premier à avoir trahi la Libye, Mustapha Abdeljalil (ci-dessous, ndlr), ancien président du Conseil National de Transition (CNT), s’est rendu la semaine dernière en Tunisie où il espère s’installer définitivement, se sentant menacé dans son pays. Il a pu quitter la Libye alors qu’il était frappé d’une mesure d’interdiction de voyager … 

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    Selon l’AFP, sur la base d’une source du tribunal militaire libyen qui a requit l’anonymat, Mustapha Abdeljelil est arrivé à Tunis à l’invitation de Moncef Marzouki. Ce n’est pas tout à fait exact puisque, selon nos informations, c’est à l’aéroport de Tripoli et devant la police, que Mustapha Abdeljalil a évoqué une invitation officielle du président provisoire tunisien, ce que la présidence tunisienne a confirmé à la police des frontières libyennes. Abdeljalil a persuadé Marzouki qu’il voulait s’enquérir de l’état de santé de sa fille qui serait hospitalisée dans une clinique en Turquie, que par conséquent, il ne fait que transiter par Tunis avant de se rendre à Ankara. …
    C’est donc de façon illégale que l’ancien chef des sicaires libyens a pu quitter Tripoli pour Tunis. La raison du départ précipité d’Abdeljalil Mustapha est la crainte de se faire liquider physiquement comme beaucoup d’autres … « 
    La conclusion de cette équipée otanienne est connue avec l’assassinat de Kadhafi, meurtre avec préméditation comme le définit le code pénal. Ce fut monsieur Juppé, notre ministre des Affaires étrangères, répétant inlassablement dans les media (sitôt obtenue la 1973) « Kadhafi doit quitter le pouvoir », ce fut François Heisbourg, chef de file des néocons américains en France déclarant sur un plateau de télévision «j’espère que Kadhafi sera tombé dans l’escalier avant le ramadan … » (il commençait le 1er Août , en 2011). Et à défaut de le faire glisser dans l’escalier, un bombardement d’une de ses résidences à Tripoli tua le plus jeune de ses fils et trois de ses petits enfants (1er Mai 2011). Morale de l’OTAN. C’est la nouvelle géopolitique de la France.

     

    Ce que savait la France.

    Les connaissances de la France sont anciennes et précises, sur les trois régions Fezzan, Cyrénaïque et Tripolitaine. Depuis la création du pays en 1952, et même longtemps avant. Un vieux « colo », le général de Corps d’Armées Jean Salvan, grièvement blessé au Liban, a écrit deux pages lumineuses en Juillet 2011 » … les anciens du Tchad ont suivi avec curiosité et inquiétude notre engagement militaire en Libye : ils se souviennent de la Senoussia, cette secte musulmane farouchement anti-occidentale, créée en 1842. La Senoussia dirigeait la Cyrénaïque et elle fut notre principal adversaire lorsque nos coloniaux abordèrent la partie saharienne du Tchad. Ce ne fut qu’après les défaites de la Senoussia à Bir Ali en 1901 et Aïn Galaka en 1912, que nous pûmes enlever Faya-Largeau et le nord du Tchad. La Senoussia fournit à la Libye son premier roi, Idriss 1°, en 1945, lors de l’indépendance.

    Un siècle plus tard, nous voir voler au secours des descendants de ceux qui furent nos plus farouches adversaires, partisans d’un Islam fanatique, laisse perplexe… Ont-ils vraiment changé ? … »

    Le poids du système tribal local, rend illusoire toute approche centralisée du pouvoir dans une société ultra fragmentée. Malgré l’imprécision des chiffres on estime à 60 les principales tribus et à 750 celles de moindre importance. Mais surtout ces 60 communautés principales regroupent environ trois millions et demi de personnes, à mettre en regard des six millions  d’habitants. Et une dizaine disposent de réseaux vers d’autres pays de la région, Algérie, Egypte, Tunisie, Tchad, Niger, Mali.

    Nous ne sacrifierons pas à la mode d’affubler Muammar Kadhafi de différentes appellations peu amènes. La France fut la première à s’opposer à lui après le coup d’État de 1969 aidé par Nasser (et qui avait été pressenti et anticipé par les Services de Renseignement), dans sa responsabilité de protéger le Tchad. Et elle est la dernière à laquelle on peut faire des leçons sur le comportement de ce bédouin fantasque. La littérature spécialisée dévoile plusieurs opérations secrètes envisagées pour l’éliminer physiquement dès les années 1970 (comme la fin des mémoires de VGE, qui cite une opération classifiée en cours, qu’il confia à Mitterrand lors de l’entretien confidentiel de la passation de pouvoir). Et à chaque occasion, à la veille de passer à l’action Washington opposa un feu rouge, estimant que la disparition envisagée n’était jamais dans ses intérêts. Puis à partir des années 2000, la Libye et son chef passèrent ouvertement du statut de paria à celui de partenaire. Pris à nouveau en considération par la diplomatie internationale, la Libye créa en 2000 l’Union Africaine (déclaration de Syrte en Décembre 1999 et réunion de Durban en 2002). Une sorte de pivot entre l’Afrique et le monde arabe. En Octobre 2004 après renoncement aux armes de destruction massives, et signature du protocole additionnel du Traité de Non Prolifération Nucléaire. Démarches de pur formalisme car les infrastructures industrielles ne permettaient certainement pas d’élaborer de tels projets. Autre chose aurait pu être d’apporter les financements … Successivement l’UE leva l’embargo sur les livraisons d’armes, les USA reprirent les activités commerciales (dont évidemment le pétrole, sur quinze permis d’exploration accordés par les Libyens, onze allèrent aux USA !), candidature acceptée à l’OMC, levées des restrictions de circulation des diplomates, Kadhafi reçu en chef d’État à Bruxelles le 27 Avril 2004. Au moins ces années Chirac s’organisaient autour d’une certaine cohérence, ce qui ne fut plus le cas par la suite.

    Qu’ont vu, ceux d’entre nous qui allaient travailler en Libye dans ces années 2000 ? Un pays où l’islam n’imprégnait pas la société, où les femmes étaient habillées à l’occidental (signe qui en dit très long), où elles tenaient des postes de responsabilités tant en technique qu’en négociations commerciales, où la bande côtière arable était remarquablement cultivée (impressionnant vu d’hélicoptère), où le centre de Tripoli était animé tard dans la nuit avec les grands magasins ouverts, en bref une économie en plein décollage. Il y avait d’ailleurs tout à portée de main pour qu’il en soit ainsi. Réserves prouvées de pétrole 9ème rang mondial (chiffres publics de la CIA), 22ème rang pour le gaz, revenus destinés à 6 millions d’habitants. Kadhafi avait organisé un régime de redistribution généralisée, les libyens ne s’en cachaient pas et en étaient très fiers. Un PIB de 14.000 $ / an / h (50 ème rang sur 200 pays environ), un Indice de Développement Humain (ONU, espérance de vie, éducation, niveau de vie) élevé 56ème sur 200 pays. Et la Libye donnait du travail sur son territoire à environ deux millions d’Africains qui renvoyaient leurs salaires chez eux.

    Devant un tel bilan nous avons été nombreux à être outrés par les caricatures assénées par les media, en premier lieu gouvernementaux des bobos parisiens, téléguidés par le cabinet du quai d’Orsay, alors que la réalité de ce pays était parfaitement connue.

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    Les années Sarkozy sont encore aujourd’hui très difficiles à décoder voire incompréhensibles. Tout le monde avait saisi que les gesticulations autour des infirmières bulgares, relevaient du coup de menton et d’une manière peu coûteuse d’occuper l’estrade. Mais la visite à Paris, du 10 – 15 décembre 2007 s’inscrivait dans l’évolution de Tripoli. Elle n’a choqué que les esprits moisis de quelques moralistes professionnels, des Bayrou, des BHL, ou les opposants à Sarkozy par principe. Et montrait surtout leur complète ignorance de la situation à défaut d’être d’authentiques parangons de vertu. Que le bédouin ait voulu planter sa tente était plutôt dans un ton traditionnel, souhaitant peut être, imiter Ibn Seoud devant Roosevelt sur le pont arrière du Quincy …

    Nulle doute qu’une déception se fit jour quand Tripoli refusa d’entrer dans le projet d’Union pour la Méditerranée (au fait, où en sommes nous ?), qui devait être une clé de voute de la diplomatie sarkozienne.

    Mais cela n’explique pas que trois ans plus tard notre chef de l’État décidait de s’en prendre ainsi à un gouvernement qui ne menaçait en rien les intérêts français. En déclarant une guerre qui montrait à l’évidence que la légende du «printemps arabe» (volatilisée deux ans plus tard) avait supplanté toute analyse stratégique, faisant fi de notre Histoire, de nos connaissances centenaires de ces régions, nourris d’irremplaçables archives, tant chez les diplomates que chez les militaires, ou les financiers. Le total a donné l’impression sur l’instant d’une décision prise à l’aveuglette, ou ce qui est tout aussi grave, pour obéir à un donneur d’ordre extérieur (on voit bien lequel …).

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-photo-kadhafi-sarkozy-introuvable-sur-le-site-de-l-elysee_964940.html

    Reconnaissons objectivement que le résultat de notre action fut, de façon irrationnelle, d’ouvrir les pistes à des islamistes là où Kadhafi leur avait barré le chemin depuis au moins deux décennies. Les Américains se sortent très bien de ce genre de contradictions, la France y perd sa crédibilité, et contrairement aux apparences, son âme. (à suivre...)

  • Il faudra pourtant bien en sortir....(1/4) : Depuis 1975, la République idéologique ”change le peuple”...

            En ce qui concerne l'immigration, nous recevons régulièrement des messages qui, pour être tous très différents les uns des autres, posent en réalité tous le même problème et qui, même avec des formulations parfois très éloignées les unes des autres, en reviennent toujours à la même question centrale : comment en est-on arrivé là, que proposez-vous, que faire pour "en sortir"... ?

             Pour essayer de répondre, non pas à tout le monde à la fois et d'un seul coup - c'est "mission impossible"...- mais, peut-être et au moins en partie, à l'essentiel des préoccupations de celles et ceux qui écrivent, nous allons tâcher de proposer ici un rapide survol qui s'efforcera d'abord de résumer la situation dans ses grandes lignes, et par redire, pour commencer, comment on en est arrivé là; puis nous évoquerons les remèdes dérisoires que propose le Pays Légal pour règler (?) des problèmes qu'il a lui-même, tel un apprenti sorcier, follement créés; ensuite, nous reprendrons ce que nous avons déjà écrit ici-même, à savoir qu'une des solutions pour "en sortir" pourrait être de mener ce que l'on pourrait appeler une politique des trois tiers ; et, pour ceux qui seraient sceptiques, on lira, comme une sorte de conclusion provisoire, l'opinion de Michel de Jaeghere... 

            Nos lecteurs pourront évidemment poursuivre le débat, en continuant à écrire ou en postant des commentaires; ils pourront aussi se référer à notre PDF "Contre la France métisse..."  :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/list/documents/conference_contre_la_france_metisse___pdf.html

            Aujourd'hui ....(1/4) : Depuis 1975, la République idéologique "change le peuple"...

            On connaît la celébrissime formule d'Edgar Poe, dans son Colloque de Monos et Una "...en dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle...."

            Pour qualifier ce qui se passe en France depuis une quarantaine d'années, en ce qui concerne l'immigration, on pourrait s'inspirer de la formule, en la parodiant : depuis 1975, des efforts insensés furent faits pour établir des populations nouvelles en France, ce qui revient, concrètement, à "changer le Peuple" ! (1)....

             Mais, au final, et au vu des résultats de cette politique insensée, beaucoup en viennent publiquement à évoquer le risque de troubles violents et, tel le perroquet du conte de Bainville, donnent leur sentiment: "Ca finira mal !..."

             Car, force est de constater que la greffe que veut imposer le Pays Légal, dans son entreprise de subversion et de dynamitage de cette vieille nation historique qu'est la France, prend mal. Qu'elle ne prendra de toutes façons qu'en partie et que, pour une autre partie, elle ne prendra tout simplement pas.

             La situation créée artificiellement depuis 1975 est en effet explosive. Et, de fait, on ne se risque pas trop en disant que, de toutes façons, cela ne pourra pas durer éternellement, et que les choses ne pourront pas rester indéfiniment en l'état...

             "Cela fait 25 ans que l'on ment sur les flux migratoires" écrit sans détour Gérard François Dumont (2).

              La démographe Michèle Tribalat confirme ses dires, et explique que nous assistons à "un processus de substitution démographique" et à une véritable "séparation territoriale dans certaines villes de France" : en Seine Saint Denis, deux habitants sur trois , en moyenne, sont d'ores et déjà d'origine étrangère. Un taux qui atteint 80% dans certaines localités !

    immigration seine saint denis.JPG
    Quelque part dans la "Nouvelle France" :
    pas le Canada, mais la Seine-Saint-Denis, avec son nouveau "peuple" que nous impose le Système,
    en version accélérée depuis près de quarante ans...

                Rappelons-le très rapidement : l'accélération inouie de cette évolution est récente. Elle ne date que de 1975, lorsque Jacques Chirac, Premier Ministre, a décidé d'une part de recourir à un plus grand nombre de travailleurs étrangers, d'autre part d'instituer le regroupement familial. Deux mesures qui se sont révélées désastreuses, à la fois pour l'économie nationale et pour l'équilibre même de notre Société.

               Pour l'économie d'abord : en effet, l'arrivée soudaine d'une main d'oeuvre très bon marché a découragé les investissements destinés à la modernisation de notre appareil de production; elle a tiré les salaires vers le bas (ainsi s'explique en partie le fait que, très souvent, les salaires perçus réellement par les travailleurs sont insuffisants...); elle a enfin retardé les investissements dans la Recherche, vraie créatrice d'emploi, et permettant de préparer vraiment l'avenir. En somme, elle a déséquilibré notre économie, elle a empêché son assainissement, elle nous a fait entrer a reculons dans le nouvel environnement économique marqué par la mondialisation (3).

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    Gérard-François Dumont

                 Mais les conséquences sur le moral et le mental sont tout aussi désastreuses, et même encore beaucoup plus : elles peuvent même se réveler mortelles, et à brève échéance, pour la Nation Française. Les partisans de la "France métisse" se gargarisent des mots multiculturel, multiracial, multiethnique etc.. Mais cette France libaniséee/balkanisée qu'ils veulent imposer n'est rien d'autre qu'une juxtaposition fragile de communautés et de gens séparés par beaucoup de choses, et parfois par l'essentiel : leurs racines, leurs moeurs, leurs fondamentaux , pour employer un terme un peu pompeux, mais assez juste en l'occurrence. Sans compter que recevoir un aussi grand nombre d'étrangers en si peu de temps, rend mécaniquement impossible et l'assimilation et l'intégration.....

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    Michèle Tribalat

                 Seuls le temps et l'Histoire diront donc si, en cas de crise majeure comme en connaissent toutes les nations, cette fragile construction résistera ou si, comme au Liban justement, tout volera en éclat....

                 On le voit, la décision de Jacques Chirac en 1975 est lourde de conséquences, néfaste au point de vue économique, peut-être mortelle au point de vue de la constitution physique du Peuple Français.

                 Pour une décision de cette importance, touchant au coeur même de la Nation (qui constitue la France ?) le Peuple n'aurait-il pas dû être consulté ? N'aurait-il pas dû pouvoir se prononcer sur la présence et le nombre d'étrangers sur notre sol, ainsi que sur l'octroi éventuel de la nationalité française à ces étrangers....( à suivre...)

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    "Ethnique", disent-ils (!)...

    (1) : étant bien entendu qu'il y a deux façons de "changer le peuple" : dans son physique, comme nous l'évoquons ici, mais aussi, et surtout, dans son moral, dans son mental, dans son esprit : et, là, c'est dès ses origines, dès la Révolution et dès l'instauration de la République en 1875, que le Système s'est appliqué méthodiquement à "changer le peuple", en le coupant de ses racines, et en livrant une guerre incessante et sans merci à toutes les traditions constitutives de notre Être profond....

    (2) : dans Population et Avenir, janvier 2007.

    (3) : Voir dans la Catégorie "Vidéo/Audio/Conférences" la vidéo d'Eric Zemmour "Zemmour sur i-téle (vidéo): L'immigration pour faire baisser les salaires.....".

  • Éric Zemmour : Pourquoi les peuples ne veulent pas mourir

     

    Par Eric Zemmour           

    Derrière l'élection de Donald Trump, Eric Zemmour distingue le sursaut d'une Amérique blanche et populaire qui tente d'éviter le destin tragique que lui promettent la démographie et l'idéologie. Il en tire des leçons pour l'avenir politique français [Figaro, 18.11]. Clarifions notre position : ceci ne signifie pas qu'il y ait une internationale des peuples ou des nationalismes. Leurs intérêts sont divers, souvent opposés. Ils sont marqués par leurs différences. Cela signifie toutefois que la structuration du monde en peuples, nations, Etats, forgés par la géographie et par l'Histoire, est une donnée pérenne. Et que ces entités politiques ont au moins en commun leur volonté de vivre.  LFAR 

    522209694.4.jpgIls battent leur coulpe. Ils reconnaissent leurs torts. Ils promettent de s'amender. Ils sont journalistes, patrons de journaux, universitaires, intellectuels, économistes, ou patrons du numérique dans la Silicon Valley. Ils vivent dans les grandes métropoles de l'est ou de l'ouest de l'Amérique ; et ont fait campagne jusqu'au bout en faveur d'Hillary Clinton. Une campagne violente, sans mesures ni limites, sans aucun respect pour la déontologie journalistique ou la rigueur scientifique, à la hauteur de l'aversion qu'ils éprouvaient pour leur adversaire Donald Trump.

    Ils ont perdu. Ils essayent de comprendre. Pourquoi le pays ne les a pas suivis ? Pourquoi l'électorat populaire ne les a pas écoutés ? Pourquoi les Etats ouvriers, bastions du Parti démocrate depuis des lustres, comme cet emblématique Wisconsin, ont-ils plébiscité un milliardaire new-yorkais vulgaire et ne payant pas toujours ses impôts ?

    Il faut reconnaître qu'on ne sait plus comment vivent les Américains, a avoué Paul Krugman, prix Nobel d'économie. Ils vivent sans la 4G et sans Uber, et quand ils ont besoin d'un emprunt, ils ont un « crédit pourri », a complété un autre, patron dans la Silicon Valley.

    L'Amérique des élites s'interroge sans fard ni ménagements. Elle accepte le verdict des urnes et cherche à comprendre les raisons d'une rupture au sein de la nation américaine.

    C'est une différence - et elle est fondamentale - avec la France. Dans notre pays, nos élites médiatiques, intellectuelles, artistiques, économiques, financières et politiques auraient continué à insulter, vitupérer, ostraciser. Raciste, fasciste, xénophobe, homophobe, misogyne, on connaît la litanie, la fameuse « cage aux phobes » chère à Philippe Muray. On aurait convoqué les mânes des grands anciens de la Révolution. On aurait appelé à la révolte, à l'insurrection. Chez nous, le peuple est sacré quand il pense comme ses élites ; il est jeté aux chiens dans le cas inverse. Le peuple est populaire quand il pense bien, populiste quand il pense mal.

    Populiste : encore un mot qui nous vient d'Amérique. Le premier parti populiste y fut fondé à la fin du XIXe siècle. Il lutte alors contre Wall Street, contre la cupidité des financiers, des « barons voleurs », contre les inégalités croissantes. Déjà. Pas étonnant. Nous sommes alors dans ce que les historiens appelleront plus tard la première mondialisation, celle qui s'achèvera avec la guerre de 1914, et qui, autour du chemin de fer et de l'électricité, connut une première explosion du commerce mondial, favorisé par le libre-échange et les mouvements internationaux de capitaux. A l'époque, les épargnants français étaient les banquiers du monde ! Autre différence notable : la gauche française est alors fière d'être « populiste ». La gauche américaine, mais aussi européenne, se veut le porte-parole du peuple ; aujourd'hui, elle est la représentante des minorités.

    Encore une fois, la campagne américaine fut emblématique. Hillary Clinton a cherché à rassembler derrière elle la cohorte des minorités, raciales et sexuelles, soigneusement recensées par un marketing électoral rigoureux. Elle reprenait d'ailleurs les méthodes qui avaient permis à Barack Obama d'être élu deux fois à la Maison-Blanche. Mais avec Hillary, l'électorat noir s'est moins mobilisé. Mais c'est tout de même l'électorat de Trump que les médias bien-pensants traitent de raciste !

    En vérité, la victoire de Trump est la revanche du peuple sur les minorités. Bien sûr, le gros des troupes trumpistes est blanc et masculin. Bien sûr, comme lors du vote anglais sur le Brexit, ce sont les moins diplômés qui ont voté pour le candidat que vomissait l'Etablissement. Mais l'électorat de Trump est aussi composé de femmes (plutôt blanches) et même d'une minorité des Noirs et des Latinos.

    Il ne faut pas s'étonner de ces considérations ethniques dans un pays qui n'a pas nos pudeurs et nos hypocrisies. Surtout, il ne faut pas s'étonner de ces distinctions, car la campagne américaine fut d'abord une campagne identitaire. Trump s'est arraché au magma de ses rivaux pour la primaire du Parti républicain en promettant de construire un mur avec le Mexique et d'expulser les millions de clandestins latinos. Tout est parti de là. Et ce n'est pas un hasard.

    Dans un livre qui a fait moins de bruit que son célèbre Choc des civilisations, et s'intitulait sobrement Qui sommes-nous ? Samuel Huntington avait très finement analysé la désagrégation d'une Amérique qui ne parvient plus à intégrer les millions d'immigrants venus du Mexique, au même titre que les vagues précédentes: les latinos continuent à parler leur langue, ont leurs écoles, leurs télés ; ils vivent aux Etats-Unis comme là-bas, au Mexique. Les derniers arrivés ne s'agrègent pas à ce monde façonné par le protestantisme et la langue anglaise, mais à une diaspora latino, catholique et hispanique.

    En lisant Huntington, la similitude de nos situations saute aux yeux, sauf que les latinos sont catholiques tandis que nos immigrants sont plutôt musulmans. Dans son livre, l'intellectuel américain fonde le comportement inconscient de ces populations sur la revanche historique d'un Mexique jadis vaincu et dépecé par les gringos venus du Nord. Cette émergence d'un peuple dans le peuple, Huntington lui donne une fin plausible : une nouvelle guerre de sécession à l'horizon de 2050. Ces mots évoquent irrésistiblement la « partition » dont parle notre président François Hollande dans un livre de confidences à des journalistes.

    La France et les Etats-Unis vivent des situations fort comparables. Nous avons découvert qu'une Amérique blanche et populaire tentait un dernier baroud pour éviter le destin tragique qui lui est promis par la démographie et l'idéologie. C'est cela que les élites, en Amérique comme en France, appellent le « populisme » : la volonté des peuples de ne pas mourir. La volonté farouche des peuples de continuer à vivre selon leur ancestral mode de vie. En Amérique comme en France.

    Ces peuples ont les mêmes élites et la même idéologie ; la même déconstruction qui, au nom du féminisme, de l'antiracisme et du cosmopolitisme, nous a appris que l'identité française n'existait pas, comme l'identité américaine n'existe pas. Que ces identités sont « mouvantes », ne sont pas « figées », doivent s'adapter. La France comme les Etats-Unis sont sommés de devenir des pays-monde.

    Cette idéologie des élites sert, comme l'avait très bien vu Karl Marx, leurs intérêts. En délocalisant les usines en Chine, et en faisant venir une main-d'œuvre pas chère dans les grandes métropoles, pour leur servir de nounous ou de livreurs de sushis, les élites mondialisées ont réussi à accroître leurs revenus de manière démesurée. Les fameuses libertés, chères aux technocrates bruxellois comme aux financiers anglo-saxons, liberté des capitaux, des marchandises, des services et des hommes, sont au service des intérêts des élites mondialisées.

    Tout n'est pas sombre dans la mondialisation : des millions de personnes, venues du Sud, sont sorties de la pauvreté, soit dans les usines délocalisées, soit dans les métropoles de l'Occident. Ce nouveau peuple « de remplacement » est l'allié des élites occidentales. C'est lui qui vote pour Clinton, contre le Brexit, ou pour Hollande en 2012. Mais le peuple d'origine, le peuple de souche, le peuple d'antan n'a plus les moyens de vivre dans les métropoles mondialisées et ne veut pas vivre avec les nouveaux venus, trop nombreux pour renoncer à leurs anciennes mœurs. Ils sont donc chassés et s'éloignent des grands centres où se crée désormais la richesse. C'est la France périphérique, chère au géographe Christophe Guilluy. Donald Trump nous a permis de découvrir qu'il y avait aussi une Amérique « périphérique ».

    Le combat entre Trump et Clinton, à l'instar du référendum sur le Brexit, n'est donc pas comme on l'a dit un peu vite, le combat du peuple contre les élites, mais le combat d'un peuple de souche contre le peuple « de remplacement » amené dans les bagages des élites mondialisées. C'est encore plus explosif. Aux Etats-Unis, comme en Europe, comme en France.

    Dans notre pays, la situation politique est moins décantée. Nous avons l'habitude d'un certain retard à l'allumage. Alors que Margaret Thatcher et Ronald Reagan s'installaient au pouvoir à la fin des années 70, la France élisait un président socialiste, en mai 1981. Son keynésianisme étatiste sera pris à contre-pied par le libéralisme mondialisé des Anglo-Saxons.

    Cette fois encore, nous pourrions très bien être en décalage historique en élisant Alain Juppé. Il faut dire que nous avons des Trump de pacotille. Nicolas Sarkozy qui a précédé l'Américain sur la voie de la transgression du politiquement correct, a avoué ses préférences pour Hillary Clinton. Marine Le Pen cherche à apaiser là où Trump n'a jamais hésité à provoquer. Elle rêve de séduire féministes et mouvements gays que Trump n'a jamais cessé de rudoyer. Nos politiques français ne semblent pas comprendre que l'idéologie des élites est un tout, cette alliance de libéralisme économique et culturel qui déconstruit les nations au nom d'un individualisme roi et de la religion des droits de l'homme.

    On dit les Français idéologues et grands manieurs de concepts et d'idées. Et si notre réputation était usurpée ? 

    Eric Zemmour

  • Éphéméride du 26 août

    1856 : Naissance de Paul Marmottan (ici, le Musée Marmottan Monet, à Paris)

     

     

     

     

     

    1346 : Désastre de Crécy 

     

    La Guerre de Cent ans commence mal...

    Et, aussi, la dynastie des  Valois : il y a  dix-huit ans, en 1328, que Philippe VI - le premier des Valois - a été désigné comme roi, à la mort - sans enfants - de Charles IV, le dernier des Capétiens directs (voir l'Éphéméride du 1er février).

    Mais, depuis cette date, Édouard III, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Isabelle, conteste la nomination de Philippe, et réclame la couronne pour lui-même : assez mollement, au début, puis, de plus en plus fermement, jusqu'à ce 7 octobre 1337, lorsqu'il lança publiquement un défi à son cousin, le roi de France, dans l'abbaye de Westminster, contestant la légitimité de Philippe et revendiquant - cette fois, officiellement - la couronne de France pour lui-même.

    Au-delà du fond du problème - qui remonte donc à la mort de Charles IV, en 1328 - cette contestation formelle, proclamée depuis Westminster, signe le début de la Guerre de Cent ans...          

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    • Lecteur attentif et amical, Louis-Éric Salembier nous envoie deux commentaires, le premier sur Crécy... :
    "Un centre historique est ouvert depuis 3 ans à Crécy en Ponthieu. Je l'ai découvert par hasard et en recommande la visite.
    On y trouve aussi un livre très intéressant sur la bataille, qui, au-delà de l'explication militaire de la bataille, en explique les tenants et aboutissants politiques ainsi que les évolutions qui s'en suivirent des deux côtés et l'historiographie." Voici le lien menant à ce site sur Crécy :
     
     
     
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    1743 : Naissance de Lavoisier
     
     
    Il est le père de la Chimie moderne :
     

    •  "La chimie est une science française: elle fut constituée par Lavoisier, d'immortelle mémoire." (Adolphe Wurtz).

     

    •  "Il ne leur a fallu qu'un moment pour faire tomber cette tête et cent années, peut-être, ne suffiront pas pour en reproduire une semblable." (Louis de Lagrange). 

     
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     Sur les expériences et la mort de Lavoisier, voir l'Éphéméride du 16 février...
     
    • ... et le second sur Lavoisier :
    "ses premiers travaux avaient porté sur le plâtre et sont disponibles à la BNF. J'en reprends de larges extraits dans le Traité de plâtrerie du bâtiment (Editions du Moniteur février 2024), dont le premier chapitre commence ainsi : "[...] sa connaissance resta très empirique, jusqu'à ce qu'un jeune gentilhomme de 21 ans exposât, pour être admis à l'académie royale des sciences, le principe de la cuisson du gypse et de la prise du plâtre : Antoine, Laurent de Lavoisier."
     
     

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    1837 : La première rame de chemin de fer...

     

    La première rame de chemin de fer transportant des voyageurs est inaugurée entre Paris et Saint-Germain-en-Laye, sur 18 kilomètres.

    C'est entre 1827 et 1834, sous les règnes de Charles X et Louis-Philippe, que sont mises en service les premières lignes de chemin de fer en France : de Saint-Étienne à Andrézieux (1827), de Saint-Étienne à Lyon (1830-1833), d'Andrézieux à Roanne (1834).

    La première de ces lignes n'est d'abord destinée qu'à transporter le charbon des mines de Saint-Étienne jusqu'au port fluvial le plus proche, Andrézieux, sur la Loire. Les wagonnets y sont encore tractés par des chevaux.... 

    Il faut attendre encore un petit peu pour que des voyageurs soient transportés...

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    https://www.herodote.net/24_aout_1837-evenement-18370824.php

     

     

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    1850 : Mort de Louis-Philippe

             

    Dans le chapitre XVIII de son Histoire de France (La Monarchie de Juillet), Jacques Bainville explique bien le dernier cadeau que la monarchie ait fait à la France :

     

    "...Louis-Philippe et Talleyrand ont réglé l'antique problème belge, cette "pierre d'achoppement de l'Europe", de la manière la plus satisfaisante pour tous. Malgré la Belgique elle-même, oubliant alors, par haine et crainte de la Hollande, qu'elle n'avait jamais tenu à devenir province française, ils lui donnèrent d'être une nation. Le Congrès national belge voulait un prince français, le duc de Nemours, ou, à son défaut, le fils d'Eugène de Beauharnais. Le duc de Nemours fut élu roi le 3 février 1831 et Louis-Philippe refusa cette couronne pour son fils. L'acceptation eût été une réunion déguisée, la guerre certaine avec les puissances. Déjà il était assez difficile de retoucher sur ce point les traités de 1815, de soustraire la Belgique à la domination hollandaise. Si une insurrection des Polonais n'eût éclaté à ce moment-là, paralysant la Russie et, avec elle la Prusse, il n'est même pas sûr que les Belges eussent été affranchis; la Pologne fut écrasée, mais sa diversion avait sauvé la Belgique comme elle avait, sous la Révolution, sauvé la France. La Belgique indépendante était fondée.

    Elle l'était, parce que la monarchie de Juillet, à la Conférence de Londres, avait joué le même rôle, suivi la même politique que la Restauration au Congrès de Vienne. Les puissances avaient voulu que la Belgique libre fût neutre, et sa neutralité garantie par l'Europe pour interdire à jamais aux Français de l'annexer. Cette neutralité était dirigée contre la France; elle devait, dans l'esprit du traité d'Utrecht, servir de "barrière" à nos ambitions. Louis-Philippe l'accepta, la signa, la respecta.

    Et, quatre-vingts ans plus tard, c'est la Prusse, signataire et garante aussi, qui l'a violée. Alors la précaution prise contre la France s'est retournée contre l'Allemagne, elle a déterminé l'Angleterre hésitante à intervenir et, en fin de compte, nous a profité. Il a fallu près d'un siècle pour que le service rendu par Louis-Philippe fût compris et apprécié..."

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    La grande erreur des trois rois de la Restauration ? Ne pas avoir établi le suffrage universel, comme le fera Louis-Napoléon, devenu du coup, aidé par la popularité de la mesure, Napoléon III...
     
    De Jacques Bainville :
    "...Ainsi, en s’obstinant à repousser le suffrage universel, la monarchie de juillet se privait d’une base large et solide, celle qui avait déjà manqué à la Restauration. Elle se privait du concours de la partie la plus conservatrice de la population, alors que son système allait être conservateur et de la partie la plus pacifique, alors que sa politique allait être fondée sur le maintien de la paix..." 
     
     
     
     
     

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    1850 : Naissance de Charles Robert Richet

     

    Prix Nobel de Médecine 1913.

    Charles_Robert_Richet.gif

    https://gallica.bnf.fr/blog/22112013/loeuvre-de-charles-richet-prix-nobel-de-medecine-1913?mode=desktop

     
     
     
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    1856 : Naissance de Paul Marmottan

     

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    Portrait, par le Comte Rosen, Musée Marmottan...

     

    Acquis en 1882 par Jules Marmottan, l’actuel Musée Marmottan Monet sera doublé d’un pavillon de chasse par son fils Paul, qui y déposera sa riche collection d’objets d’art et de tableaux Premier Empire.

    À sa mort, en 1932, Paul Marmottan légua à l’Académie des Beaux-Arts l’ensemble de ses collections ainsi que son hôtel particulier, qui devint le Musée Marmottan en 1934.

    En 1957, le Musée s’enrichit considérablement lorsqu’il reçut en donation la collection de Victorine Donop de Monchy, héritée de son père le Docteur Georges de Bellio, médecin de Manet, Monet, Pissarro, Sisley et Renoir, et qui fut l’un des premiers amateurs de la peinture impressionniste. 

    Enfin, Michel Monet, second fils du peintre, légua en 1966 à l’Académie des Beaux-Arts sa propriété de Giverny, et déposa sa collection de tableaux - héritée de son père - au Musée Marmottan. Il dota ainsi le Musée de la plus importante collection au monde d’œuvres de Claude Monet.

    C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, la dénomination officielle de ce très beau Musée est Musée Marmottan Monet.

     
     
     
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  • Éphéméride du 31 mars

    Palerme, de nos jours

     

     

     

    1282 : Massacre des Français à Palerme, lors des "Vêpres siciliennes"

     

    Les "Vêpres siciliennes" désignent le soulèvement populaire de la Sicile contre la domination du roi français Charles d’Anjou, frère de Louis IX (futur Saint Louis), survenu le mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens passent sous la protection du roi d’Aragon, Pierre III.

    À cette époque, l’Italie est le théâtre de la lutte entre les partisans du pape (les "Guelfes") et ceux de l'empereur (les "Gibelins"). En 1250, l'empereur Frédéric II de Hohenstauffen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté, décède. Son fils, Conrad IV, lui succède mais ne règne que quatre ans, et meurt en 1254 :  le pape Innocent IV, suzerain nominal de la Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d’Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstauffen, fils bâtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258, au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape, qui investit Charles d’Anjou (frère du roi de France, Louis IX, le futur saint Louis) roi de Sicile, en 1266.

    Charles envahit le sud de la péninsule italienne et tue Manfred à la bataille de Bénévent, le 26 février 1266, mais il doit, alors, faire face par la suite aux attaques de Conradin, dorénavant assez âgé pour faire valoir ses droits. Conradin, vaincu, est fait prisonnier en1268, et décapité.

    Mais les ambitieux projets de Charles d’Anjou (une nouvelle Croisade contre les musulmans mais aussi la guerre aux Byzantins pour les contraindre à l’union religieuse avec Rome) et, surtout, les exactions des seigneurs qui entourent Charles entraînent, dans l'aristocratie et les classes urbaines siciliennes, un rejet des Français.

    Le roi Pierre III d’Aragon (une grande puissance maritime, à l’époque) est très intéressé par la Sicile; de son côté, l’empereur Byzantin Michel VIII Paléologue, inquiet des visées sur l'Orient qu'entretient Charles d'Anjou, est également approché par des émissaires siciliens.

    henri ii,claude de france,francois premier,saint denis,chateaubriand,bourbons,bonaparte,napoléon,tour eiffel,saint john perseLe soulèvement des "Vêpres siciliennes" débute le 30 mars – lundi de Pâques - à Palerme et à Messine à l’heure des vêpres, au son des cloches. Le 31 mars - mardi de Pâques – lors du pèlerinage habituel des familles palermitaines de la Porte Sainte-Agathe à l'Église du Saint-Esprit (Santo Spirito) hors les murs, c’est l'embrasement : les Français ont-ils recherché des armes sur les jeunes gens et sur les femmes ? Ont-il offensé une jeune fille, ou bien des enfants, qu’ils auraient insultés ? Leur auraient-ils jeté des pierres ? Quel que soit la cause, difficile à établir avec certitude, l’ensemble des Français et des Italiens qui les soutiennent est massacré, au cri de "Mort aux Français !".

    Une seule commune ne participe pas à la rébellion, et donc au massacre des Français : celle de Sperlinga, dont le château (ci-dessous) porte encore, sur l’arc en ogive de sa première chambre, la devise gravée sur deux pierres :  

    Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit : ce que les Siciliens ont aimé, seule Sperlinga l’a nié 

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    1519 : Naissance du futur Henri II

     

    La reine Claude de France donne naissance à son second fils, Henri, à Saint-Germain-en-Laye. L'enfant prend le titre de duc d'Orléans. Il doit son prénom à son parrain, Henry VIII d'Angleterre.

    La mère de la reine Claude - le duchesse Anne de Bretagne - avait d'abord épousé deux rois de France successifs : Charles VIII - dont elle n'eut pas d'enfant - puis Louis XII, qui lui donna une fille, Claude. Celle-ci épousa le futur François premier, ce qui marqua l'intégration définitive du Duché de Bretagne au Royaume (voir l'Éphéméride du 13 août), et aussi la réussite d'une patiente politique matrimoniale, sur près d'un demi-siècle, en vue de parfaire les frontières nationales...

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    À la mort de son père François 1er, en 1547, Henri II montera sur le trône de France, et régnera douze ans.

    Il n'a, à proprement parler, pas beaucoup "agrandi" le territoire national, puisqu'il n'a réuni que :

    la ville de Calais - mais il fermait ainsi définitivement à l'Angleterre sa "porte d'entrée" en France;

    et "les Trois Évêchés", c'est-à-dire Metz, Toul et Verdun, mais c'était le premier pas décisif vers le Rhin, l'acquisition qui permettra à Louis XV, deux siècles plus tard, de "réunir" la Lorraine, cette fois toute entière, alors que Louis XIV, "le roi de l'Est", avait déjà atteint les limites naturelles du Jura - avec la Franche Comté - et du Rhin, avec l'Alsace (sans parler, au Nord, de la réunion de la Flandre gallicante, avec Lille et Dunkerque)... 

     

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    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de la France au XVIème siècle" et la photo Vers le Rhin

     

     

     

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    1547 : Mort de François Premier

     

    Le Roi s'éteint à 53 ans, dans son château de Rambouillet.

    Les funérailles du Grand roi François dureront deux mois. Le 24 mai son cercueil sera descendu dans la crypte de l'abbaye royale de Saint-Denis.

    Symbole de la Renaissance française, François 1er cède la place à son fils, Henri II, âgé de 28 ans.

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     Le titre même du Chapitre VIII de l'Histoire de France de Jacques Bainville résume à lui seul le règne - au moins dans sa partie "politique" et "gouvernance" - :

    "François 1er et Henri II : la France échappe à l'hégémonie germanique"...

     

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de François premier" : elle montre l'importance des deux acquisitions de François premier :

    • la Bretagne, définitivement réunie, après un assez long processus, étalé sur plusieurs décennies;
    • et, au coeur du Royaume, les domaines étendus du Connétable de Bourbon, confisqués après sa trahison (voir l'Éphéméride du 18 juillet), et "réunis" eux aussi au Royaume...

    (Voir aussi la photo permettant la localisation des Châteaux de la Loire...)

     
     
     
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    1640 : Création du Louis d'or
     

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    Louis d'or de Louis XIII

     
    "Sous l’Ancien Régime, l’unité monétaire en France était la Livre tournois, mais il ne s’agissait que d’une simple unité de compte, qui n’existait pas sous forme de pièce frappée. La circulation monétaire se composait d’une multitude de pièces, de poids et de titres divers, dont le roi fixait la valeur en livres tournois." (Michel Mourre).

    La première rationalisation, si l’on peut dire, de la monnaie fut la création du Franc, pièce d’or fin, de la valeur d’une livre, frappée en 1360 sous le règne de Jean II le Bon (voir l'Éphéméride du 6 décembre).    

    Ensuite, le 31 mars 1640, Louis XIII – avec son Surintendant des finances, Claude Bullion - procéda à une refonte générale des monnaies en France : ce fut la création du Louis d’or, complétée par la création de l’écu d’argent en septembre 1641.  Le Louis d'or ou écu d'or, pouvait être double louis d'or, louis d'or, ou demi-louis d'or

    Ce système monétaire durera jusqu'à la Révolution française. Le 28 mars 1803, il fut décidé que le Franc serait l’unité monétaire légale, "pièce de monnaie de 5 grammes d’argent au titre de 9/10 (9 volumes de métal sur 10). Cette loi instaurait le bimétallisme complet, qui allait durer jusqu’en 1864. Le rapport légal entre l’argent et l’or était de 15,5 à 1." (Michel Mourre.)

     

    Ci-dessous, respectivement, les Louis d'Or de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (double louis)

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    1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand : "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe"

     

     

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    "L'avenir doutera si cet homme (Napoléon, ndlr) a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait...

    Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens...

  • De Nicolas Sarkozy à François Hollande, la Ve République sur la sellette

     

    Par Frédéric Rouvillois           

    L'autorité de François Hollande est remise en cause. C'est une litote. Cependant, Frédéric Rouvillois entend démontrer ici [Figarovox - 31.10] qu'au-delà des personnes, ce sont les fondements de la « république gaullienne » qui vacillent (autre litote ?) ce que le livre de Patrick Buisson décrit minutieusement. Frédéric Rouvillois dégage de cette lente évolution une analyse critique originale et profonde. Mais pourquoi cette érosion s'est-elle produite, conduit-elle à l'inexorable déclin de ce régime bâti pour rendre à l'Etat puissance et légitimité ? Etait-il réellement possible de concilier les institutions républicaines à la française, leur esprit profond, et l'intention d'une rupture « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et de renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, mais par incarnation » ?  Pouvait-on marier l'eau et le feu, accorder deux traditions aussi historiquement et idéologiquement opposées, marier durablement ces contraires ? N'était-ce pas tout bêtement mission impossible ? L'expérience des trente ou quarante dernières années répond par l'affirmative. Les monarchistes que nous sommes, aussi.  Lafautearousseau  

     

    778806829.jpgComparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes. Et même, par l'électrochoc suscité par la parution d'un livre événement, Les princes qui nous gouvernent, dans lequel un « homme de l'ombre », Michel Debré, consignait lucidement les indices de la phase terminale du régime. Soixante ans plus tard, c'est la Ve République, ou plutôt, ce qu'en ont fait les gouvernants depuis une trentaine d'années, qui se trouve sur la sellette. Et c'est un autre grand livre, La cause du peuple, de Patrick Buisson, qui se charge de dresser le constat, en confrontant le régime tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'ombre caricaturale et falote de ce qu'il est devenu.

    Au début de De l'Esprit des lois, Montesquieu expliquait que chaque gouvernement a son principe, qui est « ce qui le fait agir ». En historien et en politiste avisé, Patrick Buisson rappelle quel était celui de la République singulière établie par De Gaulle en 1958, et parachevée en 1962 avec l'élection du président au suffrage universel direct.

    Au sommet de ce que le Général n'hésitait pas à qualifier de « monarchie populaire », le président incarne « de façon indivisible » l'autorité de l'État, et en dispose seul lorsque la nation est confrontée à un péril grave et immédiat. C'est d'ailleurs, souligne Buisson, la grandeur de la république gaullienne, que d'avoir osé rompre « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, et par incarnation ». À la base, le peuple en majesté : un peuple qui n'est plus le « souverain captif » dénoncé sous la IIIe République par André Tardieu, le mentor du Colonel de Gaulle, mais le souverain tout court, qui choisit au suffrage universel celui qu'il entend faire chef de l'État. Entre les deux, enfin, entre la base et le sommet, le « principe » de cette république singulière : un « courant de confiance » sur lequel se fonde l'autorité du président, mais qui implique en retour sa responsabilité politique devant le peuple. La légitimité du président résulte à la fois de cette confiance, et de la poursuite du bien commun - ce qui suppose qu'il se comporte comme le président de tous les Français, et non comme représentant, à l'Élysée, de son parti ou des soi-disant élites qui l'environnent.

    Or, démontre impitoyablement Buisson, ce « principe » s'est évaporé depuis une trentaine d'années.

    Au lieu d'un pouvoir incarné combinant «présence et distance, proximité et verticalité», on « oscille entre ces deux pôles de la désacralisation que sont l'exhibition de la personne et la vulgarisation de la fonction». Dérive dont « le narcissisme de Nicolas Sarkozy (…) et le bonhommisme de François Hollande (…) auront été l'aboutissement », l'un comme l'autre n'hésitant pas à se réclamer d'une même « logique de l'abaissement ». Voilà pourquoi, entre l'homme à la Rolex et l'homme au scooter, entre le président du Fouquet's et le président normal, ce sont surtout les similitudes qui frappent. Le Chef de l'État renonce à sa singularité, à sa hauteur, à cette distance qui fonde l'autorité, pour se présenter comme un « hypoprésident », un citoyen ordinaire, très ordinaire même, jetant ostensiblement aux orties le frac présidentiel pour endosser son survêtement et ses charentaises. Sauf que ce président « normalisé » oublie à quel point il en devient anormal au regard du principe d'un régime où l'autorité présidentielle est conditionnée par la responsabilité et la légitimité de son titulaire. Le président ne dispose en effet des pouvoirs qui lui sont attribués, qu'aussi longtemps qu'il bénéficie de la confiance du peuple. Lorsqu'il l'a perdue, il n'y a plus aucun titre, et son pouvoir n'est plus qu'une forme de despotisme. Un despotisme mou et inefficace, certes, mais un despotisme tout de même, et dont on comprend, jusqu'au cœur de l'État, qu'il n'a plus droit au respect ni à l'obéissance.

    Mais la conséquence de cette désincarnation, c'est également l'érosion du caractère démocratique du système, la responsabilité, qui en théorie fonde l'autorité du président, étant aussi le moyen, pour le peuple, de faire entendre sa voix. De là, pointe Patrick Buisson, « un Kratos sans Démos »: un pouvoir retiré au peuple au nom de la démocratie elle-même, sans que le subterfuge suscite autre chose qu'un sentiment de malaise - et une abstention de plus en plus massive chez les jeunes et dans les catégories les moins favorisées.

    Et c'est ainsi que la Ve République, Monarchie populaire, voit ses deux piliers vaciller en même temps. Alors que le monarque l'est de moins en moins, hésitant entre le lampiste et le despote mais refusant d'un même mouvement incarnation et responsabilité, le peuple voit s'évanouir sa souveraineté, réduite en miettes puis répartie entre d'innombrables intervenants, représentants qui ne représentent pas même la moitié des électeurs, juges, experts européens, technocrates bruxellois, instances partisanes sélectionnant les candidats à la présidentielle, etc. Le tout fabriquant une manière de « postdémocratie » qui n'est jamais qu'une antidémocratie. Une démocratie dépassée, remplacée par un Kratos désincarné, lointain, inaccessible, situé dans quelque introuvable cloud politique. 

    Frédéric Rouvillois      

    Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme (éd. Flammarion, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain (éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016).      

  • Pourquoi pas la France ?

     

    par Hilaire de Crémiers

    L'éditorial du numéro d'été de Politique magazine - encore à paraître, avec un dossier très attendu sur les royalistes français aujourd'hui. Naturellement, nous y reviendrons.  LFAR

     

    157e493dd19d0d2ee135205f081739f9_Hilaire.jpgLe 24 juin 2016 restera dans les annales européennes. Le peuple anglais a manifesté sa liberté. Comme toujours. C’est le vrai fond du peuple anglais qui a parlé ; les médias, surtout en France, ont bien insisté et avec tout ce qu’il fallait de mépris sur le caractère profondément enraciné de ce vote : un vote de bouseux et de petites gens. Toute personne un tant soit peu cultivée et de simple bon sens a parfaitement compris ce qui s’est passé : l’Angleterre historique, celle qui refuse de sortir de l’histoire, s’est exprimée. England for ever. Personne ne lui dicte sa loi ; elle se la donne à elle- même ; c’est la règle de son histoire, une constante à travers les siècles. Ni des rois trop étrangers, ni Napoléon, ni Hitler, ni l’Europe apatride et donneuse de leçons n’en sont venus à bout.

    Depuis la Grande Charte, c’est ainsi. L’Angleterre d’aujourd’hui demeure encore et toujours l’Angleterre. Son vote est culturel et historique. En dépit de toutes les menaces, elle a tenu bon. Même le chantage au « fric » n’a pas marché, dans cette nation de commerçants et de banquiers. Eh bien, il nous est bon pour nous Français qu’elle nous surprenne. Si elle pouvait nous réveiller !

    Et pourtant ! Aussitôt ce fut un déferlement de haine et de prédictions apocalyptiques. Principalement de la part des Français, de nos dirigeants, de nos commentateurs patentés, avec cette morgue insupportable qui est leur marque de fabrique à tous. Ils allaient jusqu’à plaindre les Anglais, à récuser le principe de ce référendum. Maintenant c’était un devoir de les châtier, et vite, pour qu’ils comprennent, pour l’exemple aussi, pour que leur faute – leur péché ! – ne donnât point de mauvaises idées aux autres élèves indisciplinés de la classe européenne dont Hollande se considère – ça fait rire tout le monde – comme le « magister » : il a le savoir et il détient la baguette et le bonnet d’âne ! Du moins le croit-il.

    Avec son air affecté de « prof d’école », sa rhétorique hésitante de « faux curé », il faut le voir et l’entendre distribuer les bons et les mauvais points. Il va même, tout en parlant de renvoi nécessaire et immédiat, jusqu’à suggérer à l’Angleterre de venir à résipiscence, au motif qu’il y aurait des réactions à Londres, en Écosse et en Irlande. Bien sûr, mais, là aussi, c’est typiquement historique et l’Angleterre, elle, connaît tout ça et depuis longtemps. Elle a le temps devant elle ; elle est une monarchie. Donc, là encore, elle prendra son temps. David Cameron l’a lui-même annoncé à son dernier conseil européen du 28 juin.

    Ce n’est pas le ridicule Hollande qui lui dictera son agenda. Les Anglais agiront à leur façon, quand ils voudront, selon les possibilités et les circonstances, et selon surtout leur intérêt le plus pragmatique, comme ils l’ont toujours fait. Ils étaient déjà dans l’Europe comme n’y étant pas et avaient obtenu toutes les dérogations qu’ils avaient réclamées. Ils continueront sur la même voie. Pourquoi se gêneraient-ils ?

    C’est la France qui devrait avoir peur. Les affaires françaises vont très mal. Hollande aura beau dire, son « ça va mieux » n’a aucun sens. Il est incapable de diriger chez lui ; ses lois sont toutes contestées. Il épuise la nation. L’état lamentable de ses finances le met à la merci des moindres secousses politiques, diplomatiques, économiques, sociales et financières avec les risques d’un terrorisme omniprésent. Il en est réduit à courir après Merkel, faisant de l’Europe allemande la seule issue à son euromanie par laquelle il compte rebondir en grand défenseur de l’Europe pour la prochaine campagne électorale.

    Tout lui sert. Pro-Europe, anti-Europe, voilà sa dialectique. Il s’est trouvé ainsi ses adversaires, il polit son argumentaire, il choisit son angle d’attaque, indécrottable politicien, semblable à tous les autres, ses concurrents ! Est-ce cela la tradition française ? Cet abject système qui broie la France ? Ah non ! Tous ceux qui en vivent veulent nous le faire croire. Or, rien n’est plus opposé à notre génie. Nous aussi, nous Français, autant que les Anglais, plus qu’eux peut-être, nous avons une histoire et qui porte, elle aussi, sa leçon d’éternelle reviviscence. Elle est nationale, elle est royale.

    Il en est qui s’en souviennent. Le dossier de Politique magazine de cet été les présente. Et si la France voulait bien chercher dans cette direction, ne pourrait-elle pas avec intelligence et force, après le désastre annoncé, renouer avec son histoire pour se préparer un meilleur avenir ?