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  • REQUIEM POUR LOUIS XVI.

    Homélie prononcée par l'abbé Eric Iborra, le jeudi 21 janvier 2021, dans l'église Saint-Roch.

    L’histoire est tragique. L’année 2020 l’a rappelé à sa manière. Le temps révèle en effet le caractère dramatique de l’existence, bornée par la mort, et une mort parfois violente. L’histoire est tragique. Et ce ne sont pas ces lieux qui diraient le contraire. Avec l’église dont les marches furent éclaboussées du sang des insurgés de Vendémiaire, mitraillés par les canons de Bonaparte.

    Avec ces couvents dont les noms – Feuillants, Jacobins – évoquent le terrible engrenage d’une Révolution qui dévorait ses enfants. Avec, bien sûr, cette place toute proche dont les colonnades – perfection de l’art français – ont vu rouler il y a 228 ans la tête de ce roi dont la mémoire nous rassemble et pour qui nous prions, ou plutôt à qui nous nous confions.

    L’histoire est tragique. Elle l’est pour les gens simples, ceux qui n’ont rien demandé, sinon à mener une vie industrieuse et droite. Mais qui, un jour, ont été amenés à s’exposer, au nom de leur conscience. Comme ces 4 vicaires de S. Roch qui, refusant de souscrire à la constitution civile du clergé, périrent lors des massacres de septembre. Ou encore comme cet enseignant dont l’assassinat l’automne dernier – cette tête ensanglantée que nous avons pu voir sur les réseaux sociaux, le jour anniversaire du supplice de la reine d’ailleurs – laisse entrevoir toute l’horreur d’une décapitation pour ceux qui l’auraient oubliée.

    L’histoire est tragique. Elle l’est en particulier pour les rois. Peut-être parce que plus que d’autres ils se savent mortels. Un roi n’a rien d’un parvenu, d’un self-made man, qui aurait, avec la réussite, l’illusion de la toute-puissance et l’ambition de s’affranchir des limites de notre commune humanité. Bien au contraire. Même un Frédéric de Prusse, contemporain de Louis XVI, s’inscrit dans une continuité : il est Frédéric II, appartenant à une lignée qui n’a pas commencé avec lui et qui ne s’achèvera pas non plus avec lui. Le chiffre, le nombre ordinal qu’il porte accolé à son nom, ne cesse de le lui rappeler. Il n’est qu’un maillon dans une chaîne, même s’il peut y resplendir plus qu’un autre. Et cette inscription dans le temps, marquée par la mort de son père – le roi est mort, vive le roi – rappelle au roi l’inéluctabilité de sa propre mort. Par la mort il a succédé à son père, par sa mort il fera place à son successeur. Une dynastie met en lumière ce que nous avons toujours su et que nous tendons aujourd’hui à oublier, à l’heure où l’on révolutionne, après le grand corps social, sa cellule de base qu’est la famille, et avec elle les fondements mêmes de l’humain. La vie de l’homme a une borne – c’est la mort, tragédie pour chacun – et elle s’exerce dans un cadre – celui de la communauté humaine, familiale et politique, qui est une première réponse à cette même finitude. Nous recueillons de nos ancêtres la vie comme un héritage, héritage magnifié par tous ces sédiments déposés par les générations et qui constituent la culture, par extension l’âme d’un peuple ; et nous la transmettons à notre tour à nos descendants. Le roi, par son appartenance à une dynastie, est conscience pour le peuple de l’héritage reçu, entretenu, transmis. Son unicité – comme chef d’une famille placée à la tête de toutes les familles de son royaume – s’enracine précisément dans ce qu’il a d’universel et qui le transcende comme individu : la famille. Parce que le roi est avant tout relatif à sa famille et à cette famille de familles qu’il représente – les peuples de son royaume – il ne peut être – étymologiquement – absolu. L’existence même du roi est un démenti à l’anthropologie contemporaine, qui prétend faire de chacun, justement, cet absolu que le roi – par définition pourrait-on dire – ne saurait être. De même, par la contingence de sa personne – ces gènes-ci, ce sang-là, cette individualité concrète – il est aussi un démenti à cet idéalisme abstrait qui prétend conduire les sociétés modernes au nom des grandes vertus vides de visage. En ce sens le roi, paradoxalement, enseigne par sa simple existence humilité et réalisme.

    Notre peuple, jusqu’à un certain point, est déicide : en décapitant Louis, c’est Dieu que l’on visait.

    Il arrive aussi que le tragique de l’histoire vienne le saisir à bras le corps. Pensons à Baudouin IV de Jérusalem, rongé par la lèpre, cadavre vivant menant ses chevaliers au combat. Pensons à Louis IX, mourant sur la cendre les bras en croix au milieu des débris de son armée. Pensons encore à Charles d’Angleterre ou à Charles d’Autriche, rois déchus au destin tragique… Là encore, ce qui arrive au roi en tant qu’individu n’est pas sans signification pour le plus grand nombre : le roi devient le symbole en qui tous ceux qui souffrent peuvent se reconnaître et en un sens sublimer leur souffrance. Le roi apparaît alors comme une effigie, une effigie de l’humanité en sa condition abaissée. C’est davantage dans l’adversité, dans la mort même, que la figure du roi se révèle au mieux, mieux que dans les grandeurs d’établissement, toujours éphémères et superficielles. A l’origine – immémoriale – de la royauté, il y a cette idée : le roi est le médiateur du divin pour son peuple. Le roi, dans l’Antiquité, était prêtre. La fonction royale et la fonction sacerdotale coïncidaient. Le roi, comme Melchisédech, offre le sacrifice. Il viendra un temps où le sacrificateur et la victime ne feront plus qu’un dans l’unique et surabondant sacrifice de la nouvelle Alliance. Lieutenant de Dieu, le roi chrétien ne peut plus être qu’une figure de Celui qui sauve par la croix. En lui les deux fonctions doivent coïncider et leur coïncidence n’est jamais plus visible que dans l’imitation de la passion du Christ.
    C’est à cause de cette identification au Christ moqué et supplicié que la figure de Louis XVI, en particulier, est une figure actuelle. Actuelle de l’actualité même du mystère pascal qui, par le truchement du sacrement de l’eucharistie, ne cesse quotidiennement de proclamer et la mort et la résurrection de Celui en qui nous reconnaissons le médiateur du salut. C’est de là, peut-être, que nous vient cette émotion qui nous étreint ce matin. Le sang du roi, de ce « roi bienfaisant », qui a coulé il y a quelques centaines de pas d’ici, continue de crier en notre faveur vers le Père comme jadis celui d’Abel. Rappel tutélaire alors que nous sommes exposés aux méfaits toujours plus avérés du cynisme et de l’ambition. Les convulsions politiques et les haines inexpiables qui ont cours dans notre pays, orphelin et parricide, ont certainement quelque chose à voir avec cet acte qui n’est jamais vraiment devenu du passé, précisément parce qu’il s’est porté non point contre un tyran mais contre un innocent, image de l’Innocent par excellence, le Roi dont « le royaume n’est pas de ce monde ». Notre peuple, jusqu’à un certain point, est déicide : en décapitant Louis, c’est Dieu que l’on visait.

    L’histoire est tragique, et à certains égards les temps que nous vivons et ceux que nous nous apprêtons à vivre l’illustrent. L’histoire est tragique : elle verse le sang, sur une terre où roulent les sombres nuées de la mort. Mais c’est par le sang versé d’un autre Roi, humble et bienfaisant à l’infini, que s’est levée la formidable espérance d’une histoire transfigurée en éternité bienheureuse, quand les ténèbres le céderont pour toujours à la gloire lumineuse de la résurrection. La passion du roi, comme tant d’autres exemples méritoires charriés par l’histoire, nous renvoie à cet événement décisif. Qu’un éclat de sa splendeur vienne illuminer nos âmes et nos cœurs quand la flamme de nos espérances humaines vient à vaciller dans les épreuves…

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Journalisme orwellien, par Michel Onfray.

    Lundi 19 avril, je reçois ce message d’un numéro inconnu. «Bonjour, Journaliste à Libé, je prépare le portrait de Sonia Mabrouk. C’est Johanna Luyssen qui m’a donné votre numéro. J’aurais aimé revenir quelques minutes avec vous sur vos interactions en plateau avec elle, et plus généralement vous donner l’occasion de lui répondre vu qu’elle vous cible ouvertement dans son dernier livre. Bien à vous, Guillaume Gendron.»

    michel onfray.jpgJe ne connais ni d’Ève ni d’Adam cette Johanna Luyssen, journaliste dans le même journal, son nom n’est pas dans mon agenda téléphonique et je n’ai pas souvenir de l’avoir jamais rencontrée. Mais passons.

    Ce texto dit clairement les choses: comme un sniper, Sonia Mabrouk me «cible» dans son livre et, généreux, amical, charitable, serviable, bienfaisant, le journal Libération, qui me couvre de boue régulièrement - et c’est tant mieux, leurs éloges me déprimeraient -, me donnerait l’occasion d’une vendetta bienvenue! Elle me «cible», Libé me propose de la tuer… C’est une bonne et belle conception du journalisme.

    Il se fait que Sonia Mabrouk fait partie des rares journalistes que je respecte car elle fait un travail remarquable et courageux à contre-courant des facilités qui permettent de faire carrière. Je suis allé sur La Chaîne parlementaire, c’était au temps où je n’y étais pas blacklisté, quand elle y travaillait. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir participé à l’un de ses plateaux sur CNews depuis qu’elle y travaille, ni d’avoir été convié à l’une de ses matinales sur Europe 1. Ce qui me dispense de jugements flagorneurs. C’est une belle personne et c’est en même temps une journaliste comme on en rêve - juste et cultivée, travailleuse et informée, pertinente et efficace. Tenace aussi et ne lâchant pas qui pratique la langue de bois et ne veut pas répondre à ses questions, on l’a vu il y a peu avec Jack Lang ou la patronne de l’UNEF.

    Nous nous entendons bien et je la respecte en tout. Elle écrit en plus de bons livres.

    Étonné, je sollicite ma garde rapprochée à Front Populaire pour savoir en quoi consiste le coup de fusil que m’aurait destiné Sonia Mabrouk. Réactive, elle me donne l’information dans le quart d’heure. La voici:

    Dans ce livre, Insoumission française (éditions de l'Observatoire), au chapitre intitulé «Les islamo-compatibles» pages 82 et 83, on peut lire ceci: «Cette confrontation sur un même territoire a été théorisée par le célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss. Selon lui, de ce face-à-face résultera inévitablement une nouvelle civilisation. Mais laquelle? Depuis quelques années, le philosophe Michel Onfray annonce avec constance et sans en faire un drame la fin de la civilisation judéo-chrétienne. Drapé dans un manteau de noblesse tragi-romantique, il répète: «Le bateau coule, restez élégant. Mourez debout.» Lucidité supérieure ou défaitisme morbide? Le philosophe se place dans la peau d’un médecin pour livrer un diagnostic clinique de la situation. Sommes-nous alors condamnés à la disparition de la civilisation judéo-chrétienne? Sommes-nous condamnés à une confrontation sans merci entre deux civilisations dont il ne restera que des cendres? Comment conjurer un tel risque? Je milite pour ma part en faveur d’un rééquilibrage de la place des religions dans le strict respect des principes de laïcité. Une chrétienté davantage affirmée permettrait de contrecarrer l’offensive d’un Islam politique conquérant. Il faut bien se rendre compte que le danger n’est pas tant la force de l’Islam que la faiblesse pathologique du christianisme. Si la civilisation judéo-chrétienne se meurt, c’est avant tout faute de combattants au sens de défenseurs. Le salut de cette civilisation passera par une renaissance décomplexée de la chrétienté.» Et Sonia Mabrouk de citer mon Décadence. De Jésus à Ben Laden. Vie et mort de l’Occident, (Flammarion, 2017).

    Plus ciblé que ça, tu meurs, si je puis me permettre…

    Ce que je dis est vrai, rien n’est déformé, il n’est pas déshonorant de se retrouver «drapé dans un manteau de noblesse tragi-romantique», puisque c’est mon vêtement. J’y suis présenté comme un médecin qui diagnostique puis pronostique la fin de notre civilisation. Sonia Mabrouk manifeste son désaccord avec courtoisie et élégance, c’est bien dans son style, et fait savoir que, probablement croyante, de toute façon animée par une véritable spiritualité, elle croit quant à elle qu’il existe un remède à cette pathologie de la civilisation sous forme d’une renaissance portée par un christianisme décomplexé. Nous pourrions en débattre, car ce n’est bien sûr pas ma thèse, mais elle ne ressemble en rien à un ciblage de tireur qui veut tuer. Ce différend fournit juste l’occasion d’un débat, sûrement pas celle d’un pugilat ou d’un règlement de compte.

    Le texto du journaliste en appelle au plus bas en l’homme: la réactivité ressentimenteuse de qui, ciblé, réagirait illico en décrochant son téléphone pour se répandre lui aussi en poudre.

    Ce jeune homme me prend pour un perdreau de l’année…

    Dans les années 90 du siècle dernier, j’ai le souvenir d’un appel téléphonique de Jean Lebrun, un journaliste qui tenait alors l’antenne de France-Culture le matin. Il m’avait contacté pour me demander de réfléchir à la représentation du philosophe en tout - histoire, peinture, littérature, cinéma, poésie… J’avais sérieusement effectué des recherches et il m’avait rappelé plus tard pour m’enregistrer. J’avais donc déroulé mon topo : le philosophe chez Barrès et Guilloux, chez Poussin et Fromanger, chez Lucrèce et La Fontaine, etc. On enregistre ; puis, sous la forme d’un faux repentir mielleux sinon fielleux, le catho de gauche ajoute: «quelle image associez-vous au philosophe?» ; je réponds: «Nietzsche, seul, marchant autour du lac, à Sils Maria, habité et requis par ses intuitions philosophiques.» «Bon très bien» me dit-il avant d’ajouter: «ah oui… et que pensez-vous de BHL?» J’étais à l’époque auteur Grasset et j’aurais estimé inélégant de critiquer ce personnage en publiant dans la même maison. Il n’eut pas, lui, de ces élégances et me cibla un jour dans Le Point lors de la parution de mon Freud. Il ouvrit des hostilités qui m’ont rendu ma liberté. J’ai alors dit qu’au-delà de ses chemises blanches, il avait contribué à restaurer la ligne claire en philosophie dans un temps de sabir structuraliste. «Très bien me dit-il, ça ira, ce sera diffusé demain matin.»

    Le lendemain, à sept heures, dans ma voiture pour Caen où je donnais mon cours une heure plus tard, j’entendis sur France-Culture Jean Lebrun annoncer que l’heure était consacrée à BHL. Vers 7h30, il annonça: «Nous avons demandé à votre ami (sic) Michel Onfray ce qu’il pensait de vous.» C’est bien sûr la seule chose qui fut diffusée de tout le travail qu’on m’avait sciemment demandé de faire en vain.

    Depuis, je sais ce qu’est un journaliste.

    Sonia Mabrouk ne mange pas de ce pain-là.

    Michel Onfray

    (Note de la rédaction de Front Populaire : "Le journal Libération n’est pas à son premier coup au-dessous de la ceinture concernant Front Populaire. Alors que notre revue n’était pas encore sous presse, en mai dernier, ce journal, sous la plume de Laurent Joffrin, parlait sans en avoir lu une ligne de «dérives d’extrême droite» et nous comparait à Marcel Déat et Jacques Doriot, deux collaborateurs dont on rappellera que l’un porta l’uniforme nazi et l’autre travailla activement à Vichy puis à Sigmaringen avant d’être condamné à mort par contumace à la Libération. On saluera l’esprit de nuance! Libération n’a jamais ensuite cru utile de nourrir son «argumentaire». En revanche, une nouvelle attaque devait avoir lieu au sujet du succès de Front Populaire qui avait alors le tort d’avoir engrangé des abonnés et des lecteurs et donc - si on suit leur raisonnement - de ne rien couter aux finances publiques! Chacun sera libre d’apprécier qu’en revanche, et depuis des années, des dizaines de millions d’euros d’aides publiques ont été versées à ce quotidien, le journal ne pouvant vivre du seul désir de ses lecteurs.")

    Source : https://michelonfray.com/

  • La francophonie au-delà des mots, par Michel Servion.

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    Pour beau­coup, et des mieux inten­tion­nés la fran­co­pho­nie est une fin en soi. Et cha­cun sait que l’enfer est pavé de bonnes inten­tions. Pour beau­coup donc la fran­co­pho­nie est une sorte d’accomplissement ou viennent se résor­ber conflits idéo­lo­gique, poli­tique et bien enten­du cultu­rels. 

    On ver­ra d’ailleurs avec la for­mi­dable offen­sive déco­lo­niale la fai­blesse du dogme « fran­co­pho­niste » comme fac­teur tant de paci­fi­ca­tion des conflits que de dépas­se­ment de ces conflits. S’en tenir au concept de « langue fran­çaise en par­tage » est un ciment suf­fi­sant pour asseoir une culture mais sans doute trop friable pour étayer un pro­jet civilisationnel.

    La fran­co­pho­nie, comme pro­jet d’ampleur, ce ne sont pas seule­ment des mots. Pas seule­ment un ali­bi. Ali­bi ? Vous avez dit ali­bi ? qu’est-ce à dire ? C’est-à-dire que sou­vent la fran­co­pho­nie est un ali­bi pour patriote hon­teux, un ali­bi pour celui qui crai­gnant d’être taxé de natio­na­liste, d’impérialiste, de colo­nia­liste, où pire encore, se réfu­gie dans un concept paci­fique et cultu­rel qui l’exorcise de tout soup­çon de supre­ma­cisme natio­nal. Et d’invoquer jusqu’à plus soif une soli­da­ri­té fon­dée sur une même langue « por­teuse de valeurs huma­nistes », se gar­ga­ri­sant d’Albert Camus disant « ma patrie c’est la langue fran­çaise » et n’y a‑t-il pas quelque outre­cui­dance à vou­loir faire par­ta­ger la for­mule à des popu­la­tions qui ne sont pas de langue mater­nelle fran­çaise. Autant qu’un lien indé­niable la langue fran­çaise est aus­si un enjeu et comme le dit bien Kateb Yacine « pour nous le fran­çais est une prise de guerre ». Invo­quer la soli­da­ri­té née de l’usage d’une même langue n’est pas faux mais quand même limi­té quand on pense aux « valeurs huma­nistes » du mar­xiste fran­co­phone Pol Pot qui méri­te­rait bien, à lui tout seul, un Nurem­berg. Pour un Fran­çais la fran­co­phi­lie est quand même supé­rieure à la fran­co­pho­nie (comme com­mu­nau­té lin­guis­tique). Et je veux croire qu’il en est de même pour tout indi­vi­du enra­ci­né dans un peuple

    La fran­co­pho­nie est une belle chose si au-delà des mots elle engage à l’action, à la construc­tion d’un espace fran­co­phone mon­dial. La Cité Inter­na­tio­nale de la Fran­co­pho­nie déci­dée par Emma­nuel Macron devrait ouvrir ses portes en 2022 au châ­teau de Vil­lers-Cot­te­rêts en cours de res­tau­ra­tion pour la cir­cons­tance. L’affectation de ce châ­teau (ou fut signé par Fran­çois Ier l’édit de … Vil­lers Cot­te­rêts) est dû à l’ambassadeur Albert Salon, pré­sident d’Avenir de la Langue Fran­çaise qui dès 2011, du haut du bal­con de châ­teau avait lan­cé l’appel visant à affec­ter le Châ­teau à la fran­co­pho­nie. Pour avoir enten­du l’appel il sera beau­coup (enfin un peu !) par­don­né à Emma­nuel Macron. Tout laisse pen­ser que ce pro­jet abou­ti­ra à la dif­fé­rence de bien des ini­tia­tives anté­rieures (châ­teau de Chamarande …)

    D’où l’idée de pro­po­ser des pro­grammes sus­cep­tibles de nour­rir les pro­grammes futurs de la Cité. Un appel à pro­jet aurait, nous dit le site de l’Élysée, d’où comme cha­cun sait, est gou­ver­née la France, sus­ci­té des mil­liers de réponses … Pour sa part un col­lec­tif a repris une tren­taine de contri­bu­tions  sous la forme d’un cata­logue  ou se retrouvent des pro­po­si­tions éma­nant d’institutions comme la Chambre de Com­merce de Paris, la Bien­nale de la Langue Fran­çaise, le Par­te­na­riat Eur­afri­cain, l’Observatoire du Plu­ri­lin­guisme en Europe, ou encore des signa­tures pres­ti­gieuses comme celle de l’ancien ministre Jacques Legendre, l’africaniste Gérard Gal­tier, le socio­logue  Jean-Paul Gou­ré­vitch, auteur de nom­breux ouvrages du l’Afrique, l ’éco­no­miste Yves Mon­te­nay ou Phi­lippe Kamins­ki,  qui déve­loppe un pro­jet axé sur la pater­ni­té fran­co­phone de l’Economie Sociale.

    A l’heure où la France s’enfonce dans une crise grave, il est temps que les porte paroles de la fran­co­sphère secouent une fois pour toute, le joug des idéo­lo­gies qui, cha­cune pour leur part, tentent d’instrumentaliser la fran­co­pho­nie, qui, au pro­fit de la lutte déco­lo­niale, qui, au pro­fit d’un jaco­bi­nisme éri­geant la fran­co­pho­nie en dogme anti-langues ver­na­cu­laires (ou régio­nales), qui, pire encore fait de la fran­co­pho­nie le cache misère d’un patrio­tisme refoulé.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Rendre compte de la guerre, entre distance et engagement, par Christophe Boutin.

    Entre genre littéraire et arme politique, le journalisme de guerre, au XXe siècle, consiste à prendre parti pour un camp ou à philosopher sur l'idée même de conflit.

    Les correspondants de guerre doivent à la fois en faire comprendre la stratégie ou les implications géopolitiques et faire sentir ce qu’elle peut avoir de tragique. Dans sa riche introduction à un volume qui leur est consacré, Emmanuel Mattiato évoque la naissance de telles informations, remontant aux campagnes contre le Turc au XVIIe siècle, pour noter qu’au cours des XIXe et surtout XXe siècles « la presse se politise véritablement en se divisant pour la première fois entre droite et gauche, et, grâce aux progrès techniques, fixe dans leur quasi immédiateté (leur actualité) le récit de guerres d’un nouveau genre ».

    Entre sous-genre littéraire et arme politique, de la guerre de Sécession à celle de 70, naît un « mythe moderne » – l’auteur renvoie au personnage de Gédéon Spillet dans L’Île mystérieuse de Jules Verne. Si la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires, son compte rendu l’est aussi, même quand le pays n’y est pas directement engagé, ne serait-ce que parce qu’il participe au concert des nations. Armées ou gouvernements font des choix d’accréditation permettant à certains d’aller en première ligne et reléguant les autres à l’arrière, et le premier conflit mondial redéfinira la place d’une propagande essentielle pour maintenir le moral des troupes comme celui de l’arrière dans une même union sacrée. Mais tandis que monte la tension entre démocraties et totalitarismes, la presse politique manifeste sa vitalité dans l’entre-deux-guerres – période que traite cet ouvrage – avec deux opérations militaires relevant d’un colonialisme tardif, l’Espagne dans le Rif et l’Italie en Éthiopie, puis la guerre d’Espagne.

    Après la défaite d’Anoual (1921), l’Espagne reprend la lutte au Maroc, engageant ses troupes indigènes, les regulares, et sa Légion. Teresa de Escoriaza (Christine Lavail) se voit alors confier un reportage sur la situation des hôpitaux de campagne. Elle ira plus loin, se tenant au plus près de toutes les victimes, militaires espagnols comme victimes civiles des exactions des légionnaires, mettant en exergue des cas particuliers pour mieux toucher son public. Ernesto Gimenez Caballero (Manuelle Peloille) rend compte de cette même guerre du Rif autour d’un questionnement sur ce que devrait devenir cette Espagne qui n’a pas su garder ses colonies américaines et qui s’est tenue à l’écart du premier conflit mondial, plongée ici dans une guerre moderne déstabilisante – par la violence de la défaite initiale mais aussi en accentuant l’écart entre troupes métropolitaines et troupes coloniales. Pas question pour lui de grandes figures de héros : mécanisation, massification, ennui et abrutissement seraient la règle pour des soldats présents sans véritablement savoir pourquoi. Manuel Azana enfin (Elvire Diaz) est ici présent pour ses écrits portant sur la Grande Guerre d’une part, sur la guerre civile espagnole d’autre part, proposant une analyse globale de ces conflits qui va au-delà du simple reportage.

    Correspondant ou historien ?

    C’est au sujet de la guerre d’Éthiopie que reviennent les vrais correspondants de guerre, américains (Mauro Canali) ou plus globalement étrangers (Matteo Scianna). On suit des personnalités comme Evelyn Waugh, qui tira de cette expérience son admirable roman Scoop, chef-d’œuvre d’humour (on se souviendra de l’équipement surréaliste avec lequel part le héros), comme Georges L. Steer, représentant du Times qui sera quelques années plus tard, lors du Second conflit mondial, officier des services de propagande dans cette même Éthiopie puis en Birmanie, ou comme le général John M. C. Fuller, sympathisant d’Oswald Mosley venu pour le Daily Mail… Indro Montanelli (Sara Izzo) est lui un soldat du 20e bataillon érythréen qui livre des textes sur la vie quotidienne de cette unité qui n’a jamais été vraiment engagée, sorte de carnet de voyage dans des fortins perdus rappelant plus Le Désert des Tartares de Dino Buzatti que les Orages d’acier de Jünger.

    Olivier Dard fait le lien entre le conflit éthiopien et la Guerre d’Espagne en suivant ces nationalistes français qu’il connaît mieux que personne. Dans l’affaire d’Éthiopie, Gringoire, où officie Henri Béraud, mais aussi L’Action française, avec Jacques Bainville et Henri Massis, s’opposent aux sanctions contre l’Italie et dénoncent la main de l’Angleterre. Mais ils ne se rendent pas sur place, contrairement à Jérôme Tharaud, qui publie Le passant d’Éthiopie, ouvrage dans lequel il s’attache à mettre en perspective l’histoire du pays. Reste que s’il critique le Négus et son armée, c’est la guerre vue de très loin. Quelques années plus tard, avec Cruelle Espagne, le même Tharaud sera cette fois plus impliqué : après avoir évoqué ses rencontres passées avec les dirigeants espagnols pré-républicains, il dénonce l’« immonde tuerie qu’est une guerre civile », mettant en perspective la « terreur rouge » dans le Nord et la répression qui a suivi la prise de Badajoz par les troupes de Franco. Pierre Héricourt, venu de L’Action française, s’engage lui clairement derrière Franco, après avoir rencontré au Maroc des Espagnols fuyant les exactions du camp républicain, et son Pourquoi Franco vaincra sera bientôt complété par Pourquoi Franco a vaincu, puisque, finalement, han pasado… Autre intervenant plus militant ici que simplement correspondant de guerre, Jean Hérold-Paquis, qui sert dans la Bandera Jeanne d’Arc avant de parler au micro de Radio Saragosse. Reste bien sûr à évoquer un Robert Brasillach qui va publier, avec Henri Massis, un ouvrage glorifiant la résistance des Cadets de l’Alcazar, puis avec Maurice Bardèche une Histoire de la guerre d’Espagne. Correspondant de guerre ou, déjà, historien d’un conflit ? L’Espagne présente dans Notre avant-guerre est bien autre chose en tout cas que le simple lieu d’affrontements guerriers.

    Dans le camp opposé, les études présentées concernent essentiellement les « reportrices » (Anne Mathieu) travaillant pour Le Populaire, journal de la SFIO, ou la presse communiste, L’Humanité ou l’hebdomadaire Regards qui dénoncent les exactions des nationalistes et les menaces fascistes en Europe. D’autres femmes écrivains (Alison Palio) vont se mettre en scène en tant que « femmes écrivant » au cœur de cette tourmente avec toujours un accent particulier sur les souffrances des populations civiles espagnoles du côté républicain.

    La distance de l’écrivain

    Reste un cas particulier, celui d’Antoine de Saint-Exupéry (Lola Jordan) rendant compte de ce qu’il voit en Espagne dans Paris-Soir et dans L’Intransigeant. Il part souvent de circonstances particulières – l’arrestation d’un supposé républicain, des bombardements lointains – pour faire saisir au lecteur l’angoisse que génère une guerre civile comme le caractère irréel des combats. Saint-Exupéry renvoie ainsi à des questions sur ce que devient l’homme dans la guerre – rendant compte d’une certaine symétrie des attentes des soldats des deux camps –, tenant « plus de l’écrivain-voyageur que du correspondant de guerre ». Un dernier texte sur Ersnt Jünger (Laila Youssef Sandoval) traite lui aussi compte de cette distance conservée par rapport à la guerre par un tout autre écrivain.

    Le lecteur constatera la diversité de ces comptes rendus qui trouvent tous un débouché journalistique mais qui, en dehors des divergences politiques, montrent surtout combien l’approche du conflit peut différer. Pour beaucoup de correspondants envoyés par une presse de plus en plus politisée dans cette période, la neutralité ou l’objectivité ne sont pas de mise : il s’agit de prendre parti, non pas contre la guerre en soi, mais uniquement contre la manière dont le camp d’en face la mène. De manière symbolique, ensuite, on notera la part belle laissée à l’émotion, avec une personnalisation des situations très éloignée du seul déroulement des opérations militaires. Mais pour d’autres de ces correspondants, la guerre est vite prétexte à une réflexion sur les grandeurs et servitudes de l’état militaire, sur la situation de leur pays, quand ce n’est pas sur la nature de l’homme. En suivant ces récits croisés, on comprend qu’il faille souvent attendre les historiens futurs pour comprendre ce qui s’est vraiment passé…

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     Emmanuel Mattiato, Manuelle Peloille et Olivier Dard,  Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc-Éthiopie-Espagne, Presses Universitaires Savoie Mont Blanc 2020 ; 321 p. 25 €

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • La marque de Dieu dans la création (2e) (69), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    Ouvrez le lien du site à l'aide du moteur de recherche GOOGLE CHROME.

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le soixante neuvième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    La loi de l’attraction universelle appliquée à la Vie. Les plantes, les animaux,...

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/80/35eba8ee-ee72-4b9b-87bf-533009fd6a3b.mp3

    Cette loi de l’attraction universelle - nous l’avons vu (cf. 1ère partie) - s’applique d’abord au 1er niveau de la Création, l’ordre du physique (et du chimique), de l’atome à l’étoile. Mais elle s’applique aussi au 2e niveau de la Création :

    L'ORDRE DE LA VIE.

    Et tout d’abord, le point de départ :

    LES PLANTES.

    Pour le développement et la transmission de la vie de ces plantes, il y a majoritairement une reproduction qui est devenue sexuée.

    Ainsi les plantes obéissent aussi à cette loi de l’attraction universelle et ont également cette marque de Dieu-Trinité dans leur union. Cette fois-ci ce n’est plus de l’ordre physique, mais biologique. C’est ce que nous allons découvrir.

    Les plantes sont composées de plusieurs parties. Dans la fleur, qui a pour fonction cette transmission de la vie, le 1er élément est le pistil qui est au milieu, qui est la partie femelle, puis autour le 2e élément : les étamines, la partie mâle, qui sont munies de pollen et enfin aussi souvent des pétales qui sont, en quelque sorte, le panneau indicateur de la plante. Le panneau pour attirer qui ? Le 3e élément qui est l’abeille, l’insecte, le papillon. Il y a une récompense que va chercher l’abeille ou le papillon dans le pistil : c’est le suc. Un liquide sucré que produit la plante et qui permettra à l’insecte de se nourrir et de vivre ; et pour les abeilles de se mettre des réserves de côté pour l’hiver (et pour l’homme qui en prélève sa part) : le miel. Et pourquoi la plante donne-t-elle cette récompense ? C’est pour participer à l’œuvre de la vie. En effet l’abeille ou le papillon va accrocher dans ses pattes du pollen provenant des étamines de la fleur, puis va partir sur une autre fleur et ainsi la féconder en allant chercher le suc au fond du pistil et en même temps y laisser tomber un peu de pollen. Et ce pollen permettra d’avoir une nouvelle plante à partir de cette fleur.

    Et cette fleur a en plus, pour participer à cette

    SYMPHONIE DE LA VIE,

    trois panneaux indicateurs qui permettent d’attirer les insectes.

    : la forme de la fleur avec ses pétales ; toutes les fleurs ont une forme bien spécifique, ce qui permet de les distinguer très rapidement les unes des autres. Une orchidée a une forme bien **différente d’une marguerite par exemple.

    2° : Il y a aussi la couleur : le jaune du bouton d’or, le bleu du bleuet, le rose de la rose, etc.

    : le parfum. Par exemple la violette est si petite et souvent cachée dans le sous-bois que l’insecte ne la verrait pas ; aussi elle embaume l’atmosphère d’un fort et enivrant parfum qui va attirer l’abeille ou le papillon pour assurer la transmission de la vie. Et de même pour beaucoup de fleurs ; l’abeille distingue ainsi rapidement les fleurs mellifères (qui permettent de produire du miel) des autres.

    On peut aussi retrouver un autre aspect de cette marque des trois pour la transmission de la vie : la nature a une signalétique générale pour permettre notamment aux insectes et aux autres animaux de participer à cette œuvre de la vie. Il y a l’union de l’élément mâle et de l’élément femelle, mais aussi la plupart du temps un troisième élément qui est un intermédiaire, un médiateur. C’est pourquoi la nature est de façon générale verte (grâce à la chlorophylle). Les insectes, dit-on, et même certains animaux voient en noir et blanc, ce sont donc des nuances de gris qu’ils verront, sur le fond vert, et s’en détachant des couleurs pour les fleurs. Avec couleurs, mais en plus formes et parfums différents pour attirer les insectes.

    Après les fleurs, les fruits aussi ont leur rôle dans cette union qui permet la diffusion de la vie. Pour les fruits il y a également des couleurs différentes qui se distinguent bien du vert ambiant. On voit souvent des fruits qui, une fois mûrs passent du vert au rouge, au jaune ou orange (un peu comme pour les feux tricolores) ce qui va attirer les animaux. Pour les fruits et les animaux le principe est le même que pour les fleurs et les insectes : l’union des trois (toujours la même marque) qui participe à l’œuvre de la vie. La partie mâle s’unit à la partie femelle et donne un fruit. Et le 3e élément ici c’est l’oiseau qui lui va être attiré, par exemple, par le rouge de la cerise sur le fond vert des feuilles. Cela va lui permettre de se nourrir, comme pour l’abeille qui en fait son miel. Mais en plus de cette récompense qu’est la nourriture, l’oiseau va faire son travail dans l’œuvre de la vie : il va transporter cette cerise pour la manger tranquillement au loin sur la branche d’un autre arbre, et laisser tomber le noyau là où il n’y a pas encore de cerisier. Et le noyau pourra s’enraciner pour donner un nouvel arbre. Et ainsi se répand la vie. En effet si les centaines de cerises qui tombent sous le cerisier qui les produit, donnaient des petits cerisiers ils seraient pour la plupart étouffés par le grand cerisier d’origine. C’est pourquoi l’oiseau va porter cette cerise au loin, là où il n’y a pas de cerisier, puis va laisser tomber le noyau qui va donner ici ou là un nouveau cerisier.

    Même principe pour les fruits à pépins (pommes, poires, raisins,…) qui sont mangés par des oiseaux, mais aussi par des mammifères et autres animaux, les pépins avalés et redonnés par voies naturelles à quelques mètres ou plusieurs kilomètres de l’arbre ou la plante mère.

    Voici un exemple, pris à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. C’est là un pays qui a été séparé, il y a bien longtemps, du continent australien. En s’y installant les hommes n’y ont pas trouvé de mammifères – qui se sont développés plus tard dans la chaîne de la vie – il n’y a que des oiseaux qui sont venus par le ciel. Par contre on trouve des arbres fruitiers divers et variés dont les graines ou les noyaux, au fil du temps, ont été apportés également là par des oiseaux qui eux non plus n’étaient pas endémiques.

    Autre exemple avec un animal de nos régions, l’écureuil qui lui va ramasser des noisettes et les emporter dans ses cachettes pour bien passer l’hiver. Certaines de ces noisettes il va les perdre au passage et d’autres les oublier, ce qui permettra de les disséminer et quelques-unes vont pouvoir germer bien au-delà de l’endroit où était le noisetier d’origine. Pour d’autres graines elles arrivent à s’accrocher au pelage des animaux pour leur dispersion.

    La caractéristique des plantes est qu’elles ne se déplacent pas, elles sont enracinées dans la terre et ne partent pas au-delà de là où elles sont (à la différence des animaux). C’est pourquoi elles ont besoin d’un troisième élément, un intermédiaire (qui a des pattes ou des ailes) pour qu’elles puissent se développer selon la phrase de la Bible

    « SOYEZ FECONDS, MULTIPLIEZ, REMPLISSEZ LA TERRE »

    (Gen 1,28). Avec toujours cette union des trois, cette marque de Dieu-Trinité, c’est une phrase qui s’appliquera d’abord à toutes les plantes, mais aussi, comme nous le verrons, aux animaux et aux hommes.

    Un autre intermédiaire à signaler (à la place de l’animal) pour certaines plantes ou arbres : c’est le vent. Aussi bien pour l’union entre composantes mâles et femelles (palmier-dattier, noisetier,…), que pour la dispersion des graines (pissenlit, fougère, érable, etc.). Sans parler des plantes aquatiques ou c’est l’eau qui joue ce rôle.

    Un autre produit de la nature qui va se distinguer du vert général ce sont les graines. On parle dans la chanson des « blés d’or », c’est parce que la plupart des plantes à graines deviennent jaunes quand elles sont mûres. Là aussi cela est destiné à attirer l’attention des oiseaux et autres animaux pour savoir qu’il est bon de manger des graines à ce moment-là. Ainsi dans la nature les graines, les baies, les fruits prennent de la couleur à maturité. Les animaux de même que les hommes savent qu’il vaut mieux croquer une pomme rouge qu’une pomme verte sur laquelle on va se casser les dents, que les graines sont bonnes à manger quand elles sont jaunes.

    Cette loi de la nature, cette différence de couleur, entre le vert universel de la nature et les couleurs des fleurs, des fruits, des graines, c’est encore une partie de cette loi d’attraction universelle et d’union des trois – dans l’ordre biologique – pour la transmission de la vie et la dispersion générale des plantes.

    *(Voir sur notre site les 1ère et 3e parties) *

  • État de droit ou État dépravé ?, par Claude Janvier.

    L’imposition du « passe sani­taire » montre que nous ne sommes pas dans un État de droit. Au-delà de la ques­tion du « passe », c’est une refonte totale de nos ins­ti­tu­tions qui est nécessaire.

    2.jpgEric Dupond-Moret­ti s’est fen­du d’un tweet le 5 août 2021 à 22 h et je cite : “Non, nous ne sommes pas dans une dic­ta­ture, mais dans un État de droit ! Ceux qui hurlent après le Conseil consti­tu­tion­nel pour sa déci­sion sur le #Pass­Sa­ni­taire l’auraient encen­sé s’il les avait confor­tés. Contrai­re­ment à leurs convic­tions le droit, lui, ne peut être manipulé.”

    Ce genre de rhé­to­rique fleure bon la droi­ture, l’équité, l’intégrité, l’éthique ! Un état de droit… Son­nez buc­cins et trompettes !

    La réa­li­té est toute autre. Au vu du nombre de cas­se­roles, – des chau­drons pour cer­tains -, que se traînent pra­ti­que­ment tous les poli­tiques, et au vu du fait qu’un casier judi­ciaire vierge ne soit tou­jours pas exi­gé pour être dépu­té, – alors que pour ouvrir un res­tau­rant, c’est une obli­ga­tion -, l’équité, la droi­ture et tout le flon­flon ont déjà du plomb dans l’aile.

    15 jan­vier 1990 : Michel Rocard, alors 1er ministre de la Ve Répu­blique, fit voter la loi d’amnistie pour les délits et crimes liés au finan­ce­ment des par­tis poli­tiques et des cam­pagnes élec­to­rales, dans le cadre d’un pro­jet de régu­la­tion du finan­ce­ment de la vie poli­tique fran­çaise. Le début de la fin. (1)

    Mais au fait, qu’est-ce qu’un État de droit ? Selon le site offi­ciel, Vie publique : “Le concept d’État de droit s’oppose à la notion de pou­voir arbi­traire. Il désigne un État dans lequel la puis­sance publique est sou­mise aux règles de droit.” Selon la défi­ni­tion don­née par le juriste Hans Kel­sen au début du XXe siècle, c’est un “État dans lequel les normes juri­diques sont hié­rar­chi­sées de telle sorte que sa puis­sance s’en trouve limi­tée“. L’État de droit implique le res­pect de la hié­rar­chie des normes (“La hié­rar­chie des normes implique que chaque norme juri­dique est rédi­gée sur le fon­de­ment d’un droit qui lui est supé­rieur“), ain­si que l’égalité devant la loi :

    L’égalité des sujets de droit consti­tue la deuxième condi­tion essen­tielle d’un État de droit. Cela implique que les per­sonnes et les orga­ni­sa­tions reçoivent la per­son­na­li­té juri­dique, en tant que per­sonnes phy­siques pour les per­sonnes, en tant que per­sonne morale pour les orga­ni­sa­tions. L’État est lui-même consi­dé­ré comme une per­sonne morale.

    L’État de droit sup­pose aus­si “la sépa­ra­tion des pou­voirs qui vise à évi­ter la concen­tra­tion du pou­voir dans les mains d’un des­pote. Le pou­voir est dis­tri­bué entre des organes indé­pen­dants et spécialisés :

    – Le pou­voir de voter la loi (pou­voir législatif) ;

    – Le pou­voir d’exécuter les lois et pour ce faire d’édicter des règle­ments (pou­voir exécutif) ;

    – Le pou­voir de rendre la jus­tice (pou­voir judi­ciaire).

    Le qua­trième pou­voir ne figure pas dans ce texte, mais il existe : la presse. Contrô­lée par une clique de mil­liar­daires issue du CAC 40 et aux ordres de l’État, elle est un organe de pro­pa­gande assu­rant que le pou­voir reste dans les mêmes mains.

    Sur le papier, un État de droit paraît être le garant du peuple. En réa­li­té, un Pré­sident pos­sé­dant la majo­ri­té à l’Assemblée natio­nale et au Sénat est le maître du pays. Étant don­né aus­si que les membres des Conseils d’État et consti­tu­tion­nel sont sou­vent des anciens ministres, la boucle est bou­clée. Un État de droit n’est pas dif­fé­rent d’un pou­voir arbitraire.

    L’imposition de la loi concer­nant le passe-sani­taire le démontre. Emma­nuel Macron et ses ministres en vou­laient l’instauration. Votée la nuit en com­mis­sion mixte le 25 juillet 2021, et enté­ri­née par le Conseil consti­tu­tion­nel en ce 5 août 2021, – jour funeste pour la démo­cra­tie -, cette loi inique prouve bien que l’État de droit fran­çais res­semble plus à une répu­blique d’opérette qu’à une ins­ti­tu­tion bien­veillante cen­sée pro­té­ger le peuple. L’instauration du passe-sani­taire pri­vant les citoyens du droit le plus élé­men­taire qui est la libre cir­cu­la­tion, prouve indu­bi­ta­ble­ment que nous sommes vrai­ment en dictature.

    Il n’y a aucune dif­fé­rence entre un État de droit tel que nous le subis­sons depuis trop long­temps et un État arbi­traire sou­mis au bon vou­loir d’un sou­ve­rain. De plus en plus de Fran­çais sont dans la rue pour dire “Non” au passe de la honte. En plein mois d’août, le nombre de mani­fes­tants pré­sents est un record. Mais ne vous y fiez pas, com­battre le passe-sani­taire ne repré­sente que le som­met de l’iceberg. Une refonte totale de nos ins­ti­tu­tions est urgente. Il est plus que néces­saire de sor­tir de l’Europe, de faire le ménage, et d’avoir enfin des poli­ti­ciens intègres pre­nant soin des citoyens.

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Amnistie_parlementaire

    Le virus et le Pré­sident : Enquête sur l’une des plus grandes trom­pe­ries de l’Histoire

    Prix : 20,00 €

    9 occa­sions & neufs à par­tir de 19,19 €

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Mort d’un voyou à Marseille, la belle affaire, par Guy Daniel.

    Cité des Rosiers, Marseille, 30 août 2021 © Nicolas TUCAT / AFP

    La ville a juste une longueur d'avance dans la course nationale au séparatisme

    Marseille, où se rend le médecin urgentiste Emmanuel Macron pendant trois jours, n’est pas Chicago. Et question insécurité, Paris connait en réalité une situation plus périlleuse encore.

    En ce moment, Marseille est une sorte de gilet jaune ! Tout un tas d’improbables, à cravate ou à talons, se succèdent sur les plateaux en expliquant avoir trouvé dans cette ville la confirmation de leurs certitudes. Mais contrairement à l’époque des gilets jaunes, où chacun assurait en avoir rencontré au moins un et se permettait d’en déduire ce que pensaient tous les autres, ici, la plupart se prononcent sans même faire semblant de connaître la ville.

    Marseille a un côté insupportable, même pour les gens qui l’aiment. Bruyante, sale, bordélique. Le stationnement est quasi-officiellement en double-file, manger dans beaucoup de ses gargotes relève de la mithridatisation, les plages sont hantées par des hordes de crétins (et tous ne sont pas issus des quartiers nord). On pourrait faire une longue liste.

    Plus belle la vie

    Mais la liste des bons côtés de Marseille est bien plus longue, et moi qui ai (sur)vécu dix ans à Paris, et travaillé dans les plus grandes villes du pays, je n’ai strictement aucun doute quant à savoir où il est le plus sympathique de vivre.

    Dans la deuxième ville de France, on peut passer sa vie dans des zones semi-rurales, parcourant des chemins où deux voitures ne passent pas de front, sans croiser l’un de ces nouveaux barbares qui, si on en croit les journaleux parisiens, seraient devenus maîtres de la ville. Ici, suivant le quartier où on habite (quartiers qui constituent, je le rappelle ou vous l’apprend, la plus grande ville bâtie de France) on peut ne jamais croiser que des bourgeois, vivants entre eux en villas et en résidences de standing, au milieu de jardins, de parcs et par endroits de forêts. Un Parisien qu’on perdrait au cœur des accates mourrait sans doute de faim avant de réussir à en sortir, et ne trouverait d’autre issue au vallon des Auffes que de partir à la nage.

    Quant à ceux qui s’imaginent avoir tout vu et compris de la ville parce qu’ils ont pris le promène-couillons pour sillonner le Panier, faire le tour du vieux port et monter à Notre-Dame de la Garde, ils ont vu autant de la ville qu’un touriste à Paris qui aurait fait le tour du marché aux fleurs sur l’île de la Cité. D’autant que l’hypercentre (oui, ici, on distingue le centre de l’hypercentre, ce n’est pas une petite ville genre Paris ou Lyon) n’est plus guère fréquenté que par les barbares, à l’exception d’une paire de rues commerçantes où l’on ne vient qu’en journée. Le reste du temps, les gens normaux vivent dans leurs quartiers, à des kilomètres des contrées sauvages.

    Deux mondes parallèles

    Car Marseille n’est pas une ville, mais un assemblage de villages rebaptisés quartiers. Il y a une Marseille des gens tranquilles et une Marseille des barbares, et si ni l’une ni l’autre ne sont d’un seul tenant, les barbares vivent tous dans des endroits où il n’y a plus, ou guère, de gens normaux. Les 1er, 2, 3, 13e 14e et 15e arrondissements leur ont été dans leur plus grande partie abandonnés. Ils y vivent, et y meurent sous les balles, dans la plus totale indifférence des autres Marseillais.

    Certes, les habitants sont tous marseillais, mais ils sont aussi de Mazargues ou de Saint Banabé, d’Endoume ou de Saint Victor, des Camoins ou des cinq avenues, quand ils sont normaux. Et quand ils sont d’Airbel, de la Busserine ou de la Castellane, ils sont des cités barbares. Ce sont deux mondes parallèles, que la distance physique achève de séparer. Et ce n’est pas la présence de l’un ou l’autre brave type dans ce genre d’endroits, celui qu’on s’empresse de mettre en avant pour affirmer qu’il ne faut pas généraliser, qui y changera quoi que ce soit.

    C’est ainsi que tout le secteur où Pagnol situe les vacances de son enfance fait à présent partie intégrante de la ville, mais vit à un rythme complètement différent de celui du vieux port. Le 11ᵉ arrondissement, dont il fait partie, fait près de 3000 hectares. Il y existe quelques cités barbares, mais géographiquement aussi éloignés des anciens villages de Pagnol que la Seine-Saint-Denis du 7ᵉ arrondissement de Paris, et sans transports en commun pour relier les deux. Tout ce que l’habitant moyen de la cité de la Valbarelle connaît du quartier des Accates, c’est la colline qu’il voit à l’horizon.

    On a coutume de dire que l’absence de violences urbaines à Marseille serait entre autres due au fait que les cités sont dans la ville. C’est vrai et faux à la fois. Si le partage de l’identité marseillaise peut en effet aider, la distance qui sépare les zones barbares de la normalité n’est pas moins importante que l’équivalent en région parisienne. Les panneaux d’entrée et de sortie d’une ville ne sont qu’une convention. Qu’on rapproche le nombre de morts violentes en Île-de-France de celui des Bouches-du-Rhône, et on aura déjà une idée plus précise de la dangerosité de chacune de ces zones.

    Pas partout à feu et à sang

    L’autre légende entretenue par la sociologie en chambre est que Marseille serait un melting-pot. C’est on ne peut plus faux. Marseille a une densité de 3609 h/km² pour 240.6 km², Paris intra-muros de 20745 h/km² pour 105.4 km². Sauf exceptions, les habitants de Marseille n’ont ni besoin ni envie de se croiser. Les gens ne vivent pas les uns avec les autres, mais les uns à côté des autres, et même loin des autres. Un habitant de Saint Julien n’a pas plus de lien géographique ou culturel avec un individu de la cité du parc Kallisté qu’un bourgeois de Saint-Germain-des-prés avec un habitant de Gonesse.

    Alors quand on entend l’un ou l’autre idiot expliquer que Marseille serait à feu et à sang parce qu’un quarteron de voyous se sont flingués les uns et les autres – phénomène dont à Marseille chacun se félicite tant nul, à part ceux qui y vivent ou en vivent (associatif frelaté, politiques clientélistes, etc…), ne se sent concerné par le sort des quartiers Nord- , le Marseillais moyen se demande s’il existe quelque part ailleurs en France, une autre ville de ce nom.

    Car cette vision ne correspond en aucun cas à la délinquance telle que les Marseillais la vivent au quotidien. Non seulement Marseille n’est pas Chicago, mais elle est même moins touchée par les violences crapuleuses que les autres grandes villes françaises. Un sac à main ou une chaîne en or y ont plutôt moins de chances d’être arraché qu’ailleurs, et encore cela se produira-t-il dans le centre de la ville, où se croisent en journée gens normaux et barbares. Quant aux plans de stups, ils tournent dans les zones peuplées par les barbares, et fournissent de la drogue à des toxicomanes. C’est dire si les gens des quartiers préservés s’en contrefichent, sauf à faire partie des drogués, auxquels cas ils prennent leurs propres risques.

    Mais il est vrai qu’il vaut mieux, vu de Paris, mettre l’accent sur la mort pourtant insignifiante d’une poignée de voyous, plutôt que de se poser la question dérangeante de savoir pourquoi partout ailleurs, et bien plus qu’à Marseille, les voyous préfèrent attaquer les forces de l’Ordre et plus généralement les représentants de l’État plutôt que de s’entretuer.

    Des précurseurs du séparatisme

    J’ai pourtant tendance à penser que dans le reste de la France, les gens font comme les Marseillais : ils se fichent de la mort de voyous, peu importe leur âge, quand ils ne s’en félicitent pas. Alors plutôt que s’émouvoir de cette forme particulière de saturnisme qu’est la mort par balles quand elle touche des criminels, que les journalistes se préoccupent de la seule vraie insécurité, celle que connaissent les vrais gens, dont ils sont si éloignés.

    Je sais ce que tout ceci semble plaider pour le séparatisme, plutôt que pour le maintien de l’unité nationale. Ce n’est en aucun cas mon souhait : je fais simplement le constat que le renoncement, depuis près d’un demi-siècle, à appliquer les lois qui fondent la République au faible prétexte qu’elles sont sans pitié avec les voyous, a fait que le séparatisme est déjà une réalité à Marseille, et qu’à l’instar de ce qu’on pouvait voir jadis en Afrique du Sud, certains peuvent parfaitement vivre avec. Ce n’est qu’une question d’argent.

    Marseille est ici précurseur, ce qui ne lui arrive pas souvent. Ce n’est hélas pas pour le meilleur, et la façon dont les Marseillais vivent dans leur ville sera bientôt celle adoptée par le reste des Français, quand ils pourront se le permettre. C’est juste un choix de société, une autre que celle proposée par la République française. J’ai la chance d’avoir les moyens de faire avec. Et vous ?

     

    est marseillais. Cela en fait un toutologue dont l'incompétence n'a d'égale que la mauvaise foi.
  • Des antivax? Non, des citoyens inquiets, par Jonathan Sturel.

    Manifestation contre la politique sanitaire, Bordeaux, 21 août 2021 © UGO AMEZ/SIPA Numéro de reportage : 01034507_000031

    Passe sanitaire: éloge du scepticisme

    Récemment, Pierre Cormary a publié dans Causeur un article particulièrement agressif contre les opposants au passe sanitaire, qu’il a évidemment amalgamé avec les « antivax » afin de mieux réussir son opération de dénigrement.

    1.jpgJe suis moi-même un opposant au passe sanitaire, pas hostile au vaccin tant qu’il s’agit d’une décision individuelle, libre et éclairée, mais tout à fait sceptique quant à la politique de vaccination industrielle. Le texte qui suit est la réponse d’un citoyen français représentatif de quelques millions d’autres qui, lorsqu’ils sont insultés, méritent bien d’être ensuite défendus. 

    Dans la mesure où les opposants au passe sanitaire, à la vaccination comme thérapeutique de masse et même au vaccin lui-même ont été rangés dans le coin des obscurantistes, des illuminés et des arriérés, il convient de commencer par rétablir une vérité : une étude menée par le prestigieux MIT révèle « qu’une partie importante du scepticisme en matière de santé publique est très informée, scientifiquement instruite et sophistiquée dans l’utilisation des données. Les sceptiques ont utilisé les mêmes ensembles de données que ceux ayant des opinions orthodoxes sur la santé publique ». L’idée que seuls les amoureux du passe sanitaire et du vaccin lisent les études est un mythe répandu par ceux qui ont besoin de faire passer leurs adversaires pour des semi-fous incultes. À l’inverse, il faudrait plutôt faire une grande enquête pour savoir si les amoureux du passe et les vaccinolâtres sont, en nombre, plutôt des auditeurs de BFM ou des lecteurs du Lancet. Mon petit doigt me murmure que les résultats d’une telle enquête pourraient en surprendre plus d’un.

    L’opposition au passe sanitaire n’est pas l’opposition au vaccin, encore moins aux vaccins en règle générale. Le passe sanitaire est un sujet politique et social, le vaccin est un sujet médical. Parmi les opposants au passe, il y a des vaccinés (j’en transporte moi-même deux ou trois par samedi dans ma voiture lorsque nous nous rendons aux manifestations) qui le sont pour raisons personnelles et médicales, mais qui refusent par principe de faire de leur état vaccinal une occasion de jouir de droits supplémentaires dont on priverait les autres. La vérité est qu’il est moralement très difficile de dire à des gens qu’ils ont tort de se plaindre que la liberté n’est plus la même entre tous les citoyens selon qu’ils sont ou non vaccinés. Voilà pourquoi certains malveillants font mine d’amalgamer ces citoyens à des « antivax », parce qu’il est bien évidemment plus facile d’attaquer et de ridiculiser un homme qui rejette la science plutôt qu’un homme qui rejette Olivier Véran. Cet amalgame volontaire est d’ailleurs un aveu involontaire des militants du QR-Code : s’ils pensaient sincèrement que notre opposition au passe suffisait à nous faire passer pour des déments, ils n’auraient pas besoin de rajouter le volet « antivax » pour nous discréditer.

    « Antivax » ou citoyens inquiets ?

    Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’un « antivax » ? J’ai effectivement croisé quelques personnes qui considèrent de longue date que les vaccins sont un poison. Ceux-là n’ont pas abandonné cette idée à l’occasion du dernier vaccin en date. J’affirme cependant qu’ils sont une ultra minorité que je ne rencontre d’ailleurs jamais ni dans les manifestations ni dans mes nombreuses discussions avec toutes sortes de personnes sur les réseaux sociaux ou dans « la vraie vie ». Par contre je vois beaucoup de gens qui manifestent une crainte sincère et un doute honnête à l’endroit des nouveaux vaccins. Mais cette crainte est légitime ! Pour plusieurs raisons :

    Nous nous souvenons des déclarations du professeur Éric Caumes (pas connu pour son complotisme) qui le 10 décembre 2020 s’inquiétait de la fréquence inhabituellement élevée des effets secondaires du vaccin Pfizer ; nous nous souvenons aussi des premières déclarations du professeur Alain Fischer qui, intervenant en direct le 3 décembre 2020 aux côtés de Jean Castex, admettait au moment de lancer la grande campagne de vaccination qu’il n’existait aucune étude scientifique sur les vaccins mais seulement des données du fabricant, et que nous n’avions pas de données réelles sur l’efficacité du vaccin en matière de protection et d’infection ; nous n’avons pas oublié la médiatisation des cas de paralysies faciales ou des cas de thromboses observés après des injections. Nous avons vu également, toujours en gros titres dans les médias, les annonces anxiogènes de ces multiples pays européens qui, les uns après les autres, suspendaient la vaccination avec AstraZeneca. Cerise sur la gâteau et couac ultime : le 14 mars 2021, le Premier ministre Jean Castex disait textuellement «il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca », or dès le lendemain 15 mars la France suspendait temporairement l’utilisation de ce vaccin… Et surtout, nous avons tous remarqué qu’après avoir longuement commenté ces cas de paralysies faciales et de thromboses, subitement ce sujet a disparu purement et simplement des médias. Alors que le nombre d’injections augmentait au fur et à mesure des semaines, ce qui aurait dû entraîner mécaniquement une augmentation des effets secondaires, les médias ont du jour au lendemain observé un mutisme déroutant qui a beaucoup contribué à nourrir la suspicion.

    Ceux que l’on appelle trop légèrement des « antivax » sont avant tout, pour l’immense majorité d’entre eux, des citoyens qui ne savent plus sur quel pied danser face à tellement de retournements, d’informations contradictoires et d’opacité. Il suffit pourtant d’aller à leur rencontre pour s’en convaincre : le vaccin, ils ne demandent qu’à y croire comme ils croient à la chirurgie, aux antibiotiques, aux antalgiques et à l’alimentation équilibrée. Pourquoi ces Français qui ne rejettent rien de l’arsenal médical auraient subitement à l’endroit des vaccins en particulier une position irrationnelle et démente ? Les pourfendeurs « d’antivax » ne répondent jamais à cette question. Ils préfèrent constater qu’il existe des sceptiques et les insulter au lieu d’interroger les raisons du scepticisme. Il faudra bien un jour qu’ils nous expliquent pourquoi cette haine que je trouve, personnellement, bien plus irrationnelle que le scepticisme vaccinal.

    Attaquer les fauteurs de scepticisme plutôt que les sceptiques

    Comme a dit le professeur Raoult devant Laurence Ferrari le 23 août 2021 sur Cnews : « Ce qui a fait naître les “antivax” partout dans le monde, ce sont les erreurs politiques. Il y a toujours des gens qui étaient un peu contre la vaccination mais c’était marginal […]. Si on force les gens, plus on les force, plus ils se méfient et plus ils se demandent ce qu’il se passe ». Aux erreurs politiques, nous pouvons ajouter comme explication du scepticisme l’attitude des journalistes qui, en se taisant soudainement sur un sujet sensible qu’ils avaient commencé à aborder, ont forcément encouragé involontairement l’idée qu’une omerta avait été décidée par eux tous, ce qui n’est jamais fait pour rassurer l’opinion.

    Pourquoi faire tous ces rappels ? Même pas pour dire que les vaccins contre le Covid sont nocifs, dangereux ou qu’ils vont provoquer une hécatombe car je ne le pense pas. Je fais ces rappels parce qu’ils justifient à mon avis le scepticisme, qu’ils l’expliquent et j’ose le dire : qu’ils le rationnalisent. Ce qui, je le dis encore, ne veut pas dire qu’il faut avoir peur du vaccin : je dis qu’il n’est pas étonnant et même qu’il est normal que des gens aient peur après qu’autant d’éléments soient venus leur apporter autant de raisons (fondées ou non) d’avoir peur. À cause des attentats, beaucoup de nos compatriotes ont peur lorsqu’ils croisent dans la rue ou dans le train un homme à longue barbe et djellaba. Dans l’immense majorité des cas, cet homme ne va pourtant pas les assassiner, néanmoins peut-on reprocher à un citoyen qui connaît la menace terroriste d’avoir peur lorsqu’il croise ce qui ressemble d’aussi près à un terroriste tel qu’il apparaît dans les médias depuis des années ? La gauche a pris l’habitude d’appeler « raciste » le citoyen français qui craint pour sa sécurité. Ne commettons pas l’erreur d’appeler bêtement « antivax » le citoyen qui craint lui aussi, et tout aussi légitimement, pour sa sécurité.

    Qui plus est, depuis dix-huit mois nous assistons à une gestion de crise chaotique où erreurs, imprécisions, ratés et couacs se succèdent. Sur la seule partie dite de la « première vague », j’ai eu assez de matière dans ce domaine pour commettre tout un livre. Si j’avais poursuivi ce travail, j’en serais au quatrième tome tant il y a à dire. Ce que nos dirigeants paient aujourd’hui, ce n’est pas le prix d’une défiance populaire irrationnelle et incompréhensible, c’est la facture de toutes leurs erreurs. Et on ne peut décemment pas reprocher à la main qui s’est fait mordre plusieurs fois de ne plus vouloir s’approcher de la gueule du loup.

    Finalement, la macronie a joué un coup politique bien habile en réussissant à créer dans la population les conditions d’un clivage autour du passe sanitaire : de cette manière, au lieu que tout le monde exige des comptes aux véritables responsables de ce désastre, voilà que la classe des privilégiés fabriqués par le passe sanitaire se retourne contre les gueux irréductibles, contre les manifestants pouilleux et les « antivax » incultes pour déverser sur eux une colère qui prend trop souvent la forme de la haine. Si j’observais la situation depuis la fenêtre d’un ministère, je me frotterais les mains. Divide et impera, toujours.

     

    Auteur, éditeur.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • De la caricature assassine aux caricaturistes assassinés, par Pierre Wariou.

    La presse satirique apparaît à la Révolution française. Elle s'emploie bien sûr à détruire ce qui est sacré, Dieu et le roi. Le pli est pris, la caricature révèlera les antagonismes et les journaux se multiplieront, jusqu'à Charlie Hebdo. Qui tire sur de vieilles ambulances, comme l'Église, avant de s'attaquer au tank musulman.

    Qui dit aujourd’hui blasphème dit Charlie Hebdo. Créé en 1970 par François Cavanna et le professeur Choron, le journal prenait la suite de Hara-Kiri. C’est donc dans le sillage d’une presse libertaire des années 1960 qu’on peut mieux comprendre l’histoire des caricatures blasphématoires.

    Car la presse satirique a une longue histoire en France, mais une histoire qui apparaît à un moment précis : la Révolution française. Est-ce à dire que la caricature n’existait pas auparavant ? Si, bien évidemment, mais pas sous la forme de journaux. En revanche, la caricature s’est très tôt trouvée mêlée à un contexte religieux. Qu’on songe à tous ces personnages grotesques qui ornent les tympans ou les chapiteaux des églises ou à ces rois à tête de singe que les moines n’hésitaient pas à dessiner dans les marges des manuscrits. Et qu’est-ce que le diable, avec ses cornes et ses yeux globuleux, sinon un dieu caricaturé ? Quand l’occident s’engage dans les croisades, on adopte la couleur verte pour Satan, la couleur de l’Islam, couleur de l’Antéchrist. Les idéologues qui manient l’anachronisme pourraient y voir le premier blasphème anti-musulman mais ce serait faire un contre-sens : si un seul Dieu est admis, le blasphème ne s’adresse qu’à lui.

    Après les croisades, ce fut une autre guerre religieuse qui inspira les caricaturistes : les guerres de religion du XVIe siècle. Henri III, le dernier des Valois, fut sans doute le souverain le plus caricaturé après Louis XVI : La Vie et les faits notables de Henry de Valois, ouvrage paru en 1589 et qu’on trouve à la Bibliothèque nationale, accumule les charges. On remet en question la validité du sacre, on se déchire et on représente le « Pourtraict du couronnement de Henri de Valois lorsque par sa pétulence et orgueil la couronne lui coula deux fois de dessus la tête : qui était un mauvais présage à l’avenir ». Quand on soutenait que les monarques étaient investis par le Christ, caricaturer un souverain au moment de son couronnement revenait à remettre en question l’autorité de Dieu ou, à tout le moins, à dénoncer un grave dévoiement. L’histoire est ironique : Henri III mourut assassiné.

    Avant de tuer, briser le sacré

    C’est que la caricature est tout à la fois le signe d’une liberté d’expression mais également le révélateur de revendications et donc de tensions sociales : on y a massivement recours lorsque la société est en crise. Marginales sous l’ancien régime, les caricatures explosent sous la Révolution. Les Révolutions de France et de Brabant, le journal de Camille Desmoulins, leur donne une bonne place. Parmi les caricatures des trois ordres, le clergé n’est pas oublié. Le prêtre est caricaturé. Sans doute qu’on aurait davantage hésité à guillotiner Louis XVI si les caricatures n’avaient pas précédé les députés de la Convention. Avant de tuer le ci-devant roi il fallait briser le sacré qui entourait sa personne. Le blasphème rampant de la caricature révolutionnaire s’y employa.

    Fait remarquable, le XIXe siècle, siècle des révolutions, fut aussi le siècle des caricatures. La monarchie de Juillet l’apprit à ses dépens et Louis-Philippe reste associé à une poire. Si les journaux comme La Caricature ou Le Charivari sont aujourd’hui les plus connus, il faut toutefois noter qu’ils étaient républicains. Les légitimistes sacrifièrent également au genre et le journal Brid’Oison étrilla lui aussi Louis-Philippe.

    À la succession des régimes politiques correspond la succession de la presse satirique. Sous la IIIe République, Le Grelot ou La Petite Lune tenaient le haut du pavé. Au moment de l’affaire Dreyfus, Le Rire est lancé et couvre l’événement. A nouveau, la France découvre des caricatures sur fond de guerre religieuse, cette fois-ci, ce sont les dreyfusards et les antidreyfusards qui s’opposent. Puis, c’est l’Union sacrée qu’on attaque, la guerre qu’on remet en question, le sacrifice des tranchées et le boche qu’on dessine. La Baïonnette et Le Crapouillot font rire dans les tranchées et la France républicaine moque le Kaiser allemand.

    Les trublions étaient à l’origine de la chienlit

    On le voit, le blasphème n’est pas forcément le sujet le plus central de la presse satirique. Qu’on le scrute partout aujourd’hui est somme toute bien normal : en 1905, les caricatures anticléricales sont légion, aujourd’hui, alors que l’islamisme et le terrorisme correspondent à un des faits politiques majeurs du XXIe siècle, il aurait été inquiétant de ne pas en trouver l’écho sous la plume mordante des dessinateurs. Car les caricatures sont des synthèses, des raccourcis, qui impliquent l’outrance puisque la subtilité est réservée à la pensée qui peut se déployer plus à son aise dans les articles. Elle sert moins à inciter au dialogue qu’à cliver. Les combats politiques sont d’ailleurs friands de ces raccourcis : ce sont les slogans, ceux qu’on scande lors des manifestations ou qu’on peint sur les murs. Or, Charlie Hebdo est l’enfant naturel de mai 68. Le professeur Choron avait coutume de se vanter d’en avoir été à l’origine « Mai 68 n’aurait pas eu lieu sans Hara-Kiri ! » affirmait-il… Avec Cavanna, Wolinski et Reiser, ils étaient déjà tous là. Le célèbre slogan « Il est interdit d’interdire » n’est d’ailleurs sorti ni de la Sorbonne, ni des Beaux-Arts mais de la bouche de Jean Yanne, au micro de RTL, en 1968. Il entendait caricaturer les gauchistes, ceux-ci lui reprirent ensuite l’idée. Les trublions étaient à l’origine de la chienlit.

    Car l’esprit Charlie est un esprit libertaire. En cela, ils partagent avec les anarchistes les critiques qu’on peut adresser à leur pensée politique, celui notamment d’être esclaves de leur révolte. Leur rébellion a toujours prise avec le réel, c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de se rebeller contre ce qui fait l’actualité, dans les pages d’un hebdomadaire. Ce contre quoi les anarchistes se révoltent détermine le contenu de leur pensée. Luz déclarait que « Charlie doit être un instrument de lutte contre la connerie. » La connerie, c’est le rejet de toute ce qui fait autorité, et Dieu est une de ces autorités. Quand l’anarchiste Blanqui lançait sa phrase blasphématoire « Ni Dieu, ni maître », il avait plusieurs siècles de retard. Cela faisait bien longtemps que l’Église ne dominait plus ni les rois ni les princes et que l’État était devenu l’autorité suprême. En caricaturant l’Église, en blasphémant Dieu, ils ne faisaient jamais que tirer sur l’ambulance.

    Reiser, pourfendeur des beaufs

    Car c’est au cours des années 1970 que le nombre de pratiquants ne cesse de chuter. À la même période, Hara-Kiri réserve sa couverture à la face cachée du Christ. Ses fesses apparurent en janvier 1973. Trois ans plus tard, c’est à la Vierge Marie d’être en Une : elle se rase et le journal titre qu’il s’agit d’un travelo. C’est un fait connu que les catholiques n’avaient alors ni manifesté ni décapité qui que soit. La charge était pourtant bien blasphématoire. On signalera également que si Hara-Kiri n’hésitait pas à moquer l’Église, il ne se privait pas de moquer l’Islam. En janvier 1979, la rédaction consacrait sa Une à la vie sexuelle de l’Ayatollah Khomeini, qui préparait alors son retour en Iran et sa révolution depuis la France. En couverture Hara-Kiri le faisait poser avec sa poupée gonflable.

    Il serait cependant faux de réduire le journal à ce blasphème. Ce sont tous les totems de la contre-culture des années 1960 et 1970 qu’on y retrouve. Reiser est d’abord le pourfendeur des beaufs avant d’être celui des curés.

    C’est sans doute là toute la différence entre le blasphème de Hara-Kiri et les caricatures de Mahomet de Charlie : d’un côté on tire sur l’ambulance ; de l’autre, on s’attaque au tank. On a vu que la longue histoire de la caricature et du blasphème laissait apparaître quelques récurrences : la caricature blasphématoire est tout à la fois le signe de la vigueur de la liberté d’expression mais également le révélateur des fractures d’une société. On voit apparaître les caricatures au moment des guerres de religion ou des guerres civiles. Qu’il s’agisse d’Henri III ou de Louis XVI, elles annoncent souvent le sang même si elles ne le font pas couler. Ce que le blasphème contre l’Islam de Charlie Hebdo comporte cependant de neuf c’est que, désormais, ce ne sont plus les cibles des caricaturistes qui se font tuer mais les caricaturistes eux-mêmes.

    Illustration : Marianne avide de sang impur et chargeant à la baïonnette, tendrement appelée Rosalie selon une charmante chanson de Botrel. Les Poilus s’en servirent peu.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Bernard Lugan : « Décoloniaux : nous allons aboutir à une réaction atomique, ils vont s’entre-dévorer, il faut laisser f

    Qu’est-ce que le mouvement décolonialiste qui gangrène notre société ? Comment expliquer son implantation dans les mentalités, avec quelles références ? Et quel est le rôle de l’université de l’UNEF dans cette pensée ?

    A-t-on une chance d’en finir un jour ?

    Décryptage, analyse et perspective avec pour Boulevard .

    L’université est-elle le berceau de la repentance ?

    Je ne sais pas si c’est le berceau mais, en tout cas, c’est le vecteur et un peu l’accoucheur de ce phénomène, surtout dans le domaine des sciences humaines. Je suis très sévère avec l’université, qui est mon corps d’origine dans lequel j’ai servi pendant plus de trente ans. Je suis très sévère avec la branche sciences humaines. Pour le droit et la médecine, c’est différent puisqu’il y a des concours. Il n’y a pas la prise en main idéologique comme dans les sciences humaines. Cela étant, cela ne veut pas dire que les enseignants en sciences humaines n’ont pas de bons diplômes. Ils ont tous de bons diplômes et des peaux de lapin à n’en plus finir. En plus des diplômes, pour faire carrière dans les sciences humaines, il faut être de . Si vous n’êtes pas de gauche, quels que soient les diplômes que vous pouvez avoir, vous ne risquez pas de faire carrière.
    Tout a commencé dans les années de la fin de l’Empire colonial. Un certain courant a commencé à militer pour la décolonisation. Ce courant a pris, petit à petit, le contrôle des . Je parle toujours dans le domaine de l’ de l’ et l’africanisme. Disons qu’à partir des années 70-80, lorsque les derniers anciens qui avaient une vision traditionnelle de l’histoire de l’Afrique, une nouvelle génération est apparue. Cette dernière a recruté par endogamie sur un certain nombre de points essentiels. Il fallait absolument défendre l’idée que les ethnies n’existaient pas avant la . Le fait ethnique est un fait d’enracinement. C’est donc à condamner dès le départ. Si l’Afrique a des problèmes, c’est parce qu’il y a un problème ethnique. Ce problème a été créé par la colonisation. Tout sait que l’Afrique était un continent où coulait le lait et le miel, la paix et la fraternité universelle.
    Premier courant : la colonisation est responsable de la création des ethnies.
    Deuxième courant, qui va de pair : la colonisation n’a fait que des malheurs et n’a provoqué que des catastrophes en Afrique. Nous ne voyons systématiquement que le côté négatif.
    Pendant trente ans, ce courant a imposé une fausse histoire de l’Afrique, a créé une histoire de l’Afrique basée sur l’autoflagellation et la repentance. Les étudiants africains qui ont suivi ces cours ont été formatés par ces gens. Résultat : aujourd’hui, les décoloniaux sont issus des études d’histoire, de sociologie, d’ethnographie et de philosophie.
    Par conséquent, l’Université française et les sciences humaines ont créé ce courant décolonial.
    La situation n’est pas récupérable. Avec cette semi-autonomie qui existe, les recrutements vont être de plus en plus locaux. Que faisaient les rois de France lorsqu’une institution était pourrie ? Ils ne cherchaient pas à la retaper mais ils la laissaient mourir et créaient autre chose à côté. Il faut laisser se créer des universités ou des instituts supérieurs parallèles privés, peut-être d’État, et laisser mourir l’université comme aux États-Unis.
    Il va y avoir deux universités. L’université pour les nuls, pour la plus grande masse, et les bonnes universités dans lesquelles vont aller les bons étudiants.
    98 % des élèves ont le bac, les nuls vont donc former les nuls qui continueront à former des nuls et l’élite partira ailleurs.

    L’UNEF, l’enfant de cette repentance ?

    L’UNEF a toujours été un mouvement gauchiste. Déjà, à l’époque, quand j’étais étudiant, l’UNEF était le mouvement d’extrême gauche. Nous avions contre nous les gens de l’UNEF. Les élites qui entouraient François Mitterrand sortaient tous de l’UNEF. Tous les leaders des mouvements de l’ sont aussi tous sortis de l’UNEF.
    Dernièrement, j’écoutais Julien Dray à la télévision face à Maître Goldnadel et il ne savait plus où il en était. Ces gens ont lutté pour l’universalisme, contre l’enracinement, contre tout ce qui était identitaire, pour l’immense migration mondiale et pour la planète Terre. Et aujourd’hui, ils se retrouvent attaqués par ceux qu’ils ont formés. Ces derniers les attaquent au nom du renversement des principes qui furent popularisés par eux. Ils sont donc pris à leur propre piège. Ces gens voient toutes leurs idéologies s’effondrer : l’idéologie des droits de l’homme, l’idéologie de l’universalisme et de la laïcité. Tout cela est faux puisque les décoloniaux n’en veulent pas.
    Cela m’amuse beaucoup puisque j’ai toujours combattu ces idéologies. Mon courant politique n’a jamais réussi à casser ces idéologies et regarde avec amusement le fait que les enfants œdipiens de cette ultra-gauche cassent eux-mêmes les principes de leur géniteur.

    Quelles sont les références idéologiques de ces « décoloniaux » ?

    Edward Saïd, Américano-Libanais, a dit, dans les années 60-70, que la vision que nous avions des civilisations qui ne sont pas les civilisations européennes, blanches, occidentales, était une vision créée par les Blancs pour inférioriser tout ce qui n’est pas blanc, de façon à les inférioriser et à maintenir une domination. Pour casser cette domination, il faut attaquer les fondements mêmes de la civilisation occidentale, par ses références historiques et philosophiques. C’est le problème de la réappropriation de l’Histoire par ceux qui ne sont pas blancs. Je ne suis pas contre la réappropriation de l’Histoire. Je suis un identitaire, donc c’est très clair. Néanmoins, il y a une différence entre réappropriation de l’Histoire et enfermement de l’Histoire. Aujourd’hui, nous sommes passés de la réappropriation à l’enfermement. Nous sommes dans l’ethno-enfermement, mais plus du tout dans une réappropriation. Aujourd’hui, nous tournons à vide. Nous allons aboutir à une réaction atomique. Ils vont s’entre-dévorer.
    Je vais vous donner un exemple. Dans le mouvement décolonial, vous avez à la fois des Noirs et des Noirs africains unis contre le monde blanc. Les Nord-Africains sont des Blancs et non des Noirs. Bien souvent, ces Nord-Africains descendent d’esclavagiste qui ont vendu les ancêtres de leurs petits copains noirs décoloniaux en . À force d’avancer, ils sont entrés en lutte les uns contre les autres. J’attends cela en frisant les moustaches et en buvant un vieux verre de rhum. Cela commence à arriver.
    Regardez ce délicieux mouvement qui s’est produit. Ces féministes gauchistes qui sont en guerre contre eux. Nous arrivons à l’-exclusion au sein de ce propre mouvement. Par conséquent, la réaction atomique se fait. Je pense qu’il faut laisser faire ce phénomène et être assis au bord de l’oued et regarder passer les cadavres.

    b>Les « Blancs » sont-ils finalement responsables de l’esclavage et du racisme ?

    Nous sommes dans une fausse histoire idéologique dans laquelle est utilisé d’une manière négative tout ce qui peut être utilisé pour détruire ce qu’on appelle le patriarcat blanc. Le patriarcat est forcément blanc. L’homme blanc de cinquante ans, à la fois phallocrate, raciste et colonialiste, etc. Pour les décoloniaux et pour tout ce mouvement, l’écriture est un des éléments de maintenance de la domination de ce patriarcat. Ils considèrent l’écriture comme un phénomène masculin. Ils sont pour la nouvelle écriture pour essayer de casser ce phénomène. C’est un phénomène de subversion totale de tout ce qui représente, à leurs yeux, le monde blanc occidental. Je pense qu’ils vont trop loin. Nous sommes dans une phase classique de révolution. Nous avons connu cela avec le phénomène maoïste avec le Petit Livre rouge. Nous sommes dans une phase exacerbée. Il faut laisser passer cette phase d’exacerbation parce que le réel sera toujours là. Après cela, il y aura une contre-révolution. Un ordre reviendra, mais ce ne sera certainement pas leur ordre.

    Avez-vous un message à adresser aux indigénistes ?

    Continuez ce que vous faites. Chaque jour, vous êtes en train de détruire ce que moi, contre- révolutionnaire, n’ai pas réussi à faire depuis deux siècles. Magnifique, continuez à détruire les droits de l’homme, continuez à détruire la laïcité, continuez à détruire l’universalisme et continuez à bafouer au pied les vertus de la République. Merci !

     

    Bernard Lugan

    Historien, spécialiste de l'Afrique
    Expert auprès du TPIR, conférencier au Centre des Hautes Etudes militaires, à l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale, il dirige un séminaire au Collège interarmées de Défense (Ecole de Guerre)
  • Mais pour qui donc roule « la Polony », par Hen­ri Temple.

    Dans l’é­di­to du 30 sep­tembre dans son maga­zine Marianne, Nata­cha Polo­ny est reve­nue sur le face à face Mélenchon/Zemmour du 23 sep­tembre : on ne pour­ra pas lui repro­cher de ne pas avoir pris le temps de la réflexion…

    2.pngMais cette réflexion semble concen­trée dans l’in­ti­tu­lé de cette chro­nique ambi­guë : « Mélen­chon contre Zem­mour, créo­li­sa­tion contre croi­sade : la grande escro­que­rie » et quelques for­mules tout aus­si réduc­trices telle : « Dans le débat Zem­mour-Mélen­chon, on n’au­ra trou­vé que deux cari­ca­tures : un pas­sé ossi­fié d’un côté, un hori­zon gazeux de l’autre ». Dans son émis­sion Polo­news (BFM TV ou  »TV Macron ») elle avait déjà affir­mé : « le débat Mélenchon/Zemmour tra­hit les fai­blesses des deux  »can­di­dats »…». On appré­cie­ra les veni­meux guille­mets autant que le manque de nuance de l’appréciation. Comme les deux  »can­di­dats »(sic) sont déjà cré­di­tés par les son­dages de 11 à 15 % on sup­po­se­ra que cette  »fai­blesse » impu­tée (à seule­ment 7 ou 8 points du pré­sident en exer­cice…) est intel­lec­tuelle ou pro­gram­ma­tique. Pour­tant Madame Polo­ny com­mence pru­dem­ment par une sorte d’ap­pro­ba­tion, concé­dant que ce débat tran­chait avec les habi­tudes média­tiques cou­rantes où des jour­na­listes enferment les hommes poli­tiques dans leurs grilles de ques­tions aux réponses minu­tées. Mais il ne s’a­git que d’une esquisse d’ap­pro­ba­tion, pour mieux immé­dia­te­ment la contre­dire par une charge : Mme Polo­ny déplore  »évi­dem­ment » (sic)…le temps pas­sé sur les ques­tions d’immigration et d’identité » … et dit « n’y avoir trou­vé que deux cari­ca­tures. Les  »viols » et les  »pillages » dénon­cés par le contemp­teur des  »ban­lieues isla­mi­sées » d’un côté, les ver­tus iré­niques de la  »créo­li­sa­tion » de l’autre. Un pas­sé ossi­fié d’un côté, un hori­zon gazeux de l’autre ». Mme Polo­ny reproche aux débat­teurs de ne pas expo­ser « clai­re­ment, la ques­tion de ce qui nous consti­tue en tant que peuple, et du droit de ce peuple à se per­pé­tuer. » Nous lui sug­gé­re­rons de se réfé­rer à notre étude : L’i­den­ti­té natio­nale, un droit de l’homme ? (in Qu’est-ce qu’une nation en Europe ? Presses Paris Sor­bonne 2018). Car son appel à la clar­té est sabor­dé par ce qui suit : « Le piège de l’identité est qu’elle semble induire une forme figée, immuable, dont cha­cun sait qu’il s’agit d’une fic­tion. » Insai­sis­sable, telle une diva, la Polo­ny dit  »en même temps » qu’il faut expo­ser clai­re­ment notre iden­ti­té mais que c’est un piège, celui d’une immua­bi­li­té fic­tive. On s’y perd. Tou­jours  »en même temps », Mme Polo­ny balaye la  »créo­li­sa­tion » mélen­cho­nienne d’une rafale de péri­phrases, puis un coup de grâce : « c’est une escro­que­rie intel­lec­tuelle ! ». Or ce sont les deux débat­teurs que le titre de l’ar­ticle accu­sait d’escroquerie…Certes Mme Polo­ny trouve une faille chez le lider maxi­mo : « les sala­fistes qui déploient dans cer­taines ban­lieues fran­çaises leur vision tota­li­taire de l’islam n’ont aucune inten­tion de se  »créo­li­ser »…la créo­li­sa­tion est un constat a pos­te­rio­ri, elle ne sau­rait être un pro­jet politique…Cela n’a rien à voir avec la consti­tu­tion, dans les ghet­tos urbains créés par des poli­tiques publiques irres­pon­sables et par la des­truc­tion de l’école répu­bli­caine, de micro-socié­tés dans les­quelles des prê­cheurs finan­cés par le wah­ha­bisme et les Frères musul­mans entraînent des jeunes à haïr leur pays ». Mais n’est-ce pas là ce que dénonce Zem­mour ? Mme Polo­ny ne part-elle pas aus­si en  »croi­sade » ? Puis,  »en même temps » : « Il y a quelque chose de gênant dans le spec­tacle de pos­tures poli­tiques dont le but unique est de flat­ter son propre public. Gênant et dan­ge­reux. L’élection pré­si­den­tielle qui s’annonce devrait nous per­mettre de poser col­lec­ti­ve­ment un diag­nos­tic sur les crises aux­quelles nous sommes confron­tés. » Il fau­drait, dit-elle, « revi­vi­fier une iden­ti­té fran­çaise faite d’art de vivre, de liber­té vis­cé­rale et de vision lit­té­raire du monde, la trans­mettre par l’école, par les médias et la culture, et com­battre tout ce qui la nie ou la détruit, tel devrait être le pro­jet de récon­ci­lia­tion d’un can­di­dat à l’élection pré­si­den­tielle ». Sauf qu’on est, sur ce thème, depuis 50 ans dans l’in­can­ta­tion et les mil­liards d’eu­ros déver­sés ; en vain.

    Alors ? Jalou­sie d’é­di­to­ria­liste, tra­vail de  »sni­per » ? Pru­dence com­mer­ciale ? Selon la maxime de Marianne « Le goût de la véri­té n’empêche pas de prendre par­ti » ; certes. Mais le goût de prendre par­ti empêche par­fois aus­si la vérité. 

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Éphéméride du 11 septembre

    909 : Fondation de l'Abbaye bénédictine de Cluny 

     

    C'est Guillaume le Pieux qui a voulu cette fondation : elle fut le centre de la réforme monastique en Occident et groupa dans sa mouvance jusqu'à 1.400 maisons, peuplées de 10.000 moines ("l'empire de Cluny").

    Elle joua également un rôle important dans l'évolution artistique, son abbatiale (1088 - 1250) étant le chef d'oeuvre de l'art roman. 

    Détruite à la Révolution, comme tant d'autres joyaux de notre patrimoine, il ne reste aujourd'hui que moins de 10 % de ce qui fut, jusqu'à la construction de Saint Pierre de Rome, le plus grand édifice religieux de la chrétienté (ci dessous, reconstitution par images de synthèse).

    La dernière messe y fut célébrée le 25 octobre 1791 (voir l'Éphéméride du 25 octobre)...  

    1196 : Mort de Maurice de Sully
     
     
    D’Alain Erlande-Brandebourg :

    "...La destinée de ce fils de paysans est exemplaire. Né à Sully-sur-Loire, près d'Orléans, Maurice de Sully entra dans les ordres; il fut rapidement nommé chanoine puis archidiacre de Paris. Il professait la théologie à l'Université lorsqu'il fut nommé évêque de Paris le 12 octobre 1160. D'exceptionnelles qualités morales et intellectuelles unanimement reconnues l'avaient porté à cette haute charge. Il occupa le siège de la capitale du royaume jusqu'à sa mort. Homme d'action, Maurice de Sully se consacra essentiellement 11 septembre,cluny,couperin,turenne,art roman,guynemer,rhinocéros,ménagerie de versaillesà l'administration de son diocèse, sur le plan temporel et spirituel. Mais il lui était difficile de rester étranger au grand mouvement architectural qui animait alors le nord de la France. Il fit reconstruire son palais épiscopal, décida la construction de plusieurs abbayes, sans négliger pour autant les œuvres édilitaires : on lui doit notamment la reconstruction de plusieurs ponts qui dépendaient de la mense épiscopale. C'est cependant à la cathédrale gothique Notre-Dame qu'est attaché son nom (illustration ci contre : Maurice de Sully tenant le chœur de la cathédrale édifié sous son épiscopat, fenêtre haute du chœur, XIXème siècle, ndlr).

    Maurice de Sully décida de la reconstruction de l'édifice et les plans, qu'il corrigea certainement, lui furent soumis. Dès son avènement, les premiers travaux, qui débutèrent par le chœur, furent entrepris. Sous son impulsion, ils furent menés rapidement et, à sa mort, le chœur était achevé et la nef assez avancée. Il est difficile de mieux préciser le rôle de Maurice de Sully dans le projet architectural, mais il n'est pas impossible qu'il ait été important dans le choix du plan si ce n'est de l'élévation. Il fit adopter le principe d'un chœur sans chapelles rayonnantes comme celui de la cathédrale de Sens et de certaines églises normandes, et d'une nef bordée de doubles collatéraux, s'inspirant sur ce point du projet élaboré par Suger pour Saint-Denis et que la mort de l'abbé empêcha de mener à bien. Le plan de Maurice de Sully devait être assez scrupuleusement respecté, sauf dans les travées occidentales de la nef où l'on remarque l'influence de la cathédrale de Chartres. Cette œuvre puissante et massive, encore imprégnée des traditions romanes dans le jeu des volumes, illustre parfaitement l'architecture du dernier tiers du XIIème siècle..." 

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     Ce fut en 1160 que Maurice de Sully devint évêque de Paris : voir l'Éphéméride du 12 octobre...
     
     
    Le 15 avril 2019, la cathédrale fut ravagée par un  terrible incendie, qui l'endommagea considérablement mais, surtout, détruisit intégralement la merveilleuse charpente (dite "la forêt"), constituée de plus de 1.300 chênes, dont certains avaient été plantés avant... l'an mil (pour certains, au IXème et même au VIIIème siècle !) : voir notre Éphéméride du 15 avril...
     
     
     
     
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    1521 : Mort de François de Pontbriand, aux origines du plus long Mur de France, clôturant le Parc de Chambord...
     
     

    Deux ans auparavant, le 6 septembre 1519, François 1er avait donné commission à François de Pontbriand, son chambellan, d' "ordonner toutes les dépenses qu'il y aurait à faire pour la construction du château..."

    En dehors du château proprement dit (voir notre Évocation dans l'Éphéméride du 29 septembre), le chambellan avait prévu la construction d'un mur gigantesque, long de 32 kilomètres, clôturant un domaine qui est le plus grand parc forestier clos d’Europe avec ses 5.440 hectares de superficie (c’est-à-dire la superficie de la ville de Paris intra-muros). Aujourd'hui ouvert par 6 portes, le mur en comportait trois à l'origine...

    Commencé dès 1542, des factures de 1556 attestent qu’Henri II, le fils de François premier, donna l’ordre aux riverains de continuer les travaux en son absence. Ce mur - qui ne sera achevé qu'en 1645 - mesure 2,50 m de hauteur moyenne et repose sur des fondations de 70 cm de profondeur.

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    http://www.chambord.org/wp-content/uploads/2013/04/dossierenseignantchambord.pdf

     

    Dès 1542, François 1er avait créé des capitaineries royales chargées d’assurer "très estroittement la garde et conservaction des boys et buissons, bestes rousses et noires d’icellui parc, pour nostre plaisir et passe temps ou faict de la chasse".
     
     
     
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    1611 : Naissance de Turenne
     
     
    De son nom complet, Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne...
     
    C'est sous ses ordres que... "Ils ont traversé le Rhin !....." :
     
    Écouter :
     
    Les dragons de Noailles.mp3   (musique seule)
     
     
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    1709 : Bataille de Malplaquet
     

    Véritable victoire à la Pyrrhus pour les coalisés, et finalement plutôt favorable aux Français, cette bataille, la plus sanglante de la Guerre de Succession d'Espagne, voit les alliés (qui ont perdu entre 20 et 25.000 hommes) renoncer à envahir la France.

    Elle marque de fait un tournant décisif dans cette interminable Guerre de succession d'Espagne : les coalisés cessent de triompher, et les français de reculer.

    Bientôt, ce sera la victoire de Denain (voir l'Éphéméride du 24 juillet)...

    John Churchill, duc de Marlborough, y est blessé. On le croit mort : c'est l'origine de la chanson "Malbrouk s'en va-t-en-guerre"... Finalement, ce n'est pas la vie qu'il perdra, mais sa réputation et sa carrière : rendu responsable de la boucherie, il sera disgracié...

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    Monument commémoratif de la bataille, Malplaquet
     
     
     
     
  • Grandes ”Une” de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    Après que les Camelots du Roi l'eurent délivré de la Prison de la Santé, Léon Daudet se réfugia en Belgique. Le Royaume lui accorda l'asile, contre la promesse de ne pas mener depuis ce pays une action politique, qui eut pu embarrasser diplomatiquement le gouvernement. Voila pourquoi, lorsque Daudet prononça une conférence à Spa, le samedi 20 août 1927, le journal du lendemain en rendit compte, évidemment, mais d'une façon très discrète et volontairement "diplomatique" (!) : 

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    Ce n'est, du reste, que le surlendemain, donc le lundi 22 août, que le journal donnera - toujours en "Une" - le très court et inattaquable compte-rendu de la réunion...

     

    Précédent :

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    À suivre :

    ce mardi 28 : l'article des "vingt ans du Journal"...

    ce vendredi 1er juillet : le retour triomphal de "Léon" à Paris...

     

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Tiré de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

    voir les trois photos :

    En exil, la gestation de "Paris vécu"...

    20 août 1927 : la conférence en exil à Spa...

    • et la photo/document seule : Léon Daudet à Spa...

     

     

    Léon Daudet prononça en effet une mémorable conférence, "littéraire" - et non "politique, on va voir pourquoi... - à l'Apollo, de Spa, le 20 août 1927.

    C'est au début de son exil qu'il fut invité à faire cette conférence à Spa, au cinéma Apollo, le samedi 20 août, à 17 heures : le thème de l'exposé était :

    "Les salons littéraires de la IIIème République".


    Après la conférence à l'Apollo et un détour par le Neubois, où il pensait pouvoir visiter l'abri du Kaiser, Léon Daudet fut invité à dîner chez le baron de Crawhez, route de la Sauvenière.
    Léon Daudet a raconté cela dans "Vingt-neuf mois d'exil", dont voici un extrait significatif :

    "...Tout de suite, les Cahiers mosans, dont s'occupent, avec talent et persévérance, Paul Dresse et Raymond Janne, m'avaient demandé de faire une conférence à Spa.
    Conférence littéraire, bien entendu. Car très résolu à continuer mes campagnes quotidiennes dans l'Action Française avec la même virulence que lorsque j'étais dans mon bureau de la rue de Rome, je n'étais pas moins décidé à ne manifester aucune activité politique en Belgique même et, bien entendu, à ne créer aucune difficulté, d'aucun ordre, au noble pays dont j'étais l'hôte.
    Il y a, à Bruxelles, un groupement important d'Action française, je veux dire de Français et de Belges, qui suivent les doctrines de Maurras et commentent le journal.
    Je n'y ai jamais mis les pieds, m'excusant auprès de nos amis et leur exposant de vive voix ce que je viens de dire.
    J'étais d'ailleurs averti que l'ambassadeur de France Herbette, le pauvre diable qui a eu récemment à Paris, pendant un séjour, la fin lamentable que l'on sait, était prêt à me chercher des poux et à tracasser le gouvernement belge à mon sujet. Mais il n'en eut pas le prétexte.
    Je n'avais jamais encore eu l'occasion de visiter Spa, où séjourna Guillaume II pendant la guerre européenne.
    C'est une ville d'eaux ravissante et luxueuse, située à l'entrée des Ardennes, entourée de vallonnements sauvages et nuancés, aux courbes harmonieuses.
    Il y a là des domaines et des villas de toute beauté, dominant des forêts à la Shakespeare et que l'on sent prêtes à se mettre en marche, comme dans Macbeth. Ces installations princières et d'un goût sobre, sans nulle flamboyance, rappelant les demeures écossaises, semblent propices à la poésie et au rêve. Parmi elles, celle des parents de Paul Dresse (son père fut jeté en prison pendant l'occupation) et de l'aimable bourgmestre, le baron Crawhez, me remplirent d'admiration.
    Nous déjeunâmes dans la première avant la conférence et nous dînâmes dans la seconde. Bien qu'on fût au mois d'août, il y avait un joli feu de bois dans les vastes cheminées.
    Tout se passa le mieux du monde. Des Camelots du roi étaient arrivés de Paris pour faire discrètement la police de la salle, certains bruits bizarres étant parvenus à nos services de renseignements.
    Je sus plus tard, de très bonne source, que ces bruits étaient fondés.
    Voici ce qu'on me raconta ; des inspecteurs de la Sûreté générale avaient l'intention de passer la frontière, avec une forte automobile, de soulever un incident violent pendant que je parlerais et, à la faveur du brouhaha, de m'enlever de vive force !
    Le duc d'Enghien, au petit pied, quoi !
    Mais le baron Crawhez, ayant eu vent de ce complot, vint à la conférence avec son écharpe; sa présence et celle, vite éventée, des Camelots, firent réfléchir "ces messieurs", qui demeurèrent cois et inodores.
    Le public me manifesta chaleureusement sa sympathie.
    La Sûreté française ne prévoyait pas les conséquences d'une telle violation de territoire qui, aux yeux du peuple indépendant qu'est le peuple belge, fût apparue comme une intolérable injure.
    Il est heureux, pour les argousins, que le beau projet ait fusé".
    (tiré de "Souvenirs littéraires", Le Livre de Poche, pages 452/445).

     



    Illustration : le compte-rendu de la conférence, dans L'Action française du 22 août 1927.
    Le document étant illisible, en voici la transcription :

     

    20 août 1927 : la conférence en exil, à Spa...

     


    La conférence de Léon Daudet à Spa.

    Samedi, lorsqu'à 5h14, Léon Daudet fit son entrée sur la scène de l'Apollo de Spa, la salle, pleine à craquer depuis de longs instants déjà, fit à notre directeur une ovation qui, pour quelques moments, le replonge dans l'atmosphère enthousiaste de ses vastes auditoires parisiens.
    En quelques mots émouvants, Léon Daudet montre la ressemblance des auditoires devant lesquels il lui a été donné de parler et de ses auditoires français; elle est telle que pour lui ils ne font qu'un, comme à ses yeux Belges et Français sont frères.
    Puis, devant un public suspendu à ses lèvres et qui, par des applaudissements répétés, bientôt devenus d'interminables ovations, lui marquent son plaisir et son admiration, Léon Daudet fait défiler les rénovateurs de la langue d'oc.
    Il glorifie ces félibres dont l'oeuvre prend chaque jour une place plus importante dans la littérature française, le maître, Frédéric Mistral, et ces deux très grands poètes, Roumanille et Théodore Aubanel.
    Puis il présente rapidement quelques uns des écrivains et savants qui se rencontraient autour de son père à Champrosay.
    Il campe et anime magnifiquement tour à tour Drumont, Rochefort, Clemenceau, Geoffroy, Paul Arène, Théodore de Banville.
    Sur chacun, anecdotes inédites, souvenirs curieux et caractéristiques, jugements fortement motivés qui font la joie de ses auditeurs et leur révèlent un Daudet trop peu connu des foules.
    Il est près de 7 heures lorsque cette magnifique conférence se termine.
    Elle soulève une ovation finale qui rappelle les beaux jours de Luna Park et de la salle Wagram.
    Quels que soient les bruits qui avaient pu circuler, aucun incident ne s'est produit; cela est d'autant plus heureux qu'un certain nombre de nos amis belges étaient bien décidés à faire respecter leur hôte et les traditions généreuses de leur patrie.

     

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    Pour lire l'article...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du dimanche 21 Août 1927. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    1. Le court "pavé" du dimanche 21 août, lendemain de la conférence, annonçant simplement que cette conférence a eu lieu :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763143h

    2. Et le court compte-rendu du surlendemain, lundi 22 août, sans la moindre "aspérité" diplomatique !!!! :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763144w

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : la Famille de Bourbon...

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    2015 : Début des trois jours de festivités du Onzième centenaire de la Dynastie des Bourbons...

     

    Le prince Charles-Henri de Lobkowicz a souhaité réunir des représentants de tous les Bourbons du monde, à cette occasion, dans leurs terres ancestrales du Bourbonnais, près de Bourbon-l'Archambault, à Souvigny, Besson et dans le château de Bostz : plusieurs fois cousin des Bourbons-Orléans, actuels représentants de la Famille de France, le prince a donc reçu des membres de toutes les branches de cette prolifique famille, depuis les Yougoslaves (prince Michel de Yougoslavie) et les Habsbourgs (son altesse impériale et royale l’Archiduc Carl Christian) jusqu'aux Brésiliens et aux Bourbons d'Espagne (prince Luis-Alfonso et Prince Francisco de Bourbon, duc de Séville et représentant du roi d’Espagne Felipe VI)...

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    C'est autour de Bourbon-l'Archambault que s'est construit le duché de Bourbon, au coeur de la France, en Auvergne : ici, le Bourbonnais dans ses limites du XVIIIème siècle, et les communes et départements et actuels...

    Six de nos Éphémérides se proposent de mieux faire connaître l'histoire, forcément complexe, d'une famille si prolifique, et qui a noué tant d'alliances matrimoniales :

     

    1 : (7 février) "1317 : Mort de Robert de Clermont, aux origines de la 3ème maison de Bourbon, aujourd'hui Famille de France"

    2 : (18 juillet) "1523 : Trahison du Connétable de Bourbon" (et 19 août) "1524 : Les "Dames" de Marseille repoussent l'assaut des Impériaux...

    4 : (21 septembre) "1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine de l'actuelle Famille de France..."

    5 : (5 septembre) "Louis XIV, aux origines des Bourbons d'Espagne..."

    6 : (10 janvier) "1724 : Philippe V, premier roi Bourbon d'Espagne, abandonne le pouvoir...

     

     

    Le blason de la Maison de Bourbon à travers les âges...

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    Parler de la Maison de Bourbon revient, en somme, à ouvrir un chantier des plus passionnants mais également des plus riches et des plus complexes de toute l’Histoire de France comme de ses dynasties.

    Entre Histoire du Droit et des institutions politiques, Histoire du Droit administratif, constitutionnel, Droit dynastique, Droit nobiliaire, les règles s’entremêlent, s’accordent pour créer la symbiose de l’œuvre d’architecture politique et juridique de cette Maison de Bourbon.

    Mais qu’est-ce que la Maison de Bourbon ? Et la Maison de France ? Quel est son blasonnement ? Son héraldique ?

    Nous tâcherons ici d’être le plus simple possible durant ce voyage en pays étranger, car l’héraldique est un monde à part, une véritable langue étrangère comme peut l’être la langue du Droit.

    Concrètement, la troisième Maison de Bourbon (celle issue de Saint Louis de France) prend sa source en la personne de son sixième et dernier fils, Robert de France, comte de Clermont. Robert épousa en l’an 1270 Béatrix de Bourgogne et de Bourbon, Dame de Charolois, fille unique et héritière de Jean Ier de Bourgogne, aussi seigneur de Charolois, lui-même fils de Hugues IV et d’Agnès, Dame de Bourbon, fille puinée d’Archambaud seigneur dudit lieu de Bourbon.

    Quelle conclusion tirer de ces premiers éléments généalogiques et seigneuriaux ? D’abord que la seigneurie de Bourbon, aussi surprenant que cela puisse paraître, se transmet de façon constante par "Droit des femmes", ce que le Droit nobiliaire appelle la "transmission utérine", entérinée depuis fort longtemps (et depuis l’époque féodale, les traités de Droit sur le sujet ne manquent pas !); la dite transmission utérine portant précisément sur le Droit des fiefs qui est une branche du Droit nobiliaire. Pour être complet, on soulignera que le Droit nobiliaire contient de nombreuses dispositions sur la transmission utérine de la Noblesse, voire des titres.

    Mais revenons à la Maison de Bourbon : Il n’aura pas échappé au lecteur qu’il est pour le moins étonnant qu’une Maison régnante ayant imposé si sévèrement le principe de primogéniture mâle, stricte, exclusive trouve sa source, ses racines, son nom, dans une seigneurie de Droit utérin !

    Quel blasonnement pour cette Maison de Bourbon ?

    Robert de France, comte de Clermont, seigneur de Bourbon "timbrait ses armoiries de France, savoir d’azur aux fleurs de lys d’or sans nombre; l’écu brisé d’un bâton pery en bande brochant le tout" (cf. Gilles-André de La Roque de La Lontière, Blasons des armes de Bourbon et ses alliances, éd. P. Firens, Paris. L’ouvrage est disponible à la Bibliothèque Nationale de France, département Arsenal, 4-H-7129).

    Le blasonnement changea à la génération de son arrière-arrière-arrière-petit-fils, Jean Ier, duc de Bourbon, fils de Louis II, lui-même fils de Pierre, lui-même fils de Louis Ier duc de Bourbon. Jean épousa en l’an 1400 Marie de Berry, fille aînée de Jean Ier de France duc de Berry et de Jeanne d’Armagnac. Il fut le premier à porter d’azur à trois lys d’or en chef et en pointe au bâton de gueules pery en bande. Le Roi Charles ayant réduit à l’écu de France à 3 fleurs de lys, le duc de Bourbon en fit de même…

    Dès lors, c’est par obéissance à son Roi comme à son Chef de Maison, à son aîné, que le duc de Bourbon adapta son blasonnement en conséquence de la décision du chef de nom et d’armes de la Maison de Bourbon de changer le blasonnement de la famille.

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    Le blason de la Maison de Bourbon ne se confondit avec celles du Roi de France qu’à l’avènement de Henri IV : Henri de Bourbon, duc de Bourbon, Roi de Navarre, quitta les armes de Navarre–Bourbon pour celles de France, à savoir d’azur à trois lys d’or. Le blasonnement de Bourbon arborant une brisure caractéristique des cadets n’avait plus de raison d’être, dans la mesure où le chef de nom et d’armes de la Maison de Bourbon, n’était plus le chef d’une branche cadette de la dynastie capétienne mais bel et bien l’aîné et dès lors, le Roi de France.

    Son petit-fils Louis XIV, Roi de France et de Navarre, exigea que toute sa descendance dite des "Fils de France" prissent le nom "de France" en lieu et place de "Bourbon". Ainsi, Louis opéra dans le patronyme ce que son grand-père Henri amorça dans le blasonnement; c’est aussi l’avènement de ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui la Maison de France, qui ne saurait effacer toutefois la Maison de Bourbon, rassemblant la totalité de la famille, de ses descendances agnates, cognâtes, illégitimes…

    Pour autant, tous les Bourbon portent-ils strictement d’azur à 3 lys d’or ? Non ! En effet, les brisures existent toujours et se sont déclinées dans les branches cadettes de la Maison de Bourbon et de la Maison de France : La branche de Philippe V d’Espagne régnante aujourd’hui porte toujours une brisure de gueules (c’est-à-dire rouge), gueules que l’on retrouve également sur le blasonnement de la branche de Bourbon-Siciles comme l’on retrouve également un lambel d’argent pour la quatrième Maison d’Orléans, issue de Philippe duc d’Orléans, Monsieur Frère du Roi, deuxième fils de Louis XIII.

    Charles Maurras aimait à comparer et combiner dans sa définition du concept de Nation la notion de la famille et de l’amitié. L’Histoire nous démontre que la Maison de Bourbon, la Maison de France sont comme les arbres aux racines les plus profondes, c’est-à-dire ceux qui montent le plus haut selon la formule de Frédéric Mistral, qu’elles transcendent les frontières par les liens de la famille. C’est ainsi que le voulut Louis XIV : que ses Fils de France irriguent l’Europe de leur sang, d’abord pour arrêter les guerres, assurer la paix, consolider sa puissance et dès lors, celle de la France.

    Ainsi, un Fils de France, qu’il soit Bourbon d’Espagne, Siciles, Parme… reste et restera toujours un Prince Chrétien, un Prince Français, chaînon de cette grande Maison d’azur à trois fleurs de lys d’or !

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  • Éphéméride du 30 août

    1772 : Naissance de La Rochejaquelein (ici, son drapeau, ou "guidon" : "Pour les autels, le Roi et les foyers")

     

     

     

     

     

    1483 : Mort de Louis XI   

     

     

    Au château de Plessis-lez-Tours, le roi, frappé d'une attaque d'apoplexie, fait venir son jeune fils, âgé de treize ans - le futur Charles VIII - et, avec difficulté, lui donne ses dernières recommandations.

     

    Tout d'abord, nous dit Commynes, de "ne changer aucun officier" de sa maison, puis de respecter ses devoirs envers Dieu et envers la Couronne : 

     

     "L'honneur et le droit de laquelle vous savez, sommes tenus de garder ainsi que nous l'avons juré et promis pour le bien et soulagement de nos bons et loyaux sujets". 

     

    Il n'appela plus son fils que le roi, et rendit l'âme à 7 heures du soir. C'était un samedi...  

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    Il ne reste qu'une très faible partie des bâtiments du château de Louis XI à Plessis...
     
     
     

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    1523 : Première date officielle du début de la grande braderie de Lille...

     

    30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacqueleinLa première trace écrite dont on dispose sur cette tradition/institution millénaire qu'est la Grande braderie de Lille remonte à 1127, et se trouve dans les récits du chroniqueur Galbert de Bruges : la Foire de Lille, appelée aussi Franche Foire, se tenait après le 15 Août, fête de l'Assomption, sur la place du Marché; on l'appelait "franche" car les marchandises y étaient vendues sans taxes aucunes...

    D'une part, les commerçants de l'extérieur de l'agglomération avaient le droit, à cette occasion, de vendre à l'intérieur de la ville, privilège réservé exclusivement aux commerçants locaux tout le reste de l'année; d'autre part, et là aussi une fois par an, les valets pouvaient vendre les anciens objets et vêtements de leurs maîtres, que ceux-ci leur avaient  offerts : ces valets furent les premiers "bradeux", mais ils devaient être de retour pour servir leurs maîtres à leur réveil : les objets étaient donc "bradés" pour être vendus plus rapidement...

    Ce sont ces deux traditions qui, en se superposant, sont à l'origine de l'énorme succès que prendra, au fil du temps, la grande braderie...

    Peu à peu, on va organiser la coutume : à la fin du XVème siècle, la franche foire est prolongée de deux jours. Mais c'est en 1523 qu'en est est fixé, pour la première fois, le jour d'ouverture officielle : il est décidé que la braderie de Lille débutera le 30 août (ou le 31, si le 30 tombe un dimanche) et sa durée est fixée à sept jours ouvrables...

    De nos jours, la grande braderie de Lille accueille chaque année entre deux et trois millions de visiteurs : elle est l'un des plus grands rassemblements de France et le plus grand marché aux puces d'Europe.

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    La "moules/frites" (ci dessus) est le plat traditionnel "obligé" et symbole de la braderie; une amicale compétition entre les restaurateurs est celle du "tas" de coquilles des moules, amassées après leur consommation, devant chaque établissement (ci dessous)...

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    1540 : Création de la première Bourse française, à Lyon

     

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    L'actuelle Bourse de Lyon
     
     
     
     

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    1755 : Lettre de Voltaire à Rousseau

     

     

    En 1755, Rousseau participe au concours de l'Académie de Dijon pour répondre à cette question : "Quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes ?", et envoie son Discours à Voltaire.

    Celui-ci lui envoie sa réponse, restée célèbre (extrait) :

    "J'ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, et je vous en remercie. Vous plairez aux hommes, à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. On ne peut peindre avec des couleurs plus fortes les horreurs de la société humaine, dont notre ignorance et notre faiblesse se promettent tant de consolations. On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre, et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi.

    Je ne peux non plus m'embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada; premièrement, parce que les maladies dont je suis accablé me retiennent auprès du plus grand médecin de l'Europe, et que je ne trouverais pas les mêmes secours chez les Missouris, secondement, parce que la guerre est portée dans ces pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j'ai choisie auprès de votre patrie, où vous devriez être..."

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    Commencée presque dans la courtoisie, cette querelle épistolaire entre les deux hommes finira presque dans la haine. Cinq ans après la lettre de Voltaire  (extrait ci dessus), Rousseau clôturera le débat par ces mots :
     
    "Je ne vous aime point, Monsieur; vous m'avez fait les maux qui pouvaient m'être les plus sensibles, à moi, votre disciple et votre enthousiaste.
    Vous avez perdu Genève pour le prix de l'asile que vous y avez reçu; vous avez aliéné de moi mes concitoyens, pour le prix des applaudissements que je vous ai prodigués parmi eux : c'est vous qui me rendez le séjour de mon pays insupportable; c'est vous qui me ferez mourir en terre étrangère, privé de toutes les consolations des mourants, et jeté, pour tout honneur, dans une voirie, tandis que tous les honneurs qu'un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays.
    Je vous hais enfin, puisque vous l'avez voulu; mais je vous hais en homme encore plus digne de vous aimer, si vous l'aviez voulu.
    De tous les sentiments dont mon cœur était pénétré pour vous, il n'y reste que l'admiration qu'on ne peut refuser à votre beau génie, et l'amour de vos écrits.
    Si je ne puis honorer en vous que vos talents, ce n'est pas ma faute. Je ne manquerai jamais au respect qui leur est dû, ni aux procédés que ce respect exige.
    Adieu, Monsieur." (17 juin 1760).
     
     
     

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    1772 : Naissance de Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein

        

     

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     Le 10 août 1792, devant les Tuileries, il y a là, pour défendre le Roi et pour sauver l'honneur du nom français, neuf cents Suisses, commandés par Messieurs de Maillardoz, de Dürler et Bachmann, et des gardes nationaux (au total, environ 2.500 hommes...); il y a aussi Bonchamps, La Rochejaquelein, Charette, Du Pont de Nemours (qui partira aux États-Unis), Précy (celui qui est célébré dans le chant La ligue noire)... et, bien sûr La Rochejaquelein !
     
         

    De Michel Mourre :

     

    "Ancien officier de la garde constitutionnelle de Louis XVI et fils d'un émigré, il se retira après le 10 août 1792 dans la terre de Clisson, auprès de son cousin Lescure. À la tête de paysans vendéens, il rejoignit Bonchamps et d'Elbée, se distingua à la bataille de Fontenay  (24 mai 1793), entra dans Saumur (9 juin), sauva les vendéens de la déroute à Luçon, remporta la victoire de Chantonnay (septembre) mais fut vaincu à Cholet (octobre). Devenu commandant en chef des vendéens après la mort de Lescure, il fit preuve de réels talents militaires, mais finit par être réduit à une guérilla sans espoir après les défaites d'Ancenis et de Savenay, et fut tué au combat de Nouaillé."

     

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    Drapeau de La Rochejaquelein
     
     
     
     
     
    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, , voir la photo "La Rochejaquelein" et les deux suivantes...