UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Bioéthique : La France confrontée à une culture de mort (17, 1/2), par François Schwerer

    Le sénat va connaître dans les jours à venir le projet de loi de bioéthique. Notre ami François Schwerer nous a adressé - avec un message de sympathie - l'ensemble des textes qu'il été amené à écrire sur cette question.

    Cet ensemble constitue une véritable somme, aussi bien par son importance que par son intérêt.

    Nous en avons commencé la publication le vendredi 10 janvier, et nous la poursuivrons du lundi au vendredi inclus, comme nous l'avons fait, par exemple, pour l'étude de Pierre Debray, Une politique pour l'an 2000.

    Et, pour suivre et retrouver ces textes plus commodément, nous regrouperons la totalité de cette étude, vu son importance, dans une nouvelle Catégorie : François Schwerer - Bioéthique : culture de mort : vous pourrez donc retrouver donc l'ensemble de cette chronique en cliquant sur le lien suivant :

    François Schwerer - Bioéthique : culture de mort...

    Voici le plan de l'étude (hors Annexes et textes divers, qui viendront ensuite); nous le redonnons chaque jour, afin que le lecteur puisse correctement "situer" sa lecture dans cet ensemble :

     

    1. Les étapes de la décadence
    • Un processus téléologique

    1/. « Qui n’avance pas recule »

    2/. De la pilule à la GPA : l’asservissement des femmes

    3/. La révolte des femmes et les mouvements féministes

    4/. Le transhumanisme, stade ultime de la destruction

    • La stratégie progressiste

    1/. La campagne médiatique préalable

    2/. La modification de la loi

    3/. Le recours à une novlangue

    4/. Le discrédit de l’adversaire

    5/. La politique des petits pas

    6/. Le viol de la conscience des enfants

    1. « Pour une nouvelle croisade »

    A - Une faible résistance

    1/. Des hommes politiques sans conviction

    2/. Des manifestations apparemment inefficaces

    3/. Un refus de mettre en danger son propre confort

    4/. Un faux respect de l’apparente liberté d’autrui

    5/. Si le Seigneur ne bâtit pas, c’est en vain que s’agitent les bâtisseurs

    B – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

    2/. Un combat ayant une dimension eschatologique

    Schwerer.jpgB – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

     

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

     

    Un rapide examen de la situation permet de constater que la France n’est ni seule dans cette dérive, ni même à la pointe de ce naufrage. Pour ne citer qu’eux, le Royaume-Uni, en ce qui concerne la procréation artificielle ou la Belgique en ce qui concerne l’euthanasie, sont « en avance » sur la France. L’Union européenne, apporte son concours à l’affaire (1).

    Ce qu’il y a de pire c’est que ceux qui poussent à cette évolution sont tellement influencés par la dégénérescence générale qu’ils ne se rendent même plus compte que « tout est lié ». Ainsi, Jean-Louis Bourlanges, dans la tribune publiée par Le Figaro le 3 juillet 2019 pour s’inquiéter du projet de loi sur la PMA, rappelait qu’en 2004, alors qu’il était président de la Commission des Libertés au Parlement européen, il s’était opposé à la nomination au poste de Commissaire aux droits fondamentaux d’un « adversaire affiché du droit à l’orientation sexuelle ». Comme il n’y a aucune raison de croire que cet homme politique ne soit pas sincère, il est incohérent.

    Dès lors, comment expliquer, sans recourir à une quelconque théorie d’un complot, le fait que le combat pour une société humaine paraisse déséquilibré ? Plus précisément, comme l’a écrit le professeur Jacques Bichot, « qu’est-ce qui fait agir de manière si efficace un ensemble de personnes qui ne sont pas véritablement liées entre elles ? Il y a certes un facteur non négligeable : la sottise. […] Mais cela ne suffit pas. Il faut comprendre ce qui amène une masse de gens disparates à agir dans le même sens, sans qu’il y ait de coordination importante, et pourtant avec une efficacité qu’atteindrait difficilement une organisation bien structurée. En économie le marché donne de tels résultats ; aurions-nous quelque chose d’analogue dans le domaine [politique] ? Mais quoi exactement ? Pour combattre l’adversaire, il faut savoir de quel armement il dispose, de quelles alliances, de quelle capacité d’agir de façon coordonnée, stratégique ».

    Ne faut-il pas répondre oui à cette question ? Il existe un système qui assure cette cohérence, c'est la démocratie (2) libérale.

     

    (1 ) : Il est à noter que Mme Ursula von der Leyen qui vient d’être désignée pour devenir la prochaine présidente de la Commission européenne et qui avait voté en faveur du mariage homosexuel, contre la majorité des membres de son parti en Allemagne, avait alors argumenté au Bundestag : « Je ne connais aucune étude qui démontre qu’un enfant élevé dans un couple gay diffère de celui élevé dans un couple hétérosexuel ». Les divers projets de  Madame von der Leyen en matière de politique familiale ont toujours rencontré l’opposition de l’évêque d’Augsbourg, Monseigneur Mixa. Elle va donc prendre la tête de la Commission européenne alors que celle-ci a inscrit parmi ses priorités en mars 2019, la promotion de l’égalité LGBT.

    (2) : En fait, comme nous l’expliquons dans Politique Magazine (Janvier 2020), la démocratie n’est que la cause efficiente de cette évolution qui, comme dans d’autres domaines accentue la fracturation sociale.

     

    Les causes de la fracturation sociale

    Il y a quelques années, le président Chirac avait lancé comme slogan de campagne la lutte  contre la « fracture sociale » ; comme s’il n’y en avait qu’une seule, d’une seule sorte et que sa réduction puisse être l’affaire d’un quinquennat. En réalité les fractures sont multiples et touchent tous les domaines de la vie sociale. Une analyse de type aristotélicien montre que si chaque fracture a une cause matérielle spécifique, les causes formelles, efficientes et finales sont identiques. Cette analyse est indispensable à qui prétend vouloir éradiquer le mal.

    La cause matérielle : le phénomène d’exclusion

    Quand il parlait de la « fracture sociale », le candidat Chirac orientait le débat sur un plan essentiellement économique et faisait allusion à la fracture entre les bénéficiaires de la croissance et les exclus, entre les profiteurs du système et ceux qui en sont victimes et ne peuvent s’adapter. Mais une fracture existe aussi entre les Français imprégnés de la tradition judéo-chrétienne, ceux qui se réclament de l’islam et les tenants de la libre pensée. Une fracture est encore repérable entre les nationalistes, les européistes et les mondialistes, etc. Toutes ces fracturations de la société ont en commun de partager la population en diverses factions qui ne peuvent pas s’entendre sur un point fondamental, ce qui conduit chaque communauté à considérer les autres comme infréquentables. Chaque groupe, plutôt que d’essayer de comprendre les autres, jette sur eux l’anathème. Plutôt que de rechercher l’unité dans un dialogue plein de compréhension, il est plus facile de pratiquer l’exclusion. Mais la tentation est alors grande de vouloir réduire « la » fracture en faisant simplement disparaître du paysage visible celui qui est considéré comme un « déchet ».

    La cause formelle : l’idéologie individualiste

    La société ne se sent plus une communauté de personnes unies par une culture commune, partageant une histoire liant les générations les unes aux autres et se reconnaissant dans des valeurs acceptées par tous. Elle n’est plus qu’une masse informe d’individus poursuivant chacun son intérêt égoïste et la satisfaction de ses désirs immédiats promus au rang de droits. Dès lors le territoire sur lequel l’individu est venu au monde n’a pas plus d’importance qu’un autre ; l’individu n’est pas enraciné dans une patrie, il se sent citoyen du monde. La libre circulation des personnes, la libre installation en n’importe quel point du globe sont des droits fondamentaux et quiconque voudrait les limiter ou simplement les organiser, doit être combattu. Si des personnes peuvent se sentir solidaires, les individus ne sont que des entités juxtaposées qui n’ont pas à se soucier des autres. Chacun est libre… jusqu’au moment où sa liberté vient heurter celle de l’individu voisin. Naissant enfant trouvé et mourant célibataire, comme le voyait Renan, l’individu n’a pas à se soucier de son frère puisqu’il n’a pas de frère. Il n’a ni plus ni moins de valeur que l’autre avec lequel il est, au regard de la masse, parfaitement interchangeable pour peu qu’il y apporte la même utilité. Sa dignité personnelle n’est plus intrinsèque car elle dépend uniquement de la valeur ajoutée qu’il apporte à l’ensemble. A l’inverse il est devenu un élément endogène dans un réseau auquel il appartient au même titre que les autres outils à travers lesquels circulent les flux de la puissance matérielle à l’aune de laquelle la masse est jugée.

    La cause efficiente : le système démocratique

    Comme cette masse est gouvernée par des « élites » élues sur un projet d’idées abstraites dont la cohérence est abandonnée au profit d’un souci de « ratisser large », le pays est peu à peu dominé par les sophistes disposant des moyens de persuasion les plus performants. Les citoyens ne sont plus représentés car les élections législatives, intervenant juste après les élections présidentielles et la durée des mandats coïncidant exactement, elles ont pour but de donner au président élu une majorité qui lui permettra de faire ce qu’il entend pendant les cinq ans de son mandat. Il en résulte deux conséquences majeurs : les députés ne sont plus les représentants du peuple auprès du pouvoir mais les fonctionnaires du pouvoir, adoubés par un parti et donnés par le peuple au chef du Gouvernement pour assurer le « service après-vente » de ce qu’il décide ; ensuite les lois ne sont plus la traduction de la nécessaire adaptation de la loi naturelle aux conditions du moment mais la mise en œuvre de l’opinion changeante d’une majorité de circonstance. Et, comme toute opinion majoritaire fluctue au gré des émotions, la loi devenue instable doit, pour s’imposer,  être contraignante et tatillonne. De plus, comme l’intérêt général est abusivement réputé être la somme des intérêts particuliers, ces lois sont toujours faites dans le but de favoriser les caprices de la majorité (d’ailleurs relative) du moment. Les minorités ne comptent pas ; elles n’ont que le droit de se soumettre ou de manifester leur mécontentement, au risque de nuire à tous.

    La cause finale : la déification de l’homme

    En fait, cet individu qui décide souverainement de ce qu’il doit faire, de la façon dont il veut vivre, de ce qu’il considère comme bien et de ce qu’il décrète mauvais, refuse de se reconnaître une créature de Dieu. Il se fait Dieu lui-même. Il s’idolâtre. Il est à soi la cause et le but de sa vie. Il se veut maître de lui, « comme de l’univers ». Il veut être et, pour lui, vivre se conjugue toujours au présent. Les exemples du passé ne comptent pas auprès de ses idées et de sa volonté ; quant au futur, il pense que c’est l’affaire de ceux qui viendront après lui. Seule la technique qui lui permet de satisfaire ses caprices est digne de considération. Dès qu’elle permet une nouvelle avancée, celle-ci doit aussitôt être mise en œuvre, peu importe les conséquences qui en découleront. L’individu qui se prend pour Dieu, veut tout, tout de suite et s’il ne peut s’approprier immédiatement ce qu’il convoite, il l’obtient à crédit (crédit, qu’il le sait, il ne remboursera jamais). La libre circulation des biens et des services, la liberté du commerce deviennent des éléments de la liturgie qu’il entretient pour encenser sa propre réussite. Etant ainsi devenu le centre de tous ses soins, sa relation à l’autre se mesure à son utilité immédiate : si l’autre lui est utile, il l’accepte ; s’il ne lui apporte rien et ne lui coûte pas non plus, il l’ignore ; s’il le gêne ou le concurrence, il le combat.

    Une société fracturée

    Il résulte de cette rapide présentation que la « fracture sociale » telle qu’elle est présentée par les technocrates qui se croient hommes politiques n’est que l’arbre qui cache la forêt. C’est la société tout entière qui est fracturée et les fractures sont multiples. Lorsqu’un candidat quelconque prétend lutter contre la « fracture sociale », il ne prétend en fait lutter que contre l’une des causes d’une seule de ces fractures. L’unique fracture qu’il vise est la fracture mise en exergue par des indicateurs économiques choisis (taux de chômage, croissance du PIB, âge de départ à la retraite et taux des cotisations…) sur lesquels il est facile de communiquer ; les autres sont ignorées voire aggravées. Quant à la cause sur laquelle il veut agir – ou qu’il veut masquer –, il ne s’agit que de la cause matérielle ; il n’envisage nullement de se pencher sur les autres causes : formelle ou efficiente et surtout pas finale. Il se fait élire pour lutter contre une fracture sociale et non pas contre la fracturation sociale. Il n’envisage donc pas de se conduire véritablement en politique au service du Bien commun, mais en simple défenseur de certains intérêts particuliers. Aux élections suivantes, il pourra toujours axer sa campagne sur la fracture qu’il aura laissé se creuser un peu plus entre temps.   

    Une fracture est repérable entre les Français imprégnés de la tradition judéo-chrétienne, ceux qui se réclament de l’islam et les tenants de la libre pensée. Une fracture est encore repérable entre les nationalistes, les européistes et les mondialistes, etc. Toutes ces fracturations de la société ont en commun de partager la population en diverses factions qui ne peuvent pas s’entendre sur un point fondamental, ce qui conduit chaque communauté à considérer les autres comme infréquentables. Chaque groupe, plutôt que d’essayer de comprendre les autres, jette sur eux l’anathème. Plutôt que de rechercher l’unité dans un dialogue plein de compréhension, il est plus facile de pratiquer l’exclusion. Mais la tentation est alors grande de vouloir réduire « la » fracture en faisant simplement disparaître du paysage visible celui qui est considéré comme un « déchet ».

    Celle-ci, telle qu’elle est conçue aujourd’hui – et qui n’a rien à voir avec ce que les Grecs de l’Antiquité nommaient ainsi – est fille de la philosophie des Lumières. Cette philosophie a substitué « à la conception stoïcienne des droits de l’homme une autre fondée sur le concept de citoyen. Le citoyen, devenant, du moins en principe, l’auteur des lois qui régissent la cité, n’a pas à se soumettre à la loi naturelle. Il peut, si c’est sa volonté, la contredire et devenir Créon. Il suffit pour cela de la manipuler, comme l’avait si bien compris le docteur Goebbels, mais lui ne disposait encore que de la radio et du cinéma, tout comme Staline. Depuis les progrès techniques ont mis à la disposition des maîtres de l’opinion des moyens beaucoup plus efficaces : la télévision et maintenant la possibilité de créer à volonté des images virtuelles. Platon avait déjà pressenti cette confiscation de la démocratie. Il dénonçait les sophistes, ces professeurs qui enseignaient, au prix fort d’ailleurs, l’art de persuader l’opinion. Ce n’est pas un hasard si en grec, le mot doxa signifie, entre autres, opinion et, bien avant Platon, un philosophe Parménide avait opposé l’opinion à la vérité, qu’il comparait à deux chemins : l’un droit, que l’on suit sans peine, l’autre abrupt, escarpé, pénible. Dès l’instant que le pouvoir est livré à l’opinion, il devient possible à l’art du sophiste de substituer à la quête de la vérité une opinion, celle de celui qui se montre le plus persuasif. Il suffit de savoir de quelle manière on peut manipuler une assemblée. C’est ainsi que les Athéniens furent amenés à condamner à mort Socrate à partir de fausses accusations mais habilement présentées. Les sophistes antiques ne disposaient que de mots. Leurs modernes successeurs possèdent les images. Ce qui renforce leurs moyens de manipuler l’opinion. Il reste que toute société où l’opinion prévaut sur la vérité se livre à des tyrans d’autant plus puissants qu’ils ont, de nos jours, appris à se rendre invisibles » (1).   

    La démocratie est d’abord une idée qui, comme le disait Charles Maurras, soumet « au nombre la qualité, c’est-à-dire la compétence et l’aptitude ». Il aurait pu ajouter qu’elle soumet toujours à la facilité la complexité. En effet, les hommes de marketing le savent bien, plus on s’adresse à une foule nombreuse plus il faut être simple – voire simpliste –. C’est pourquoi dans tout processus démocratique, le slogan l’emporte toujours sur le raisonnement ; le résultat immédiat sur les conséquences à terme. Ainsi, les promoteurs des avancées sociétales, au nom du progrès, de l’égalité et de la liberté, ont beau jeu de répondre à ceux qui leur opposent les conséquences inéluctables de leurs décisions : vous nous faites un procès d’intention. Ils savent que l’argument suffira à emporter l’adhésion immédiate de la majorité et qu’ils ne doivent surtout pas se risquer à discuter le fond car ils risqueraient de perdre alors une partie des adhésions spontanées.

     

    (1) : Pierre Debray, « Lettre à un jeune Européen sur le suicide de l’Occident », Cahiers de Pierre Debray, n° 1,

  • Bioéthique : La France confrontée à une culture de mort (6), par François Schwerer

    Le sénat va connaître dans les jours à venir le projet de loi de bioéthique. Notre ami François Schwerer nous a adressé - avec un message de sympathie - l'ensemble des textes qu'il été amené à écrire sur cette question.

    Cet ensemble constitue une véritable somme, aussi bien par son importance que par son intérêt.

    Nous en avons commencé la publication le vendredi 10 janvier, et nous la poursuivrons du lundi au vendredi inclus, comme nous l'avons fait, par exemple, pour l'étude de Pierre Debray, Une politique pour l'an 2000.

    Et, pour suivre et retrouver ces textes plus commodément, nous regrouperons la totalité de cette étude, vu son importance, dans une nouvelle Catégorie : François Schwerer - Bioéthique : culture de mort : vous pourrez donc retrouver donc l'ensemble de cette chronique en cliquant sur le lien suivant :

    François Schwerer - Bioéthique : culture de mort...

    Voici le plan de l'étude (hors Annexes et textes divers, qui viendront ensuite); nous le redonnons chaque jour, afin que le lecteur puisse correctement "situer" sa lecture dans cet ensemble :

     

    1. Les étapes de la décadence
    • Un processus téléologique

    1/. « Qui n’avance pas recule »

    2/. De la pilule à la GPA : l’asservissement des femmes

    3/. La révolte des femmes et les mouvements féministes

    4/. Le transhumanisme, stade ultime de la destruction

    • La stratégie progressiste

    1/. La campagne médiatique préalable

    2/. La modification de la loi

    3/. Le recours à une novlangue

    4/. Le discrédit de l’adversaire

    5/. La politique des petits pas

    6/. Le viol de la conscience des enfants

    1. « Pour une nouvelle croisade »

    A - Une faible résistance

    1/. Des hommes politiques sans conviction

    2/. Des manifestations apparemment inefficaces

    3/. Un refus de mettre en danger son propre confort

    4/. Un faux respect de l’apparente liberté d’autrui

    5/. Si le Seigneur ne bâtit pas, c’est en vain que s’agitent les bâtisseurs

    B – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

    2/. Un combat ayant une dimension eschatologique

    lfar espace.jpg

     

    Schwerer.jpg- La stratégie progressiste

     

     1/. La campagne médiatique préalable

     

    A chaque « avancée sociétale », la stratégie mise en œuvre est la même. D’abord une campagne médiatique pour préparer les esprits. Cette campagne médiatique fait la part belle aux émotions et utilise pour cela tous les drames humains possibles ainsi que de graves transgressions pénalement répréhensibles mais commises par des personnages jouissant d’un capital de sympathie savamment entretenu.

    Ce sont des artistes, des journalistes, des sportifs, des hommes politiques, des écrivains, bref des personnes dont tout le monde connaît le nom et dont la popularité est savamment entretenue qui déclarent avoir transgressé une loi car celle-ci serait inique ou simplement inadaptée à la société du moment. Cette transgression est toujours accomplie au nom d’une plus grande liberté , de la conquête d’un nouveau droit. Souvenons-nous de ces femmes qui, sous la conduite de Gisèle Halimi et de Simone de Beauvoir, revendiquaient ainsi, par des méthodes illégales, le « droit à l’avortement ». Souvenons-nous du docteur Frydman et du professeur Testard faisant naître le premier « bébé-éprouvette » en 1982, c’est-à-dire douze ans avant que le ministre de la santé Jean-François Mattéi ne fasse voter une loi qui autorise la fécondation in vitro . Souvenons-nous aussi, plus récemment, de ce présentateur-vedette de la télévision, Marc Fogiel, qui se vante de son homosexualité et qui a écrit un livre pour exalter le bonheur de ses enfants conçus par GPA à l’étranger, en contravention avec la loi française.

    Dans cette première phase, les médias recherchent donc aussi des exemples à l’étranger pour expliquer aux Français que, s’ils ne font pas évoluer leurs lois, leur pays ne sera plus le phare du monde avancé, qu’il ne sera plus le pays de la Liberté.

    Personne n’ose plus, d’abord expliquer que la liberté n’est pas une fin mais un moyen pour aller vers la vérité, ensuite qu’elle ne se confond pas avec la licence. Personne n’ose condamner les « pauvres » qui ont eu les moyens financiers de transgresser la loi en toute impunité. Mais, en ne s’opposant plus aux fautifs, on perd de vue le sens même de la faute.

    Dans le même but de faire évoluer les lois, les médias utilisent sans vergogne les histoires personnelles ayant un caractère dramatique. Cela fut, par exemple, l’affaire Vincent Humbert (qui finit par être euthanasié par le docteur Chaussoy en 2003) ; plus récemment, cela est l’affaire Vincent Lambert dont le docteur Sanchez a décidé d’arrêter de le nourrir et de lui « donner à boire » . Comme le remarque Tugdual Derville dans son ouvrage sur « La bataille de l’euthanasie » (éditions Salvator), « depuis la fin des années 1990, c’est toujours la médiatisation des drames personnels ou familiaux qui a installé en France le débat sur la fin de vie. La fin de vie est même un cas d’école de l’orchestration médiatique ». Comme pour lui donner raison, le 9 juillet 2019, un des neveux de Vincent Lambert qui assistait à son agonie, a expliqué aux médias qu’il espérait que « ça ne durerait pas trop longtemps, car honnêtement, c’est assez insupportable ». Et d’ajouter aussitôt que l’euthanasie « serait moins sadique ».

    La veille, c’était le député Léonetti qui expliquait, sur une chaîne de la radio d’Etat, que l’acharnement judiciaire des parents de Vincent Lambert pour empêcher la mise en application sereine des mesures contenues dans sa loi était la cause de l’absence de dignité « paisible » qui entourait cette affaire. Assurément, il ne comprenait pas que « la faiblesse n’est pas une indignité et que le vrai pouvoir consiste à l’assumer » . Et, le 11 juillet, Vincent Lambert est mort, neuf jours après que le médecin qui était chargé de le soigner avait décidé de ne plus l’alimenter et de ne plus lui donner à boire.

    Un autre élément de la méthode médiatique qui complète le recours à l’actualité larmoyante, est l’utilisation d’informations choisies pour déformer la pensée. A titre d’exemple, citons l’information publiée le 19 juin 2019 selon laquelle le procureur général près la Cour de Cassation s’apprêtait à demander cinq jours plus tard que soit cassée, sans décision de renvoi, l’arrêt de la Cour d’appel de Paris ordonnant que Vincent Lambert continue à être nourri et hydraté . Le procureur, François Molins, a argumenté : « Consacrer le droit à la vie comme valeur suprême aurait pour effet de remettre en cause les lois Leonetti – sur le droit de « mourir dans la dignité » – ou relatives à l’IVG ». Ce « droit à la vie » figure cependant à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme signée par la France. Et, pour son application, la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine signée à Oviedo le 4 avril 1997, ratifiée par la France, précise aussi en son article 2 que « l’intérêt et le bien de l’être humain doivent prévaloir sur le seul intérêt de la société ou de la science ». En opposition avec les engagements internationaux de la France, le procureur général près la Cour de cassation en arrive au fait que « ce n’est plus l’avortement et l’euthanasie qui portent atteinte au respect de la vie humaine. C’est le respect de la vie humaine qui menace l’avortement et l’euthanasie. Faire respecter la vie des personnes fragiles devient une exception au droit de les faire mourir qui devient la règle. Le droit n’est plus au service de la justice, mais la justice au service du droit » .

    Dans son arrêt pris en assemblée plénière le 28 juin 2019, la Cour de cassation écrit expressément : « le droit à la vie n’entre pas dans le champ de l’article 66 [de la Constitution qui fait de l’autorité judiciaire la garante de la liberté individuelle]. Dès lors, le refus de l’Etat d’ordonner le maintien des soins vitaux – il ne s’agit en fait que d’alimenter et d’hydrater – prodigués à M. X… ne constitue pas une atteinte à la liberté individuelle ». Commentant cet arrêt le jour même, Philippe de Saint Germain en tire la conclusion suivante : « le droit à la vie n'étant pas protégé par la liberté individuelle, il relève en quelque sorte de la liberté collective. La loi a donc autorité pour faire mourir. Terrifiant ». Il résulte en effet de cette décision que l’Etat peut imposer, contre tout ou partie de la famille, de faire mourir un de ses enfants qui, pour quelque cause que ce soit, n’a pas (ou plus) la faculté de faire connaître sa volonté. Au-delà de la seule question de l’euthanasie, cet arrêt consacre la primauté de la volonté de l’Etat sur celle de la personne. Désormais l’Etat n’est plus au service de ses membres, ce sont ses membres qui sont au service de l’Etat.

    Notons que la décision de la Cour de cassation était attendue pour le 28 juin 2019, au plus fort d’une canicule sévissant en France et face à laquelle le Gouvernement avait décidé de tout mettre en œuvre pour hydrater les personnes âgées, dépendantes ou non. Jusqu’à quand ?

    Rappelons qu’à l’inverse, le Parlement européen avait été appelé à se prononcer le 8 juin 2015, pour savoir si la PMA ne devait pas être considérée comme une liberté individuelle et garantie à ce titre. PMA : liberté individuelle ; Euthanasie : liberté collective !

     

    (1) : Dans Veritatis Splendor, saint Jean-Paul II écrivait : « Dans certains courants de la pensée moderne, on en est arrivé à exalter la liberté au point d’en faire un absolu, qui serait la source des valeurs. C’est dans cette direction que vont les doctrines qui perdent le sens de la transcendance ou celles qui sont explicitement athées » (n° 32). Mais, expliquait-il, « la liberté ne consiste pas seulement à choisir telle ou telle action particulière, mais elle est, au centre de tels choix, une décision sur soi et une façon de conduire sa vie pour ou contre le Bien, pour ou contre la Vérité, en dernier ressort pour ou contre Dieu » (n° 65).

    (2) : La « seule vraie révolution est l’apparition de la reproduction hors-sexe, sans relation charnelle entre homme et femme, dont l’acte inaugural a été la naissance de Louise Brown en 1978, premier bébé-éprouvette apparu dans le monde depuis la nuit des temps. De cet événement inouï, nous avons eu bien du mal à tirer toutes les conséquences. Il a pourtant eu pour effet de couper en deux l’histoire de l’humanité, puisqu’il y a désormais un avant et un après Louise Brown. Un avant où la procréation naturelle était le seul moyen d’avoir des enfants, bloquant de ce fait l’accès technoscientifique à l’œuf et à l’embryon ; un après où cet accès nous ouvre des perspectives grandioses de sélection, modification, augmentation et amélioration des humains, voire de métamorphose de la condition humaine elle-même — tout le programme du transhumanisme. Parler de révolution se justifie donc, mais à condition de lui donner la forme d’un emboîtement de poupées russes et d’identifier correctement celle qui sert de matrice à toutes les autres » (Dominique Folscheid Alétéia, 22 novembre 2019).

    (3) : Il s’agit encore ici d’une déformation du mot pauvre car, en l’occurrence, il ne s’agit pas de quelqu’un qui dépend entièrement d’un autre pour vivre mais d’un individu qui se prétend opprimé du seul fait qu’il n’est pas Tout Puissant et ne peut donc pas arriver à satisfaire tous ses désirs.

    (4) : Arrêter délibérément l'alimentation et l'hydratation artificielles d'une personne handicapée qui n'est pas en fin de vie, c'est faire mourir et non pas simplement laisser mourir. Il s’agit donc, selon la résolution 1859 du Conseil de l’Europe (en date du 25 janvier 2012) d’une euthanasie qui ne dit pas son nom : «  L’euthanasie, dans le sens de l'usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne dépendante dans l’intérêt allégué de celle-ci, doit toujours être interdite ». Et si la décision du docteur Sanchez de priver Vincent Lambert de nourriture et d’eau est conforme à la loi Léonetti-Claeys – puisque celle-ci appelle « traitement » le fait de nourrir quelqu’un par un moyen dit artificiel –, cela ne fait que montrer l’hypocrisie de ce texte qui, dès lors, autorise l’euthanasie sans l’avouer clairement. Il en résulte que cet homme, tétraplégique, est mort d’une insuffisance rénale ayant entraîné un empoisonnement du sang qui a provoqué un arrêt cardiaque, n’ayant rien à voir avec son état normal.

    (5) : Mgr Pierre d’Ornellas, « Bioéthique », Balland, 2019, p.43.

    (6) : Mais cette affaire révèle un autre aspect de l’état actuel de la société : il a fallu d’abord un refus de respecter les règles administratives de la santé publique en laissant un handicapé dans un service de soins palliatifs qui n’était pas apte à s’en occuper convenablement, six ans d’acharnement procédurier, un manquement à des obligations résultant d’un accord international signé par la France et une intervention du Gouvernement, auteur du pourvoi en cassation, pour arriver à ordonner de faire mourir la victime d’un accident de la route.

     

    (A suivre)

  • Joseph Ratzinger, le capitaine au long cours, par Blandine Delplanque.

    Les Trente Glorieuses le furent-elles vraiment ? Dès les années 1960, le théologien Joseph Ratzinger en repère les écueils. Le journaliste Peter Seewald retrace dans une biographie1 du futur pape Benoît XVI ce qui l’attend dans ces années de grand tumulte à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Église.

    En 1964, Joseph Ratzinger est, à 37 ans, le plus jeune des conseillers du concile Vatican II qui s’est ouvert à la demande du pape Jean XXIII deux ans plus tôt. Pour lui, il s’agit surtout de libérer la théologie de carcans qui l’ont emprisonnée au fil du XIXe siècle et de donner un nouveau souffle à l’Église dans ce formidable besoin de renouveau qui se fait sentir dans l’Allemagne dévastée de l’après-guerre. Sur fond de déchirement de l’ancien Reich – le mur de Berlin est construit en 1961 –, il caresse un temps l’espoir de réunir les chrétiens, « frères séparés ».

    Proche collaborateur du cardinal de Cologne, qui a fini par devenir un personnage-clé du Concile, il est aussi très lu – et en allemand – par le pape Paul VI qui remplace Jean XXIII à la mort de ce dernier en 1963.

    L’embarcation de saint Pierre prend l’eau…

    Mais les faits sont là, inquiétants : des forces extérieures au Concile se sont mises en mouvement qui en dénaturent le sens, au nom même d’un « esprit du Concile » dont commencent à se prévaloir des théologiens plus ou moins réputés et des journalistes qui vont très rapidement politiser toute question religieuse.

    Le danger avait été prévu par Jean XXIII dès octobre 1961 lorsqu’il avait mis en garde contre « le malheur dont résulterait une présentation erronée des résultats et des buts poursuivis [par le Concile] par manque d’information complète et par manque de discrétion et d’objectivité… » Tout devait donc être fait « pour en diffuser la vraie lumière ». Le pape émérite confiera en 2013 : « Depuis 1965 [année de clôture du Concile], j’ai ressenti comme une mission de clarifier ce que nous voulions en réalité et ce que nous ne voulions pas »,

    Joseph Ratzinger donne un premier signal d’alerte le 14 juillet 1966 dans un discours qu’il prononce à Bamberg pour le Katholikentag (congrès catholique) : « Disons-le ouvertement, il règne un certain malaise, un sentiment de désillusion et de déception… Pour certains le Concile a fait encore trop peu… mais pour d’autres il a été objet de scandale ; à leurs yeux, l’Église a donné de la valeur au vide spirituel d’une époque avec, pour conséquence de cette furieuse obstination, l’éclipse de Dieu sur terre. Bouleversés, ceux-ci voient vaciller ce qui était le plus saint à leurs yeux et se détournent d’un renouveau qui semble dissoudre la chrétienté et en déprécier les valeurs là où il aurait été nécessaire d’avoir plus de foi, d’espérance et d’amour ». Avec le recul, il estime qu’il a été peu écouté.

    Sur le moment, les médias soulignent la discorde chez les catholiques et nombre d’évêques allemands se sentent piqués au vif par le conseil de Joseph Ratzinger de recentrer la foi sur les témoignages fondamentaux que sont l’Écriture Sainte, les Pères de l’Église, les dogmes, la liturgie et les saints.

    Mais Joseph Ratzinger n’est pas le seul à s’inquiéter. Du côté du cardinal Frings, même son de cloche : avec un « profond effroi », il constate que l’on invoque l’esprit du Concile pour développer une ligne révolutionnaire dans l’Église. « Ils parlent tous du Concile mais n’ont pas lu les textes », déplore-t-il avant d’enfoncer le clou le 25 janvier 1968 : « La réforme de la liturgie n’a pas supprimé le latin mais a donné la possibilité d’une voie secondaire par l’emploi de la langue maternelle à côté de cette voie principale qu’est le latin ». D’après son biographe, le vieux cardinal se serait plaint de ne pas avoir été autant secoué sous les nazis que dans cette époque de l’après-Concile.

    Le pape Paul VI manifeste la même préoccupation. « La fumée de Satan s’est infiltrée dans les fissures du temple de Dieu. Le doute s’est immiscé dans notre conscience et il est entré par les fenêtres qui devaient rester ouvertes à la lumière », déclare-t-il dans une allocution le 21 juin 1972. En France, ces inquiétudes sont relayées par certains théologiens proches de Ratzinger, comme le père de Lubac. Mais la boîte de Pandore est ouverte.

    … et essuie de nouvelles vagues

    À la vitesse de l’éclair, la propagation du marxisme et du maoïsme par les milieux intellectuels, universitaires et médiatiques déclenche une contestation à l’intérieur même de l’Église.

    En Allemagne, une légende vise spécifiquement le professeur Ratzinger alors en poste à l’université de Tübingen : devant la tournure des évènements en 1968, il aurait pris peur et se serait enfui. Une fable inventée de toutes pièces par le théologien suisse Hans Küng qui ne cessera de jalouser son collègue en profitant de la mansuétude de celui-ci à son égard.

    La réalité est bien différente : non seulement Joseph Ratzinger a compris le danger dès le milieu des années 60, mais il a entretenu d’excellents rapports avec ses étudiants de Tübingen puisqu’il excellait dans l’art de la confrontation des idées. Il avait choisi d’ailleurs ce haut-lieu du protestantisme pour cela :

    « La Faculté de Tübingen a toujours été une faculté qui aimait les conflits, se souvient-il, là n’était pas le problème. Le problème était vraiment cette tâche que l’époque nous a assignés et l’irruption du marxisme et de ses promesses. » Avec un risque de « destruction de la théologie qui évoluait vers une politisation dans le sens d’un marxisme messianique ». « Fondée sur l’espérance biblique […] la ferveur religieuse était maintenue mais Dieu était écarté et remplacé par l’action politique des hommes ».

    Toujours à propos de Tübingen, il voit « l’existentialisme se propager et la révolution marxiste conquérir toute l’université jusqu’à l’ébranler dans ses fondements ». « J’ai vu la face cruelle de cette piété athéiste, la terreur psychologique, la perte de toute retenue dans la critique de toute prise de position morale jugée comme un reste de bourgeoisie dès lors que cela servait le but idéologique ». Particulièrement insupportable à ses yeux, cette idéologie « portée au nom de Dieu et qui utilise l’Église comme son instrument [est] prête à sacrifier toute l’humanité à son faux dieu ». Mais à la question de savoir si les révoltes étudiantes avaient été un traumatisme pour lui, le pape émérite répond clairement : « absolument pas ».

    Ce qui l’inquiète surtout, c’est la perte de la foi qu’il constate chez les jeunes et, de façon générale, chez l’ensemble des catholiques. En 1968, il publie Introduction à la chrétienté qui, à sa grande surprise, est un succès : en quelques mois, pas moins de dix éditions sortent de presse.

    Le 3 avril 1969, le pape Paul VI impose un nouveau Missel tout en interdisant le Missel romain qui existait jusqu’alors avec la messe en latin à laquelle les fidèles étaient accoutumés. C’est une levée de boucliers. Et pour Joseph Ratzinger, un signal : « Que l’on pose cette interdiction comme une réalisation totalement nouvelle en rupture avec l’histoire, et qu’ on fasse ainsi apparaître la liturgie non comme une création vivante en pleine croissance, mais comme le produit d’un travail savant de juristes compétents, cela nous a extraordinairement affligés ».

    Il insistera plus tard sur ce problème, fondamental à ses yeux, de la liturgie : « Je suis convaincu que la crise de l’Église que nous traversons aujourd’hui repose au fond sur la désagrégation de la liturgie… » Ce en quoi il s’oppose à toute la nouvelle vague de théologiens, au premier rang desquels l’incontournable Hans Küng.

    En octobre 1969, Joseph Ratzinger part pour l’Université de Regensburg en Bavière. Il écrit un nombre impressionnant de lettres, 30 000, jusqu’à sa nomination épiscopale, à ses amis et collègues. C’est là qu’il va tenter d’apporter des réponses à la crise religieuse et culturelle de son époque en s’appuyant sur sa notoriété, qui est devenue mondiale.

    Avis de tempête

    Le 14 septembre 1970, il prononce un discours intitulé « la situation de l’Église aujourd’hui, espoirs et dangers », pour le jubilé des soixante ans de sacerdoce du cardinal Frings. Le jour de la fête de la Sainte-Croix, devant 800 prêtres et des hommes politiques de tous bords, il compare la situation de l’Église à celle qu’elle était en 375. Saint Basile avait alors vu l’Église comme un bateau en pleine tempête. À l’appui de ce texte du IVe siècle qu’il juge incroyablement moderne et très adapté à ce que vit l’Église, Joseph Ratzinger déclare : « Certainement, l’Église a donné l’impression autrefois d’être figée et uniforme. Mais, aujourd’hui, ceux qui souhaitaient plus de diversité et de mouvement sont effrayés de voir de quelle manière leurs vœux se sont accomplis ». Il parle de « bouleversements spirituels » et du « combat des évêques autour de l’affirmation centrale de la foi […] ayant apporté un sentiment d’insécurité inconnu jusque- ». Jamais aucun homme d’Église de ce rang n’avait tenu des propos aussi précis et offensifs.

    Son combat, il le poursuit cette année-là sur les ondes en donnant sa vision de l’Église en l’an 2000 : « De la crise d’aujourd’hui découlera une Église de demain qui aura beaucoup perdu. Elle sera petite […] avec un nombre réduit de pratiquants, elle perdra beaucoup de ses privilèges dans la société. Elle sera beaucoup plus forte comme communauté libre, elle connaîtra d’autres formes de prêtres et de chrétiens éprouvés qui feront profession d’être prêtres [il pense à cette époque à la possibilité de consacrer des viri probati]. […] Mais à leurs côtés, le prêtre sera plus que jamais indispensable ».

    Le 4 juin 1970, il prononce un véritable plaidoyer pour « son » Église : « Pourquoi est-ce que je suis encore dans l’Église ?». Il y compare l’Église du Christ à la lune qui brille mais dont la lumière vient d’un Autre, et qu’il faut aimer malgré ses rides et ses cicatrices. En 1972, il songera à la possibilité d’un remariage pour les divorcés à des conditions très strictes. Il proposera que les personnes ne pouvant communier reçoivent la bénédiction du prêtre mains croisées sur la poitrine. Enfin en 1973, à la radio, il parlera de la « maîtrise totale de la vie et de la mort et de la disparition de la différence entre l’homme et la femme », comme des deux problèmes qui se poseront dans une société où les changements vont de plus en plus vite.

    Il ne cesse pour autant d’écrire : co-fondateur et co-auteur de la revue de théologie Communio, il publie de nombreux articles qui s’éloignent de la tendance progressiste de la revue Concilium créée en 1965.

    Ratzinger à la barre

    Un beau matin de mars 1977, le nonce apostolique Guido del Mestri vient rendre visite à Joseph Ratzinger qui vient d’achever les cours du semestre. Les deux hommes parlent de choses et d’autres et, en partant, le nonce lui glisse une lettre cachetée qu’il doit, lui dit-il, prendre le temps de lire tranquillement. C’est sa nomination par le pape Paul VI à l’évêché de Munich et Freising, place forte de l’Église catholique. Pour lui c’est « une surprise, oui, un choc », car non seulement il ne s’y attend pas mais, à 50 ans, il compte pouvoir se consacrer à son œuvre théologique. Il va même demander conseil à son confesseur lequel, contre toute attente, lui conseille d’accepter. Il passe une nuit de prière, et confie à son assistant : « Je dois vous faire part de quelque chose d’effrayant qui se passe. Je viens de recevoir une demande de nomination à l’évêché de Munich. Et je l’ai acceptée ».

    À l’annonce officielle, le 25 mars 1977, Hans Küng ne peut s’empêcher d’éructer : « Il reste à espérer que malgré son œuvre défaillante, Ratzinger sera oublié tout comme le cardinal Ottaviani dont les jeunes théologiens se souviennent à peine ». Le 23 mai 1977, Joseph Ratzinger arrive à Munich tout auréolé de sa réputation ; il est reçu par les autorités de tous bords politiques. Pour la première fois dans l’histoire de l’Église allemande, la cérémonie est retransmise en direct à la télévision huit jours plus tard.

    Pour son blason, il choisit des symboles étranges qui unissent à ses yeux la tradition et la modernité : le maure et l’ours, choisis depuis un millénaire par les évêques de Freising, auxquels il ajoute la moule, symbole du pèlerinage éternel et de la recherche de la sagesse, référence à son cher maître le grand saint Augustin.

    Une deuxième surprise l’attend : le nonce lui annonce l’intention du Pape de le nommer cardinal à Rome le 27 juin suivant.

    Pour le nouvel évêque de Munich, la tâche n’est pas de tout repos dans sa Bavière natale car il rencontre l’hostilité de nombreux prêtres, professeurs et médias locaux. Dans un contexte de déchristianisation accélérée (l’Église allemande perd un tiers de ses catholiques pratiquants de 1967 à 1973), il est un des rares intellectuels de sa génération à dénoncer pendant les cinq années de son épiscopat une « pollution intellectuelle de l’environnement » se manifestant notamment par « le nombre croissant d’enfants avortés », une « brutalisation de la société par les médias de masse », enfin une « époque caractérisée par l’incapacité de croire et l’incapacité de se réjouir ».

    « Si nous ne retrouvons pas une part de notre identité chrétienne, martèle t-il alors d’une façon prophétique, nous ne serons pas en mesure de répondre aux exigences de l’heure. Une humanité qui se détacherait de Dieu disparaîtrait et de cette façon ne serait plus dans la liberté mais dans l’esclavage. »

     

    Illustrations : Dans le monde entier, des églises sont vandalisées, saccagées, profanées, incendiées. Mais surtout, elles sont vides, désaffectées, vendues…

    7.jpg

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Impossible décentralisation ?, par Jean-Baptiste Donnier

    J.B. DONNIER 1.JPG« Voici une très belle chose sous un très méchant mot », écrivait Charles Maurras dans L’idée de la décentralisation en 1898. Le mot de « décentralisation » pourrait bien, en effet, contenir en lui les pièges dans lesquels la chose semble condamnée à se perdre, alors même que la nécessité n’en est plus guère contestée. 

    Parler de décentralisation donne l’impression d’un mouvement certes inverse à la centralisation, mais obéissant à la même méthode. Décentraliser consisterait à défaire par le haut, au moyen d’une politique volontariste, la centralisation imposée de la même manière. Or, pour paraphraser Joseph de Maistre, une décentralisation véritable ne saurait être une centralisation en sens contraire, mais devrait être, plutôt, le contraire de la centralisation. Il faudrait pour cela retrouver le sens des réalités qui constituent la nation française et, au-delà du « méchant mot » de décentralisation, la vérité de l’idée.

    france eclatée.jpg

    Le sens des réalités

     

    FRANCE PROVINCES.jpgLoin de sortir tout armée du cerveau de quelque démiurge, la France se constitua à partir de réalités physiques et historiques qui lui préexistaient. Pendant tous les siècles de la monarchie capétienne, il n’est pas d’exemple de création ex nihilo d’une seule circonscription territoriale. Nos 36 000 communes épousent les limites des paroisses et nos anciennes provinces et autres pays sont directement issus des cités et des pagi gallo-romains sur lesquels s’étaient déjà formés nos antiques diocèses et métropoles ecclésiastiques. Au fur et à mesure de la formation de l’unité française, chaque réunion au domaine de la Couronne intégrait un territoire tel qu’il était, avec ses institutions, ses lois et ses frontières. Certes, le pouvoir royal pouvait déléguer dans ces territoires, pour le représenter et y défendre le bien commun, des « procureurs » ou « commissaires » dont la compétence territoriale ne coïncidait pas toujours avec les limites des provinces ou des pays auprès desquels ils exerçaient leurs fonctions. Ce fut le cas, à partir du xvie siècle, des intendants. Mais, d’une part, les domaines de compétence assignés de la sorte à l’action de l’état ne faisaient que se superposer, sans les supprimer, aux entités territoriales préexistantes et, d’autre part, le représentant du Roi ne pouvait guère imposer sa volonté aux institutions locales sans provoquer de très vives réactions. L’ancienne France, « hérissée de libertés », ne laissait à l’action de l’état qu’une marge de manœuvre souvent très réduite.

    Tout change avec la Révolution, qui engage d’emblée un processus de centralisation dont nous ne sommes jamais sortis. Il est significatif de constater que, dès le début, l’Assemblée constituante qui, comme l’indique le nom qu’elle s’est donné, prétend « constituer » la France en état, le fait en créant les départements. Le mouvement est lancé immédiatement puisque c’est le 22 décembre 1789 que l’Assemblée Nationale constituante décrète qu’il « sera fait une nouvelle division du royaume en départements ». à partir de ce moment, le processus de centralisation est enclenché car c’est d’en haut, de la loi et, par conséquent, de la volonté de ceux qui la font, que procèdent non seulement les divisions territoriales de l’état mais aussi les pouvoirs conférés à leurs organes.

    FRANCE departements.JPGCe processus centralisateur, mis en place dès 1789, ne fera que s’amplifier par la suite sous l’effet d’une contrainte politique trop souvent occultée par l’historiographie révolutionnaire. à partir de la Législative (octobre 1791), jusques et y compris à la constitution de l’an VIII (1799), le pouvoir fut constamment exercé par des minorités, souvent issues de coups d’état, qui trouvèrent dans la centralisation le moyen inespéré d’imposer leur volonté à l’ensemble d’un pays pour le moins récalcitrant. La centralisation apparut de la sorte aux pouvoirs successifs comme un instrument particulièrement efficace de gouvernement qui permettait, avec des moyens relativement limités, de « tenir » le pays.

    Après la Révolution, aucun gouvernement n’osa se passer des moyens qu’il pensait puiser dans cette centralisation qui, depuis 1789, avait démontré son aptitude à servir tous les pouvoirs. Ni la Restauration, malgré les tentatives du baron de Vitrolles ou les velléités de Villèle, ni la monarchie de Juillet, malgré l’extension des pouvoirs des conseils généraux en 1833 et 1838, n’engagèrent une véritable politique de décentralisation. Pourtant, l’idée de décentralisation gagnait de plus en plus d’esprits dans tous les partis.

     

    L’idée de décentralisation

     

    Révolutionnaire dans son principe, la centralisation fut d’abord combattue par les tenants de la contre-révolution. Mais l’idée de décentralisation s’imposa peu à peu au-delà des clivages politiques. Ainsi, le Programme de Nancy publié en 1865 par un groupe de notables lorrains dont certains étaient royalistes et d’autres républicains, présente un projet de décentralisation tendant en particulier à émanciper les communes de la tutelle préfectorale. En 1871, c’est toutefois un député légitimiste, Claude-Marie Raudot, qui dépose sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi de décentralisation qui ne sera pas adoptée mais qui manifeste néanmoins l’émergence dans le champ politique de l’idée de décentralisation. Au même moment, des auteurs comme Auguste Comte et Frédéric Le Play défendent également des projets de décentralisation tandis qu’en Provence, le Félibrige qui se forme autour de Frédéric Mistral illustre une décentralisation culturelle qui ne sera pas sans prolongements politiques. Le fédéralisme du jeune Maurras en est directement issu.

    Pourtant, malgré les progrès de l’idée, la chose fut sans cesse repoussée et la centralisation ne cessa de progresser. De territoriale, elle en vint même à étendre ses tentacules à tous les corps sociaux, au point qu’il n’est plus guère d’activité qui ne relève de nos jours d’un ministère qualifié « de tutelle », du travail à l’agriculture, du commerce à l’industrie, de la culture à l’université. Comble du paradoxe, la décentralisation elle-même s’est parfois vu attribuer un « ministère de tutelle », avec à sa tête un ministre de l’intérieur et de la décentralisation !

    france régions.JPGCe simple constat montre suffisamment ce que les lois dites de décentralisation de 1982 ont d’illusoires. Elles n’ont eu en réalité pour effet que de diffuser dans les collectivités locales, tel un cancer qui se généralise, le principe de la centralisation. Au lieu de n’avoir qu’un état centralisé, nous avons aujourd’hui une multitude d’échelons administratifs, tous plus centralisés les uns que les autres dans la mesure où ils n’ont de cesse de dépouiller du maximum de prérogatives les échelons inférieurs, dans le seul but de conforter ou d’étendre le pouvoir de ceux qui s’en sont emparé.

    Pouvait-il en être autrement ? Sans doute pas dès lors que l’élection constitue la source unique de légitimité de tous les pouvoirs. Aucun pouvoir élu ne peut accepter, sans remettre en cause la source de sa propre légitimité, que l’élection d’organes véritablement décentralisés échappent à son contrôle. Une décentralisation authentique, qui ne soit pas uniquement une centralisation inversée, passe dès lors par la réintroduction dans l’état d’une autre source de légitimité.

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= 33 "commentaires" : record battu pour le dernier Louis-Joseph Delanglade, De l'Atlantique à l'Oural ?. Rien de tel, donc, demain, pour bien démarrer la semaine, qu'un nouveau "L-J D", suivi de son inséparable Grain de sel de Scipion...

    Puis on parlera de la maigreur des résultats concrets du voyage de Hollande aux USA, comparée à l'éclat formel qui lui a été donné (justement, pour masquer cette insignifiance ?...); quant aux cinq petites heures passées à la Silicon Valley, si Hollande pense que c'est "çà" qui va faire revenir les expatriés ! Alors qu'on sait que la réforme des impôts locaux va aboutir à un nouveau coup de massue pour les classes moyennes ("on va faire payer les riches", disait-il !...); alors qu'on sait que 77 milliards d'euros de bénéfices ont été engrangés en 2013 par nos voisins, suite aux investissements étrangers, qui, chez nous, ont reculé de 77% !; alors qu'on sait que la France vient de disparaître de la liste des vingt pays les plus attractifs du monde...; alors qu'on sait que la France continue "d'exporter des Bac + 6 pour importer des Bac - 6" (Guillaume Roquette)... 

    On parlera aussi de certaines réflexions de Claude Lévi Strauss, des ravages du cannabis (pourtant "louangé" par Vincent Peillon et Cécile Dufflot, membres du gouvernement), du reportage de France info sur ces naturalisés français (!) qui partent faire le djihad en Syrie, et qu'il faudrait déchoir de leur nouvelle nationalité, comme cela se fait en Grande-Bretagne... et de bien d'autres choses encore !

    _______

    CATONEO 1.jpg= Mardi, on aura la cinquième "Patte à Catoneo" : Bouvines 14.

    Cela a été dit maintes fois, et Catoneo le souligne ici à son tour : il est clair que la date de cette bataille manifeste au monde entier l'existence de la Nation France, déjà mise au monde depuis un certain temps par "l'honorable famille capétienne" - comme disait Jacques Bainville... -  mais dont la date officielle de naissance pourrait bien être ce 27 juillet 1214;

    Un 27 juillet qui, soit dit en passant, nous "ferait" une bien plus belle Fête nationale que ce très ambigu 14 juillet, au cours duquel chacun fête ce qui lui plaît : la loi dit bien que c'est le jour de la Fête de la Fédération (14 juillet 1790), chère à Marc Bloch, mais chez Mélenchon, Besancenot et compagnie, ce que l'on célèbre ce sont bien les têtes au bout des piques de ce sinistre 14 juillet 89, dont François Furet a bien montré qu'il inaugure le spectacle de sang et de Terreur qui va suivre...

    ___

     

    gender.jpg= Mercredi, on donnera la parole à l'un de nos "très fidèles lecteurs" - comme il se définit lui-même, qui a eu la très bonne idée de réaliser un travail fort utile sur la théorie du genre : cela a du, parfois, être fastidieux, voire ingrat, mais il a collationné et, surtout, vérifié, plus de 25 déclarations (certaines ahurissantes) émanant de 19 personnalités différentes, éliminant ce qui traîne de faux ou d'inexact sur la toile, et ne gardant que les déclarations authentiques (avec la date et le lieu où elles ont été prononcées, ou bien l'ouvrage dont elles sont tirées...).

    On lira donc des propos de Pierre Bergé, François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, Erwann Binet, Marie-Gerorges Buffet, Laurence Rossignol, Vincent Peillon et autres, ce qui constituera un précieux outil pour dénoncer et critiquer les tenants de cette absurdité dangereuse. "LL2B" - c'est ainsi qu'il a voulu signer - a intitulé" ce travail encore une fois fort utile La théorie du Genre - Le totalitarisme condescendant des sociologues - Morceaux choisis et …vérifiés.

    ___

     


    djihadiste.jpg= Légalement, ils sont français : "français de plastique", c'est-à-dire qu'ils sont en possession d'un petit rectangle plastifié. Mais, pour reprendre l'image du Père de Foucauld, ils ne sont français ni de coeur ni d'esprit; ils ne s'inscrivent pas dans la dynamique d'une aventure collective, venue de l'Histoire, qu'ils désireraient prolonger dans le futur : non. Leur rêve obsessionnel, c'est l'Islam et la Charia.
    L'Islam est-il soluble dans nos sociétés européennnes ? La réponse est "non" : la preuve, par Abou Shaheed : tel sera le titre de notre note de jeudi, bâtie à partir d'un très instructif reportage de France info. On y entend le sieur Abou Shaeed - "français" de plastique par la grâce d'un Pays légal contraire aux intérêts nationaux - menacer explicitement François Hollande lui-même et expliquer tranquillement que ce sera "soit l'Islam soit ce sera (sic) la guerre"
    La guerre de libération nationale, pour débarrasser la France des gens comme lui ?.....
     
    ___
     

    POLE EMPLOI.jpg= Enfin, vendredi, ce sera la continuation de la Suite économique de François Reloujac, qui  prend pour sujet, cette fois-ci, Chômage, l'erreur du Président... :

    "...lorsque le président de la République a présenté ses vœux pour ce début d’année 2014, il a dit vouloir « accélérer » la lutte contre le chômage, ce fléau qui gangrène la société depuis plusieurs décennies. Pour cela, il a paru répondre à une demande incessante des entreprises en annonçant une baisse des charges liées au travail, baisse censée procurer plus de compétitivité. Et il a choisi comme point d’application de cette baisse les cotisations familiales. D’où la question : veut-il vraiment lutter contre le chômage ou porter un nouveau coup à la famille ?..."

      ___

     

    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

    ___

     

    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

    ___

     

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

    capture d'ecran blog.jpg

     

            1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

     

    1. Trois points de vue d'Aymeric Chauprade : * sur l'Ukraine ( TV Russia Today, en anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=lCBAXtc03-I&feature=youtu.be 

                                                                                      * sur les relations de la France avec l'Arabie saoudite : http://www.realpolitik.tv/2014/01/france-arabie-saoudite-une-dangereuse-alliance/ 

                                                                                      * tribune sur Bd Voltaire : http://www.bvoltaire.fr/aymericchauprade/france-arabie-saoudite-liaison-dangereuse,48155

    2. Le rapport des Préfets qui accusent le laxisme judiciaire : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/29/01016-20140129ARTFIG00634-insecurite-quand-les-prefets-relaient-l-exasperation-des-policiers.php

    3. Gaz de schiste : Jean-Marie Chevalier, "Dire non avant de savoir est totalement absurde" : GAZ DE SCHISTE.jpg

    4. Sur le Blog de Jean-Dominique Merchet : l'Amiral Guillaud se livre...  http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/amiral-edouard-guillaud-nous-devons-etre-immensement-fiers-nos-armees-8587

    5. Théorie du Genre à l'école : Peillon piégé, comme Valls et tout le PS, par ces musulmans dont ledit PS a cru finaud de faire sa nouvelle "base électorale" (!) : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/29/01016-20140129ARTFIG00649-boycott-de-l-ecole-le-cfcm-trouble.php

    6. Marcher pour la vie : MARCHE POUR LA VIE.jpg

     

    ———————-

    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

     

    1. Communiqué :

     

                               Signez la pétition / Qui sommes-nous ? / Contact/ Twitter / Facebook2. 

     

     

     

    2. Communiqué :

    http://img15.hostingpics.net/pics/229473LOGOTVLibertes11.png

    "Nous commencerons à diffuser nos programmes le 30 janvier avec un journal d’information quotidien à 19h00..." 


    http://www.tvlibertes.com/

    Qui sont-ils ?

    Lors des manifestations contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, nous avons constaté un décalage grandissant entre les attentes des Français et le traitement de l’information par les médias classiques, particulièrement pour le premier d’entre eux : la télévision.
    En dépit du succès historique de ces manifestations, qui ont rassemblé par trois fois plus d’un million de Français de toutes conditions dans les rues de Paris, toutes les grandes chaînes de télévision se sont obstinées à dépeindre cet authentique mouvement populaire comme une réaction marginale, sous-évaluant systématiquement le nombre des manifestants et caricaturant leurs revendications.
    Après un mouvement d’une telle ampleur, nous ne pouvions pas ne pas redonner la parole à ces Français jusqu’alors silencieux, majoritaires dans le pays et qui n’étaient montrés à la télévision que pour les ridiculiser.
    C’est aussi pour pallier ce manque que nous créons TV Libertés, qui montera progressivement en puissance à partir du début de l’année prochaine, avec une augmentation progressive des temps de diffusion et du nombre de téléspectateurs.
    Pour produire nos émissions, nous avons réuni une équipe de journalistes et de professionnels experts des médias, ainsi que plusieurs personnalités reconnues du grand public pour leur qualité.
    Cette nécessité d’être en phase avec les attentes des Français nous oblige à répondre à leur demande d’une meilleure information et d’un média qui leur parle et les représente. Cette contrainte apparente est en réalité la force de TV Libertés.
    C’est elle qui assurera que nous produirons une chaîne de qualité, tant sur le plan de la rigueur de l’information que de la richesse des émissions.
    TVLibertés

     

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    hollande echec republique irréprochable.jpgAprès Cahuzac, Aquilino Morelle : la "république iréprochable de "moi, Président..." a du plomb dans l'aile ! Sans compter Manuel Valls, ce nouveau premier ministre qui a réussi l'exploit, en moins d'une semaine, de dresser tout le monde contre lui, et contre son plan d'économie qui, précisément, n'en est pas un, pusiqu'il ne comporte aucune réforme structurelle ! Sans compter l'effet désastreux de la promotion d'Harlem Désir, véritable "prime à l'incompétence" ! Sans compter... sans compter... sans compter... : ce n'est pas l'échec fracassant du PS au pouvoir qui nous désole, c'est que, au bout du compte, c'est toujours la France qui en fait les  frais. Et le moral de la Nation qui est au plus bas, comme en témoigne le nombre record de jeunes imaginant leur vie "ailleurs" : n'importe où, mais pas, mais plus sur la terre de leurs pères... alors que la France, pour reprendre le titre d'une émission bien connue, a "un incroyable talent", et qu'elle dispose, sinon de tous les atouts, du moins de beaucoup d'atouts, non seulement pour "s'en sortir", mais pour reprendre la place qui était la sienne, et qui doit le redevenir : encore faudrait-il, pour cela, "libérer le génie français"...  

    C'est de tout cela - pour n'évoquer que les affaires intérieures...- et de bien d'autres choses encore, que nous parlerons cette semaine, après que Louis-Joseph Delanglade aura ouvert - exceptionnellement, mardi, cette fois-ci... - notre "semaine" de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens. 

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg

    immigration dehors.jpg= Mercredi, on aura deux nouveaux exemples d'un mal qui nous ronge, dans notre Chronique de la France qui souffre; et des exemples irréfutables, puisque tirés de la grande presse, et donc de faits, hélas, bien réels, que nous n'inventons pas et ne sur-estimons pas, puisque ce sont les journaux eux-même qui en disent l'aspect dramatique...
    Ce sera l'occasion de redire que la solution à la sur-délinquance dûe à cette Immigration insensée voulue et imposée par le Système est, finalement, assez simple à définir, et qu'elle est double : il faut, d'abord, fermer les "pompes aspirantes" qu'un système de protection international (comme disent les Anglais !...) a follement ouvertes toutes grandes, attirant chez nous, par centaines de milliers, toute la misère du monde... Et, aussi, déchoir sans faiblesse d'une nationalité française dont ils montrent qu'ils ne sont pas dignes tous ces immigrés récents délinquants, et les expulser, toujours sans faiblesse, et sans délai...

    ___ 

     
     
    hilaire[1].jpgJeudi, on visionnera la dernière des vidéos d'Hilaire de Crémiers, Pour un nouveau Régime (4'51") : nous assistons à la fin d'un Régime, la Vème République est moribonde, les Institutions de la France sont en train d'être ébranlées, le président de la République est devenu un "citoyen de passage"...
     
    ...le Régime tombera sur la question financière, mais, pour dramatique qu'elle soit, cette question financière ne sera aps la question essentielle, qui est celle des Institutions, du Régime : et, là les propositions existent, et les talents sont nombreux pour proposer l'alternative...
     
     ___ 

     

    SFR.jpgEnfin, vendredi, ce sera la continuation de la Suite économique de François Reloujac, qui  prend pour sujet, cette fois-ci, Le feuilleton de la cession de SFR : 

    Le feuilleton de la cession de SFR par son actionnaire principal, le groupe Vivendi, illustre jusqu’à la caricature le système économique actuel. Dans notre régime de marché libre, la logique industrielle a cédé la place à la spéculation financière. Et les hommes politiques interviennent pour essayer de se faire un peu de publicité – surtout en période électorale. 

    Tout le monde parle des « offres » faites par les deux candidats acquéreurs, mais personne ne s’intéresse réellement aux motifs qui les ont conduit à présenter chacun une offre. Et, d’ailleurs, à la relever plusieurs fois. De fait, SFR est l’objet, non d’une offre de reprise, mais d’un marchandage public...

    ___ 

      

    Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

    ___

     

    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

    ___

     

    MAURRAS 7.JPG=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, "la France" : de la naissance du futur Saint Louis à la naissance de Charles Maurras... en passant par : les dédicaces de la cathédrale Saint Maurice de Vienne, de la cathédrale Sainte Cécile d'Albi et de la Sainte Chapelle; la pose de la première pierre de la Bastille; le mot "Amérique" employé pour la première fois, à Saint Dié; Marie Stuart, qui épouse François II; la création de la Commune de Martigues; l'assassinat de Concino Concini; le suicide de Vatel; la première opération au monde de la cataracte, à Marseille; la première exécution au moyen d ela guillotine, en 1792; Malesherbes guillotiné; Dumont d'Urville, qui entame son second Tour du monde; le contre-amiral Du Petit Thouars qui prend possession des Îles Marquises; Frédéric Ozanam, qui fonde les Conférences de Saint Vincent de Paul; le premier emploi des gaz asphyxiants par les Allemands pendant la Grande Guerre; l'inauguration du Parc des Princes......

    Sans oublier les naissances de John Law de Lauriston, du futur Saint Vincent de Paul, de Bertillon, Eugène Belgrand et Maurice Druon; et les décès de Louis Labé, Racine et Barbey d'Aurevilly ...

    En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, 1er2ème3ème et 4ème trimestre), les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)... 

  • Retour sur la disparition d’Hélie de Saint Marc, avec Jean Sévillia

    2449009

    Jean Sévillia a publié, dans Boulevard Voltaire, le 27 août, un très bel hommage à Hélie de Saint Marc, hommage auquel nous n'avons pas grand chose à ajouter. Nous le reproduisons intégralement.

    Nous dirons simplement qu'Hélie de Saint Marc, par tradition familiale et sympathie personnelle, était très proche de l'Action française et des royalistes. Les Provençaux se souviendront qu'il était venu, une année, au rassemblement royaliste des Baux de Provence et qu'il y avait signé un de ses livres qui venait de paraître. Il n'avait pas souhaité y intervenir, y faire "un discours". Mais il avait saisi le micro qu'on lui tendait pour dire, très simplement, son amitié aux nombreux présents. Il nous semble bien que ses paroles, plusieurs fois répétées, avaient été : " Je vous aime". C'était, cela aussi, tout Hélie de Saint Marc. Et cette amitié, nous ne l'oublierons pas.

    Lafautearousseau s'associe à ce deuil et à l'hommage de Jean Sévillia que l'on pourra découvrir en lisant la suite.

    L’honneur d’Hélie de Saint Marc

    par Jean Sévillia * 

    Nous le savions lentement aspiré par l’âge et la maladie, mais comme les vieux chênes, tant qu’il vivait et durait, il était là. Et puis est venu ce matin d’été où Hélie de Saint Marc est parti, et nous sommes nombreux, si nombreux, à être tristes. Et pourtant il n’aurait pas aimé notre tristesse, lui qui avait appris à surmonter les épreuves, toutes les épreuves que la vie lui avait infligées.

    Quelle image retenir de lui, tant elles se bousculent dans la mémoire ? Enfance bordelaise et périgourdine, milieu de hobereaux désargentés. Sur une cheminée de la demeure familiale trône un buste de Marie-Antoinette. Le père, avocat, lit Charles Maurras mais veille, en 1942, à saluer dans les rues de Bordeaux les passants qui portent l’étoile jaune. Déjà un héritage de fidélité et d’esprit rebelle. Le jeune Hélie est membre d’un réseau de Résistance. En 1943, cherchant à rejoindre les forces combattantes d’Afrique du Nord, il est dénoncé, arrêté. Prison, Compiègne, Buchenwald, puis le camp satellite de Langenstein… Saint Marc en réchappe grâce à un communiste letton qui l’a pris sous sa protection. Quand il est libéré par les Américains, il pèse 42 kilos et ne se rappelle plus son nom.

    Ayant frôlé la mort, il n’a plus peur. À 23 ans, il est élève à Saint-Cyr. Avec la Légion, ce sont ensuite deux séjours en Indochine, et cette scène qui le hantera jusqu’à la fin de ses jours : sur ordre du commandement, au cours d’une opération de repli à la frontière de Chine, il devra abandonner des villageois qui avaient fait confiance à l’armée française.

    Ce sera ensuite la guerre en Algérie, sous la direction du général Massu, puis le putsch de 1961 dans lequel, commandant par intérim du 1er REP, il entraîne son régiment. Lors de son procès, le soldat perdu expliquera n’avoir pas voulu revivre ce qu’il avait subi en Indochine : trahir la parole donnée.

    Condamné à dix ans de réclusion criminelle, gracié en 1966, il entame une carrière civile et mène enfin une vie de famille. Deux décennies d’activité professionnelle où il ressemble – en apparence – à un cadre tel que l’industrie française en emploie des milliers, mais où il mûrit en réalité une réflexion qui s’exprimera, à partir des années 1990, dans ses livres et ses conférences. Témoin et acteur d’événements tragiques, Hélie de Saint Marc devient alors un personnage public, qui raconte et commente ce qu’il a vu. Mais il ne le fait pas comme un ancien combattant ; soit dit avec le respect qu’on doit aux anciens combattants…

    Ancien déporté, ancien officier ayant servi dans des guerres perdues, ancien prisonnier, ancien proscrit, Hélie de Saint Marc, quand il se racontait, ne ressassait pas ses malheurs. Au contraire, sans renier ses engagements, il sublimait sa propre histoire, parvenant à une sagesse lucide sur la destinée humaine. Ceux qui avaient l’honneur d’être reçus par lui, à Lyon ou à l’ombre de ses oliviers, dans la Drôme, le constataient : le présent et l’avenir le passionnaient plus encore que le passé.

    La foi, la fidélité, l’honneur, le patriotisme, le courage, le don de soi, le service, telles étaient les valeurs qu’il prêchait, avec son profond regard et sa voix sûre, mais calme. « Il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine », écrivait-il dans sa Lettre à un jeune de vingt ans. Adieu donc, cher Hélie de Saint Marc, à la douce pitié de Dieu. Vous aussi, à votre manière, vous étiez un Veilleur.

    Jean Sévillia
    Journaliste et essayiste.
    Rédacteur en chef adjoint au Figaro Magazine, membre du comité scientifique du Figaro Histoire, et auteur de biographies et d’essais historiques.
  • Pourquoi nous ne sommes pas racistes...

              Nous ne sommes pas racistes, et nous ne le serons jamais, tout simplement parce-que nous ne pouvons pas l'être: cela nous est strictement impossible, car les fondements même de notre Culture et de notre Héritage sont aux antipodes de ce fléau. Un fléau dont il est du reste piquant de constater que l'implantation en France a été, au contraire, largement facilité et favorisé par.... les torrents de haine, de xénophobie et de fureur hystérique libérés et exploités par la Révolution et la République ( l' "autrichienne..", "qu'un sang impur abreuve nos sillons !..." ).

               Ce sont en fait quatre Traditions majeures qui structurent à tout jamais notre pensée sur ce sujet: la première étant notre Christianisme, consubstantiel à la Royauté depuis le sacre de Clovis à Reims: depuis cet évènement fondateur, Catholicisme et Royauté ont toujours cheminé ensemble, s'appuyant l'un l'autre et guidant de conserve le Peuple Français, chacun dans son ordre, distingués mais non séparés; est-il besoin de redire en quoi - et pourquoi - le message libérateur universel de Jésus Christ contredit et exclut radicalement le racisme, et le mot et la chose ? 

              Notre deuxième tradition majeure est notre Romanité: pour notre plus grand bien, et notre plus grand bonheur, nous avons fait partie pendant 500 ans de cette merveille que fut -malgré ses parts d'ombre...- l'Empire Romain (Jacques Bainville aimait à rappeler qu'un quart de notre Histoire est romaine); or l'Empire Romain c'est la Patrie Humaine, le rêve utopique devenu réalité, réunissant sous les mêmes lois bénéfiques et la même bienheureuse Pax Romana le Gaulois et l'Egyptien, le Maure et le Grec, l'Hispanique et le Roumain; nous regrettons toujours cette "plage brillante", selon Pierre Grimal, que fut notre grand Empire Romain, et ce n'est pas à nous qu'il faut venir expliquer l'interêt de la diversité dans l'Unité...

              Notre troisième tradition majeure nous vient de notre Famille de France elle même, de la façon dont les Rois ont vécu et gouverné: la famille royale a toujours été très internationale, par les mariages qui ont été conclus avec des princesses de presque toutes les régions d'Europe, et la politiques des Rois a toujours été une politique d'accueil envers tous ceux qui souhaitaient servir la France (ministres, chefs de guerre, artistes: Lulli et Léonard de Vinci, le maréchal de Saxe, Anne d'Autriche et Blanche de Castille, Mazarin...qui oserait accuser la Royauté de frilosité ou de fermeture envers "l'autre" ?)...

              Enfin, une dernière tradition majeure, mais non la moindre, nous vient de notre passé militaire: grâce à Louis Philippe, et à sa géniale intuition qui lui a fait creer la "Légion Étrangère", la France est le seul pays au monde a accueillir une si grande quantité d'étrangers qui viennent, avec une constance qui ne se dément pas, la servir et l'aimer, au point de répandre leur sang pour elle: Louis Philippe, avec cette Légion unique au monde, récapitulait magnifiquement la grande tradition de la Royauté qui a toujours accueilli des étrangers au service de la France ("Royal Allemand", "Royal Irlandais"...); l'Armée Française ne dit-elle pas:

    "Qui sait si l'Inconnu, qui dort sous l'arche immense,

     Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,

     N'est pas cet étranger devenu fils de France 

     Non par le sang reçu, mais par le sang versé ?"   

              On rappellera juste, pour conclure et pour mémoire, qu'avec pas loin de 1000 ans d'avance sur la république, la Royauté a, six fois dans son histoire, donné tout le pouvoir à des femmes (à l'occasion des Régences); et, qui plus est, quatre fois à des femmes étrangères !: Blanche de Castille (régente, deux fois, pour Saint Louis); Anne de Beaujeu (pour Charles VIII); Louise de Savoie (pour François Ier); Catherine de Médicis (pour Charles IX); Marie de Médicis (pour Louis XIII); Anne d'Autriche (pour Louis XIV).

               Anti racisme et promotion de la femme : où est la modernité ? Dans le match République/Royauté, n'y a-t-il pas quatre/zéro, six/zéro pour la Royauté ?....                                                                                                                                                       

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

             LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg                                      On vote, aujourd'hui, en Catalogne. C'est un fait. Nous ne manquerons pas de réagir à l'annonce des résultats et de faire nos commentaires : dans l'attente de ce scrutin, nous avions publié deux articles de fond : d'abord Indépendance de la Catalogne : une autre Espagne devrait être possible, de Jorge Soley Climent, puis, il y a quinze jours, une analyse pertinente et remarquablement documentée : L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ? par Pascual Albert*

              L'abondance de l'actualité (Mali, Syrie...) nous a fait repousser les deux articles de Maurice Calmein - qui traitera du "mariage gay"... -  et de lSuite économique de François Reloujac , qui continue, avec Trente années d'errements... : vous les lirez cette semaine...

             "Moi, j'aime mieux avoir un État français, une nation française" : on visionnera la vidéo de Marie-France Garaud dans laquelle elle développe une argumentation que nous faisons nôtre, en partie... 

              Et vous aurez aussi "le grain de sel de Scipion"; une réflexion sur les propos très surprenants de Manuel Valls sur la laïcité : des propos très justes, mais qui le mettent en contradiction avec "les grands ancêtres" : "affaire" à suivre...; vous en saurez un peu plus sur le nouveau départ de la Nouvelle Revue universelle et sur son dernier numéro....

          On continuera à Lire Jacques Bainvillevendredi : dans l'éloge de "M. Georges Mandel", Bainville dit exactement la même chose que ce que vous pourrez lire bientôt dans notre prochain Album Léon Daudet (en préparation...); et qui montrera aux ignorants que l'Action française toute entière entretenait les meilleures relations avec bon nombre de personnalités de la communauté juive -et non des moindres, de Joseph Kessel à Georges Mandel - l'antisémitisme de peau ayant toujours été rejeté, dénoncé et combattu en tant que tel par le royalisme français.

             Et on gardera le samedi dorénavant, comme on en a pris l'habitude maintenant - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, Le petit vademecum germanopratin, de Robert Ménard sur Boulevard Voltaire : http://www.bvoltaire.fr/julienmarcel/vade-mecum-germanopratin,3749 ; sur le "mariage homo" (!), après le succès de la Manif pour tous de novembre et avant celle du 13 janvier, on lira Le grand tournant, Éditorial de Famille chrétienne; et, dans Le Figaro magazine, le billet de Zemmour, pour en finir avec la tutelle morale de la Gauche : zemmour pour en finr.JPG ; on aura un D'accord avec... Bertrand Renouvin ?, sur la curieuse et décevante "évolution" d'Hubert Védrine, dans son rapport remis le 14 novembre sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan : c'est dans Royaliste (n° 1023, du 26 novembre au 9 décembre 2012) : RENOUVIN VEDRINE.JPG ; enfin, "rayon" Culture, on aura deux reportages sur Patrimoine en Blog : Splendeur des soies religieuses de Nîmes, et La  chapelle templière de Libdeau, en Lorraine, sauvée...   

           On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la mort de Clovis et la fondation de Montpellier à la fin de la conscription obligatoir, décretée par la Révolution : en 2001, l'armée française redevient totalement professionnelle, après une parenthèse de deux siècles. C'est un peu de la Révolution qui disparaît : on ne s'en plaindra pas... On aura aussi le siège de Paris par les Vikings, Jacques Coeur, la paix perpétuelle avec les Cantons Suisses, la pose de la première pierre des Invalides; les naissances de Lulli, Ionesco, Lévy-Strauss, Jules Monnerot; les décès de saint Tugual, Philippe le Bel, du Mareschal des Jardins de la Fontaine à Nîmes et du Maréchal de Saxe, de Berryer, Oscar Wilde, Charles de Foucauld, Leclerc; le sabordage de la flotte à Toulon et l'usine marémotrice de la Rance... En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)... et aussi... de la MUSIQUE DANS LES EPHEMERIDES.pdf

            Notre rubrique Activités partout en France (mise à jour quotidiennement) propose en permanence une trentaine d'activités diverses : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.

            Bienvenue à nos nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

             LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg                                      Dans notre quête permanente des convergences avec tous ceux qui recherchent l'intérêt national et le Bien commun, nous proposerons deux vidéos cette semaine : l'une politique, à propos de la Nation française; l'autre, économique et "sociétale" :

            1. "Moi, j'aime mieux avoir un État français, une nation française" : on visionnera la vidéo de Marie-France Garaud dans laquelle elle développe une argumentation que nous faisons nôtre, en partie... 

            2. Hervé Juvin, lui, montre comment - par un "spoil system" contraire à la tradition de notre haute fonction publique - "il revient aux socialistes français d'accentuer l'américanisation de la société française"...  

           Jean-François Mattéi, comme il l'avait fait après sa très belle communication du 1er septembre, à Martigues, sobrement intitulée Le chemin de Paradis, pour la journée d'hommage à Charles Maurras, nous a envoyé le script de sa communication au récent Colloque Maurras de Paris : Maurras, entre Shakespeare, Baudelaire et Edgar Poe.

            On parlera de Gandrange;

              Et on aura aussi - la bonne habitude est prise maintenant - "le grain de sel de Scipion" par deux foisune réflexion sur les propos très surprenants de Manuel Valls sur la laïcité : des propos très justes, mais qui le mettent en contradiction avec "les grands ancêtres" : "affaire à suivre"...

          On continuera à Lire Jacques Bainvillevendredi : dans l'éloge de "M. Georges Mandel", Bainville dit exactement la même chose que ce que vous pourrez lire bientôt dans notre prochain Album Léon Daudet (en préparation...); et qui montrera aux ignorants que l'Action française toute entière entretenait les meilleures relations avec bon nombre de personnalités de la communauté juive -et non des moindres, de Joseph Kessel à Georges Mandel - l'antisémitisme de peau ayant toujours été rejeté, dénoncé et combattu en tant que tel par le royalisme français.

             Et on gardera le samedi dorénavant, comme on en a pris l'habitude maintenant - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, l'analyse de Bernard Lugan, sur ce qui se passe au Rwanda, au Kivu...; Bigeard était "un type bien", et même très bien. Il a été insulté par des "cocollaborateurs" : ils on eu le "pan sur le bec qu'ils méritaient, et c'est très bien comme çà; Jean Jouzel est président du Haut Conseil de la science et de la technologie (et vice- président du Giec). Après le sommet de Doha il propose son point de vue. Le sujet est trop sérieux pour en négliger aucun; enfin, deux points de vue sur le "Mariage pour tous" (!) : le premier, sérieux, avec l'Audition du Cardinal Vingt-Trois par l'Assemblée nationale (un texte de référence, pour un cardinal impeccable, sur le sujet, depuis le début); le second, avec le sourire : Patrick Besson préfère prendre la chose sur le ton de l'humour : Caligula avait bien épousé son cheval !...

           On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de Charlemagne seul maître du pouvoir au record du monde de vitesse pour le TGV Atlantique en passant par... : la naissance du Franc (!); les morts de Richelieu, Pierre Puget, Maurice Barrès, Jules Monnerot; les naissances de Gay-Lussac, Gabriel Marcel, Georges Meliés, Camille Claudel; le sacre de Napoléon et la victoire d'Austerlitz; l'ouverture du pseudo-procès de Louis XVI : "Cet homme doit régner ou mourir", dit Saint Just, a qui Robespierre répond : "Il faut que Louis meure !..."  En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)... et aussi... de la MUSIQUE DANS LES EPHEMERIDES.pdf

            Notre rubrique Activités partout en France (mise à jour quotidiennement) propose en permanence une trentaine d'activités diverses : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.

            Bienvenue à nos nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste : elle a accueilli son 1.627ème "ami", et nous nous sommes fixés comme objectif, pour commencer, d'avoir 5.000 "amis": il nous faut annoncer, rendre compte, expliquer... à toujours plus de gens, et cette Page est l'un des moyens d'y arriver. Aidez-nous donc à la développer, en vous inscrivant vous-mêmes, en lui suscitant des "amis", en la faisant connaître autour de vous.

              Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" (comme on dit dans le ja

  • La Dizaine de MAGISTRO...

                      * MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf

    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)   

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)   

    * Aude MIRKOVIC, Maître de conférences à l'Université d'Evry : Le "mariage à trois"
    * Marie-Noëlle TRANCHANT, Journaliste culturelle : 'Superstar'

    * Sophie de MENTHON, Chef d'entreprise, Présidente du Mouvement ETHIC : François Hollande avait-il vraiment préparé l'alternance ?
    * Chantal DELSOL, de l'Institut : Une morale tout à fait immorale
    * Ivan RIOUFOL : Journaliste politique : Le mariage homosexuel

    * Alain CORVEZ, Conseiller en stratégie internationale : Syrie. Que peut faire la France ?
    * Alain JOLY, Pasteur luthérien : L'Eglise protestante unie de France

    D'accord avec... Chantal Delsol : Une morale tout à fait immorale...

            On ne peut qu’approuver Monsieur Peillon quand il regrette l’ambiance chaotique de nos salles de classe, l’indiscipline avérée et les injures sexistes et racistes qui agrémentent nos préaux.

            Et on peut se féliciter que l’école à cet égard décide de venir au secours des familles trop souvent déficientes. Le ministre nous le promet : l’école de la République n’apportera que la morale universelle, à laquelle tout le monde adhère…

    Bien entendu une morale universelle existe, ce qui d’ailleurs nous rassure quant à l’unité de l’espèce humaine ! Toutes les cultures pensent que la paix est préférable à la guerre, l’amour à la haine, et tous les hommes de la terre conseillent de sauver le noyé plutôt que de lui enfoncer la tête sous l’eau. Pourtant la morale universelle ne saurait pas s’enseigner telle quelle, car elle est beaucoup trop générale et demande à être interprétée, ce qui explique la diversité des cultures. Prenons l’interdit du meurtre, qui représente le premier de ces principes universels. Dans chaque culture il souffre des exceptions : mais ce ne sont pas les mêmes ! La plupart des cultures admettent que l’on tue en temps de guerre, pour défendre les communautés d’appartenance. Nombre de cultures légitiment la peine de mort pour des crimes particulièrement odieux. Notre morale laïque n’accepte pas la peine de mort et n’est pas loin de considérer le soldat comme un meurtrier. Mais elle légitime la mise à mort de l’embryon, et bientôt celle du mourant qui demande d’en finir. Prenons l’égalité des sexes, dont parle le ministre, et dont il voudrait à juste titre que cela soit enseigné à l’école. Il faudrait être carrément stupide pour croire qu’il s’agit d’un principe universel ! Ce principe n’a cours que dans notre sphère occidentale, et encore depuis un laps de temps très court. (Il a fallu attendre le XVII° siècle pour que le tchèque Comenius émette l’idée originale selon laquelle les filles étaient capables de recevoir une instruction scolaire). Monsieur Peillon croit-il que nos élèves de familles musulmanes vont entendre cela comme un principe universel ? Que la France ait l’ambition de les acculturer, voilà plutôt la vérité, qu’il faudrait afficher honnêtement. Autrement dit, la morale laïque n’est pas du tout universelle, sinon dans ses principes premiers trop abstraits pour être enseignés seuls, mais elle est particulière, comme les autres. Et pour reprendre les expressions du ministre, la "morale commune" qui "s’impose à la diversité des confessions religieuses" et qui ne blesse "aucune conscience, aucun engagement privé, ni d’ordre religieux, ni d’ordre politique", est un vœu pieux, un leurre, une incroyable prétention, finalement une duperie.

    Impossible d’ailleurs que Monsieur Peillon, qui connaît la philosophie, puisse y croire une seconde : il doit plutôt nous prendre pour des idiots. Il a raison de dire que les enfants doivent réfléchir à ce qu’est "une vie heureuse, une vie bonne". Mais on ne nous fera pas croire que la république laïque a découvert LA vie bonne à laquelle tout le monde souscrit instinctivement.
    En réalité, le cours de morale dans les écoles publiques sera un catéchisme où l’on enseignera la bien-pensance du moment, avec intolérance, et sous le manteau d’une morale universelle – ce qui est particulièrement odieux. D’ailleurs la contrainte est déjà annoncée, puisque l’expression "réarmement moral" est lâchée, expression que les socialistes considèrent comme nauséabonde si elle est proférée par la droite, mais qui devient dans leur bouche un signe de vertu. On nous dit, donc, que les enseignants seront réarmés d’abord, pour pouvoir réarmer les enfants. Tous ensemble chez Big Brother.

    L’illusion de la morale universelle réalisée dans une culture (la culture laïque), correspond avec l’illusion de la neutralité culturelle, qui seule permettrait l’esprit critique. C’est pourquoi Monsieur Peillon associe l’apprentissage de la liberté de conscience à la nécessité "d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel". Quel poncif ! L’enfant neutre serait vide. La liberté de choix elle-même s’appuie sur une culture, en l’occurrence une culture critique (la nôtre) et non sur le néant. La colombe de Kant, dont certains s’imaginent qu’elle volerait mieux dans le vide, sans l’appui de l’air tomberait comme une pierre. L’enfant ne peut grandir qu’au sein d’une culture particulière qui dans le meilleur des cas l’ouvre à l’universel. L’arracher à ses particularités, ce n’est pas le libérer, c’est en faire un zombi.

    C’est pourquoi la question de la morale à l’école, question réelle et aujourd’hui cruciale, plaide pour l’autonomie des projets d’établissements. Que chaque école enseigne la morale choisie par son projet, auquel les familles adhérent. La "morale laïque" est une tromperie, parce qu’elle apporte une morale particulière sous couvert de morale universelle. En cela, son discours est tout à fait immoral.

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

                    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg                             "Le pouvoir de corrompre"...  Pierre de Meuse analysera la sinistre affaire de mœurs qui secoue le Royaume Uni, avec les révélations sur Sir Jimmy Savile, personnage médiatique de premier plan aujourd'hui décédé, objet de nombreuses plaintes pour pédophilie.

          Pour ce qui est de l'étranger, après l'article de Jorge Soley Climent sur la situation critique en Catalogne, Pascual Albert, de Valence (Espagne), ami de longue date de notre famille de pensée, nous livrera ses réflexions sur le devenir de l'Espagne, et de ses grandes régions historiques : L'Espagne, à la croisée des chemins. C'est pour bientôt !

          A propos du "mariage gay", et suite à une réflexion inexacte d'un député socialiste, on reviendra sur cette "majorité" minoritaire des socialistes, et à ces élections du Sytème qui souffrent d'une double tare : leur manque de représentativité, et leur insincérité...  

            Toujours à propos du "mariage gay", et après les propos du Cardinal Vingt-Trois - impeccable sur le sujet, depuis le début... - on écoutera l'opinion d'Hilaire de Crémiers sur "La leçon du Grand Rabbin Gilles Bernheim".

           On continuera à Lire Jacques Bainvillevendredi : une très originale réflexion sur le Kosovo; ou, comment la religion et la spiritualité (en l'occurrence, orthodoxe) peuvent fournir à un peuple opprimé et envahi une armature morale et mentale telle qu'il parvient, même plusieurs siècles après, à se retrouver lui-même et à revivre... ; puis, pour la semaine suivante, un éloge de "M. Georges Mandel" qui dit exactement la même chose que ce que vous pourrez lire bientôt dans notre prochain Album Léon Daudet (en préparation...); et qui montrera aux ignorants que l'Action française toute entière entretenait les meilleures relations avec bon nombre de personnalités de la communauté juive -et non des moindres, de Joseph Kessel à Georges Mandel - l'antisémitisme de peau ayant toujours été rejeté, dénoncé et combattu en tant que tel par le royalisme français.

             Et on gardera le samedi dorénavant, comme on en a pris l'habitude maintenant - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, le droit à... ne pas émigrer, par Benoït XVI (le Blog Zenit, le monde vu de Rome); le mouvement ASSAWRA qui écrit à François Hollande, qui s'est fait le caniche de Benyamin Netanyahu; Fabrice Madouas qui parle des libéralités de Manuel Vallls en matière d'immigration (sur le Blog de Valeurs actuelles); Jérôme Besnard qui présente (dans Le Monde) les "rebelles et contre-révolutionnaires"; l'ouverture du compte Twitter et Facebook de Famille et Liberté...

             On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la consécration de l'Abbaye de Saint-Martin du Canigou à la mort de Charles de Gaulle, en passant par la mort de Lescure, le Roussillon qui devient français, l'inauguration du Musée du Louvre et la mort de Charles X; avec Marie Curie et Alphonse Laveran, François Couperin et Gabriel Fauré, Guillaume Apollinaire et Albert Camus...

            Notre rubrique Activités France entière (mise à jour quotidiennement) a pris son rythme de croisière et propose en permanence une trentaine d'activités diverses : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.

            Bienvenue à nos 36 nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste : elle a accueilli son 1.515ème "ami", et nous nous sommes fixés comme objectif, pour commencer, d'avoir 5.000 "amis": il nous faut annoncer, rendre compte, expliquer... à toujours plus de gens, et cette Page est l'un des moyens d'y arriver. Aidez-nous donc à la développer, en vous inscrivant vous-mêmes, en lui suscitant des "amis", en la faisant connaître autour de vous.

              Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" (comme on dit dans le jargon) à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer.   

            Bonne lecture, et bonne semaine sur votre quotidien ! 

  • La Dizaine de MAGISTRO...

    * MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf

    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)  
     

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)   

     

    * Aude MIRKOVIC, Maître de conférences à l'Université d'Evry : Le mariage, un service public à redécouvrir
    * Marie-Laure des BROSSES, Présidente du Mouvement Mondial des Mères France (MMM) :  Etre parent et travailler
    * Denis TILLINAC, Ecrivain : Une sottise majeure 

    * Sophie de MENTHON, Chef d'entreprise, Présidente d'ETHIC : Gâchis !
    * François JOURDIER, Officier, contre amiral (2S) : Les islamistes au Sahel

    Très intéressant, le Jourdier : Les Islamistes au Sahel (intégral) :

            Il semble que la France obnubilée par la Syrie et sa volonté de voir al-Assad renversé, ne se préoccupe guère de la déstabilisation du Sahel et en particulier du Mali. Pourtant nous sommes historiquement impliqués dans cette zone où nous avons encore des intérêts.
            Ça a commencé en janvier 2012, quand les Touaregs, retour de Libye où ils servaient Kadhafi, reviennent avec leurs armes et fondent le MNLA, mouvement national de libération de l’Azawad, la nation Touareg, culbutent l’armée malienne puis proclament l’indépendance de l’Azawad. C’est en fait une sécession du nord Mali, au nord du fleuve Niger.
            Les islamistes d’Al Qaida et de ses diverticules régionaux se joignent au mouvement avec l’idée de créer un califat transnational. Ils sont aidés par un dissident touareg qui fonde le mouvement Ansar Dine constitué au départ par une fraction touareg ifora à laquelle se joignent des combattants islamistes arabes ou sahéliens.
            Ceux-ci après s’être renforcés, chassent les Touaregs de la région du fleuve Niger. Les touaregs quittent Ansar Dine pour rejoindre le MNLA. Ansar Dine n’est donc plus un mouvement touareg, mais une milice islamiste.
            Les Islamistes ont maintenant pris possession de Gao et de Tombouctou où ils imposent l’ordre islamique. Ils ne sont pas très nombreux, entre 300 et 500 mais puissamment armés et ils détiennent des otages européens et algériens.
            Le MNLA a perdu son avantage des débuts, celui des stocks d'armes, ramenées de Libye au moment de la chute de leur employeur Mouammar Kadhafi. Hama Ag Sid'Hamed, porte-parole du conseil transitoire du MNLA, le reconnaît : "Nos hommes ont vendu leurs armes et leurs munitions au Mujao  (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, autre groupe armé actif au nord du Mali). On leur disait : ne vendez pas, vous vous faites désarmer et, pire encore, ces armes seront bientôt retournées contre vous, comment expliquer ça à des gens qui n'ont rien."
    Le MNLA est à court de moyens financiers, contrairement aux mouvements islamistes dont les caisses ont été alimentées par les prises d'otages mais aussi par les trafics aux mains d'une "mafia" que n'effraient pas les relations avec les djihadistes.
            La destruction systématique de mausolées à Tombouctou, qui indigne l’opinion publique, correspond à une vision fondamentaliste de l’Islam, assimilant le culte des saints locaux qui y sont enterrés à de l’idolâtrie. Le salafisme ne s'accommode pas des pratiques de l'islam de rite malékite en vigueur à Tombouctou.

            Si nous ne faisons rien, il va se développer un califat fondamentaliste en zone sahélienne, débordant du Mali. Il faudrait aider les Touaregs dans leur combat contre les islamistes.

            Il faut aussi convaincre Bamako que le Mali unitaire a vécu et faire revenir les Touaregs sur leur déclaration unilatérale d’indépendance en échange d’une très forte décentralisation.
    Mais il faudrait que les responsables politiques européens abandonnent des idées obsolètes comme celle de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation déjà mise à mal en Somalie, au Soudan et même aux Comores.
            Sinon nous risquons de voir intervenir l’Algérie, qui se sent menacée à sa frontière sud, Alger négocie avec tous, y compris avec le Mujao qui détient, depuis le 5 avril, le consul d'Algérie et six de ses collaborateurs, enlevés à Gao.
            Or, si Alger, seule puissance régionale militaire, qui avait parrainé les accords entre les rebelles touaregs et le pouvoir central de Bamako en 2006, maintient coûte que coûte sa ligne pour une "solution politique négociée" et réfute toute idée d'intervention, des généraux militent désormais en coulisses pour une option militaire.

  • L'âme française : ”Le château de Versailles”, de Louis Dussieux...

            Philippe Vallet, qui n'en rate pas une, n'a évidemment pas laissé passer cette occasion d'élever son public, dans sa toujours excellente Chronique Le Livre du jour, sur France info :

            http://www.franceinfo.fr/livre/le-livre-du-jour/le-chateau-de-versailles-de-louis-dussieux-preface-de-michel-deon-471215-2011-12-13 

    versailles dussieux.jpg

    Jean-Cyrille Godefroy Editions, 1056 pages, 39 euros

     

    Préface de Michel Déon


    Qui est-il ? Je crains qu’en dehors d’un milieu chevronné de dix-septiémistes, on ne connaisse guère ce L. Dussieux qui, en 1885, se présente comme Professeur à l’Ecole militaire de Saint-Cyr, chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Instruction publique et Correspondant du comité des travaux historiques.

     Son chef-d’œuvre – Le Château de Versailles -- a été publié hors Paris, sur les lieux mêmes qui l’ont inspiré. La page de titre porte : Bernard, libraire-éditeur, 9 rue Sartory à Versailles. La mise en page de l’exemplaire original est d’une exceptionnelle clarté et la typographie a l’élégance convenant à un livre aussi majestueux. Le choix des héliogravures (E. Charreye, à Paris) est un bonheur. On regrette, une fois de plus, que le relieur n’ait pas conservé la couverture. Dans combien de bibliothèques sommeille encore ce chef d’œuvre ? 

    Un livre sur le château de Versailles ? Avec les albums de photos, il s‘en publie des dizaines par an, et celui de Dussieux est unique dans son genre et sa minutie. On imagine aisément que c’est l’œuvre d’une vie consacrée à la gloire du génie français. L’auteur s’est proprement incarné dans les quatre Louis qui ont été l’âme de ce château mythique chargé d’Histoire et de légende. Il en est le guide en compagnie de ses Rois et de la Cour, le confiant ami de Saint Simon, du si précieux Dangeau, du Marquis Tallemant des Réaux, des grands seigneurs qui écrivaient un français au sommet de sa perfection. Si les murs ont de la mémoire, ils se souviennent du génie de Racine, historien du Roi, de Molière son auteur préféré, des violons de Lully, des artistes venus de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Espagne, et que dire des nombreuses femmes dont la beauté, l’intelligence et… les charmes ont été une des séductions – et non la moindre - de ces lieux enchantés. Versailles est le musée d’une France à son apogée brisée par la Révolution de 1789 après laquelle rien ne sera plus comparable. De l’utilisation du château de Versailles par Louis-Philippe, par les IIIe, IVe et Ve républiques, on ne saura évidemment rien et nous oublierons quelques outrages, un homard en carton dans la chambre de Louis XIV, les viols répétés de l’art du XXIe siècle qui n’est ni l’art ni une pauvre instantanéité. 

    La réussite de cette extraordinaire somme est la méthode de Dussieux. Il est partout, prête l’oreille, s’abandonne – mais brièvement - aux rumeurs, fouille les archives, trie les factures et les devis, discute des grands projets, apporte des raisons là où il n’en paraissait pas, cite abondamment les commentaires et les réactions, mêle savamment la petite et la grande Histoire, la petite ayant souvent des causes plus graves que la grande. La mosaïque des sources et des témoignages dresse devant le lecteur une large fresque, un Versailles universel, le sommet de toutes les passions humaines libérées. Le XVIIe siècle explose comme a explosé le Ve siècle de la Grèce classique. Il a aussi ses témoins, ses acteurs, ses dénigreurs, ses héros, ses intelligences. Versailles en est la symbiose. Une langue, le français, est commune à l’Europe. Le goût est français. Dussieux est un rat de bibliothèque et d’archives, un détective à qui rien n’échappe, le petit comme le grand, et ce qui aurait pu être une lourde enquête est une promenade dans l’Histoire, commentée par un guide qui a pris modèle sur la célèbre promenade de Louis XIV dans les jardins commentée pour ses invités, les ambitieuses perspectives de Le Nôtre, grand pacificateur des beautés de la nature. Tout doit plier devant le plus ambitieux des ordres et gare à ceux qui se trompent. L’inventaire de Dussieux est impitoyable : « Piganiol se trompe quand il attribue les sculptures de cette bibliothèque à Dugoulon et Promié. Ce malheureux ne sait pas que dans les registres elles sont de Verbecht. » Ou bien il a repéré un vol – ou un emprunt indélicat : « Le tableau, un Déjeuner d’huîtres » appartient aujourd’hui au Duc d’Aumale. » C’est tout juste s’il ne prie pas le Duc de le rapporter dans les plus brefs délais. Comme il aurait été au Paradis quand, dans une vente publique, un secrétaire racheté par un mécène américain est rendu au château 150 ans plus tard. Intendant soucieux des cruelles lézardes de la pierre, il note : « Ce balcon a été placé au premier étage de la Cour des Cerfs, en remplacement de l’ancien qui était en mauvais état. » Avec Dussieux, on ne court aucun risque de se tromper dans une scène historique. Blessé d’un coup de couteau par Damiens, Louis XV, atteint à la poitrine, refuse de l’aide pour remonter l’escalier dont il descendait, notre historien ajoute un mot : « l’escalier est le 35. » 

    Certes, on attend Dussieux sur le sujet délicat du Parc-aux-Cerfs. Il n’évite rien, garde son sang-froid et sans un blâme, livre les règles secrètes du gynécée, compte les enfants naturels plus ou moins acceptés, garde le silence sur les autres. Le portrait de la Pompadour est vu par un gardien de sérail. À peine se plaint-il seulement que Versailles, ce phare de l’Europe, ait, au fil des ans, perdu de son prestige politique et acquis une réputation scabreuse, rachetée par Louis XVI et Marie-Antoinette. La Révolution est en marche. À la porte même du château, elle gronde. Les fastes lyriques de Versailles n’y sont pas pour rien. C’est dans ce qu’elles ont de plus – ou de trop - précieux que les civilisations sont le plus vulnérables. Dussieux ne s’y trompe pas, mais ce n’est pas l’affaire d’un historiographe.

     

    Michel Déon, de l’Académie française