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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Rendre compte de la guerre, entre distance et engagement, par Christophe Boutin.

    Entre genre littéraire et arme politique, le journalisme de guerre, au XXe siècle, consiste à prendre parti pour un camp ou à philosopher sur l'idée même de conflit.

    Les correspondants de guerre doivent à la fois en faire comprendre la stratégie ou les implications géopolitiques et faire sentir ce qu’elle peut avoir de tragique. Dans sa riche introduction à un volume qui leur est consacré, Emmanuel Mattiato évoque la naissance de telles informations, remontant aux campagnes contre le Turc au XVIIe siècle, pour noter qu’au cours des XIXe et surtout XXe siècles « la presse se politise véritablement en se divisant pour la première fois entre droite et gauche, et, grâce aux progrès techniques, fixe dans leur quasi immédiateté (leur actualité) le récit de guerres d’un nouveau genre ».

    Entre sous-genre littéraire et arme politique, de la guerre de Sécession à celle de 70, naît un « mythe moderne » – l’auteur renvoie au personnage de Gédéon Spillet dans L’Île mystérieuse de Jules Verne. Si la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires, son compte rendu l’est aussi, même quand le pays n’y est pas directement engagé, ne serait-ce que parce qu’il participe au concert des nations. Armées ou gouvernements font des choix d’accréditation permettant à certains d’aller en première ligne et reléguant les autres à l’arrière, et le premier conflit mondial redéfinira la place d’une propagande essentielle pour maintenir le moral des troupes comme celui de l’arrière dans une même union sacrée. Mais tandis que monte la tension entre démocraties et totalitarismes, la presse politique manifeste sa vitalité dans l’entre-deux-guerres – période que traite cet ouvrage – avec deux opérations militaires relevant d’un colonialisme tardif, l’Espagne dans le Rif et l’Italie en Éthiopie, puis la guerre d’Espagne.

    Après la défaite d’Anoual (1921), l’Espagne reprend la lutte au Maroc, engageant ses troupes indigènes, les regulares, et sa Légion. Teresa de Escoriaza (Christine Lavail) se voit alors confier un reportage sur la situation des hôpitaux de campagne. Elle ira plus loin, se tenant au plus près de toutes les victimes, militaires espagnols comme victimes civiles des exactions des légionnaires, mettant en exergue des cas particuliers pour mieux toucher son public. Ernesto Gimenez Caballero (Manuelle Peloille) rend compte de cette même guerre du Rif autour d’un questionnement sur ce que devrait devenir cette Espagne qui n’a pas su garder ses colonies américaines et qui s’est tenue à l’écart du premier conflit mondial, plongée ici dans une guerre moderne déstabilisante – par la violence de la défaite initiale mais aussi en accentuant l’écart entre troupes métropolitaines et troupes coloniales. Pas question pour lui de grandes figures de héros : mécanisation, massification, ennui et abrutissement seraient la règle pour des soldats présents sans véritablement savoir pourquoi. Manuel Azana enfin (Elvire Diaz) est ici présent pour ses écrits portant sur la Grande Guerre d’une part, sur la guerre civile espagnole d’autre part, proposant une analyse globale de ces conflits qui va au-delà du simple reportage.

    Correspondant ou historien ?

    C’est au sujet de la guerre d’Éthiopie que reviennent les vrais correspondants de guerre, américains (Mauro Canali) ou plus globalement étrangers (Matteo Scianna). On suit des personnalités comme Evelyn Waugh, qui tira de cette expérience son admirable roman Scoop, chef-d’œuvre d’humour (on se souviendra de l’équipement surréaliste avec lequel part le héros), comme Georges L. Steer, représentant du Times qui sera quelques années plus tard, lors du Second conflit mondial, officier des services de propagande dans cette même Éthiopie puis en Birmanie, ou comme le général John M. C. Fuller, sympathisant d’Oswald Mosley venu pour le Daily Mail… Indro Montanelli (Sara Izzo) est lui un soldat du 20e bataillon érythréen qui livre des textes sur la vie quotidienne de cette unité qui n’a jamais été vraiment engagée, sorte de carnet de voyage dans des fortins perdus rappelant plus Le Désert des Tartares de Dino Buzatti que les Orages d’acier de Jünger.

    Olivier Dard fait le lien entre le conflit éthiopien et la Guerre d’Espagne en suivant ces nationalistes français qu’il connaît mieux que personne. Dans l’affaire d’Éthiopie, Gringoire, où officie Henri Béraud, mais aussi L’Action française, avec Jacques Bainville et Henri Massis, s’opposent aux sanctions contre l’Italie et dénoncent la main de l’Angleterre. Mais ils ne se rendent pas sur place, contrairement à Jérôme Tharaud, qui publie Le passant d’Éthiopie, ouvrage dans lequel il s’attache à mettre en perspective l’histoire du pays. Reste que s’il critique le Négus et son armée, c’est la guerre vue de très loin. Quelques années plus tard, avec Cruelle Espagne, le même Tharaud sera cette fois plus impliqué : après avoir évoqué ses rencontres passées avec les dirigeants espagnols pré-républicains, il dénonce l’« immonde tuerie qu’est une guerre civile », mettant en perspective la « terreur rouge » dans le Nord et la répression qui a suivi la prise de Badajoz par les troupes de Franco. Pierre Héricourt, venu de L’Action française, s’engage lui clairement derrière Franco, après avoir rencontré au Maroc des Espagnols fuyant les exactions du camp républicain, et son Pourquoi Franco vaincra sera bientôt complété par Pourquoi Franco a vaincu, puisque, finalement, han pasado… Autre intervenant plus militant ici que simplement correspondant de guerre, Jean Hérold-Paquis, qui sert dans la Bandera Jeanne d’Arc avant de parler au micro de Radio Saragosse. Reste bien sûr à évoquer un Robert Brasillach qui va publier, avec Henri Massis, un ouvrage glorifiant la résistance des Cadets de l’Alcazar, puis avec Maurice Bardèche une Histoire de la guerre d’Espagne. Correspondant de guerre ou, déjà, historien d’un conflit ? L’Espagne présente dans Notre avant-guerre est bien autre chose en tout cas que le simple lieu d’affrontements guerriers.

    Dans le camp opposé, les études présentées concernent essentiellement les « reportrices » (Anne Mathieu) travaillant pour Le Populaire, journal de la SFIO, ou la presse communiste, L’Humanité ou l’hebdomadaire Regards qui dénoncent les exactions des nationalistes et les menaces fascistes en Europe. D’autres femmes écrivains (Alison Palio) vont se mettre en scène en tant que « femmes écrivant » au cœur de cette tourmente avec toujours un accent particulier sur les souffrances des populations civiles espagnoles du côté républicain.

    La distance de l’écrivain

    Reste un cas particulier, celui d’Antoine de Saint-Exupéry (Lola Jordan) rendant compte de ce qu’il voit en Espagne dans Paris-Soir et dans L’Intransigeant. Il part souvent de circonstances particulières – l’arrestation d’un supposé républicain, des bombardements lointains – pour faire saisir au lecteur l’angoisse que génère une guerre civile comme le caractère irréel des combats. Saint-Exupéry renvoie ainsi à des questions sur ce que devient l’homme dans la guerre – rendant compte d’une certaine symétrie des attentes des soldats des deux camps –, tenant « plus de l’écrivain-voyageur que du correspondant de guerre ». Un dernier texte sur Ersnt Jünger (Laila Youssef Sandoval) traite lui aussi compte de cette distance conservée par rapport à la guerre par un tout autre écrivain.

    Le lecteur constatera la diversité de ces comptes rendus qui trouvent tous un débouché journalistique mais qui, en dehors des divergences politiques, montrent surtout combien l’approche du conflit peut différer. Pour beaucoup de correspondants envoyés par une presse de plus en plus politisée dans cette période, la neutralité ou l’objectivité ne sont pas de mise : il s’agit de prendre parti, non pas contre la guerre en soi, mais uniquement contre la manière dont le camp d’en face la mène. De manière symbolique, ensuite, on notera la part belle laissée à l’émotion, avec une personnalisation des situations très éloignée du seul déroulement des opérations militaires. Mais pour d’autres de ces correspondants, la guerre est vite prétexte à une réflexion sur les grandeurs et servitudes de l’état militaire, sur la situation de leur pays, quand ce n’est pas sur la nature de l’homme. En suivant ces récits croisés, on comprend qu’il faille souvent attendre les historiens futurs pour comprendre ce qui s’est vraiment passé…

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     Emmanuel Mattiato, Manuelle Peloille et Olivier Dard,  Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc-Éthiopie-Espagne, Presses Universitaires Savoie Mont Blanc 2020 ; 321 p. 25 €

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • ”Louis XVI” 2013 !...

    Les Messes pour Louis XVI ne doivent pas être de pure commémoration.....

    Albert Camus le meurtre du roi pretre.pdf

          Les Messes pour Louis XVI, dites partout en France - et à l'étranger - depuis 1793, ne sont plus de pure commémoration. Elles doivent aussi, elles doivent surtout, pour aujourd'hui, nourrir le processus de dérévolution dont la France a besoin pour renouer avec son Histoire, se replacer dans le droit fil de sa trajectoire historique et, s'il se peut, reprendre, un jour, sa marche en avant.

          Pendant bien des années, en effet, tous les 21 janvier, les Messes pour Louis XVI étaient, essentiellement, commémoratives.

          Les dernières de cette longue série, que l’Action française était presque seule à maintenir, ne réunissaient plus, du moins en province, malgré une fidélité remarquable des participants, que peu de monde; elles étaient plutôt tristes; souvent, le célébrant ne disait pas un mot du roi Louis XVI; ces Messes avaient un air de naufrage du grand souvenir qui les motivait.

          Les choses ont bien changé depuis déjà quelques années. 

          Il nous semble qu'elles ont basculé, pour un certain nombre de raisons assez identifiables, autour des années 1987, 1989 et 1993 ... 

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           1987, c'était le millénaire capétien où le comte de Paris prit l'heureuse décision de titrer, avec solennité, ses petits-fils Jean et Eudes, ducs de Vendôme et d'Angoulême ; de désigner le prince Jean comme devant reprendre le flambeau de la Famille de France et de la tradition royale. Par là, il semble qu'il rouvrait à l'hypothèse monarchique un horizon nouveau ...

           1989, ce fut l'échec patent des commémorations de la Révolution.

           1993, deuxième centenaire de l'exécution de Louis XVI, ce fut, grâce à l'action de quelques uns (Jean Raspail, Marcel Jullian, Jean-Marc Varaut ...) l'occasion d'un procès en règle de la Révolution, de ses horreurs, de l’exécution du Roi et de la Reine, du martyre de Louis XVII, de la Terreur, du génocide vendéen ...  

           Quelques uns encore (Jean-Marc Varaut, Alain Besançon, Jean-François Mattéi) ont développé l’idée que cette révolution était la matrice des horreurs révolutionnaires et totalitaires qui ont marqué tout le XXème siècle. Ainsi, le rejet de la Révolution commençait à s’inscrire dans notre modernité. Et aboutissait, de facto, à la remettre en cause. On sait que, depuis, cette remise en cause est pratiquée aussi par des intellectuels issus de la Gauche, parmi les plus éminents.

           Au cours des années qui ont suivi, la redécouverte progressive de notre histoire monarchique par un certain nombre d’intellectuels, mais aussi dans la presse, les médias, et, finalement, une frange non négligeable de l’opinion française, s’est faite, de plus en plus, de façon non plus négative, mais positive.

           De fait, notre hypothèse étant qu’un certain basculement de ce que Barrès nommait « les puissances du sentiment » s’est produit, en France, à partir de 1987 jusqu’à aujourd’hui, l’on ne peut plus parler ni de la Révolution ni de notre passé monarchique, après, comme on en parlait avant…  

           Ce n’est sûrement pas une coïncidence, si, simultanément, dans toute la France, les Messes du 21 janvier ont pris, de façon a priori surprenante, un nouveau visage. Les assistances sont devenues nombreuses, ferventes, priantes ; les prêtres sont devenus sensibles à l’exemplarité du Roi et de la Reine, au sort indigne infligé à Louis XVII, aux conséquences sociales, politiques et, même, religieuses de la Révolution. Ces Messes ont cessé d’être des Messes d’enterrement. Elles ont retrouvé un sens. La liturgie y est, souvent, redevenue très belle et la présence des Princes, à Paris, comme en Province, donne à ce qu’elles commémorent une incarnation qui pourrait être utile au temps présent.

           C’est ainsi que les Messes pour Louis XVI contribuent symboliquement et performativement à ce que nous appelons le processus de dérévolution. Processus dont la France a besoin pour rompre le cycle schizophrène qui, depuis deux siècles, l’a coupée d’elle-même.

           Nous avons la chance historique – pour la première fois depuis fort longtemps – que les Princes de la Maison de France, y soient, à titre éminent, partie prenante.  

           Si nous savons contribuer à activer et amplifier ce processus, tout simplement, nous serons utiles, non à notre propre plaisir, mais à notre Pays.

           Nous publierons ici la liste de toutes les messes dont nous aurons connaissance... 

     Lundi 21 Janvier 2013

     

    Paris : * 12h15, Saint-Germain-l'Auxerrois. Messe célébrée à la demande de l’Oeillet Blanc par le Révérendissime Père Abbé de Kergonan, Dom Piron, en présence de Mgr le Comte de Paris et des princes de la Maison de France

              * 18h, St Nicolas du Chardonnet (5ème).

    Saint-Denis : 12h00, en la Basilique Saint-Denis.

    Marseille : * 19h, Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado, 8ème. Messe célébrée par Monseigneur Jean-Pierre ELLUL. Avec chants grégoriens, orgues et chorale.

                   * 18h30, Eglise Saint Pie X, 44, rue Tapis Vert (1er).

    Montpellier: 18h, Chapelle des pénitents Bleus, rue des Étuves.

    Béziers : 18h, Église des Pénitents, rue du 4 Septembre.  

    Bordeaux : 19h, Eglise saint-Bruno (tram ligne A).

    Fabrègues : 18h30, Prieuré Saint-François de Sales, 1 rue Neuve des Horts.

    Lyon :  18h30, Église Saint-Denis de la Croix-rousse. 

    Grenoble : 18 h, Collégiale saint-André.

    Toulon : * 18h30, Paroisse Saint-François de Paule. Messe célébrée par Mgr. Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

                * 18h30, Eglise Sainte Philomene, 125 bd Grignan, Le Mourillon.

    Mulhouse : 19h30, en l'église Saint-Etienne.

    La Gaubretière (Vendée) : 10h30, en la chapelle de Ramberge.

    Roullet-Saint-Estèphe : 18h30, en l'église de Roullet.

    Ceyssac : 18h30, en l'église (43000 – Le Puy-en-Velay). 

    Saint-Etienne : 19h, à la Chapelle St Bernard. 

    Perpignan : 18h30 au Prieuré du Christ-Roi, 113 avenue du Maréchal Joffre. 

    Caen : 18h30, Chapelle Saint Pie X.

    Fontainebleau :  18 h 45, Eglise du Carmel, 8 Bd. Général Leclerc (Fraternité St Pierre).

    Limoges : 11h15, Saiont-Michel-des-Lions.

    Lille : 19h, Chapelle Notre-Dame-de-la-Treille, 26 rue d'Angleterre.

    Nancy : 18h30, Chapelle du sacré-Coeur, 65 rue du Maréchal Oudinot.

    Rennes : 19h, Chapelle Saint-François, 43, rue de Redon.

    La Rochelle : 18h15, cathédrale Saint-Louis, Place de Verdun.

    Quimper : 18h45, en la cathédrale Saint-Corentin.

    Saint-Paul-de-Jarrat (Ariège) : 18h, église paroissiale.

    Dieppe (Seine-Maritime) : 9h30, église Saint Jacques.

    Toulouse : 18h15, en l'église St Jérôme, 2 Rue du Lieutenant Colonel Pélissier. 

    Avignon : 18h, en la chapelle de la Sainte Croix (Pénitents gris), 8 rue des Teinturiers.

    Nice : 18 h 30, en l'Oratoire St Joseph, 18 rue Catherine Ségurane.

    Rouen : 18h30, Eglise St Patrice.

    Italie :

    Une Messe sera célébrée à Rome; lieu, date et heure seront donnés très prochainement... 

    Belgique : 

         * Bruxelles : 19h, Eglise Conventuelle du Couvent Sainte Anne, Avenue Léopold Wiener, 26 B. Messe célébrée par Mgr Gilles Wach. 

      * Rixensart : 11h, au château, en présence de la Princesse de Mérode, Jeanne de Lur- Saluces et les Membres belges de l’Association Louis XVI (Antenne de Belgique). Messe célébrée par le Père Gregor. S.A.S le Prince Maximilien de Croy-Roeulx donnera lecture du Testament du Roi.

    *A Tournai, chaque année depuis 1844, une Messe pour Louis XVI est célébrée en la cathédrale...

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    Manifestations organisées d'autres jours que le 21 janvier :

    1. Samedi 19 janvier

    Strasbourg : 16h30 en la cathédrale Notre-Dame.

    Fontaines-les-Dijon (Côte-d'Or) : 11, basilique Saint-Bernard.

    Vichy : 10h30, en la chapelle du Sacré-Coeur (Ecole Jeanne d'Arc, 12 rue du Mal Joffre).

    Le Planquay (Eure) : 11h, Messe, Église du Planquay.

    Louailles (Sarthe) : 11h, Messe, Église de Louailles.

                                 Après la messe, déjeuner-débat à 12h30, salle polyvalente de Vion (3,5 km de Louailles) animé par Christian Franchet d’Espèrey, sur le thème "Louis XVI : une politique étrangère française, une leçon pour le temps présent".

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    2. Dimanche 20 janvier

     

    Périgueux :   16 heures, en l'église Notre-Dame-de-Toutes-Grâces, 19, rue du 34e Régiment-d'Artillerie.

    Brive : 10H30, en l'église du Christ-Roi de Brive, rue d'Espagnac.

    Amiens : 10h30, Chapelle, 195 rue Léon Dupontreué.

    Nice : Journée-hommage (Messe, Déjeuner, Conférence) : renseignements 04 93 81 22 27

    Nancy : 9h25, Église Saint Pierre, Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. 

    Fête des Rois de l’U.S.R.L. et de La LORRAINE ROYALISTE à partir de 12 h. Repas suivi de la galette traditionnelle, Restaurant « Chez Maître Marcel » (au coin des rues Raymond Poincaré et de l’Armée Patton à Nancy). Allocutions de Jean-Marie CUNY, Jean-Paul LUPORSI, Philippe SCHNEIDER. Inscrivez-vous dès maintenant à La Lorraine Royaliste, 22 rue Victor Hugo, 54000, Nancy ou téléphonez au 06 19 19 10 69. Inscription impérativement pour le 15 Janvier au plus tard.

    Nantes : * 12h30 : Dépôt de Gerbe en hommage à Louis XVI et aux victimes de la Révolution . 
                 * 13h15 : Repas à la Taverne du Château : 23 Allée Commandant Charcot (PAF : 23 euros. Inscription obligatoire par mail : urbvm@hotmail.fr )

                 * 15h : Conférence de Gérard Bedel : Louis XVI ou la tragédie de la Vertu. (PAF pour ceux qui ne déjeunent pas sur place : 2 euros).

    Belloy (Oise) : 11h, Messe, Église de Belloy. 

    Paris : Marche aux flambeaux en hommage à Louis XVI. Rendez-vous devant l’église de la Madeleine à 18h00 précises.  

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    3. Mardi 22 janvier :

    Bayonne : 18h30, en la cathédrale de Bayonne. Messe célébrée par Mgr. Aillet, Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron. 

                          La Messe sera suivie par un dîner (19 h 45 au Restaurant

  • Éphéméride du 14 juillet

    Bien qu'ambigüe, la Fête Nationale est le grand moment d'hommage à l'Armée française...

     

     

     

     

     

    1077 : Consécration de la cathédrale de Bayeux  

     

    C'est Odon de Conteville, évêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume le Conquérant, qui préside les cérémonies : la nouvelle cathédrale de sa ville est l'une des plus importantes de Normandie.

    La dédicace est présidée par l'archevêque de Rouen en présence de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre.

    La tapisserie dite "de Bayeux" ou "de la Reine Mathilde" (de son vrai nom, Le Telle du Conquest), longue de 69 mètres, est étendue dans la cathédrale.

    Elle a été réalisée spécialement entre 1066 et 1077 pour célébrer cet événement (voir l'Éphéméride du 27 septembre) : 

     

    http://www.panoramadelart.com/broderie-de-la-reine-mathilde-dite-tapisserie-de-bayeux 

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    1223 : Mort de Philippe II Auguste

             

    Le roi de France s'éteint à Mantes à l'âge de 58 ans. Rongé par la fièvre depuis plus d'un an, il a souhaité mourir à Paris, mais c'est en faisant route vers la capitale qu'il rend l'âme. Son corps est transporté à Saint-Denis où pour la première fois un nouveau cérémonial est adopté : le roi repose dans son cercueil à visage découvert, habillé de son manteau royal et coiffé de sa couronne.

    Son fils Louis VIII lui succède. C'est le premier à n'avoir pas été sacré du vivant de son père. Les six premiers capétiens avant Philippe Auguste (Hugues Capet, Robert II le Pieux, Henri 1er, Philippe 1er, Louis VI et Louis VII) avaient tous fait sacrer leur fils aîné : Philippe Auguste, septième capétien direct, fut le premier à se dispenser de cette précaution car, à partir de lui, la dynastie est suffisamment forte pour n'avoir plus besoin de cette précaution...

     

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    Sceau de Philippe Auguste
     

     

     

    Du Larousse des Rois de France :

     

    "...Pour le reste, le royaume vit en paix... C'est de façon pacifique que Philippe, éternel "agrandisseur" du domaine (il l'a quadruplé : Artois, Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Auvergne, Champagne ndlr) fait main basse sur une pièce de choix : la Champagne... Le royaume est alors prospère, comme nous l'indique le budget de 1221, réalisé par l'administration française pour inventorier les recettes et dépenses du royaume. Ce document précieux montre, outre le savoir-faire archivistique et comptable de l'administration capétienne, la bonne santé économique de la France et la solidité de son gouvernement, qui épargne environ le tiers de son revenu annuel..." (p. 58).

    "Le règne de  Philippe est celui de la naissance d'une idéologie capétienne...

    Des vecteurs forts de cette idéologie voient alors leur fonction renforcée, voire instituée:  Saint-Denis, la nécropole; Reims, le lieu du sacre; ou encore Paris, la capitale, que Philippe soigne particulièrement, puisqu'il la fait en partie paver et qu'il y fait édifier la forteresse du Louvre (où sont gardés archives, comptes et trésor) et une enceinte nouvelle autour de la ville - sans compter la concession de privilèges à l'université naissante et al centralisation dans la ville des organes centraux de gouvernement.

     

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     Le Paris de Philippe Auguste 

     

     

    Le roi règne désormais sur un espace, ainsi qu'en témoigne la territorialisation des charges administratives, et, plus encore, l'usage fugace, dans un document de 1204, de la formule "rex franciae", "roi de France", au lieu de rex Francorum, "roi des Francs"; est ici esquissé le passage d'une royauté exercée sur des hommes, "les Francs", à une royauté territorialisée, soit exercée sur un espace, "la France", dont les habitants seraient tous sujets dudit "rex Franciae"...

    Surtout, le roi est la clef de voûte d'un système idéologique qui commence à se dessiner, et que le règne de Louis IX (1226-1270) et les derniers siècles du moyen-Âge continueront de préciser : le roi y est largement sacralisé, au moyen d'une abondante littérature insistant sur ses fonctions, telle la défense de l'Église - on trouve déjà sous Philippe Auguste le terme de "Très-Chrétien", qui ne devient fondamental dans la titulature qu'à partir de Charles V et Charles VI - , sur les vertus du sang royal et sur le prestige de sa lignée. Enfin, un cérémonial toujours plus fort met soigneusement en scène les principales étapes de son existence, de la naissance et du baptême aux funérailles en passant, bien sûr, par le sacre.

    Quelle réussite ! Philippe fut incroyablement victorieux. Exception faite de quelques demi-échecs et de rares défaites, sa vie est pleine de succès : les Plantagenêts sont abaissés, l'autorité royale affirmée dans le royaume, la France est la première puissance d'Occident..." (p.61).

     

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    Vestiges du Louvre de Philippe Auguste dégagés lors de l'installation de la grande Pyramide...
     
     
     
     
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    1789 ? 1790 ? : Ambigüité majeure de la Fête nationale...

     

     

    Certes, officiellement, c'est le 14 juillet 1790 - et, donc, la Fête de la Fédération, moment fugitif et illusoire de véritable "union nationale"... - que l'on célèbre. Mais le télescopage des deux dates prête malheureusement, et assez souvent, à confusion.

     

    Le 14 juillet 1789, on promène des têtes au bout des piques. François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires".

     

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    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres." dit l'horrible légende de cette gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.

     

    Que s'est-il vraiment passé, "le 14 juillet" ? Rien de très glorieux, et, pour être parfaitement exact, rien que du franchement sordide, du répugnant à l'état pur : le gouverneur de la forteresse, Launay, se fiant à leur promesse, laisse entrer les assaillants, qui avaient préparé leur coup; il est assassiné, et sa tête promenée au bout d'une pique !... De la prison (!), on extrait les seuls sept prisonniers qui s'y trouvent : quatre faussaires, un libertin et deux fous, qui, dès le lendemain, seront discrètement conduits à Charenton.

    Voilà la "gloire de la République" ? 

            

     

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants...

    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

     

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    La Bastille, telle qu'elle se présentait au XVIIIème siècle (gravure du temps)

     

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de rendre - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge le plus énorme à l'ignominie la plus révoltante, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur.
     
     
  • Livres & Société • L’essai du mois : Quand le politiquement correct est une nouvelle censure

    Par Matthieu Baumier

    Essai-du-mois.jpgDepuis la parution du Multiculturalisme comme religion politique, où il mettait les pieds dans le plat du politiquement correct à la française et à la québécoise, le sociologue et chroniqueur politique venu de la belle province d’outre-Atlantique, Mathieu Bock-Côté, est devenu l’une des voix qui comptent et portent dans la vie intellectuelle française.

    Il dénonçait alors l’évolution de la démocratie en obsession du multiculturalisme et la manière dont « l’antifascisme » a mué depuis Mitterrand en nouvelle grande intolérance, ce que démontrent les violences actuelles des black blocs, à l’exemple du vandalisme perpétré contre l’ISSEP à Lyon ou des dégâts causés par ces mouvances lors des manifestations des Gilets jaunes.

    L’antifascisme prétendu est devenu un projet autoritaire, excluant l’autre, refusant le jeu démocratique et parlementaire, s’attaquant à la liberté d’expression et de circulation, développant des thèses ethniquement racialisantes et hiérarchiques, sur fond de rejet de tout ce qui est culturellement blanc et européen, seule identité qui ne devrait plus exister.

    Chacun attend que des « commissions de lutte contre les violences de la gauche radicale » soient mises en œuvre à l’Assemblée Nationale et que les milices en noir concernées soient dissoutes, mais rien ne vient. Pourtant, à bien relire ce que je viens d’écrire, il y a dans ces mouvances plus de critères rappelant « l’extrême droite », telle que Sciences Po l’expose, que dans les écrits d’un Zemmour.

    Cette violence découle directement de l’idéologie multiculturelle exposée par Mathieu Bock-Côté, de par la volonté de déconstruire les nations, les identités, la souveraineté, la civilisation chrétienne et européenne. Le malaise français trouve en effet ici sa source, à gauche, et c’est ce que vient démontrer L’Empire du politiquement correct.

    Il est amplifié par la collaboration des médias et de l’immense majorité des politiques, prétendument de droite et de gauche. De fait, tous les Juppé et Léa Salamé de France sont de gauche. Ils n’ont jamais manqué de collaborer avec la confiscation de la démocratie par des minorités aux idées directement venues des campus américains puis recyclées dans les universités et grandes écoles françaises, Sciences-po et l’EHESS en étant d’infâmes viviers, sous couvert de la prétendue légitimité donnée par les « sciences sociales ». Celles-là même que nous avions exportées aux États-Unis dans les années 70 du siècle passé et qui reviennent ainsi comme un boomerang. Les gouvernements successifs ont laissé des pensées sectaires s’installer dans des universités où sont imposées des conceptions de type gender studies ou décolonialisme.

    C’est ce qui est passionnant dans ce nouvel essai de Mathieu Bock-Côté. Fin analyste de la situation, il réactive ses idées sur le rôle de ces minorités en allant plus loin, montrant qu’elles obéissent de plus en plus à une logique et à une idéologie diversitaire (quand j’entends le mot identité blanche, chrétienne ou européenne, je sors mon revolver sectaire), idéologie propagée par les médias officiels qui imposent le récit collectif quotidien, et donc les sujets qui peuvent ou non être débattus. L’angle de vue proposé ici par l’essayiste prolonge ainsi son travail sur la secte multiculturaliste hors-sol au pouvoir et montre que c’est précisément ce discours des médias, officiellement tolérant et ouvert, concrètement tueur de pensées autres, qui permet aux minorités ethniques, LGBT, etc., d’imposer leurs conceptions à la majorité et donc de détruire la démocratie française de l’intérieur. Nous serions ainsi dans une ère de censure, derrière les apparences de « parole libérée ». C’est loin d’être faux : il ne suffit pas de pouvoir s’exprimer, il faut aussi être écouté. C’est justement cela que l’empire du politiquement correct ne veut pas, écouter la pensée d’autrui. 

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    Essai du mois :

    Mathieu Bock-Côté, L’empire du politiquement correct. Essai sur la respectabilité politico-médiatique, Cerf, 2018, 300 pages, 20 €

    PM

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg       Toute pensée qui ne se traduit pas par une action est vaine, c'est une affaire entendue; mais toute action - contre le des-ordre établi actuel- qui ne se fonderait pas sur les Idées d'ordre, serait simplement de l'activisme, de l'agitation brouillonne et, au final, tout aussi vaine. C’est donc une réflexion de fond sur la famille, minée par l’individualisme, par l’égoïsme contemporains; c’est une contre-idéologie qu’il faut opposer à l'idéologie radicalisée qui sous-tend le projet de loi gouvernemental. C'est ce qu'il faut lancer, ce qu'il faut être capable d'entreprendre maintenant. Car c'est à cette condition que la grande campagne en cours trouvera un prolongement, durera, s'amplifiera et aura, en définitive, été efficace. Voilà pourquoi nous ouvrons, dès mardi, un dossier des contributions au débat de différentes personnalités et intellectuels :

    POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE "MARIAGE POUR TOUS".  

            Nous commencerons en publiant l'intégralité de l'entretien de Jean Sévillia avec Chantal Delsol, puis nous mettrons à disposition les contributions de Thibaud Collin, d'Hilaire de Crémiers, de Jean-François Mattéi et d'autres encore... 

            Auparavant, demain lundi, Louis-Joseph Delanglade proposera le regard sur l'actualité qu'il jette chaque semaine ...

            Parler de l'assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes, ce n'est pas parler du passé mais du présent le plus actuel, puisque c'est ce Système, notre actuelle République idéologique, héritière de la Révolution, qui détruit de fond en comble notre société traditionnelle : on écoutera donc, mercredi ou jeudi, l'homélie du Père Manzano, prononcée ce 21 janvier, à Marseille (pour voir ou revoir les homélies de 2010 -Père Zanotti Sorkine, en présence du Prince Jean, de 2012 - Père Sciortino-Bayart ; pour lire celle de 2011 - Père Manzano)... 

             On lira également cette semaine In tenebris lux, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, et on présentera le n° 114 de Politique magazine ...

            * On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés : N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...

               * "L'Album Daudet" est terminé : du moins on l'arrête là, car on en est à 223 photos et, si l'on continue, on n'aura toujours pas épuisé le sujet, mais on aura, probablement, épuisé le lecteur...; des "passages" resteront donc dans les tiroirs, du moins pour l'instant, qui auraient pu être "sortis", mais pour une personne hyperactive comme Daudet, qui a fréquenté tant de gens - les appréciant ou non - qui a tant "bougé", qui a dit, fait, commenté tant de choses, si l'on veut tout dire et tout montrer, il faudrait un Album de 3 à 400 photos, et plus, ce qui ne serait pas raisonnable. Nous en commencerons la publication dès la fin du "21 janvier", en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", et cela occupera bien tout le mois de février : on verra qu'il s'agira, aussi, d'une contribution à la vulgarisation de la connaissance de l'histoire vraie de l'Action française, cette extraordinaire "aventure"...

    Concorde-020309b_02.jpg        * On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de l'insurrection générale de la Gaule contre César et de Claude, né à Lyon, qui devient le quatrième Empereur romain, au lancement du satellite Spot 2 et au premier vol du Concorde... En passant par François Premier, qui ordonne la construction du Château d'If et du Fort de la Garde (qui deviendra "Notre-Dame"...); le Bugey, la Bresse et le Pays de Gex qui deviennent français, par le Traité de Lyon; l'instauration de la "Saint Vincent tournante"; évidemment, l'assassinat de Louis XVI puis le début de la destruction méthodique de la Vendée par les Colonnes infernales; la capture de la flotte hollandaise par la cavalerie de Pichegru (mais oui !)... Sans oublier les naissances du futur Charles V, de Guillaume Budé, Mansart, Stendhal, Ampère; et les décès d'Anne d'Autriche, de Philippe Buache, Claude Chappe, Joseph Boze, Géricault, Nerval...

            En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence

  • Éphéméride du 22 août

    1764 : Naissance de Charles Percier (ici, l'Arc de triomphe du Carrousel, au Louvre)

     

     

     

     

     

    1647 : Naissance de Denis Papin 

     

    22 aout,denis papin,fragonard,percier,fontaine,debussy,fardier,cugnot,vapeur,louis xv,mistralLes premières expériences convaincantes faites avec la vapeur en tant que source d'énergie de propulsion remontent à la seconde moitié du XVIIIème siècle, et font suite à la découverte de la pression atmosphérique par Torricelli en 1643 (confirmés et prouvés par Pascal cinq ans plus tard : voir l'Éphéméride du 19 septembre).
     
    Dès 1680, le Hollandais Christiaan Huygens avait eu l'idée d'un moteur fonctionnant suivant le principe du vide provoqué dans un cylindre par l'explosion de poudre à canon.
     
    Quelques années auparavant, le Français Hautefeuille avait utilisé le même procédé avec sa "machine pour aspirer l'eau".   

    L'engin de Huygens peut être considéré comme le premier moteur à combustion interne, mais, bien vite, on renonça à l'explosion pour utiliser une énergie moins violente : la vapeur. Et c'est, cette fois, à Denis Papin que l'on doit la mise en évidence des propriétés énergétiques de la vapeur.

    Lui aussi avait travaillé sur le problème du vide, puisqu'il avait été le collaborateur de Huygens. C'est au cours d'un voyage d'étude en Angleterre qu'il construisit sa fameuse "marmite", premier autoclave, pour lequel il imagine, en 1679, une soupape de sécurité (ci dessous; voir l'Éphéméride du 22 mai).

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    À la même époque, les Anglais Newcomen, Savery et Cawley construisirent eux aussi des machines à vapeur, témoignant de l'intérêt croissant porté à ce type de moteur, qui ne rencontrait pas que des admirateurs si l'on en juge, par exemple, par l'opposition acharnée des bateliers, dès les premières démonstrations de Papin. Sa machine fut rapidement perfectionnée, notamment par Newcomen, à la suite des travaux de James Watt en 1765, qui mit au point le système du double effet. 

    Il était désormais possible d'envisager l'application industrielle de la machine à vapeur, et plus particulièrement à des véhicules. Watt tira parti de ses travaux pour la production de moteurs destinés à l'industrie textile.

    La première application de la machine à vapeur à un moyen de locomotion est attribuée à Cugnot, qui mit au point son célèbre "fardier" (ci dessous) entre 1763 et 1765, véhicule capable de rouler à 3,5 km/h de moyenne, avec des pointes de 9,5 km/h, avec quatre personnes à bord (voir l'Éphéméride du 26 février).

    Le but de Cugnot n'était pas, en fait, de transporter des passagers, mais de tirer des canons, ce qui explique la lourdeur et le peu de maniabilité de l'engin qui fut à l'origine du premier accident "de la route", puisqu'un des prototypes s'écrasa contre un mur, en présence du roi Louis XV, devant qui était organisée une démonstration des capacités de l'engin... 

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    Sur "la machine de Papin" : 
     
     

     

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    1764 : Naissance de Charles Percier

     

    Il est si étroitement associé à cet autre architecte, Pierre Fontaine, qu'on ne peut démêler ce qui appartient à l'un et à l'autre dans les monuments qu'ils ont réalisé ensemble. 

    À Paris on leur doit, entre autres, les arcades de la rue de Rivoli et l'Arc de triomphe du Carrousel, en commémoration d'Austerlitz (ci-dessous)...

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    1806 : Mort de Fragonard

     

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    L'Inspiration...
     
     
     
     

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    1862 : Naissance de Claude Debussy

     

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    Avec Stravinsky (assis)
     
     

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    1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, mais sous forme cryptée, énigmatique de prime abord, de Frédéric Mistral

     

    Un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.

    On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Dans son livre célèbre Maîtres et témoins de ma vie d'esprit, Maurras place Mistral dans la catégorie des "maîtres"...

    Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...

    Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...

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    L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales... 

                

    En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...

    Que veut dire tout ceci ?

    La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.

    La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. À la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...

    Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".

    Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse : en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...

    Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou : la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 160 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...

    Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "À la noble d

  • Élections : quelle gifle, quel échec cuisant pour le Système et le Pays légal !...

    .... Oui : échec surtout, sur tout, pour le Système !

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    Tout à fait exact ! Deux questions, alors :

    1. Est-ce que "ça" va pouvoir tenir lieu d'Institution ?

    2. Combien de temps "ça" peut-il durer ?

     

    lfar flamme.jpg54% d'abstention ! À ajouter aux trois millions de "non inscrits" et aux bulletins blancs... Il y a en France, "à la louche", 48 millions d'électeurs inscrits : ce qui veut dire que, toujours "à la louche", 26 millions et demi de nos concitoyens n'ont pas voté hier; plus trois millions de non inscrits; plus un million deux cent mille bulletins blancs (dont ceux des membres de la Rédaction de lfar : ayant tous le choix entre un "NUPES" et un "Ensemble", hors de question pour nous tous de voter Macron ou Mélenchon : "Blancs" nous sommes, "blanc" nous avons tous voté !...) ... Ceux qui ont été élus ont donc dépassé les 50% de votants, certes, mais ce "50%" représente la moitié de largement moins de la moitié des citoyens en âge de voter ! Où est la légitimité, là-dedans ? N'est-il pas convenu que, dans une Démocratie, le Pouvoir est confié à qui obtient la confiance de la moitié des citoyens, plus un : là, on est très largement très loin du compte. Et, avec un retrait si massif des citoyens, les élus ne sont, tout simplement, pas représentatifs, pas légitimes...

    Nous vivons, de toute évidence, la troisième chute du Pays légal, dulfar flamme.jpg Système : après celle de la Troisième République, en 39, et celle de la Quatrième, en 58. Semblable à ces deux chutes, elle ne leur est pas identique, et n'en prend pas les mêmes formes : il s'agit plutôt d'un lent, mais continu, affaissement sur lui-même du Système; d'un lent, mais continu blocage des Institutions, par le retrait de fait de la participation citoyenne aux élections, quelles qu'elles soient. Que représentent des Maires ou des Députés élus par si peu d'électeurs ? Quelle légitimité ont-ils ? Aucune !

    Le Système n'est plus qu'une apparence légale, une illusion d'Institutions. Il n'a plus, pour seule force, que la force d'inertie, et pour seul avantage le fait d'être installé, d'être en place. Il ne tient plus que comme cela : par habitude, par l'habitude.

    On a rarement vu, dans l'Histoire, des Institutions se maintenir longtemps, une fois qu'elles sont devenues des coquilles vides.

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    Ceci étant dit, quelques remarques générales...

    lfar flamme.jpg1. Le coup de poker (ou, plutôt, de bluff...) de Mélenchon a lamentablement échoué. Son invraisemblable bricolage hétéroclite, sa brocante aux faux airs d'union, son mareiage forcé des carpes et des lapins a fait "pschitt" et les sourires forcés des NUPES masquent mal leur désenchantement. On peut, de toutes façons, être assurés que les quatre restes de partis formant cette grotesque soi-disant "union" ne vont pas tarder à prendre, chacun de leur côté la poudre d'escampette...

    2. Le Centre et la Droite, mots vidés de sens, sont en déconfiture totale : matérielle mais surtout intellectuelle, morale, mentale, si tant est que l'on puisse encore employer ces mots pour parler des représentants à bout de souffle de cette "chose" informe...

    • Macron-le-destructeur-de-tout a, en effet, réussi à dynamiter des deuxlfar flamme.jpg côtés de l'échiquier politique. Sauf que dynamiter les autres est une chose, construire quelque chose de sérieux autour de soi en est une autre. Tel un virus qui tue un organisme, on peut lui appliquer l'adage "morte la bête, mort le venin" : il "tue" partout, mais à ce petit jeu-là il se tue aussi lui-même et, en tout cas, ni cette fois-ci, ni la précédente, il n'a obtenu un vote d'adhésion vraie. Et il n'aura pas de majorité absolue pour gouverner (?) vraiment...

    • La seule surprise véritable vient du Rassemblement national, le seul qui tire son épingle du jeu. Un pays majoritairement désireux de réagir face à la décadence que crée et que lui impose le Système et son Pays légal va donc trouver, dans une Assemblée largement acquise aux idées inverses, un fort pôle de résistance, chose dont on ne peut que se féliciter. Cependant, instruits par l'expérience ("notre maîtresse, en politique", disait Maurras...) nous ne savons que trop que l'opinion est versatile, malléable, influençable, et que ce qu'a fait une élection, une suivante peut le défaire. La France sera tirée d'affaire seulement quand le problème institutionnel sera résolu, c'est-à-dire quand elle aura retrouvé sa royauté originelle, qui lui est consubstantielle, qui l'a faite et qui a fait d'elle la première puissance du monde, en menant une authentique politique de civilisation...

    Prenons donc cette péripétie électorale pour ce qu'elle est, réjouissons-nous du positif qu'elle apporte (mauvais candidats battus : Montchalain et surtout Castaner et Ferrand !; Macron et Mélenchon battus, fausse droite battue...) sans qu'une euphorie superficielle nous cache le négatif, et ne cessons pas une seconde d'appeler nos concitoyens à mener la seule action politique qui vaille, bien plus qu'une élection :

    "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (82)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Les sièges du mouvement : 1, rue Boccador...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "La pluie de sang", page 15 :

    "...Le siège de l'Action française était alors 17, rue Caumartin, petit hôtel modeste et étroit, si on le compare à notre actuel domicile de la rue Boccador, somptueux et commode, où l'on pourrait facilement tenir des réunions de cinq à six cents personnes..."

    C'est alors qu'elle occupait cet immeuble "somptueux et commode" qu'eurent lieu les obsèques de Jacques Bainville, et "l'incident Blum" qui, volontairement grossi et déformé par le Régime, donna à celui-ci le prétexte pour dissoudre la Ligue d'Action française.


    D'Albert Marty, dans "L'Action française racontée par elle-même" (page 328):

    "...L'après-midi, l'incident Blum, dûment grossi pour les besoins de la cause, fut évoqué à la Chambre et M. Bouisson puis M. Sarraut, président du Conseil, promirent de venger Léon Blum sans hésitation, sans faiblesse, sans retard.
    Comme s'il se fût agi du salut de la patrie, un conseil des ministres se réunit d'urgence à l'Élysée et le faible Lebrun signait, séance tenante, un décret conforme à la loi du 18 janvier 1936 - oeuvre du cabinet modéré Laval - frappant de dissolution les associations et groupements de fait, dénommés ci-après :
    - "Ligue d'Action française", dont le siège est à Paris, 1, rue du Boccador;
    - la "Fédération nationale des Camelots du Roi" et la "Fédération nationale des Etudiants d'Action française", dont le siège est à Paris, 33 rue Saint-André-des-Arts...
    Avant qu'il ne fut nuit, l'immeuble de la rue du Boccador était cerné par d'importantes forces de police et un juge d'instruction, flanqué de quatre commissaires et de soixante inspecteurs... fouillait en vain les tiroirs et les meubles...
    Ce n'est que le lendemain qu'on fit courir le bruit que le chapeau de Léon Blum avait été trouvé chez les Camelots du Roi, mais le procès-verbal établi la veille n'en avait pas fait mention : étrange oubli..."

     

    Dans notre série des "Grandes "Unes" de L'Action française", retrouvez les neuf qui racontent la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

  • Réédition de La Politique de Pierre Boutang, l'analyse d'Axel Tisserand : le nationalisme comme éthique

    9782912833341.jpgEn rééditant La Politique, de Pierre Boutang, les éditions Les Provinciales ont rendu un service inappréciable à l’intelligence française en ces temps troublés où le souci politique même de l’homme — tel est le sous-titre de l’ouvrage — est remis en cause, notamment par ce monstre froid, l’Europe, qui veut, conformément au souhait saint-simonien, remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses.  

    Or ce remplacement, en niant la dimension fondamentale du citoyen, fait de l’homme même une chose — un risque que prennent naturellement nos belles démocraties au nom d’un humanisme et d’un universalisme dont l’instrumentalisation trahit l’objectif affiché. Comme le remarquait déjà le jeune Boutang — le livre est paru en 1948 —, «  l’humanisme éternel, auquel se réfèrent les plus honnêtes des “moralistes” comme Albert Camus, n’a d’autre tort que de rejeter la politique, au lieu de l’assumer et de la transformer. » Aujourd’hui nos moralistes ne sont plus honnêtes : leur cynisme technocratique leur sert d’éthique.

    Car ce livre se veut avant tout une réflexion sur la nature politique de l’homme, que le philosophe découvre dans la figure du père, une figure que la révolution attaquera dans celle du Roi, avant que notre époque contemporaine, brouillant les repères fondamentaux de la famille elle-même, ne l’attaque plus radicalement encore en s’en prenant à l’enfant lui-même, légalement devenu objet d’un désir indéfini, voire monstrueux, en même temps que le citoyen se voit dépouillé de toute réalité. « [L’autorité], où l’enfant la découvrirait-il sinon dans son père [...] A l’origine, l’idée du père (et elle seule) donne son sens et sa valeur vivante aux interdictions [...] La réflexion politique ne pouvait alors me trouver désarmé. [...] Qu’y avait-il dans l’enseignement officiel d’une démocratie, dont la fonction première eût dû être de former des citoyens, qui permît vraiment de choisir ? Mais la politique ne pouvait justement être pour moi affaire d’opinion ni de préférence. Une idée était venue mesurer toutes les autres. La métaphysique même, où je m’élançais joyeusement à l’entrée de la classe de philosophie, ne pouvait déterminer la politique : c’est, au contraire, la politique, pour autant qu’elle prolongeait ma réflexion sur le rapport au père, sur cette situation idéale et non-choisie, qui avait mesuré, limité, la métaphysique naturelle [...] Le nationalisme, dont je trouvais les lignes claires, dessinées dans l’œuvre de Charles Maurras, ne m’était pas une doctrine à laquelle je dusse adhérer de volonté : il était une éthique, une manière d’agir exprimant mon rapport à une communauté de naissance que je n’avais pas choisie, pas plus que je n’avais choisi mon père. »

    C’est sur cette figure, trois fois fondatrice — comme Créateur, père et Roi —, que dès lors Boutang fait reposer le paradoxe constitutif du souci politique de l’homme, qui « se trouve à la jonction de l’universalité et de la singularité empirique : l’homme naît dans une communauté qu’il n’a pas choisie. Cet événement contingent et relatif constitue pour lui un engagement nécessaire et absolu, [...] un absolu que consacre l’Eglise lorsqu’elle commande de rendre à César ce qui est à César. »

    Ecrit en un temps où se disputaient deux matérialismes dont Boutang récusait la fausse querelle — le marxisme et le libéralisme : le second est encore vivace ! —, ce livre majeur, comme le note Michaël Bar-Zvi dans sa postface, « nous raconte, comme dans un récit, ce que peut et doit être la politique dans la vie d’un homme, de sa naissance à sa mort ». Oui, plus encore qu’un traité, ce livre est un récit, qui fait sa part à la légitimité de l’être politique de l’homme non pas comme identité close, qu’il est toujours possible de travestir — c’est le mensonge démocratique au semble-citoyen des Etats modernes — mais comme totalité vivante et paradoxale, engagée dans l’histoire, une histoire où chacun doit faire son salut sans que celui-ci s’y réduise (c’est le mensonge du marxisme : quant au libéralisme, c’est l’idée même de salut qu’il récuse). Car c’est par l’histoire que «  l’homme n’est pas “jeté dans le monde” mais qu’il s’y reconnaît, y retrouve son sens par le soin qu’il accorde aux jardins, aux saisons et aux cités mortelles. »

    Ou quand la politique devient souci existentiel.

    Axel Tisserand

    L’AF 2890

    Pierre Boutang, La Politique, la politique considérée comme souci, avec une postface de Michaël Bar-Zvi, Les Provinciales, 2014, 160 pages, 15 euros. En vente à LA LIBRAIRIE DE FLORE

     

  • « Sans doute nos contemporains vont-ils progressivement découvrir qu’il est des retours en arrière salutaires », par Pat

    Votre dernier essai est un plaidoyer pour le catholicisme populaire et ses marques de dévotion extérieures. Le pèlerinage parisien du 29 mai dernier sous l’égide du diocèse de Paris en mémoire des martyrs de la Commune a dû vous réjouir. Que vous inspire l’attaque par l’extrême gauche dont elle a fait l’objet ?

    La haine du sacré est depuis l’origine le moteur de la modernité. Ce qui est nouveau, c’est que la volonté d’en effacer jusqu’à la moindre trace dans l’espace public s’exprime aujourd’hui avec une intensité et une sans précédent à travers la christianophobie ambiante et, n’en déplaise à d’aucuns, à travers certaines formes laïcistes du rejet de l’. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce ne sont pas les libres-penseurs et les athées qui ont fait du sacré une terra incognita pour une majorité de la société française mais le clergé conciliaire qui s’est acharné à en détruire toutes les expressions populaires qui formaient le substrat du christianisme de masse. Les adeptes de l’« enfouissement » ont été en réalité les fossoyeurs du catholicisme en . Par un étrange paradoxe, ceux qui parlaient le plus de l’évangélisation des pauvres n’ont eu de cesse d’éradiquer tous les moyens qui rendaient l’Évangile accessible aux pauvres. En particulier ces moyens pauvres du sensible et du sensoriel qui assuraient la circulation du sacré et répondaient au besoin de merveilleux de l’âme humaine.

    Sous couvert de solidarité avec le prolétariat, nul n’a plus œuvré que le clergé progressiste pour prolétariser les petits et les humbles en les dépouillant de leurs racines et de leur culture. L’ancien directeur de La Vie, en digne héritier des entrepreneurs en démolition du catholicisme populaire, nous explique avec l’autorité d’un nouveau docteur de l’Église que le Christ n’avait pas le sens du sacré puisqu’il a été condamné pour blasphème, et que l’important, c’est la sainteté. Ah bon ! En lisant saint Jean (II, 14-16), je me dis que le Christ devait avoir un peu plus le sens du sacré que ce M. Denis, ou alors sa sainteté devait connaître des intermittences, car pourquoi, dans ce cas, a-t-il chassé avec pertes et fracas les marchands du Temple, en se faisant un fouet avec des cordes et en les couvrant de mots qu’on ne saurait qualifier ni d’aimants ni d’aimables ? Il faut vraiment être au dernier degré de la dégénérescence moderne, sans même avoir l’excuse d’être allemand et protestant, pour imaginer un Dieu insacré.

     

    Quelles conséquences voyez-vous à cette disparition du sacré ?

    La question du sacré n’est pas un symptôme. Elle est au cœur de la crise de civilisation. On ne fait pas société, on ne fait pas communauté sans , fût-elle séculière, civile ou politique. La religion, ce sont les murs porteurs. Sans sacré partagé, l’édifice menace ruine et finit par s’écrouler. La faiblesse symbolique des sacrés de substitution que sont, sur le plan politique, la République et, sur le plan matériel, la religion des choses ne leur aura guère permis de faire illusion au-delà de quelques générations. En distinguant « transascendance » et « transdescendance », Jean Wahl a bien montré qu’il ne suffit pas de dépasser. Encore faut-il savoir si c’est par en haut ou par en bas. Les religions modernes sont des transdescendances incapables de s’opposer au trop-plein conquérant de l’islam . Que faire face à cette dynamique qui est devenue le problème central, sinon chercher à réveiller le feu sacré de la religion historique des Français ?

     

    Dans une récente tribune parue dans La Croix, le théologien et politologue Jacques Rollet vous reproche à mots couverts de mélanger – à l’instar de – foi et religion, et de voir en somme dans le catholicisme un outil politique de régulation sociale. Et de citer la phrase de Monseigneur Marty en 1968 : « Dieu n’est pas conservateur… » Que lui répondez-vous ?

    Quelle idée, de citer ce pauvre Marty et de nous rappeler comme une sentence fameuse ce minable accès de démagogie cléricale comme si, en Mai 68, la chienlit avait eu besoin qu’on la bénisse. Bien sûr que si, Dieu est conservateur ; si Lui ne l’est pas, qui le sera ? Créer l’homme, c’est implicitement vouloir le conserver, et il se trouve qu’il a même explicité cette volonté de conserver par la rédemption. La résurrection des corps est le plus beau, le plus grand de tous les programmes conservateurs. Mon Dieu, que ces petits gris sont petits, et gris. Eux qui sont là pour transmettre le dépôt de la foi, ils devraient avoir honte de jouer ainsi sur les mots. La transmission est, par étymologie, la tradition, et elle suppose qu’il y a quelque chose à transmettre, donc la conservation. Par opposition, les clercs conciliaires auront été les bigots de la modernité ou, si l’on préfère, les intégristes de la désintégration. Pour le reste, l’Église a été grande dans notre Histoire, non en tant que force de régulation sociale, mais à travers son extraordinaire aptitude à créer du lien, à être au sens propre une religion. De religare : « ce qui relie ». Elle fut à la fois religion du sol et religion du ciel, microscosme et macrocosme, reliant en même temps les hommes entre eux et les hommes à Dieu pour former ce trésor civilisationnel infiniment supérieur aux autres que fut la chrétienté. Le drame aura été, au moment où les organisations séculières empruntaient au catholicisme la recette de ses robustes socialités, d’abandonner les terrains sur lesquels l’Église avait pris un bon millénaire d’avance et, comme l’a si bien dit Georges Suffert, de « se coucher devant les nouveaux dieux comme un chien devant son maître ».

     

    Dans Le Figaro Histoire, l’avocat, essayiste et député Jean-Louis Thiériot, quoique laudatif, fait cependant le grief à votre livre de manquer d’espérance. On peine à croire que votre devise soit « no future »… 

    Au contraire, les raisons d’espérer ne manquent pas. Attendez le tome II ! D’abord, ceux qui ont brandi le christianisme comme l’étendard d’une « conversion personnelle », les nouveaux cathares, ont si bien rayonné qu’ils ont pratiquement disparu. L’espèce des chrétiens progressistes ne s’est pas reproduite. Ils n’ont pas été semence de chrétiens mais semence de vide. Cela libère la place. On juge l’arbre à ses fruits, dit l’Évangile, et le jugement de l’Histoire aura, sur ce point, été cruel. Ensuite, avant de s’interroger sur les capacités de renaissance, il faut faire l’inventaire et comprendre ce qui a été détruit, par qui et pourquoi. Enfin, à l’heure où la pandémie impose un coup d’arrêt au stupide mantra de la « marche en avant » et du « aujourd’hui mieux qu’hier et bien moins que demain », sans doute nos contemporains vont-ils progressivement découvrir qu’il est des retours en arrière salutaires. Celui de l’Allemagne après douze ans de nazisme. Celui de la après soixante-dix ans de stalinisme. Pourquoi ce qui a été possible dans l’ordre politique ne le serait pas sur le plan surnaturel ?

     

    Patrick Buisson

    Historien, écrivain, journaliste
  • Le président de la République au pied du mur s'obstinera-t-il ?

     

    En deux mots.jpgQue fera le président de la République lorsque ses grandes conceptions – l’européenne et la mondialiste - finiront par buter sans retour contre le mur des réalités ? S'obstinera-t-il à courir après des solutions impossibles et caduques ou sera-t-il capable de tirer les conséquences de la situation telle qu'elle est vraiment ? Sera-t-il suffisamment souple d'esprit, aura-t-il assez de lucidité et de volonté réunies, pour redéployer sa politique - celle de la France -  la redéfinir de sorte qu'elle soit applicable, selon le vieux précepte qui veut que la politique ne soit rien d'autre que l'art du possible ? C'est en soi une question intéressante pour l'observateur de l'histoire politique en train de s'écrire. Elle est cruciale pour qui n'est pas indifférent au sort de la France, de l'Europe et du monde. 

    Cet homme jeune, cultivé, volontaire et avide de réaliser se condamnera-t-il longtemps - toujours ? - à une fidélité inféconde aux idées chimériques que de fumeux aînés lui ont inculquées ? Ou opèrera-t-il ce retournement réaliste qui lui sauverait la mise et pourrait donner â la France, à l'Europe, une politique salvatrice ? Comment le savoir ?

    Il semble bien en effet que nous nous trouvons à l'un de ces tournants de l'histoire où les cartes se rebattent et où le jeu reprend sur des bases renouvelées.

    Voyons ! Du Brexit aux élections italiennes qui viennent d'aboutir à la formation d'un gouvernement antisystème à Rome, en passant par la constitution du groupe des pays de Visegrad, par l'essor de l'AfD en Allemagne, par la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle française, et par le vote autrichien, il est clair que le rejet des institutions de Bruxelles par les différents peuples d'Europe, va croissant, comme une déferlante qui finira par les recouvrir. Fonctionnaires bruxellois, tremblez pour vos sinécures ! Il n'y a plus grand monde pour les défendre. Leur discrédit est grand, quasi général. Leur Europe se défait, malgré qu'ils en aient. Une Contre Europe s'organise hors des institutions technocratiques de Bruxelles. Une Europe réelle face à une Europe légale. 

    Quant au couple franco-allemand qui est en tout cas le seul vrai moteur de toute construction européenne, il est clair – nous l’avons dit souvent - qu'il se disjoint. Ce n'est pas qu'on le veuille consciemment des deux côtés du Rhin. C'est seulement qu'il arrive un jour où quelques données objectives essentielles se chargent de défaire ce dont on avait longtemps rêvé et fait semblant de pratiquer. Alors, après les sourires de convenance et les accolades fraternelles, les mots fusent.  De sourds reproches et des impatiences jusque-là contenues finissent par s'exprimer. Ainsi d'Emmanuel Macron qui trouve qu'Angela Merkel est toujours trop lente à décider. Alors que tout simplement elle n'a ni l'envie ni le pouvoir de le suivre vers plus de fédéralisme européen. Plus amer encore, Emmanuel Macron fait remarquer que les bénéfices des uns font les déficits des autres. Cruel reproche qui touche au cœur d'une terrible disparité entre les deux nations, celle de leur commerce extérieur. A quoi s'ajoutent l'excédent budgétaire allemand et le déficit français.

    L'Allemagne quant à elle, a deux fermes résolutions : ne rien céder de sa souveraineté et ne pas payer pour les autres davantage qu'elle ne le fait déjà. Ou moins s'il se peut. Elle n'est tout de même pas assez puissante pour être l'hégémon dont l'Europe aurait besoin pour se constituer en État mais elle restera dominante et, en tout cas, souveraine, soyons en assurés. Macron n’y changera rien.

    Le délitement structurel du couple franco-allemand obère donc l'avenir de l’U.E. au moins autant que la montée des populismes dans presque tous les pays de l'Union.

    Du reste, si le fossé se creuse entre la France et l'Allemagne, il se creuse aussi entre cette dernière et ses voisins de la Mitteleuropa :  Autriche, Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, etc. En gros, d'ailleurs, l'ex-empire des Habsbourg en quelque sorte reformé. L'Europe bruxelloise craque aussi à l'Est ...

    Que l'on ne se méprenne pas : ce rejet ne vaut pas hostilité à l'Europe en tant que telle. Il y a, à vrai dire, au sein des peuples européens, fort peu d’opposants à l'idée d'Europe en soi. Au contraire. Le reproche des peuples est bien plutôt dirigé contre le cosmopolitisme, l'universalisme, le multiculturalisme, le libre-échangisme sans frein ni limites de Bruxelles. En matière de politique migratoire comme en matière d'ouverture de l'Europe aux quatre vents du mondialisme économique et financier. A bien y regarder, ce qui est reproché aux instituions de Bruxelles est bien plutôt de n'être pas vraiment, pas assez, et même fort peu européennes. Les nations d'Europe veulent simplement rester elles-mêmes, conserver leur souveraineté, leur identité, et ne pas être envahies de migrants. Mais, sur ces bases, elles restent ouvertes à une Europe des nations ou, plus précisément, des États. Ce chemin respectueux et réaliste reste ouvert. Ainsi pourrait se définir une nouvelle politique européenne de la France. Il est même possible qu’elle finisse par s'imposer d'elle-même - da se - comme la solution réaliste, le recours obligé. Nonobstant Macron, le fédéraliste.

    En même temps, l'irruption de Donald Trump sur la scène internationale semble sonner aussi le glas de la mondialisation programmée et paisible dont Jacques Attali avait transmis naguère le rêve à Emmanuel Macron. Trump est en train de briser la ligne imaginaire de cet horizon qu'Attali avait dit indépassable au jeune Macron. Sens de l’Histoire oblige. Attali a toujours attendu l'avènement d'une gouvernance mondiale. Trump renoue à l'inverse avec le protectionnisme et déchire les traités signés par son prédécesseur. Ses discours martiaux, ses drôles de gesticulations et de mimiques le font parfois ressembler à une sorte de Mussolini yankee, qui eût été le chef de la première démocratie du monde ... Mais laquelle ? 

    Hubert Védrine signale au contraire, il nous semble à juste titre, que cette évolution des États-Unis d'Amérique - America first ! - ne tient pas essentiellement à la personnalité de Donald Trump lui-même mais plutôt à une sorte d'État profond américain qui aspire à restaurer sa puissance. Fût-ce au détriment de ses amis et alliés européens. Les nations, on le sait bien, n'ont pas d’amis ; elles ont des intérêts.

    Trump met ainsi l'Europe au pied du mur - sous le joug américain dans l’affaire iranienne. Il la révèle à elle-même : malgré sa cohésion de façade, l'Europe n'est pas une puissance. Parce qu’elle n’est ni un seul peuple ni un Etat.  Seulement une communauté de civilisation.  Ce n'est pas la même chose. Emmanuel Macron s’obstine à le nier. En vain. 

    Ni Maurras ni De Gaulle ne s'y sont trompés : nous ne sommes pas encore sortis de l'ère des nations. Tant s'en faut.   

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Alain de Benoist : « Je suis pour l’autonomie de la Corse, pas pour son indépendance ! » Nous aussi ...

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCet entretien donné à Boulevard Voltaire [19.02] dit avec justesse, lucidité et pertinence ce que, selon nous, il faut savoir et penser de l'affaire corse. Que nous avons nous-mêmes développé dans différents articles [cf. liens ci-dessous] et n'est ni plus ni moins que la position traditionnelle de notre école de pensée en matière de décentralisation, actualisée et appliquée à la Corse. Maurras se plaignait d'ailleurs que le mot de décentralisation rende fort mal ce qu'il devrait y avoir d'organique et de vivant dans les communautés régionales, en particulier dans ce qui subsiste des provinces françaises. La plupart seraient d'ailleurs non à niveler mais à reconstruire.   LFAR   

     

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    L’autonomie, voire l’indépendance de la Corse, cela est-il fondamentalement choquant, sachant qu’aucune frontière n’est à jamais gravée dans le marbre, à en juger par ce qui s’est récemment passé au Kosovo ou en Crimée ?

    Ce n’est pas une question de frontières, mais une question de peuples. Contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays, la nation française n’a pas été créée par un peuple, mais par un État. Elle est née de l’agrandissement progressif du « pré carré » capétien, au hasard des conquêtes, des annexions et des alliances matrimoniales. Le peuple français qui existe aujourd’hui est un peuple-résultat. Le problème est qu’en s’étendant, le domaine royal a recouvert des peuples différents, d’origines différentes (celtique, germanique, latine, basque, etc.), qui n’ont jamais abandonné complètement leur personnalité, en dépit des efforts de type colonial développés, sous la IIIe République notamment – l’époque où il était « interdit de cracher par terre et de parler breton » – pour faire disparaître leurs cultures et leurs langues.

    Ces peuples existent toujours, même si l’on ne veut pas le reconnaître, et je ne suis pas de ceux qui s’affligent de leur existence et de leur vitalité. Les régions à la personnalité culturelle la plus forte sont aussi les plus portées à défendre leur identité. Le cas de la Corse est, à cet égard, exemplaire, puisque c’est la seule région à n’avoir pas donné la majorité à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Le peuple corse est autochtone dans son île depuis au moins trente mille ans. Occupée pendant cinq siècles par les Génois, contre lesquels s’était déjà dressé Sampiero Corso, la Corse fut indépendante à partir de 1755, sous la direction de Pasquale de Paoli, jusqu’à ce que Gênes la cède à la France en 1768. C’est l’époque où Rousseau rédige son Projet de constitution pour la Corse, qu’on serait bien avisé de relire aujourd’hui. Comme le peuple breton, le peuple basque et le peuple alsacien, le peuple corse continue à défendre sa langue et sa culture, et je trouve excellent qu’il le fasse. Prenons exemple sur lui plutôt que de le stigmatiser ! Souvenons-nous, d’ailleurs, qu’au XVIIIème siècle, quand la France atteignait au sommet de sa puissance et sa culture au faîte de sa gloire, les trois quarts de ses habitants ne parlaient pas le français.

    Cela dit, si je suis pour l’autonomie de la Corse, je ne suis pas pour son indépendance. L’indépendance, de toute façon, ne veut plus dire grand-chose à une époque où les frontières ne garantissent plus l’identité des peuples et où même les « grands » États-nations ont d’ores et déjà perdu l’essentiel de leur souveraineté. Autonomistes et indépendantistes peuvent, certes, mener des combats communs, mais entre l’autonomie et l’indépendance, je ne vois pas une différence de degré mais une différence de nature. L’autonomie se fonde sur un principe de responsabilité, l’indépendantisme ne manifeste qu’une volonté de sécession.

    L’argument jacobin veut que la République soit « une et indivisible ». Mais à Wallis-et-Futuna, territoire français depuis 1888, cette même République reconnaît des chefferies traditionnelles pratiquant un catholicisme considéré de fait comme religion d’État… 

    Le jacobinisme est la maladie française par excellence. De l’extrême gauche à l’extrême droite, que ce soit par patriotisme ou par fidélité à l’esprit révolutionnaire, presque tout le monde y sacrifie chez nous. La Suisse (avec ses trois langues officielles), la Russie et les États-Unis sont des États fédéraux et ne s’en portent pas plus mal, mais toute idée de remettre en cause la République « une et indivisible », d’appliquer le principe de subsidiarité (ou de compétence suffisante) en laissant aux différentes composantes de la nation la possibilité de décider par elles-mêmes et pour elles-mêmes, fait immédiatement surgir des fantasmes de « balkanisation » et de « dislocation » que je trouve absolument ridicules. Le centralisme jacobin n’a pas rendu la France plus forte, mais plus fragile. Un pays n’est fort que de la vitalité et de l’identité de ses composantes. Les jacobins veulent réaliser dans leur pays une « unité » qu’ils refusent à l’échelle européenne ou mondiale. Je ne verrais personnellement que des avantages à ce que la République « une et indivisible » soit remplacée par une République fédérale des peuples de France. 

    Pour en revenir à la Corse, ce n’est pas en répétant que « la Corse, c’est la France » qu’on réglera le problème. J’ai connu l’époque où tous les hommes politiques proclamaient à qui mieux mieux que « l’Algérie, c’est la France ». L’Algérie se composait alors de trois départements français, avec dix préfectures. On sait ce qu’il en est advenu. Quant à ceux qui glosent avec des trémolos sur « le français, langue de la République », je leur rappellerai qu’à l’heure des talk shows, des fake news, du coaching, du fact checking, du packaging, du prime time, des smartphones et autres cold cases, ce ne sont pas les langues régionales mais la langue anglaise qui menace la langue française, sans qu’ils s’en émeuvent particulièrement.

    Après l’Écosse, la Lombardie, la Catalogne, la Corse, est-ce les peuples qui prennent leur revanche sur les États, ou y a-t-il des raisons plus extérieures à ces phénomènes ?

    Je pense que c’est une erreur de placer toutes ces régions sur le même plan. Ce sont des cas différents. La Corse est une île, ce que ne sont ni la Lombardie ni l’Écosse. L’histoire de la Catalogne est totalement différente de celle de la Flandre, et l’histoire de la Belgique n’a vraiment aucun rapport avec celle de l’Espagne. Les Flamands souhaitent se séparer des Wallons, mais certains d’entre eux ne refuseraient pas de rejoindre la Hollande pour recréer les grands Pays-Bas. Je pense qu’il faut juger concrètement, au cas par cas. On s’apercevra alors que les motivations sont, elles aussi, très différentes. Disons seulement qu’il est assez légitime que certaines régions veuillent d’autant plus préserver leur identité qu’elles voient bien que les entités plus vastes auxquelles elles ont appartenu jusqu’ici perdent la leur sans réagir.   

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    « Ce mot hideux de province »

    La Corse et la République

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    L'hommage d'Alexandre Devecchio à Marie-France Garaud :

    "...Elle est la grande dame d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Une époque où féminisme ne rimait pas avec victimisme. Où la politique n’était pas encore le royaume des petits hommes gris et ne se confondait pas avec l’administration et la communication. Où les dirigeants avaient le verbe haut et préféraient la formule qui tue à la novlangue de la technocratie et du politiquement correct..."

    (extrait vidéo 3'04)

    https://x.com/AlexDevecchio/status/1794347543242903655

     

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    Évidemment d'accord avec Guillaume Bigot :

     
    "Glucksmann et Hayer, c’est Pepsi et Coca. Deux avocats de l’Europe américaine (pléonasme)..."
     
    (extrait vidéo 1'19)
     
     

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    1. Antoine Léaument, député LFI qui s'est déjà fait remarquer plus d'une fois pour ses insanités, récidive, à propos de la Nouvelle Calédonie (amusant, du reste : il approuve, là-bas, ce qu'il condamne ici; ou l'inverse, comme on voudra); prenant évidemment partie pour la fraction kanak indépendantiste/terroriste (qui ne représente bien sûr pas toute la population de l'île, mais, en plus, même pas tous les kanaks...) notre député favorable aux terroristes écrit :

    "En République, on n'impose pas l'ordre par la force. En République, l'ordre repose sur le consentement. Les accords de Nouméa reconnaissent une situation."

    Devant une telle "hénaurmité", on ne discute même plus : on hausse les épaules, et on va faire des choses plus utiles ailleurs. Ou alors il ne reste qu'une solution : l'humour, même s'il est grinçant. C'est la solution qu'a choisie BPL (sur tweeter), se moquant de notre pauvre député inculte ou menteur (ou les deux), en publiant ces quatre documents montrant le Génocide vendéen en action, et ce "commentaire" ironiquement lapidaire : 

    "La République qui s'est imposée sans force et par consentement :"

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    2. Dans Le Point (article de Pascale Hugues) et signalé par Fabien Bouglé, sur tweeter) : Européennes : vers une hécatombe chez les Verts allemands...

    Les Grünen, les Verts allemands, ont perdu de leur éclat. Le parti qui incarnait la modernité après les années Merkel s’apprête à prendre une claque aux prochaines élections européennes.

    Les Grünen s'y préparent depuis des mois : ils risquent fort d'être les grands perdants des prochaines élections européennes. Les sondages les créditent de 14 % des voix, certains plus pessimistes placent même le curseur autour des 10 %. Un score malingre pour ce parti qui, il n'y a pas si longtemps, galopait encore sur une courbe ascendante.

    Quel contraste c'est vrai avec la jubilation de la nuit de leur triomphe il y a cinq ans. Ils venaient de décrocher 20,5 % des suffrages aux européennes. Leur meilleur résultat à une élection depuis leur entrée au Bundestag, le Parlement allemand, en 1983. En doublant d'une franche coudée le grand parti social-démocrate, ils devenaient la seconde force politique de leur pays, juste après la CDU conservatrice..."

    Les "verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur" vont-ils s'effondrer en Allemagne ? Comme en France ?

    Si, oui :

    TANT MIEUX !

    La figure de Robert Habeck, ministre de l'Économie et leader des Verts allemands, polarise la campagne.

    Robert Habeck, ministre de l'Économie et leader des Verts allemands

     

    2 BIS. Et, pour ce qui est de la France, les verts/rouges ne font guère mieux... et, encore une fois : TANT MIEUX !

    De Fabien Bouglé :

    "La liste des activistes anti-#nucléaires et pro-#éoliennes - @EELV pourrait disparaître du parlement européen; @marietouss1, tête de la liste d'@EELV, plafonne à 5%."

    Marie Toussaint, tête de la liste Europe Écologie Les Verts (EELV, Verts/ALE), plafonne à 5% des intentions de vote

     

    4. Européennes : avant le tout prochain vote, ce rappel de celui d'il y  a cinq ans, le dimanche 26 mai 2019 : le RN était ravi d'avoir devancé l'oiseau, fût-ce d'un petit point, alors qu'il "fait" le double du parti présidentiel, qui s'effondre, aujourd'hui; et il n'y avait pas Reconquête; et les verts (qui s'effondrent, voir plus haut) plastronnaient... "Que les temps sont changés !..." comme dit Abner, dans Athalie, de Racine (Acte 1, Scène 1) ! :

    • RN : 23,3%

    •LREM : 22,4%

    •EELV : 13,5%

    •LR : 8,5%

    •LFI : 6,3%

    •PS : 6,2%

    Et, surtout,  cet échange hallucinant sur le plateau de TF1 :

    (extrait vidéo 0'27)

    https:

  • Vitesse limitée, « fake news » et hausse des prix: bienvenue dans la France de Macron

    Emmanuel Macron à Calais, janvier 2018. SIPA

     

    Par Roland Hureaux

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgC'est, selon son habitude, à une fine analyse que Roland Hureaux se livre ici [Causeur - 18.01]Une fine et exacte analyse de la politique réelle d'Emmanuel Macron, intérieure et européenne. Faut-il cacher que nous nous sentons ici fort peu libéraux ? Encore faudrait-il s'entendre sur un sens précis à donner à ce mot-valise qui peut tout signifier. Ainsi, nous accepterions assez volontiers les notions par lesquelles ces excellentes analyses le définissent. Rappelons que Roland Hureaux fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR

     

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    Après un discours de vœux présidentiel assez plat, la rentrée a été inaugurée par trois coups de massue qui laissent pressentir ce qu’est la véritable nature du macronisme.

    Classes moyennes étouffées

    D’abord une hausse mirobolante des tarifs publics : fioul domestique, forfait hospitalier, cartes grises, paquet de cigarettes, timbres, etc. Toutes ces augmentations vont frapper les classes populaires, d’autant qu’elles s’accompagnent d’une hausse de la CSG ciblée sur les personnes âgées. Or, les revenus, salaires et retraites stagnent, on le sait, depuis des années.

    Peut-être certaines de ces hausses étaient-elles nécessaires, mais comment justifier celle des frais bancaires qui va peser principalement sur ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Il est clair que les banques qui comptent sur ces frais pour rattraper certaines folies spéculatives ont été mieux entendues par l’ancien ministre de l’Economie qui trône à l’Elysée que ce que Christophe Guilluy appelle la « France périphérique ».

    Il est probable qu’avec ces coups de matraque, la suppression promise de la taxe d’habitation, sera vite absorbée et au-delà.

    Vivre à 80 à l’heure

    Va dans le même sens, la décision d’abaisser la vitesse limite sur route à 80 km/h et de renforcer toute une série de sanctions, comme celles qui frappent l’usage du portable en voiture. Les amendes de stationnement seront parfois doublées. Ces mesures sont d’une utilité douteuse : elles vont sauver des vies, dit-on. Peut-être, mais pourquoi ne pas instaurer la vitesse-limite à 0 km/h pour avoir 0 accident ? Le nombre d’accidents mortels a considérablement baissé depuis plusieurs années. En tous domaines, la sécurité absolue, c’est la fin des libertés. Elle n’existe que dans les cimetières.

    Mais est-ce vraiment pour améliorer la sécurité routière que ces mesures ont été prises ? N’y a-t-il pas là aussi la volonté de cogner, dans un domaine où la légitimité de règles de plus en plus sévères et de sanctions de plus en plus lourdes est difficile à contester. La sécurité routière est plus facile à assurer que la sécurité tout court pour laquelle le gouvernement n’a aucun plan. Il est plus facile de transformer en coupable un honnête homme qui roule à 85 km/h sur une route départementale que d’attraper de vrais délinquants. Sarkozy en début de  mandat avait déjà usé de cette ficelle en frappant fort sur… les prostitué(e)s du Bois de Boulogne. La discipline routière est une bonne école pour la discipline tout court : elle habitue le public à obéir à la manière forte. Elle est comme la marche au pas dans la caserne : exercice apparemment sans conséquence mais qui  donne aux conscrits le pli d’obéir sans murmurer.

    Les « fake news », un complot ?

    La troisième mesure n’est qu’annoncée mais elle est encore plus inquiétante : la volonté de contrôler les fausses nouvelles, dites « fake news », circulant sur internet, particulièrement sur les réseaux sociaux. Ce projet ne concerne pas que les périodes électorales : les pouvoirs du CSA d’interdire l’octroi d’un canal  numérique à certains seraient accrus. Mais en période électorale, la porte serait grande ouverte pour demander au juge de dire le vrai et le faux. L’immixtion de l’autorité judiciaire dans le processus électoral est contraire à  toutes les traditions républicaines de notre pays. Macron a été élu en partie grâce à elle ; il est visible que, se sentant quelque part vulnérable, il compte, en un sens, sur elle pour se faire réélire. Il est vrai que la loi de 1881 sur la presse sanctionnait déjà la diffusion de fausses nouvelles. Mais ni la police, ni la justice n’avaient jamais fait de zèle sur ce sujet et cela concernait la scène publique, pas les correspondances numériques dont beaucoup ont un caractère privé. Dans un pays où une proportion importante de médias soutient le gouvernement, comment ne pas voir dans cette intention le projet d’une réduction autoritaire du dernier espace de liberté qui demeure : la toile ?

    Ainsi se précise peu à peu le plaquage sur la France d’une chape de plomb qui n’a rien à voir avec l’allure décontractée et branchée, soi-disant « libérale », que se donne le président.

    Chape de plomb que l’on observe déjà dans d’autres domaines : l’étouffement progressif des collectivités locales par la diminution des dotations, la quasi-disparition de l’opposition au sein d’une Assemblée aux ordres où la majorité n’a, faute de compétence et d’ancrage local, pas les moyens de contrôler le pouvoir.

    La France « illibérale » du président Macron

    Si les ordonnances travail accroissent quelque peu la liberté des patrons, elles rendent une partie de la population plus vulnérable et donc plus malléable. Ces textes prétendument libéraux contiennent au demeurant quelques  dispositions également dangereuses pour les libertés : si, comme il est normal, les indemnités de licenciement accordées par les tribunaux sont désormais plafonnées, elles ne le sont pas s’il est possible d’alléguer une discrimination quelconque. Le règne du politiquement correct judiciaire n’est pas près de se terminer.

    La politique de Macron a bien peu à voir avec le vrai libéralisme. Les décisions fiscales : l’exonération de l’ISF des seules très grandes fortunes, financières, la suppression (progressive) de la taxe d’habitation, vont prendre en sandwich les classes moyennes, déjà écrasées mais seules à même de compenser les pertes de recettes. Il est déjà question d‘un super impôt foncier dont seraient exonérés les investisseurs étrangers ou d’augmenter la taxe foncière, déjà très lourde dans beaucoup de communes. N’est-ce pas la liberté qu’on veut écraser en prolétarisant les couches intermédiaires instruites et enracinées, à même donc d’avoir encore quelque sens critique ? L’Empire romain finissant n’avait pas procédé autrement : une population accablée d’impôts glissant peu à peu dans le servage, la ruine des classes moyennes, un encadrement des  populations.

    Ne nous sera même pas épargnée la suite du grand remue-ménage des structures locales, parfaitement inutile et toujours  coûteux : les animaux de laboratoire dont on bouleverse sans cesse les repères territoriaux deviennent amorphes !

    Fort peu libérale est aussi l’absence dans le gouvernement actuel de la moindre velléité de réduire les dépenses publiques, qui atteignent déjà le record mondial, sauf les dépenses régaliennes (armée, justice), les seules auxquelles il ne faudrait pas toucher. Comme François Hollande, Emmanuel Macron a l’intention de respecter les critères de la zone euro : moins de 3 % de déficit, sans toucher aux dépenses sociales. Il ne lui reste qu’à augmenter les impôts : scénario déjà vu.

    La bruxellisation de la France

    Ne nous y trompons pas : la plupart de ces mesures ont probablement été imposées de l’extérieur, en particulier de Bruxelles. Toutes proportions gardées, le traitement qui est appliqué à la France ressemble à celui, totalement inhumain, que l’Union européenne inflige à la Grèce.

    Derrière une diplomatie virevoltante (et non exempte de bourdes), il y a la volonté de renforcer une Europe supranationale qui ne pourra être qu’allemande : la chape de plomb d’une discipline monétaire et financière, l’intolérance à la dissidence, l’ouverture à une immigration sur laquelle on compte à la fois pour payer les retraites et affaiblir les traditions nationales. On peut y ajouter la tendance, déjà vieille de plusieurs décennies, d’appliquer tous les règlements à la lettre sans cette flexibilité qui faisait le charme des pays latins. Même si le gouvernement de Berlin est pour le moment  en crise, son esprit est bien là.

    Dans la plupart des domaines, les logiques technocratiques, les mêmes qui depuis longtemps suscitent l’exaspération des Français : réduction du nombre des  communes, urbanisme de plus en plus contraignant, multiplication des vaccins obligatoires, installation d’éoliennes, réformes de l’Etat démobilisatrices, ne sont pas remises en cause et risquent d’être aggravées. Pour les bureaux qui les promeuvent, l’exaspération qu’elles suscitent chez beaucoup de Français ne sont pas interprétées comme l’expression légitime d’une autre rationalité qu’il conviendrait de prendre en compte, mais comme une résistance irrationnelle qu’enfin la conjoncture politique permet de briser.

    Si les mesures qu’a prises, ou s’apprête à prendre le Gouvernement, ne suscitent pas de réactions significatives, il est à craindre que notre pays ne s’enfonce peu à peu dans un nouvel âge de fer où l’esprit de liberté qui l’a longtemps caractérisé ne serait plus qu’un souvenir.  

    est essayiste.
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    Audio-Conférence : Entretien du Jeudi 09 Juillet

    Inauguration prochaine de la nouvelle librairie conservatrice de Nancy baptisée "Les deux Cités", Sylvain Durain s'entretiendra avec nous pour nous parler de son projet. Jeudi 9 Juillet à 19h00 sur notre serveur Discord.

    https://discord.gg/MQXqvvk

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    2) Vous trouvez ci-joint la vidéo ( merci à notre ami Hervé Cuesta) de la belle causerie de l'abbé de Servigny et d'un extrait des questions auxquelles il a bien voulu nous apporter des réponses : cliquez ici les cathos sont-ils de retour ?
     
     

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    • GROUPE D'ACTION ROYALISTE (GAR)

     

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    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19h45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr